BAROMÈTRE ÉCONOMIQUE ET SOCIAL Février 2011
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- Gérard Gamache
- il y a 8 ans
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1 BAROMÈTRE ÉCONOMIQUE ET SOCIAL Février 2011 Après une reprise amorcée au premier semestre, les perspectives économiques sont plus incertaines en cette fin d année La situation économique nationale s est détériorée au cours des derniers mois, engendrant un environnement peu favorable à une reprise durable de l activité. Des mesures gouvernementales sont venues bouleverser le paysage économique (plan de rigueur avec notamment hausse de TVA ciblée pour les activités du Bâtiment et de la Restauration) et plusieurs indicateurs conjoncturels se sont dégradés (chômage, poids de la dette dans le PIB, etc.). Afin d évaluer l impact de ces événements sur les entreprises artisanales, une enquête a été lancée par la Chambre de Métiers et de l Artisanat de Région de Basse-Normandie en décembre Si les résultats confirment l existence de difficultés liées à la crise, notamment de trésorerie et de production, ils sont à nuancer avec ceux de la 47ème Note de Conjoncture de l Artisanat. Celle-ci a montré que l ensemble des indicateurs (investissement, emploi, activité) était en voie d amélioration, tandis que les prévisions des chefs d entreprise étaient orientées à la baisse. Ce décalage de tendances est révélateur de comportements de défiance des artisans, notamment engendrés par un climat économique incertain. Depuis, un certain nombre d aléas économiques sont venus renforcer la dynamique à l œuvre : dépréciation de la note financière de la France par l agence Standard and Poor s, aggravation des problématiques bancaires, dégradation des prévisions de croissance pour 2012, etc. J. LAILLE Observatoire Régional de l Artisanat de Basse-Normandie
2 LA CRISE ÉCONOMIQUE DE 2008 : QUELLES ÉVOLUTIONS? Trois ans après le choc financier d envergure mondiale, ses effets sont toujours perceptibles. Deux tiers des artisans estiment que leur branche d activité est touchée par la crise, la moitié d entre eux affirme que leur entreprise est directement concernée. D un point de vue global, les comportements sont plutôt stables. On constate en revanche des divergences selon les branches d activité. Il existe un décalage entre les ressenti des artisans et les répercussions réelles de la crise sur leur activité. Dans un environnement économique incertain, les chefs d entreprise font preuve d une plus grande méfiance en raison d un manque de visibilité sur les évolutions conjoncturelles. Dans les faits, la situation de l Artisanat s est à nouveau améliorée en Les indicateurs d activité, d emploi et d investissement ont crû au deuxième semestre, en dépit de l annonce d événements économiques plutôt défavorables. Toutefois s agissant de la perception des artisans à l égard de la situation actuelle, on constate des comportement variés selon les branches. Dans l Alimentation, le caractère cyclique de l activité semble renforcé par la crise : le ressenti négatif des artisans du secteur s est amplifié en début d année. Dans le Bâtiment, les déclarations des artisans révèlent des effets plus diffus : après une accentuation sur la période allant de la fin 2009 au début 2011, les effets ressentis de la crise s affaiblissent. Dans la Production, le sentiment d inquiétude face à la crise diminue progressivement depuis 2010 : les impacts s atténue lentement. Dans les Services, l appréciation des dirigeants est plus variable : l anxiété induite par la conjoncture économique atteint son niveau le plus haut fin 2009, diminue ensuite jusque fin 2010, pour reprendre à nouveau.
3 PLUS DE 7 ENTREPRISES S ARTISANALES SUR 10 AFFECTÉES PAR LA MOROSITÉ AMBIANTE Selon l enquête réalisée fin 2011 début 2012, le climat socio-économique actuel n est pas favorable à l activité des entreprises artisanales. Plus de 7 entreprises artisanales sur 10 sont affectées par la morosité ambiante. Ce constat est valable pour l ensemble des secteurs d activité, et cela quel que soit le département. On retrouve cette même tendance dans les branches de l Alimentation et de la Production. Elle se voit renforcer dans les Services (76% des entreprises concernées) alors qu elle est légèrement affaiblie dans le Bâtiment (67%). On note également des spécificités territoriales. Si le Calvados s inscrit parfaitement dans la tendance générale, les deux autres départements s en écartent légèrement : la morosité est relativement plus ressentie dans la Manche (76% des artisans) que dans l Orne (65% des artisans). UN IMPACT NÉGATIF SUR R LES TRÉSORERIES ET LA PRODUCTION DES ENTREPRISES Depuis 2008, la situation des trésoreries est inquiétante : 45% des chefs d entreprise affirment que leurs trésoreries ont été impactées par la crise. Les autres points à surveiller sont la production (35% des citations) et l investissement (29%). Outre cela, on note qu une entreprise artisanale sur deux est confrontée à un difficile accès au crédit. A contrario, les conséquences sur l emploi sont plutôt mineures. On sait bien que les e n t r e p r i s e s a r t i s a n a l e s s o n t majoritairement des entreprises à très faible effectif salarié et qu elles ont tendance à conserver leur personnel, même en temps de crise.
4 LA BAISSE DU CHIFFRE D AFFAIRES, PREMIÈRE RÉPERCUSSION DE LA CONJONCTURE SUR L ACTIVITÉ L DES ENTREPRISES RISES En 2011, les chefs d entreprise identifient principalement trois types de répercussions de la crise sur leur activité : la baisse du chiffre d affaires (citée par 28% des chefs d entreprise artisanale), la baisse des commandes et les difficultés de trésorerie (18% chacune). Les comportements sont variables d une branche à l autre. De manière générale, les réponses les plus citées restent identiques, si ce n est que le classement des modalités est différent dans l Alimentation et les Services : la baisse du chiffre d affaires demeure en première position alors que la baisse des commandes se voit dépasser par les difficultés de trésorerie. Lorsque l on s intéresse plus en détail à la contribution de chacune des activités dans chacune des réponses, on constate un certain nombre de spécificités : Le licenciement est relativement plus cité par les entreprises de l Alimentation. La baisse des commandes et l augmentation des délais de paiement sont plus courants dans le Bâtiment et la Production, avec pour cette dernière, une proportion non négligeable de décalages de projets de recrutement. Le décalage de projets d investissement et la baisse du chiffre d affaires occupent une part plus importante dans les Services. On retrouve la tendance générale dans chacun des départements, avec toutefois quelques divergences. Dans la Manche, les difficultés de trésorerie semblent plus ressenties que sur le reste du territoire, alors que dans l Orne, le décalage de projets de recrutement et les difficultés d accès au crédit apparaissent comme des problématiques sensibles.
5 LA BAISSE DU POUVOIR D ACHAT ET L ENVIRONNEMENT ÉCONOMIQUE, PRINCIPAUX FACTEURS DÉCLENCHEURS DE LA CRISE ACTUELLE Selon les artisans, la baisse du pouvoir d achat et l environnement économique sont les premiers motifs des perturbations économiques récentes (respectivement 33% et 28% des citations). Si ce constat est valable pour l ensemble des secteurs d activité, il est intéressant de noter que dans la Production, la tendance est inversée (l environnement économique devient le motif le plus fréquemment cité). On peut toutefois noter un certain nombre de particularités. Dans l Alimentation, la moitié des entreprises évoque également la baisse du pouvoir d achat. L environnement économique et le manque de visibilité semblent avoir un impact relativement important. Dans le Bâtiment, les deux causes les plus citées sont talonnées par une troisième, qu est l augmentation de la TVA. Il s agit effectivement de la mesure gouvernementale de hausse de TVA ciblée concernant les secteurs du Bâtiment et de la Restauration. Dans la Production et les Services, les modes de consommation sont perçus comme un facteur explicatif fort de la crise, en plus de l environnement économique et la baisse du pouvoir d achat.
6 UNE TENDANCE À LA REPRISE POUR L INVESTISSEMENT L enquête révèle que plus d un tiers des entreprises n ont mené aucun projet d investissement depuis le début de la crise économique. Cela dit, les mouvements à l œuvre semblent plutôt favorables. La proportion d entreprises concernées n a cessé de croître sur cette même période : alors qu en 2008, elle n est que de 10%, elle s élève à 25% en En 2011, on note un reprise de l investissement dans le Bâtiment et la Production (30% et 27% des réponses respectivement). Dans les Services et l Alimentation, le niveau des investissements remonte plus lentement : seulement 20% des projets ont été réalisés en Les effets de la conjoncture semblent avoir été plus forts dans les Services, où 4 artisans sur 10 déclarent ne pas avoir investi depuis Les comportements des chefs d entreprise varient également en fonction des territoires. Alors que l investissement connaît une reprise dans le Calvados et l Orne (autour de 30% de projets engagés en 2011), il n en est pas de même pour la Manche : 40% des dirigeants n ont mené aucun projet depuis 2008 et moins de 20% d entre eux ont investi en MÉTHODOLOGIE Le baromètre économique et social se base sur les résultats de deux enquêtes distinctes. La première a été associée à la Note de Conjoncture semestrielle de l Artisanat depuis début En mai et novembre de chaque année, un échantillon représentatif de 600 chefs d entreprise artisanale (activité, département) a été interrogé. Les vagues d enquête successives ont permis de créer une série chronologique et ainsi, de mesurer les effets de la crise dans le temps. La deuxième enquête a été réalisée entre décembre 2011 et janvier 2012 auprès d un échantillon représentatif de 450 dirigeants afin d établir un bilan de la situation économique des artisans à fin CMAR-BN/ORA 2 rue Claude Bloch - BP CAEN Cedex 5 Tél : Document édité en 2012 par la CMAR-BN, avec le concours financier de la Région Basse-Normandie, de l Etat et de l Europe.
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