TABLE RONDE DES ORGANISMES DE SOUTIEN AUX ARTS ET À LA CULTURE DE MONTRÉAL COMPTE RENDU DES DÉBATS 31 MAI 2012 Présenté par : Julie Arsenault et Lara Evoy Préparé pour les affaires pour les arts et le Conseil des Arts du Canada
SOMMAIRE Le 25 mai dernier, une table ronde parrainée conjointement par le Conseil des arts du Canada (CAC) et le Monde des affaires pour les arts (BftA) a été tenue à Montréal afin de discuter du financement et du soutien des arts et de la culture. Des dirigeants d entreprises, de fondations et des gestionnaires des trois paliers gouvernementaux 30 personnes au total - se sont réunies pour discuter des moyens de bonifier le soutien aux arts. Les discussions ont porté sur deux enjeux principaux : 1) Que peut-on faire pour augmenter le nombre de participants du secteur privé; 2) Quelles solutions ou initiatives pourraient être mis de l avant pour augmenter le soutien du secteur privé? En prévision de la table ronde, un sondage d opinion auprès des participants, quelques entretiens 1 :1, ainsi qu un inventaire du soutien venant du secteur privé québécois avaient été réalisés préalablement. CONCLUSIONS ET REGARD VERS L AVENIR Dans l ensemble, les discussions ont porté sur l importance de promouvoir le développement des relations dans un esprit de collaboration, autant parmi les différents paliers de gouvernementaux qu avec les entreprises privés. Le milieu culturel est appelé à cultiver les relations avec les entreprises en offrant des possibilités de partenariat et la mise en place de programmes d affinités avec le secteur privé, où les deux partis s engagent à faire rayonner les arts auprès de publics variés et dans les différents quartiers de la ville. Lors des entretiens individuels, l importance de passer à l action a été vivement encouragée. Le désir de travailler sur des actions concrètes est priorisé et dévoile une certaine crainte de s éterniser dans de multiples rondes de discussions avec les divers paliers du gouvernement, sans nécessairement que ces discussions mènent à un échéancier détaillé d étapes porteurs de «changement». De plus, selon certains témoignages, le besoin de revoir certaines pratiques de coordination entre les différents paliers du gouvernement vis à vis le secteur privé seraient à examiner. C est à dire que parfois la multiplicité des intervenants et des demandes au niveau du secteur public crée des messages brouillés et cela devient difficile d identifier «qui est responsable de quoi». Les cinq thèmes suivants pourront servir à modeler un plan de mise en œuvre pour l avenir : 1) La reconnaissance * Les entreprises privées souhaitent une plus grande reconnaissance publique de leurs investissements et actions envers les projets culturels. En même temps, c est le rôle des décideurs dans les entreprises de vulgariser les impacts et les bénéfices de soutenir les artistes et le secteur culturel auprès de leurs employés et de leurs clients. Exemple d initiative : Prix de reconnaissance Arts & Affaires Conseil des arts de Montréal et Chambre de commerce de Montréal. 2) Les nouveaux enjeux Le secteur culturel aurait avantage à développer des nouvelles pratiques professionnelles pour renforcir les liens et la crédibilité auprès du secteur privé :
* La présentation: Encourager les entreprises culturelles à développer une stratégie de communication qui favorise une plus grande visibilité pour les entreprises privées et la valorisation des donateurs individuels; Comprendre les motivations de l entreprise - C est une passion d abord à laquelle elle vient coller une réalité d affaire. La capacité des organismes culturels de parler le langage des entreprises peut les aider à développer des bons arguments de vente et à associé la création artistique aux valeurs de l entreprise; Éviter de généraliser les présentations et être plus stratégique en ciblant les entreprises privées ayant des valeurs et une vision communes. Exemples d initiative : ArtsPitch Artscène; Les Radieux - la Financière Sunlife et l artiste Patsy Van Roost (http://patsyvanroost.com/2011/06/les-radieux-2/). * Les partenariats: Cultiver les relations avec les entreprises en offrant des possibilités de partenariat stratégique. Le défi des organismes culturels est de continué de se distinguer et de préserver le produit créatif, tout en sortant de leurs zones de confort pour clarifier les liens entre entreprise et organisation culturelle; La culture se développe de plus en plus dans les quartiers et n est plus seulement présente au centre-ville. Les organismes culturels peuvent donc aller chercher le soutien des PME locales, des arrondissements et du quartier en général. Exemple d initiative : o ArtVest Business for the Arts. o Une série de tables rondes comme celle-ci, cependant en incluant les institutions culturelles et les artistes. * Plaidoyer pour la culture : Affirmer le rôle central des arts et de la culture dans toutes les sphères du développement de Montréal : l économie, les affaires, la politique, l aménagement du territoire, l éducation, la vie sociale et communautaire; Écrire un rapport sur les meilleures pratiques et sommaires des bénéfices de la relation Arts/Affaires, incluant des exemples concrets mesurant les bénéfices et des témoignages des membres de la haute direction du secteur privé de Montréal. Création d incitatifs pour que les employés s impliquent et soutiennent les organismes culturels. Les sièges sociaux déménagent, donc la Chambre de commerce pourrait devenir une plateforme privilégiée. Exemples d initiatives : Achat de billets pour les employés, offrir des incitatifs concrets pour ceux et celles qui s impliquent sur des conseils d administration ou participent à des campagnes de levées de fonds auprès des entreprises culturelles. 3. Les points de rencontre * Éducation :
Offrir des formations pour les décideurs des entreprises et pour les organismes culturels, pour mieux les préparer à faire des rencontres o Exemples d initiatives : une formation pour les cadres pour leur permettre de mieux comprendre les besoins et les réalités du milieu culturel, et une formation aux entreprises culturelles sur «Comment associé la création artistique à la marque de commerce de l entreprise». * Jumelage : Créer des initiatives spéciales pour que les professionnels du milieu des affaires et les organisations culturelles puissent connecter ensemble. Ces instances de jumelage peuvent être organisée sous forme de rencontres pour présenter les gens d affaires à des artistes où ils peuvent découvrir des atomes crochus. * Mentorat : Le secteur privé, de même que les grandes entreprises culturelles, doivent jouer un rôle de premier plan au niveau du mentorat. La participation des jeunes professionnels dans un projet culturel réussi donne de la crédibilité à l entreprise. De plus, les jeunes professionnels impliqués en font un enjeu de développement. Ces initiatives leur permettent aussi de rencontrer des gens de d autres milieux avocats, banquiers, fiscalistes- et de créer des liens importants avec les leaders dans leurs propres entreprises. o Exemples d initiatives : GO CA - Rencontre de Speed Dating entre professionnels du secteur privé (fiscaliste, banquier, avocat), avec des troupes de théâtre montréalaises à la recherche de ces expertises pour soutenir leurs entreprises culturelles. 4. Les Actions * Centraide culturel : Développer un fond usuel sous forme de capital de risque (projets de $5000, $10,000, par exemple) où le secteur privé pourrait intervenir de façon collective pour les besoins ponctuels des petits organismes culturels (budget de $250,000 et moins). Les objectifs seraient d augmenter la base de donateurs dans milieu des affaires et d assurer la pérennité des organismes culturels de petite taille; * Banque d initiatives : Miser sur des collectivités rassemblées plutôt que morcelées en créant un inventaire du soutien venant du secteur privé. Ceci aurait pour objectif de faire des ponts, renforcir le partage des pratiques et multiplier les opportunités de partenariats; * Table ronde : Faire le suivi de la rencontre montréalaise afin de faire ressortir des actions concrètes à suivre et préciser les rôles et responsabilités ainsi que de fixer des objectifs clairs pour la prochaine année; * Le coup de cœur : Donner est avant tout une décision de cœur. Il serait donc important de développer les relations avec les individus plus que les entreprises (haut dirigeants, cadres,
employés, clients, contractuels), puisque nous constatons que c est par «coup de cœur» que les personnes s attachent à une organisation culturelle, une forme d art, ou un artiste; * Offrir davantage d expériences communes, concrètes, et physiques où les artistes sont invités dans les milieux de travail; * Ne pas avoir peur de faire des rencontres choque puisqu elles témoignent de l audace de nos entreprises; Exemple d initiative : COOP, où ils essaient de plusieurs façons d intégrer l expérience artistique dans les bureaux. Par exemple, la salle de conférence est une plaque tournante pour les peintres. 5. Changement de Paradigme Comment mettre en commun les énergies et les argents? Les entreprises ont parfois de la difficulté à comprendre ce que peut leur apporter la culture. Pour inciter les gens à investir dans l'art il faut leur demander : "Qu'est-ce que je pourrais apprendre en soutenant les arts?" La question inverse est aussi importante : "Qu'est-ce que ça nous coûte de ne pas investir dans l'art? Pouvons-nous nous le permettre?" Les initiatives, telle que Montréal métropole culturelle, prennent de l ampleur. L idée est de voir à la création d une métropole culturelle avec toute la panoplie des intervenants culturels, tous les paliers du gouvernement avec les gens d affaires, pour faire rayonner Montréal à l échelle internationale. Ces approches représentent un changement de paradigme. Nous ne pouvons plus nous permettre de travailler en silo. Dorénavant, en s unissant, nous travaillons à créer une «code-barres» pour la culture liée au bien être de la ville où la culture doit émaner des citoyens, le slogan étant : la culture pour tous, la culture pour chacun. Les organisations suivantes ont participé à la table ronde de Montréal : la Banque Nationale; la Brasserie McAuslan; le Conseil des Arts du Canada; la Chambre de commerce du Montréal métropolitain; Cohn & Wolfe; le Conseil des arts de Montréal; le Conseil des arts et des lettres du Québec; Ernst & Young; Fasken Martineau; la Financière Sun Life; la Fondation du Grand Montréal; Giverny Capital; HEC Mosaic; Heenan Blaikie; HR Stratégies; La Coop Fédérée; l'université McGill;
Montréal, métropole culturelle; le Musée d'art contemporain de Montréal; Patrimoine canadien; Sid Lee.