Impacts de l élévation du niveau de la mer lié au changement climatique dans la région de Pointe-à-Pitre

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Transcription:

Impacts de l élévation du niveau de la mer lié au changement climatique dans la région de PointeàPitre Convention DEALBRGM (déc. 2010) Rapport BRGM/RP60857FR (mars 2012)

Contenu & objectifs Région pointoise Quelle élévation du niveau marin en 2060 et 2100? Y atil déjà des effets? Quels effets potentiels? Quelle perception / prise en compte? Premières recommandations 2

Hypothèses de l élévation du niveau de la mer dans la zone de PàP (2011) Au niveau mondial, l augmentation moyenne en 2100, suivant les scénarios est de 0.18 à 0.59 m (GIEC 2007) à 0.8 à 2 m (estimations 2008, 2009). Le plus probable: 0.8 m 19932007 Peu d étude spécifique au niveau de la Caraïbe, Il est considéré que cette augmentation est proche de la moyenne mondiale (Church et al., 2004) Valeurs retenues pour PàP: 0.5 m en 2060 0.8 m en 2100 4 3

Impacts sur les nappes zones inondées Pas d ennoiement A Ennoiement B Nappe homogène [A] / hétérogène [B] Nappe hétérogène : résultat peu concluant. Données de piézométrie de la BSS trop hétérogènes spatialement et qualitativement. 4

PointeàPitre + aujourd hui 0,5 m Modifié d après METEOFRANCE 5

Caractérisation du milieu 1 1. Unités lithologiques homogènes (yc zones de remblai) 2. 3. Zones de bâti homogène Réseaux divers 3 2 6

Données actuelles Recherche documentaire : peu de données sur les effets de l élévation du niveau marin sur les infrastructures (plus d informations sur les parades que sur les effets sur les infrastructures) Basculement d une maison ancienne située à Bergevin suite à un tassement (mais pas de recherche systématique de cause). Ce que disent les personnes interrogées : conscience des enjeux ; des témoignages contrastés : élévation du niveau marin depuis 20 à 30 ans (Morne Savon) et aucune élévation observée (îlet Boissard) peu de recul sur le phénomène ; pas de désordres recensés (difficile de dire si un tassement différentiel de remblai est dû à une remontée d eau). 7

Typologie des problèmes potentiels Nappe en contact direct des ouvrages souterrains situés à faible profondeur = imprégnation et détérioration des matériaux directement ou par remontée capillaire (eau salée) moisissures isolation thermique ou phonique dégradée, corrosion des armatures des bétons armés mal isolés, altération des bétons par les chlorures et les sulfates de l eau de mer Modification des caractéristiques du sol entraînant une déstabilisation des structures. Pression hydrostatique entraînant des infiltrations d eau, dommages au niveau des dalles de bâtiment et de la voirie. Diminution de la zone nonsaturée entraînant une augmentation du ruissellement lors des fortes pluies inondations. 8

A partir de la caractérisation de la zone, = principaux effets redoutés Altération des caractéristiques des ensembles lithologiques (calcaires, argiles, remblais calcaire) ; Bâti : altération des bétons, ennoiement des soussols, déstabilisation des fondations (essentiellement celles construites sur remblais) ; Réseau routier : submersion de portions de routes (y compris à «brève» échéance). Déstabilisation des remblais routiers ; Efficacité diminuée des canaux d évacuation des eaux pluviales de la zone inondations. Mise hors d usage de l assainissement autonome dans les zones ennoyées (ou même en terrains saturés) Problèmes de corrosion de béton et d acier de certains éléments du réseau électrique 9

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Peu ou pas d effets (a priori) Réseau AEP + irrigation, usine de traitement (Morne Miquel), châteaux d eau ; STEP de Jarry ; Moyens de production d électricité de Jarry, ni au principal poste d interconnexion du Raizet. 12

Enquête de terrain 34 sites ont été visités, décrits (contexte, géologie, enjeux) et leur vulnérabilité potentielle évaluée, en fonction de leur niveau actuel par rapport au toit de la nappe. 13 sites à vulnérabilité forte 13 sites à vulnérabilité moyenne 8 sites à vulnérabilité faible 13

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Contexte Zone urbanisée Commerces et habitat individuel Structures en béton Zone industrielle Hangars commerciaux et industriels Structures en béton Zone urbanisée Immeubles HLM (béton) Pylône électrique (métal et béton) Enjeux Conséquences Exemples de fiche associée Espaces culturels RDC et soussols Rues Inondations diminution de la superficie du territoire, pertes matérielles, humidité, Tassements des remblais déstabilisation des fondations, fissurations, Altération des bétons Risque d une nécessité de reloger les habitants à proximité, d une perte de superficie du patrimoine, de pertes culturelles Fiches n 2 et 33 : La Darse Parkings Silos Hangars et matériel associé Inondations diminution de la superficie du territoire, pertes matérielles importantes, humidité, Tassements des remblais déstabilisation des fondations, fissurations, Altération des bétons Si installations et/ou matériel détériorés, risque d arrêt temporaire ou définitif de l activité Fiches n 6 et 7 : Jarry Pylône Route RDC et soussols Inondations diminution de la superficie du territoire, pertes matérielles, humidité, Tassements des remblais déstabilisation des fondations, fissurations, Altération des bétons Risque de perte de performance du pylône : si socle trop altéré, déstabilisation de l ouvrage et rupture du réseau électrique Fiche n 13 : Pylône du Raizet 15

Le cas des ICPE / Sites SEVESO ALTITUDE (m) < 0,5 Remblai Entre 0,5 et 1 Entre 1 et 2 Entre 2 et 5 Entre 5 et 10 2 7 1 Remplissage argileux ou vase à palétuvier Calcaire à polypiers généralement massif GEOLOGIE 10 1 9 1 Calcaire biodétritique plus ou moins massif Horizon volcanosédimentaire peu induré Complexe volcanosédimentaire plus ou moins altéré 1 5 1 3 Seulement 2 sites à vulnérabilité faible (Caribéenne de Recyclage et dépôt d hydrocarbure du Raizet). Les autres ne sont pas vulnérables. 6 16

A retenir au final L étude contribue à sensibiliser (élus, personnels des collectivités, aménageurs) sur la nécessité d agir dès maintenant : Mettre en œuvre le même type d approche sur d autres zones à enjeu ; affiner les zones reconnues sensibles et à forts enjeux ; Etudier le comportement à long terme des remblais calcaires Interdire l assainissement autonome dans les zones reconnues comme sensibles ; Prendre en compte systématique dans tous les nouveaux projets d une élévation de 50 cm (2060) et 80 cm (2100) ; Traiter les fondations et utiliser des bétons résistant au milieu salin et humide ; 6 17

En Guadeloupe, sur 50 ans, 62 % des 633 km de côtes sont stables ou en équilibre, 25% en érosion et 9% en accrétion Nécessité de mettre en œuvre un réseau de suivi de l évolution du littoral et du trait de côte part du CC?

Philippe Geluck, tiré d un document Météo France Merci pour votre attention 19