Rhône-Alpes. Céreq, avril

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1 Rhône-Alpes En Rhône-Alpes, l industrie joue toujours un rôle moteur dans l économie régionale. Composé de filières très diversifiées qui se sont constituées sur un socle d industries lourdes, ce tissu économique se conjugue avec deux grands pôles de recherche et développement. Le marché du travail est très actif. Les positions de cadres et de professions intermédiaires caractérisent fortement la structure des emplois. Rhône-Alpes est une région jeune et attractive mais le contraste entre l Est dynamique et l Ouest déclinant va s accentuer. L enseignement supérieur marque fortement le système éducatif. Dans le secondaire, les filières professionnelles occupent toujours une faible place. Ce constat vaut pour les entrées dans le supérieur court. Dans ce paysage, l apprentissage reste modéré, mais il s est développé aux niveaux IV et plus. En revanche, les contrats de qualification et d adaptation font traditionnellement partie des dispositifs de formation post-initiaux. Les jeunes formés en Rhône-Alpes sont fortement diplômés lorsqu ils entrent sur le marché du travail. L insertion des sortants du secondaire est aisée pour les hommes comme pour les femmes. Celle des diplômés du supérieur est plus moyenne en particulier pour les hommes. Les mobilités géographiques sont faibles à tous les niveaux. Céreq, avril

2 Contexte Deuxième région de métropole par sa population, Rhône-Alpes l'est aussi par sa taille. Trois grands pôles urbains, Lyon, Grenoble, Saint-Etienne et un réseau de villes moyennes particulièrement dynamiques confèrent à la région une structure urbaine très prononcée. Seules les vieilles terres industrielles de la haute vallée de la Loire échappent à ce paysage général. Moteur historique du développement de la région, l'industrie est très présente, sa part dans l'emploi total excède de cinq points la moyenne nationale. Elle est également très diversifiée. Un ensemble complet de filières industrielles s'est en effet constitué sur un socle d'industries lourdes. L'importance majeure des activités de production d'énergie, caractéristique singulière de la région, conjuguée à l'existence de deux grands pôles de recherche et développement à Lyon et Grenoble conforte l'ensemble. La part de l'emploi agricole est l'une des plus faibles de France, elle joue néanmoins un rôle essentiel dans certaines zones (Beaujolais, Bresse, Vallées Alpines, Ardèche, Drôme), de même que le tourisme (Alpes, Ardèche, Drôme). Les activités tertiaires emploient sept personnes sur dix, une proportion légèrement plus faible que la moyenne. La part de l'emploi public est la deuxième plus faible de France. En revanche, les sièges sociaux et les laboratoires de recherche et développement sont très nombreux : les positions de cadres hautement qualifiés (direction, conception, recherche) représentent plus de 10 % des emplois à Grenoble et à Lyon. Au sein de la population active, les ouvriers sont surreprésentés mais c'est plutôt la très forte fréquence des positions de cadres et de professions intermédiaires qui caractérise la région Rhône-Alpes. Entre 1993 et 2000 le volume régional d'emplois s'est accru de 13 % contre 11 % dans l'ensemble de la France. L'agriculture continue de perdre des emplois. Dans l'industrie en revanche les créations nettes (métallurgie, électronique, industries agroalimentaires, pharmacie, ) ont plus que compensé les disparitions dans les industries plus traditionnelles. Comme partout ailleurs, le moteur de la croissance de l'emploi Rhône-alpin est l'emploi tertiaire dans les "services administrés" et dans le secteur des "services aux entreprises" du tertiaire marchand. Mais, les transports, l'hôtellerie-restauration, et, depuis 1999, la construction, connaissent aussi des soldes d'emplois positifs. Le taux de chômage régional est toujours inférieur à la moyenne française et il en va de même pour celui des femmes. Le nombre des chômeurs de longue durée a connu entre 1995 et 2001 la plus forte diminution de métropole. Leur part dans les DEFM est désormais parmi les plus faibles. La position des jeunes sur le marché du travail ne présente aucune particularité marquante. Rhône-Alpes est une région jeune où les naissances excèdent encore très largement les décès. Elle est également attractive : les ménages qui s'installent sont plus nombreux que ceux qui la quittent. Au total, en terme de croissance démographique elle se classe au quatrième rang des régions métropolitaines. La population Rhône-alpine va donc continuer de croître. Mais le contraste entre un Est dynamique et un Ouest déclinant va s'accentuer. Le nombre de jeunes et d'actifs potentiels devrait en effet diminuer sensiblement dans les départements de la Loire et de l'ardèche et s'accroître substantiellement dans l'ain, en Isère et en Haute-Savoie. Drôme, Savoie et Rhône connaissent des évolutions moins prononcées. Formation initiale L organisation du dispositif de formation initiale en Rhône-Alpes est répartie entre deux académies. Cette particularité, qu elle partage avec la région PACA et avec l Ile de France, rend plus délicate l interprétation des résultats régionaux, notamment en ce qui concerne le développement des filières professionnelles. L enseignement supérieur occupe une place importante dans le système éducatif de Rhône-Alpes. Déjà relativement élevé au début des années 1990, le taux de scolarisation des ans a augmenté de plus de 4% par an pour atteindre l une des valeurs les plus élevées de métropole. Dans le même temps, et alors que la tendance générale est à la baisse, la population scolarisée des ans a continué de Céreq, avril

3 croître dans la région, comme en Ile de France et dans les régions du Sud. En 1998, près de 41% des jeunes formés en Rhône-Alpes ont quitté le système éducatif avec un diplôme du supérieur. Dans le secondaire, le système éducatif a évolué ces dernières années vers une diminution des sorties sans qualification et une progression de la proportion de bacheliers. Les filières professionnelles occupent toujours une faible place dans le secondaire : le poids des orientations en CAP-BEP en fin de 3 ème, qui reste parmi les plus faibles de la métropole, illustre cette orientation régionale. Il en va de même pour les bacs professionnels, même si leur poids dans l ensemble des bacheliers a progressé ces dernières années. Quant aux nouveaux bacheliers s orientant vers les filières professionnelles courtes, leur part dans l ensemble des entrées dans le supérieur reste modérée du fait notamment du faible développement des STS. Dans ce paysage général, l apprentissage occupe une place traditionnellement modérée. Pourtant certaines évolutions sont intervenues ces derniers années. Le nombre de contrats signés, le taux d utilisation par les jeunes comme la diffusion dans le tissu des entreprises ont fortement augmenté, mais cette progression est liée principalement au développement de l apprentissage aux niveaux IV et plus, fruit d une politique régionale engagée depuis Ainsi en 2000, la part des apprentis parmi les jeunes préparant un diplôme professionnel de niveau bac est maintenant plus forte que celle observée pour les niveaux CAP-BEP (respectivement 30 et 25%). Les mobilités géographiques lors de l entrée à l université sont fortes, notamment entre les deux académies que compte la région. Au jeu des échanges, l académie de Lyon importe globalement beaucoup plus de nouveaux bacheliers qu elle n en perd. Formation post-initiale Contrairement aux contrats d apprentissage, les contrats de qualification et d adaptation font traditionnellement partie des dispositifs de formation post-initiale utilisés dans la région. Le recours aux contrats de qualification a même progressé au cours de la dernière décennie, comme en témoigne l élévation du nombre de contrats signés, de leur taux d utilisation par les jeunes et de leur diffusion dans le tissu économique. Les stages AFPA comme les stages du Conseil régional sont en revanche plus faiblement développés en Rhône-Alpes qu en métropole. Insertion des jeunes Lorsqu ils sortent du système éducatif, les jeunes formés en Rhône-Alpes ont un profil scolaire plus élevé qu en moyenne métropolitaine. Ils sont notamment beaucoup plus nombreux à entrer sur le marché du travail avec un diplôme du supérieur court comme du supérieur long. Pour les sortants du secondaire, l entrée dans la vie active est aisée pour les hommes comme pour les femmes : le temps d accès au premier emploi est faible et le taux de chômage trois ans après la sortie du système scolaire est inférieur à 10% contre 13% en moyenne métropolitaine. Les parcours d insertion caractérisés par un accès rapide et durable à l emploi sont de ce fait fort répandus puisqu ils concernent 64% des jeunes (contre 56% en moyenne). Les contrats de travail de cette génération de sortants sont d ailleurs souvent des CDI. Mais les jeunes qui se lancent dans un emploi indépendant sont aussi plus nombreux qu ailleurs. Les débuts de carrière s opèrent par ailleurs souvent par le biais d emplois ouvriers. Pour les diplômés du supérieur, l entrée dans la vie active est légèrement plus rapide que dans la moyenne des régions mais le taux de chômage trois ans après la sortie du système éducatif est globalement très proche de la moyenne métropolitaine. Toutefois, ce constat cache de fortes disparités. Céreq, avril

4 les jeunes hommes rencontrent, par rapport à ceux des autres régions, plus de difficultés pour accéder au marché du travail que les jeunes femmes. Les emplois occupés par les diplômés du supérieur formés en Rhône-Alpes ont des caractéristiques très proches de ceux détenus en moyenne par les diplômés de l ensemble des régions, tant du point de vue du type de contrat que de la catégorie socioprofessionnelle. Les mobilités géographiques liées à la période d insertion sont très faibles parmi les sortants du secondaire mais aussi parmi les diplômés du supérieur. Pour ceux qui ont changé de région, la principale destination est alors l Ile de France et plus marginalement les régions limitrophes. Céreq, avril

5 Tableau de synthèse relatif à l'accès des jeunes à la formation professionnelle et à l'emploi en Rhône-Alpes Taux de variation (ou année la plus proche) * (ou année la plus proche) * annuel moyen Rhône- Alpes Métropole Rhône-Alpes Métropole Rhône- Alpes Métropole I. Le contexte économique et social Population totale ,6 0,4 Taux de var. annuel de la pop. dû au solde migratoire 0,1 0,0 Part des moins de 25 ans dans la population totale 34,9 34,0 31,8 30,9-1,0-1,1 Pib par habitants (Euros courants / habitants) ,8 3,2 Taux de chômage (BIT) 11,1 11,5 8,3 9,6-4,1-2,6 Part du chômage de longue durée 34,7 34,6 25,7 30,6 Population active ,7 0,5 Taux d'activité des femmes 49,4 46,7 49,9 48,1 0,1 0,4 Part de l'emploi tertiaire 65,9 68,8 69,1 72,6 0,7 0,8 Part de l'emploi public 17,3 19,1 17,7 20,2 0,4 0,9 Part de l'emploi dans les étbs de moins de 10 salariés 8,9 8,3 10,0 9,5 3,0 3,4 Part des cadres et des pr.intellectuelles dans la PAO 10,7 11,7 12,1 13,1 1,4 1,3 II. Indicateurs globaux sur la formation initiale Taux de scolarisation des ans (y.c. apprentissage) 86,1 85,8 84,9 84,4-0,2-0,3 Taux de scolarisation des ans (y.c. apprentissage) 28,7 29,7 36,4 35,2 4,0 2,9 Proportion observée de bacheliers 55,3 54,7 64,0 61,9 1,8 1,6 Proportion de jeunes sortis sans qualification (niv. VI et Vbis) 7,3 7,5 Part des inscrits dans l'enseignement supérieur 14,4 14,3 15,7 15,3 1,2 1,0 III. La formation professionnelle des jeunes Part des CAP-BEP dans les accès au niveaux V 42,5 46,4 43,7 47,2 0,6 0,3 Part des bach. prof. dans l'ensemble des bacheliers 12,6 13,1 17,9 18,5 5,1 5,1 Part des STS-IUT parmi nouveaux bac. entrant dans le sup. 32,2 31,4 37,0 35,8 2,0 1,9 Taux d'accès à l'apprentissage chez les jeunes ans 1,3 1,5 2,7 2,9 13,0 11,6 Part des apprentis parmi les jeunes préparant un diplôme de niv. V 25,0 29,0 part des apprentis parmi les jeunes préparant un dipl. de niv. IV 30,0 26,0 Taux d'accès aux contrats de qualification chez les ans 1,2 1,1 1,5 1,5 3,8 5,3 Taux d'accès aux stages des Conseils rég. chez les jeunes chômeurs 19,8 21,7 Taux d'accès aux stages AFPA chez les ans 0,3 0,3 0,3 0,4 0,0 4,9 IV. L'insertion des jeunes formés dans la région Part des demandeurs d'emploi parmi les jeunes ans 6,1 7,6 6,4 7,6 0,5 0,0 Part des jeunes accédant rapidement et durablement à l'emploi - niveau secondaire 63,6 56,0 - diplômés du supérieur 75,9 74,2 Taux de chômage après 3 ans de vie active - niveau secondaire 9,6 13,3 - diplômés du supérieur 4,5 4,7 Salaire médian corrigé des temps partiel - niveau secondaire diplômés du supérieur * Avertissement S'agissant d'indicateurs de structure dont les évolutions ne peuvent être que très lentes, le millésime précis de l'information importe assez peu. Les données utilisées, très diverses, proviennent de sources dont les calendriers de disponibilité sont par construction différents. Le lecteur se reportera utilement à l'annexe pour la chronologie précise de chaque série. Céreq, avril