NOTRE PLANETE LA FONTE DES GLACES UNE QUESTION BRÛLANTE. Le changement climatique et la cryosphère

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1 NOTRE PLANETE Revue du Programme des Nations Unies pour l environnement - Mai 2007 LA FONTE DES GLACES UNE QUESTION BRÛLANTE Le changement climatique et la cryosphère NOTRE PLANETE LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET LA CRYOSPHERE

2 NOTRE PLANETE Notre Planète, la revue du Programme des Nations Unies pour l environnement (PNUE) PO Box Nairobi (Kenya) Tél: (254 20) Fax: (254 20) Mél: uneppub@unep.org Les numéros de Notre Planéte peuvent être consultés sur le site du PNUE ISSN Directeur de Publication: Eric Falt Rédacteur: Geoffrey Lean Coordinateurs: Naomi Poulton, David Simpson Collaborateur Spécial: Nick Nuttall Responsable Marketing: Manyahleshal Kebede Graphisme: Amina Darani Production: Division de la communication et de l information du PNUE Impression: Naturaprint Distribution: SMI Books Les articles figurant dans cette revue ne reflètent pas nécessairement les opinions ou les politiques du PNUE ou des rédacteurs; ils ne constituent pas non plus un compte rendu officiel. Les appellations employées dans la présente publication et la présentation des données qui y figurent n impliquent de la part du PNUE aucune prise de position quant au statut juridique des pays, territoires, ou zones ou de leurs autorités, ni quant au tracé de leurs frontiéres ou limites. * Dollars ($) s entend des dollars des Etats-Unis. et aussi page 3 page 4 page 8 page 9 page 24 page 25 page 26 réflexions people verbatim et chiffres livres prix et événements www produits 2 NOTRE PLANETE LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET LA CRYOSPHERE Helen Bjørnøy, Ministre de l environnement de Norvège... Roberto Dobles, Ministre de l environnement et de l énergie du Costa Rica et Président du Conseil d administration du PNUE et du Forum ministériel mondial pour l environnement... programme d action - page 9 Yvo de Boer, Secrétaire exécutif de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques... Sheila Watt-Cloutier, PNUE Champion de la Terre 2005 pour l Amérique du Nord et Présidente internationale de la Conférence circumpolaire des Inuits Qin Dahe, Coprésident, Groupe de travail 1 du Groupe d experts intergouvernemental sur l évolution du climat et, jusqu en avril 2007, Directeur de l Administration météorologique chinoise... Susana Bischoff, Graciela Canziani et Patricia Centurión, expliquent quelle est l importance de l eau des glaciers et de la fonte des neiges en Amérique latine et suggèrent comment s adapter à sa disparition. neige, glace et vie - page 18 Basanta Shrestha, Chef de la Division du système d Informations sur les ressources naturelles et les montagnes du Centre international de mise en valeur intégrée des montagnes... Linda Fisher, Vice-Présidente et Responsable des questions de viabilité chez Dupont...Responsable des questions de durabilité chez Dupont... l action, ça marche - page 22 Peter Garrett, rock star, promoteur de campagnes et politicien......lance un appel pour que les hommes politiques, les entreprises et le grand public se mobilisent pour lutter contre les changements climatiques. une planète différente - page 7...décrit de nouvelles solutions à un problème qui prend de l importance et explique comment son pays se propose d arriver à une production de carbone zéro....demande aux dirigeants politiques de relancer les négociations internationales et de préserver les glaciers du monde. nouvelle dynamique - page 12...estime que les effets des changements climatiques sur l Arctique et ses populations devraient être considérés comme une question de droits humains. une question de droits humains - page 14...examine le défi auquel est confrontée la nation à l évolution la plus rapide du monde. chine : changements climatiques et développement - page 16...décrit la régression rapide des glaciers de l Himalaya et demande que des mesures soient prises d urgence pour faire face aux dangers qui en découlent. tsunamis de montagne - page 20...plaide en faveur d une approche coordonnée au niveau mondial pour réduire les émissions de gaz à effet de serre....décrit les changements climatiques comme une occasion qui se présente une seule fois dans une génération. bande sonore verte - page 27

3 réflexions par Achim Steiner, Secrétaire général adjoint des Nations Unies et Directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l environnement Le monde s apprête peut-être à dire «merci et bonne nuit» à l ampoule électrique à incandescence, près de 130 ans après son invention par Thomas Edison. L Australie a annoncé son interdiction; Cuba, le Venezuela et l Union européenne figurent parmi les pays engagés dans la même direction. Cette disparition mérite d être célébrée car les milliards d ampoules à travers le monde peu efficaces puisque 5 % seulement de l énergie consommée est transformée en lumière entraînent des émissions massives de dioxyde de carbone. Certes, pour lutter contre le changement climatique il faut que les gouvernements adoptent des réglementations fixant des objectifs de réduction des émissions et encouragent des formes plus durables de production et de consommation énergétiques. Mais une partie de la solution se trouve également au coin de la rue, dans la boutique ou au supermarché le plus proche, pas seulement dans les salles de conférences internationales. Ce message le pouvoir d action appartient aussi bien aux consommateurs qu aux ministres et chefs d Etat est mis en avant par la Journée mondiale de l environnement, lancée cette année par le Gouvernement norvégien dans la ville arctique de Tromsø. L élimination des lampes gaspilleuses d énergie n est que l une des nombreuses actions possibles. Par exemple, un rapport publié par l Initiative Construction durable du PNUE montre que même selon certaines estimations prudentes, les émissions de CO2 des bâtiments à travers le monde pourraient être réduites de 1,8 milliard de tonnes par an moyennant une combinaison judicieuse de règlements gouvernementaux, une plus large utilisation des technologies économes en énergie et des changements de comportement. Une politique d efficience énergétique plus vigoureuse pourrait entraîner une diminution de plus de 2 milliards de tonnes près de trois fois la réduction totale prévue par le Protocole de Kyoto. Comme le montrent clairement les derniers rapports du Groupe d experts intergouvernemental sur l évolution du climat (GIEC), le changement climatique représente un énorme défi social, environnemental et économique. Les régions polaires auxquelles la Journée mondiale de l environnement 2007 portera une grande attention y sont particulièrement vunérables. Dans l Arctique, la fonte généralisée des glaces, les dégâts causés aux bâtiments et infrastructures par les affaissements de terrain suite au dégel de leur permafrost, l érosion côtière et la perte des moyens de subsistance traditionnels risquent fort de s amplifier si l on ne réduit pas de manière décisive les émissions de gaz à effet de serre. L aspect positif est que le combat contre le changement climatique donne également aux pays développés une bonne occasion de tenir les nombreuses promesses qu ils ont faites aux pays en développement en matière de financement et de développement et offre de nouvelles parades possibles aux problèmes environnementaux de grande ampleur comme la pollution de l air ou la déforestation. En effet, si nous voulons éviter une modification dangereuse du climat et assurer la stabilité de l Antarctique et de l Arctique, sans parler du reste du monde, il nous faut rassembler nos réflexions et envisager toutes les solutions de l économie d énergie au développement d approvisionnements en énergie plus efficaces et moins polluants en passant par une gestion plus durable des terres et de la végétation. Nous avons absolument besoin d un régime mondial capable de produire, à l expiration du Protocole de Kyoto en 2012, une stratégie de réduction des émissions à la fois juste, équitable et efficace. Les pays industrialisés doivent être les premiers à agir et se montrer les plus audacieux. On peut se féliciter que l Union européenne se soit fixé comme objectif de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 20 % d ici Il est temps que d autres relèvent le gant. Le reste du monde industrialisé ne peut plus justifier son inaction en invoquant un simple mythe : la réticence des pays émergents à contribuer aux efforts de réduction des rejets de CO2. Le Brésil, par exemple, devrait réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 14 % d ici 2020; si une aide lui est fournie, cette diminution pourrait atteindre près de 30 %. Le scénario est identique en Chine et dans certains secteurs de l économie indienne, notamment celui du transport. A plus long terme, il faudra atteindre des réductions de 60 à 80 % pour pouvoir stabiliser complètement l atmosphère. Des nouvelles technologies seront nécessaires : la mise en place d un régime post-kyoto vigoureux sera sans aucun doute source d inventions. Mais on peut déjà faire beaucoup pour sauver les calottes glacières des pôles, et le reste de la planète, avec quelques euros ou dollars, en utilisant des technologies déjà disponibles dans le commerce. L Agence internationale de l énergie estime qu un passage total aux ampoules fluorescentes compactes à l échelle mondiale permettrait de réaliser des économies de C02 de l ordre de 470 millions de tonnes en 2010 plus de la moitié des réductions prévues par le Protocole de Kyoto. L heure est venue de confiner l ampoule à incandescence aux livres d histoire. Nous pourrons alors peut-être commencer à reléguer à ces mêmes pages la dramatique fonte des glaces polaires et les changements climatiques menaçants. Le PNUE encourage les pratiques respectueuses de l environnement au niveau mondial et dans ses propres activités. Cette revue est imprimée sur du papier 100 % recyclé, en utilisant des encres d origine végétale et d autres pratiques respectueuses de l environnement. Notre politique de distribution a pour objectif de réduire l empreinte carbone du PNUE. Photo de couverture John Wilkes Studio/Corbis. La fonte des glaces est le sujet brûlant du présent numéro de Notre Planète. Le thème de la Journée mondiale de l environnement pour 2007 souligne l importance des environnements froids du monde, depuis les pôles glaciaires jusqu aux sommets tropicaux enneigés d Afrique et d Amérique du Sud en passant par les glaciers himalayens situés sur le toit du monde qui, par leur fonte, alimentent en eau une région où vit près de la moitié de la population mondiale. La fonte des neiges et des glaces de ces lieux d importance vitale fait aussi disparaître tout espoir d échapper aux conséquences désastreuses de changements climatiques impossibles à maîtriser. 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4 people OKOMBI SALISSA a été nommé Ministre du tourisme et de l environnement de la République du Congo, ce qui en fait également le nouveau Président de la Conférence ministérielle africaine sur l environnement (CMAE). En qualité de président de cette United Nations Secretary-General BAN Le Secrétaire général des Nations Unies, BAN KI-MOON, qui a fait de cette question l une de ses priorités principales, a nommé trois Représentants spéciaux pour les changements climatiques. Tous trois sont des personnalités éminentes dans les affaires internationales concernant l environnement. L ex-premier Ministre de Norvège, GRO HARLEM BRUNDTLAND, est l ancienne JUANITA CASTAÑO a pris le poste de Chef du Bureau du PNUE à New York. Mme Castaño apporte au PNUE sa grande compétence dans le domaine des relations internationales car elle a été Ministre plénipotentiaire et extraordinaire de la Mission permanente de Colombie auprès des Nations Unies de 1989 à Parmi ses nombreuses responsabilités de l époque, elle avait été chef du Groupe des 77 pendant les négociations sur la restructuration du Fonds pour l environnement mondial. Mme Castaño a occupé ensuite plusieurs HALIFA DRAMMEH a été nommé Conseiller spécial du PNUE pour les affaires africaines Hubert Boesl/dpa/Corbis Conférence, il dirigera le processus de mise en oeuvre du plan d action concernant l initiative en faveur de l environnement du Nouveau partenariat pour le développement de l Afrique (NEPAD). OPRAH WINFREY, peut-être la célébrité la plus influente d Amérique, a organisé son propre spectacle écolo en l honneur de la Journée de la Terre, le 22 avril, en donnant des conseils sur la façon dont les familles des simples citoyens peuvent Présidente de la Commission mondiale de l environnement et du développement; elle est connue surtout pour avoir développé l idée politique générale de développement durable et pour avoir publié, il y a deux décennies, le rapport mémorable intitulé «Notre avenir à tous». Le Président RICARDO fonctions importantes aux niveaux régional et national, notamment celle de Vice-Ministre des affaires étrangères en En 2004, Mme Castaño a été nommée membre du Conseil consultatif du Secrétaire général des Nations Unies pour l eau et l assainissement. Pendant plus de 50 ans, SWAMI SUNDARANAND, un saint homme de 79 au Cabinet du Directeur exécutif afin de renforcer la présence du PNUE en Afrique et de la rendre plus efficace. Le PNUE aidera à stimuler encore les processus panafricains pertinents tels que l Union africaine et sa commission, la Conférence ministérielle africaine sur l environnement (CMAE) et le Conseil des Ministres africains pour l eau, afin de promouvoir la coopération régionale dans le domaine de l environnement, notamment le Nouveau partenariat pour le développement de l Afrique (NEPAD). M. Drammeh a occupé plusieurs postes importants au PNUE au cours des années, notamment ceux de Directeur du Groupe sur la gestion de l environnement et de Directeur adjoint (Division de l élaboration des politiques et du droit). Avant d entrer au service de l Organisation des Nations Unies, il était cadre supérieur du Ministère des ressources naturelles du Gouvernement de la Gambie. Représenté par MARGARET BECKETT, Secrétaire d Etat aux affaires étrangères, le Royaume-Uni qui, en avril, a pris la présidence du Conseil de sécurité composé réduire leur empreinte sur l environnement et commencer à faire changer les choses dans le monde. Oprah a organisé un débat sur le réchauffement global avec Leonardo DiCaprio, acteur et meneur de campagne en faveur de l environnement, et Michael Oppenheimer, autorité mondialement connue en matière de changements climatiques. Au cours de ce débat, ils ont abordé différents problèmes tels que les conséquences de la dépendance des combustibles fossiles, la contribution des décharges à la production de gaz à effet de serre et la nécessité de mesures politiques fortes. Ils ont également visité «le modèle dernier cri de maison familiale verte». Cette question occupe une place de choix sur le site web d Oprah, notamment avec un article intitulé «Réchauffement de la planète 101» qui donne un aperçu général très clair des changements climatiques et de ce que chacun peut faire pour éviter qu ils deviennent impossibles à maîtriser. LAGOS ESCOBAR du Chili a créé la Fondation pour la démocratie et le développement, tandis que HAN SEUNG-SOO, ancien Président de l Assemblée générale, est actuellement à la tête du Forum coréen de l eau qui s occupe de la gestion durable des ressources en eau en Asie. ans, le «Sadhu qui fait clic», a pris plus de photos du glacier de Gangotri en voie de régression dans la chaîne indienne de l Himalaya. Il parcourt maintenant l Inde pour sensibiliser les populations au risque de disparition rapide du Gangotri. «En 1949, lorsque j ai vu le glacier pour la première fois, j ai eu l impression que j étais lavé de tous mes péchés et que je renaissais véritablement», dit le swami. «Mais maintenant, il est impossible de faire la même expérience». Le Gangotri recule de plus de 30 mètres par an. Les glaciers himalayens reculent peut-être plus rapidement que dans toute autre partie du monde, compromettant ainsi la sécurité hydrique future de près de la moitié de la population mondiale. de 15 nations, a lancé le premier débat que le Conseil ait jamais eu sur l influence des changements climatiques sur la sécurité. Cette réunion d une journée avait pour objectif d examiner la relation entre énergie, sécurité et climat; plus de 50 délégations représentant les Etats insulaires menacés et les pays industrialisés responsables des émissions de gaz à effet de serre, ont pris part au débat. 4 NOTRE PLANETE LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET LA CRYOSPHERE

5 un grand défi Message du roi de Norvège Sa Majesté Harald V La Norvège est extrêmement honorée d avoir été choisie par le Programme des Nations Unies pour l environnement pour accueillir les célébrations internationales de la Journée mondiale de l environnement Cet événement annuel est une reconnaissance importante de l interdépendance actuelle du monde et de la responsabilité que nous partageons tous d assurer le bien-être de l humanité, aujourd hui et demain. En tant que nation polaire, la Norvège espère que le thème officiel de la Journée mondiale de l environnement 2007 La fonte des glaces : une question brûlante? inspirera de multiples activités et événements dans le monde. Le réchauffement planétaire dû à l homme, dont la fonte des glaces est une illustration, est l un des problèmes les plus graves auquel le monde doit aujourd hui faire face. La calotte glaciaire arctique diminue rapidement. La science nous met en garde : la fonte des glaciers des régions polaires provoquera une sérieuse élévation du niveau de la mer. Toute perturbation des régions polaires modifiera leur rôle crucial dans la régulation du climat terrestre, les cycles des océans et la fonction vitale des espèces migratrices. C est fort à propos que 2007 marque également le début de l Année polaire internationale qui verra des efforts coordonnés à l échelle internationale pour promouvoir la recherche polaire. La glace est en train de fondre dans toutes les régions du monde. La fonte des glaciers de montagne en Afrique, en Asie, en Amérique et en Europe aura des répercussions sur les ressources en eau douce, avec les conséquences que l on imagine pour la production alimentaire et la santé de l humanité. Le changement climatique et la dégradation de l environnement commandent la solidarité avec ceux qui sont particulièrement vulnérables à leurs effets. Le changement climatique se traduira différemment selon les populations. Il pourra signifier la famine pour le paysan africain confronté à la sécheresse. Ou la nécessité d immigrer pour l insulaire confronté à l élévation du niveau de la mer et aux tempêtes répétées. Ou encore la perte de la culture et des modes de vie traditionnels pour les peuples autochtones, notamment dans la région arctique où les produits chimiques toxiques en provenance d autres régions sont une menace de plus pour la vie et la santé. La Norvège forme le vœu que les activités de la Journée mondiale de l environnement soient nombreuses et variées, à l image des mesures qui doivent être prises pour inverser l évolution actuelle de l environnement. La Journée mondiale de l environnement doit être créative et tournée vers l avenir, chercher les solutions possibles, instaurer de nouveaux partenariats et de nouvelles alliances à tous les niveaux : dans chaque foyer, au travail et au sein des communautés locales. La Norvège espère que la Journée mondiale de l environnement et les célébrations qui se dérouleront un peu partout donneront une nouvelle impulsion aux efforts mondiaux pour résoudre les problèmes mondiaux d environnement dans le but d assurer le bien-être de l humanité et notre avenir commun. Je vous souhaite bonne chance pour les célébrations de la Journée mondiale de l environnement Catherine Cunnigham NOTRE PLANETE LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET LA CRYOSPHERE 5

6 Duncan Walker/istockphoto pour une 6 NOTRE PLANETE LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET LA CRYOSPHERE

7 planète différente par Helen Bjørnøy C est un grand honneur pour le Gouvernement norvégien d accueillir les célébrations internationales de la Journée mondiale de l environnement 2007 autour du sujet «brûlant» de la fonte des glaces. La glace joue un rôle critique par son influence sur l environnement de la planète. Elle renvoie une partie de la chaleur du soleil dans l espace, ce qui refroidit la planète. Elle renferme une grande partie des ressources en eau douce du monde et constitue une part vitale des écosystèmes qui soutiennent la vie de l homme et celle des espèces sauvages. La couverture de glace de la Terre est en train de se modifier considérablement. Sa diminution est un signe manifeste du réchauffement planétaire. Partout dans le monde, la fonte des glaces s est accélérée dans les années 1990, années qui ont aussi été les plus chaudes jamais enregistrées. La glace fond sur la mer, sur la terre et dans le sol, avec l amenuisement des glaciers de montagne et le dégel du permafrost. La fonte de la glace ne se limite pas aux régions polaires où elle se produit à un rythme effarant. Le phénomène est observé dans toutes les régions. Nous espérons que la Journée mondiale de l environnement s intéressera à tous les effets que le changement climatique et la fonte des glaces ont sur la vie des populations du monde entier, qu il s agisse de l élévation du niveau de la mer, de l érosion des sols, de la sécheresse, des inondations, des tempêtes ou des autres menaces pesant sur les moyens de subsistance et les modes de vie. Nous ne devons pas oublier qu un environnement sain et stable, doublé d une riche base de ressources naturelles, est essentiel pour le bien-être, le développement et la sécurité de l humanité. Nous devons unir nos forces pour faire passer le message qu il s agit d une cause importante qui mérite d être défendue et pour laquelle il faut se battre, tant au niveau de la communauté internationale qu au niveau individuel. Nous nous le devons à nous-mêmes et aux générations futures. En tant que nation polaire, la Norvège est parfaitement consciente de la vulnérabilité de l Arctique et de son rôle majeur dans le système climatique mondial. L Arctique, qui est une région fragile, est l ultime dépotoir des produits chimiques toxiques persistants qui sont partout une menace pour la santé et la nature ; les produits chimiques toxiques sont à ce titre une autre priorité mondiale. Les régions polaires ont également une importance pour le monde entier en tant que lieu de reproduction des poissons et des espèces migratrices. Il est urgent de prendre des mesures. Nous devons inverser la tendance au réchauffement d ici une ou deux décennies. Faute de quoi, nous assisterons à des bouleversements qui rendront la Terre méconnaissable. Un réchauffement de 1ºC supplémentaire constitue un seuil critique. Pour rester en deçà de ce seuil, il faut diminuer de moitié les émissions de gaz à effet de serre d ici le milieu du siècle. Pour faire face aux défis mondiaux de l environnement, il faut une mobilisation non seulement des milieux politiques mais aussi des entreprises et de tout un chacun. Il n y a pas UNE réponse à trouver, mais de nombreuses réponses. La Norvège est par conséquent ravie d unir ses forces à celles du Programme des Nations Unies pour l environnement afin que la Journée mondiale de l environnement soit, partout dans le monde, l occasion d une vaste mobilisation et action en faveur de la vie sur Terre. NOTRE PLANETE LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET LA CRYOSPHERE 7

8 verbatim AFP/Gallo Images L espoir est né dans ce pays que le présent Congrès des Etats-Unis se lèvera à cette occasion et opposera des solutions porteuses de sens à cette crise. C est notre bataille des Thermopyles. Al Gore, ancien vice-président des Etats-Unis d Amérique, engagé dans les campagnes sur l évolution du climat Sur l île où je vis, on peut jeter une pierre d un bord à l autre. Nos craintes sur la montée du niveau de l océan sont très réelles. Notre Cabinet étudie la possibilité d acheter une terre dans un pays voisin pour le cas où nous deviendrions des réfugiés du changement climatique. Teleke Lauti, Ministre de l environnement (Tuvalu) A moins que quelqu un comme vous ne se donne un mal énorme, rien ne va s arranger. Rien. The Lorax, Seuss Un passager voyageant en avion est responsable en une heure des mêmes émissions de gaz à effet de serre qu un Bangladeshi ordinaire pendant toute une année. Beatrice Schell, Fédération européenne pour le transport et l environnement Nous ne pouvons pas laisser une consommation humaine sans frein décider du sort de la nature. C est notre sort, après tout. Tsetsegee Munkhbayar, Prix de l environnement Goldman 2007 (Mongolie) J ai escaladé cette montagne plus de fois ces 59 dernières années. J ai vu la glace diminuer de moitié pendant cette période. Mzee Emmanuel, guide de montagne, Kilimanjaro (Tanzanie) Le danger est que le réchauffement de la planète ne réussisse à s auto-entretenir, si ce n est déjà fait. La fusion des calottes arctique et antarctique diminue la proportion d énergie solaire renvoyée dans l espace, ce qui accroît encore la température. Le changement climatique pourrait ravager l Amazone et d autres forêts humides, et éliminer ainsi l un des principaux moyens par lequel l atmosphère est épurée de son dioxyde de carbone. L élévation de la température des océans pourrait déclencher la libération d énormes quantités de méthane, piégées sous forme d hydrates sur les fonds océaniques. Ces deux phénomènes augmenteraient l effet de serre, et par voie de conséquence le réchauffement planétaire. Nous devons inverser d urgence le réchauffement de la planète, s il en est encore temps. Stephen Hawking, physicien théoricien britannique, auteur de Une brève histoire du temps 2005 L année la plus chaude jamais enregistrée. Onze des années les plus chaudes des 125 dernières années se sont produites depuis Pourcentage de l augmentation des émissions mondiales de CO2depuis 1987 chiffres 6 Nombre de gaz à effet de serre couverts par le Protocole de Kyoto : dioxyde de carbone, méthane, oxyde nitreux, hexafluorure de soufre, hydrocarbures perfluorés (PFC) et hydrofluorocarbones (HFC) - CCNUCC Estimation en dollars des pertes économiques dues à des catastrophes de type météorologique telles que tempêtes tropicales et incendies de forêts en Quantité d électricité en mégawatts produite par des éoliennes en 2005 augmentation par rapport aux mégawatts produits en NOTRE PLANETE LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET LA CRYOSPHERE 5 Objectif total de réduction des émissions de gaz à effet de serre par les Parties au Protocole de Kyoto par rapport aux niveaux de 1990 pendant la période d engagement Pourcentage de la masse des glaciers d Europe perdue depuis Nombre supplémentaire de décès en Europe dus à la vague de chaleur de Nombre de mètres correspondant à l élévation du niveau de la mer si la couche de glace du Groenland fondait. Si toutes les glaces de l Antarctique fondaient, le niveau de la mer s élèverait de plus de 60 mètres Nombre supplémentaire de personnes qui risquent d être victimes de la faim d ici à 2020 si les changements climatiques se poursuivent au même rythme Groupe d experts intergouvernemental sur l évolution du climat Sauf indication contraire, toutes les données sont tirées des fiches d information du PNUE concernant les changements climatiques et les questions polaires pour la Journée mondiale de l environnement:

9 livres Perspectives mondiales pour les glaciers et la neige Le thème de la Journée mondiale de l environnement pour 2007, Fonte des glaces Un sujet brûlant?, reflète les liens étroits qui existent entre glaces, neige et changements climatiques. La publication Perspectives mondiales pour les glaciers et la neige donne une évaluation faisant autorité et actualisée de l état actuel de la cryosphère et de l importance globale des changements - aujourd hui et dans les années à venir. Cette publication est le deuxième rapport thématique d évaluation du PNUE de la série L Avenir de l environnement mondial et il a été rédigé par des spécialistes connus du monde entier. Tourisme durable dans les régions polaires Le tourisme est une activité qui se développe dans les régions polaires. Dans l Arctique, il représente déjà un élément important des économies du Nord. Dans l Antarctique, le nombre de touristes qui débarquent sur le continent antarctique continue à augmenter fortement. Nombreux sont ceux qui craignent que le tourisme favorise la dégradation de l environnement des régions polaires (en particulier dans l Antarctique) en soumettant la terre, la faune et la flore sauvages, l eau et autres éléments de première nécessité ainsi que les moyens de transport à des pressions supplémentaires. Cette publication explique quels sont les problèmes que pose le tourisme dans les régions polaires et elle propose aux différentes parties prenantes concernées toute une série de bonnes pratiques. Elle se fonde sur les 12 principes du développement durable du tourisme établis par le PNUE et l Organisation mondiale du tourisme des Nations Unies. Elle donne un résumé des tendances et des schémas du tourisme dans les régions polaires ainsi qu un programme politique fondé sur les conséquences qui en découlent. Ozzy Ozone : défenseur de notre planète Ozzy va au pôle Nord Ozzy Ozone et son ami Zoé arrivent au pôle Nord et Tilman l ours polaire leur sert de guide. Ils apprennent ce qui arrive au bouclier de protection de la Terre, la couche d ozone, et quelle est sa relation avec le réchauffement de la planète. Ils rencontrent aussi quelques scientifiques qui participent à l expédition à bord du Tara qui dérive dans la mer de glace de l Arctique pendant la durée de l Année polaire internationale w w w. u n e p. o r g / p u b l i c a t i o n s L économie des changements climatiques; L étude Stern Nicholas Stern (Cambridge University Press, 2007) Une analyse complète et accessible des aspects économiques des changements climatiques réalisée par le chef du Service économique du Gouvernement britannique et ancien économiste en chef à la Banque mondiale. Les sujets traités comprennent la nature des aspects économiques et scientifiques des changements climatiques, leur impact sur la croissance et le développement du Nord et du Sud, les aspects économiques de la réduction et de la stabilisation des émissions de gaz à effet de serre dans l atmosphère, les politiques d atténuation et d adaptation et les difficultés d une action internationale collective soutenue. Rêveries Arctiques Barry Lopez (Vintage Books USA, édition 2001) Encore l un des plus beaux livres jamais écrit au sujet de l Arctique - à la fois écosystème, terre des peuples autochtones qui y vivent et lieu empreint de beauté et de mystère. Pendant cinq ans, dans les années 1980, ayant sillonné la partie nord-américaine de l Arctique entre le Détroit de Davis à l est et le Détroit de Béring à l ouest, Barry Lopez, auteur et lauréat d un prix, a accompagné des biologistes, des géologues, des archéologues et des chasseurs inuits alors qu il étudiait l histoire, la faune et la flore sauvages, les traditions et l avenir de cette région. Inondations Extrêmes: Une histoire de changement climatique Robert Doe. (Sutton Publishing, 2006). L éditeur en chef du Journal international de météorologie, luimême expert dans le domaine de la recherche sur les tempêtes et les inondations, décrit le phénomène toujours plus répandu des «inondations extrêmes» et ouvre des perspectives sur la façon dont l eau, comme les changements climatiques, devient le plus grand ennemi de l humanité Equité dans l adaptation aux changements climatiques Edité par W. Neil Adger, Jouni Paavloa, Saleemul Huq et M.J.Mace (The MIT Press, 2006). Des spécialistes en sciences politiques, économie, droit, géographie humaine et sciences du climat évaluent des questions de justice sociale dans l adaptation aux changements climatiques, en examinant les défis que lance la nécessité de veiller à ce que les réactions politiques n imposent pas un fardeau injuste à des populations déjà vulnérables. L ouvrage décrit les bases philosophiques des différents types de justice, les inégalités actuelles et les charges futures par rapport aux changements climatiques et les applique à des exemples d adaptation au Bangladesh, en Tanzanie, au Botswana, en Namibie et en Hongrie. De Kyoto à la mairie : Faire en sorte que les politiques internationales et nationales en matière de changements climatiques soient applicables au niveau local Edité par Lennart J Lundqvist et Anders Biel (Earthscan 2007) La mise en oeuvre des accords internationaux et des politiques nationales dans le domaine des changements climatiques est souvent compromise par différents obstacles aux niveaux sous-national, local et peut-être plus important encore individuel. Cet ouvrage étudie ces obstacles, en partant des recherches originales de la Suède, chef de file mondial pour des solutions environnementales efficaces. Les problèmes étudiés sont notamment les structures de gouvernance, les relations entre «experts» et grand public, les politiques possibles, les mesures fiscales, les perceptions des notions «équité» et intérêt personnel et l importance des valeurs environnementales. Neige silencieuse Marla Cone (Grove/Atlantic, édition 2006) Considéré traditionnellement comme le dernier grand territoire préservé de la Terre, l Arctique est en réalité le foyer de certains des peuples et des animaux les plus contaminés de la planète. Marla Cone a traversé l Arctique, du Groenland jusqu aux îles Aléoutiennes, pour découvrir pourquoi cette région est toxique. Des tonnes de substances chimiques et de pesticides dangereux provenant des Etats-Unis, d Europe et d Asie y sont transportées par les vents et les vagues qui vont vers le Nord et elles se développent dans la toile alimentaire de l océan. De ce fait, on trouve dans le lait des Esquimaudes qui consomment de la viande de phoque et de baleine des concentrations beaucoup plus fortes de polychlorobiphényles (PCB) et de mercure que dans celui des femmes qui vivent dans les régions du monde les plus industrialisées; elles transmettent ainsi ces poisons à leurs nourrissons ce qui les rend vulnérables aux maladies. Véritablement Vert Bien souvent l ampleur des problèmes environnementaux auxquels nous sommes confrontés peut nous donner un sentiment d impuissance mais c est faux. Dans «Véritablement vert», Kim McKay et Jenny Bonnin, membres de l équipe Clean Up Australia, proposent 100 petites astuces qui peuvent vous permettre de changer vraiment quelque chose, à la maison, dans le jardin, au travail, en voyage ou au sein de votre communauté. Enfilez un pull au lieu d allumer le chauffage pour réduire les émissions de carbone. Eteignez les appareils électriques en enlevant la prise et diminuez votre consommation (et vos factures!) d énergie. Refusez les sacs en plastique et diminuez le gaspillage. Prenez des douches plus rapides et économisez de l eau. Allez faire vos courses à pied ou en bicyclette et réduisez la pollution. Pratique, positif et facile à faire, Véritablement vert vous montre comment l introduction de simples changements dans votre vie quotidienne peut contribuer à une planète plus saine. NOTRE PLANETE LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET LA CRYOSPHERE 9

10 Kazuyoshi Nomachi/Corbis un programme d action par Roberto Dobles Il ne reste pas beaucoup de temps pour s attaquer au changement climatique. Nous ne pouvons attendre davantage. Bien que ce soit l un des plus grands défis que l humanité ait jamais affrontés, les mesures appropriées n ont pas encore été prises. Nous devons reconnaître que, tout en ayant des causes spécifiques pour chaque pays, ses conséquences sont mondiales et ont des effets cumulatifs. Personne ne peut prédire ces effets avec une absolue certitude, mais nous avons maintenant suffisamment de preuves scientifiques pour comprendre que les bénéfices d une action précoce et forte surpassent sans nul doute l ampleur des coûts de l inaction, et de ses risques. L évolution du climat n est pas une simple question d argent. Un écheveau complexe de catastrophes entremêlées (environnementales, économiques, humaines, sociales, éthiques et politiques et concernant la santé, l équité et la justice, entre autres facteurs) est au cœur du problème, compliqué de surcroît par la relation entre pays développés et pays en développement. Le monde est en danger et il faudra prendre rapidement d importantes mesures pour changer le cours des choses. Alors que les émissions de gaz à effet de serre ont pendant longtemps affecté le climat, nos actions (ou notre inaction) pendant les deux prochaines décennies auront des conséquences profondes dans la deuxième moitié de ce siècle, et au-delà. Les politiques nationales et mondiales doivent être modifiées. Nous ne pouvons, en effet, espérer inverser les tendances actuelles avec les politiques et les mécanismes qui en sont à l origine. Pour obtenir des résultats différents, il faut agir autrement. Et l inaction n est pas même envisageable. Nous devons concevoir des outils créatifs et novateurs pour attaquer le problème de front. Nous devons tout faire pour engager les économies développées et celles en développement dans des actions plus fortes, respectant le principe de responsabilités communes mais différenciées. Définir un ensemble équitable de responsabilités, relier les stratégies entre elles et élaborer un système efficace de gouvernance mondiale sont les parties essentielles d une équation qui reste à définir d urgence. Et nous devons apprendre comment aligner les priorités de nos pays sur l action mondiale, en harmonisant les stratégies nationales avec la mise au point d un nouveau système de gouvernance mondiale plus efficace. Un pays, le Costa Rica, a décidé de se lancer seul dans la bataille, proclamant sa volonté d accéder à la «neutralité carbonique». Une stratégie climatique intégrée sera conçue à cet effet, dont pourront s inspirer les pays similaires qui se fixeraient les mêmes objectifs. Cette initiative amènera le climat aux avant-postes du programme gouvernemental. La majorité élue l année dernière en a fait une priorité de son Plan de développement national. D importants segments du secteur privé et des médias affichent déjà un soutien enthousiaste et la société costaricienne commence à partager le sentiment qu une économie neutre au plan du carbone est aussi une économie compétitive. 10 NOTRE PLANETE LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET LA CRYOSPHERE

11 La stratégie, clairement orientée vers l action, s articule autour de cinq éléments: Mesure des résultats : Elaboration d une méthode précise, fiable et vérifiable, assortie d un mécanisme de suivi. Atténuation : Le Costa Rica entend devenir un pays de «neutralité carbonique», doté d une vision globale intégrant aux stratégies nationales touchant à la compétitivité tous les aspects de la question : environnementaux, sanitaires, économiques, humains, sociaux, éthiques, moraux, culturels, éducatifs et politiques. Promouvoir la neutralité carbonique auprès des entreprises, des régions et des communautés, et autres parties prenantes, ira de pair avec la mise en place d incitations à l action et l apparition d un élément supplémentaire de différenciation dans la concurrence. Le programme d action comportera principalement les éléments suivants : réduction des émissions à la source; renforcement des puits de carbone par la reforestation et la régénération des forêts naturelles; et développement des marchés du carbone aux niveaux de la production et des produits locaux et internationaux. Notre programme visant à éviter la déforestation (qui comporte notre participation à la Coalition des pays à forêts tropicales humides) et notre nouvelle campagne de plantation d arbres, qui sera aussi liée à la Campagne pour un milliard d arbres de Wangari Maathai, sont parties intégrantes de nos actions planifiées sur l évolution du climat. La relation du changement climatique avec la stratégie de compétitivité du pays compte beaucoup dans notre concept. Nous voulons créer les conditions induisant des comportements responsables et compétitifs. La communauté d affaires internationale comme le reconnaissent les sociétés du Projet de diffusion des informations sur le carbone (Carbon Disclosure Project) convient que les grands risques économiques, financiers et concurrentiels liés au changement climatique sont : * Les risques concurrentiels, dus au passage de services et produits à haute intensité de carbone à d autres, assurant une neutralité carbonique ou une faible consommation de carbone. * Les risques touchant à la réputation, dus à la perception que les consommateurs peuvent avoir de l inaction des entreprises. * Les risques réglementaires, dus à la sujétion à des réglementations locales ou internationales... * Les risques économiques et financiers, dus aux effets des phénomènes climatiques extrêmes sur les biens et les infrastructures. Face à ces risques apparaissent aussi des occasions d agir très importantes, liées à l innovation, au ressenti des consommateurs, aux préférences des investisseurs, aux rapides mutations technologiques dans les secteurs de l économie existants, et à l émergence de secteurs nouveaux liés aux questions du changement climatique. Adaptation : La stratégie d adaptation concernera essentiellement les ressources en eau, la santé, l agriculture, les infrastructures, les zones côtières, les écosystèmes forestiers et la diversité biologique terrestre et océanique. Elle inclura la gestion des risques et la préparation aux catastrophes. Education, culture et sensibilisation du public : Le pays veut que son peuple participe, qu il soit engagé et partie prenante dans la lutte contre le changement climatique, et qu il édifie un système sociétal de prise de décision pour la mise en œuvre de la stratégie. Les habitudes personnelles, les préférences des consommateurs et les modes de consommation doivent être rendus compatibles avec les impératifs du changement climatique. Nous voulons des citoyens informés et sensibilisés, dotés de connaissances leur permettant de participer plus activement et plus efficacement aux questions relatives à l évolution du climat. Leur capacité à peser sur les mécanismes de prise de décision s en trouvera en retour augmentée, ce qui leur permettra d entreprendre les actions nécessaires pour faire la différence. Renforcement des capacités : Si nous voulons appliquer une stratégie nationale d ensemble, nous devons renforcer les capacités à tous les niveaux de la société afin de répondre au changement climatique, mesurer et atténuer ses causes et apprendre et faire savoir comment nous adapter à ses conséquences. La gouvernance mondiale sera mise à l épreuve lorsqu il faudra résoudre l un des plus grands défis de l Histoire de l humanité et les mécanismes qui ont abouti à l actuelle crise du changement climatique devront alors être réexaminés. Nous n obtiendrons pas des résultats différents en refaisant les mêmes choses et en nous appuyant sur les anciennes méthodes. Développer de nouvelles technologies pour aller vers une économie à consommation de carbone faible voire nulle et stabiliser le dioxyde de carbone dans l atmosphère est une priorité qu il faut intégrer à l équation. Les pays devront se mettre d accord, en particulier les principaux émetteurs. Si l on veut sortir de l impasse, les pays doivent ouvrir la voie en construisant un nouveau régime climatique international doté des objectifs et des calendriers nécessaires pour nous amener en sécurité et intelligemment dans le futur. Pour ouvrir le champ à une solution mondiale véritable, il faudra définir des engagements complémentaires et nouveaux et dissiper le climat de méfiance entre les pays. Après 2012, il faudra prendre en considération non seulement l expérience acquise dans le cadre du Protocole de Kyoto mais aussi celle d autres secteurs et méthodes d action novateurs et complémentaires. Un cadre plus vaste est nécessaire pour inverser les tendances actuelles. Une combinaison d engagements, certains de vaste portée et d autres de portée plus restreinte, encouragerait les pays en développement à mieux intégrer les préoccupations sur le climat dans la planification de leur développement. Cela permettrait d adapter les politiques aux contextes nationaux et, en même temps, de donner aux pays la reconnaissance internationale qui accroîtrait leur compétitivité en attirant les investissements étrangers directs. Le Protocole de Kyoto contient des éléments essentiels, notamment la démarche dite de «plafond et échange» des objectifs contraignants pour les Parties visées à l Annexe I, les mécanismes souples (échange des émissions et mise en œuvre conjointe), et le Mécanisme pour un développement propre, qui permet aux pays en développement de créer des crédits négociables, projet par projet. Il est absolument fondamental de maintenir le Mécanisme pour un développement propre après 2012 afin d encourager les investissements dans un secteur vital du marché. Mais cela n autorise les crédits que pour des projets de petite taille; c est pourquoi des approches programmatiques différentes face à ces crédits sont nécessaires pour réaliser des réductions d émissions plus ambitieuses et plus larges dans les pays en développement. Il en va de même pour les incitations et les mécanismes nouveaux renforcés. Le champ d investissement du Mécanisme pour un développement propre devrait aussi être élargi pour couvrir des activités sectorielles ou fondées sur les orientations gouvernementales fixant des objectifs de réduction d émissions pour des secteurs ou des pans économiques entiers à partir d estimations de départ validées par des organes internationaux accrédités de manière telle qu un secteur entier puisse avoir le droit de négocier des quotas et des réductions d émissions certifiées. Nous le voyons, tous les pays sont responsables de l action sur le changement climatique et non simplement les plus grands. L action doit être conforme au principe de responsabilités communes mais différenciées. Le Costa Rica poursuit une stratégie cohérente avec ses propres responsabilités aux plans local, régional et mondial. NOTRE PLANETE LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET LA CRYOSPHERE 11

12 Tui De Roy/Minden/Getty Images une dynamique 12 NOTRE PLANETE LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET LA CRYOSPHERE

13 nouvelle par Yvo de Boer Le réchauffement planétaire est indéniable. Le quatrième rapport d évaluation du Groupe d experts intergouvernemental sur l évolution du climat (GIEC) affirme que la hausse de la température moyenne du globe depuis le milieu du XXe siècle est très probablement due à l augmentation observée des concentrations anthropiques de gaz à effet de serre. Dans l Arctique, cette hausse a provoqué une diminution de 2,7 % des glaces océaniques par rapport à leur niveau de Ailleurs, les glaciers de montagne et la couverture neigeuse reculent. En Bolivie et au Pérou, par exemple, la surface des glaciers a régressé d un tiers depuis les années L évolution du climat est l un des défis mondiaux les plus critiques de notre époque. Ses effets se font sentir sur l agriculture et la sécurité alimentaire, l approvisionnement en eau, la montée du niveau des mers et la propagation des maladies transmises par des vecteurs. Pendant que la glace continue de fondre, la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques rencontre de sérieuses difficultés à convenir de ce qu il faudra faire à l expiration de la première période d engagement du Protocole de Kyoto, après Les discussions internationales visant à mettre en place un régime climatique à long terme sont entravées par un désaccord de fond sur la manière d avancer. Il est difficile de généraliser la position des différents groupes de Parties, car les situations face au réchauffement de la planète varient grandement. Les pays en développement souffrent le plus des effets négatifs liés au climat, mais ils craignent que les limites aux émissions ne compromettent leur développement économique. Les pays industrialisés, mus par leur souci de compétitivité, rechignent à s engager dans de nouvelles mesures de réduction des émissions si les pays en développement ne bougent pas. L évolution du climat est un phénomène mondial qui, en tant que tel, nécessite une réponse mondiale embrassant les intérêts et les besoins de tous les pays. Les actions individuelles ne peuvent être qu incohérentes et inefficaces. La communauté internationale a besoin d un accord à long terme pour aborder la question du changement climatique, et d un consensus sur la direction à suivre. La nécessité d une réponse multilatérale est la principale raison pour laquelle le débat sur le changement climatique doit être ravivé au sein des Nations Unies. Plus de dix années de diplomatie ont mûri le mécanisme et mis en place le marché du carbone, l un des plus puissants leviers de la politique internationale en matière d environnement. En 2007, il faudra revigorer les négociations relatives à un futur régime climatique, pour éviter de négliger un quelconque volet de l action contre le changement climatique, et pour offrir une stabilité politique au marché du carbone. La communauté internationale devrait rechercher la participation des décideurs économiques et financiers, car les nouvelles préoccupations relatives à la sécurité énergétique et à la croissance économique sont étroitement liées aux actions à la lutte contre le réchauffement de la planète. Pour instaurer un climat de confiance, les Parties devraient fixer des limites à leurs délibérations, en se mettant d accord sur d importants éléments consensuels, exprimés sous la forme de principes. Par exemple : * La nécessité d une réponse mondiale à long terme tenant compte des dernières découvertes scientifiques et compatible avec les stratégies de planification à long terme du secteur privé. * L importance de voir les pays industrialisés continuer de montrer le chemin en réduisant fortement leurs émissions, compte tenu de leur responsabilité historique, de leur pouvoir économique et de leurs capacités. * Des engagements supplémentaires des pays en développement, en particulier les grands pollueurs. * * La nécessité que les pays en développement bénéficient d incitations les encourageant à limiter leurs émissions, et d une assistance pour s adapter aux conséquences du changement climatique, de façon à préserver les actions de développement économique et d éradication de la pauvreté. La totale souplesse du marché du carbone pour garantir son fonctionnement optimum au plan coûts-efficacité et pour mobiliser les ressources nécessaires à l encouragement des pays en développement. Il est temps de modifier la dynamique du mécanisme de la Conventioncadre des Nations Unies sur les changements climatiques, pour faire de la session de la Conférence des Parties à Bali, en décembre, le début d une nouvelle phase dans les politiques relatives à l évolution du climat. Le débat autour du lancement, ou non, de nouvelles négociations, doit céder la place à une réflexion approfondie sur la manière dont les Parties envisagent la Convention à plus long terme. La première tâche, et la plus importante, est d ouvrir les discussions qui façonneront un régime climatique futur. Entreront dans ce cadre, au premier chef, des négociations sur de plus amples engagements des pays industrialisés (actuellement sous la responsabilité d un groupe de travail spécial au titre du Protocole de Kyoto) et une discussion plus large sur une coopération à long terme pour aborder la question du changement climatique, qui pourra prendre la forme d un dialogue sous l égide de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. Ce dialogue ouvert et non contraignant doit permettre aux Parties de voir la Convention sous un angle plus large et de retenir quatre thèmes : faire progresser le développement de façon rationnelle; envisager des mesures d adaptation; concrétiser tous les potentiels technologiques; réaliser tout le potentiel des occasions offertes par le marché. Cette perspective plus large doit fournir aux pays l occasion d identifier les composantes d un prochain régime. La technologie devra y être privilégiée, dans la mesure où elle fournit les moyens matériels de s attaquer au changement climatique. La Convention pourrait, par exemple, renforcer ses activités de déploiement et de transfert de technologie, et songer à mettre en place des accords et des partenariats de recherche-développement en matière de technologie. L adaptation doit ensuite être vue comme une priorité, car on ne pourra pas maîtriser entièrement les effets de l évolution du climat. Il faudra donc créer des mécanismes pour soutenir et renforcer l évaluation de la vulnérabilité et de l adaptation, et intégrer l adaptation à la planification du développement. Des connaissances précieuses ont déjà été rassemblées en l espèce, dans le cadre du programme de travail de Nairobi sur les incidences des changements climatiques, la vulnérabilité et l adaptation à ces changements. Enfin, la mise en œuvre de la Convention exigera des ressources financières durables, suffisantes et prévisibles. Les Parties se lanceront dans une évaluation globale des ressources financières nécessaires pour traiter tous les aspects du changement climatique, dans le but de dégager ces ressources. Ce qui se passera en 2007 au niveau politique est vital pour l avenir. Au fur et à mesure du temps qui passe, d autres initiatives visant à traiter d aspects particuliers du réchauffement de la planète se joindront probablement à celles déjà en place. La communauté internationale a la responsabilité de faire de ces initiatives des actions communes et d éviter leur dispersion. Les gouvernements devraient consentir de grands efforts pour orienter les politiques internationales dans ce sens. La politique du changement climatique doit se réchauffer si l on veut que les glaces de la planète demeurent gelées. NOTRE PLANETE LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET LA CRYOSPHERE 13

14 un problème humain par Sheila Watt-Cloutier Pour les habitants de l Arctique, les changements climatiques ne sont certainement pas de la théorie : il s agit purement et simplement d une réalité. Les changements climatiques induits par l homme fragilisent l écosystème dont nous, les Inuits, dépendons pour notre survie physique et culturelle. Trop souvent les discussions relatives au réchauffement de la planète ont tendance à se focaliser sur des questions politiques, économiques et techniques plutôt que sur ses incidences et ses conséquences pour l homme. Mais les Inuits et les autres peuples du Nord en subissent déjà directement l influence et ils se voient confrontés à des problèmes dramatiques qui, au cours des années à venir, pourraient entraîner un bouleversement social et culturel. Pendant de nombreuses générations, nous avons observé l environnement de près, en faisant des prévisions météorologiques précises afin de pouvoir nous déplacer en toute sécurité sur la mer gelée pour aller à la chasse des mammifères marins, des morses et des ours polaires. Nulle part ailleurs la mobilité ne dépend autant de la glace et de la neige que pour nous. Elles sont nos autoroutes qui nous conduisent à nos supermarchés l environnement et nous relient à d autres communautés. Parmi les dommages dus à la fonte de la glace et du permafrost, nous retiendrons ceux causés aux habitations, aux routes, aux aéroports et aux oléoducs, l érosion des paysages, l instabilité des pentes et les glissements de terrain, la pollution de l eau potable, le retrait des côtes de plusieurs mètres par an dû à l érosion, la fonte des caves naturelles en glace destinés au stockage des produits alimentaires, la fonte du permafrost qui provoque l affaissement des plages et une plus forte érosion, des chutes de neige plus nombreuses, des saisons sans mer gelée plus longues, l apparition de nouvelles espèces d oiseaux, de poissons et d insectes, des conditions de gel de la mer imprévisibles et la fonte des glaciers, des cours d eau remplacés par des torrents. Ces changements de grande envergure menacent d effacer de nos mémoires le souvenir des lieux où nous étions, celui de notre identité et de tout ce que nous souhaitons devenir. L Arctique est la sonnette d alarme, le baromètre de la santé de la planète. Tout ce qui arrive dans le monde se produit d abord ici. Si vous souhaitez voir comment se porte la planète, venez ici pour prendre son pouls. La science a récemment rattrapé le retard qu elle avait sur les changements que nos chasseurs qui étaient de véritables scientifiques ont observés pendant des décennies. En 2004, la publication de l Evaluation de l impact du climat sur l Arctique a permis de diffuser les résultats de l évaluation régionale la plus détaillée du monde sur les changements climatiques, préparée par près de 300 chercheurs de 15 pays sous la houlette des Etats-Unis. La Conférence circumpolaire des Inuits et autres 14 NOTRE PLANETE LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET LA CRYOSPHERE

15 Militante écologiste et Présidente de la Conférence circumpolaire inuit entre 2002 et 2006, Sheila Watt-Cloutier a été, en 2005, récompensée par le Prix Champions de la Terre du PNUE. Ce prix est attribué chaque année à sept leaders qui se sont distingués dans le domaine de l environnement et ont exercé une influence notable sur la protection et le développement durable de l environnement de la planète. Chaque numéro de Notre Planète contient un article de fond présentant les vues d un des lauréats de ce prix. Pour en savoir plus au sujet de ce dernier, voir James Balog/Stone/Getty Images organisations autochtones du Nord a veillé à ce qu elle englobe les savoirs traditionnels, qu elle ne soit pas simplement un exercice scientifique et que des recommandations politiques y soient annexées. Ses principales conclusions étaient les suivantes : I. Les espèces marines tributaires des glaces des mers, notamment les ours polaires, les phoques vivant sur la glace, les morses et quelques oiseaux de mer vont vraisemblablement diminuer et certaines seront menacées d extinction. II. Pour les Inuits, le réchauffement va probablement bouleverser ou même détruire leurs traditions de chasse et d alimentation, la diminution des superficies de glace entraînant le déclin ou la disparition des populations. Plus récemment, le Groupe intergouvernemental sur les changements climatiques qui comprend plus de chercheurs est pratiquement arrivé aux mêmes conclusions. C est un signe favorable : il semble que le monde soit enfin sur la même longueur d onde. Dans l Arctique, les changements climatiques ne sont pas simplement un problème d environnement aux conséquences économiques défavorables. C est une question de subsistance, une question de nourriture et une question de survie individuelle et culturelle. C est un problème humain qui touche nos enfants, nos familles, nos communautés. L Arctique n est pas le «désert» ou une «frontière». C est notre patrie et c est là que nous vivons. Malgré les conclusions indiscutables de l Evaluation de l impact du climat sur l Arctique, nous avons continué à avoir des problèmes avec la communauté mondiale à propos de cette question urgente. A l époque, en ma qualité de Présidente de la Conférence circumpolaire des Inuits, j ai examiné les régimes internationaux des droits humains existants pour protéger les peuples de l extinction culturelle or c est exactement ce à quoi les Inuits seraient exposés avec les changements climatiques. La question qui se posait à nous était de savoir comment préciser le but et l orientation d un débat qui semble toujours s enliser dans des arguments techniques et des idéologies économiques concurrentes à court terme. J étais profondément convaincue, et je le suis toujours, qu il serait important au niveau international que les changements climatiques dans le monde fassent l objet d un débat et d un examen dans le cadre des droits de l homme que de nombreux gouvernements, en particulier dans le monde développé, prennent au sérieux. En décembre dernier, après deux ans de préparation, moi-même et 62 autres Inuits du Canada et de l Alaska avons déposé une plainte en justice. Nous sommes convaincus que la Déclaration américaine de 1948 sur les droits et les devoirs de l homme, appuyée par la Commission interaméricaine des droits de l homme, peut nous donner un moyen efficace de défendre notre culture et notre mode de vie. Nous ne demandons pas aux Etats-Unis et au monde de prendre des mesures économiques rétrogrades. Nous disons simplement que les gouvernements doivent développer leurs économies en utilisant des technologies appropriées qui limitent substantiellement les émissions de gaz à effet de serre. Les Inuits et les autres peuples du Nord sont en danger du fait que quelques-uns adoptent les vues à court terme que privilégient certains milieux d affaires. Mon objectif est d éduquer et d encourager la communauté mondiale à s unir pour lutter contre des menaces globales. Par notre travail, nous avons placé l aspect humain au premier plan et au centre de nos préoccupations. Nous avons changé le discours international en l orientant vers des débats sur les valeurs humaines et les droits de l homme au lieu de questions purement techniques et nous avons donné aux conférences des Nations Unies une impulsion et un sens renouvelé de l urgence. Nous l avons fait en rappelant aux peuples lointains que les chasseurs Inuits qui disparaissent à travers une couche de glace trop mince ont des liens avec les véhicules qu ils conduisent, les industries qu ils soutiennent et les politiques qu ils choisissent d élaborer et d appliquer. Nous n avons été ni agressifs ni provocateurs. Nous voulons établir des liens, pas les couper. Le message des Inuits est un «don», un acte de générosité venant d une ancienne culture encore profondément attachée à l environnement naturel, à un monde urbain, industriel et moderne qui a largement perdu ses liens avec elle. Au début, la Commission a choisi de ne pas «donner suite immédiatement» à notre pétition. Lorsque nous avons insisté, elle a décidé de tenir une audience sur les aspects juridiques des changements climatiques et les droits de l homme. Ce fut vraiment un moment historique pour nous et pour le monde. Nous, les Inuits, avons vécu dans l Arctique pendant des millénaires. Notre culture et notre économie sont le reflet de notre terre et de tout ce qu elle donne. Nous avons des liens avec la terre et c est d elle que nous savons qui nous sommes c est d elle que viennent nos connaissances et notre sagesse d un autre âge. La lutte que nous menons pour prospérer dans l environnement le plus dur qui soit nous a donné les perspectives dont nous avons besoin pour survivre dans le monde moderne. Ces perspectives respectueuses de l être humain qui voient des liens avec toute chose devraient inspirer le débat sur les changements climatiques. N est-ce pas parce que les peuples du monde ont perdu les liens qui existent entre eux et leurs voisins, entre leurs actes et l environnement, que nous nous trouvons dans l obligation de faire face aux changements climatiques? Nous nous adapterons le mieux possible. Mais je crois fermement, comme beaucoup d autres qui connaissent bien la question, qu il y a dans les 10 à 15 prochaines années une possibilité de changer efficacement notre façon de vivre en tant que communauté mondiale. Il est encore temps d empêcher que se réalisent les sombres prédictions de l Evaluation de l impact du climat sur l Arctique : la disparition de notre culture de chasseurs pendant l existence de mon petit-fils. Nous devons nous unir en tant que communauté mondiale et comprendre qu elle est notre lot commun de façon à assumer nos responsabilités et à prendre des mesures d urgence pour résoudre ce problème si important de notre temps. NOTRE PLANETE LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET LA CRYOSPHERE 15

16 Les changements climatiques ne suscitent pas simplement des préoccupations environnementales, mais constituent aussi un problème de développement majeur. Les grands changements climatiques et environnementaux liés au réchauffement de la planète au cours du siècle dernier ont revêtu une ampleur supérieure à la variabilité naturelle et représentent désormais une grave menace pour la survie de l humanité et pour un développement socio-économique durable. Ils sont devenus un défi imminent pour chacun d entre nous dans le monde. Ils ont eu également des incidences graves sur le climat et l environnement de la Chine et ont fait obstacle à son développement. Une réaction appropriée aux changements climatiques s impose donc dans le cadre des efforts nationaux déployés pour assurer l harmonie entre l homme et la nature et pour édifier une société harmonieuse. changeme Les dernières conclusions figurant dans la contribution du Groupe de travail 1 du Groupe d experts intergouvernemental sur l évolution du climat au quatrième Rapport d évaluation de ce dernier mettent en évidence une augmentation marquée de la température moyenne à la surface du globe, une élévation continue du niveau de la mer et un rétrécissement régulier de la couverture neigeuse dans la plupart des zones de l hémisphère Nord évolutions qui dénotent toutes une tendance au réchauffement de la planète. Entre 1906 et 2005, la température moyenne à la surface du globe a augmenté de 0,74ºC (à l intérieur d une fourchette de 0,56ºC à 0,92ºC). Au cours de la deuxième moitié du XXe siècle, les températures moyennes dans l hémisphère Nord ont été très probablement supérieures à celles enregistrées pendant toute période de 50 ans durant les 500 dernières années et sans doute les plus élevées que l on ait connues depuis au moins 1,300 ans. Dans le cadre du réchauffement de la planète, le climat et l environnement de la Chine ont également évolué profondément. Comme d autres régions du globe, la Chine connaîtra une augmentation continue de la température à l avenir. Le régime des précipitations évoluera également. Au cours des 100 dernières années, la température moyenne annuelle en surface a augmenté sensiblement en Chine (de 0,5ºC à 0,8ºC environ). L année 2006 a connu la température moyenne annuelle la plus élevée enregistrée dans tout le pays depuis 1951 et s est classée au deuxième rang après 1998 pour ce qui est de la température hivernale moyenne pendant la même période. Les prévisions concernant les changements climatiques futurs donnent à penser que la température de surface en Chine est susceptible d augmenter notablement pour différents scénarios d émissions au cours des 20 à 100 années à venir. Les précipitations tendront également à augmenter, mais de façon très variable aussi bien dans le temps que dans l espace. Le nord de la Chine connaîtra davantage de jours de précipitations, tandis que les pluies seront plus abondantes dans le sud du pays. Dans certaines régions, les précipitations pourraient être excessives. Au cours des cinq dernières décennies, la Chine a aussi enregistré une évolution profonde à la fois de la fréquence et de l intensité des événements météorologiques et climatiques extrêmes, qui ont augmenté aussi bien en nombre qu en force. En 2006, elle a connu un nombre sans précédent d événements météorologiques extrêmes, tels que la température élevée et la sécheresse qui ont sévi dans les provinces du Chongqing et du Sichuan; le typhon «Saomai», le plus violent depuis 1951, qui s est abattu sur la province du Zhejiang; la grave sécheresse qui a touché le nord de la Chine; et la retombée de tonnes de poussière sur Beijing en une seule nuit. Le réchauffement climatique accroît en outre le risque de feux de forêt dans les régions sèches et arides, et l on a enregistré l an dernier les incendies les plus graves depuis 1987 dans le nord-est de la Chine. En Chine, les températures journalières maximales et minimales augmenteront à l avenir. Le nombre de journées extrêmement froides diminuera probablement, mais la période estivale de grande chaleur durera sans doute plus longtemps et les températures extrêmement élevées, les vagues de chaleur et les sécheresses seront plus fréquentes. Les changements climatiques renforcent le caractère fluctuant de la production agricole et accroissent les pertes de récolte et de bétail dues aux catastrophes météorologiques. Si des mesures d adaptation ne sont pas prises, la production végétale totale de la Chine pourrait diminuer de 5 à 10 % d ici Le blé, le riz et le maïs seraient particulièrement touchés. Ils entraînent également une pénurie de ressources en eau de plus en plus grave en Chine. Les mesures du débit des six principaux fleuves depuis les années 1950 donnent à penser qu il diminue. Dans le nord de la Chine, 16 NOTRE PLANETE LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET LA CRYOSPHERE

17 chine China Photos/Stringer/Getty Images nts climatiques et développement par Qin Dahe certains cours d eau s assèchent complètement et certaines zones souffrent d une baisse dramatique de la nappe phréatique. A l avenir, le déséquilibre entre l offre et la demande d eau s accentuera, en particulier lors des années sèches et dans le nord et nord-ouest de la Chine. Les changements climatiques pourraient avoir de lourdes conséquences pour de grands aménagements en menaçant toujours davantage leur bon fonctionnement. Ils pourraient par exemple accroître les précipitations dans le cours supérieur du Yangtze, ce qui entraînerait probablement des catastrophes géologiques telles que coulées de boue et glissements de terrain dans la zone de captage du Réservoir des Trois Gorges. L élévation de la température à laquelle on s attend sur le plateau du Qinghai-Tibet pourrait dégrader encore le permafrost le long de sa voie de chemin de fer en déstabilisant probablement certaines parties de la liaison ferroviaire. Les impacts des changements climatiques sur les systèmes naturels et les écosystèmes de la Chine et sur son économie et sa société se manifestent aussi sous diverses autres formes, telles que le rétrécissement de la superficie des lacs, la baisse du niveau des eaux, la réduction des zones humides, la dégradation des prairies, l extension de la désertification, la détérioration de la diversité biologique et la dégradation des écosystèmes marins, notamment des mangroves et des récifs coralliens. Les changements climatiques constituent une menace sombre et bien réelle pour l économie de la Chine et sa société, menace persistante qui a toutes chances d aller de mal en pis. Le Gouvernement chinois attache une grande importance à la protection du climat et a pris diverses mesures pour s attaquer à cette question. En cette période sujette aux catastrophes fortuites, extrêmes et prolongées, il est plus impératif que jamais de prévenir et d atténuer. Il faut faire face activement à cette menace et combattre les catastrophes climatiques extrêmes grâce à un solide système d intervention et à une meilleure protection climatique, écologique et environnementale pour pouvoir contribuer comme il convient à l application du «concept de développement scientifique», à l édification d une société harmonieuse, à un développement économique amélioré et plus rapide ainsi qu à un développement socio-écomique durable en Chine. NOTRE PLANETE LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET LA CRYOSPHERE 17

18 neige, glace et vie Les fleuves d Amérique du Sud représentent 35 % des ressources en eaux de ruissellement du monde. Et pourtant, la neige et la glace représentent encore une source supplémentaire importante d eau puisqu elles alimentent les vallées de montagne et les régions arides et semi-arides voisines. Les glaciers des Andes et la calotte glaciaire de Patagonie alimentent les fleuves, les lacs et les bassins de retenue. Les rivières qui se déversent dans l océan Pacifique ont un régime saisonnier remarquable, avec la fonte des neiges et des glaces à la fin du printemps et en été. Le paysage de la côte du Pacifique sec et désertique qui s étend de l équateur jusqu au centre du Chili et celui des hauts plateaux du Pérou et de Bolivie sont, dans une large mesure, tributaires des eaux provenant de la fonte des neiges. A l extrémité la plus australe de l Amérique du Sud à partir de 29º de latitude sud, c est dans la partie orientale des Andes, au sud des fleuves Negro et Colorado que se trouvent les régions sèches et arides. Du fait de faibles précipitations, les rivières dépendent de la fonte des glaces et de la calotte glaciaire importante située entre 48º et 52º de latitude sud. Bien que les précipitations y soient plus abondantes, la fonte des neiges contribue aussi à alimenter les rivières du nord de la Patagonie. Les régions économiquement riches de Cuyo, au centre-ouest de l Argentine, et du centre du Chili où les populations urbaines sont nombreuses et où l agriculture, surtout la culture des fruits (principalement de la vigne), l énergie hydroélectrique et l industrie sont importantes dépendent aussi fondamentalement de la fonte des neiges et des glaces. A vrai dire, les plus anciens habitants de la région, les Huarpes, l appelaient Cuyum ce qui signifie «Désert de l enfer». L activité humaine n a pu s y développer que lorsque les immigrants européens ont introduit l irrigation, ce qui a permis à la région de commencer à se développer. Les civilisations pré-colombiennes les plus avancées de la région andine inter-tropicale ont remarquablement bien réussi à gérer leurs ressources en eau. Les cultures pré-incas les plus développées complétaient l eau de pluie sporadique et amélioraient leur approvisionnement en eau grâce à des travaux d ingénierie efficaces comme une distribution judicieuse de l eau pour l irrigation, et en reliant les bassins versants de l Atlantique et du Pacifique par la construction d un canal de 74 kilomètres de long pour transporter de l eau à quelques mètres dans le Cumbemayo. Les changements climatiques commencent déjà à se faire sentir de façon critique sur les conditions de vie des communautés autochtones des Andes, sur les activités de l homme tributaires de l eau et sur les écosystèmes naturels. La quantité d eau de fonte disponible va diminuer de plus en plus et, partant, compromettre le développement durable. Selon des études récentes, les glaciers du Pérou risquent de disparaître complètement au cours des prochaines décennies. Pour les populations locales, en particulier les communautés autochtones des hauts plateaux de Bolivie, d Equateur et du Pérou, le recul rapide des glaciers andins inter-tropicaux présente encore d autres risques, par exemple avalanches et inondations dues au débordement des lacs glaciaires. Plus de la moitié des glaciers des zones tropicales du monde se trouvent dans les 19 chaînes de montagne recouvertes de glace du Pérou, principalement dans la Cordillère blanche. Ce danger est bien moindre plus au sud, dans les Andes de Patagonie où le recul est plus lent; bien que la diminution de la taille des glaciers y soit encore importante, elle ne présente pas les mêmes dangers et les mêmes risques. La meilleure utilisation possible des ressources et du potentiel énergétique de l immense quantité d eau que renferment encore les glaciers situés le plus au sud consisterait à délocaliser les systèmes de production dans les km2 et plus du plateau semi-aride de Patagonie. Ceci exigerait de conserver la diversité biologique précieuse de la région, de développer la technologie appropriée et d utiliser rationnellement et judicieusement les grandes quantités d eau de ruissellement et souterraine résultant du recul des glaciers. A cette fin, on pourrait s inspirer de l expérience de l utilisation du bassin supérieur du Rio Negro à des fins industrielles qui, depuis les années 1930, a permis d en faire le remarquable exportateur de fruits et de vins qu il est aujourd hui. Après avoir planifié l adaptation des cultures céréalières dont les rendements vont baisser dans les campagnes du nord de l Argentine, celles-ci pourraient 18 NOTRE PLANETE LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET LA CRYOSPHERE

19 par Susana Bischoff, Graciela Canziani and Patricia Centurión Michael Ochs Archives/Corbis Tout ceci doit être complété par des mesures tenant compte des nouvelles conditions climatiques qui prévaudront dans l océan Austral et l Antarctique, tous deux soumis aux effets des changements climatiques qui ont des conséquences d importance capitale pour les écosystèmes naturels dont dépend l avenir de beaucoup d espèces. Les changements environnementaux sont déjà manifestes et ils auront de sérieuses répercussions sur la chaîne alimentaire tributaire du phytoplancton. L abondance du krill dépend de la température de la mer et de la disponibilité de phytoplancton. Le réchauffement de la planète risque de diminuer la production de krill et les sources d aliments des poissons, des mammifères marins, des oiseaux de mer et autres espèces marines. Les pêcheries de l océan Austral représentent une partie importante de la production alimentaire mondiale, aussi des programmes de recherche spécifiques doivent d urgence être entrepris, des mesures appropriées de renforcement des capacités prises et des règlements adéquats élaborés pour assurer la protection de la vie de la faune et de la flore marines. Comme le souligne le Groupe intergouvernemental sur les changements climatiques, il est urgent à la fois d atténuer l augmentation constante de la concentration de gaz à effet de serre dans l atmosphère et de mettre au point des stratégies d adaptation pour faire face aux effets des changements climatiques. Toutes les mesures possibles doivent être envisagées et prises pour protéger les écosystèmes naturels de la Terre. Pour sauver les glaciers d Amérique du Sud, il faut que les gouvernements et les entreprises privées agissent sans retard. Des mesures urgentes doivent être prises pour atténuer les dangers et les risques pour les populations qui dépendent encore de la fonte des neiges et qui subissent actuellement les effets du recul rapide des glaciers de leurs montagnes. En même temps, il serait opportun de tirer parti de la disponibilité de l eau qui, pendant un siècle ou davantage, bénéficierait au plateau de Patagonie. Une intervention rapide est indispensable pour protéger la vie et les biens de ceux qui sont déjà exposés aux effets catastrophiques des avalanches et des débordements des lacs glaciaires et pour planifier l utilisation des ressources en eau provenant des glaciers avant qu elles ne finissent par disparaître au sud du continent. Pour cela, il faut aussi élaborer des plans nationaux appropriés afin d évaluer les conditions climatologiques locales, aujourd hui et demain, d utiliser judicieusement la terre et l eau et de programmer la délocalisation des espèces les plus touchées par le réchauffement dans leurs habitats actuels. être délocalisées vers le bassin inférieur du Rio Negro et des terres irriguées d autres sous-régions de la Patagonie. L Institut pour le développement du Bassin inférieur du Rio Negro a déjà entrepris les études de faisabilité nécessaires. L énergie indispensable à une telle entreprise pourrait être fournie par des usines hydroélectriques locales et par les vents d ouest constants dont l exploitation a déjà commencé. Les manifestations d El Niño s accompagneront d importantes chutes de neige dans les Andes en dessous de 29º de latitude sud. Il y a donc lieu de planifier l utilisation des eaux de fonte, de sélectionner des espèces végétales mieux adaptées au nouveau climat de la Patagonie, de fonder le développement sur la gestion intégrée des eaux et les études pédologiques appropriées et d adopter des techniques agricoles permettant de tirer le meilleur parti possible du potentiel de cette région éloignée du globe. Pour les gouvernements et les entreprises privées d Argentine et du Chili, l adaptation constitue le défi le plus immédiat au niveau de la planification du développement durable. Bien pensée, elle permettrait d utiliser au mieux la ressource la plus critique de notre siècle l eau, de sauvegarder la production alimentaire en analysant judicieusement les possibilités d amélioration de la productivité avec l eau provenant de la fonte des neiges et des glaces. Les chercheurs sont peut-être en mesure de prévoir de nouveaux scénarios environnementaux mais les décideurs doivent les réaliser. L objectif de la Journée mondiale de l environnement ne doit pas être simplement de décrire les difficultés résultant du réchauffement de la planète et de la perte de ses glaciers et de ses neiges qui en est la conséquence. Il doit aussi définir les grandes lignes de l action future sur une planète qui se dirige vers un nouveau régime climatique au niveau mondial. NOTRE PLANETE LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET LA CRYOSPHERE 19

20 des tsunamis da par Basanta Shrestha Les glaciers de l Himalaya, qui s étirent sur km de l Afghanistan, à l Ouest, jusqu à la Chine et au Myanmar, à l Est, sont une source de vie pour des centaines de millions de personnes vivant dans cette région montagneuse et dans les plaines adjacentes. La chaîne de montagnes la plus élevée du monde dont le nom allie les deux mots sanskrits hima (neige) et alaya (séjour) s enorgueillit de plus de 30 sommets dépassant m et possède la plus vaste concentration de glaciers en dehors des pôles. Réserve inépuisable d eau douce, ces glaciers sont la source d immenses réseaux hydrographiques baignant toute l Asie. A l instar d autres glaciers dans le monde, ils offrent un cadre unique à l exploration scientifique et aux études sur la complexité du système climatique. Dans le monde entier, les glaciers reculent devant l accélération du réchauffement de la planète, cependant que les activités humaines provoquent une croissance régulière des concentrations de gaz à effet de serre. Leur fonte est un indicateur important du changement climatique. Selon certaines prévisions, jusqu au quart de la masse des glaciers de montagnes pourrait disparaître d ici 2050, et jusqu à la moitié d ici Les changements de température sont plus prononcés à haute altitude et plusieurs études ont révélé que les glaciers himalayens fondent aujourd hui à un rythme jamais vu. Les régimes d écoulement des eaux douces s en trouveront radicalement modifiés, ce qui aura des effets spectaculaires sur l approvisionnement en eau potable, la biodiversité, la production hydroélectrique, l industrie, l agriculture et les moyens de subsistance. D importantes données de référence sur les glaciers himalayens ont été rassemblées grâce à une étude réalisée pour le programme de recherche sur le changement climatique du Centre international de mise en valeur intégrée des montagnes, en partenariat avec le PNUE et le réseau Asie-Pacifique et en étroite collaboration avec des organisations partenaires nationales. Cette étude a recensé quelque glaciers couvrant une superficie totale de km2 au Bhoutan, au Népal et au Pakistan, ainsi que certains bassins hydrographiques de Chine et d Inde. L observation individuelle des glaciers montre que, pour certains, la cadence du recul a doublé depuis le début des années 70, bien que des variations existent d un bassin à l autre. La publication d études sur le Bhoutan et le Népal, en 2001, a suscité une prise de conscience mondiale sur ce phénomène et ses conséquences. Un inventaire des glaciers chinois, étude à long terme de l Académie chinoise des sciences, a conclu à une diminution de 5,5 % du volume des glaciers du pays au cours des 24 années écoulées ce qui revient à la perte de plus de km2 de glace. Cette étude prédit que, d ici 2050, les deux-tiers auront disparu et, d ici 2100, la quasi-totalité, si le climat continue d évoluer au rythme actuel. Pendant ce temps, une étude du Centre international de mise en valeur intégrée des montagnes concluait que la surface des glaciers dans le bassin du Poiqu, dans la Région autonome du Tibet, a diminué de plus de 5 % entre 1988 et Certains ont reculé de plus de 50 m par an. De même, le front du glacier de Gangotri, dans l Himalaya indien, a remonté d environ 2 km entre 1780 et 2001, et son recul se poursuit à un rythme inquiétant. Au Bhoutan, la comparaison de 66 glaciers sur une carte de 1963 avec une image satellite de 1993 montre qu ils ont rétréci de 8,1 %, et que les plus petits ont totalement disparu. Alors que les glaciers reculent, des lacs se forment derrière leurs moraines frontales, nouvellement dégagées. La plupart des lacs glaciaires de l Himalaya sont apparus au cours des cinquante dernières années. Ces lacs peuvent s agrandir à une vitesse effrayante : les lacs glaciaires Imja Tsho et Tsho Rolpa, au Népal, s élargissent d environ 41 et 66 m par an respectivement. Une aussi rapide accumulation d eau peut conduire à des ruptures soudaines de leurs barrages naturels, instables. D énormes quantités d eau et de débris seraient alors libérées, engendrant des phénomènes dits «Inondations provoquées par le débordement des lacs glaciaires». Certaines de ces inondations ont déjà été signalées dans la région; en 1985, celle du lac Dig Tsho, dans le parc national de l Everest, au Népal, a tué plusieurs personnes et détruit des chemins, des ponts, des maisons, des terres arables et une usine hydroélectrique en construction. Les inondations futures pourraient avoir des effets plus catastrophiques encore, et devenir des «tsunamis de montagnes» qui mettraient en danger des millions de personnes en aval. L inaccessibilité, la rudesse du terrain en altitude et la dureté des conditions climatiques rendent difficile la surveillance des glaciers himalayens à l aide des méthodes conventionnelles. La taille et l éloignement de la plupart des glaciers de montagnes amènent à faire reposer leur surveillance et leur évaluation sur l observation par satellite. Des efforts concertés sont constamment nécessaires pour surveiller les glaciers, atténuer les dangers qu ils pourraient constituer, et mettre en place un système d alerte rapide contre les possibilités d inondations provoquées par les lacs glaciaires. Ce type de catastrophe est souvent transfrontalier; une coopération régionale est donc nécessaire pour élaborer une stratégie coordonnée permettant de traiter à la fois ces problèmes et ceux de la gestion de l eau. Les glaciers himalayens font partie intégrante du système d entretien de la vie dans la région et leur recul apporte la preuve irréfutable de la nécessité d agir d urgence pour contrer l évolution du climat mondial. Il est difficile de prédire exactement comment les glaciers vont fondre dans l avenir, mais il est temps d agir collectivement pour éviter les pires conséquences. La communauté internationale doit agir immédiatement pour préserver les précieuses ressources naturelles de cette région du monde relativement inexplorée, et pourtant l une des plus spectaculaires. 20 NOTRE PLANETE LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET LA CRYOSPHERE

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