VERSION PROVISOIRE. Mots clés : Intégration des systèmes de transport ; Planification ; Projets de transport public

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Transcription:

ALGER LE DEVELOPPEMENT D UNE OFFRE MULTIMODALE A L ECHELLE METROPOLITAINE VERSION PROVISOIRE Mots clés : Intégration des systèmes de transport ; Planification ; Projets de transport public Monographie rédigée par Julien ALLAIRE. Propriété intellectuelle de CODATU Dernière mise à jour : 17/08/2012

Alger LE DEVELOPPEMENT D UNE OFFRE MULTIMODALE A L ECHELLE METROPOLITAINE Alger, capitale de l Algérie a été bâtie sur un site très contraint. Depuis quelques années, l aire urbaine algéroise se développe rapidement et les transports deviennent une problématique majeure. Autour de nouveaux transports de masse, la Wilaya souhaite développer un système multimodal intégré. Algérie Population : 35 468 000 hab. Superficie : 2 381 743 km² Densité : 14,9 hab. / km² Alger Population : 2 984 569 hab. (2008) Superficie : 809,1 km² Densité : 3690 hab. / km² Taux d urbanisation : 66,50 % Longueur des lignes (2011) : Métro : 8,5 km Tramway : 16,3 km Train : 121 km Téléphérique : 1 km(4 lignes) PIB / habitant : 4 566,9 $ Parts modales (2008) : VP : 14 % TC : 30,3% MA : 55,7% IDH : 0,698 / 1 Taux de motorisation : 74 véhicules pour 1 000 hab. Véhicules par kilomètre de route : 35 Accidentologie : NC. Sources : Banque Mondiale PNUD Mots clés : Gouvernance urbaine ; Modes de gestion ; Planification LA CROISSANCE URBAINE DE LA PRINCIPALE METROPOLE ALGERIENNE Les conditions géographiques de la région algéroise sont particulièrement contraignantes. Le centreville s appuie sur les contreforts des collines du Sahel formant un amphithéâtre tourné vers la mer. Cette situation a contribué à la forte densité du centre historique (près de 40 000 habitants/km² au milieu des années 1990). Au cours des années 1990 et 2000, la croissance rapide de la population et l accélération du processus d urbanisation a engendré une expansion à l est, sur la plaine fertile de la Mitidja, au sud et au sud ouest sur les collines du Sahel. Entre 1987 et 2008, la superficie urbanisée de la Wilaya d Alger a été multipliée par trois. Cette tendance est due notamment à l ouverture du marché foncier au début des années 1990. Madani SAFAR ZITOUN et Amina TABTI-TALAMALI 1 dans un rapport publié en 2009 pour le plan bleu souligne que la construction d infrastructures routières est la principale raison de l étalement de l agglomération vers l est, tandis que l urbanisation au sud-ouest est plutôt due à la disponibilité foncière. Tandis que dans la première couronne périphérique se développait des ilots d habitat collectif, cette zone a vu naître une grande proportion de maisons individuelles qui ont été construites sans respecter les règles d urbanisme. 1 la mobilité urbaine dans l agglomération d Alger : évolutions et perspectives, Plan Bleu.

Si en 1995, la ville comptait 1,7 millions d habitants, le recensement de la population de 2008 chiffrait la population de la Wilaya d Alger à près de 3 millions. La Wilaya d Alger compte 57 communes réparties en 12 circonscriptions administratives. Toutefois, l aire métropolitaine algéroise déborde déjà sur les wilayas limitrophes (Blida, Tipaza et Boumerdes). La ville d Alger est le premier pôle d emplois administratifs du pays, avec 23 % des effectifs totaux de l administration. Elle est également le plus grand centre universitaire avec plus de 200 000 étudiants et concentre les emplois industriels nationaux. La démographie de la capitale algérienne continue d augmenter fortement en donnant de plus en plus de poids à la périphérie. Les communes y enregistrent des soldes migratoires positifs tandis que la densité de l hyper-centre d Alger diminue. Figure Les 57 communes de la Wilaya d Alger (source : Tahar BAOUNI) Le centre-ville d Alger concentre toutefois l activité, et les services du Ministère de l Aménagement du Territoire ont proposé en 2008 de rééquilibrer la métropole autour de villes nouvelles en premières couronnes pour désengorger le centre-ville. Cette proposition rejoint les décisions précédentes de création de la ville nouvelle de Sidi Abdallah à l Ouest de la Wilaya. LE DECLIN DES TRANSPORTS COLLECTIFS TRADITIONNEL ET L EXPLOSION DU TRANSPORT ARTISANAL Les données les plus récentes concernant la mobilité date de l Enquête Ménages Déplacements de 2004. A cette date, la population effectuait en moyenne 1,7 déplacement quotidien par habitant, dont 56% à pied et 44 % en modes motorisés. Les déplacements contraints (domiciletravail et domicile-école) représentaient plus de 70 % de la mobilité des Algérois. Déjà plus de la moitié des déplacements étaient réalisés depuis la périphérie vers la périphérie.

Traditionnellement, les transports collectifs urbains de voyageurs étaient assurés par des entreprises publiques. Toutefois, l ouverture des transports collectifs urbains au secteur privé artisanal a été décidée en 1987, préparant ainsi la libéralisation et la déréglementation du milieu des années 1990. Le nombre de véhicules est évalué à environ 3000. Les propriétaires ont profité de l octroi de prêts bancaires pour l acquisition des véhicules et la mise en place d une exonération fiscale de 5 ans. La multiplication des micro-entreprises de transport a permis de pallier en partie à la l insuffisance du transport public en desservant plus finement le territoire, particulièrement dans les périphéries. A présent, elle représente plus des trois quarts de l offre de transport public (voir graphique ci-dessous). Figure 1 - Évolution de l'offre de transports collectifs à Alger Les trois entreprises publiques traditionnelles ont fortement perdu de leur attractivité. L Entreprise de Transports Urbains et Suburbains d Alger (ETUSA) opère sur 54 lignes et 500 autobus et 4 lignes de téléphérique (capacité nominale de 4400 places par jour). L offre de service tant du point de vue de la quantité que de la qualité, a fortement décliné depuis le milieu des années 1990. Manquant de ressources financières, elle a concentré son activité sur le centre-ville d Alger laissant ainsi la périphérie libre au développement du transport artisanal. L autre compagnie publique de transport routier est TRANSUB. Elle développe des services de transports suburbains et gère quelques gares Routières dans la Wilaya d Alger. De taille plus modeste, elle compte 10 lignes et 25 autobus. Enfin, la Société Nationale de Transports Ferroviaires (SNTF) exploite 2 lignes de trains de banlieue : - la ligne de banlieue Est Alger-Thenia, 53 km et 18 gares - la ligne de banlieue Ouest Alger-Blida-El Affroun, 68 km et 10 gares Parallèlement aux services classiques, il s est développé à Alger un système de transport collectif spécialisé pour les étudiants et les salariés déconnecté du réseau global de transports collectifs urbains: le transport universitaire, quasi-gratuit pour les étudiants, est subventionné à près de 95 % par l Etat. Assuré initialement par les entreprises publiques ETUSA (principal opérateur) et TRANSUB,

il est, depuis 2004, exploité par un opérateur privé unique, prestataire de transport pour l Office National des Œuvres Universitaires (gestion des aides de l État pour les étudiants). Il opère pour toute la Wilaya d Alger et assure près de 10% du total des déplacements de l agglomération le transport des salariés représente, quant à lui, 8 % des déplacements domicile-travail (enquête ménage 2004). Contrairement au transport des étudiants, plusieurs opérateurs privés et publics (dont ETUSA) se partagent le réseau. Enfin, une évolution notable des années 2000 est le rôle des taxis dans la mobilité des Algérois. Le développement de l offre artisanale n a pas suffit à répondre aux besoins de mobilité. Avec plus de 10 000 véhicules en circulation, les taxis se substituent ainsi aux transports collectifs jugés inconfortables ou inadaptés à certains déplacements. UNE VOLONTE DE DEVELOPPEMENT DES TRANSPORT DANS LE PLAN QUINQUENNAL 2005-2009 En 2008, la Wilaya d Alger comptait 5,5 millions de déplacements par jour, 1,3 millions de véhicules. Le port algérois, situé au cœur de la ville, aggrave de façon significative les difficultés de circulation avec la forte présence des poids-lourds. Face à la congestion, les pouvoirs publics ont relancé les projets de transport de masse : tout d abord l emblématique projet de métro, la rénovation des téléphériques et la mise en service d un réseau de tramway dans l est de l agglomération. La première ligne du métro d'alger a été inaugurée le 31 octobre 2011. Ce métro a vu le jour après trente années de travaux marqués par de nombreux coups d'arrêts liés à la crise économique, la guerre civile et autres problèmes techniques. Il aura coûté 1,2 milliard de dollars, selon le ministre algérien des Transports, Amar Tou. Des extensions sont d ores et déjà programmées de part et d'autre de cette première ligne de métro qui doublerait ainsi de longueur. D ici 2020, la Wilaya prévoit la construction de deux autres lignes qui porterait le réseau de métro à 40 km. La RATP qui exploite la première ligne prévoit un trafic de 40 à 60 millions de voyageurs/an. Toutefois, le prix élevé du ticket (50 dinars) pourrait s avéré prohibitif pour des Algérois : ce montant est presque deux fois supérieur à celui d un litre de carburant. Le budget transport des ménages est relativement élevé à Alger : il représente environ 9,5 % du revenu mensuel 2. Les populations pâtissent ainsi de l absence d intégration tarifaire. Tarification du métro d Alger : Ticket à l'unité : 50 dinars (environ 0,50 ) Carnet de 10 voyages : 400 dinars (4 ) Abonnement mensuel (dates glissantes) : 1 820 dinars (18 ) Salaire mensuel de base : 18 000 dinars (180 ) 2 La mobilité urbaine dans l agglomération d Alger : évolutions et perspectives, Plan Bleu.

Figure Carte du Métro d Alger et des projets d extensions (source : Tahar BAOUNI) Par ailleurs, les téléphériques d Alger, dont le plus ancien avait vu le jour en 1956, ont été rénovés. Ce mode de transport, d une capacité de 35 places, peut transporter jusqu à 1 150 personnes par heure. Il se prête particulièrement au relief escarpé. Trois d entre eux sont en interconnexion avec la ligne de métro. Enfin, la ligne de tramway située à l'est de la capitale, a été mise en service le 8 mai 2011 sur un premier tronçon de 7,2 km. Il dispose de deux interconnections avec le réseau de train de banlieue. Pour favoriser l intégration de l offre de transport, il a été prolongé en juin 2012 pour rejoindre la station de métro des Fusillés dans le centre-ville. Un troisième tronçon est prévu pour mi-2013. LA STRATEGIE MULTIMODALE DE LA WILAYA La stratégie de la Wilaya d Alger pour une meilleure circulation urbaine à partir de 2012 se concentre sur trois orientations : l éclatement de la centralité autour de nouveaux projets afin de répartir les déplacements urbains dans l'espace et le temps la construction d'infrastructures routières nouvelles pour fluidifier la circulation (2ème rocade, dédoublement de routes existantes, voies d'évitement des centres urbains, voies de desserte de quartier d'habitation, tunnels et trémies) la réalisation de transports collectifs de masse : métro, tramway et trains de banlieue

À partir de ces trois orientations, la Wilaya d Alger développe une stratégie de refonte du système de transports, basée sur une organisation en macro-maillage concentrique (deux rocades seront connectées entre elles par un réseau viaire important) permettra d offrir à moindre coût, dès 2012, une véritable alternative à la voiture. Ce programme prévoit : la mise en service d un réseau BRT sur les grands corridors du macro-maillage l ouverture d un système central de régulation du trafic et l aménagement des carrefours avec des feux tricolores la fusion des services de transports collectifs : public, étudiant et salarié et la mise en place d une tarification intégrée l affectation de l exploitation du BRT à un opérateur public unique et répartition des opérateurs privés sur des dessertes locales à partir des nœuds des grands corridors réorganisation de la logistique urbaine nouvelle politique de stationnement autour des nœuds des grands axes du macromaillage (parc-relais) et en centre-ville pour limiter la voiture et inciter à prendre les transports collectifs. L aménagement des nouvelles infrastructures de stationnement autour des nœuds entraineront une requalification urbaine, repensée pour garantir une mixité des activités: habitats, commerces, services, bureaux, pôles d enseignement. Une mixité qui se retrouvera dans les bâtiments puisque, à l exemple du parking de Hydra, il mélangera places de stationnement, bureaux et espaces de restauration. Malgré la mise en œuvre de cette stratégie, il est estimé que plus de 4,7 millions de déplacements par jour ne bénéficieront toujours pas de transports en commun efficaces. Le risque est que cette population emprunte, quand cela lui est possible, la voiture individuelle, renforçant la congestion de la ville. Pour Tahar BAOUNI, «Alger en tant que métropole, capitale et un pôle économique, mérite que l on se penche sérieusement sur la question de l intégration des différentes composantes de son système de transport : intégration physique et urbaine par l implantation des TCSP et de leurs stations qui constituent des séquences rythmiques et chainées, intégration multimodale des différents réseaux, intégration tarifaire, information multimodale, etc. La nouvelle stratégie de transport semble être une forme de réponse à cette nécessité capitale de coordonner les différents réseaux de transport».