EPP : Définitions et méthodes Dr Jean-Michel ORIOL Séminaire «Pied diabétique» Domaine de Rajat 27 mars 2014
Définitions La démarche de l évaluation des Pratiques Professionnelles consiste en l analyse de la pratique professionnelle en regard à des recommandations et selon une méthode élaborée ou validée par la HAS et inclut la mise en œuvre et le suivi d action d amélioration Inscrite dans la loi depuis 2004 L EPP (ou APP) a comme but l amélioration de la qualité et de la sécurité des soins délivrés au patient
Les Invariants de la démarche EPP Le choix d un sujet porteur de potentialités d amélioration L analyse de l organisation et des pratiques Le positionnement par rapport à des références (recommandations, référentiels, pratiques d autres équipes) La définition d objectifs d amélioration La conduite d amélioration La mesure des résultats de ces améliorations (indicateurs)
Le DPC (1) Un programme de DPC associe deux activités : l analyse des pratiques professionnelles, lors d une activité explicite qui comporte : un temps dédié, un référentiel d analyse reposant sur des références actualisées (scientifiques, réglementaires, organisationnelles, éthiques, consensus d experts ), une analyse critique et constructive des pratiques réalisées, par rapport à la pratique attendue, des objectifs et des actions d'amélioration, un suivi de ces actions et une restitution des résultats aux professionnels ; l acquisition/perfectionnement des connaissances/compétences, lors d une activité explicite qui comporte : un temps dédié, des objectifs pédagogiques, des supports pédagogiques reposant sur des références actualisées (scientifiques, réglementaires, éthiques, organisationnelles, consensus d experts ), une évaluation, notamment de l acquisition des connaissances, et une restitution des résultats aux professionnels ;
Le DPC (2) Ces deux activités sont articulées entre elles, sans ordre prédéfini, et sont planifiées. Ces deux activités prévoient un temps d échange entre les participants au programme et concernant leurs pratiques (difficultés rencontrées, modalités de prise en charge, résultats obtenus ). L indépendance de toute influence, notamment à l égard des entreprises fabriquant ou distribuant des produits de santé, est garantie (art. 4021-25 du décret 2011-2113 du 30 décembre 2011 relatif à l organisme gestionnaire du DPC (OGDPC). La confidentialité des données personnelles des professionnels de santé, celles relatives à leurs pratiques et celles des patients, est garantie.
La Roue de Deming PDCA :
Méthodes EPP en Médecine Générale Audit Clinique Chemin Clinique Revue de Pertinence Groupe d Analyse de Pratiques RMM Suivi d indicateurs
Audit clinique (1) Le principe de l'audit clinique est de mesurer la qualité d'une pratique à l'aide de critères explicites, objectifs et de comparer les résultats au référentiel. L'écart observé entre la qualité souhaitée, explicitée dans le référentiel et la qualité appliquée impose la mise en place d'un plan d'amélioration, puis le suivi de son impact.
Audit Clinique (2) L'audit clinique distingue 6 étapes. 1. Choix du thème. 2. Choix des critères. 3. Choix de la méthode de mesure. 4. Recueil des données ( grille de recueil). 5. Analyse des résultats. 6. Plan d'actions d'amélioration et réévaluation
Chemin Clinique (1) Dans sa forme la plus aboutie, le chemin clinique se présente sous forme d un dossier papier ou informatisé où chaque étape de la prise en charge est décrite en présentant tous les actes à réaliser pour la pathologie concernée. Ce dossier est documenté au fur et à mesure de la prise en charge de chaque patient. Tous les actes contribuant à la prise en charge étant définis à l avance, il s agit en général de cases à cocher ou de planification horaire à proposer. Chaque acte doit être signé par la personne qui l a réalisé, permettant ainsi d assurer la traçabilité L intérêt est de planifier le parcours du patient durant sa prise en charge. Identifier les étapes clés des processus de prise en charge. Coordonner les activités des différents professionnels intervenant dans la prise en charge du patient
Chemin Clinique (2) Les Intérêts : Redéfinir les rôles des différents intervenants. Déterminer les résultats attendus des différentes composantes de la prise en charge. Réduire la variabilité des durées de séjour ou des modalités de prise en charge. Optimiser l utilisation des ressources. Éviter les répétitions inutiles et les oublis. Diminuer les risques d erreurs. Alléger la charge des professionnels en l utilisant comme fiche de recueil des données du dossier du patient pour cette prise en charge. Disposer d outils de communication avec le patient.
Revue de Pertinence Audit particulier qui traite de la pertinence d'une action ( hospitalisation, geste technique, examen para clinique, radiologique entre autres...) Comme toutes les méthodes d amélioration, la RPS revient à comparer une pratique clinique à une démarche optimale, souvent résumée dans un référentiel de pratique. Les quatre principales causes de non pertinence à explorer sont : un problème d organisation des soins : p.ex.: attente d un rendez-vous d examen ; un problème lié aux structures de relais : indisponibilité de la structure ; un problème lié à la décision médicale : attente d un avis collégial, défaut de formation ; un problème lié au patient ou à sa famille Des actions correctrices seront mises en place afin de diminuer les écarts
Groupe d Analyse des Pratiques(1) Rassemble plusieurs médecins d'une même spécialité (idéalement entre 6 et 10) dans une unité géographique définie. se réunit à un rythme régulier, de l'ordre 6 à 10 fois par an ; fonde les analyses de pratiques sur les données référencées (recommandations - EBM avec niveau de preuve) et peut faire appel, le cas échéant, à une expertise scientifique extérieure ; permet à des médecins munis de leurs dossiers (sélection aléatoire) sur le(s) thème(s), de présenter à tour de rôle les problèmes soulevés lors de la prise en charge des patients ; de plus, le choix préalable d'une ou plusieurs thématique(s) clinique(s) facilite la recherche et permet la mise à disposition des données référencées ; chaque réunion dure environ 2 à 3 heures.
Groupe d Analyse des Pratiques(2) Il résulte le plus souvent de cette analyse de pratiques et des discussions qui en découlent, une amélioration des prises en charge et une valorisation individuelle et professionnelle des médecins. Cela suppose à chaque problème soulevé une analyse bibliographique et une proposition de solution ( élaborée en commun)
RMM et RMM-PPa (1) Une revue de morbidité et de mortalité (RMM) est une analyse collective, rétrospective et systémique de cas marqués par la survenue d'un décès, d une complication, ou d un événement qui aurait pu causer un dommage au patient, et qui a pour objectif la mise en œuvre et le suivi d'actions pour améliorer la prise en charge des patients et la sécurité des soins. L'analyse systémique, menée lors de la RMM, est une analyse globale de la situation, prenant en compte tous les éléments (organisationnels, techniques et humains) en interaction ayant contribué à la prise en charge d'un patient. De ce fait, elle permet de dépasser la seule réflexion centrée sur un ou des individus. A l'issue de cette analyse des enseignements sur les forces et les vulnérabilités existantes peuvent être tirés afin de mener des actions d'amélioration de la qualité et de la sécurité des soins.
RMM et RMM-PPa(2) Il s'agit de décrire les faits et d'analyser des situations s'étant produites, pour apprendre et comprendre afin d'agir ensemble pour renforcer la qualité et la sécurité des soins, sans porter de jugement sur les personnes, ni rechercher un coupable ou un responsable Peut se décliner en mono professionnel ou pluriprofessionnel ( MG, IDE, kiné, pharmacien, biologiste, prestataires de santé, représentant d usagers ) avec une méthodologie semblable Importance d une grille d analyse systémique pour éviter les scotomes Importance de la formation à la méthode et de l animation des réunions
RMM et RMM-PPa(3) Mise en place Procédure écrite et appropriée FE et engagement de confidentialité Déroulé de réunion ( présentation de cas, identification de l EI, analyse systémique, action d amélioration retenue) C.R. Suivi des actions d amélioration Bilan annuel
Suivi d indicateur (1) Un indicateur de qualité et de sécurité des soins permet de mesurer un état de santé, une pratique ou la survenue d un événement, et ainsi d évaluer la qualité des soins et ses variations dans le temps. C est un élément indispensable pour le suivi et le pilotage d une démarche d amélioration de la qualité des soins notamment pour mesurer l impact des actions entreprises
Suivi d indicateur (2) Caractéristiques d un indicateur de qualité et de sécurité des soins : --> Pertinence L indicateur permet : de refléter les critères de bonne pratique d un processus de prise en charge d identifier un potentiel d amélioration de qualité (exemple : diminution de risque s il s agit de sécurité) d identifier des différences inter-structures ou inter-organisations de prise en charge une aide à la décision -->Validité L indicateur a la capacité de bien traduire ce qu il importe d analyser et d évaluer, il a du sens pour les professionnels (Mesure-t-on réellement ce que l on voudrait mesurer?).
Suivi d indicateur (3) -->Fiabilité Une mesure est considérée comme fiable si elle produit des résultats constants lorsqu elle est appliquée de façon répétitive sur un même phénomène (Obtient-on la même valeur si on reproduit la mesure?) --> Faisabilité/Acceptabilité du recueil et de la mesure L indicateur est : intégré à l exercice quotidien du professionnel de santé, peu consommateur de ressources, simple et facile à mettre en place et à utiliser ( informatisation / paramétrage) formulé de manière claire et sans ambiguïté.
Quelle méthode pour ce sujet? Quel est l objectif? Comment cadrer avec notre dossier médical? Audit Clinique, Chemin Clinique, suivi d indicateurs ( Hbglyquée, ECG ; FO, mono filament? ) intégrer avec la CA annuelle?