FORUM DES NOUVEAUX ENJEUX ET BESOINS DE LA VILLE La nouvelle place de l habitant 24 et 25 novembre 2012 Lille Grand Palais Synthèse de la conférence
Sommaire La nouvelle place de l habitant... 3 L association des habitants à la construction de la ville intense à Lille... 3 La place des habitants dans la ville durable vue de Lille... 3... 3 La conférence de consensus sur le logement... 3 Les ingrédients de l habitat participatif... 4 L autopromotion vue de Strasbourg... 4... 4 L habitat participatif co-construit à Lille... 4 L habitant au cœur de la maîtrise de l énergie... 6 Yves TROLET... 6 Louardi BOUGHEDADA... 6 Conclusion... 7 Béatrice AUXENT... 7 Sigles... 8 2
La nouvelle place de l habitant L association des habitants à la construction de la ville intense à Lille Animation :, journaliste, Le Moniteur La ville tente de devenir un espace de co-conception. Comment associer les habitants à cette dynamique? Comment canaliser leur énergie lorsqu ils sont volontaires ou au contraire les motiver? Et comment éviter les effets pervers de l opposition des intérêts particuliers à l intérêt général? La place des habitants dans la ville durable vue de Lille Conseiller municipal délégué au suivi du projet Habitat à la Mairie de Lille La conviction politique de Lille est que la ville ne doit pas être une juxtaposition de bâtiments, mais le fruit d une interrogation sur une ville où il fait bon vivre et où des échanges se créent. La place de l habitant est au cœur de cette question, qui se pose à l échelle de l aire métropolitaine, autant qu à celle du quartier. La relation entre le projet de ville et les habitants revient donc à imaginer de nouveaux lieux de vie, que chacun pourra s approprier. Pour cela, il faut repenser l habitat, l économie et les transports dans un projet urbain qui réunira chacune de ces fonctions au lieu de les séparer. L idée est donc d offrir une alternative à l étalement urbain anarchique en proposant la ville intense. La conviction de la Ville de Lille est-elle partagée par les habitants? Le vivre ensemble fait partie de l âme de la société européenne, mais il appelle à la responsabilité de chacun. Il faut faire comprendre aux habitants de la Métropole que l obligation de 30% de logement social sert aux 70 % de la population de Lille Métropole car éligible aux critères. La conférence de consensus sur le logement Comment la conférence de consensus sur le logement a-t-elle fonctionné? La conférence de consensus est une méthode de consultation visant à faire participer des citoyens au débat général. A Lille, un groupe de 26 citoyens, issus des conseils de quartier, du conseil lillois de la jeunesse, etc. a été formé et accompagné pendant six mois sur la question du logement (formation, auditions d experts, etc.), pour que leur avis soit éclairé. Cet avis a été remis à la Ville en mars 2012 et lui permet d interroger ses décisions et ses réflexions. 3
La deuxième initiative de Lille est un appel à projet sur l habitat participatif, un sujet que Jean-Marc Biry connaît bien. Les ingrédients de l habitat participatif L autopromotion vue de Strasbourg Directeur du Conseil d architecture, d urbanisme et d environnement (CAUE) du Bas-Rhin L habitat participatif désigne la maîtrise d ouvrage collective (coopérative, autopromotion, etc.). A Strasbourg, il profite d une proximité avec l Allemagne où le phénomène est développé. Il a été mis en œuvre grâce, premièrement, à une initiative citoyenne, portée par l urbaniste Bertrand Barrère, qui a cherché à structurer des groupes autour d un concept architectural basé sur les valeurs du développement durable. Bertrand Barrère a aujourd hui créé une structure associative visant à accompagner les projets d autopromotion sous la forme d une assistance à maîtrise d ouvrage et un projet baptisé K hutte voit ainsi le jour en autopromotion à Cronenbourg, dans l écoquartier de la Brasserie. Une deuxième initiative, l écoquartier de Strasbourg, rassemble un groupe plus homogène de personnes de conviction écologique. Ce groupe a cherché à construire un écoquartier à Strasbourg, avant de proposer un projet moins ambitieux rassemblant une dizaine de ménages, par l autopromotion. Les projets d autopromotion sont-ils nombreux en France? Environ 250 projets ont été recensés sur toute la France. Si l autopromotion est devenue un vecteur de la politique urbaine en Allemagne, elle ne concerne encore que des projets ponctuels en France. Maxime BIRY Le foncier est-il un élément clé du succès d une opération d autopromotion? Pas nécessairement. Son éclosion en Alsace s explique aussi par la rencontre entre le CAUE et les projets. Le CAUE a ainsi développé le guide pratique de l autopromotion. En outre, l implication des pouvoirs publics joue un rôle important. La Ville de Strasbourg a ainsi constitué un groupe de travail sur l amélioration de l image des immeubles collectifs. 10 terrains ont été mis à la disposition d architectes pour bâtir des immeubles durables, lesquels ont ensuite été rapprochés de petits groupes d autopromotion (quatre à cinq ménages). Au total, 17 groupes ont répondu à une première consultation et une deuxième a été lancée rapidement. L habitat participatif co-construit à Lille Comment les terrains ont-ils été ciblés à Lille? 4
Les terrains retenus sont maîtrisés par la collectivité. Un appel à projet habitat participatif a été lancé pour cinq sites : - deux sites dans le quartier des Bois-Blancs - un site situé rue Jules Guesde à Wazemmes - deux sites situés à Lille Sud, pour 20 à 25 logements potentiels, dans un environnement en renouvellement urbain. Des réunions publiques ont permis de présenter la démarche aux personnes intéressées. Par ailleurs, l appel à projet s adresse tant aux groupes constitués qu à des individus seuls. Le cahier des charges insiste sur la dimension solidaire des projets et sur leur mixité fonctionnelle. Enfin, des fiches de lots pré-travaillées offrent de nombreuses indications sur le terrain, les règles d urbanisme, des éléments financiers, etc. Plusieurs réponses ont été formulées pour les différents sites. Les groupes d habitants ont travaillé en atelier, assistés par la Ville, et sont parvenus à des propositions très abouties. Un jury a ensuite sélectionné les lauréats. Aujourd hui, les projets à Lille-Sud ont été reportés, mais les équipes poursuivent leur travail sur les sites des Bois-Blancs et de Wazemmes. Des bailleurs sociaux se sont-ils investis? Oui, car le dispositif vise la mixité sociale et intergénérationnelle. Les projets retenus comportent donc du logement locatif social, mais aussi de la location-accession, des projets de Prêt locatif aidé d intégration (PLAI), etc. Quelle forme juridique a pris le montage? La Société civile immobilière d attribution (SCIA) a notamment été retenu e et regroupe les particuliers et un bailleur social. Certaines formes juridiques sont-elles plus favorables que d autres à l autopromotion? Les SCIA sont normalement dissoutes à la fin du chantier. Il existe aussi le système coopératif, qui donne le même poids à toutes les voix et dans lequel la propriété du logement revient à la société coopérative et non à l habitant. Un autre montage est le Prêt social location accession (PSLA). Les habitants deviennent progressivement propriétaires de leur logement et une coopérative gère le reste (espaces collectifs, etc.) A Strasbourg, la collectivité a pris conscience qu un accompagnement fort de sa part était nécessaire. Elle a donc mis en place un service dédié à l autopromotion. 5
L habitant au cœur de la maîtrise de l énergie Yves TROLET Responsable développement GrDF Manche Mer du Nord En 2011, la Communauté urbaine de Dunkerque (CUD), en partenariat avec GrDF et le cabinet de conseil Equitia a lancé l expérimentation Réflexénergie, visant d une part à aider les propriétaires occupants modestes à maîtriser leurs consommations d énergie et d autre part à prévenir la précarité énergétique. Louardi BOUGHEDADA Vice-président de la CUD, chargé des questions relatives à l énergie La CUD mène une politique de maîtrise des énergies sur son territoire. Elle a réalisé une thermographie aérienne de la collectivité et propose des subventions aux propriétaires lui présentant un projet de travaux pour des modes de chauffage plus performants. Cependant, les publics les plus modestes estiment ne pas avoir les moyens de financer ce type de projets. La CUD a alors croisé des données économiques, sur l état du bâti, les modes de chauffage, etc., afin de connaître la proportion d habitants par quartier susceptibles de souffrir de précarité énergétique 1. Puis, la CUD a construit un dispositif avec GrDF, dans l optique de faire baisser la facture d énergie de ces ménages. Il consiste à proposer directement aux habitants, par le porte-à-porte, de les aider à maîtriser leur consommation, par le biais d un suivi de consommation et d une modification des comportements, et par des projets de réhabilitation si nécessaire. L énergie est-elle le premier sujet abordé? Yves TROLET Le premier sujet est généralement la difficulté à payer les factures. Les habitants abordent ensuite les questions de confort thermique, de santé et d isolation. Ils précisent également qu ils n ont pas les moyens de financer un projet de rénovation, et surtout qu ils ignorent à qui s adresser pour obtenir des renseignements. Souvent, ces habitants ont besoin d être conseillés pour poser correctement la nature du problème du logement, pour ensuite envisager des façons de le résoudre. L originalité du dispositif tient dans le fait qu il va à la rencontre des habitants. Et les résultats sont là : sur 319 foyers contactés, 86 sont sensibilisés et 48 sont accompagnés pour la maîtrise des énergies. Une famille qui entre dans le dispositif peut économiser jusqu à 20 % d énergie, rien qu en modifiant ses comportements. Le dispositif propose-t-il des financements? Louardi BOUGHEDADA Les aides publiques sont mobilisées lorsque des travaux sont prévus et il est fait appel au PACT. Avez-vous rencontré des situations dramatiques? 1 En France, 4,5 millions de personnes sont en situation de précarité énergétique et 8 millions de personnes sont considérées comme étant vulnérable 6
Louardi BOUGHEDADA Aucune situation nouvelle n a été découverte, mais des populations cibles ont été identifiées. Le profil courant est celui d un propriétaire occupant retraité, dont la maison n a pas été rénovée, dont le revenu a soudainement diminué et dont les factures énergétiques restent importantes. L autre profil est celui du propriétaire bailleur qui ne réalise pas de travaux d isolation. Conclusion Béatrice AUXENT CAUE Nord La conférence s intéressait à la nouvelle place de l habitant. A ses côtés apparaît un autre acteur : celui de l accompagnant de l habitant. 7
Sigles CAUE : Conseil d architecture, d urbanisme et d environnement CUD : Communauté urbaine de Dunkerque PLAI : Prêt locatif aidé d intégration PSLA : Prêt social location accession SCIA : Société civile immobilière d attribution Synthèse Project City 24 et 25 novembre 2012 Conseil régional de l'ordre des architectes du Nord Pas de Calais ProjeCt City est une manifestation organisée par : 8