Ministère de l Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de la Technologie Université Virtuelle de Tunis



Documents pareils
DERMATOSES ECZEMATIFORMES LICHENOIDES ET ERYTHEMATO-SQUAMEUSES

Actualisation de la prescription en biologie rhumatologie

Unité d enseignement 4 : Perception/système nerveux/revêtement cutané

Le psoriasis est une maladie qui touche environ 2 à 3 % de la population et qui se

Thérapeutique anti-vhc et travail maritime. O. Farret HIA Bégin

La Dysplasie Ventriculaire Droite Arythmogène

TECHNIQUES D AVENIR LASER DOPPLER IMAGING LASER DOPPLER IMAGING LASER DOPPLER IMAGING

Le reflux gastro-oesophagien (280) Professeur Jacques FOURNET Avril 2003

Quoi de neuf dans la prise en charge du psoriasis?

Le psoriasis (123) Professeur Jean-Claude BEANI Octobre 2003

La périartérite noueuse Maladie de Küssmaul-Maier

La sclérodermie Sclérodermie localisée systémique Syndrome de CREST

Module digestif. II. Prévention du reflux gastro-œsophagien :

La maladie de Horton Artérite temporale Artérite à cellules géantes

Lupus Systémique.

DÉFICITS IMMUNITAIRE COMMUN VARIABLE

Carte de soins et d urgence

Douleurs des mains. Douleurs des mains les plus fréquentes: pertinence, causes, traitements. C.Zenklusen septembre 2013

Recommandations régionales Prise en charge des carcinomes cutanés

La maladie de Still de l adulte

LES ONYCHOPATHIES. Mohamed Denguezli Service de Dermatologie C.H.U SOUSSE

Orientation diagnostique devant une éosinophilie 1

Compte rendu d hospitalisation hépatite C. À partir de la IIème année MG, IIIème années MD et Pharmacie

Leucémies de l enfant et de l adolescent

Item 116 : Maladies autoimmunes

Association lymphome malin-traitement par Interféron-α- sarcoïdose

Communiqué. Abbott présente à Santé Canada une demande d homologation d HUMIRA pour le traitement du psoriasis POUR PUBLICATION IMMÉDIATE

Ministère de l Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de la Technologie Université Virtuelle de Tunis

Moyens d étude de la peau

Maladies neuromusculaires

S o m m a i r e 1. Sémiologie 2. Thérapeutique

Actualités thérapeutiques dans le VHC : les recommandations de l AFEF Vendredi 8 et samedi 9 avril 2011 à Paris

Arthralgies persistantes après une infection à chikungunya: évolution après plus d un an chez 88 patients adultes

Sérodiagnostic de la polyarthrite rhumatoïde

Dermatologie courante du sujet âgé. Printemps Médical de Bourgogne 31 Mars 2012 Dr Claude Plassard Gériatre CHI Châtillon/Montbard

Psoriasis & Sport. Pour un meilleur accès des personnes psoriasiques aux activités sportives. Qui le psoriasis touche-t-il?

o Anxiété o Dépression o Trouble de stress post-traumatique (TSPT) o Autre

Module transdisciplinaire 8 : Immunopathologie. Réactions inflammatoires

B06 - CAT devant une ischémie aiguë des membres inférieurs

Psoriasis et travail dans le BTP. Pr E. Delaporte

Mon RECHERCHE EN DERMATOLOGIE

Les eczémas: l approche au cabinet

LASER DOPPLER. Cependant elle n est pas encore utilisée en routine mais reste du domaine de la recherche et de l évaluation.

Mécanisme des réactions inflammatoires

Physiopathologie Symptômes / Manifestations Diagnostic Biologie. Douleurs matinales = dérouillage matinal ( en cours de journée)

Item 288 : Troubles des phanères : Onyxis

Mieux informé sur la maladie de reflux

Le vitiligo touche 1 personne sur 50 à 100 de la population mondiale avec 10 à 30 % de formes familiales. Ce n est donc pas une maladie rare.

Anatomie. Le bassin inflammatoire. 3 grands cadres. 4 tableaux. Spondylarthrite ankylosante. Spondylarthrite ankylosante 26/10/13

La maladie de Wegener La granulomatose de Wegener

Maladies et Grands Syndromes : Angiomes (223) Professeur Guy Magalon Juin 2005

SOIXANTE-SEPTIÈME ASSEMBLÉE MONDIALE DE LA SANTÉ A67/18 Point 13.5 de l ordre du jour provisoire 21 mars Psoriasis. Rapport du Secrétariat

chronique La maladie rénale Un risque pour bon nombre de vos patients Document destiné aux professionnels de santé

L ACCÈS VEINEUX DE COURTE DURÉE CHEZ L ENFANT ET LE NOUVEAU-NÉ

Tumeurs cutanées épithéliales et mélaniques

Item 123. Psoriasis. Insérer les T1. Objectifs pédagogiques

HEPATITES VIRALES 22/09/09. Infectieux. Mme Daumas

Migraine et céphalées de tension: diagnostic différentiel et enjeux thérapeutiques

HVC CHRONIQUE MOYENS THERAPEUTIQUES ET BILAN PRE-THERAPEUTIQUE CHAKIB MARRAKCHI.

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE

Item 123 : Psoriasis

La maladie de Takayasu

Atelier N 2. Consultation de patientes porteuses d une maladie générale

La maladie de Berger Néphropathie à IgA

Référentiel CPAM Liste des codes les plus fréquents pour la spécialité :

LES DOULEURS LOMBAIRES D R D U F A U R E T - L O M B A R D C A R I N E S E R V I C E R H U M A T O L O G I E, C H U L I M O G E S

ANNEXE IIIB NOTICE : INFORMATION DE L UTILISATEUR

INSUFFISANCE CARDIAQUE DROITE Dr Dassier HEGP

NOTICE: INFORMATION DE L UTILISATEUR. Immukine 100 microgrammes/0,5 ml solution injectable (Interféron gamma-1b recombinant humain)

et l utilisation des traitements biologiques

Soins Inrmiers aux brûlés

Le traitement du paludisme d importation de l enfant est une urgence

La prise en charge de votre insuffisance cardiaque

L anémie hémolytique auto-immune

Le don de moelle osseuse :

Assurance maladie grave

Les formalités médicales ci-dessous sont celles prévues aux conditions générales du contrat assurance emprunteur çaassure n 24.

INTERET PRATIQUE DU MDRD AU CHU DE RENNES

neurogénétique Structures sensibles du crâne 11/02/10 Classification internationale des céphalées:2004

Le Lupus. (Manuel à l usage des patients, adapté du fascicule «Understanding Lupus» [Professeur Graham Hughes, Londres])

LE SYNDROME DE BUDD CHIARI

ABREGE D HEPATO-GASTRO-ETROLOGIE- 2ème édition - Partie «Connaissances» - Octobre 2012 par la CDU-HGE - Editions Elsevier-Masson

NOTICE : INFORMATION DE L UTILISATEUR Version 3.0, 04/2013

Apport de la TDM dans les cellulites cervico-faciales

rhumatoïde DES de Biologie médicale Cours d immunologie Vincent Elsermans

INDUCTION DES LYMPHOCYTES T- RÉGULATEURS PAR IL2 A TRÈS FAIBLE DOSE DANS LES PATHOLOGIES AUTO- IMMUNES ET INFLAMMATOIRES APPROCHE TRANSNOSOGRAPHIQUE

Le diagnostic de Spondylarthrite Ankylosante? Pr Erick Legrand, Service de Rhumatologie, CHU Angers

DEFINITION OBJECTIFS PRINCIPES

LA TUBERCULOSE Docteur ALAIN BERAUD

Assurance Maladie Obligatoire Commission de la Transparence des médicaments. Avis 2 23 Octobre 2012

Votre guide des définitions des maladies graves de l Assurance maladies graves express

ANEMIE ET THROMBOPENIE CHEZ LES PATIENTS ATTEINTS D UN CANCER

Après l intervention des varices. Informations et conseils sur les suites du traitement. Réponses aux questions fréquemment posées

LES TROUBLES MUSCULOSQUELETTIQUES. Le 2 décembre 2008

La prise en charge de votre artérite des membres inférieurs

Conseils aux patients* Lutter activement. *pour les patients ayant subi une opération de remplacement de la hanche ou du genou

Trucs du métier. L arthrite psoriasique en l absence du psoriasis. clinicien@sta.ca. Avez-vous un truc? Son épidémiologie et son expression

LES ACCIDENTS DUS A L ELECTRICITE. Comité pédagogique SAP SDIS 43

GASTRO-ENTEROLOGIE. Variabilité. A des entrées. B des sites anatomiques. C inter-individuelle. D intra-individuelle

CANCERS DE LA PEAU. Les cancers de la peau se divisent en deux catégories principales : les mélanomes malins et les non mélanomes.

Transcription:

Ministère de l Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de la Technologie Université Virtuelle de Tunis! " Ce produit pédagogique numérisé est la propriété exclusive de l'uvt. Il est strictement interdit de la reproduire à des fins commerciales. Seul le téléchargement ou impression pour un usage personnel (1 copie par utilisateur) est permis.

Introduction : Les collagénoses sont des maladies systémiques, auto-immunes de cause inconnue, dans laquelle interviennent des facteurs génétiques, immunologiques et d'environnement. Les manifestations cutanées sont importantes car, - peuvent inaugurer ou révéler la maladie - faciliter le diagnostic - rester isolées et résumer toute la maladie dans les formes cutanées pures. On va étudier et par ordre de fréquence - le lupus érythémateux - la sclérodermie - la dermatomyosite - la périartérite noueuse (P.A.N) 2 Concepteur du cours: Dr MOHAMED DENGUEZLI

I-LE LUPUS ERYTHEMATEUX Classiquement divisé en 3 groupes : LE chronique : LEC : purement dermatologique LE subaigu : L subaigu : forme intermédiaire LE systémique : LES : forme systémique (atteintes viscérales) Bien que ces maladies soient différentes au plan clinique, évolutif et immunologique, cette opposition doit être abandonnée au profit de la notion de "maladie lupique". Les formes de passage ne sont pas rares II-LUPUS ERYTHEMATEUX CHRONIQUE : LEC *maladie de l'adulte d'âge moyen *2 femmes/1 homme *début progressif, parfois déclenché par une exposition solaire 3 Concepteur du cours: Dr MOHAMED DENGUEZLI

*siège : parties découvertes ++ : visage (nez, pommette, région préauriculaire), cuir chevelu alopécie cicatricielle, décolleté, dos des mains et avant-bras. Signes cutanées Lésions élémentaires : une ou plusieurs plaques bien limitées comprenant trois lésions élémentaires qui se conjuguent: 1. L'érythème : Constant de type congestif, s'efface à la vitro-pression prédomine en périphérie des plaques et peut être parsemé de télangiectasies. Il est plus ou moins masqué par une : 2. Hyperkératose : Qui se localise aux orifices folliculaires donnant un aspect de piqueté blanc râpeux au toucher : hyperkératose ponctuée. Elle réalise également des squames sèches, adhérentes à la face inférieure desquelles on retrouve, après arrachement des crampons kératosiques caractéristiques. 3. L'atrophie cicatricielle : Plus tardive, prédomine au centre des lésions s'accompagne des troubles pigmentaires leuco-mélanodermiques avec télangiectasies. 4 Concepteur du cours: Dr MOHAMED DENGUEZLI

L'une de ces 3 lésions élémentaires peut prédominer et on distingue plusieurs formes cliniques: *forme érythémateuse pure (diagnostic différentiel avec L.E.S), *érythème + œdème important donnant un placard congestif saillant à bord net et à surface lisse : lupus tumidus, *la prédominance des télangiectasies réalise le lupus couperosique, *L.E crétacé : très hyperkératosique avec squames très épaisses, lupus atrophique et dyschromique cicatriciel (ancien). Histologie : 1.Hyperkératose orthokératosique formant des bouchons cornées dans les ostiums folliculaires. 2.Atrophie du corps muqueux de Malpighi. 3.Vacuolisation des cellules basales épidermiques. 4.Infiltrat inflammatoire lymphocytaire du derme superficiel péri vasculaire et périannexiel. 5.Dilatation capillaire + œdème du derme superficiel. 5 Concepteur du cours: Dr MOHAMED DENGUEZLI

Immunofluorescence directe Positive en peau malade dans plus de 90 % des cas : bandes lupique JDE (jonction dermo-épidermique), dépôt granulaire en bande fait d'immunoglobulines (IgG, IgM, IgA) et complément C3, C1q, C5, C9. Négative en peau saine. Pronostic Evolution Evolution par poussées souvent déclenchées par l'exposition solaire. Le pronostic est surtout d'ordre esthétique Evolution vers des cicatrices atrophiques et dyschromiques très inesthétiques. Dès le diagnostic de LEC établi, il importe de rechercher des signes de systématisation. En effet, les formes de passage ne sont pas rares et un L.E.S peut commencer comme un L.E.C. Signes de systématisation! #$$ "!! %! & '!( $( $ $ 6 Concepteur du cours: Dr MOHAMED DENGUEZLI

" $ )*+ ),+-. / ),+0. ( *' $ TRAITEMENT Antipaludéens de synthèse : *Chloroquine : Nivaquine* 200-300 mg/j *Hydroxychloroquine : plaquenil* 400-600 mg/j Avec une surveillance ophtalmologique : E.R.G. Dermocorticoïde + protection solaire Voir iconographie lupus III-LUPUS ERYTHEMATEUX SUBAIGU Il s'agit d'un aspect anatomoclinique de LE qui survient chez des patients possédant des caractéristiques génétiques (HLA DR3) et sérologiques (anticorps anti-ro) particulières. Signes cutanés : Médaillons érythémato-squameux psoriasiformes à évolution centrifuge (lupus annulaire). Pas d'évolution vers des cicatrices atrophiques, distribution grossièrement 7 Concepteur du cours: Dr MOHAMED DENGUEZLI

symétrique sur la face antérieure du thorax, V du décolleté, haut du dos et faces d'extension des membres et sur le visage. La photosensibilité est très marquée. Les atteintes viscérales sont rares et moins sévères que dans L.E.S : articulaire, pleuropulmonaire, l'atteinte rénale et neurologique est exceptionnelle. Histologie : Moins typique que dans le LEC mais reste compatible avec un lupus. IFD (+) peau lésée dans 60 % des cas, peau saine découverte dans 46 % des cas et négative en peau saine couverte. Ainsi une IFD négative n'élimine pas un LE subaigu. Biologie : AAN (+) dans 5O % des cas Anti RO dans 7O % des cas (caractéristique) HLA DR3 dans 65 % des cas. Traitement : Antipaludéens de synthèse 8 Concepteur du cours: Dr MOHAMED DENGUEZLI

Dermocorticoïdes - protection solaire Sinon : Prédnisone ou thalidomide. IV-LUPUS ERYTHEMATEUX SYSTEMIQUE : L.E.S Il s'oppose au L.E.C par la coexistence de manifestations générales et viscérales par un syndrome biologique particulier et par la gravité du pronostic. Atteint surtout la femme jeune (+ 8O %). Signes cutanés : *S'observent dans 2O % des cas lors du diagnostic de LES et surviennent chez 60-70 % des cas lors de l'évolution. *Très évocateurs de l'affection, *prédominent sur les régions exposées au soleil (visage ++), la photosensibilité est nette. On les regroupe en "signes spécifiques" érythématex et congestives et signes "non spécifiques" témoignant d'une atteinte vasculaire (vasculopathie lupique). *sur le visage : l'érythème en ailes de papillon ou en vespertilio, est le plus caractéristique. Il s'agit de taches rouges, légèrement œdémateuses finement squameuses et parfois télangiectasiques plus ou moins confluentes disposées sur le 9 Concepteur du cours: Dr MOHAMED DENGUEZLI

nez et les pommettes parfois les joues, front et le décolleté. Ces lésions sont cuisantes mais non prurigineuses, semble rythmées par les poussées de la maladie, et disparaissent sans laisser de cicatrices (à la différence du LEC). *cuir chevelu : chute diffuse des cheveux sans alopécie cicatricielle. *mains et pieds : il s'agit d'une localisation élective au cours du L.E.S. Erythème congestif kératosique palmaire et/ou plantaire, atteinte des pulpes digitales : lésions purpuriques et nécrotiques pulpaires et péri unguéales parfois télangiectasiques (vascularite), Raynaud dans 25 % des cas. *autres signes : lésions urticariennes fixes (vascularite urticarienne), placards érythémato-squameux lupique sur les membres, parfois lésions à type de L.E.C profus, anomalies pigmentaires, éruption bulleuse (lupus bulleux), ulcère de jambes, lésions aphtoïdes et taches purpuriques de la muqueuse buccale. Voir iconographie lupus Histologie : Peu spécifique et incomplète, peu ou pas d'hyperkératose : - amincissement épidermique + vacuolisation de la basale 10 Concepteur du cours: Dr MOHAMED DENGUEZLI

- infiltrat inflammatoire péri vasculaire et derme congestif. IFD : bande lupique peau lésée (+) dans 8O % des cas peau saine exposée (+) 30 à 50 % des cas peau saine couverte (+) 10 à 3O % des cas de valeur pronostic. Manifestations extra cutanées du L.E.S : 1. Signes généraux : asthénie, fièvre, AEG 2. Articulaires : polyarthralgies, polyarthrites chroniques simulant une PR, oligoarthrite, nécrose aseptique des têtes fémorales. 3. Rénale : valeur pronostic importante, néphropathie glomérulaire 4. Pleuro-pulmonaire: pleurésie, infiltrat pulmonaire.. 5. Cardio-vasculaire : toutes les tuniques : - péricardite - endocardite 11 Concepteur du cours: Dr MOHAMED DENGUEZLI

- myocardite 6. Neurologique : - troubles psychiques - convulsion, syndrome déficitaire de mauvais pronostic 7. Digestives : hépatite lupoïde. Biologie du lupus : 1. syndrome inflammatoire : VS accélérée > 1OO H1 en période de poussée, anémie inflammatoire. 2. Anomalies hématologiques NFS leucopénie <4000 (surtout lymphopénie <1500), thrombopénie <100 000 anémie hémolytique. Coombs (+). 3. Protéinurie, hématurie 4. Complément total diminué, ainsi que les fractions C3 et C4 5. C.I.C. présent 12 Concepteur du cours: Dr MOHAMED DENGUEZLI

6. Cryoglobulinémie présente 7. Latex Waaler Rose + 8. Fausse réaction syphilitique ( VDRL+ TPHA-), anticoagulant circulant 9. Anticorps antinucléaires (+) taux élevée, anti DNA natifs (+), anti SM (+) : très spécifique, autres anti RO, anti RNP... Evolution : Par poussées déclenchées par : l'exposition solaire grossesse, accouchement oestro-progestatifs, médicaments (hydralazine, INH, Népressol, Procaïnamides, D pénicillamine...) stress infection intercurrente Le pronostic dépend des atteintes viscérales surtout : - rein 13 Concepteur du cours: Dr MOHAMED DENGUEZLI

- système nerveux - cardio-vasculaire Traitement : Selon la gravité des manifestations viscérales, Corticothérapie générale Immunosuppresseurs si atteinte rénale Bolus si nécessaire Antipaludéens de synthèse AINS... V-LES SCLERODERMIES I- DEFINITION - GENERALITES Provient du Grec; Scleros = dur, derma = peau C'est une sclérose ou induration de la peau par hyper production des fibres collagènes du derme. 14 Concepteur du cours: Dr MOHAMED DENGUEZLI

On distingue : - les sclérodermies localisées purement cutanées ou dermatologiques, - les sclérodermies systémiques associant des atteintes multiviscérales. 2 - LA SCLERODERMIE SYSTEMIQUE (Progressif Systemic Sclerosis) Touche les femmes dans plus de 8O % des cas avec un maximum de fréquence au cours de la 4ème décennie. A/ Manifestations cutanées Début par : 1. Phénomène de Raynaud : Il existe dans 95 % des cas. Il est presque toujours le premier signe, précédant les autres de quelques semaines à plusieurs années. Un court intervalle entre l'apparition du Raynaud et la sclérose est de mauvais pronostic. C'est un phénomène vasomoteur paroxystique des extrémités déclenchés par le froid et évoluant classiquement en 3 phases : phase syncopale brutale : doigt pâles, blanc, froids, d'allure cadavérique, phase asphyxique : les doigts sont cyanosés, douloureux, 15 Concepteur du cours: Dr MOHAMED DENGUEZLI

phase de revascularisation avec hyperhémie réactionnelle. Raynaud bilatéral chez une femme jeune première cause sclérodermie. 2. Sclérose cutanée : Son début est progressif. Au niveau des doigts : les doigts sont boudinés, effilés, fixés en légère flexion. La peau est pâle mince, lisse et adhérente, impossible à pincer. C'est la slérodactylie. Au cours de l'évolution, apparition de troubles trophiques, nécroses et ulcérations pulpaires. La sclérose peut gagner le dos des mains, les avant-bras, les pieds, les jambes et le visage : c'est l'acrosclérose ; l'aspect du visage est caractéristique; visage figé sans mimique, momifié avec un nez effilé, des lèvres rigides entourées de plis radiés avec limitation de l'ouverture de la bouche et de la protraction de la langue, effacement des rides du front. La sclérose peut gagner ensuite le tronc engainant les épaules, le thorax à la manière d'une gaine de cuir, effaçant les seins sauf les mamelons. La peau de la paroi abdominale est comparée à une peau de tambour. Cette sclérose s'accompagne de : 3. Désordres pigmentaires 16 Concepteur du cours: Dr MOHAMED DENGUEZLI

Hyper-pigmentation ou surtout hypopigmentation vitiligoïde chez les noirs et les bruns. 4. Télangiectasies Dilatation vasculaire du derme superficiel, fréquentes sur le visage et les extrémités. 5. Calcinose cutanée : Les concrétions calcaires peuvent s'éliminer par la peau, elles sont la cause d'ulcérations douloureuses interminables laissant sourdre par intermittence une bouillie crayeuse. voir iconographie sclérodermie Classification : Type I : limités aux doigts, sclérodactylie : CRST C : Calcinose R :Raynaud S : Sclérodactylie T : télangiectasie 17 Concepteur du cours: Dr MOHAMED DENGUEZLI

Type II : Acrosclérose + atteintes viscérales modérées Type III : diffuse, aiguë, grave, d'évolution rapide atteintes viscérales importantes mauvais pronostic. B/ Manifestations viscérales 1. Oesophage Dysphagie, pyrosis Transit œsophagien ou mieux Radiocinéma : rigidité œsophagienne, atonie, dilatation et sténose du bas œsophage. La manométrie œsophagienne et la phmétrie permettront d'apprécier la gravité. 2. Atteinte pulmonaire FID : fibrose interstitielle diffuse Dyspnée d'effort, toux Syndrome restrictif à l'efr Capacité de diffusion CO : DLCO diminuée 3. Articulaire : 18 Concepteur du cours: Dr MOHAMED DENGUEZLI

Polyarthralgies, polyarthrites chroniques. 4. Rénale : Néphroangiosclérose : HTA maligne, conditionne le pronostic vital. 5. Coeur : Péricardite atteinte primitive: myocardique : Insuffisance cardiaque globale atteinte secondaire : HTA : IVG FID et HTAP : IVD C/ Biologie : VS modérément accélérée Anticorps antinucléaire (+) dans 8O % des cas. Les anticentromères : formes mineures bon pronostic type I. Les anti Scl 70 : formes graves type III. D/ Traitement : Peu efficace. 19 Concepteur du cours: Dr MOHAMED DENGUEZLI

Symptomatique Raynaud: Protection, Vasodilatateurs (Adalate,Tildiem) Pyrosis: Pansement gastrique TTT de fond : D Pénicillamine: Améliore la sclérose : effets secondaires ++ Corticothérapie générale : peu de place. 3- LES SCLERODERMIES LOCALISEES On distingue: les formes circonscrites : en plaque ou Morphée en gouttes linéaires ou en bande superficielle les formes régionales : les Morphée généralisées monoméliques en Coup de Sabre du visage 1. La sclérodermie en plaque : Morphée 20 Concepteur du cours: Dr MOHAMED DENGUEZLI

Une ou quelques plaques de taille variable. Siège ubiquitaire. Débute par une tache rosée lilacée dont le centre devient progressivement blanc nacré, brillant et induré impossible à plisser et reste entourée par un halo rose lilacé c'est le "Lilac ring" caractéristique. Sur le cuir chevelu, elle réalise une alopécie cicatricielle. En surface, les poils sont absents et les sécrétions sébacées et sudorales sont plus ou moins taries. La sensibilité est émoussée. L'évolution est chronique et la Morphée finit par régresser laissant une plaque souple, atrophique et dyschromique cicatricielle. Très rarement, les Morphée sont généralisées à tout le tégument et peuvent s'accompagner de perturbations immunologiques et des atteintes viscérales (forme de chevauchement entre sclérodermie localisée et la sclérodermie systémique). 2. Sclérodermie en gouttes :Petites macules blancs nacrées brillantes siégeant surtout sur le cou et le décolleté posant un diagnostic différentiel avec le lichen scléro-atrophique. 3. Sclérodermie en bande ou linéaire :Se voit surtout chez les enfants. Siège sur le tronc ou les membres en réalisant des bandes scléreuses linéaires. 21 Concepteur du cours: Dr MOHAMED DENGUEZLI

- sur le front c'est l'aspect en "Coup de Sabre" avec une bande scléreuse et déprimée associée à une hémiatrophie faciale, - sur les membres : peut toucher un membre (S. monomélique) ou 2 (dimélique)... Peut envahir les aponévroses et les muscles sous jaçants ou même l'os. C'est une forme grave sur le plan fonctionnel (risque de rétraction musculaire et tendineuse, trouble de la croissance). C'est la pan sclérose mutilante des membres. Iconographie sclérodermie 4- HISTOLOGIE Diagnostic clinique évident. Biopsie montre : atrophie épidermique avec basale rectiligne, épaississement des fibres collagènes dermiques. IFD (-) sans intérêt. 5- La fasciite à éosinophiles de Shulman On peut la considérer comme une forme de sclérodermie localisée. - début brutal souvent après un effort, 22 Concepteur du cours: Dr MOHAMED DENGUEZLI

- atteint surtout les racines des membres épargnant les extrémités, - la sclérose prédomine dans l'hypoderme et les fascias musculaires ce qui explique l'aspect capitonné de la peau avec impotence fonctionnelle, - association avec une hyper éosinophilie sanguine et une hypergammaglobulinémie, - pas de Raynaud, ni manifestations viscérales, - diagnostic : biopsie profonde des fascias (fascia épaissie + infiltrat inflammatoire), - évolution favorable sous corticothérapie générale. VI-LA DERMATOMYOSITE Associe une double symptomatologie clinique cutanée et musculaire. C'est une maladie grave par : les conséquences fonctionnelles, invalidante de l'atteinte musculaire, l'association dans les formes de l'adulte d'un cancer viscéral, la dermatomyosite est dans 15 à 2O % des cas paranéoplasique. ATTEINTES CUTANEES 23 Concepteur du cours: Dr MOHAMED DENGUEZLI

Deux signes importants : l'érythème et l'œdème. L'érythème est l'élément majeur de teinte rose lilacée, il occupe essentiellement les régions découvertes : visage, décolleté, face d'extension des membres. * Visage: l'atteinte du visage est évocatrice. L'érythème lilacée en lunette (les paupières sont rosées, lilacées, gonflées par l'œdème, télangiectasique) * Mains : érythème en bande sur le dos des mains et des doigts, sur le pourtour unguéal (douloureux). Les paumes et plantes sont généralement respectées. * Sur les coudes et les genoux et jambes : érythème volontiers squameux. La poïkilodermie s'observe dans les formes évoluées photosensibles, après l'érythro-œdème. Elle réalise un réseau bigarré érythropigmenté à maille claires associant trois symptômes : une atrophie épidermique, des télangiectasies et une leucomélanodermie. Iconographie dermatomyosite MANIFESTATIONS MUSCULAIRES L'atteinte est limitée aux muscles striés. Elle est symétrique, axiale et rhizomélique prédominant sur les ceintures musculaires, se manifeste par des : 24 Concepteur du cours: Dr MOHAMED DENGUEZLI

- douleurs spontanées ou à la palpation du muscle - œdème et amyotrophie du muscle. Ce qui entraîne une importante impotence fonctionnelle très invalidante. Les épreuves du relever, de l'abduction des bras et de la chute de la tête sur le cou peuvent mieux l'objectiver. L'atteinte des muscles respiratoires peut mettre le pronostic vital en jeu et impose des mesures de réanimations urgentes. Signes généraux et viscéraux: L'état général est profondément altéré dans la forme aiguë. Les localisations viscérales sont rares (cardiaques : tachycardie, troubles de conduction : myocardite et pulmonaire : FID). Evolution : Trois types évolutifs : - soit la phase aiguë s'aggrave progressivement et conduit à la mort par atteinte cardiaque ou respiratoire, - soit régression spontanée ou thérapeutique totale avec guérison sans ou peu de séquelles, 25 Concepteur du cours: Dr MOHAMED DENGUEZLI

- soit passage vers la chronicité : Les muscles s'atrophient et se sclérosent. C'est la poïkilo-dermatomyosite. Diagnostic : Triade : 1. Enzymes musculaires 2. Electromyogramme 3. Biopsie musculaire Augmentation de la créatinurie, augmentation du CPK-LDH -Aldolase E.M.G. : atteinte myogène non neurogène. La biopsie confirme le diagnostic : myosite inflammatoire. Formes cliniques : - Chez l'adulte : 15-2O % des cas paranéoplasiques. La dermatomyosite peut précéder la néoplasie. Donc devant une dermatomyosite de l'adulte, bilan complet à la recherche d'un cancer (Homme : pulmonaire et digestive surtout, Femme : sein - génital). 26 Concepteur du cours: Dr MOHAMED DENGUEZLI

- Chez l'enfant : pas d'association avec un cancer mais la dermatomyosite s'accompagne de vascularite notamment du tractus digestif, évolution volontiers vers la chronicité avec calcinose et retentissement sur la croissance. TRAITEMENT Corticothérapie générale a forte dose, immunosuppresseurs Kiné en phase chronique. VII-PAN : Périartérite noueuse Vascularite systémique caractérisée par une panartérite inflammatoire et nécrosante des artérioles de moyens calibre. Pronostic sévère. L'atteinte cutanée se voit dans 20 à 5O % des cas. 1. Signes cutanés : Livédo inflammatoire ; érythème en large maille nodules cutanés prédominant sur les trajets artériels des membres inférieurs Purpura, Nécrose cutanée surtout digitale 27 Concepteur du cours: Dr MOHAMED DENGUEZLI

Raynaud 2. Manifestations générales et viscérales : Altération de l'état général - fièvre - douleurs diffuses de topographe musculaire, abdominales ou articulaires. Atteinte rénale : HTA ++ Neurologiques : Multinévrite (atteinte des vasa-nervorum) Cardiaque : atteinte des coronaires Pulmonaire : infiltration pulmonaire - asthme. 3. Biologie : Syndrome inflammatoire - Hyperéosinophilie HBS (+) dans 4O % des cas EMG : atteinte neurogène et myogène Diagnostic : biopsie cutanée profonde ou biopsie neuromusculaire 4. Evolution grave 28 Concepteur du cours: Dr MOHAMED DENGUEZLI

Traitement urgent et bien codifié corticothérapie générale en bolus cyclophosphamides. 29 Concepteur du cours: Dr MOHAMED DENGUEZLI