Bilan du mouvement étudiant au Québec



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Transcription:

Bilan du mouvement étudiant au Québec Comprendre le système universitaire québecois D'ou vient et comment fonctionne l'université au Québec Révolution tranquille québécoise L'augmentation des frais d'inscription au Québec est en rupture avec les acquis de la «Révolution tranquille» des années 1960 (une période de mise en œuvre des principes de l Etat providence) en matière d éducation, essentiellement basés sur un rapport, le rapport Parent. A l'image des acquis de la résistance chez nous ou notamment s'est constitué sécurité social étudiante et presque allocation d'autonomie. C'était aussi dans les perspectives des années 60 au Québec. Celui-ci préconise à terme une éducation gratuite, accessible à tous. Évidemment, plusieurs années ensuite les différents gouvernements de droite comme de gauche ont cherché à augmenter les frais d'inscription. En particulier à partir des années 90 : 1990: le gouvernement libéral de Robert Bourassa fait passer les droits de scolarité de 500 à 1600 $ en quatre ans, avec une hausse annuelle de 280 $. Des milliers d étudiants descendent dans la rue, mais le premier ministre reste inflexible. 1996: quelque 100 000 étudiants déclenchent une grève en octobre lorsque Pauline Marois, ministre péquiste de l Éducation, propose une hausse des droits d environ 30 pour cent. Elle revient rapidement sur sa décision, et décrète même un gel jusqu à au moins 2007. 2005: le gouvernement libéral de Jean Charest veut réduire le budget de l aide financière de 103 millions $. À la mi-mars, plus de 200 000 étudiants sont en grève. Quelques semaines plus tard, Québec recule. 2007: les libéraux annoncent une hausse des droits de scolarité de 500 $ sur cinq ans. Depuis cette révolution tranquille des années 60, cela a aboutit à la mise en place d un réseau de collèges d enseignement général et professionnel, les «cégep», offrant une transition entre le secondaire et l université. Donc équivalent entre la terminal et la 1ère année de fac. Ils rejoignent ensuite l'université. Pour le reste, système plus ou moins similaire au notre, je reviendrais dessus un peu plus tard. Panorama des différents frais d'inscriptions De quelle ampleur est l'augmentation des frais d'inscription? 75 % sur 5 ans d'augmentation puis pendant la mobilisation cela passera comme proposition de Charest (premier ministre du parti libéral du québec de 82 % sur 7 ans). Article Classe Les étudiant-e-s savent déjà depuis 2010 que le gouvernement Charest prévoyait augmenter significativement les frais de scolarité, mais ce n est qu au dernier budget provincial que le montant exact de cette hausse fut dévoilé. Après avoir augmenté les frais de scolarité de plus de 30% en cinq ans (50$ par session), voilà maintenant que le gouvernement libéral passera en deuxième vitesse. À partir de l automne 2012, c est plus de 325$ par année qui seront ajoutés à la facture étudiante. Les droits de scolarité évolueront donc comme suit : Évolution des frais de scolarité (excluant les frais afférents) Avant les hausses actuelles Augmentation par rapport à 2007 2006-2007 : 1668 $ - Avant les nouvelles hausses 2011-2012 : 2168 $ 30 % Avec les nouvelles hausses 2012-2013 : 2493$ 49 %

2013-2014 : 2818 $ 69 % 2014-2015 : 3143 $ 88 % 2015-2016 : 3468 $ 108 % 2016-2017 : 3793 $ 127 % Ces données, déjà alarmantes, excluent toutefois les frais afférents qui augmentent également depuis une dizaine d années. Le gouvernement ayant clairement indiqué qu il ne limiterait pas l augmentation de ces frais, on est donc en droit de supposer que ceux-ci continueront de croître. En2006-2007, les universitaires québécois-e-s payaient en moyenne 537 $ par année en frais afférents. Au rythme des augmentations actuelles, la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) prévoit que ces frais atteindront près de 900 $ par année en 2016-2017. Avant de passer à la mobilisation proprement dite, je voudrais en profiter pour revenir sur la place que prend l'endettement étudiant dans la crise du système et comment cette réforme s'inscrit dans une politique coordonnée des capitalistes. Article le devoir endettement des EU étudiants Le total des dettes contractées pour financer des études a récemment dépassé le millier de milliards de dollars (one trillion en anglais). Au même moment, Barack Obama lançait sa campagne en abordant le sujet dans les universités. On commence à parler d une bulle comparable à celle des subprimes, ces prêts hypothécaires à risque, dont l éclatement avait plongé les États-Unis et le monde dans une grave récession en 2008. Plus du tiers des dettes d étudiants sont «titrisées», c est-à-dire regroupées puis cédées à des investisseurs sous forme de produits dérivés. Il y a pour 400 milliards de dollars de SLABS en circulation chez nos voisins du Sud : il s agit de papiers commerciaux appuyés sur des actifs (PCAA), en l occurrence des prêts étudiants. L endettement s est emballé, quintuplant en douze ans. À l heure actuelle, la dette moyenne d un étudiant américain s élève à plus de 25 000 $. Comme le taux de chômage chez les diplômés de moins de 24 ans dépasse 15 %, les jeunes étudient plus longtemps dans l espoir de trouver un emploi, qui n est pas toujours au rendez-vous. Au Sénat, un autre projet de loi vise à redonner à ceux qui se sont endettés pour étudier le droit de déclarer faillite, comme les autres emprunteurs. Enfin, le Congrès doit décider s il prolongera le gel (à 3,4 %) des taux d intérêt sur les prêts fédéraux. À défaut d un vote positif, ils doubleront le 1er juillet. Environ sept millions de jeunes Américains verront le coût de leurs études supérieures augmenter d environ 1000 $. «Bien des gens profitent du système, à commencer par le gouvernement, car les taux d intérêt sur les prêts fédéraux sont beaucoup plus élevés que ceux auxquels il emprunte de l argent.» Les banques, qui détiennent la majeure partie desmille milliards de créances, imposent de leur côté leurs taux d intérêt de façon discrétionnaire. «C est une niche très lucrative», note Andrew Ross. Le processus de Bologne, qui est les ministres de l'éducation européens qui se sont mis d'accord sur une feuille de route de réformes à l'échelle européenne visant à créer un marché de l'enseignement supérieur, clairement une économie du savoir. Ces attaques ont traversé l'atlantique et sont aussi le carcan des réformes de la classe dirigeante au québec. Comment prennent formes ces attaques au Québec? Ce processus se divise en trois grandes réformes. Premièrement, uniformiser les études en trois cycles. Deuxièmement, mettre en place un système unique pour le calcul des crédits universitaires transférable entre les établissements. Troisièmement, changer la structure des universités avec une intégration du privé de plus en plus importante à l'image de la réforme LRU en france. Au Québec, les deux premières réformes sont déjà en place, mis à part la non corformité du réseau des cégeps, d'où les appels récurrents à son abolition - le dernier, à ce jour, venant de la CAQ de Sirois-Legault - et sa restructuration sur le modèle des «college» du Canada-anglais. En Europe à plus ou moins grande vitesse selon les états, cette réforme, prenant pour modèle les universités américaines, présente l'éducation comme un investissement personnel. Elle s'accompagne d'une hausse importante des droits de scolarité avec le remboursement proportionnel au revenu, soit exactement les mesures mises de l'avant par le gouvernement Charest. Dans ce grand marché mondial, l'éducation est une industrie et les universités des entreprises qui se livrent une concurrence féroce pour attirer les étudiants internationaux. La Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec (CREPUQ) a d'ailleurs identifié, au nombre de ses objectifs prioritaires, la nécessité d'«accroître les ressources pour attirer les étudiants étrangers».

(paie 7 fois plus que des étudiants québecois donc véritable marché). Récit de la mobilisation du printemps érable Les protagonistes ; FEUQ: Fédération étudiante universitaire du Québec (15 assos: 125 000 étudiants) CLASSE: Coalition large de l Association pour une solidarité syndicale étudiante (env. 100 000 membres) TACEQ: Table de concertation étudiante du Québec (4 assos: 65 000 étudiants universitaires) FECQ: Fédération étudiante collégiale du Québec (23 assos: 80 000 étudiants) Jean Charest : premier ministre pour le parti libéral du québec pq : parti québecois (parti socialiste), principal parti d'opposition caq: centriste québec solidaire : sorte d'équivalent du front de gauche Mars 2011: le ministre des Finances, Raymond Bachand, annonce que Québec augmentera les droits de scolarité à compter de septembre 2012 à raison de 325 $ par année pendant cinq ans. La hausse totale (75 pour cent) est de 1625 $, faisant passer la facture des étudiants à 3793 $ en 2017. Les droits de scolarité au Québec seront encore parmi les plus bas au Canada. Août 2011: les étudiants lancent officiellement leur campagne contre la hausse. 10 novembre 2011: une importante manifestation se déroule à Montréal et les associations étudiantes promettent de faire front commun afin d augmenter la pression sur Québec. 13 février 2012: les premières associations étudiantes votent en faveur de la grève générale illimitée. 21 mars: les étudiants commencent à adopter des tactiques visant à perturber l économie québécoise. Un groupe occupe le pont Champlain durant l heure de pointe du matin. Chaque manifestant reçoit une contravention de 494 $. 22 mars: plus de 100 000 personnes participent à une manifestation pacifique, attirant l attention sur un mouvement étudiant qui ne cesse de prendre de l ampleur. 27 mars: des manifestants bloquent les entrées du siège social de la SAQ à Montréal, alors que les étudiants prennent toujours pour cibles des symboles économiques. 2 avril: l édifice du bureau montréalais de Line Beauchamp est peint en rouge. L immeuble devient un point de ralliement populaire durant les manifestations. 5 avril: offre de Québec, qui bonifie son programme de prêts et instaure un régime de remboursement proportionnel au revenu des diplômés. 18 et 19 avril: plus de 300 personnes sont arrêtées à Gatineau durant des affrontements entre policiers et manifestants sur le campus de l Université du Québec en Outaouais. 20 avril: la police et les manifestants s affrontent devant le Palais des congrès de Montréal, où se tient un salon de l emploi pour le Plan Nord de Jean Charest, qui en fait des blagues. Plus de 100 manifestants sont arrêtés durant deux jours marqués par des accrochages violents avec l unité antiémeute. 22 avril: la CLASSE se prononce finalement contre la violence les porte-parole disaient jusque-là qu ils n avaient pas ce mandat. La ministre Beauchamp faisait de cette dénonciation la condition à la participation de la CLASSE aux négociations. 23 avril: début des négociations entre le gouvernement et les regroupements étudiants afin de mettre fin au conflit qui dure maintenant depuis 11 semaines.

25 avril: le gouvernement rompt les négociations en soutenant que la CLASSE adopte une position trop ambiguë face à de nouvelles manifestations musclées à Montréal. D autres manifestations violentes éclatent dans la métropole: des banques, voitures et commerces sont endommagés, et 85 personnes sont arrêtées. 26 avril: les étudiants souhaitent retourner à la table de négociations mais le gouvernement refuse, jugeant inacceptable le plan de la FEUQ d inclure dans sa délégation deux membres de la CLASSE exclue. 27 avril: par le biais des médias, le gouvernement Charest propose, dans une «solution globale», d étaler sur sept ans au lieu de cinq la hausse des droits de scolarité, mais de l indexer au coût de la vie dès la 6e année, ce qui fait passer la hausse totale de 75 à 82 pour cent. Le gouvernement propose aussi d ajouter 39 millions $ au régime des bourses. Ces propositions sont très mal reçues par les regroupements étudiants, et les manifestations relativement paisibles se poursuivent notamment tous les soirs à Montréal. 1er mai: en conférence de presse, la FECQ et la FEUQ déposent une «contre-offre» en sept points, qui maintient le gel des droits de scolarité et reprend finalement leurs suggestions pour réduire les dépenses des universités. La ministre Beauchamp qualifie cette contre-proposition de simple «justification» des revendications traditionnelles. 3 mai: la CLASSE reprend la contre-proposition des deux fédérations étudiantes, et suggère d autres avenues pour financer l enseignement, dont le rapatriement de 142 millions $ de fonds consacrés à la recherche, et l abolition de la publicité des universités (18 millions $). Les manifestations nocturnes continuent d attirer des milliers de personnes au centre-ville de Montréal. 5 mai: après de longues heures de négociations, une entente de principe est conclue qui reporte de quelques mois la hausse des droits de scolarité, et table sur les économies que l on pourrait trouver dans le fonctionnement des établissements. Les assemblées étudiantes la rejettent massivement, mais certaines décident de mettre fin à la grève. 14 mai: Line Beauchamp démissionne de son poste de ministre de l Éducation et quitte la vie politique. Elle est remplacée par Michelle Courchesne, qui était responsable de ce ministère avant que Mme Beauchamp n en hérite au mois d août 2010. 17 mai: le gouvernement présente le projet de loi 78, qui prévoit des amendes salées pour les personnes qui bloqueront l accès aux établissements scolaires, ainsi que des règles plus sévères pour encadrer le droit de manifester. Les manifestants doivent fournir leur itinéraire huit heures d avance, et la police a le droit de changer le parcours. Sur la loi 78 : Pour expliquer résultat du fait que l'étudiant est privé individuellement du droit a aller en cours qu'il a payé. Après plusieurs recours administratifs, augmentation de la répression, pour tenter de couper et de rompre le mouvement mis en place de cette loi d'exception. La loi 78 ordonne aux professeurs de reprendre le travail et d accomplir tous les devoirs rattachés à leurs fonctions, sans arrêt, ralentissement, diminution ou altération de leurs activités normales. Elle interdit à une association de salarié e s, à ses dirigeants, incluant ses porte-parole, et à ses membres de participer à une action concertée impliquant une contravention à ces obligations. Elle stipule que nul ne peut, par un acte ou une omission, entraver le droit d un étudiant à recevoir l enseignement de l établissement qu il fréquente et interdit toute forme de rassemblement à l intérieur d un édifice où sont dispensés ces services, ainsi que sur le terrain où est situé l édifice et dans un rayon de 50 mètres des limites externes de ce terrain. Elle décrète qu une association ou une fédération d associations est solidairement responsable de préjudices causés par ses membres contrevenants et institue le renversement du fardeau de la preuve en matière de responsabilité civile à l égard de tels préjudices présumés.

La loi 78 prévoit que, si une association étudiante est jugée coupable d une entrave à l offre normale de services d enseignement, elle sera, pour une période d un trimestre pour chaque jour d entrave, privée des locaux, du mobilier et d autres avantages, ainsi que des cotisations prélevées à la source auxquelles elle a droit en vertu de la Loi sur l accréditation et le financement des associations d étudiants, en vigueur depuis les années 1960, qui a donné jusqu ici aux associations étudiantes une reconnaissance officielle. C est l existence même des associations étudiantes qui se trouve ainsi menacée par la loi d exception. En cas d infraction à quelque disposition de la loi, elle établit des amendes allant de 1000 à 5000 dollars pour un individu, de 7000 à 35 000 dollars pour un dirigeant ou un porte-parole d une association et de 25 000 à 125 000 dollars pour une association. Ces sommes sont doublées en cas de récidive. Dépassant largement le seul objectif de la reprise des cours, elle réglemente toute forme de manifestation en limitant à 50 le nombre de personnes au-delà duquel une permission doit être obtenue pour l organiser. Une demande à cet effet doit être soumise aux services policiers au moins huit heures à l avance et l itinéraire doit leur être dévoilé, ce qui rend illégale toute manifestation spontanée déclenchée pour quelque motif que ce soit et par quelque organisation. Le corps policier auquel la demande est adressée a le pouvoir de modifier cet itinéraire. La loi 78 devant être en vigueur jusqu en juillet 2013, il est impossible de ne pas voir que le gouvernement cherche aussi par ce moyen à imposer la «paix sociale» jusqu après les prochaines élections qui doivent avoir lieu d ici cette date. La Ville de Montréal a, elle aussi, adopté un règlement réclamant des organisateurs des manifestations qu ils dévoilent leur itinéraire, faute de quoi le rassemblement est jugé illégal. Elle a également décrété illégal le port de masques dans les manifestations. 18 mai: la loi 78 est adoptée; Montréal adopte aussi un nouveau règlement municipal qui interdit le port de masques durant certaines manifestations. 19 mai: la manifestation nocturne à Montréal dégénère, les protestataires allumant des feux et érigeant des barricades dans les rues du Quartier latin. La police est accusée d user de force excessive, notamment en aspergeant de poivre de cayenne les clients de la terrasse d un bar de la rue Saint-Denis. À New York, le groupe montréalais Arcade Fire prend d assaut la scène de l émission «Saturday Night Live» aux côtés de Mick Jagger en arborant le fameux carré rouge. 22 mai: à l occasion du 100e jour de grève étudiante, plus de 100 000 personnes participent à une manifestation plurielle à Montréal; plusieurs défient la loi 78 en dérogeant à l itinéraire soumis à la police. La CLASSE donne le point de départ et le point d'arrivée mais ne suivent pas l'itinéraire. Des rassemblements solidaires ont également lieu à Paris, New York, Vancouver et Toronto. Les syndicats de l extérieur de la province promettent de continuer à soutenir financièrement la cause. 23 mai: les processions de casseroles, pratique inspirée du Chili, se multiplient aux quatre coins de la province, attirant chaque soir des foules de plus en plus nombreuses et diversifiées, qui prennent d assaut les rues en jouant allégrement du chaudron. Même si la loi 78 a été souvent violée, aucune amende n a été imposée jusqu ici en vertu de cette loi d exception. 28 mai: les leaders étudiants et le gouvernement sont de retour à la table des négociations, à Québec. À l extérieur, 84 personnes sont arrêtées en soirée par la police, dont un des négociateurs de la CLASSE.. 30 mai: alors que les négociations se poursuivent à Québec, des concerts de casseroles sont organisés dans plusieurs villes canadiennes «Casserole Night in Canada» mais aussi à New York, en appui aux étudiants québécois. 31 mai: à la quatrième journée de négociations, la ministre Courchesne déclare que les discussions «sont dans une impasse».

Les vacances vont alors arrivées marquant une pause. La Classe a continué à chercher à animer l'été et préparer la rentrée. Pour cela, un appel «nous sommes avenir» qui revient sur la mobilisation étudiante en vue notamment des élections du 4 septembre et d'interpeller la population a été diffusé par la classe. Une nouvelle date de mobilisation a été inscrite le 22 aout. Celle ci a rassemblé plusieurs milliers d'étudiants mais sans être comparable avec la situation avant les vacances. De meme, les cegep qui ont repris la semaine passée ont tous arrêté la reconduite de la grève. Les universités qui sont rentrés lundi traversent plus ou moins la meme situation. Au 26 aout, il y a 30 000 étudiants en grèves représentants 44 associations étudiantes. La perspective des élections s'ajoute à la difficulté de passer les vacances. Élections entrainent inévitablement illusions sur la capacité des partis à reprendre la question de la hausse et peut etre un raccourci pour résoudre le problème. PQ contre la hausse mais en prévoyant d'autres formes de financements des univrsités à discuter (se rappeler qu'ils ont déjà augmenté les frais ds le passé). 30% environ QS : pour la gratuité 7 % CAQ : 22 % renegocier et diminue de pas grand chose et mettre les frais sur 5 ans PLQ / 26 % : évidemment espérer vote de confiance pour museler opposition sociale pendant 1an grace a la loi 78. Une participation à la mobilisation ; La grève - ou «boycott des cours», expression retenue par le gouvernement puisque les étudiants ne sont pas régis par le droit du travail - est suivie par 150 000 à 300 000 étudiants selon les périodes, c'est-à-dire 30 à 60 % des étudiants. Début de la mob Première négo Sympathisation avec limites 17 mai sympathisation avec mouvement des casseroles et solidarité seulement des Weurs Négociation Vacances Reprises des cours Perspectives grèves sociales ou élections. Pour revenir sur la structuration du mouvement ; Comment s'organise le mouvement étudiant au québec Plusieurs syndicats étudiants (association représentative disposant de moyens, locaux etc...) cités auxquelles se rattachent les associations de filières. Celles ci se déclarent et votent ou non la grève lors d'assemblée générale qui sont très codifiés. Les règles sont conduites dans un code : le code morin. Lorsque la grève est voté pour qu'il n'y ait effectivement pas cours, trois étudiants doivent se poster devant le cours pour montrer qu'il est effectivement bloqué et qu'il n'y a pas cours. Exemple alice qui ne pouvait aller en assemblée générale car pas rattachée à une association. En revanche comité de grève comme chez nous. Pour dresser quelques bilans que nous pouvons en tirer ; 1er élément central de pourquoi ça ne va pas plus loin, c'est la question comme nous l'avons vécu avec le cpe de la liaison avec les travailleurs. Participation solidarité mais pas de grève en propre. Sur l'extension aux travailleurs : Résultats : les grands syndicats [CSN, FTQ [9 ], CSQ], tout en se lançant pour certains d'entre eux dans l'aventure de fonds de solidarité, ont délibérément privilégié les politiques de collaboration avec l'état ou le patrona Quelle a été la réponse à l appel émis par la CLASSE pour une grève sociale, une grève générale contre la politique gouvernementale? G. Vézina (classe): Nous n avons pas reçu beaucoup de réponses à cet appel parce que les syndicats traditionnels n ont légalement pas le droit de mener des grèves politiques. S ils le font, le gouvernement les réprimera et tentera de les détruire. Et les syndicats ont beaucoup à perdre: de

l argent, des bâtiments et bien d autres choses. C est la raison pour laquelle ils n ont pas répondu à notre appel pour une grève sociale. G. Legault (classe): Pas pour l instant, mais il y a des dynamiques qui peuvent changer cette situation. En 2010, en raison des attaques brutales de Charest contre les services publics, de nombreux syndicats ont pris formellement position en faveur d une grève sociale. L un des trois grands syndicats du Québec, la Confédération des Syndicats Nationaux (CSN), a pris position en faveur d une grève politique et sociale. Mais ils ne se sont pas engagés pour la réaliser. Quels Bilans au Québec? Mouvement le plus important de l'histoire du québec et même du canada. Bol d'air très important dans la société québècoise. 300 000 personnes au plus fort sur 8 millions de québècois. En plus dans un pays / province marqué surtout par les débats indépendantistes, retour du débat social sur la scène politique. Étonnant mais en revanche au niveau de l'opinion publique une majorité (66% mais médias concentrés dans deux groupes, en revanche une majorité pour négocier) était pour la hausse, en revanche une majorité était pour que l'état négocie avec les étudiants. Au niveau des étudiants ce sont 80 % qui sont pour la gratuité. Les syndicats de professeurs nous soutiennent tous, mais aussi des syndicats aussi improbables que le syndicat des pompiers. 150 associations communautaires ont aussi exprimé publiquement leur soutien», explique fièrement Martine Desjardins, de la FEUQ. Il existe aujourd'hui un nombre incalculable de groupes «contre la hausse» : les médecins contre la hausse, les mères contre la hausse, les grands-parents contre la hausse... «Nous avons exprimé publiquement notre soutien et nous avons fourni un appui logistique et financier au mouvement, notamment pour les grandes manifestations. Nous avons aussi construit un argumentaire qui a été distribué à tous nos membres», explique ainsi Jean Trudelle, le président de la Fédération nationale des enseignants et enseignantes du Québec (FNEEQ), affiliée à la grande centrale syndicale CSN et militant pour la gratuité scolaire. - Degré de davantage d'organisation pour les étudiants ou non, équipe militante renouvelée Cela s'accompagne d'un degré d'organisation des étudiants après le mouvement. Notamment dans les syndicats combatifs mais aussi dans les organisations politiques. Voir si cela profite essentiellement à Québec solidaire Ce mouvement fait écho au mouvement contre les frais d'inscription en angleterre, au chili pour la gratuité de l'éducation mais plus largement à l'opposition à la vague d'attaques des capitalistes sur les universités visant à introduire le privé, à rendre rentable l'éducation. Comme à chaque fois la colère et le caractère de masse des étudiants se cristallisent sur un point mais il exprime un ras le bol beaucoup plus important contre la société et contre un système. L'appui à la grève étudiante au Québec se construit, bien que lentement, dans le reste du Canada. Les étudiants et les syndicats d'ottawa organisent une action de solidarité le 29 mai, qui comprendra une marche pour traverser la rivière Ottawa et se rendre dans la région avoisinante de Gatineau, au Québec. Des étudiants d'ottawa se sont déjà joints à plusieurs actions menées au Québec, y compris la marche du 22 mai. Des centaines de personnes ont participé, le 22 mai, à un rassemblement de solidarité à Vancouver. En Ontario, un réseau de solidarité étudiante a été mis en place afin d'intensifier les actions d'appui dans cette province. Des syndicats du Canada ont fourni un appui financier et des contingents de militants sont venus à Montréal le 22 mai, dont Sid Ryan, le président de l'ontario Federation of Labour (Fédération du travail de l'ontario). Des nouvelles concernant le conflit étudiant se répandent partout dans le monde et des actions de solidarité ont eu lieu, entre autres, à Paris et à New York. Intéressant de voir d'ailleurs reprise des casseroles du chili en cherchant à se servir aussi des quartiers un peu comme le mouvement occupy montréal, sur une autre échelle avec la population pour lutter contre la loi matraque notamment. Ce mouvement montre aussi à l'image du cpe ; place de la jeunesse dans la lutte des classe. Sa capacité à donner confiance à l'ensemble des travailleurs, à entrainer. Seulement et c'est

ANNEXES Sur l'opinion publique ; les sondages indiquent que la population québécoise soutient Jean Charest depuis le début du conflit. La loi spéciale décidée par le gouvernement le 17 mai est ainsi soutenue par 66 % de la population, selon un sondage publié par le quotidien La Presse. «Cette ligne inflexible ne dessert pas Jean Charest. Ça a même plutôt l'air de lui réussir. Il ne risque pas grand-chose à continuer ainsi : ces jeunes ne sont pas son électorat», analyse la politologue Pascale Dufour. «Dans la rue, on ne sent pas du tout cette opposition, bien au contraire. Et si elle existe, elle a un rapport direct avec les médias qui vont se concentrer sur les incidents dans les manifestations», déplore Caroline, gréviste et étudiante en sexologie à l'université du Québec à Montréal (UQAM). «C'est très simple, hormis Radio Canada et le quotidien indépendant Le Devoir, deux groupes se partagent 98 % du marché médiatique : Quebecor et Power corporation», explique le syndicaliste Jean Trudelle, qui se plaint de la couverture médiatique du mouvement jugée favorable au gouvernement et n'expliquant pas les enjeux d'un tel conflit. Sur le soutien des directions syndicales : Les syndicats de professeurs nous soutiennent tous, mais aussi des syndicats aussi improbables que le syndicat des pompiers. 150 associations communautaires ont aussi exprimé publiquement leur soutien», explique fièrement Martine Desjardins, de la FEUQ. Il existe aujourd'hui un nombre incalculable de groupes «contre la hausse» : les médecins contre la hausse, les mères contre la hausse, les grands-parents contre la hausse... «Nous avons exprimé publiquement notre soutien et nous avons fourni un appui logistique et financier au mouvement, notamment pour les grandes manifestations. Nous avons aussi construit un argumentaire qui a été distribué à tous nos membres», explique ainsi Jean Trudelle, le président de la Fédération nationale des enseignants et enseignantes du Québec (FNEEQ), affiliée à la grande centrale syndicale CSN et militant pour la gratuité scolaire. Mais le syndicaliste ne cache pas ses doutes quant à l'issue de ce conflit, il est exaspéré par l'attitude du gouvernement. «Il s'enferme dans le cynisme et la condescendance. Nous souhaiterions qu'un moratoire soit décrété sur la hausse, afin de prendre le temps de la réflexion. Mais je n'y crois pas, ce serait un aveu d'échec du gouvernement», explique-t-il. «La situation est d'autant plus insensée que tout le monde est d'accord pour dire qu'on doit réfléchir au financement des universités. Personne ne dit qu'il ne faut pas prendre en compte ses évolutions!» Principes sur lesquels reposent la grève étudiante ; Résumons leur approche à cinq principes qui ont orienté leurs revendications : 1e principe : pour financer un service public, l'impôt progressif vaut mieux que la tarification. C'est à l'ensemble de la société, qui profite d'une population instruite, de voir au financement de l'éducation, chacun contribuant selon ses revenus. 2e principe : l'université doit gérer de façon responsable l'argent public. Les salaires de plus en plus élevés des hauts cadres, les primes de départ élevées, la publicité des universités mises en concurrence, le maraudage entre universités, les développements immobiliers chers et inappropriés, la recherche au service de l'entreprise privée, tout cela n'a pas à être payé ni par les étudiants, ni par les Québécois et Québécoises. Ce type de dépense a d'ailleurs beaucoup plus à voir avec le fonctionnement d'une entreprise privée que d'une institution d'enseignement. 3e principe : l'université doit se consacrer aux missions qui lui sont propres. Surtout l'enseignement qui semble le grand négligé dans la situation actuelle. L'université doit former des esprits libres et critiques, et non pas de jeunes qui investissent dans leur carrière, comme le souhaitent les recteurs et le gouvernement libéral. 4e principe : l'éducation a la valeur et le coût que l'on choisit collectivement de lui donner. Le gouvernement a essayé de convaincre la population québécoise qu'il fallait ajuster les frais de scolarité à ceux des autres provinces. Comme s'il s'agissait bêtement de suivre la loi de l'offre et de la demande. 5e principe : il faut mettre fin à la spirale de l'endettement. Lier les jeunes en début de carrière à des institutions financières peut être ruineux pour une société. L'endettement est déjà un problème majeur pour les étudiants. Ce n'est pas aux banques riches et prospères auxquelles il faut venir en aide. Mais bien aux jeunes qui commencent dans la vie. Il est aussi fondamental que leur savoir soit varié - donc qu'il ne soit pas seulement lié aux professions payantes qui leur permettront de rembourser.

La possibilité d'un grève sociale, la trahison des directions syndicales, après la manif du 22 mai Il est tout simplement renversant qu'un jour de semaine, sans mouvement gréviste sur les lieux de travail, une telle mobilisation ait été possible. On imagine le supplément d'âme qu'aurait apporté le début du commencement d'une grève sociale votée depuis longtemps à la CSN, la fédération syndicale la seconde en importance. Le peuple québécois supplie le mouvement syndical il vient encore de le faire aujourd'hui de secouer ses puces tout en prenant sa revanche sur les humiliations de la dernière décennie. Des syndicalistes de gauche invoquent le manque de préparation et le succès relatif de la propagande gouvernementale contre le mouvement étudiant qui ne consentirait pas à faire sa juste part. S'attend-on à ce que les directions syndicales, encrassées dans le confort et l'indifférence des cotisations garanties par l'atelier fermé, préparent une grève sociale? Serait-on plongé dans un inextricable cercle vicieux? Il faut se rappeler le soulèvement syndical, contre la volonté des directions, du 11 décembre 2003 contre les lois scélérates du nouveau gouvernement Libéral d'alors blocages du port de Montréal et d'une route importante au nord de la ville de Québec sans oublier l'occupation pendant une semaine d'une usine d'aluminium du Saguenay quelques semaines plus tard. La colère était alors autant à son comble qu'elle l'est aujourd'hui contre la loi matraque. Il fallut toute la perfidie des directions syndicales pour faire rentrer les eaux tumultueuses de la révolte dans leur lit... dont le vote généralisée du principe d'une grève sociale qui n'a jamais eu lieu. Les bureaucratisées directions syndicales n'appelleront pas à la grève sociale. Elles se serreront les fesses en attendant que la rage cède sa place à la confortable routine du découragement. Cet appel appartient aux courageux «profs contre la hausse», à l'intersyndicale de Québec solidaire, que dis-je, à la direction de Québec solidaire maintenant que l'enjeu n'est plus qu'une affaire étudiante, si jamais il ne l'a été, mais une affaire de droits démocratiques. Il faut sortir des appels alambiqués à la désobéissance civile même si on comprend la CLASSE de le faire, coincée qu'elle est entre casseurs et passivité syndicale. Cette désobéissance civile, qui pose la nécessité du dépassement de la légalité au nom de la légitimité de la démocratie et de la justice sociale mais sans recours à des moyens violents contrairement à l'interprétation provocatrice du Ministre de la justice est une tactique, pas une stratégie. La tactique, c'est certes la désobéissance civile mais la stratégie c'est la grève sociale, l'unité combattante étudiant-prolétariat dans la rue. Quant à l'arme secrète contre la répression, c'est la loi des grands nombres comme on l'a constaté aujourd'hui. C'est là le chemin de la prise du pouvoir par la gauche quitte à ratifier le tout dans les urnes. Marc Bonhomme, 22 mai 2012 PERSPECTIVES ÉLECTIONS Ce que prévoit le PQ (PS) ; «Je dis à toute la population du Québec et aux étudiants que s'ils appuient le Parti québécois, nous allons annuler les hausses mais je ne peux pas dire à la population du Québec qu'il est possible d'avoir la gratuité scolaire», a dit Mme Marois en conférence de presse. Une fois au pouvoir, le Parti québécois annulera dans les 100 premiers jours la hausse des droits de scolarité décrétée par le gouvernement libéral, a-t-elle réitéré. Par la suite, un sommet réunissant les associations étudiantes, les syndicats et des représentants de la société civile serait organisé pour débattre de toutes les avenues de financement possibles. L'État a des moyens limités et la gratuité scolaire aurait de graves conséquences sur les autres services publics, a-t-elle fait comprendre. «C'est ce que je dis aux gens qui veulent voter pour Québec solidaire, ce n'est pas possible car si nous allons de l'avant (avec la gratuité) nous ne pourrons rien faire d'autre et nous devons respecter tous les citoyens», a-t-elle expliqué dans le segment anglophone du point de presse. Elle a par ailleurs invité les étudiants et professeurs à respecter la loi spéciale, même si elle est «ignoble». Les cégeps votent en faveur du retour en classe Alors que les élections législatives approchent, la grève est terminée dans les cégeps. Après plus de 6 mois de protestation, tous les collèges d'enseignement général et professionnel ont voté pour le retour en classe. La proposition de la CAQ François Legault est le dirigeant de la Coalition Avenir Québec (CAQ). Le chef du parti d'opposition a annoncé les propositions suivantes :

la loi 78 doit être suspendue partiellement la hausse des droits de scolarité doit démarrer en janvier 2013 elle ne doit être augmentée que de 200 dollars par an sur 5 ans Le gouvernement de Jean Charest préfère toujours une hausse des droits située à 254 dollars sur 7 ans. À l'udem, une dizaine d'associations représentant 2811 étudiants ont de leur côté choisi de poursuivre la grève. Les quelque 9000 étudiants en sciences humaines, en arts et en sciences politiques de l'université du Québec à Montréal (UQAM) ont également opté pour la reconduction de la grève. Des étudiants de l'université du Québec en Outaouais, de l'université de Sherbrooke et de l'université Laval ont eux aussi refusé de mettre fin à la grève. Au total, 44 associations - représentant environ 30 000 étudiants universitaires - affiliées à la Coalition large de l'association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE) ont toujours un mandat de grève générale illimitée et ne retourneront pas en classe lundi. Les étudiants doivent se réunir en congrès extraordinaire le 13 septembre pour discuter de la suite des événements, à la lumière de l'issue du scrutin provincial.