Glossaire : précisions sur certains termes employés dans nos éditions

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1 Glossaire : précisions sur certains termes employés dans nos éditions A Abside : mur semi-circulaire au fond du chœur d une église. Si le fond est plat, on parle de «chevet». Absidiole : petite abside. Accolade : arc décoratif constitué de deux courbes symétriques, dont la rencontre forme un angle aigu. Ambon : dans une église, tribune surélevée à l entrée du chœur, d où est proclamée la parole de Dieu. Voir Jubé et Lutrin. Arcature : motif architectural décoratif. Ensemble de petites arcades décorant le plus souvent les murs extérieurs. Elles peuvent être aveugles (pleines) ou réelles (évidées). Arc-boutant : construction de maçonnerie extérieure à une église de style gothique et destinée à contrebalancer la poussée latérale d arcs soutenant des voûtes. Arc brisé : deux segments d arc se rejoignant vers le haut, allégeant de la sorte la poussée de la voûte. Arc doubleau : arc en saillie sous la voûte, renforçant de distance en distance la voûte en berceau. Avant-corps : construction imposante à la façade occidentale d une église, souvent au dessus d une crypte, d un niveau rez-de-chaussée et à l étage d une chapelle ouverte sur l intérieur de l église. Parfois en 2 ou 3 parties (Exemples : Saint-Hadelin à Celles, Saint-Bathélémy à Liège). B Bailli : représentant du souverain dans les comtés et les baronnies. Banal : four ou moulin appartenant au seigneur du lieu et que l habitant avait la possibilité (ou l obligation) d utiliser moyennant une redevance. Bande lombarde : voir lésène. Baroque : forme artistique (17e et 18e siècles) ayant initialement accompagné un mouvement de renouveau de l Eglise et caractérisé par une certaine mise en scène, une recherche d effet sur le spectateur. Exemple : St- Loup à Namur. Bas-empire : période de «décadence» de l Empire romain, parfois datée de l an 284 à l an 476. Bas-côté : nef latérale d une église. Basilique (de type basilical) : se rapportant au plan original des basiliques romaines, avec nef centrale et deux ou quatre bas-côtés, pas de transept (Exemple : Trèves). Bénédictins : ordre de moines fondé par Saint Benoit de Nurcîe, fondateur de l abbaye du Mont Cassin. Rédigea une première règle vers 540. Codifiée ensuite par Saint Benoît d Aniane en 817. La sainte patronne des Bénédictines est Saint Scolastique, sœur de Saint Benoît de Nurcie. Byzantin : art développé dans l Empire romain d orient surtout sous le règne de l empereur Justinien ( ), art présent en occident par exemple à Ravenne (Italie) et à Venise (basilique Saint Marc).

2 C Cabochon : pierre précieuse ou semi-précieuse, polie (non taillée). Campanile : tour construite près d une église et destinée à recevoir les cloches. Canoniale : type d architecture d église comportant un transept avec une fonction liturgique. Les stalles s y trouvent (et non dans le chœur). Dans les églises paroissiales, les transepts n apparaissent qu à partir du 16e siècle et n ont pas de fonction liturgique. Castrale : chapelle intérieure au château, réservée aux châtelains. Cathédrale : église épiscopale (au siège d un évêché). Champlevé : émaux coulés dans des alvéoles. Chapiteau : partie d une colonne au point de jonction avec la charge qu elle doit supporter. Charles-Quint : prince des Pays-Bas, né à Gand en 1500, empereur germanique séjournant fréquemment en nos régions, mort en 1558 en Espagne. Châsse : coffre où l on garde les reliques d un saint. Cisterciens : ordre de moines bénédictins réformés dans un sens de l observation plus stricte de la règle initiale, au départ de l abbaye de Citeaux (fondée en 1098). Personnage central Bernard de Clairvaux. Classique : style en rapport avec l Antiquité (grecque et romaine). Colombage : construction en charpente de bois dont les vides sont remplis d un mélange de terre argileuse et de paille ou de foin (torchis) ou de maçonnerie légère. Contrefort : massif de maçonnerie (extérieur) contrebalançant la poussée des voûtes (de l intérieur vers l extérieur) sur un mur. Ou pilier massif en saillie. Corbeau : support de pierre ou de bois formant saillie et recevant le poids d une tablette de corniche, ou de la retombée d un arc de la voûte, ou d une poutre maîtresse Souvent mouluré ou sculpté. Notions voisines : «cul-de-lampe» et «console». Corinthien : type de l architecture monumentale des Grecs anciens se caractérisant notamment par une décoration sophistiquée des chapiteaux des colonnes. Voir Ionique et Dorique. Crypte : grotte ou un espace maçonné sous le sol destiné à l origine à cacher aux yeux des profanes les tombeaux des martyrs, ensuite des saints. Cul-de-four : demi coupole voûtée dans une abside. Culée : massif de maçonnerie couronnant un contrefort pour contenir la poussée d un arc-boutant. D Déambulatoire : galerie permettant de faire le tour du chœur, par exemple dans une église de pèlerinage, sans déranger les offices (Exemple : Walcourt). Dewez (Laurent-Benoît) : architecte de l abbaye d Orval de 1579, de l église Saint-Guibert et de l abbaye de Gembloux (actuellement Faculté agronomique), de la collégiale Sainte-Begge à Andenne../..

3 ../.. Dîme : fraction variable de la récolte prélevée par l Eglise - grange aux dîmes : endroit où ces denrées sont stockées. Dorique : type de base de l architecture monumentale des Grecs anciens. Décoration de chapiteau de colonne généralement très simple. Voir Ionique et Corinthien. Doubleaux : arcs transversaux destinés à consolider la voûte. E Encorbellement : construction en saillie sur un mur, soutenue par des crochets. F Fenêtre géminée : deux fenêtres côte à côte. Fonts baptismaux : contient l eau qui servira au baptême des nouveaux chrétiens. Les quatre têtes renvoient aux quatre points cardinaux, symbolisant toutes les nations à évangéliser et à baptiser. Franciscain : en rapport avec l ordre des Frères mineurs, issu de la communauté fondée par saint François d Assise en Fronton : couronnement d un édifice surplombant la façade. Fût : partie d une colonne comprise entre la base et le chapiteau (voir ce mot). G Galbe : pignon décoratif, souvent ajouré, très pointu, par exemple au-dessus d un portail. Gothique : style architectural en vigueur du 13e s. au milieu du 16e s. ; il apporte plus de lumière et recherche une élévation vers Dieu. H Hourd : charpente en encorbellement au-dessus d une muraille (château-fort). I Imposte : bande de pierre en saillie au sommet d un pilier. Ionique : type intermédiaire de l architecture monumentale des Grecs anciens. Se caractérise par une décoration de chapiteau de colonne avec des volutes (enroulements en spirale). Voir Dorique et Corinthien.

4 J Jardins à la française : jardins très structurés, comme par exemple à Versailles (créateur : Le Nôtre). Jubé : tire son nom du premier mot de tout office latin «Jube Domine Benedicere» Daigne le Seigneur bénir Au sens ancien, il s agit d une tribune transversale en forme de galerie, élevée (généralement en maçonnerie) entre la nef et le chœur. Il en subsiste peu. Exemple : Basilique de Walcourt. Dans un sens plus récent c est toujours une tribune, placée plutôt au fond de l église, en maçonnerie ou en bois, où les chantres se regroupent autour des orgues pour animer les offices. Actuellement les chorales paroissiales se tiennent plutôt près du chœur. K L Lancette : Arc brisé surhaussé, ressemblant à un fer de lance (surtout dans "à lancette") (Maredsous) Lapidaire : se dit d un musée présentant surtout des objets en pierre. Lésène ou bande lombarde : bande verticale en saillie, appliquée contre un mur extérieur, se terminant par de petites arcatures : emploi fréquent pour les chevets des églises romanes. Linteau : traverse horizontale de bois ou de pierre posée sur la partie supérieure d une ouverture. Loggia : galerie d arcades ou pièce non close qui se trouve à un étage supérieur mais, contrairement au balcon, n est pas en saillie (voir ce mot). Londot (Louis-Marie) : ( ) artiste créateur de vitraux, chemins de croix pour de nombreuses églises des provinces de Namur et Luxembourg. Lutrin : pupitre d où est proclamée la parole de Dieu. M Marcheurs : très ancienne, la coutume de faire participer un groupe de soldats en armes dans les processions (pour maintenir l ordre, pour éviter le vol des reliques) s est beaucoup développée dès la fin du premier empire (français) dans toute l Entre-Sambre-et-Meuse. Mandorle : ovale dans lequel s inscrit le Christ en majesté, en peinture, en sculpture Meneaux : montants en bois ou en pierre subdivisant verticalement une fenêtre, une baie, une verrière. Mérovingiens : dynastie du royaume des Francs fondée par Mérovée et dont le plus illustre représentant fut Clovis. Dura environ de l an 450 à l an 750. Miséricorde : appui ménagé sous le siège de la stalle, permettant au moine fatigué de s appuyer en paraissant être debout. Ces miséricordes sont parfois ornées de gravures humoristiques. Mononef : église à une seule nef (pas de bas-côtés). Moellons : pierre tendre non entièrement dégrossie et plutôt de petite taille (s oppose à pierre de taille).

5 N Narthex : porche ou portique élevé à l avant de la nef, sorte de salle d attente avant l entrée dans l église (Exemple : Floreffe). Nef centrale : partie de l église située entre l entrée et le chœur (ou le transept), et dont l ensemble des voûtes peut ressembler à un bateau à l envers ; les petites nefs = les bas-côtés. Néo-classique : style caractérisé par un retour à l Antiquité (grecque et romaine) - 19e siècle. Symbolise un équilibre entre foi et raison. Néo-gothique : style du 19e s., caractérisé par un retour à des valeurs sûres (dans ce cas celles du 12e au 16e s.) en réaction aux incertitudes et difficultés de la période. Néo-gothique : (définition de Maredsous) A la fin du 18e siècle, le romantisme porte un regard neuf sur le style gothique tant décrié à la Renaissance et à l'époque classique. Au départ de l'angleterre, le mouvement va se propager sur le continent, soutenu par une abondante littérature et présenté comme porteur de vertus chrétiennes et de valeurs nationalistes. ( ) On construira donc en gothique en plein coeur du XIXe siècle, encouragé en cela par l'oeuvre d'architectes célèbres dont Eugène Viollet-le-duc, Augustus Welby, Northmore Pugin et Jean-Baptiste Béthune. O Occidental : vers l ouest. Oriental : vers l est. Ottonien : en rapport avec les usages architecturaux du temps de l empereur Otton. Période : 10e et 11e siècles. Exemple : Sclayn (ottonien mosan). Ostensoir : pièce d orfèvrerie destinée à exposer l hostie consacrée à l adoration des fidèles. Souvent en forme de soleil rayonnant. P Pans coupés : en rapport avec le plan du chœur ; au lieu d un arrondi, le mur du fond du chœur est divisé en trois morceaux, généralement chacun avec sa fenêtre, au moins à l origine. En usage au 16e s. (Exemples : Franière, Tongrinne). Perron : plate-forme de pierre où se tient le châtelain pour recevoir ses invités ; on y accède par un escalier d honneur. Pilastres : si les colonnes sont rondes, les pilastres sont carrés. Pinacle : faîte d un édifice ou couronnement d un contrefort, qui par son poids a une fonction de stabilisation. Plafond à caissons : plafond plat divisé en plusieurs espaces de forme géométrique (carré, losange, cercle) séparés parfois par de fortes moulurations (Crupet) ou de simples joints (Foy-Notre-Dame) Les caissons sont très souvent décorés de peintures ou de stucs. Polychrome : pluralité des couleurs. Se dit d une statue peinte de plusieurs couleurs comme c était par exemple le cas au Moyen Âge pour les statues en pierre. Prémontrés : ordre de chanoines fondé par Saint Norbert vers 1120.

6 Q R Récollets : religieux franciscains réformés. Régence : style du début du 18e s., caractérisé par une certaine ostentation du luxe. Renaissance : style ayant commencé en Italie (Michel-Ange, Léonard de Vinci ) à la fin des années 1400, adopté (et adapté) chez nous un siècle plus tard. Appelé «renaissant» par rapport à un soi-disant obscurantisme du Moyen Age. Retable : décor peint ou sculpté placé derrière l autel (derrière la table), assez souvent derrière un autel latéral. Roman : style architectural (11e - 13e siècles) symbolisant par son équilibre et sa stabilité les caractéristiques de la foi de l époque. L expression Roman a été «inventée» au début du 19e siècle pour souligner la continuité entre l art romain et celui du 11e siècle. S Saint Bernard : fondateur des Cisterciens, ordre de moines bénédictins réformés dans un sens de l observation plus stricte de la règle initiale (11e siècle). Sainte Gertrude : fondatrice du couvent qui est à l origine de la ville de Nivelles. Sainte Begge (Andenne) est sa sœur. Sainte Julienne de Cornillon : fondatrice de la Fête-Dieu. Sainte patronne de la paroisse de Salzinnes (Namur). Saillie : partie ressortant d un mur. Sedes sapientiae : (fauteuil de la sagesse) statue représentant une Vierge à l enfant, assise (on dit aussi «en majesté») avec l enfant-jésus sur les genoux. Elle présente son fils aux fidèles. En usage à la période romane. La mère offre son fils au monde et passe elle-même au second plan ; cette statue n est pas destinée à soutenir une dévotion particulière à la Vierge. Exemple : La Vierge de Cens au Musée diocésain de Namur. Stalles : rangées de sièges en bois, avec accoudoirs, habituellement placées des deux côtés du chœur de l église et réservés aux religieux d un monastère ou aux chanoines de la cathédrale La tablette servant à s asseoir est montée sur charnières ou pivots. Stigmates : marques saignantes des 5 plaies du Christ sur les mains, les pieds et le côté d un chrétien. Exemple : saint François d Assise. Stuc : composition à base de poussière de marbre, avec colle et plâtre, qui une fois poli, imite le marbre.

7 T Tabernacle : ce mot vient de la traduction latine du terme «Tente du témoignage» : le sanctuaire portatif du désert, contenant l arche d alliance, est considéré comme la demeure de Dieu, parmi son peuple. (cf. X. Léon- Dufour). Quand les chrétiens gardèrent, après la célébration de l eucharistie, une réserve pour les besoins de la communauté et pour le viatique porté aux mourants comme nourriture pour «dernier voyage», on utilisa le mot «tabernacle» pour désigner la niche où l on déposait cette réserve eucharistique. Tailloir : partie supérieure d un chapiteau qui reçoit la retombée des voûtes ou des arcs. Théothèque : endroit où l on conserve Dieu (le Saint Sacrement) ; en usage entre la moitié du 14e s. et le 16e s. (période gothique) ; permet aux fidèles de voir à travers une grille les vases contenant le Saint-Sacrement. Toiture à croupettes : toiture qui aurait pu être à deux pans, mais qui est recoupée à ses deux petits côtés pour former deux faces supplémentaire, de forme triangulaire, qui ne concernent toutefois que la partie supérieure des côtés. Translation : déplacement officiel de la dépouille mortelle de la personne reconnue comme sainte vers une sépulture définitive. Transept : espacé situé entre la nef centrale au chœur, s élargissant à gauche et à droite pour dessiner les bras transversaux d une croix latine (celle que nous connaissons le mieux) ; le chœur représente la tête du Christ. Trappe (La) : les trappistes sont des cisterciens dont l ordre a été réformé en 1661 dans le sens d une plus grande discipline. Triforium : galerie ménagée dans la nef centrale d une église entre les grandes arcades et les fenêtres hautes, galerie aveugle ou de passage. Triskel : ou triskèle, motif décoratif typiquement celte, représentant 3 jambes pliées stylisées, rayonnant autour du centre de la figure. Trumeau : pilier central d un portail, supportant le linteau de celui-ci. Tryptique : peinture religieuse en trois parties, permettant de la replier pour la protéger ou pour ne la montrer qu à certaines occasions. Tympan : espace sculpté au-dessus du portail d entrée, entre le linteau et les voussures de l arcade. U

8 V Vauban : Sébastien Le Preste de Vauban, architecte militaire, commissaire aux fortifications de Louis XIV. Vaisseau : autre nom de la nef (voir ce mot) centrale. Voussure : arcs concentriques formant l arcade d un portail. Voûte en berceau : construction en maçonnerie couvrant un espace bâti et s appuyant sur des murs et des piliers, et dessinant une demi-circonférence ou un arc de cercle (ou deux ou plusieurs arcs de cercle). Voûte d arêtes : deux voûtes en berceau (voir ce mot) aux arêtes saillantes se croisant et exerçant une poussée sur les quatre extrémités de la travée. W X Y Z Sources : M. Jacques Jeanmart ; «L essentiel de l architecture» (Ed. Lanoo) ; «Dictionnaire raisonné» de Eugène Viollet-le-Duc ; glossaire de l Abbaye de Maredsous ; «Le Moyen Age» par Christian Papeians. Dernière mise à jour : mai 2012 Production : cette fiche est réalisée par A.C.T. Namur - Luxembourg, responsable M. Jean Gengler, rue de l Evêché, 1, 5000 Namur ; contacts pour renseignements supplémentaires à adam.act@skynet.be. Elle fait partie d un ensemble de fiches en rapport avec l animation et la mise en valeur du patrimoine religieux. L A.C.T. Namur - Luxembourg est membre de l A.C.T. interdiocésaine francophone, A.C.T. ASBL, M. Jacques Riga, Av. Reine Astrid, 38/ SPA. Edition : Evêché de Namur.