PROGRAMME DE COMPETITVITE ET D INVESTIGATION EN AFRIQUE ATELIER DE OUAGADOUGOU SUR LA FORMATION AGRICOLE COMMUNICATION DE L INSTITUT UNIVERSITAIRE DE GESTION (I.U.G.) DE BAMAKO I) Offre de formation de l IUG Tout d abord, il convient de préciser qu une offre de formation peut être personnalisée ou en groupe. Elle est faite en fonction d un projet ou des besoins précis exprimés par l environnement pour lequel la formation est donnée. C est précisément dans ce cadre que l Institut Universitaire de Gestion de Bamako a été conçu. Il s est agit tout d abord et principalement d une formation courte (bac + 2), conçue fondamentalement pour soutenir quantitativement et qualitativement les secteurs économiques et de services en techniciens supérieurs formés dans différentes disciplines. Cet Institut fonctionne présentement en formation initiale avec huit (8) filières que sont : - Secrétariat Bureautique - Finances/Comptabilité - Techniques de commercialisation - Informatique de gestion - Hôtellerie/Tourisme, la dernière née - Commerce International - Gestion Logistique et Transport - Gestion des Entreprises et des Administrations Il convient de préciser que l ouverture de ces filières repose sur des résultats d enquêtes de marché quant aux besoins présents de l économie nationale. Ces enquêtes ont en effet révélé non seulement une demande grandissante et diversifiée du marché de l emploi, en techniciens supérieurs, mais aussi pour certains secteurs, en cadres de haut niveau de professionnalisation. Ce qui a impliqué à la fois un développement horizontal et vertical. En effet, les résultats des récentes enquêtes menées au niveau d une cinquantaine d entreprises opérant dans différents secteurs, ont conduit à la création 2000/2001, puis en 2004/2005 de trois maîtrises en formation continue (MSTCF, MIAGE et MSTCI).
D autres enquêtes sont en effet venues confirmer nos appréhensions sur la nécessité de monter au niveau des deux types de formation, des filières de Commerce International (CI), de Gestion Logistique et Transport (GLT), et de Gestion des Entreprises et des Administrations (GEA). Le contexte dans lequel se sont opérées ces créations peut s expliquer par le fait que l ouverture des marchés internationaux, notamment africains, le développement des infrastructures et l importance de nouvelles possibilités en matière d échange de données, ont conduit de plus en plus un nombre croissant de PME et PMI du Mali à définir leurs activités en termes de flux matériels et informationnels. C est pourquoi, il devient nécessaire de former les techniciens supérieurs en commerce international et en gestion de la logistique et du transport. Si les activités du CI contribuent directement qu développement du courant d échanges entre pays, celles du transport sont aujourd hui un élément clé des stratégies de croissance des économies. Toutefois ces activités s inscrivent de plus en plus dans une perspective d internationalisation et de mondialisation. Elles concernent les entreprises maliennes africaines de tous les secteurs de l économie. Les filières Commerce International, Gestion du Transport et de la Logistique procèdent au renforcement des capacités des PME PMI tant au niveau de la production et de la commercialisation. Cette offre de formation en Commerce International et en Gestion Logistique de Transport doit pourvoir le marché national en techniciens capables : d organiser les activités du Commerce International, tout en intégrant les contraintes juridiques et organisationnelles ; d accroître la capacité de négociation des acteurs de la vie économique, vu l âpreté des négociations, la compétition internationale qui ne laisse plus de place à l amateurisme ; de contribuer à l élaboration des documents nécessaires à l importation et à l exportation ; de mesurer la performance des commerciaux nationaux. 2
Pour ce qui est du technicien en GLT: de gérer les flux matériel et informationnel de l entreprise et d occuper des responsabilités dans les services des entreprises de transport ou d en assumer dans les services logistiques d entreprises. Nous noterons que les filières CI et GLT sont complémentaires car si la GLT accroît la compétitivité des entreprises c est-à-dire offrir le bon produit, au bon endroit, au bon moment et au moindre coût, le CI permet de : de réaliser des études de marché extérieurs et de rechercher l adaptation des produits au marché ; de prospecter des marchés et participer à des manifestations commerciales ; de maîtriser les techniques de transport et de logistique ; de gérer des opérations d achats, de ventes à l étranger et la logistique internationale et du transport ; de maîtriser les techniques de commercialisation notamment les langues étrangères (Allemand, Anglais, arabe). En tant qu Institut de gestion, ces éléments ci-dessus présentés trouvent soit leur complément dans les autres filières d appui citées ci-dessus (FC, TC, IG, GEA) soit leur approfondissement dans des maîtrises professionnalisant telle que la MSTCI, conçue spécialement pour renforcer la capacité d organisation et de négociation en CI. Une telle formation combine un enseignement académique en économie et un enseignement professionnel complété par un stage afin de répondre aux besoins directs des entreprises. Cette formation est résolument tournée vers l international notamment dans les domaines de marketing, d export- distribution, le système bancaire international, les Firmes multinationales et les implications géopolitiques des conflits. En fait le but avoué ici est d acquérir une culture très vaste de l international en l abordant sous tous ses aspects : gestion, marketing, droit, économie. II) LIENS ENTRE l IUG ET LE SECTEUR PRIVE Nous venons de voir plus haut que l IUG est une formation courte, fondamentalement conçue pour soutenir quantitativement et qualitativement les secteurs économique et de service en techniciens supérieurs. Les techniciens ainsi formés appuient essentiellement les PME et PMI lesquelles constituent le fondement de l économie malienne. 3
Par rapport aux différents enseignements mentionnés plus haut, ces formations sont destinées à aiguiller ces PME et les opérateurs commerciaux vers les produits et services qui répondent le mieux aux besoins d exportation. Dans le contexte malien, nous situons aujourd hui ces besoins d exportation au niveau des fruits et légumes en général et de la mangue fraîche en particulier, pour laquelle le pays dispose d un potentiel important. A cet effet, par ses formations théoriques en marketing et en techniques d exportation appuyées par des stages pratiques en entreprise l IUG donne à l apprenant, futur cadre des PME, mais aussi à des professionnels du secteur, inscrits en formation continue, des compétences nécessaires et des stratégies les mieux appropriées pour pénétrer efficacement le marché de l exportation et pour y maintenir des activités d exportation durables. Il peut ainsi : aider à la modernisation du secteur commercial qui jusqu ici reste largement dans l informel ; faciliter l intégration des PME qui y opèrent, dans le système commerce mondial ; appuyer les efforts nationaux pour appliquer des stratégies de développement commercial ; renforcer les services publics et privés d appui au commerce ; aider à l amélioration et à la performance des exportations dans des secteurs riches en opportunités comme celui de la mangue fraîche ; stimuler la compétitivité des PME et des opérateurs commerciaux dans ce domaine. III) LES GROUPES CIBLES ET LES DISPOSITIONS A PRENDREPAR RAPPORT AUX ANCIENS ETUDIANTS Il convient ici de noter aussi un certain nombre de dispositions que l IUG a toujours mise en pratique pour être constamment en phase avec l évolution de l environnement national et sous régional. Il s agit entre autres : de l organisation biannuelle d un conseil de perfectionnement regroupant enseignants utilisateurs des cadres formés et autres opérateurs économiques en vu de procéder à l actualisation périodique des programmes ; de l implication des professionnels compétents dans la dispense de certains enseignements, notamment ceux orientés vers le métier ; 4
la référence constante au dispositif mis en place pour être constamment en relation avec les anciens étudiants ; la mise en place très prochaine d une plate forme de causerie regroupant opérateurs non lettrés, voire traditionnels et jeunes gestionnaires, cela de manière à favoriser une relève en douceur. Au plan des perspectives, l IUG se propose d insérer dans ses programmes des approches nouvelles. IV) LES APPROCHES NOVATRICES L IUG est sensible au fait que malgré les potentialités en ressources naturelles dont le pays est doté, l économie malienne reste marquée paradoxalement par un niveau de pauvreté élevé de la population. Le potentiel en fruits et légumes, pour ne citer que cela est énorme. S agissant de la mangue plus particulièrement, le Mali compte parmi les plus grands producteurs dans le monde. Le déficit statistique justifie bien le manque d intérêt porté jusqu ici au secteur qui pourtant pourrait être une filière porteuse au regard du fait que les mangues maliennes sont les plus prisées sur le marché sous régional et international. Une des approches novatrices ici serait : d organiser des formations destinées à renforcer les capacités du pays en gestion dans le domaine de l exploitation commerciale de ce produit dont le volume exporté est notoirement faible (3000t) en 2006 pour un potentiel exportable de 200.000 tonnes ; de promouvoir des opérations de commerce interrégional en enseignant des techniques d identification et de quantification des opportunités de commerce ; de prendre en compte dans les programmes le concept de pauvreté ainsi que les moyens de sa réduction par l enseignement des techniques permettant d intégrer des communautés pauvres dans la chaîne des exportations ; d enseigner des méthodes de soutien au développement des capacités de productions orientés vers l exportation, ainsi que des modes de financement des ressources humaines, de la façon de prendre en compte dans les activités économiques les questions de genre et d environnement. 5
CONCLUSION Nous venons de montrer l interaction positive qui peut y avoir entre une offre de formation et les besoins pour lesquels cette offre est faite. En effet, la formation soutient les besoins exprimés et à venir. De même, ces derniers dans leur évolution, provoquent forcement une nécessaire adaptation de l offre de formation. Toutefois, il apparaît également à travers ce qui vient d être dit, un dépassement de ce double action, dépassement qui montre qu une offre de formation doit avoir aussi des fonctions d investigation des secteurs porteurs de l économie nationale et d orientation des entreprises, des commerciaux et des catégories démunies de population vers ces secteurs. C est là une vision qui permettra sans aucun doute d intégrer des communautés pauvres dans la chaîne des activités de développement. 6
BIBLIOGRAPHIE Pr. Lansina SIDIBE : Plan décennal de développement octobre 2001 Pr. Formation continue dans l espace universitaire malien juin 2004 Pr. Eléments de cours sur le commerce international et l économie du développement. Centre de service aux entreprises CANADA : Programme d information sur le développement 26/6/2006 Service d exportation agroalimentaire 5/1/2006 Ambassade du Mali Relation Mali-Canada : opportunités d affaires 12/7/2006 Afribone Filière mangue au Mali 12/7/2006 Mali Pages Com Société fruitière de Yanfolila 12/7/2006 Etablissement SIMAGA 12/7/2006 Centre du commerce international : Les programmes mondiaux 12/8/2006 N-F FORMATION : Formation PME PMI 12/8/2006 7