Référentiels en Médecine d urgence



Documents pareils
CONVULSIONS DE L ENFANT Item 190 JP. CARRIERE

neurogénétique Structures sensibles du crâne 11/02/10 Classification internationale des céphalées:2004

Céphalées. 1- Mise au point sur la migraine 2- Quand s inquiéter face à une céphalée. APP du DENAISIS

7- Les Antiépileptiques

Le problème de la première ou nouvelle. céphalée. Il faudra avant tout :

Céphalées vues aux Urgences. Dominique VALADE Centre d Urgence des Céphalées Hôpital Lariboisière PARIS

mal de tête d installation subite 12/10 Éliminer une céphalée secondaire

Les céphalées aux urgences. G Demarquay Hôpital Croix-Rousse Service Neurologie

La prise en charge de l AVC ischémique à l urgence

Don d organes et mort cérébrale. Drs JL Frances & F Hervé Praticiens hospitaliers en réanimation polyvalente Hôpital Laennec, Quimper

Leucémies de l enfant et de l adolescent

PRISE EN CHARGE DES PRE ECLAMPSIES. Jérôme KOUTSOULIS. IADE DAR CHU Kremlin-Bicêtre. 94 Gérard CORSIA. PH DAR CHU Pitié-Salpétrière.

Le traitement du paludisme d importation de l enfant est une urgence

Peut-on reconnaître une tumeur de bas-grade en imagerie conventionnelle? S. Foscolo, L. Taillandier, E. Schmitt, A.S. Rivierre, S. Bracard, CHU NANCY

MIGRAINES. Diagnostic. A rechercher aussi. Critères IHS de la migraine. Type d aura. Particularités chez l enfant. Paraclinique.

Déficit neurologique récent. Dr N. Landragin CCA Neuro

URGENCES MEDICO- CHIRURGICALES. Dr Aline SANTIN S.A.U. Henri Mondor

Item 262 : Migraine et algie de la face

LES CEPHALEES I- INTRODUCTION

Carte de soins et d urgence

TRAUMATISME CRANIEN DE L ENFANT : conduite à tenir?


Vous intervenez en équipage SMUR sur un accident de la voie publique : à votre arrivée sur les lieux, vous trouvez un homme d environ 30 ans au sol à

Intoxication par les barbituriques

Ce que doit connaître un réanimateur adulte de la réanimation pédiatrique

Classification internationale des céphalées, 2 édition (d après l Internationial Headache Society,

Item 262. Migraine et algie de la face. Objectifs pédagogiques

ROLE IADE EN NEUROANESTHESIE. (C.Muller 2005)

prise en charge paramédicale dans une unité de soins

Migraine et céphalées de tension: diagnostic différentiel et enjeux thérapeutiques

admission aux urgences

prise en charge médicale dans une unité de soins

La migraine. Foramen ovale perméable. Infarctus cérébral (surtout chez la femme)

Pseudotumor cerebri. Anatomie Le cerveau et la moelle épinière baignent dans un liquide clair, appelé le liquide céphalo-rachidien (LCR).

Accidents des anticoagulants

admission directe du patient en UNV ou en USINV

CHAPITRE 8 LES CEPHALEES SEMIOLOGIE ET STRATEGIE D EVALUATION. Gilles Géraud et Nelly Fabre

Contenu de la formation PSE1et PSE2 (Horaires à titre indicatif)

Orientation et prise en charge d une céphalée. Dr Valérie Domigo Service de Neurologie Unité Neuro-vasculaire Hôpital Sainte Anne

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE. Avis. 3 septembre 2008

L ACCÈS VEINEUX DE COURTE DURÉE CHEZ L ENFANT ET LE NOUVEAU-NÉ

ACTUALITES THERAPEUTIQUES. Dr Sophie PITTION (CHU Nancy) Metz, le 2 Juin 2012

LIGNES DIRECTRICES CLINIQUES TOUT AU LONG DU CONTINUUM DE SOINS : Objectif de ce chapitre. 6.1 Introduction 86

Actualité sur la prise en charge de l arrêt cardiaque

B06 - CAT devant une ischémie aiguë des membres inférieurs

MIEUX COMPRENDRE CE QU EST UN ACCIDENT VASCULAIRE CÉRÉBRAL AVC

Contrôle difficile non prévu des voies aériennes: photographie des pratiques

Vertiges et étourdissements :

Item 182 : Accidents des anticoagulants

LA DOULEUR INDUITE C EST PAS SOIGNANT!

L agénésie isolée du corps calleux

La prise en charge de votre épilepsie

LE SYNDROME DE BUDD CHIARI

Migraine et Abus de Médicaments

L APS ET LE DIABETE. Le diabète se caractérise par un taux de glucose ( sucre ) trop élevé dans le sang : c est l hyperglycémie.

Spondylarthropathies : diagnostic, place des anti-tnf et surveillance par le généraliste. Pr P. Claudepierre CHU Henri Mondor - Créteil

Bienvenue aux Soins Intensifs Pédiatriques

THÈSE POUR LE DIPLÔME D ÉTAT DE DOCTEUR EN MÉDECINE

Recommandation Pour La Pratique Clinique

27 ème JOURNEE SPORT ET MEDECINE Dr Roukos ABI KHALIL Digne Les Bains 23 novembre 2013

PLAC E DE L AN ALYS E TOXIC OLOG IQUE EN URGE NCE HOSP ITALI ERE

LIGNES DE CONDUITE POUR L IMAGERIE POUR LES CEPHALEES AIGUES ET CHRONIQUES NON TRAUMATIQUES

Observation. Merci à l équipe de pharmaciens FormUtip iatro pour ce cas

E04a - Héparines de bas poids moléculaire

Equipe de Direction : -Docteur Christine BOURDEAU Responsable médical. - Annie PAPON Cadre responsable

QU EST-CE QUE LA PROPHYLAXIE?

INTUBATION DU NOUVEAU-NÉ LORS DE LA PRISE EN CHARGE PAR LES SMUR PÉDIATRIQUES : DONNÉES DE L ÉTUDE EPIPPAIN

Apport de la TDM dans les cellulites cervico-faciales

Les donneurs d organes potentiels ne se retrouvent pas seulement dans les grands centres de traumatologie!

Les maladies vasculaires cérébrales

Consignes de remplissage - Grille de recueil - Thème DAN2

Service d ambulance. Normes. de soins aux patients. et de transport

UTILISATION DES C.C.P DANS LES HEMORRAGIES SOUS AVK ET SOUS NACO : RECOMMANDATIONS DE L HAS COPACAMU 2014

IMR PEC-5.51 IM V2 19/05/2015. Date d'admission prévue avec le SRR : Date d'admission réelle : INFORMATIONS ADMINISTRATIVES ET SOCIALES

DIABETE ET SPORT. Dominique HUET Hopital Saint Joseph PARIS

EDITORIAL p. 3. DE LA CLINIQUE DES CÉPHALÉES À L IMAGERIE CIBLÉE p. 4. CÉPHALÉES : QUAND AVONS-NOUS BESOIN D IMAGERIE MÉDICALE? p.

Module 2. De la conception à la naissance

E03 - Héparines non fractionnées (HNF)

QUI PEUT CONTRACTER LA FA?

L ANGINE. A Epidémiologie :

GUIDE D INFORMATIONS A LA PREVENTION DE L INSUFFISANCE RENALE

Le don de moelle osseuse :

Votre guide des définitions des maladies graves de l Assurance maladies graves express

Pharmacologie des «nouveaux» anticoagulants oraux

Vaccination contre la grippe saisonnière

Lorraine Waechter - ITEM 262 : MIGRAINE CLINIQUE

PROGRESSEZ EN SPORT ET EN SANTÉ. Mieux vivre avec ma maladie chronique, Me soigner par l activité physique Programmes Santé

Le diagnostic de Spondylarthrite Ankylosante? Pr Erick Legrand, Service de Rhumatologie, CHU Angers

S o m m a i r e 1. Sémiologie 2. Thérapeutique

L infirmier exerce son métier dans le respect des articles R à R et R à du code de la santé publique.

Évolution des pratiques vaccinales : 3. vaccination après la grossesse

Définition de l Infectiologie

24/01/ 2014 EQUIPE «REFERENTE» POUR L UTILISATION DES CATHETERS VEINEUX PERIPHERIQUES ET CENTRAUX : QUELLE PLACE POUR L INFIRMIERE?

Fièvre sans foyer chez l enfant de moins de 3 mois

ASPECT ECHOGRAPHIQUE NORMAL DE LA CAVITE UTERINE APRES IVG. Dr D. Tasias Département de gynécologie, d'obstétrique et de stérilité

INDICATIONS DE L AMYGDALECTOMIE CHEZ L ENFANT

Ce document est destiné à vous permettre de découvrir l offre de formation du Centre d enseignement des soins d urgence du Bas-Rhin (CESU 67).

Syndromes méningés de l'adulte

Transcription:

REPUBLQIUE TUNSIENNE Ministère de la Santé Publique Direction Générale de la Santé Unité de la Médecine d Urgence Stratégie Nationale de Développement des Urgences Référentiels en Médecine d urgence PRISE EN CHARGE DES CONVULSIONS DE L ENFANT AUX URGENCES Mai 2006

PEC des convulsions de l enfant Page 1

DEMARCHE DIAGNOSTIQUE (1) convulsions néonatales* Anoxo-ischémie Infections du Malformations Convulsions Périnatale 1 SNC 3 cérébrales néonatales bénignes & Hémorragies cérébro-méningées 1 Troubles métaboliques courants 2 Erreurs innées du métabolisme *Le diagnostic de crises épileptiques chez le nouveau-né peut être difficile en raison des manifestations épileptiques atypiques possibles qui sont : déviation latérale des globes oculaires, secousses nystagmiques, apnée, brèves périodes d hyperpnée, secousses palpébrales, mouvements complexes de la bouche avec hyper salivation Les convulsions néonatales imposent une hospitalisation systématique Bilan indispensable : Dextrostix, Glycémie, Calcémie, Magnésémie, Ponction Lombaire, E.T.F. 1 -Ce sont les causes les plus fréquentes des convulsions néonatales. 2-3 -Les troubles métaboliques (hypoglycémie, hypocalcémie, hypomagnésémie) ainsi que les infections du SNC chez le nouveau-né sont à évoquer systématiquement et admettent un traitement spécifique urgent. PEC des convulsions de l enfant Page 2

DEMARCHE DIAGNOSTIQUE (2) Convulsion(s) entre 6 mois et 4ans signes de localisation absence de signes de localisation TDM Fièvre Absence de fièvre * PL 1 LCR normal 4 Hypoglycémie-Hypocalcémie-Dysnatrémie Convulsions hyperpyrétiques 5 Intoxications HTA ( S.H.U. ) 1ère crise d épilepsie Abcès 2 Empyème 3 Hématome LCR hémorragique Hémorragie méningée Intracrânien LCR inflammatoire LCR xanthochromique >60%PNN >60% Lympho. >60% Lympho. Glucorachie / Glucorachie / Glucorachie / Glycémie <0.4 Glycémie >0.5 Glycémie <0.4 Méningite Purulente 6 Méningite Tuberculeuse Méningo-encéphalite primitive (herpétique+++ ) 7 Thromboses veineuses Cérébrales 8 PEC des convulsions de l enfant Page 3

Les principaux signes de localisation comportent : crises motrices focales, hémiplégie, paralysie des nerfs crâniens en dehors du VI et certains signes oculaires : déviation latérale permanente des globes oculaires ou nystagmus unidirectionnel (en l absence de crise convulsive) ; mydriase unilatérale (atteinte du III? engagement temporal?) ; abolition unilatérale du phénomène des yeux de poupée. La constatation de signes de localisation indique une TDM cérébrale en urgence (avant la P.L.) quels que soient les autres éléments du contexte clinique ( âge de l enfant, existence ou non de fièvre etc ) 1-A cette tranche d âge (entre 6 mois et 4 ans), abcès et empyèmes cérébraux primitifs sont assez rares et la ponction lombaire est de principe indiquée de première intention, avant le scanner cérébral (sauf s il existe des signes de localisation ). un FO normal ne permet pas d exclure une hypertension intracrânienne, de même qu un œdème papillaire ne contre indique pas la PL si une méningite ou une méningo-encéphalite est suspectée à l origine des convulsions.. 2-3 : Dans les abcès et les empyèmes cérébraux, la fièvre est inconstante comme l hyperleucocytose à PNN. La P.L y est contre indiquée en raison d une HTIC cliniquement patente. 4- Le LCR est inflammatoire dans au moins 85% des infections du système nerveux central 5- Le diagnostic de convulsions hyperpyrétiques ( ou convulsions fébriles) est un diagnostic d élimination mais reste la cause de loin la plus fréquente des convulsions de l enfant (2 à 5 % des enfants de moins de cinq ans convulsent avec de la fièvre ; et 80% au moins des convulsions hyperpyrétiques surviennent avant l âge de 3 ans). 6-La PL est systématique chez tout nourrisson de moins d 1 an présentant des convulsions avec fièvre, en cas de crises répétées ou prolongées (plus de 15 minutes) ou partielles ou si l enfant ne recouvre pas un état de conscience normal dans la demi-heure qui suit la fin de la crise convulsive. 7 - Typiquement, les crises convulsives initiales dans les encéphalites herpétiques sont brèves, répétitives, partielles motrices touchant une hémiface et le membre supérieur homolatéral, puis se prolongent en état de mal. Néanmoins, ces éléments sémiologiques sont très inconstants et «toute méningite lymphocytaire qui convulse» entre 3mois et 3ans doit être traitée par Aciclovir (Zovirax), jusqu à preuve du contraire. Retenir aussi que les méningites aiguës lymphocytaires virales ne font presque jamais convulser. PEC des convulsions de l enfant Page 4

8 -Les crises convulsives, lorsqu elles sont cloniques et unilatérales alternantes sont caractéristiques de thrombophlébites cérébrales, de même que les déficits moteurs postcritiques à «bascule.». La découverte d un foyer infectieux ORL patent (ex: oto-mastoidite )conforte cette hypothèse. L imagerie (le scanner avec injection et beaucoup mieux l Angio- IRM ) permet de la confirmer. Dans le cas des convulsions sans fièvre entre 6 mois et 4 ans, les étiologies sont variables et les bilans doivent être demandés en fonction du contexte clinique. *Dans les déshydratations aiguës hyponatrémiques, les crises sont provoquées par l œdème cérébral.dans les déshydratations hypernatrémiques, elles sont dues à une thrombophlébite cérébrale ou à un épanchement sous dural éventuels. La correction rapide de l hypernatrémie par des solutés hypotoniques engendre de l œdème cérébral et des crises convulsives (la correction doit être lente, inférieure à 0.5-1 meq /litre / Heure). *Le rachitisme carentiel est la cause la plus fréquente des hypocalcémies du nourrisson. * La découverte d une hypothermie est un bon signe d orientation vers une hypoglycémie qui en fait rechercher les principaux autres signes : mydriase bilatérale aréflectique, trismus, tachycardie, hypotonie, Babinski bilatéral. dextrostix blanc administration immédiate de 0. 25 à 0.5 g de S.G à 30 % / Kg. * L examen des pupilles, l appréciation des fréquences cardiaque et respiratoire fournissent de précieuses informations en faveur de l intoxication. Les intoxications pourvoyeuses de crises convulsives chez l enfant sont surtout les intoxications aux organophosphorés, aux salicylés, au CO, aux atropiniques, opiacés, Theophylline. * L augmentation du périmètre crânien, la pâleur, l apathie, les vomissements et les hémorragies en flammèches au FO sont des signes de début d un hématome sous- dural du nourrisson. * Dans le S. H.U. (syndrome hémolytique et urémique), le tableau clinique est dominé par les signes de l insuffisance rénale aiguë organique et de l hémolyse aiguë intravaculaire. Les convulsions y sont possibles. PEC des convulsions de l enfant Page 5

DEMARCHE DIAGNOSTIQUE (3) Signes de localisation APRES L AGE DE 4 ANS TDM Pas de signes de localisation contexte d apyrexie contexte fébrile Bilan en fonction du contexte clinique ABCES EMPYEME TUMEUR* HEMISPHERIQUE MALFORMATIONS VASCULAIRES CEREBRALES ENCEPHALITES POST- INFECTIEUSES 9 TDM PAS D ABCES ni D EMPYEME ni DE TUMEUR ni MALFORMATION VX PONCTION LOMBAIRE HTA 10 Intoxications * Hypoglycémie 1 ère crise d épilepsie 11 THROMBOSES DES VEINES CEREBRALES 8 PEC des convulsions de l enfant Page 6

9 - Chez l enfant de plus de 4 ans les encéphalites post-infectieuses survenant dans les suites d infections virales diverses (rougeole, rubéole, oreillons, varicelle etc ) deviennent plus fréquentes que les encéphalites aiguës primitives.le traitement est uniquement symptomatique. 10 - Se rappeler que la cause la plus fréquente de l HTA chez l enfant est la Glomérulonéphrite aiguë post-streptococcique dont les formes hypertensives pures peuvent être révélées par des complications telles que des crises convulsives. Des chiffres de TA diastolique >10 suggèrent cette causalité. 11- Une crise convulsive peut enfin être la crise inaugurale d une épilepsie mais ceci ne peut être envisagé qu après avoir écarté les causes notamment urgentes des crises convulsives occasionnelles. PEC des convulsions de l enfant Page 7

TRAITEMENT DES CONVULSIONS OCCASIONNELLES DE L ENFANT crise(s) convulsive(s) -Diazepam (VALIUM ) 0.5mg / Kg en intra-rectal ( ou 0.3mg/Kg en IV lente < 2mg/min ) ; dose unitaire maximale de 10 mg à répéter 10 min après, si échec ; OU -Lorazepam (ATIVAN ) (0. 1 mg /Kg en IV lente < 2mg/min ) ou en intra-rectal ; dose unitaire maximale de 4 mg ( actuellement non disponible en Tunisie ; risque d apnée moindre ).Dose à répéter 10 min plus tard si besoin -Position latérale de sécurité (risque de pneumopathie d inhalation) -Aspiration des sécrétions des voies aériennes supérieures -Sonde naso-gastrique -Immobilisation du rachis cervical si trauma. suspecté -Oxygénothérapie à 100% ECHEC ( durée de la crise= 20 min ) : ETAT DE MAL CONVULSIF 1 ère ETAPE 1- Evaluation des fonctions vitales ( vérifier l efficacité de la respiration et de la circulation ) ; - Abord veineux et perfusion d un soluté physiologique - Dextrostix et correction d une hypoglycémie éventuelle (0. 5 g de S. G à 30% / Kg en IV, S.G à 10% pour le Nouveau-Né ) - Dosages de la glycémie, des électrolytes, de l urée. 2- Diazepam (Valium ) en IVL ( 0.3 mg/kg, à une vitesse inf. à 2mg/min) ; dose unitaire maximale de 10 mg La voie intra-rectale ( 0. 5 mg / Kg ) peut encore être utilisée si une voie veineuse n est pas encore prête. ou Lorazepam (0.1 mg/kg, à une vitesse inf. à 2mg / min ). Midazolam ( Hynovel ) :0.1 à 0.2 mg/kg en IM : parmi les benzodiazépines, seul le Midazolam peut être administré en IM, alternative très intéressante en l absence de voie d abord intraveineuse ou intra-osseuse et lorsque la voie intra-rectale a été déjà été utilisée sans succès.(7) PEC des convulsions de l enfant Page 8

2 ème ETAPE ( la crise dure depuis 30 min environ ) Phases 3 et 4 à appliquer à tous les patients 3 - Monitorage des fonctions vitales et correction des troubles métaboliques et électrolytiques éventuels (correction d une hypoglycémie). Intubation trachéale si nécessaire. 4 - Rechercher la cause de l état de mal, surtout une cause métabolique ou infectieuse (une PL peut être nécessaire). 5-Administration de 50 à 100 mg de pyridoxine ( vitamine B 6 ) en bolus IV de 1H ( pour les patients de moins de 18 mois et surtout les nouveau-nés et les nourrissons de moins de 3 mois ) dans l hypothèse de convulsions pyridoxino-sensibles. 6- Traitement spécifique d une méningite, ou d une encéphalite 7 - Fosphenytoin en IV ( DILANTIN ) à la dose de charge de 20 mg / Kg sans dépasser 1000mg ; débit de perfusion =1 mg/kg /min ( non disponible en Tunisie ) Une dose supplémentaire de 5mg/Kg peut être envisagée en cas d échec ( puis 5mg/Kg toutes les 8 heures) Ou - Phenobarbital ( GARDENAL ) ( dose de charge de 20mg / Kg sans dépasser 600mg ) ; débit de perfusion =1 mg/kg /min. Le Phénobarbital est toujours préféré dans l état de mal convulsif néonatal et dans les états de mal occasionnels, compliquant une infection du S.N. C., un traumatisme crânien PEC des convulsions de l enfant Page 9

PHASES 8 9 : DANS LES CAS RESISTANTS ( la durée de la crise est maintenant d au moins 50 minutes ) A partir de ce stade et selon les ressources disponibles, une intervention supplémentaire sera nécessaire en concertation avec un réanimateur, un anesthésiste ou un neurologue qui conseillera ou pratiquera la stratégie thérapeutique de son choix. 8- Ventilation assistée obligatoire - Monitorage EEG étroit en Unité de Soins Intensifs 9- Essai de différents produits ou protocoles selon la disponibilité et l expérience personnelle, et selon un ordre préférentiel décroissant : Midazolam ( HYPNOVEL ) : 0. 2 mg / Kg en bolus puis 1 à 5 µg /Kg / min ( augmenter de 1µg /Kg/min toutes les 15 min. ) en perfusion continue. L arrêt progressif est à envisager au bout de 24 H sans crise (7). Doses supplémentaires de 5mg / Kg en bolus de Phénobarbital ( GARDENAL ) tous les 15-30 min jusqu à atteindre un total de 40 mg/kg voire plus ou des doses supplémentaires en bolus de 5mg / Kg de Fosphenytoin en IV ( DILANTIN ) Clonazepam ( RIVOTRIL ) : 0. 05 mg/kg en dose de charge puis 0. 1 voire 0.2 mg/kg / 6H puis 0.1 mg/kg / 18 H Valproate de Na (DEPAKINE ) : 15mg /Kg en IV puis 1 mg/kg /H en perfusion continue 30 minutes plus tard. Présentation non disponible en Tunisie Plus exceptionnellement, certains ont encore recours à : Paraldehyde : 400 mg en IVD puis 200mg/Kg/Heure Chloreméthiazole( CHLORAL ) : 0.08mg/ Kg/ min PEC des convulsions de l enfant Page 10

3 ème ETAPE 10 - si échec de toutes les mesures ci-dessus,le dernier recours reste l anesthésie générale : Pentobarbital (NEMBUTAL ) : dose de charge de 5 à 10 mg/kg en IV en 1 à2 heures puis 1 mg/kg /h et augmenter jusqu à 2-3 mg/kg /h ( 8) Midazolam ( HYPNOVEL ) 7 à 24 µg / Kg/ min ( 7) Lignocaine (LIDOCAINE ) : 2mg /Kg en bolus iv puis 6 mg /Kg /H en perfusion continue. Monitorage EEG impératif. PEC des convulsions de l enfant Page 11

Références 1- Traitement du patient pédiatrique en état de mal convulsif à l'urgence http://www.cps.ca/francais/enonces/ep/ep95-01.htm 2-Nelson & Ellenberg Prognosis in children with febrile seizures. Pediatrics. 1978 May; 61(5): 720-7. 3-Tabarki B- Yacoub M-Selmi H-Oubich F-Barsaoui S -Essoussi AS Infantile status epilepticus in Tunisia. Clinical, etiological and prognostic aspects. Seizure. 2001,10 (5): 365-9. 4-Vallée L., Cuisset JM, Cuvellier JC,De Seze C Convulsions fébriles et autres convulsions occasionnelles de l enfant Rev Prat 1999 ; 49 :1512-5 5- Vallée L, Cuisset JM, Cuvellier JC, de Seze C. Convulsions du nourrisson. Orientation diagnostique et conduite à tenir en situation d urgence avec la posologie médicamenteuse. Rev Prat 2000 ;50 :1485-90 6-Aicardi J. Status epilepticus in Jean Aicardi : Diseases of nervous system in childhood London 1998, Mac Keith Press : 598-604 7-Ozdemir D, Gulez P, Uran N and al. Efficacy of continuous midazolam infusion and mortality in childhood refractory generalized convulsive status epilepticus Seizure, 2005,14 : 129-32 8- Young M emedecine-pediatrics, status epilepticus http//www.emedecine.com/emerg/topic404.htm PEC des convulsions de l enfant Page 12

Ce référentiel a été élaboré par le Ministère de la Santé publique / Sous la direction de monsieur le Pr. Habib Achour, Directeur Général de la Santé, Coordination : Dr Naoufel Somrani et Dr Henda Chebbi (unité de la médecine d urgence) Comité Scientifique : Président : Dr Fekri Abroug ; Membres : Dr Béchir Bouhajja, Dr Hafedh Thabet, Dr Moncef Yaacoub, Dr Nabil Ben Salah, Dr Souheil El Atrous, Dr Sémir Nouira, Rédaction : Dr Moncef Yaacoub Ce Référentiel a été validé lors d un séminaire avec la participation de : Dr Ahmed Mehrzi, Dr Amel Mrabet, Dr Azza Hammou, Dr Chokri Hammouda, Dr Houcème Nouira, Dr Fethi Ben Taib, Dr Mabrouk Khenissi, Dr Mounir Jeliti, Dr Mounir Naija, Dr Najla Ben Jaballah, Dr Olfa Kaabachi, Dr Saida Ben Becher, Dr Zouheir Jerbi, PEC des convulsions de l enfant Page 13