Sortie du creux conjoncturel avec un PIB potentiel plus faible qu attendu : un contexte difficile pour faire face au choc du vieillissement de la population 39 e Congrès de l ASDEQ Ottawa 15 mai 2014 François Dupuis Vice-président et Économiste en chef Mouvement Desjardins
1) Baisse du PIB potentiel* La dernière récession marque une cassure dans certains pays *Croissance moyenne de la production soutenable à long terme.
Avant la Grande Récession Crédit facile. Mauvaise évaluation et surveillance des risques. Laxisme réglementaire. Faible taux d intérêt en raison du surplus d épargne mondial (Chine). Les gouvernements se souciaient peu de leur endettement. Investissement massif dans les matières premières.
Après la Grande Récession Restriction des conditions de crédit. Resserrement de la réglementation. Mesures d austérité pour contrer l endettement public. Faible taux d intérêt, mais avec peu d effets sur le crédit (trappe à liquidité). Peu de pressions haussières sur les prix. Baisse des investissements dans les ressources. Intensification de la concurrence (fin du club privé).
PIB potentiel La CASSURE est très nette en zone euro Indice, 2007 = 100 Source : Commission européenne
PIB potentiel Les révisions baissières se succèdent Échelle logarithmique PIB potentiel américain Sources : Bureau of Economic Analysis, National Income and Product Accounts; National Bureau of Economic Research; Calculs du Council of Economic Advisers.
PIB potentiel La baisse des dernières années est particulièrement marquée aux États-Unis Variation annuelle en % PIB potentiel américain 4,5 Prévisions du CBO* 4,0 3,5 3,0 2,5 2,0 1,5 1,0 1960 1970 1980 1990 2000 2010 2020 * Congressional Budget Office. Sources : Congressional Budget Office et Desjardins, Études économiques
États-Unis Le taux de participation a littéralement chuté après la dernière récession En % de la population civile 68 66 64 62 60 58 1950 1955 1960 1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 Récessions Taux de participation Sources : U.S. Bureau of Labor Statistics et Desjardins, Études économiques
2) À l aube du choc démographique Un autre coup dur à venir pour le PIB potentiel
«La démographie, c est le destin» Auguste Comte Philosophe français 1798-1857
Canada Décélération des heures travaillées malgré un taux d activité soutenu PIB réel du secteur des entreprises (variation annelle moyenne) = Total des heures travaillées (variation annuelle moyenne) + Productivité du travail (variation annuelle moyenne) 1962 à 1970 5,6 % 1,8 % 3,8 % 1971 à 1980 4,4 % 2,2 % 2,2 % 1981 à 1990 3,1 % 1,7 % 1,4 % 1991 à 2000 3,4 % 1,4 % 2,0 % 2001 à 2013 1,7 % 0,9 % 0,8 % Sources : Statistique Canada et Desjardins, Études économiques
Canada et Québec Ralentissement et décroissance du bassin de main-d œuvre en vue En millions 22 20 18 16 14 Population active Prévisions de Statistique Canada* et de l Institut de la statistique du Québec En millions 4,75 4,50 4,25 4,00 3,75 3,50 3,25 12 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020 2025 2030 3,00 Canada (gauche) * Prévisions incluant une hausse du taux d activité. Sources : Statistique Canada, Institut de la statistique du Québec et Desjardins, Études économiques Québec (droite)
Québec Vers une diminution importante du potentiel de croissance économique En points de % 3,5 3,0 2,5 2,0 Contributions à la croissance annuelle moyenne PIB = Travail + Productivité 1993-2013 2,25 1,19 1,06 2014-2020 1,70 0,86 0,84 2021-2031 1,03-0,03 1,06 1,5 1,0 0,5 0,0 (0,5) 1993-2013 2014-2020 2021-2031 Heures travaillées Productivité Sources : Statistique Canada et Desjardins, Études économiques
3) Le changement démographique et la faible croissance économique soulèvent plusieurs enjeux La santé et bien d autres
Québec Un déséquilibre entre l offre et la demande En milliers 5 500 5 000 Représentative de la demande En milliers 9 000 8 500 4 500 8 000 4 000 3 500 Représentative de l offre 7 500 7 000 3 000 6 500 2 500 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020 2025 2030 6 000 Population active (droite) Population totale (gauche) Sources : Statistique Canada et Desjardins, Études économiques
Une demande plus difficile à combler L équilibre sera-t-il maintenu par des ajustements de prix et de salaires? Les besoins en biens et services changent en vieillissant (éducation, logement, santé ). Fortes pressions sur les administrations publiques (surtout sur les gouvernements provinciaux responsables de la santé). Le gouvernement fédéral à la rescousse?
Québec Le déficit structurel nécessite déjà une décélération des dépenses gouvernementales Variation annuelle en % 6 5 4 Croissance moyenne de 5 % entre 2003 et 2013 Risque d élargissement du déficit structurel 3 2 1 0 2003 2007 2011 2015 2019 2023 2027 2031 Dépenses gouvernementales PIB nominal Sources : Statistique Canada, Institut de la statistique du Québec et Desjardins, Études économiques
Canada Disproportion entre la situation financière du fédéral et celle des provinces (déséquilibre fiscal?) TCS : Transfert canadien en matière de santé. Croissance selon le PIB nominal à partir de 2017-2018. Note : Les chiffres négatifs représentent les actifs nets. Source : Calculs du ministère des Finances de l Ontario fondés sur les données du Bureau du directeur parlementaire du budget.
Impacts sur le taux de rendement réel à long terme et sur les régimes de retraite Le taux de rendement réel tend à suivre la croissance économique à long terme. Cette règle implique qu il faut s attendre à une diminution du taux de rendement. Pression supplémentaire sur les régimes de retraite.
Rendement La Bourse et la croissance économique tendent aussi à converger à long terme 1946 = 1 (échelle logarithmique) 1 000 100 Éclosion du capitalisme moderne L inflation au rendez-vous Nouveau boom économique Régime actuel 10 1 1946 1951 1956 1961 1966 1971 1976 1981 1986 1991 1996 2001 2006 2011 2016 S&P 500 PIB américain nominal Sources : Global Financial Data, Datastream et Desjardins, Études économiques
4) Des solutions Plusieurs remises en question
Travailler plus Retarder l âge de la retraite. Augmenter le nombre d heures travaillées. Ajuster la fiscalité pour encourager davantage le travail. S assurer d une meilleure concordance entre la formation des travailleurs et les besoins des entreprises.
et surtout travailler plus efficacement Hausser la productivité. Plus d innovations et d intégrations des nouvelles technologies. Plus d investissements productifs. Plus de formations et de développement des compétences. Stimuler l entreprenariat. Augmenter le nombre d entreprises exportatrices et mieux se positionner dans les chaînes de valeur mondiale. Attirer plus d immigrants qualifiés et reconnaître leurs compétences.
En conclusion : Être ouvert à faire des choix différents. Se concentrer sur des politiques économiques et financières de nature plus structurelle que contra cyclique. Repenser le rôle des gouvernements. Vivre selon nos moyens et mieux prioriser nos besoins.
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