En 1952 aux EUA, le général Eisenhower prend la succession du président Truman.

Transcription

1 II- «Dégel» et «coexistence pacifique», 1953 / 1962 A) des signes d apaisement, le «dégel», 1953 / une autre donne diplomatique En 1952 aux EUA, le général Eisenhower prend la succession du président Truman. En 1952, Staline reconnaît publiquement dans la revue Bolchevik que la victoire du communisme n implique pas nécessairement une guerre avec l occident et que le modèle communiste peut exister dans un seul pays. mort de Staline en mars 1953 une question se pose : qui prendra la succession de Staline? Fin de la guerre de Corée en juillet Le pouvoir est pris par 3 hommes (Triumvirat) qui rétablissent les relations diplomatiques avec Tito et s engagent dans la voie du répit léniniste (temps de repos pour laisser à la doctrine communiste le temps d intégrer les esprits) 1954 : on assiste à la «théorie des dominos» : la stabilité de chaque bloc repose sur des alliés choisis de façon stratégique. Si un seul de ces alliés cède, c est le bloc entier qui s effondre. Le but des Américains est de contenir le communisme sans l agresser. En cas d attaque, ils risquent des représailles massives. Entre 1945 et 1974, chaque bloc poursuit la mise au point de son arsenal d armement. L URSS rattrape son retard. En 1954, les 2 grands se rencontrent «fréquemment» (= 2 fois!), lors de 2 conférences. Résoudre le problème de Berlin, évocation du problème Coréen. Ces conférences n arrivent à aucun aboutissement. 2 Khrouchtchev et la «coexistence pacifique», 1955 / 1962 Mai 1955 : duumvirat en URSS : Khrouchtchev affirme qu il est nécessaire d améliorer les relations avec l ouest. Il concède que le socialisme peut exister sous différentes formes. 14 mai 1955 : pacte de Varsovie (un pacte tel que l OTAN, mais cette fois côté soviétique). janvier 1956 : «offensive du sourire». février 1956 : XXème congrès du PCUS (parti communiste de l union soviétique) Khrouchtchev y dénonce le culte de la personnalité de Staline ainsi que la Terreur : il se débarrasse ainsi de ses rivaux. Il énonce le concept de «coexistence pacifique» : - respect mutuel de la souveraineté territoriale : pas d incursion chez l autre ; - non-agression - non ingérence dans les affaires intérieures - égalité et avantage réciproque (pied d égalité des 2 grands)

2 - coexistence pacifique et coopération économique. Pour prouver sa bonne foi, Khrouchtchev dissout le Kominform en avril c est la «nouvelle ère» de la Guerre Froide» La Chine refuse les principes de Khrouchtchev ; tandis que les soviétiques n acceptent pas le «grand bond en avant» Chinois. en 1959, les relations diplomatiques sont brisées entre la Chine et l URSS. 3 les grands face à un Tiers-Monde instable Pendant toute cette période, le Tiers-Monde est troublé par de grandes vagues indépendantistes. Guerre d Indochine : de 1946 à Elle oppose l armée française au Viêt-minh (front de résistance au colonialisme dirigé par Hô-Chi-Minh-, qui prend la forme d une guérilla très efficace.). La France est soutenue par les EUA, le Viêtnam par les deux grands pays soviétiques, l URSS et la Chine. La bataille de Dien-Bièn-Phu. En janvier 1954, plus de soldats Français sont encerclés par le viêt-minh dans la plaine de Dien-Bièn-Phu, choisie comme point de fixation par les Français afin d épuiser les forces ennemies. En réalité, ce sont les troupes françaises qui subissent un désastre et doivent se rendre le 7 mai Cuisante défaite de la France. Sur les soldats de l armée française, meurent dans la bataille, et autres mourront prisonniers dans les semaines suivantes. Les EUA réussiront tout de même à maintenir une présence au nord-vietnam. Guerre d Algérie : de 1954 à Elle oppose l armée française aux indépendantistes algériens. La guérilla algérienne est approvisionnée en armes par l URSS. La France est plus ou moins soutenue par les EUA (qui considèrent la colonisation comme un combat d «arrière-garde»). Le 1 er Novembre 1954, les Algériens créent un Front de libération National (FLN) et réclament l indépendance de leur pays par une série d attaques, sabotages et attentats.

3 C est «l insurrection de la Toussaint». A cette époque, l Algérie n est qu une région de France et ces émeutes sont prises à la légère par l état Français. Ils souhaitent que ce conflit prenne une ampleur internationale pour intéresser les 2 grands à la cause du Tiers-Monde. Une série d attentats menés contre une trentaine de centres européens forcent la France à réagir. A partir de 1958, De Gaulle (élu président du conseil le 1 er juin) engage la France dans la voie de l indépendance de l Algérie. Les accords d Evian, signés le 18 mars 1962, déclarent l Indépendance de l Algérie. Le cessez-le-feu est proclamé le lendemain à midi. Crise de Suez : de juillet à novembre 1956 En 1954, Nasser, leader nationaliste Arabe ultra (extrémiste), veut lancer l Egypte sur la voie du développement. Il doit pour cela développer en particulier l industrie, mais il ne dispose pas d énergies pour la faire fonctionner. Il décide alors de construire un barrage à Assouan. Il demande leur aide à la G-B et à la France, qui s occupent du canal de Suez. Ces derniers refusent. L URSS accorde son aide à Nasser. En représailles du refus de la G-B et de la France à l aider, Nasser nationalise de canal de Suez. Les Franco-britanniques tentent de négocier, sans succès. Aidés par les israéliens, ces derniers entreprennent une «opération mousquetaire». EUA et URSS condamnent l action des Britanniques et des Français - Les Américains tentent de les convaincre de cesser l intervention militaire ; - L URSS menace Londres et Paris de l arme nucléaire. L ONU récupère un peu de son autorité et impose le cessez-le-feu et le Statu Quo. B) les limites du «Dégel» 1 Pologne et Hongrie mises au pas : juin / novembre 1956 Emeutes en juin 1956 à Poznan, en Pologne : revendications du peuple polonais : plus de libertés individuelles et collectives, une libéralisation du régime. répression par l état Polonais. Les autorités soviétiques se rendent compte qu elles vont devoir «lâcher du lest». août 1956 : Gomulka est réintégré au PC. Il est nommé 1 er secrétaire du Parti Communiste Polonais en octobre Il engage la libéralisation de l état, mais sans rompre avec l URSS. Dans la nuit du octobre 1956 : un mouvement de soutien au peuple polonais, mis en place par des étudiants, se transforme peu à peu en une véritable manifestation, à laquelle se joignent d autres citoyens hongrois. Nagy organise la répression : les troupes soviétiques écrasent les révoltes étudiantes. Nagy se met alors en décalage avec Moscou.

4 Le 4 novembre 1956, l URSS éteint définitivement la rébellion. Nagy est arrêté. Echappé de prison, il s enfuit en Roumanie où il sera jugé et exécuté. C est Kadar qui va remplacer Nagy : il remet en place un régime de répression et de soumission. 2 la 2 ème crise de Berlin Pendant les années 50, entre les moitiés ouest et est de Berlin, un couloir de circulation permet à plus de 2 millions d Allemands de l est de passer dans la zone plus attractive, à l ouest : niveau de vie plus élevé, emploi La fuite de la plupart des cadres et ingénieurs de la RDA en RFA a de graves conséquences sur l économie d Allemagne de l est en 1958, Ulbricht, ministre de la défense, demande aux occidentaux de quitter Berlin. Khrouchtchev, en accord avec Ulbricht, propose l idée de «Berlin, ville libre». Cette idée est refusée par les EUA. Conférence à Paris en 1960 : les forces soviétiques abattent un U2 Américain sur leur territoire, preuve que les EUA ont trahi un des accords de la coexistence pacifique. Khrouchtchev exige des excuses de la part des Américains, qu il n obtiendra pas. Dans la nuit du 12 au 13 août 1961 : les autorités est-allemandes entreprennent la construction du mur de Berlin. Du côté est, le mur sera bordé de fils barbelés, fossés, postes de garde et miradors. c est la rupture diplomatique : l URSS reprend ses essais nucléaires. 3 l affaire des missiles de Cuba : octobre 1962 en 1952, Fidel Castro tente de destituer le dictateur Fernando Batista. En 1959, Castro rentre victorieux à la Havane et lance se révolution nationale : nationalisation massive d industries, réformes agraires Or les Industries présentes sur le sol Cubain sont Américaines. Les EUA bloquent l entrée des produits cubains sur le sol américain, et en 1960 ils interdisent l expédition de produits Américains vers Cuba. le 1 er partenaire commercial de Cuba devient ennemi, Castro se tourne vers l URSS. En 1961, les relations diplomatiques sont gelées. En 1961, JF Kennedy apporte son soutien aux opposants cubains. Il projette de débarquer à Cuba et de renverser Castro. En avril 1961, débarquement dans la «baie des cochons» : les troupes américaines, trop peu nombreuses et mal organisées, essuient un fiasco. Castro se radicalise, et, pendant l été 1962, il se rend à Moscou afin de demander l aide de Khrouchtchev. Le 14 octobre 1962, un U2 américain survole Cuba et photographie des bases de lancement de missiles nucléaires. Le 22 octobre 1962, JFK prononce devant les télévisions américaines un discours affirmant la présence de bases de lancement de missiles offensifs à Cuba. il décide alors d un embargo bloquant la circulation de tout équipement militaire vers Cuba. Le 23 octobre, l OTAN mobilise des troupes. L ONU est un lieu d affrontements diplomatiques

5 Le 24 octobre, les américains bloquent totalement l île. JFK, soutenu par De Gaulle, lance un ultimatum à l URSS. C est la stratégie du «bord du gouffre» : Kennedy repousse les soviétiques dans leurs derniers retranchements. Le 25 octobre, Khrouchtchev reconnaît l installation de missiles nucléaires et propose des négociations. Le 27 octobre, Khrouchtchev demande à Kennedy d enlever les missiles américains de Turquie. Au même moment, un U2 américain survolant Cuba est abattu. Le 28 octobre, la crise est à son paroxysme. Conscient du risque énorme de la guerre nucléaire et sous les injonctions du président Américain, Khrouchtchev cède mais obtient le retrait du blocus américain et la garantie de l intégrité de Cuba. Qui sort vainqueur de la crise? - Aux EUA : Il subsiste une enclave soviétique dans un territoire contrôlé par les américains : c est une opposition à la doctrine Monroe «tout ce qui se passe sur le territoire Américain ne concerne que les américains». C est un échec majeur de la diplomatie américaine. - En URSS : les soviétiques ont dû céder devant leur grand opposant. - A Cuba : Castro, auparavant considéré comme un «petit» dictateur, devient à travers la crise un des plus grands ennemis des américains. Fidel Castro est alors considéré comme le seul véritable vainqueur de la crise de Cuba.