SCHEMA DIRECTEUR POUR LE DEVELOPPEMENT DES FILIERES DE L ELEVAGE AU CAMEROUN

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1 République du Cameroun Paix Ŕ travail - Patrie Ministère de l Elevage, des Pêches et des Industries Animales SCHEMA DIRECTEUR POUR LE DEVELOPPEMENT DES FILIERES DE L ELEVAGE AU CAMEROUN VOLUME II: CARTOGRAPHIE DES FILIERES Novembre

2 LISTE DES SIGLES ET ABRÉVIATIONS Carte du Cameroun Résumé exécutif Chapitre 1 : Introduction Chapitre II: Cartographie de la filière avicole I. Résumé analytique II. Situation de la demande III. Offre et coûts de production IV. Contraintes et perspectives Chapitre 1 : Cartographie de la filière lait I. Résumé analytique II. Situation de la demande III. Offre et coûts de production IV. Contraintes et perspectives Chapitre 1 : Cartographie de la filière porcine I. Résumé analytique II. Situation de la demande III. Offre et coûts de production IV. Contraintes et perspectives Table des matières Chapitre 1 : Cartographie de la filière bovins/viande petits ruminants I. Résumé analytique II. Situation de la demande III. Offre et coûts de production IV. Contraintes et perspectives Chapitre 1 : Cartographie de la filière Elevage Non conventionnel I. Résumé analytique II. Situation de la demande III. Offre et coûts de production IV. Contraintes et perspectives Chapitre 1 : Conclusions Annexes 2

3 Liste des abréviations et des acronymes AFD AGROCOM APICA AsA ASPPA CAMCCUL CAMRAIL CAMSUCO CEMAC CENEEMA CFR CICC CNRCIP COOPEC CRA CVECA DEPA DSCN DSDSR DSRP ECAM ENIR ENSA FAO FASA FIMAC FONDAOR GIC GICA HEVECAM IITA IMF INADES IRAD LANAVET MC² MIDENO MIDEVIV MINADER MINCOMMERCE MINEE MINTP MINEFI MINEP MINEPIA MINFOF MINIMIDT MINPLAPDAT MINPMEESA MINPROFF MINRESI ONCC ONG ONVC Agence Française de Développement Agriculture Agro-Industrie et Communication Association pour la Promotion des Initiatives Communautaire Accord sur l agriculture Appui aux Stratégies Paysannes et à la Professionnalisation de l Agriculture Cameroon Cooperative Credit Union League Société des chemins de fer du Cameroun Cameroon Sugar Compagny Communauté Economique et Monétaire de l Afrique Centrale Centre d Etude et d Expérimentation du Machinisme Agricole Centre de Formation Rurale Comité Interprofessionnel café cacao Cameroon National Root Crops Improvement Program Coopératives d'epargne et de Crédit Collège Régional d Agriculture Caisses Villageoises d Epargne et de Crédit Autogérées Division des Etudes et des Projets Agricoles Direction de la Statistique et de la Comptabilité Nationale. Document de Stratégie de Développement du Secteur Rural Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté Enquête Camerounaise Auprès des Ménages Ecole Nationale des Instituteurs Ruraux Ecole Nationale Supérieure Agronomique Organisation des Nations Unies pour l Alimentation et l Agriculture Faculté d Agronomie et des Sciences Agricoles Fonds d Investissement de Micro-Réalisations Agricoles et Communautaire Fonds national d Appui aux Organisations Rurales Groupe d Initiative Commune Groupe d Initiative Commune Agricole Hévéa du Cameroun International Institute for Tropical Agriculture Institution de Micro-Finance Institut Africain pour le Développement Economique et Social Institut de Recherche Agronomique et du Développement Laboratoire National Vétérinaire Mutuelle Communautaire de Croissance Mission de Développement du Nord-Ouest Mission de Développement des Cultures Vivrières Ministère de l Agriculture et du Développement Rural Ministère du Commerce Ministère de l Eau et Energie Ministère des Travaux publics Ministère de l Economie et des Finances Ministère de l Environnement et de la Protection de la Nature Ministère de l Elevage des Pêches et des Industries Animales Ministère des Forêts et de la Faune Ministère de l Industrie, des Mines et du Développement Technologique Ministère de la Planification, de la Programmation du Développement et de l Aménagement du Territoire Ministère des Petites et Moyennes Entreprises, de l Economie Sociale et de l Artisanat Ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille Ministère de la Recherche Scientifique et de l Innovation Office National de Café Cacao Organisation non Gouvernementale Ordre National des Vétérinaires Camerounais 3

4 OPA OPCC OTC PDHCA Organisation Professionnelle Agricole Organisation des Producteurs de Coton du Cameroun Obstacles Techniques au Commerce (Accord sur les) Projet de Développement Halieutique Communautaire de l Atlantique PFNL PIB PME PNVRA PNGE PPTE PR PRASAC PST SBM SEMRY SFD SIFAC SOCAPALM SODECOTON SODEPA SOWEDA SNRA SNV SPNP SPS UFA UNVDA. UPAC Produits forestiers non ligneux Produit Intérieur Brut Petites et Moyennes Entreprises Programme National de Vulgarisation et de Recherche Agricole Programme National de Gestion de l Environnement Pays Pauvres Très Endettés Petit Ruminant Pôle de Recherche Appliquée au Développement des Savanes d'afrique Centrale Plan Sectoriel des Transports Société Bananeraie de la Mbomé Société d Expansion de Modernisation de la Riziculture de Yagoua Systèmes Financiers Décentralisés Syndicat Interprofessionnel de la Filière Avicole Camerounaise. Société Camerounaise des Palmeraies Société de Développement du Coton. Société de Développement et d Exploitation des Productions Animales South West Development Authority Système National de la Recherche Agricole Service Néerlandais de Volontariat Société des Plantations Nouvelles de Penja Accord sur l application des mesures sanitaires et phytosanitaires. Unités Forestières d Aménagement Upper Noun Valley Development Authority Union phytosanitaire d'afrique Centrale 4

5 Carte du Cameroun BASSIN D INTENSIFICATION DE LA PRODUCTION PORCINE 5

6 PRÉFACE Avec la flambée des prix des denrées alimentaires de base, (blé, sucre, lait et viande notamment), la balance commerciale du Cameroun est soumise à rude épreuve avec des hémorragies de devises pour importer, bien que de moins en moins, des produits toujours plus chers. Au delà de ces impacts économiques négatifs, les importations comportent parfois aussi des menaces graves pour la santé publique à travers la consommation de produits ailleurs prohibés, mais frauduleusement déversés dans les pays démunis de systèmes de contrôle adéquats : viande à dioxine, lait frelaté, etc. De plus, le secteur des productions animales se retrouve aussi accablé par des épizooties diverses et redoutables : hier la peste et la péripneumonie bovines, la peste porcine africaine, et tout dernièrement la grippe aviaire avec à présent le spectre de la grippe porcine rebaptisée grippe A. Des sources proches de l Institut National de la Statistique, en 2007, le Cameroun a importé plus de 2 millions de tonnes de produits alimentaires pour un montant de plus de 782 milliards de F CFA dont 80 milliards pour les produits animaux pour tonnes importées. De même dans le contexte actuel de changement climatique qui menace toutes les agricultures du monde, avec des réorientations stratégiques qui se dessinent notamment la production de biocarburant, il convient d adopter et de mettre en œuvre des politiques résolues de souveraineté alimentaire. Il est en effet inacceptable de se maintenir dans un schéma de dépendance alimentaire en continuant d importer ce que l on est en mesure de produire soi-même! Cela est du reste aberrant quand, au demeurant, l on peut même être compétitif! Cependant, les Politiques et Stratégies sectorielles menées pendant plusieurs années pour promouvoir le développement de l élevage en vue de satisfaire les besoins nationaux en produits animaux et améliorer les revenus des producteurs, n ont pas donné tous les résultats escomptés à la hauteur des espérances. Malheureusement, c est même le contraire qui s est produit. Les productions animales connaissent une chute drastique. Le déficit en produits animaux est devenu encore plus important. Le sous-secteur demeure encore peu connu et sous exploité. Des solutions pratiques et opérationnelles restent toujours attendues pour répondre, de façon précise, aux besoins des acteurs y intervenant. Cette situation préoccupante mobilise aussi bien le Gouvernement que ses partenaires au développement et nécessite des mesures adaptées, synergétiques et surtout de consensus pour mieux orienter, planifier et coordonner la mise en œuvre concrète des actions définis. L élaboration d un Schéma Directeur de développement des filières d élevage au Cameroun, s inscrit ainsi dans la volonté du gouvernement de faire jouer au sous secteur de l élevage un rôle de premier plan dans la lutte contre la pauvreté, la croissance économique et l atteinte des objectifs de développement du millénaire (ODM). Il s agit à travers un processus concerté mis en place, de réconcilier les politiques, les acteurs du secteur de l élevage et les consommateurs, dans une dynamique authentique, à la recherche du bien être de la population toute entière. Au-delà d un processus purement interne au pays, il est question d une quête de positionnement international. A ce titre, le Schéma directeur des filières d élevage s inscrit bien dans le cadre de la vision du pays à l horizon 2035 «faire du Cameroun un pays émergent, démocratique et uni dans sa diversité» Le processus mis en place pour élaborer le présent Schéma Directeur, se devait donc de faire appel à la participation active de tous les acteurs concernés notamment les Associations d éleveurs, les associations de consommateurs, les services techniques d encadrement, les autres départements ministériels concernés par l élevage. Il s agira ensemble de mettre en évidence les points forts et les points faibles de chacune de ces filières animales, afin d identifier non seulement des mesures à prendre dans les domaines des politiques et des stratégies, mais aussi des programmes pertinents capables de renforcer les aspects positifs, faire disparaître les contraintes, développer des synergies entre intervenants et rendre possible le développement local souhaité par les plus hautes autorités du pays. Ce Schéma Directeur, fruit de la concertation entre tous les acteurs concernés, va constituer un véritable outil d orientation, de coordination et de négociation entre les mains des différents acteurs (éleveurs, commerçants, prestataires de service, consommateurs, Collectivités décentralisées, État et partenaires au développement) qui disposent ainsi d un cadre de référence et d actions au niveau national pour impulser les initiatives de développement et les interventions futures dans le domaine de l élevage. 6

7 Il s agira maintenant de prendre toutes les dispositions utiles pour la mise en œuvre effective du Schéma Directeur. Dans cette perspective, la mise en place imminente d un mécanisme de mise œuvre qui sera dotée d une cellule légère, souple et efficace, va constituer pour mon département une des premières priorités pour bien marquer notre volonté politique inébranlable pour promouvoir le développement des filières de l élevage au Cameroun. Le Ministère de l Elevage de la Pêche et des Industries animales remercie particulièrement la FAO pour son assistance technique et financière et l ensemble des partenaires techniques et financiers qui ont soutenu activement le processus d élaboration de ce Schéma Directeur pour le développement des filières de l élevage mis en place par mon Département ministériel. Dr ABOUBAKAR Sarki Ministre de l Elevage, des Pêches et des Industries animale 7

8 Résumé exécutif Les filières de l élevage et des industries animales sont confrontées aux principales contraintes majeures suivantes : 1. Contraintes communes à chacune des cinq filières (5) Les contraintes sanitaires insuffisance de la couverture sanitaire et persistance des maladies infectieuses et parasitaires à fortes incidences économiques ; système peu efficient de surveillance des maladies animales (séro-épidémiosurveillance ; Existence des menaces des épizooties aux frontières à cause des problèmes persistants dans les pays voisins ; insuffisance des réseaux de distribution des médicaments et des produits à usage vétérinaire ; introduction de faux produits vétérinaires à partir des frontières ; absence d un laboratoire de contrôle des médicaments vétérinaires ; insuffisance d un personnel technique pouvant suivre les évolutions technologiques autant que les risques sanitaires émergeants ; retard dans la mise en œuvre du mandat sanitaire et l installation des vétérinaires en clientèle privée ; absence de crédits appropriés pour l installation de nouveaux vétérinaires. Les contraintes liées à la conduite des animaux (alimentation, abreuvement, ) dégradation des parcours ; précarité du statut foncier des éleveurs ; sécheresses successives ; prix prohibitifs des sous-produits agro-industriels ; réseaux des points d abreuvement insuffisants et facilement tarissables ; déficit en produits céréaliers (maïs) pour l alimentation animale. Les contraintes organisationnelles et managériales exploitation et gestion traditionnelles des troupeaux inadaptées aux mutations ; faible productivité des animaux ; pléthore d animaux dans les troupeaux ; thésaurisation des animaux ; taux de consanguinité élevé dans les élevages ; difficultés de mise en place des groupements et associations d éleveurs ; systèmes d élevage et facteurs socio culturels pas toujours favorables à la structuration ; Les contraintes de financement absence de mécanismes appropriés de financement ; absence de banques spécialisées au financement de l élevage ; taux d intérêt élevé des banques commerciales ; Les contraintes liées au cadre global de la production et à l environnement des affaires dans le secteur Absence de textes législatifs et réglementaires protégeant de manière spécifique les différents acteurs du secteur ; Existence d une pléthore de tracasseries s exerçant sur les acteurs et les activités du secteur ; Cadre des affaires peu sécurisant en termes techniques (aléas) et spécifiquement sécuritaires. 2. Les contraintes spécifiques à chacune des filières Les problématiques de la filière avicole 8

9 Le principal handicap reste l envahissement du pays par des coupes de poulets importées à l état congelé, conséquence des coûts de production domestique élevés, en l occurrence ceux afférents aux intrants. D un autre côté, les besoins en céréales, notamment en maïs sont également importants quand ont sait que pour produire tonnes de viande de poulet dans les cinq années à venir il faudrait au moins tonnes de maïs en élevage intensif, pour produire 100 Kg de chair de poulet, il faut environ 250 Kg d aliments (essentiellement du maïs). Les problématiques de la filière laitière Une faible performance du matériel génétique local et une dégénérescence du matériel existant ; Une dégradation progressive et dangereuse des parcours naturels ; Des initiatives gouvernementales généralement régionalisées ; Une faible adoption des innovations malgré une recherche agronomique et zootechnique dynamique ; Un état sanitaire peu maîtrisé ; Les problématiques de la filière porcine La Peste Porcine Africaine sévit à l état endémique ; Existence d une pléthore d autres maladies non contrôlées telles que : o la grippe de porc, o la maladie d Aujezky, o la gastro-entérite transmissible, o la stomatite vésiculeuse, o l encéphalomyélite virale, o l éperythrozoonose (causée par une rickettsie), o la dysenterie, o la pasteurellose, o la tuberculose, o les salmonelloses Caractère sommaire des élevages et les conditions d hygiène déplorables ; L élevage se pratique encore et majoritairement comme une activité de survie avec des investissements insignifiants ; Absence de formation des éleveurs. Les problématiques de la filière viande bovine et petits ruminants Accès difficile au foncier pastoral ; absence d un plan concerté de l espace agro-sylvo-pastoral et d une législation foncière appropriée ; Gestion déficiente de la transhumance et recours persistants aux feux de brousse ; Infestation des pâturages par les mauvaises plantes et les parasites ; Conflits récurrents entre agriculteurs et éleveurs ; Recrudescence du phénomène des coupeurs des routes. on note des difficultés d accès aux grands marchés du sud situés à quelques 1 000km des centres de production. Ceci est due aux tracasseries policière et douanières (de l Administration) pour les transporteurs par camions, il y a un nombre insuffisant des wagons mis à la disposition des commerçants par le CAMRAIL ; pour ce qui est des marchés à bétail, il manque des infrastructures sur les marchés : clôtures pour contenir les animaux et favoriser la constitution des lots, des infrastructures de contrôle des entrées et des sorties, les points d abreuvement, les points d embarquement, et les aires de pâture ; on note une insuffisance de contrôle sanitaire et l observation des marchés, cette fonction n est pas bien assurée par les agents du MINEPIA ; le mode de paiement au comptant des animaux au marché n est pas très adapté : le paiement à crédit fait courir aux producteurs ou aux intermédiaires un risque évident. Ce risque est le plus souvent couvert par une différence de prix considérable entre le paiement comptant et le paiement à crédit ; il ya une présence d un grand nombre d intermédiaires de vente sur les marchés : bien qu interdits par la réglementation, les intermédiaires, appelés sakaïna, continuent à exercer leur fonction dans les marchés. on note une chute des effectifs abattus dans les grands abattoirs de Yaoundé et de Douala qui fonctionnent très en dessous de leur capacité ; en ce qui concerne les infrastructures d abattage, on note leur vieillissement et cet état constitue une charge importante pour la direction de la SODEPA ; le traitement des déchets n est pas bien assuré malgré un début de valorisation de certains déchets tels que le sang dans l abattoir de Yaoundé. le statut de ces abattoirs ne garantit pas une bonne gestion, car ils sont paraétatiques. 9

10 le transport des carcasses ne garantit pas la bonne qualité des viandes car celui-ci se fait à l aide des camionnettes non spécialisés ; On note une déficience des points de vente qui sont des petits comptoirs dans les quartiers résidentiels en bordure des routes ou dans les différents marchés, ce qui ne garantit pas une bonne qualité des produits. Absence d industries de transformation de la viande et des produits dérivés. Les problématiques de la filière des élevages non conventionnels L analyse de l état actuel du potentiel faunique a révèlé un déclin général et même dans bien des cas, une raréfaction voire la disparition totale de certaines espèces du territoire national. Malgré ce constat de réelle menace qui pèse sur la faune sauvage, plusieurs espèces peuvent encore faire l'objet d une valorisation et contribuer ainsi à combler le déficit alimentaire en termes de protéines animales. Parmi ces espèces certaines offrent des perspectives intéressantes en matière d élevage en captivité (aulacodes, cobayes, escargots, grenouilles, rats, cailles autruches, crocodiles, tortues, entre autres). Il serait donc utile d'approfondir les études qui permettront de les mettre en valeur en s'appuyant sur les principes et exigences d'une utilisation durable des ressources naturelles renouvelables. L élevage en captivité ou en ranch de plusieurs de ces espèces, du reste autorisé, est aujourd hui maîtrisé dans de nombreux pays à travers le monde. Donc bien de technologies peuvent être importées si elles peuvent être appliquées au contexte camerounais. 3. Le coût de production des différentes viandes au Cameroun Type de viande / provenance Coût de production moyen de viande au Kilogramme (Francs CFA) Poulets Elevage de case 465 Poulailler traditionnel 665 Elevage semi intensif à production intermittente 950 Viandes rouges (Bovins et petits ruminants) Elevage semi intensif régulier 835 Bovins 1300 Ovins 1600 Caprins 1600 Porc Elevage traditionnel ND Elevage familial 1100 Elevage semi intensif «moderne» 1500 Viandes non conventionnelles Aulacodes 3000 Cobayes 2500 Escargots 4000 Cailles

11 CHAPITRE UN INTRODUCTION Le Cameroun a connu plusieurs plans, programmes et schémas directeurs. Les stratégies les plus pertinentes pour le développement de l élevage existent. Le problème maintenant est de trouver des solutions pratiques aux questions que se posent aujourd hui les différents acteurs concernés. Il s agit à travers une approche nouvelle de permettre aux différents acteurs concernés (État, partenaires au développement, secteur privé, organisations paysannes, associations de consommateurs) de s entendre sur la situation actuelle de l élevage, ensuite de se mettre d accord sur une vision du secteur et sur des objectifs précis à atteindre à court, moyen et long termes ainsi que sur les moyens à mettre en œuvre afin de concrétiser cette vision commune. Pour mieux traduire cette vision commune dans les faits, le processus d élaboration du Schéma Directeur pour le développement des filières de l élevage s est basé sur la méthode dite de consultation, de concertation et de participation des acteurs concernés sur la base d un diagnostic précis de la situation actuelle de l élevage au Cameroun et à partir des analyses fines effectuées par des consultants nationaux spécialistes sur chacune des cinq principales filières de l élevage retenues à savoir : la filière Avicole, la Filière Lait, la Filière Porc, la Filière Bétail- Viande, la Filière Elevages Non Conventionnels. L analyse des filières utilisée comme méthode dans cet exercice a été associée à des outils de prévision et de planification économiques. La filière retrace ainsi la succession des opérations qui, partant en amont d une matière première (ou d un produit intermédiaire) aboutit en aval, après plusieurs stades de transformation et/ou de valorisation à un ou plusieurs produits finis au niveau du consommateur. Plus précisément, on entend par filière «l ensemble des agents (ou fraction d agents) économiques qui contribuent directement à la production, puis à la transformation et à l acheminement jusqu au marché de réalisation d un même produit agricole (ou d élevage)»1. En effet à travers une filière, il est possible de remonter du plus petit agent à l Etat par le biais d une succession de bilans. L idée directrice de l analyse économique des filières est de «mettre à plat» l ensemble des activités de différents acteurs, de repérer les flux qui relient les agents entre eux, de quantifier les opérations observées, d apprécier les comportements associés à la prise de décision et de pouvoir influencer les stratégies des uns et des autres pour atteindre des objectifs prédéfinis de politique. Le Schéma Directeur a été élaboré en deux volumes : Le premier Volume est le Document principal qui se présente de la manière suivante : 1 G ; Duruflé, P ; Fabre, J. M. Yung. Les effets sociaux et économiques des projets de développement rural : manuel d évaluation, Ministère de la Coopération,

12 1. une première partie qui présente une synthèse du diagnostic de la situation actuelle de l élevage au Cameroun (état des lieux) renforcé par des statistiques actualisées et des études technico-économiques effectuées. 2. une deuxième partie qui propose des orientations stratégiques ainsi que des stratégies opérationnelles tenant compte des leçons tirées des stratégies précédemment utilisées. 3. enfin une troisième partie qui présente des programmes prioritaires à compléter au moment de la mise en œuvre. Quant au Volume II, il présente la cartographie de chacune des 5 filières retenues à savoir : 1. Cartographie de la filière avicole 2. Cartographie de la filière lait 3. Cartographie de la filière lait 4. Cartographie de la filière lait 5. Cartographie de la filière lait 12

13 CHAPITRE DEUX CARTOGRAHIE DE LA FILIERE AVICOLE La filière avicole tout au moins dans sa branche moderne est relativement la mieux structurée des cinq filières retenues comme indiqué dans l encadré. 1. Encadré N 4 : Résumé analytique Pour une contribution totale estimée à moins d 1% du PIB, le secteur de la viande de volaille ne représente pas un pilier de l économie camerounaise. Il demeure cependant une composante de sécurité alimentaire et une source de revenus agricole non négligeable. Le secteur génère un bénéfice net annuel estimé à environ 15 milliards de Francs CFA et couvre 14% des besoins de la population en protéines animales. La filière avicole au Cameroun peut être considérée comme la mieux structurée du sous secteur de l élevage. Il existe en effet des maillons bien identifiés tout au long du circuit économique des produits de la filière. Cependant en dehors de quelques produits dominants (poulets de chair et œufs,) cette filière est très peu diversifiée. L analyse fonctionnelle de la filière révèle deux sous ensembles qui opèrent en parallèle : le volet dit moderne et l élevage des races locales. Dans le volet moderne, on note la présence de quelques regroupements de fonctions majeures au niveau de certains agents, faisant ainsi place à des oligopoles (approvisionnement en matériel génétique et intrants divers). La filière, souffre encore d une forte segmentation du marché et des conditions de mise en marché et de distribution des produits très rudimentaires. Le volet traditionnel quant à lui, demeure peu suivi et exposé aux fléaux basiques tels que la maladie de Newcastle qui décime encore une large proportion de la production. Pour combler le déficit annuel en viande de volaille qui est estimée aujourd hui à tonnes et qui sera de tonnes en 2 015, il faudrait un apport supplémentaire de 24 millions de volailles sur pied, avec un accroissement annuel de 1,2 millions de têtes par an, l objectif étant de ne pas recourir aux importations. Trois axes semblent constituer les orientations majeures pour l avenir dans cette filière : (a)l appui à la production à travers la promotion du matériel génétique de qualité, la diversification des espèces et la promotion des modèles d élevage performants ;(b) L amélioration du cadre partenarial entre les différents acteurs et, (c) La promotion des conditions et des normes de mise en marché des produits pour réduire les coûts de transaction encore très élevés. 1. Situation de la demande en produits avicoles Selon les enquêtes budget/consommation de l INS, chaque camerounais consomme par an 4,1 kg de viande de volaille et 0,95 Kg d œuf. La population étant estimée à habitants, la consommation totale peut être 13

14 estimée à tonnes de viande de volaille et tonnes pour les œufs. Selon la FAO et la Banque Mondiale, il faut s attendre à une augmentation de la demande de 4,7% d ici En considérant une hypothèse pessimiste de stagnation de la production nationale, on obtiendrait les résultats ci-après : (Tableau No 7) Tableau N Tendances évolutives de la consommation de viande de volaille et d œufs de 2008 à 2015 Années Population Production nationale (tonnes) Niveau demande nationale (tonnes) de Viande Œuf Viande Œufs Viande Œuf Viande Œuf Viande Œuf Viande Œuf Viande Œuf Viande Œuf Viande Œuf Déficit (tonnes) Excédent (T) Viande Œufs N.B : Les estimations de la demande ont été faites en prenant en compte deux hypothèses : les mesures de protection et de régulation actuelles sont maintenues ; une évolution des prix sur le marché national équivalente aux projections faites par la FAO et l Organisation pour la Coopération et le Développement Economique (OCED) sur l évolution des prix internationaux des deux facteurs les plus déterminants dans le prix du poulet au Cameroun. Les prix du maïs et du poussin d un jour seront en corrélation avec l évolution de l offre et de la demande internationale en viande de volaille qui influence le prix des poussins parentaux sur le marché international. La figure ci-après montre l évolution des importations de viandes de volaille entre 2001 et 2008 N.B A partir de 2004, les importations ont été quasiment interdites. Auparavant, elles étaient en progression constante traduisant l expression d une très forte demande nationale La production locale du poulet de chair est déficitaire de tonnes et si rien n est fait, ce déficit sera de tonnes en si l on considère un accroissement annuel de 4,7%. La sous filière «ponte» couvre les besoins à 99%. 2. L offre et le coût de production des produits avicoles 14

15 Les effectifs de poulets se situeraient autour de dont de poulets traditionnels, de poulets de chair, de pondeuses, de sujets parentaux chair et de parentaux pontes2. Les petites exploitations traditionnelles et commerciales assurent à près de 80% le ravitaillement des marchés. La production avicole au Cameroun reste dominée par le secteur traditionnel qui représente plus de 70% de la production répartie sur toute l'étendue du territoire national, alors que l'élevage industriel est concentré dans les zones périurbaines de Douala, Yaoundé et Bafoussam. Une douzaine de couvoirs existent et produisent annuellement environ 10 millions de poussins pour une capacité estimée à 20 millions. La production d œufs est estimée à T et devrait atteindre T en 2020 (Tableau No.). Tableau No. : Système d élevage et répartition des effectifs en 2006 Effectifs Millions de têtes % 24,8 55 Systèmes commerciaux semi-intensifs 20,3 45 Petites exploitations commerciales Chair Ponte 4,3 21 Système Chair 4,3 Moyennes et grandes exploitations commerciales traditionnel Ponte 1,8 9 TOTAL 45 Sources : Consultants Les systèmes d élevage avicole Les systèmes d élevage sont subdivisés en deux grands volets : le volet traditionnel qui regroupe trois maillons (la production, la collecte et le conditionnement et la distribution) et le volet moderne ou commercial qui regroupe quatre types d acteurs : les accouveurs, les importateurs de poussins d un jour, les fabricants d aliments et les vétérinaires en clientèle privée généralement organisés en société pharmaceutique. Ces différentes fonctions cidessus inventoriées ne sont pas exercées de manière exclusive. Selon les chiffres fournis par la FAO et La BM dans leur étude réalisée en 2007 sur la compétitivité de la filière volaille (poulet de chair), il y aurait au Cameroun petites exploitations familiales semi-intensive et commerciale dont les effectifs vont de 200 à 500 têtes, avec deux bandes par an. Quant aux moyennes et grandes exploitations semi-intensives dont les effectifs sont de ou plus, (avec 4 à 5 bandes par an), le nombre d exploitations serait de 349 d après la même étude Tableau No ). Tableau N : Principaux types d élevages de poulet de chair rencontrés au Cameroun Dénomination Taille Rendement (nombre) A. Elevage de case B. Poulailler traditionnel C. Semi intensif à production intermittente D. Semi intensif régulier 5 poules et 1 coq 15 poules et 2 coqs 500 sujets/bande 2500 sujets/bande Produit Coût de production moyen Coût de production au Kg Remarques 36 Poulet 1,5 kg Souches locales Cycle annuel Sans intrants améliorés 365 Poulet 1,8 kg Cycle : annuel Utilisation de quelques intrants améliorés 490 Poulet 2.0 kg Cycle : 70 jours incluant le vide sanitaire Poussins améliorés Vaccins Alimentation à la provende 2450 Poulet 2,4 kg Cycle : 56 jours incluant le vide sanitaire Poussins améliorés Vaccins Alimentation à la provende Source Etude de la compétitivité des filières agricoles au Cameroun, François Ngatchou et calculs de l auteur. 2 Source : MINEPIA 15

16 Encadré N Type d élevage : Extensif ou Traditionnelle : effectif moyen de 15 poules et 2 coqs. Localisations. Zones rurales Améliorations à apporter. Vaccination contre la Maladie de Newcastle (Vaccin thermostable) et vermifugation (comprimé de vermifuge polyvalent) deux fois par an ; amélioration des bâtiments par utilisation des matériaux locaux (meilleure hygiène et protection contre les prédateurs) ; distribution d eau. Gestion du troupeau. Les oiseaux divaguent (aucun apport complémentaire d aliment en dehors des déchets des récoltes) le jour et rentrent dans le poulailler la nuit ; aucune main d œuvre salariée. Investissement. Les animaux sont considérés comme investissement amortis sur deux ans. Coûts du vaccin et du vermifuge. 230 FCFA/sujet Résultats attendus. Pour un taux de couverture sanitaire de 80% la première année les effectifs vont augmenter de 65% et passeront de 24,8 millions à 41 millions. Prix de vente du poulet au consommateur : 1 000FCFA Stratégie de mise en œuvre. Afin de faciliter l appropriation par les paysans, l Etat prend en charge en première année 50% des coûts du vaccin et du vermifuge, étant entendu que des vaccinateurs villageois sont formés et seront rétribués à l acte. L intervention de l Etat va permettre aux producteurs regroupés de constituer un fond de roulement à gérer par eux pour les campagnes futures. Concernant la vulgarisation de l élevage des pintades, les techniques d amélioration sont les mêmes. Seule la stratégie de mise en œuvre change : l intervention de l Etat consisterait a mettre à la disposition des producteurs identifiés, en plus de sa participation au coût de protection sanitaire, un effectif minimal de départ (2 à 3 sujets) et un minimum d œufs è couver par la poule. Les populations pauvres des zones rurales consommeraient les œufs de pintades et réserveraient la grande partie d œufs de poules pour la reproduction. Tableau No. : Répartition des marges et contributions des agents économiques à la formation de la valeur ajoutée au sein des filières en %. Filière poulet importé Filière poulet chair, petite exploitation Filière poulet chair, moyenne et grande exploitation 16 Filière poulet traditionnel Filière poulet traditionnel amélioré Importateur Elevage parentaux Producteur Collecteur Intermédiaire Grossiste Détaillant Abatteur L aviculture traditionnelle de souches locales est pratiquée sur l ensemble du territoire national. Les coûts de production estimés pour les poulets en provenance des exploitations traditionnelles de race locales est évalué à respectivement 700 et 1200 francs CFA pour les exploitations sans intrants améliorés (poulaillers de case) et pour celles avec un minimum d intrants (exploitations traditionnelles). Les poulets sont en général collectés vivants sur un rayon allant très souvent au-delà de 300 km pour alimenter les marchés de Douala et de Yaoundé. Ils sont vendus sur les marchés urbains de vente en gros. Aucune distinction n est faite entre les produits en fonction de leur provenance (type d exploitation. Les frais de collecte sont généralement fixés à 15 francs CFA par poulet. Les poulets sont acheminés par petits camions en lots allant de 600 à 1200 oiseaux. Les oiseaux sont triés et répartis selon la taille. On estime à 13% le différentiel de compétitivité entre les sujets issus des grandes exploitations par rapport à ceux des exploitations de petite taille. Cette différence est essentiellement due à la taille des poulets présentés sur le marché. De ce qui précède, il découle que l amélioration des performances dans ce maillon de la filière pourrait être obtenue à travers la recherche d économies d échelles. Une pléthore d intermédiaires vit aux dépens de la production qui n opère déjà pas à l optimum. Des mécanismes efficaces de groupage de conditionnement et d abattage devront être mis sur pied afin de systématiser la nature des activités menées et rendre plus efficace la collecte, le conditionnement et la distribution des produits

17 Encadré No.. Type d élevage intensif : effectifs de plus de par poulailler ; bâtiments fonctionnels ; Indice de conversion de 2 à 2,2 permettant d obtenir un poulet de 2 kilogrammes en jours. Localisations. Zones périurbaines des villes de 2 à 3 millions d habitants (Douala et Yaoundé). Alimentation et santé animale. Normes optimales. Prix de vente du poulet au consommateur FCFA. Présuppositions. Poussins d un jour à 300FCFA (défiscalisation à l importation des parentaux) ; Kilogramme de maïs à 120 CFA ; le pouvoir d achat des camerounais est augmenté Type d élevage semi intensif : effectifs de 250 à 500 têtes ; utilisation des techniques de production adaptées des secteurs I et II ; Indice de conversion de 2,5 ; temps de séjour au poulailler : 55 jours. Localisations. Villes de 50 à habitants voire ; la multiplication de ce type d élevage permet de ravitailler le marché à 80% Infrastructures. Poulaillers avec matériaux de fabrication locale ; mangeoires et abreuvoirs artisanaux. Alimentation. Substituer le tourteau de soja à celui de palmiste et aux coquillages avec les déchets d écrevisses. Protection sanitaire. Même programme de prophylaxie sanitaire et médicale que celui utilisé dans les secteurs I et II. Prix de vente du poulet au consommateur FCFA. Présuppositions. Prix de vente unitaire du poussin d un jour doit être égal à 300FCFA (défiscalisation à l importation des parentaux) ; le prix du maïs ne devrait pas dépasser 120 FCFA/kilogramme : subvention à la production locale (machinisme agricole ou exonération de la TVA à l importation. Le maillon des importateurs comporte globalement quatre types d acteurs : les accouveurs, les importateurs de poussins d un jour, les fabricants d aliments et les vétérinaires en clientèle privée généralement organisés en société pharmaceutique. Ces différentes fonctions ci-dessus inventoriées ne sont pas exercées de manière exclusive. Le maillon de l accouvage au Cameroun est dominé par un oligopole d une dizaine de sociétés avicoles qui se partagent 90 à 95% du marché de poussins d un jour. Les souches de volaille mise en œuvre dans les élevages du volet dit moderne sont importées à plus de 95%. L Le développement de ce volet de la filière est essentiellement dépendant des technologies étrangères, des disponibilités sur le marché international et des fluctuations des cours. Pour une demande exprimée à ce jour dans ce volet du secteur avicole qui s avère insignifiante sur le marché mondial, le Cameroun ne pourrait influencer les prix. Il fait partie de la catégorie dite «des preneurs de prix» sur le marché. Autant le matériel d élevage, d accouvage, les produits vétérinaires que les matières premières pour aliments, bien que produits localement pour la majorité, ils subissent tous une rude concurrence de ceux importés. Les accouveurs sont assujettis au paiement : (i) des impôts sur le chiffre d affaire ; (ii) des taxes d Inspection Sanitaire Vétérinaire (ISV) à l importation des poussins parentaux ou des Œufs à couver (OAC) : 2 FCFA/tête ou par unité/oac ; (iii) des taxes d ISV sur le commerce local : 1 FCFA/tête de poussins. Une analyse fine du marché des intrants révèle que leur niveau de compétitivité demeure faible. L indisponibilité temporaire en poussins d un jour est facteur de déstabilisation de certains producteurs qui finissent par abandonner la profession : la commande généralement payée à l avance n est pas honorée par les différents accouveurs. Les échéanciers des producteurs sont déstabilisés du fait des charges supplémentaires de gestion supportées et les producteurs en l absence de recours se résignent parfois jusqu à l abandon de l activité. En plus des problèmes liés à l approvisionnement en poussins d un jour, les producteurs se plaignent généralement de la qualité des sujets et de duperie diverses : nombre de poussins annoncé différent par défaut à celui indiqué sur les cartons ; Forte mortalité due à la pullorose (salmonellose des poussins) les quatre premiers jours ; Anomalie de croissance comparative observée sur l ensemble des sujets. Taux de ponte en dessous de la moyenne ; GMQ faible et IC élevé ; d une manière générale. Il est ici indispensable de noter qu aucun texte réglementant la production et la distribution des poussins d un jour, encore moins celle des produits terminaux (œuf et poulet de chair) n est disponible au Cameroun. Globalement les producteurs (petits) s en trouvent livrés «à la merci» des gros opérateurs du maillon de l accouvage et de 17

18 l importation des sujets. Cette impression est confirmée à travers le fait que l inefficience de production des accouveurs (50% en dessous des capacités installées) est transférée par le biais des charges fixes aux petits producteurs. Les intermédiaires de la mise en marché regroupent une pléthore d acteurs qui se recrutent dans les activités de collecte, d acheminement de conditionnement et de transformation des produits de l élevage. C est à ce niveau de la filière que se recrutent la plus grande partie des acteurs. Ces acteurs représentent trois à quatre fois le nombre de fermiers en activité. L évaluation du prix de revient des poulets bord champ varie actuellement entre 1750 et 2000 francs CFA selon les types d exploitations et les performances des fermiers. Les poulets sont livrés bord champ avec des marges aux producteurs qui varient considérablement en fonction des périodes et des mécanismes récents de régulation entrepris dans la filière. Le marché de la volaille apparaît très segmenté, bien que l on note encore la prédominance de la commercialisation des animaux sur pied (75 à 85%). Les différentes enquêtes réalisées dans la filière permettent d estimer la part des marges rétrocédées aux fermiers entre 30 et 40% du différentiel des prix réalisés. Les fermiers ont récemment souffert du plafonnement des prix de vente à 2200 francs CFA, préconisé par l IPAVIC. Les fermiers qui ont le plus souffert étaient ceux de la frange produisant des poulets d un poids moyens de 2 Kg. Le coût de production d un poussin d un jour évalué à F CFA, pourrait être sensiblement revu à la baisse si les capacités de production étaient relevées. (Tableau No..) Tableau N Evolution de la structure du coût de production du poulet de chair COUTS EN FCFA, ANNEES ET POURCENTAGES (%) Avant % 2000 % 2005 % 2006 % 2007 % 1994 Poussins Aliments Produits vétérinaires 84 7, Amortissements MO/eau/électricité/ 68 5, Transport TOTAL Tableau N Evolution de la structure du coût de production d un œuf Avant 1994 % 2000 % 2005 % 2006 % 2007 % Poulette Aliments Produits vétérinaires 0, 3 0,3 0,3 1,0 0,3 0,9 0,3 0,8 0,2 0,5 Chauffage/eau /litière 0,1 0,1 0,34 0,01 0,33 0,1 0,05 0,1 0,08 0,2 MO /divers 0,3 1,2 0, 1,0 0,3 0,9 0,09 0,2 0,08 0,2 Amortissements 0,7 2,4 0,7 2,0 0,7 1,7 0,7 2 0,7 1,8 TOTAL I I00 Sources : Consultants L évolution de la structure du coût de production du poulet de chair apparaît relativement stable entre 1994 et Il faudrait néanmoins noter le quasi doublement des prix en valeur absolue sur la période. L aliment se démarque cependant des autres intrants. Cette tendance va d ailleurs s accélérer avec la crise alimentaire récente et l accroissement des prix des denrées alimentaires. A la différence de l évolution de la structure du coût de production des œufs, le coût des poulettes et l alimentation se démarquent radicalement de celui des autres intrants. Si l augmentation de la proportion des coûts de l aliment peut être attribuée au renchérissement des prix des denrées alimentaires, celui des poulettes est essentiellement du aux circuits d importation. Les intermédiaires de la mise en marché regroupent une pléthore d acteurs qui se recrutent dans les activités de collecte, d acheminement de conditionnement et de transformation des produits de l élevage. C est à ce niveau de la filière que se recrutent la plus grande partie des acteurs. Ces acteurs représentent trois à quatre fois le nombre de 18

19 fermiers en activité. L évaluation du prix de revient des poulets bord champ varie actuellement entre 1750 et 2000 francs CFA selon les types d exploitations et les performances des fermiers. Les poulets sont livrés bord champ avec des marges aux producteurs qui varient considérablement en fonction des périodes et des mécanismes récents de régulation entrepris dans la filière. Figure. : Comparaison du coût de production du kilogramme de poulet vif dans les différents types d élevages Coût de p roduction au Kg Elevage de case 665 Poulailler traditionnel 950 Semi intensif à production intermittente 835 Semi intensif régulier Aussi pour protéger son industrie avicole, les services compétents du Cameroun calculent-ils tous les frais d importation des poulets sur une base mercuriale d une valeur de 1000 CFA par Kg de marchandise importée. Cette procédure permet ainsi d assurer un niveau de compétitivité certain à l industrie locale face à la concurrence des découpes de poulets issus de l étranger. L écart moyen de compétitivité observé est de 30% avec les petites exploitations et 50% pour les grandes. 4. Contraintes et perspectives Sur la base de ce qui précède, il apparaît que le coût moyen de production du poulet de chair au Cameroun oscille autour de 1800 francs CFA quel que soit le système mis en œuvre, faisant ainsi varier le coût de production bord champ (poulet vif) entre 835 et 1000 francs CFA. Le compte d exploitation d une unité de production avicole révèle quatre postes importants dans le coût de production des poussins d un jour (a) l alimentation (50%) ; les salaires et profits divers (17%) ; Investissements fixes (12%) et Eleveurs (11,5%). Sur le plan de l analyse de la chaîne de valeur ajoutée, les coûts domestiques (50%), les coûts extérieurs (26%) et les charges et taxes diverses (19%). Les leviers sur lesquels il est possible d opérer d emblée sont les coûts domestiques avec en premier l alimentation et les investissements fixes. Dans un second temps il sera question de s attaquer à la problématique des charges et taxes s exerçant sur ce maillon. Face à la demande croissante des villes, l intensification des élevages s avère un impératif. Tout n est qu une question d échelle. Pour promouvoir les disponibilités en viandes de poulet, à la lumière des résultats présentés cidessus, l on serait tenté de préconiser le développement des élevages de case au regard du coût de production relativement faible. A l échelle du village et sans appuis extérieurs ce choix se justifierait. Cependant dans le cadre d une politique globale qui se donne pour objectifs de promouvoir les quantités au-delà du village pour approvisionner les villes, il serait souhaitable d évaluer l opportunité de suppléer au différentiel de coût de production entre les élevages semi intensifs réguliers et les poulaillers traditionnels (170 F Cfa par Kg de poulet). Cet effort peut consister en diverses actions spécifiques visant à faire passer les éleveurs d un stade à l autre. Ainsi au stade de la production, le seul levier dont disposent les pouvoirs publics pour agir dans la filière avicole se situe au niveau de la réduction des coûts de l aliment et la lutte contre la Maladie de Newcastle. 19

20 CHAPITRE TROIS CARTOGRAHIE DE LA FILIERE LAIT 1. Résumé analytique de la filière Lait La filière lait au Cameroun bien que disposant d un potentiel important, reste léthargique. La production laitière totale est actuellement estimée à tonnes Elle varie de 0,5l (en saison sèche) à 3 litres par jour (en saison sèche) et par vache, sur une période moyenne de lactation d environ 180 jours. La population d éleveurs de bovins au Cameroun a été estimée entre et personnes en 2006 par l Association pour la Promotion de l Elevage au Sahel et en Savane (APESS). Ce chiffre est certainement en dessous de la réalité si l on prend en compte la répartition du cheptel au sein des familles. La production est réalisée essentiellement de manière traditionnelle. Le volet moderne représente à peine 2% de la production. La production laitière bien que pouvant être réalisée sur l ensemble du territoire, n est localisée que dans trois des cinq zones agro écologiques que compte le pays. Elle est encore considérée majoritairement comme un sous produit de l élevage bovin pour la viande. Les performances des races locales demeurent faibles, mais sont susceptibles d être améliorées par le biais de croisements avec différentes races étrangères (Montbeliard, Holstein). Il existe sur le terrain des initiatives en ce sens qui bien qu encore très localisées et menées sous l impulsion de sociétés privées et des ONG, mériteraient d être appuyées et démultipliées pour le passage à une échelle significative. La collecte du lait est rendue difficile, du fait de la dispersion et de l éloignement des élevages, souvent d accès difficile en saison des pluies. Les infrastructures de collecte, de conservation et d acheminement sont quasi inexistantes. Le développement de petites unités de collecte et de transformation à proximité des zones de production, pourrait constituer une solution alternative de développement qui ne saurait cependant être envisagé en marge des infrastructures. Si globalement l état sanitaire du cheptel bovin peut être considéré comme satisfaisant, d autres épizooties majeures persistent et sont pour la plupart endémiques. En dehors du lait frais, du yaourt et du beurre qui sont produits localement, toutes les autres formes et présentations proviennent des importations. Trois orientations majeures semblent se dégager pour l avenir dans cette filière : (a) l appui à la production à travers la promotion du matériel génétique de qualité adapté aux conditions du milieu, la promotion de la santé du cheptel à travers des systèmes de production conséquents, (b) l amélioration du cadre partenarial entre les différents acteurs (production, collecte, acheminement et transformation) et (c) la promotion des conditions et des normes de mise en marché des produits pour réduire les coûts de transaction encore très élevés. 2. Situation de la demande en lait et produits laitiers Le Ministère en charge de l élevage estime la consommation totale de lait et produits laitiers autour de tonnes par an soit une consommation par habitant et par an de 19,8 kg. Pour la FAO, la moyenne de consommation de lait frais au Cameroun se situe plutôt autour de 14,5 kg/habitant/an, ce qui est inférieur au besoin minimum 20

21 estimé à 22 Kg/an/hbt. Même dans l hypothèse la plus optimiste (19,8 kg/hbt/an), ces chiffres se situent très en dessous de la consommation moyenne mondiale qui est de 45 kg/habitant/an, et sont très nettement inférieurs à la consommation moyenne des pays européens (environ 93 kg/habitant/an). Le tableau No ci-dessus montre un déficit croissant de la couverture des besoins de consommation nationaux donne une idée des pertes en devises qu occasionneraient les importations qui s imposent sur la période Sur la période , le taux de couverture globale des besoins de consommation en lait et produits laitiers s est situé autour de 77% soit un déficit annuel moyen d un peu moins de tonnes. Tableau No.: Consommation de lait et produits laitiers de 2000 à 2006 Années Production nationale (tonnes) Niveau demande nationale (tonnes) Taux de couverture (%) 82,6 78,9 80,2 75, ,3 72,5 Déficit (tonnes) Le lait et produits laitiers vendus sur les marchés sont de nature diverse. Dans les plus grandes agglomérations Camerounaises, ces produits sont surtout importés. Les importations sont passées de ,9 tonnes en 2002 à ,7 tonnes en Quant aux coûts, les prix des produits ont connu des fluctuations importantes au cours des années. Ainsi, pour des quantités presqu identiques en 2001, 2004 et 2006, la valeur en devises est passée respectivement de 17 à 14 puis à 16 milliards de FCFA. Les principaux produits importés se retrouvent dans la gamme de la poudre de lait, du lait stérilisé, pasteurisé, écrémé et demi écrémé, du lait concentré sucré et non sucré, des yaourts et fromages, du beurre et des crèmes. A lui seul, la poudre de lait représente ,8 tonnes sur la période 2001 à 2006, pour une valeur globale en devises équivalent à environ 80 milliards de FCFA dont plus de 14 milliards en Suivent après les fromages et le beurre. En 2007, le Cameroun a importé tonnes de lait et dérivés et tonnes de lait en poudre ou concentré pour une valeur totale de presque 30 milliards de francs (données des Services de Douanes, 2008). Tableau 16 : Tendances évolutives de la consommation de lait et produits laitiers de 2008 à 2015 Années Population Production nationale (tonnes) Niveau de demande nationale (tonnes) Taux de couverture (%) 80,4 74,8 77,5 71,7 73,2 73,1 68,7 67,6 Déficit (tonnes) L évolution de la consommation paraît encore plus alarmante car le déficit moyen s accroît passant de 77% à 73% et certainement plus encore à l horizon Le cumul des déficits de s élève à tonnes (Tableau No ). 21

22 Selon les calculs de Letenneur et al (2008), la différence entre l offre et la demande nationale s élève à tonnes en Si l on prend en compte trois principaux critères que sont l évolution de la population, du taux d urbanisation et du revenu des ménages, la consommation sera d environ tonnes en 2015 et atteindra tonnes en Il faudra donc accroître la production de tonnes de lait de plus au cours de cette période (2025) si l on bloque le déficit au niveau actuel et de tonnes si l on veut résorber le déficit. Si l on souhaite se rapprocher du niveau de consommation de l Afrique sub-saharienne, les mêmes auteurs estiment que la consommation totale atteindra tonnes en Il faudrait alors que la production actuelle augmente de tonnes, ce qui reviendrait au minimum à presque tripler la production. En calculant le cumul du déficit entre 2009 et 2015 on trouve tonnes. Si ce lait était importé, les pertes en devises s élèveraient à milliards de francs CFA. Si l on souhaite couvrir ce déficit, la première hypothèse devra prendre en compte trois éléments qui sont les suivantes : l évolution de la population, l évolution du taux d urbanisation, l évolution du revenu des ménages. Le taux retenu pour la croissance du revenu est de 0,5%. Ce qui correspond à une croissance du PIB de 3% mais avec un effet «déflateur» de 2,5%. Dans ces conditions qui économiquement sont vraisemblables à échéance, la consommation atteindra tonnes en 2025 (cette mission estime la consommation actuelle à tonnes). Il faudra donc accroître la production de tonnes de lait de plus au cours de cette période si l on bloque le déficit au niveau actuel et de tonnes si l on veut résorber le déficit. Si l on considère une consommation urbaine moyenne de 15 kg/hbt/an, la demande urbaine annuelle en lait et produits laitiers serait de tonnes (40% de la demande nationale). Si l on souhaite pendant le même temps se rapprocher du niveau de consommation de l Afrique subsaharienne, la mission estime que la consommation totale atteindra tonnes en Il faudrait alors que la production actuelle augmente de tonnes, ce qui reviendrait au minimum à presque tripler la production ; Si l on pose par contre l hypothèse pessimiste d une stagnation de la production locale et d une importation raisonnée des produits laitiers (fonction d un taux constant de la croissance démographique), le taux de couverture des besoins restera toujours déficitaire: En restant dans l optique de 2015, le déficit cumulé est de tonnes. Il peut être couvert selon les trois (3) hypothèses théoriques suivantes : Hypothèse A : le déficit est couvert par des importations systématiques. En 2007, les importations des produits laitiers étaient de l ordre de tonnes pour une valeur totale d environ 30 milliards de Francs CFA. Si l on considère les prix constants, la valeur des importations cumulées jusqu en 2015 ( tonnes) serait de milliards de Francs CFA. Cette hypothèse constitue une hémorragie nette en devises difficilement soutenable. Hypothèse B : elle se situe à l opposé de l hypothèse précédente en considérant un accroissement massif des investissements productifs à la hauteur de la valeur de ce GAP, soit 1596 milliards de Francs CFA. Cet investissement peut être réalisé selon différentes options ou combinaisons d options impliquant différentes unités types de production (extensif amélioré, semi-intensif moderne ou intensif). Hypothèse C : accroissement maximum des investissements productifs à hauteur nécessaire pour atteindre un niveau d importation zéro, voire dégager une marge d exportation. Le cumul du déficit entre 2009 et 2015 est de tonnes. Si ce lait était importé, les pertes en devises s élèveraient à milliards de francs CFA. 3. Offre et coût de production du lait et des produits laitiers Au Cameroun, la production laitière est surtout pratiquée dans trois des cinq zones agro écologiques bien que le potentiel existe dans les deux autres. Il s agit de la zone soudano sahélienne (régions du Nord et de l Extrême Nord du pays), la zone des hautes savanes guinéennes (Adamaoua et Mbam au Centre, et Djerem à l Est, ces deux 22

23 dernière apparaissant plus comme le prolongement de l Adamaoua que des zones spécifiques de production) et de la zone des hauts plateaux de l ouest ou Grass Field (Nord-Ouest et Ouest). Le climat et la pluviométrie sont plus favorables dans les deux dernières zones. Quatre régions produisent à elles seules plus de 60% du lait au Cameroun (Adamaoua, Extrême Nord, Nord et Nord Ouest). La province de l Adamaoua abrite environ 35% du cheptel bovin national. Cette activité y occupe plus de 20% de la population rurale avec environ éleveurs 3. C est un élevage essentiellement transhumant. On y trouve néanmoins des ranches (privés et étatiques). Du fait de la forte tradition pastorale de la population et de la clémence du climat, cette zone a bénéficié de nombreux investissements dont le Projet Laitier Camerouno-Canadien, des initiatives de la société civile (ONG) et celles des Organisations des Producteurs (FEKOSSAM, GIC IDOOL de Belel, laiterie de Maïganga, etc.). La production laitière y est estimée à plus de tonnes. Des données obtenues sur le terrain pour quelques petites exploitations laitières sont présentées dans le tableau No ci-après : Tableau 2 : Quantités de lait produit dans certaines exploitations (Adamaoua) Département Siège Villages Nombre de GIC Membres du GIC Production 2007 (l) VINA IDOOL Idool, Tello CHABAL Tchabal, Ngaou Mokong, Dang, Darang MABANGA Gada Mabanga, Ampana, Ngaoundéré MBALANG/ Mbalang, Djalingo, DJALINGO Ngaoussay NYAMBAKA Nyambaka MBANG BOUHARI Mbang Bouhari LIKOK Likok, Beka, LIssey DIBI Dibi FARO & DEO LIBONG Libong, Karédjé TIGNERE Tignère, Doualayel, Sadek, Galim MBERE MEIGANGA Meianga, Garga MAYO BANYO BANYO Banyo MAYO DARLE Mayo Darlé DJEREM NGAOUNDAL Ngaoundal, Danfili, Sabongari TIBATI Tibati TOTAL Source : FEKOSSAM/FEPELAD Dans les provinces du Nord et de l Extrême-Nord (41% du cheptel), l essentiel de la production laitière provient aussi du système d exploitation traditionnelle familiale et quelquefois des élevages semi-intensifs pérurbains. Les hauts plateaux de l Ouest constituent la seconde zone de grande production de lait avec plus de tonnes de lait pour 25% du cheptel bovin et environ éleveurs. Aujourd hui, l impact des activités de l ONG Heifer International et de TADU Dairy Cooperative est sur le point de changer la donne nationale en matière de production laitière. Le réseau dispose aujourd hui d environ 700 producteurs. Les productions moyennes sont de 15 litres de lait par jour pour 250 voire 300 jours de lactation soit environ 3750 litres de lait par vache. De Janvier à Juin 2008, le suivi de 160 génisses a donné une production moyenne de litres de lait (rapport de HPI, 2008) soit 3000 litres par vache La production traditionnelle constitue l essentiel de la production nationale. Elle est difficile à évaluer d autant plus que le cheptel n a pas fait l objet d un recensement depuis de nombreuses années. La production du secteur moderne est ici évaluée à 2% de la production nationale. Au regard de ces chiffres, la production laitière au Cameroun demeure faible. Ces contreperformance s expliqueraient par : Le faible potentiel génétique des races exploitées (1 à 3 litres de lait/jour, voire moins durant la saison sèche) ; 3 Etude de la filière lait au Cameroun (ACDIC, 2006) 23

24 Le faible intérêt des producteurs pour la production et la commercialisation du lait (manque d infrastructures de collecte et de valorisation de la production) ; Le mode d alimentation qui n a que très peu recours à la complémentation et les fourrages ; L inadéquation entre les systèmes de production (essentiellement transhumants et les systèmes de collecte de lait. Le lait produit localement provient essentiellement de l élevage bovin. Le cheptel laitier national est estimé à 2,3 millions de têtes (soit environ 47% de l effectif total bovin) avec de vaches traites. La production laitière totale était estimée en 2005 par la FAO à tonnes, toutes espèces confondues. Elle est actuellement estimée à tonnes4 (Tableau No ). Elle varie de 0,5l en saison sèche à 3 litres par jour et par vache pendant la saison des pluies, sur une période moyenne de lactation d environ 180 jours. Tableau 1 : Estimation de la production laitière en 2008 (0,833kg/vache/jour) Provinces Vaches (x1000) Vaches traites (x1000) Production (en tonnes) Extrême-Nord Nord Adamaoua Est Nord-Ouest Ouest Autres Provinces TOTAL Source : Bourdanne (2009) Etat des lieux de la filière lait au Cameroun A l échelle du village ou de la zone de production, les éleveurs opèrent des choix en fonction des objectifs recherchés à travers leur produit. Ces objectifs se limitaient jusqu à une époque récente à la satisfaction des besoins de la communauté. Les techniques auxquelles ils avaient de ce fait recours s adaptaient bien à leurs modes de fonctionnement. Avec l extension de la sphère de leurs actions et l allongement du circuit des produits, des technologies autant plus exigeantes que compliquées doivent être mise en œuvre. Ces technologies qui sont pour l essentiel relatives à la maîtrise de la température ne sont pas toujours disponibles à l échelle de la zone de production. Le passage des produits d une catégorie d acteurs à l autre requiert une coordination de premier ordre. L absence d infrastructures n est pas de nature à créer la confiance nécessaire entre les intervenants de la filière. Le développement de la filière lait au Cameroun passe par conséquent par la maîtrise des différents procédés de conservation et de transformation des produits par les différents acteurs impliqués. Le matériel génétique est riche au Cameroun : on trouve environ 16 races bovines 5 différentes dont 12 sont de type zébu et 4 de type taurin. Les races laitières sont représentées par les zébus. Ce sont d ailleurs les plus importants par rapport à la population bovine nationale estimée à plus de 5 millions de têtes. Ce sont le zébu mbororo à robe rouge (Red Fulani ou Djafoun ou Rahadji), le zébu mbororo à robe blanche (White Fulani ou Akou), le zébu Goudali de l Adamaoua, avec les sous-types de Ngaoundéré (Peuhl ou Foulbé), de Banyo (Banyolé) et de Yola (Mayné) et les zébus Massa, Arabe Choa et autres zébus sahéliens représentent un ensemble assez hétéroclite. Les zébus Mbororo ont en général un rendement en viande de l ordre de 50%. En ce qui concerne la production laitière, elle varie entre 0,5 à 4 litres par jour pour une durée de lactation variant entre 150 et 200 jours. Une étude conduite par Imele et al. (1999) 6 montre que les vaches White Fulani produisent en moyenne 497 litres de lait soit environ 1,36 litre/jour pour seulement 170 jours de lactation. Le tableau No ci-après présente les performances des races bovines utilisées pour la production laitière au Cameroun. La race taurine Kouri (dans la zone du Lac Tchad Cameroun mais originaire du Tchad) donnerait de meilleures performances (jusqu à 7 litres/vache/jour). Tableau. : Performances répertoriées des races au Cameroun Race Quantité Durée de Quantité/animal/ Taux de Age à la mise Intervalle de % de 4 Source MINEPIA, cité par Bourdanne 5 Rapport National sur les Ressources Zoo génétiques du Cameroun 6 Imele H., Kamga P.B. et Kamga P. (1999). Etude sur le lait des vaches White Fulani au Cameroun Bull. Anim. Hlth. Prod. Ar., 47 :

25 de lait (l) lactation jour (l) reproduction bas (mois) en velage (mois) en mortalité (jours) jours jours Goudali ,9 53,3 4,3 Holstein ,1 95,4 940 (31,3) 383 (12,8) 35,9 HolsteinX Goudali ,9 101,4 811 (27,0) 399 (13,3) 11,8 Montbeiliard X ,7 75, (38,8) 396 (13,2) 12,9 Goudali (F1) Montbeiliard X ,5 Goudali (F2) Source Centre de Recherche Zootechnique et Vétérinaire, Wakwa Parmi les races laitières exotiques jadis importées dans le cadre des efforts d amélioration du matériel génétique local, on peut citer le Jersey, la Holstein, le Montbéliard et la Holstein. Le croisement de ces animaux avec les races locales avait permis d obtenir des performances laitières plus appréciables comme le montre les résultats ci-dessous obtenus à l IRZ de Wakwa. C est l ONG Heifer International qui continue aujourd hui avec l acquisition et la distribution des vaches exotiques aux paysans du Nord-Ouest et de l Ouest (vaches Holstein). Les systèmes de production sont ceux qui suivent : Le système transhumant repose sur la mise en commun par un ensemble d éleveurs à une échelle donnée (village, petite région agricole, terroir, département, ), de la ressource végétale. Les formes d organisation socio économiques et culturelles (chefferies) qui avaient la maîtrise sur les espaces sus évoqués, pouvaient en conséquence, établir les modalités de gestion durable, collective et au bénéfice de tous des ressources disponibles suivant les saisons de l année. Le système transhumant peut de ce fait être considéré comme une collectivisation de la mise en valeur de l espace rural. Par le biais d ententes tacites ou écrites les différents pouvoirs impliqués organisaient les modalités de gestion optimale et rationnelle des ressources. Dans le cadre de la Décentralisation adoptées comme mécanisme de gestion de la chose publique au Cameroun, la gestion des espaces aux échelons décentralisés est désormais confiée aux collectivités locales qui se devraient à travers l élaboration des plans d occupation des sols et des plans de développement, faire place aux différentes activités mises en œuvre dans leur espace de compétence. La mise en œuvre optimale de ce système de gestion des populations passe par une compréhension fine des modes de mise en valeur de l espace par les différents acteurs. Les conflits entre agriculteurs et éleveurs, les incidents relevés aux abords des zones d intérêt cynégétiques, le non entretien et la non amélioration des pâturages, constituent autant de manifestations de l absence d emprise sur l espace global. L avenir du système transhumant passerait de ce fait par une compréhension des modes de fonctionnement des éleveurs, une délimitation des espaces de parcours et une gestion consensuelle et appropriée du territoire par les divers usagers (Elaboration des plans d occupation des sols et détermination des modalités de leur gestion). En l absence d une évaluation des coûts relatifs à la gestion et l amélioration des pâturages et de leur prise en compte dans les comptes d exploitation des éleveurs, le système transhumant serait considéré plus comme un mode de vie qu une exploitation agricole. Les autres systèmes d élevages présents au Cameroun (système de case, semi sédentaire, ranching) offrent les possibilités de valorisation à divers degrés de l ensemble des intrants et ressources utilisées dans leur fonctionnement. Au-delà des produits vétérinaires, des infrastructures et équipements, de la main d œuvre et de divers autres facteurs de production, l émergence d un marché actif de fourrages et de différents aliments de bétail offre la possibilité d une évaluation fine du coût de production des différents produits de l élevage. Les coûts obtenus à travers ces systèmes permettent d établir des références à partir desquelles les animaux et les produits de diverses provenances sont valorisés. Néanmoins, la prédominance des animaux issus du système transhumant semble de manière générale tirer les prix observés sur le marché à la baisse. Les disponibilités suivant les saisons constituent le principal critère de variabilité des prix sur le marché. La production laitière dans la majorité des élevages au Cameroun est considérée comme une activité secondaire par rapport à la production de viande. Impulser l augmentation de la production reviendrait premièrement à ériger le lait en un produit principal. En l absence d une comptabilité bien tenue et de comptes d exploitations bâtis sur la base d anticipations rationnelles sur les prix des produits, il serait difficile de bâtir un argumentaire solide à des fins de vulgarisation. En tout état de cause, les éleveurs sont suffisamment rationnels dans leurs décisions pour pouvoir effectuer des choix. 25

26 Le diagramme No. Ci-après donne des coûts de production des différents systèmes d élevage fonctionnant dans le pays. Comparaison du coût de production du litre de lait dans les différents systèmes Extensif Extensif amélioré Semi intensif (Kumbo) Intensif (HPI) zero grazing L intensification (amélioration des pâturages, recours au matériel génétique amélioré) bien maîtrisée doit permettre la réduction des coûts unitaires de production de lait (Diagramme No.). Comparaison du niveau de productivité dans les différents systèmes de production ((quantité de litres /vache) Extensif Extensif amélioré Semi intensif (Kumbo) Intensif (HPI) zero grazing Le niveau de productivité augmente de manière très sensible avec l intensification (amélioration des pâturages, recours au matériel génétique amélioré). A la lumière des graphiques présentés ci-dessus, il ressort que la qualité du matériel génétique et les modalités de conduite des animaux constituent les principales contraintes à l amélioration des performances dans les systèmes d élevage au Cameroun. L introduction des races améliorées dans les élevages conduit globalement à une multiplication par six de la productivité laitière, alors que le recours à la stabulation des animaux (zero grazing) fait passer la production moyenne de 3000 à 4500 litres de lait par vache et par an. Les intermédiaires de la collecte Le réseau de collecte du lait est fortement tributaire de l éloignement relatif des centres de production, des infrastructures routières, des équipements de conservation et d acheminement disponibles. Les pâturages étant en général situés sur les hauteurs des collines et des montagnes, la collecte de lait s en trouve handicapé. Si les coûts de production de lait s avèrent relativement bas et voire compétitifs, bord champ, les charges de collecte et d acheminement, les conditions de stockage de conservation et de transformation influent grandement 26

27 sur la qualité et des quantités importantes sont en général perdues. Du fait de la nature du produit de la filière (le lait) et des caractéristiques qui lui sont propres, il est fondamental que des partenariats solides et fonctionnels puissent être établis entre les producteurs, les collecteurs et les transformateurs (7). La nécessité de la mise en place d organisations professionnelles performantes s avère un impératif dans la filière. La complémentarité établie entre les éleveurs Mbororos (producteurs) et la Tadu Dairy Coopérative Society (collecteurs/transformateurs) dans la région de Kumbo, pourrait constituer une alternative de premier ordre aux problèmes de collecte. Il s agit en effet de développer des petites unités de collecte et de transformation à proximité des zones de production. Cependant le développement de la production laitière ne saurait être envisagé en marge de celui des infrastructures. Les services d appui à la filière sont notamment la recherche, la vulgarisation, les services vétérinaires et les structures d appui à l organisation paysanne. Au lendemain de l indépendance, l ensemble de ces services était assuré par des structures étatiques. Les différentes prestations étaient assurées en régie par les services déconcentrés du Ministère de l élevage des Pêches et des industries animales, ainsi que ceux de la Recherche. Depuis la fin des années quatre vingt, les modalités d intervention de l Etat se sont muées en entités de «régulation»8 sans pour autant qu une identification réelle des structures qui pendraient le relais des opérations sur le terrain soit opérée. La réorientation de l action de l Etat a eu des conséquences profondes dans le paysage laitier au Cameroun. 4. Contraintes et perspectives d amélioration de la Filière Lait Pendant longtemps, les initiatives gouvernementales en faveur de la filière lait au Cameroun sont restées focalisées autour des zones à tradition pastorale. Cela explique la non émergence de nouveaux acteurs dans la filière et par conséquent, la non valorisation des énormes potentiels existant dans les autres régions. Les systèmes de production sont restés majoritairement traditionnels et très peu productifs. La pratique des cultures fourragères n a véritablement pas fait tâche d huile. Les résultats obtenus en station manquent de vulgarisation. Ceci peut s expliquer par le manque de cadres de concertation et de partenariat entre la recherche et les ministères en charge de la vulgarisation, notamment le Ministère de l Elevage, des Pêches et des Industries Animales (MINEPIA) et le Ministère de l Agriculture et du Développement Rural (MINADER). Si globalement l état sanitaire du cheptel bovin peut être considéré comme satisfaisant (reconnaissance formelle du pays par l OIE comme indemne de Peste Bovine depuis 2006), d autres épizooties majeures persistent et sont pour la plupart endémiques. C est le cas, pour le cheptel laitier, des épidémies de fièvre aphteuse (FA), de la tuberculose bovine Ŕ TB (qui est généralement une découverte des abattoirs) et de la brucellose. Les tiques ont aussi un effet très dégradant pour les vaches laitières et sont vecteurs de plusieurs maladies (dermatophilose, cowdriose) même si, les races bovines locales sont généralement plus résistantes. Quant aux trypanosomoses animales, environ d hectares ont été assainis dans le plateau de l Adamaoua et des travaux récents ont montré qu il n y a pas eu ré-infestation de ces zones 9 plus de dix (10) ans après la campagne gouvernementale d éradication des glossines. Un phénomène nouveau de plus en plus fréquent dans le grand Nord du pays : il s agit de l insécurité galopante au sein des campements d éleveurs. Les prises d otages constitués d enfants d éleveurs se multiplient chaque jour. Ces individus sans foi ni loi exigent des rançons importants, payés généralement après vente des animaux. Dans la région du Nord, les services vétérinaires estiment à plus de 40% du cheptel les animaux déplacés vers le Nigéria à cause de cette insécurité galopante. 7 À Ngaoundéré, au Cameroun, une unité semi-industrielle de transformation laitière avait été créée en aval du projet d appui à l élevage laitier. Elle a connu des difficultés d approvisionnement, du fait de son incapacité à nouer des relations "équitables" avec les éleveurs, mais le savoir-faire développé et les créneaux de marché qu elle a ouverts sont aujourd hui exploités par une seconde génération d entrepreneurs privés. 8 Au début des années 90, le Gouvernement sous le conseil des institutions financières internationales a opté pour la libéralisation des activités de production au profit des structures privées. Face aux difficultés de trésorerie et le caractère brusque de ces mutations, la transition n a pas été assurée de manière suivie et systématique. Plusieurs fonctions jadis assurées par l Etat s en sont trouvées délaissées, ou tout au plus réalisées de manière imparfaite (aménagement des pâturages, vaccination du cheptel, aménagement des points d eau, ). 9 Projet VLIR-UDs : Vers uncontrôle durable des trypanosomoses animales et humaines ( ) 27

28 De plus le foncier pastoral couvre plus de 30% du territoire national, soit plus de 14 millions d hectares de parcours pâturables. L on assiste malheureusement chaque jour à une dégradation de ces parcours. Les pratiques actuelles sont : - L augmentation des surfaces cultivables et une occupation souvent égoïste des terres et zones pâturables par les élites ; - Les feux de brousse et les cultures sur brûlis ; - La déforestation ; - La multiplication des aires protégées et réserves fauniques, etc. Dans la province de l Est par exemple, l éleveur pasteur est convaincu que son séjour plus ou moins long sur une terre n est garanti que par un papier signé soit du chef traditionnel de la localité, soit du sous-préfet, soit du chef de Centre Zootechnique et Vétérinaire territorialement compétent. Du fait de son illettrisme, il ne peut s assurer si l attestation d occupation qu il détient est réglementaire ou non. Il s ensuit des abus perpétués par ceux-là mêmes qui sont supposés l emmener à suivre la procédure normale pour se voir attribuer une parcelle du domaine national. A cela, il faut ajouter l importance de l industrie forestière qui incite à l extension des surfaces exploitées au dépend des zones pâturables. Dans le Nord-Ouest et à l Ouest, la transmission patrilinéaire reste le principal mode d accès à la terre mais les transactions en numéraire deviennent de plus en plus importantes (Teyssier, 2002). Ceci est vrai surtout pour les autochtones mais pas souvent pour les pasteurs qui ne peuvent accéder à la terre que sur autorisation du chef traditionnel. La multiplicité des modes d accès à la terre traduit essentiellement la volonté opiniâtre des paysans et des élites de sécuriser leurs parcelles dans une région où la pression sur les terres est énorme à cause d une démographie galopante et l expansion des surfaces cultivables. Ici, le «Grazing permit» est une voie administrative d accès aux terres pastorales. Les conflits agro-pastoraux se multiplient aussi dans cette zone. Dans la partie septentrionale du pays, l existence des hurum et des hardés représentent une forme de code foncier traditionnel accepté depuis fort longtemps et légitimé tacitement par l administration. La rudesse du climat et l extension démesurée des aires protégées constituent les principaux facteurs de conflits. A toutes ces difficultés, il faut ajouter : (i) les feux de brousse (Extrême-Nord, Nord et Nord-Ouest) et ;(ii) l envahissement des pâturages par des fougères, etc. Bref, l impact de la précarité foncière sur les activités de l élevage est une évidence. Elle représente : une menace pour le maintien de la paix sociale, en entretenant les clivages identitaires et la frustration des petits éleveurs ; un danger pour l intégration nationale et l adhésion des pasteurs au projet de nation ; un blocage aux processus d intensification de l élevage et de renouvellement des ressources naturelles. Sans l assurance de pouvoir conserver sa terre, aucun éleveur n investira du travail ou du capital pour la bonification et la durabilité de ses terres ; des coûts parfois considérables pour les producteurs qui essaient de faire reconnaître leurs droits ou d obtenir un arbitrage. Les contraintes d ordre foncier et notamment le partage de l espace entre les aires protégés et les zones cultivables devront trouver leurs solutions dans le cadre de la mise en œuvre d un code pastoral plus équitable et plus incitatif. L amélioration de la performance des races locales soit par insémination soit par croisement avait donc permis d obtenir des performances acceptables (Holstein x white/red Fulani avec en moyenne 10 litres par jour et environ 240 jours de lactation). Mais suite à la crise économique qui à sévi de 1985 à 1995, ces actions se sont arrêtées. Les produits de croisement obtenus n ont pas été pérennisés, d où actuellement une forte dilution et une dégénérescence du matériel génétique existant. Un programme d amélioration génétique Holstein x White/Red Fulani et Holstein x Goudali est aujourd hui entrepris dans la région du Nord-Ouest par Tadu Dairy Cooperative Society (TDCS). Elle bénéficie de l appui du projet «Smallholder Dairy Development Project». La coopérative conduit des inséminations artificielles sur la base des chaleurs synchronisées mais aussi, sur la base des chaleurs naturelles. Les taux de réussite sont meilleurs avec 28

29 l insémination artificielle sur la base des chaleurs naturelles.. Plusieurs éleveurs traditionnels ont pu ainsi acquérir de génisses croisées. De ce qui précède, il peut être constaté que les performances des races locales demeurent faibles, mais sont susceptibles d être améliorée par le biais de croisements avec différentes races étrangères (Montbeliard, Holstein)10. Les éleveurs pour l instant s approvisionnent en matériel végétal par le biais des croisements effectués au sein de leur troupeau, sur les marchés locaux à bétail et bénéficient parfois des animaux mis à leur disposition par différents projets. Les grands éleveurs, quant à eux, procèdent généralement à des importations de nouvelles races. Sur un plan plus global, les efforts d amélioration du matériel génétique demeurent timides. En ce sens, la vulgarisation, la multiplication et mise à disposition des éleveurs de ces hybrides performants devraient être entrepris et soutenus par les pouvoirs publics à travers des partenariats conséquents, établis avec la profession11. Il existe sur le terrain des initiatives encore très localisées, sous l impulsion de sociétés privées à l exemple de la Tadu Dairy Cooperative Society (TDCS)12, et des ONG telles Heifer Project International. Ces projets nécessitent d être appuyés et démultipliés pour le passage à l échelle. Bien que de nombreux exemples nous permettent d'affirmer qu'un petit producteur de lait isolé peut trouver un écoulement pour son lait (vente de lait frais à Ngaoundéré), cette vente est souvent aléatoire car elle passe à travers des collecteurs qui paient en fonction des variations climatiques et du marché. La mise en commun de lait ou de produits laitiers dans une zone de production est un élément déterminant car il permet une réduction du coût du transport et du temps de commercialisation, et offre un pouvoir de négociation dans la transaction. Mais cet aspect associatif est de toute évidence un élément qui, bien souvent, mérite beaucoup de temps et de persuasion. En effet dans de nombreux pays, l'expérience négative des coopératives dirigées par l'etat a créé une aversion pour ce genre de groupements. En comparant avec le prix du lait en poudre reconstitué localement (environ 950 francs CFA), le lait produit localement revient moins cher. Mais pour le retrouver à table, s ajoutent des frais liés: à la collecte ; au transport ; à la conservation ; à la transformation ; au conditionnement ; au marketing. L étude de faisabilité du programme de développement de la filière lait au Cameroun (2008) estimait le coût de transport entre 24 à 48 francs CFA voire 100 francs par litre de lait produit pour les zones de production les plus enclavées. Parmi les races laitières exotiques jadis importées dans le cadre des efforts d amélioration du matériel génétique local, on peut citer le Jersey, la Holstein, le Montbéliard et la Holstein. Le croisement de ces animaux avec les races locales avait permis d obtenir des performances laitières plus appréciables comme le montre les résultats cidessous obtenus à l IRZ de Wakwa. C est l ONG Heifer International qui continue aujourd hui avec l acquisition et la distribution des vaches exotiques aux paysans du Nord-Ouest et de l Ouest (vaches Holstein). Il va falloir vulgariser des systèmes intégrés d exploitation ou systèmes agropastoraux mixtes agriculture-élevage voire pêche/aquaculture. Ce sont des élevages semi-intensifs dont la nouvelle configuration des bassins de production privilégiera l aménagement des ceintures laitières autour des grandes agglomérations. Il s agit donc d organiser les exploitations existantes et/ou installer de nouvelles en ceintures périurbaines. 10 Les résultats des travaux de recherche du Centre de Recherche Zootechnique et Vétérinaire de Wakwa sont disponibles. 11 Seule une profession forte et organisée pourrait servir d interlocuteur pour impulser et dynamiser le dialogue avec les pouvoirs publics. 12 Un programme d amélioration génétique Holstein x White/Red Fulani et Holstein x Goudali est aujourd hui entrepris dans la région du Nord-Ouest par Tadu Dairy Cooperative Society (TDCS). Elle bénéficie de l appui du projet «Smallholder Dairy Development Project». La coopérative conduit des inséminations artificielles sur la base des chaleurs synchronisées mais aussi, sur la base des chaleurs naturelles. Les taux de réussite sont meilleurs avec l insémination artificielle sur la base des chaleurs naturelles. 29

30 Pour le système extensif, l éleveur gardera autour de son campement (autour des grands villages) un noyau laitier de 5 à 10 vaches sélectionnées (Fulani ou Goudali ou Kouri). Pour les élevages semi-intensifs à intensifs nouveaux, ils s organiseront en ceintures laitières autour des grandes agglomérations. Mais dans tous les cas, pour être plus compétitif (1 er et 2 ème cas), l accent devra être mis sur l amélioration des pâturages par des cultures fourragères ; ce qui réduira considérablement le coût de l alimentation (réduction de la dépendance vis-à-vis des sous produits agro-industriels surtout en saison sèche), et le coût de collecte du lait et du transport. Cette approche encouragera aussi l implication de plus en plus importante des laiteries actuelles (cas de CAMLAIT, NESTLE) dans la transformation locale. Le diagnostic du marché de crédit révèle que le volume de crédit en faveur des PME est limité et leur coût demeure prohibitif. Les crédits bancaires sont de plus en plus orientés vers les grandes entreprises et entreprises du secteur minier et pétrolier à des taux moindres que ceux appliqués aux Petites et Moyennes Entreprises (PME). En effet, le taux d intérêt moyen des crédits accordés aux PME s élève à 16,52%, contre un taux de 10,96% appliqué aux grandes entreprises. En moyenne, le crédit accordé au secteur de production agricole ne représente que de 8,2% du crédit à l économie. Le coût de crédit aux PME est prohibitif parce que les banques estiment que le risque encouru sur ceux-ci est élevé, en raison des garantis à fournir. Un projet de création d une Banque Agricole est actuellement en étude et devrait mettre en place des mécanismes plus adaptés d assurance agricole et de financement des PME au Cameroun. Il s agit de pouvoir disposer de crédits à taux bonifiés. La redynamisation du réseau d épidémio-surveillance est un aspect capital dans la relance des activités de production laitière. A l état actuel, il est bâti sur des postes de contrôle sanitaire installés au niveau des frontières avec les pays voisins (Nigéria, RCA, Tchad). Il a bénéficié de l appui du programme panafricain de lutte contre les épizooties (PACE). Mais, depuis l arrêt du financement des partenaires au développement, le réseau fait face aux problèmes de fonctionnement (missions de contrôle, matériels de collecte et de conservation, équipements de laboratoire et personnel). Un véritable programme de contrôle et d éradication à long terme des maladies et zoonoses majeures (TB, Brucellose, FA) devra être mis en place. Ceci nécessite au préalable : - Des enquêtes épidémiologiques pour mieux cerner la prévalence de ces pathologies ; - L organisation des campagnes annuelles de vaccination contre la FA suivant les procédures officielles de l Organisation Internationale des Epizooties (OIE). Elles doivent être systématiquement suivies des enquêtes sérologiques post-vaccinales pour évaluer le taux de couverture national ; - L éradication complète de la TB et de la Brucellose par abattage systématique des cas cliniques ou des trouvailles d abattoir, destruction et l indemnisation des élevages sinistrés ; - La zonation du territoire (niveau de biosécurité) ; - Le renforcement continu des capacités des services vétérinaires et services d appui conseils publiques et privés ; - L équipement des postes de contrôle vétérinaire au niveau des frontières nationales ; - L opérationnalisation du mandat sanitaire. La mise en place de toutes les mesures ci-dessus mentionnées nécessite un cadre législatif incitatif notamment la protection temporaire du marché local pour permettre le décollage de la filière lait au Cameroun. L Etat doit être garant de la qualité des services à octroyer par les différents opérateurs économiques et des produits issus de la filière mais aussi, mettre en place un système de financement approprié. En conclusion, Il convient de rappeler que l une des contraintes majeures à la filière laitière au Cameroun est l importation massive de poudre du lait et de produits laitiers. Ces produits inondent les marchés entrant de ce fait en compétitivité déloyale avec les produits locaux. Avec les subventions qu accordent les pays exportateurs au secteur agricole, les productions locales ne peuvent émerger. Pire, l absence d un système de contrôle de qualité expose encore plus le continent Africain. Nous vivons le cas aujourd hui avec le lait frelaté d origine chinoise (Groupe SANLU au cœur du scandale), qui contient de la mélamine, produit chimique (azote) de l industrie du plastique, mélangé frauduleusement au lait pour augmenter sa teneur en protéines et qui a été à l origine des décès des bébés suite à la consommation du lait infantile. Certaines firmes implantées en Afrique reconnaissent avoir importé du lait en provenance de la Chine ces derniers mois. C est le cas du Gabon, du Burundi, de la Tanzanie et de la Côte d Ivoire qui viennent d ailleurs de réagir en suspendant toute nouvelle importation en provenance de la Chine. 30

31 Le Cameroun est dans la même situation que les pays précédemment cités; ce qui explique la réaction récente du Gouvernement en suspendant toute importation en provenance de l Asie. On voit toute l importance du laboratoire d analyse et de contrôle des denrées d origine animale de Douala qui demeure inachevé. L on se contentera pour le moment du dispositif mis en place par le Ministère de Commerce (contrôle de qualité suivant la grille d évaluation des produits à consommer respectant les normes internationales). Ce dispositif est relayé en seconde barrière par les services vétérinaires du port de Douala et les services déconcentrés du même ministère dans les provinces limitrophes. La filière laitière semble être très structurante pour le système d élevage. En effet avec un investissement de 270 Milliards constitué en grande partie par le capital bétail déjà existant, plus de unités productives peuvent être lancées dans le pays pouvant générer annuellement près de tonnes de lait soit pour la période plus de tonnes qui résorberait à elle seule plus d un tiers du gap de la période. Une telle production induirait en aval tout un réseau de petites et moyennes unités industrielles de transformation susceptibles de garantir la couverture de la demande urbaine dans des conditions de sécurité sanitaire assurée. En outre, les veaux mâles et les animaux de réforme issus de cette filière pourraient alimenter les réseaux d embouche pour une production de viande de meilleure qualité. 31

32 CHAPITRE QUATRE CARTOGRAHIE DE LA FILIERE PORCINE 1. Résumé analytique de la filière porcine Avec un cheptel de porcs estimé à 1,7 millions têtes, le Cameroun est un des principaux producteurs africains. La filière porcine au Cameroun connaît une importance socio-économique croissante depuis quelques décennies. Elle fait néanmoins face régulièrement à des épisodes de Peste Porcine Africaine (P.P.A), affection virale des suidés, contre laquelle il n existe ni traitement ni vaccin. Malgré le potentiel de production important que présente le pays, la filière porcine ne fournit qu environ tonnes de viande par an. Pour combler la demande en forte croissance, il est fait recours à des importations massives de porcs, principalement à partir du Tchad(42 milliards de F CFA/an. Le développement de la filière locale pourrait en même temps qu il permettrait de résorber cet important déficit, accroître les revenus des populations, développer l emploi en milieu rural et participer au commerce international du pays. La filière porcine apparaît fortement structurée, bien que la quasi totalité des acteurs opèrent dans l informel. Les relations contractuelles entre les agents sont en général bien respectées par les différentes parties. La filière souffre cependant d insuffisance d investissements. Les différents intervenants vivent en permanence dans la hantise des effets de la peste porcine qui sévit à l état endémique sur la majeure partie du pays. L essor et le développement du commerce de porcs entre le Cameroun et le Tchad se présente comme une alternative pour les anciens éleveurs, reconvertis dans la commercialisation. L étroitesse des marges unitaires réalisées par les différents agents impliqués sont compensées par la solidité des accords de partenariat. Trois orientations majeures semblent se dégager pour l avenir dans cette filière : (a) l appui à la production à travers la promotion du matériel génétique de qualité adapté aux conditions du milieu, la promotion de la santé des animaux à travers des systèmes de production conséquents, (b) la promotion de l investissement dans la filière pour soutenir des actions vigoureuses d assainissement de l environnement de la production et (c) la promotion des conditions et des normes de mise en marché des produits pour réduire les coûts de transaction encore très élevés. 2. Situation de la demande en viande de porc Au Cameroun, la population en 2020 devra certainement dépasser 27 millions d habitants contre 15 millions aujourd hui dont 18 à 20 millions seront dans les villes contre 7,5 millions aujourd hui. Il faudra donc opérer deux choix sur les systèmes de production à promouvoir compte tenu des problématiques actuelles de l offre et de la demande (stratégie sectorielle de l Elevage, des pêches et des Industries Animales), et la production porcine doit forcement en faire partie. 32

33 Le porc est consommé par plus de 70% de la population or, dans les zones rurales, les carences en protéine sont les plus accrues ; la promotion de l élevage du porc permettra ainsi de promouvoir la consommation de la viande par les populations productrices qui sont pour la plupart des petits paysans au pouvoir d achat très faible. Cette spéculation compte parmi les trois premières dans les productions animales. La filière porcine ne fournit cependant que tonnes de viande par an pour une prévision de tonnes, soit 2,02 kg de viande par an pour chaque consommateur. Cette faible production est surtout due au système de production porcine qui ne favorise pas son essor. Le Tableau No.ci- dessous donne les besoins en viande de porc sur la période Tableau No. : besoins en viande de porc de la population entre 2000 et 2o15 ANNEE POP DEBUT ANNEE POPULATION FIN D'ANNEE BESOIN EN VIANDE DE PORC KG BESOIN EN PORC EN TONNES BESOIN EN PORC POP PORCINE REQUISE POP PORCINE TRAD POP PORCINE EN INTENSIF PARAMETRES DE CALCUL TAUX D'ACCROISSEMENT ANNUELLE DE LA POPULATION 2,90% RENDEMENT CARCASSE 70% TAUX DE PRELEVEMENT ANNUEL 35% BESOIN EN VIANDE DE PORC / HBT/AN 5 KG POPULATION RELATIVE ELEVAGE TRADITIONNELLE SUR POPULATION TOTALE 60% POPULATION RELATIVE ELEVAGE SEMI INTENSIF SUR POPULATION TOTAL 40% Les négociants sont appelés " faiseurs de ligne" par analogie au trajet nord-sud qu ils effectuent avec leur chargement. Ils achètent les porcs dans le Nord-Cameroun et les revendent sur les différents marchés de Yaoundé. On en dénombre une centaine dont 18 % sont des femmes. Ils se divisent en deux groupes : les "gros porteurs" sont ceux qui ont la capacité financière de remplir seuls un camion ( porcs) et les "petits porteurs" ceux qui se mettent à deux, trois voire quatre pour faire le plein d'un camion. Il faut en moyenne une semaine à un négociant ou groupe de négociants pour faire le plein d'un camion. Les négociants sont aidés dans leur travail par 2 types d'acteurs : les courtiers et les rabatteurs. Les courtiers sont nombreux sur les marchés et s'imposent comme des intermédiaires incontournables entre les négociants, les 33

34 éleveurs et les rabatteurs. Ils jouent plusieurs rôles dans la transmission de l'information sur les prix et sur la qualité des produits : ils informent les négociants sur les animaux disponibles sur le marché et hors-marché; ils négocient en langue locale le prix avec le ou la vendeuse pour le compte du négociant (les vendeurs de porcs ne parlent généralement ni français ni bamiléké); ils procèdent à l'examen de la langue pour voir si l'animal n'est pas porteur de cysticerques ou "grains de riz". Chaque négociant possède un réseau de courtiers originaires de la zone, avec lesquels ils travaillent de manière régulière. Leur rémunération journalière est laissée à l'appréciation du "patron" est fonction du nombre d'animaux négociés mais aussi de la qualité des négociations. Les rabatteurs assurent les fonctions de regroupement, de stockage sur pied et de mise en contact entre producteur et acheteur. La distribution s opère à partir des différents marchés de porcs de Yaoundé et empruntent trois circuits principaux : Les bouchers vendent de la viande fraîche sur les différents marchés et carrefours de la capitale. Ils arrivent sur les marchés de porc l après-midi et choisissent le ou les animaux à abattre. Les bouchers recherchent les porcs lourds. Le poids est estimé à vue et le prix se discute. La vente se fait à crédit. Le paiement est effectué le lendemain matin avant le choix d un autre animal. L animal est ensuite confié à un abatteur. Chaque boucher a son abatteur. Ce dernier participe à côté du boucher au choix de l animal à abattre. C est lui qui est chargé d abattre le porc, de préparer la carcasse et de l expédier au boucher à son lieu de vente le lendemain matin. Selon la distance, le moyen de transport utilisé peut être une porte-charge ou un taxi. Les bouchers s'installent toujours à côté d'une poissonnerie car ils louent les congélateurs ou les chambres froides de cette dernière pour conserver le reste de leur viande. Ils vendent au kilo et ne gèrent pas plus de deux carcasses par jour. Les bouchers peuvent parfois disposer de plusieurs autres points de vente dans la ville tenus par des gens qu'ils payent. C'est une activité exclusivement entre les mains des hommes. Il n'existe pas de contrat écrit entre boucher et négociant et entre abatteur et boucher. Les "braiseurs" Ils vendent de la viande cuite appelée «viande braisée». Le lieu de vente est toujours situé à proximité d un bar. Ils se présentent sur les marchés le matin et c est l abatteur qui est chargé de choisir l animal à abattre. Ils recherchent des porcs légers. Si l animal choisi par l abatteur se trouve après abattage être très gras, le braiseur changera pour la prochaine fois d abatteur. L animal doit être abattu, nettoyé et envoyé au braiseur en début d après-midi. L'affluence des clients se fait le soir et les terrasses des bars se remplissent très vite. Les morceaux sont vendus pour être consommés sur place ou emportés. En général c'est un couple (mari et femme) qui s'occupe de la vente. Il peut arriver qu'un braiseur se fasse aider par un jeune dans la découpe des morceaux choisis par les clients. Dans ce cas, le "découpeur" est payé 500 francs Cfa la soirée. L'activité de braise est tenue en grande partie par des femmes. Quelques jeunes garçons s'y adonnent également. Il n'y a pas de contrat écrit entre "braiseur" et abatteur. Les vendeurs de boyaux Ils achètent les abats aux bouchers et aux "braiseurs". Ils cuisinent leur viande dans un four monté sur un pousseŕ pousse. A l aide de ce dernier, ils se déplacent d un carrefour à l autre pour vendre leur viande. Ils vont à la recherche des clients à des endroits et à des horaires fixes. Ce sont des jeunes hommes qui pratiquent cette activité. Aucun contrat ne les lie aux bouchers ni aux "braiseurs". Les consommateurs Ce sont des familles qui achètent la viande de porc au kilo directement chez le boucher ou à certaines occasions des porcs sur pied. Dans ce dernier cas, l animal est emporté ou confié à un abatteur sur place. C est les seuls clients qui payent cash aux négociants. Leur affluence sur les marchés de porc est constatée en fin de mois après la paye. Certains recherchent les porcs lourds, ayant une bonne conformation pour la consommation lors des fêtes ou pour la dot lors des mariages chez les Béti et les Bassa. Les consommateurs des produits issus de la viande de porc qui s alimentent par le biais des restaurants, bars et autres gargotes. 34

35 L importation des viandes présente des dangers à savoir le risque d introduction des maladies animales transfrontalières. En effet, la Peste Porcine Africaine selon la Direction des Services Vétérinaires du MINEPIA est entrée dans le pays au début de la décennie 1980 par la même voie et de nos jours le moyen le plus facile de protéger le cheptel animal est la limitation des importations. Les services chargés de l inspection des produits d origine animale importés ne disposent, jusqu à présent, pas des facilités de diagnostic des maladies animales transfrontalières d où la nécessité de limiter les importations. En plus, aux 25 milliards de F CFA de perte annuelle causée aux éleveurs par la mortalité due à la PPA, s ajoutent les devises sorties par l importation de viandes et autres produits dérivés chaque année. Au regard de ce qui précède, nul ne saurait dire qu il n est pas temps de promouvoir la production porcine qui porte tous les espoirs, jouissant d un potentiel très élevé, à travers un programme qui privilégierait le petit éleveur dans le renforcement de ses capacités à s intégrer dans la production de marché, et en mettant l accent sur le contrôle de la PPA, afin de sauvegarder les acquis des porciculteurs et de permettre un développement durable de la filière. 3. Offre et coûts de production Les principales races Plus de 80% des porcs élevés de nos jours au Cameroun sont des hybrides issus des divers croisements entre les races locales et les races améliorées. Ils jouissent de très bonnes performances reproductrices, de bonnes qualités maternelles et d une croissance rapide recommandées en élevage paysan. Poids adulte est de 250 à 350 kg. Le fort taux de métissage observé dans le paysage national, et surtout la multiplicité des races indique une histoire relativement dense en termes d introduction de souches au Cameroun. Les principales races de porcs répertoriées sur le territoire national sont les suivantes (Ttableau No Races locales Bamiléké, Kousséri, Bakossi ; Mankon Long nose Races améliorées Large white ou yorkshire Landrace Duroc Jersey Berkshire Hampshire Description Tableau.: Principales races de porcs disponibles au Cameroun Il existe plusieurs souches selon les régions. Elles sont très rustiques, de petit format, bonne pour l élevage familiale de subsistance. Qualités maternelles bonnes, faible prolificité porc blanc, très robuste d origine anglaise à l oreille dressée, bien adaptée en milieu tropical, bonnes qualités maternelles porc blanc, d origine danoise, au corps allongé et aux oreilles pendantes, grand format, bonnes qualités maternelles, plus sensible au stress que la large white porc marron (rouge brique), d origine américaine, très robuste, très prolifique, qualités maternelles médiocres porc noir, d origine anglaise, caractérisé par 6 points blancs aux extrémités des pattes, au groin et à la queue, petites oreilles bien dressées, prolificité faible, qualités maternelles moyennes porcs noirs, d origine anglaise, caractérisés par une ceinture blanche au niveau de la partie antérieure du corps, oreilles dressées, très excellentes pour les croisements entre les races, qualités maternelles moyennes Source : CDDR/SAILD ; Elevage des porcs Ŕ synthèse technique- Caractéristiques 4 à 6 porcelets à la mise bas 4 à 5 petits au sevrage poids adulte verrat et truie : 40 Ŕ 60 kg 10 à 13 porcelets à la naissance 9 à 10 porcelets au sevrage poids adulte verra et truie : 150 à 250 Kg 8 à 12 porcelets à la naissance 7 à 9 porcelets au sevrage poids adulte : verrat en truie : 150 à 250 kg 10 Ŕ12 porcelets à la naissance 7 à 9 porcelets au sevrage poids adulte : verrat et truite : 250 Ŕ 350 kg 7 Ŕ 9 porcelets à la naissance 5 Ŕ 7 porcelets au sevrage poids adulte verra et truie : 150 Ŕ 250 kg 8 Ŕ 7 porcelets à la naissance 5 Ŕ 6 porcelets au sevrage poids adulte : 150 Ŕ 200 kg A la lumière de la pléthore de races présentes sur le territoire national, et surtout du phénomène d hybridation, on serait en droit de s interroger sur les performances des animaux disponibles. 35

36 3.2 Les systèmes d élevage 13 L élevage des porcs peut être considéré comme une tradition ancienne au Cameroun. Il est encore dominé par des techniques rudimentaires et peu performantes. On distingue globalement trois principaux types d élevage d importance et aux performances différentes. Le système traditionnel Au Cameroun, 70% des exploitations sont du type traditionnel. Ici les animaux sont de race locale, élevés en divagation. Cette forme très ancienne est pratiquée sur toute l étendue du territoire et exclusivement en milieu rural. Ces races autochtones sont de petits formats, et se nourrissent des déchets ménagers et des tubercules des champs, ce qui est très souvent à l origine des conflits entre villageois. La production dans ce type de pratique n est pas contrôlée, la rencontre avec le partenaire se fait au hasard et l accouplement a lieu dans la nature, le plus souvent avec des partenaires du voisinage qui sont presque toujours génétiquement proches (car dans ce mode production, les porcs du village vivent en troupeaux constituant ainsi une même famille), d où un taux de consanguinité très élevé qui finit par aboutir à une baisse de productivité (bon à savoir, chez les truies de races locales du Cameroun, au total trois et au maximum quatre porcelets seront sevrés par an pour chaque mère). De plus, ces porcs dont l épaisseur du lard n encourage presque jamais le consommateur atteignent un poids maximal de 50 kg pour les plus productifs. Au cours de la divagation dans les champs ces porcs sont éventuellement en contact avec les suidés sauvages. Cette proximité entre porcs villageois et porcs sauvages constitue un risque important pour la porciculture du fait du risque de propagation possible du virus de la PPA. A rang des exploitations de type traditionnel, il y a lieu d inclure celles de la partie septentrionale de pays, localisée dans bassin du Logone, situé à cheval sur le grand Nord camerounais et le sud-ouest du Tchad, on y assiste à un essor rapide de l élevage porcin. Cet élevage est pratiqué au sein de certaines exploitations familiales de manière extensive : logement sommaire, divagation des animaux et rareté des soins. Il permet de valoriser les déchets ménagers et les sous-produits issus de la fabrication de la bière artisanale de sorgho (bil-bil) et de l'alcool (arki). Les paramètres de reproduction sont assez bons autant au Nord-Cameroun qu'au Sud du Tchad, avec en moyenne 2 mises-bas par an et une portée de 5 à 6 porcelets sevrés par femelle. Les éleveurs sont chrétiens ou animistes des ethnies Moundang, Guiziga Massa, Toupouri, et Sara. Le système d élevage familial Un autre mode d élevage très pratiqué est l élevage familial en système semi-intensif qui compte pour près de 30% du cheptel national. Ce type d élevage est prédominant dans les régions du centre, du littoral, du Nord-Ouest et de l Ouest ainsi que dans les zones péri urbaines et urbaines. Ici, les enclos qui contiennent en moyenne 10 individus, sont généralement construits en matériaux locaux. Dans certaines régions le sol n est pas crépi et est le plus souvent couvert à moitié de tôle. Les porcs issus de races améliorées sont de très fortes densités. Le système d élevage dit moderne ne compte que pour un peu moins de 10% de la production nationale. Ici tous les paramètres zootechniques sont respectés tant bien que mal. L alimentation est industrielle, les bâtiments modernes et les animaux de races améliorées (Large White et de plus en plus la Landrace) sont très performants aussi bien pour la taille de la portée que pour le gain moyen quotidien. Ce système de production est très propice pour une production soutenue. Les prix font l'objet de longues négociations entre le vendeur et l'acheteur. Il n'y a donc pas de prix fixe. Une enquête menée sur le marché de la carrière à Yaoundé nous a permis de constater que le prix de vente au kilogramme vif varie de 1600 à 2000 francs Cfa. Un kilogramme de poids carcasse est vendu à en moyenne à 1700 F Cfa. Le prix accepté en dernière proposition dépend de la marge que s'est fixée le commerçant. Les derniers animaux d'un lot sont vendus à bas prix, afin de vider l'enclos et de préparer un nouveau voyage. Les bouchers et les «braiseurs» qui sont les clients réguliers achètent à des prix moins élevé que les particuliers. Sur les marchés de Yaoundé, les bouchers vendent à leur tour le kg de viande à 1800 F Cfa. C'est un prix proposé qui peut faire l'objet de négociation. Des réductions peuvent être obtenues si les quantités désirées sont importantes. Le soir, à la tombée de la nuit, plutôt que de remettre de la viande au frais, certains bouchers procèdent parfois à des baisses considérables de prix en fonction de la quantité restante. Après la braise, un morceau de viande d'environ 13 La description faite des systèmes d élevage présents au Cameroun est inspirée du Programme de Développement de la Filière porcine au Cameroun. 36

37 150 g est vendu à 500 F Cfa soit 2800 F Cfa le kilogramme. Ici les prix sont fixes et ne sont pas négociables. Chez les vendeurs de boyaux, les prix sont variables suivant le morceau choisi et la quantité demandée. Le tableau No.. : ci-après donne une idée de la nature des coûts de la viande dans les différents types d élevage. Tableau : Comparaison de la structure des coûts dans les différents types d élevages de porc Rubriques Porc charcutier de 100 kg (nourri à l aliment composé du commerce) Coûts unitaires Structure de coût Porc charcutier de 100 kg nourri à l aliment fabriqué à la ferme incluant drèche de brasserie, déchets divers, résidus de cuisine Coûts unitaires Structure de coût Elevage traditionnel, porcs en divagation Coûts unitaires Structure de coût Porcelets (10-12 kg PV) % % % Aliments % % % Soins vétérinaires % % % Main d œuvre % % % Charges diverses % % % Amortissements % % % Total % % % Rendement carcasse (70%) Coût de production au Kg Source : Calculs des auteurs A la lumière de la structure des coûts calculée dans les différents types d élevages, il apparaît clairement que la majeure partie des porcs commercialisés dans les grandes villes du pays sont issus des élevages traditionnels. En effet, les coûts de production dans les élevages semi intensifs semblent encore prohibitifs. Les diagrammes ci-après établissent des comparaisons de prix et de coûts de production des différents systèmes d élevage. Diagramme No.. : Coût de production de la viande porcine 37

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