MODULE 2 LES NATIONALISMES ET L AUTONOMIE DU CANADA DE 1896 À 1945 Dossier 6 La Seconde Guerre mondiale (1939 à 1945) Le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale et l entrée du Canada dans ce conflit amène à nouveau le gouvernement fédéral à adopter des mesures exceptionnelles pour assurer l effort de guerre du pays. Au Québec, l élection du gouvernement Godbout amène une série de réformes qui contribueront à moderniser la province. Le contexte politique et économique européen La Grande Dépression crée de graves problèmes sociaux et économiques en Europe. Cette situation favorise la montée de partis fascistes en Italie (avec Benito Mussolini), en Espagne (avec Francisco Franco) et en Allemagne, où Adolf Hitler prend le pouvoir en 1933. De plus, il tient envers les minorités ethniques, particulièrement, qu il accuse d être responsables des problèmes que connaît l Allemagne. Aussitôt au pouvoir, Hitler prend des mesures qui font croître les effectifs militaires et l armement de l Allemagne. En 1939, l armée allemande est l une des plus puissantes au monde. En septembre 1939, Hitler ordonne l invasion de la Pologne afin d étendre «l espace vital» allemand. La France, le Royaume-Uni et le Canada déclarent alors la guerre à l Allemagne nazie. C est le début de la Seconde Guerre mondiale. Les puissances de affrontent L URSS et les États-Unis combattent aux côtés des Alliés à compter de 1941. Le gouvernement fédéral en temps de guerre Le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale amène une mobilisation sans précédent des ressources humaines et économiques. Contrairement à la Première Guerre mondiale, le Canada prend désormais ses propres décisions concernant sa politique
extérieure et sa défense. Et il souhaite contribuer à vaincre l Allemagne nazie et les puissances de l Axe. Des mesures de guerre En, après la déclaration de guerre à l Allemagne le 10 septembre, (comme ce fut le cas lors de la Première Guerre mondiale). À nouveau, cette loi accorde au gouvernement canadien le pouvoir de prendre toutes les mesures indispensables à l effort de guerre comme : en assurant la production de guerre ainsi qu en contrôlant les prix et les salaires; comme l essence, le caoutchouc, le nylon, le métal, etc.; d une multitude d objets faits à base de matériaux essentiels à la production militaires. La mobilisation des ressources Au début de la guerre, Mackenzie King promet de ne pas imposer la conscription pour le service outre-mer. En juin, le gouvernement adopte toutefois, qui autorise L immigration et la population originaire des pays ennemis Comme lors de la Première Guerre mondiale, le Canada modifie sa politique d immigration. et peu d immigrants s établissent au pays. Le Canada refuse d ailleurs plusieurs Européens qui veulent fuir le régime nazi. Et il fait aussi interner plusieurs Canadiens originaires de pays ennemis dans des camps de travail. L effort de guerre du Canada Dès 1939, le Canada mobilise l ensemble de ses ressources pour assurer l effort de guerre. La production en temps de guerre Avec cette nouvelle guerre, l économie canadienne se remet à tourner à plein régime. La misère et le taux de chômage élevé hérités de la Grande Dépression ne sont plus que de mauvais souvenirs au bout de quelques semaines. Dossier 6 - La Seconde Guerre mondiale (1939 à 1945)!2
. Le Canada fournit à ses alliés du matériel militaire comme des chars d assaut, des navires, des avions et de l équipement de toutes sortes. pour fournir des vivres aux troupes canadiennes et aux alliés. Les ressources financières Pour financer l effort de guerre, le gouvernement fédéral fait grimper ses dépenses militaires (en 1938 = 35 millions $, en 1943 = 4,2 milliards $). Pour financer ses dépenses, le gouvernement fédéral : ; ;, ce qui alourdit la dette du pays;. Les forces militaires Durant toute la Seconde Guerre mondiale, Sur ce nombre : ; ; plus de 54 000 soldats reviennent du front blessés. Puisque le Canada compte alors une population d environ 11,5 millions d habitants, la contribution du pays est encore une fois exceptionnelle. La contribution des femmes Comme lors de la Première Guerre mondiale, les femmes contribuent à nouveau à l effort de guerre pour combler la pénurie de main-d oeuvre : Elles seront très sollicitées pour et. En 1944, elles sont plus de 265 000 à travailler dans les usines. Les travailleuses reçoivent toujours un salaire inférieur à celui des hommes pour le même travail. Le gouvernement canadien finit par céder aux pressions des groupes féministes et les invite à s engager dans les corps féminins de l armée canadienne : Plus de 44 000 occupent (infirmières, mécaniciennes, secrétaires, cuisinières, etc.). Près de 16 200 s enrôlent dans et dans. pour laisser leur place aux soldats qui reviennent au pays. Dossier 6 - La Seconde Guerre mondiale (1939 à 1945)!3
La crise de la conscription (1944) Au début de la guerre, le gouvernement fédéral promet de ne pas imposer de conscription. Les soldats qui vont combattre en Europe le font de façon volontaire. En 1942, à cause des soldats morts et blessés, l armée canadienne finit par manquer de volontaires. De plus, les Alliés sont en mauvaise posture en Europe devant l Allemagne nazie. Le premier ministre William Lyon Mackenzie King organise alors un plébiscite sur la conscription : En réaction à ce plébiscite, le, parti fédéral du Québec, se forme. Il prône la neutralité du Canada dans les conflits mondiaux et l'autonomie du Québec au sein de la fédération canadienne. Profitant de la colère des francophones, le Bloc populaire fait élire quelques députés au parlement canadien en 1942, mais est dissout en 1949 devant la faiblesse de son succès électoral. Au final, les Canadiens anglais (majoritaires au pays) votent pour la conscription et les Canadiens français votent contre. devant le besoin urgent de soldats et 16 000 Canadiens seront enrôlés jusqu à la fin de la guerre. Des émeutes ont lieu au Québec (mais moins intenses qu'en 1917). La fin de la guerre En se tient, où se rencontrent le président américain Franklin Delano Roosevelt, le premier ministre britannique Winston Churchill et le premier ministre canadien William Lyon Mackenzie King. On discute des préparatifs d une importante opération militaire ainsi que des enjeux de l après-guerre, dont le sort de l Allemagne lorsqu elle sera vaincue. L importante opération militaire a lieu :. Environ 156 000 soldats alliés, dont plusieurs milliers de Canadiens, envahissent les côtes de la Normandie. Plus de 350 soldats canadiens trouvent la mort. Le débarquement de Normandie marque le début de la libération de plusieurs pays occupés par les forces allemandes, qui finissent par capituler en mai 1945 après la bataille de Berlin et le suicide d Adolf Hitler. Dossier 6 - La Seconde Guerre mondiale (1939 à 1945)!4
La démobilisation des soldats avec la reddition du Japon. (soldats et civils confondus). Les Alliés remportent la guerre. La fin du conflit force le gouvernement fédéral à réduire le nombre de soldats dans l armée canadienne. Il doit alors démobiliser progressivement une grande quantité de soldats. En plus des programmes de démobilisation mis sur pied par le gouvernement fédéral, Cela permet à plusieurs d entre eux de se trouver un emploi. Toutefois, nombreux sont ceux qui souffrent des séquelles physiques et psychologiques de cette guerre. Le gouvernement Godbout (1939 à 1944) En 1939, au moment où la guerre éclate, des élections provinciales ont lieu au Québec. L Union nationale de et le Parti libéral d tentent de se faire élire. Les deux candidats affichent ouvertement leur opposition à une éventuelle conscription, même si le gouvernement fédéral promet de ne pas l imposer. Godbout ira jusqu à promettre de quitter son parti si la conscription est imposée. D ailleurs, les liens entre le Parti libéral de Godbout et les libéraux fédéraux sont très forts. Ces derniers appuieront Godbout pendant la campagne électorale. Et cet appui est déterminant :. Les relations fédérales-provinciales La Seconde Guerre mondiale entraîne des changements importants dans les relations fédérales-provinciales. Au Québec, les liens privilégiés entre le gouvernement de Godbout et les libéraux fédéraux ainsi que la nécessité de contribuer à l effort de guerre entraîne une certaine collaboration entre Québec et Ottawa. De plus, en,. Cette commission, mise sur pied en 1937 par le gouvernement fédéral, avait pour but d étudier le partage des pouvoirs entre le fédéral et les provinces. Elle en vient à la conclusion que le fédéral devrait concentrer plus de pouvoir, notamment fiscaux, entre ses mains. Dossier 6 - La Seconde Guerre mondiale (1939 à 1945)!5
Dans la lignée du rapport Rowell-Sirois, le gouvernement fédéral cherche à augmenter ses revenus pour atteindre ses objectifs d effort de guerre. En 1942, avec l accord du gouvernement du Québec, le fédéral fait voter une loi qui lui permet de percevoir exclusivement l impôt sur le revenu. Des ententes similaires sont aussi conclues avec les autres provinces. Toujours en cohérence avec le rapport Rowell-Sirois, le gouvernement fédéral profite de la guerre pour intervenir de plus en plus dans les champs de compétence des provinces : : Ottawa crée un. : Ottawa crée un. Au Québec, ces mesures sont dénoncées par Maurice Duplessis. Il y voit un nonrespect des champs de compétence des provinces et une tendance à la concentration des pouvoirs à Ottawa. Les réformes du gouvernement Godbout Le Parti libéral de Godbout ne partage pas les valeurs conservatrices et traditionnelles de l Union nationale de Maurice Duplessis. Et malgré l acceptation par Godbout de la tendance centralisatrice du fédéral, cela ne l empêche pas d entreprendre une série de réformes pour moderniser la société canadienne-française et augmenter les services offerts à la population par le gouvernement : ANNÉES 1940 1943 1944 MESURES Création du ministère de l Industrie et du Commerce. Adoption de la Loi sur les relations ouvrières., l une des plus puissantes compagnies hydroélectriques de la province. Godbout souhaite que le Québec puisse mieux contrôler son économie et soit moins dépendante des grandes entreprises. Lors de la campagne électorale de 1944, Duplessis reproche à Godbout de ne pas avoir démissionner à la suite de l adoption de la conscription par le gouvernement fédéral. Une bonne partie de la population du Québec ne pardonnera pas à Godbout de ne pas avoir tenu sa promesse. Cela permettra à Duplessis de remporter les élections et de rester au pouvoir pendant plusieurs années. Dossier 6 - La Seconde Guerre mondiale (1939 à 1945)!6
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