Conjoncture bâtiment à fin mars 2013

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Transcription:

il 2013 Conjoncture bâtiment à fin mars 2013 Comme prévu, la dégradation de l activité dans le bâtiment se renforce malheureusement. Dans le neuf, le retrait des permis et des mises en chantier s est confirmé sur le début 2013. Les projections réalisées par la FFB pour l ensemble de l année sur la base des données disponibles sur deux mois ressortent à : près de 327.000 logements mis en chantier, soit un niveau inférieur de 5,7% à celui de 2012 et de 6,4% par rapport à la moyenne de long terme (1980-2012) ; un peu moins de 21,0 millions de m² commencés dans le non-résidentiel, hors bâtiments agricoles, équivalents à une baisse de 3,4% au regard du total 2012, mais surtout de 19,7% par rapport à la moyenne de long terme (1980-2012). Dans l amélioration-entretien, la production en volume baisse de 0,6% en 2012. Quant aux perspectives d activité, elles s affichent dégradées sur tous les marchés. Première conséquence, la sensible détérioration de l emploi observée en 2012 devrait s accélérer en 2013. De fait, en moyenne annuelle, le recul dans le bâtiment ressort à environ 12.500 postes en 2012 (soit -1,0%), du fait de la baisse simultanée des effectifs salariés (-8.100, soit -0,7%) et de l intérim en équivalent-emplois à temps plein (-4.400, soit -5,0%). Pour les mois qui viennent, les perspectives s avèrent clairement négatives. Nous maintenons donc nos prévisions pour 2013, soit une perte globale nette de l ordre de 40.000 postes en moyenne annuelle. Deuxième conséquence du repli de l activité, les entreprises traversent une période de fragilisation inquiétante. Certes, les défaillances n ont guère progressé sur l ensemble de l année 2012 (+1,2% selon la Banque de France), mais on relève une nette accélération en décembre 2012 par rapport à décembre 2011 (+31,5%). Quant aux créations d entreprises, elles se sont repliées de 6,2% sur les deux premiers mois de 2013, rapportés à la même période un an plus tôt. D ailleurs, ce mouvement est d autant plus remarquable qu il est exclusivement porté par la chute des immatriculations d auto-entrepreneurs (-25,9%). En ajoutant à ces observations la poursuite de l allongement des délais de paiement clients et de la baisse des prix bâtiment, on comprend les risques associés à des trésoreries bien écornées pour un certain nombre d entreprises, alors que leur visibilité en termes de volume de marché se réduit. Le Plan d investissement pour le logement présenté par le Président de la République le 21 mars 2013 est donc le bienvenu, d autant qu il comprend aussi des dispositions en faveur des entreprises qui construisent ces logements (réduction des délais de paiement dans les marchés publics et auto-liquidation de la TVA, en vue de lutter contre la concurrence illégale). Reste toutefois à concrétiser les mesures annoncées dans ce Plan, alors que le temps presse pour les entreprises du bâtiment et pour l emploi dans le secteur. De plus, la FFB entend poursuivre son combat en faveur de l abaissement à 5% du taux de TVA pour les travaux d efficacité énergétique dans le parc privé et en faveur du relèvement des plafonds du PTZ+, afin de relancer l accession sociale et intermédiaire. 1/19

I. L activité : dégradation attendue à l horizon de la fin 2012 I.1- Logement neuf : poursuite du vif repli d activité Au-delà des inflexions constatées d un mois sur l autre, l habituel rebond des mises en chantier de logements observé sur la fin d année, en 2012, a cédé la place à une forte baisse au début de l année 2013 (cf. tableau 1). Plus précisément, en glissement annuel sur deux mois à fin février 2013, le nombre de logements mis en chantier recule de 16,8% en données brutes (et de 5,7% si l on tient compte du poids régulièrement faible des premiers mois dans l ensemble de l année). Par ailleurs, la baisse s avère généralisée puisque, toujours en glissement annuel sur deux mois à fin février 2013, elle ressort un peu plus marquée dans l individuel, avec -20,4%, que pour le collectif, à -13,3% (cf. tableau A.1 en annexe A). A partir des données disponibles Tableau 1 : évolutions en rythme annuel sur le marché du logement neuf (en nombre de logements, y compris construction sur existant, France entière) 12/2012 sur trois mois à fin 01/2013 02/2013 12/2012 sur six mois à fin 01/2013 02/2013 Autorisations 453.480 457.340 468.628 509.052 493.546 493.280 Mises en chantier 382.556 374.864 351.924 344.334 345.070 356.110 Source : FFB d après Ministère de l'écologie, du Développement durable et de l'energie (MEDDE)/Commissariat général au développement durable (CGDD)/Service de l observation et des statistiques (SOeS), Sit@del2. A contrario, on note un rebond des autorisations (+1,1% en glissement annuel sur deux mois à fin février 2013 pour les données brutes, +6,1% en rythme annuel). Il s explique toutefois quasi exclusivement par un choc positif sur l individuel pur (+26,6%), alors que les autres segments s inscrivent en modeste hausse (+2,3% pour l individuel groupé) ou en recul marqué (-14,9% pour le collectif). Or, le redressement de tendance dans l individuel pur semble beaucoup devoir aux permis redéposés pour mise en conformité avec la RT2012. Il n y aurait donc pas de réelle amélioration d activité à attendre de cette inflexion. Au global, en rythme annuel sur la base des deux premiers mois de 2013, la taille du marché s établirait à 525.551 logements autorisés et 326.799 logements mis en chantier (cf. graphique 1). Si les autorisations s écartent nettement de nos prévisions (412.555) pour les raisons qui viennent d être invoquées sur l individuel pur, les mises en chantier s avèrent pour l heure un peu supérieures (314.879 prévues). 2/19

Graphique 1 : évolution sur long terme du logement neuf (En nombre de logements, y compris construction sur existant, France entière) Rythme annuel, en milliers de logements 600 550 500 450 400 350 300 250 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2m 2013 Autorisations Mises en chantier Source : FFB d après MEDDE/CGDD/SOES, Sit@del2. Toutefois, en termes de mises en chantier, on retombe à un niveau inférieur à celui de 2009 (334.430 logements), ainsi qu à la moyenne de long terme (349.090 unités sur la période 1980-2012). De plus, la poursuite de la dégradation de tendance annoncée par les enquêtes d opinion (cf. graphique 2) n est guère encourageante. Graphique 2 : opinions des chefs d entreprise sur l activité prévue dans le neuf Source : FFB d après Insee, enquêtes de conjoncture dans le bâtiment. La déclinaison à un échelon régional de l analyse nationale (voir graphiques B.1 et B.2 en annexe B), bien que fragile, montre qu en glissement annuel sur douze mois à fin février 2013, l Ile-de-France et la Corse tranchent par rapport à la moyenne nationale en s inscrivant en nette hausse en matière de permis. A contrario, l Alsace, la Lorraine, la 3/19

Haute-Normandie, la Bourgogne et la Basse-Normandie connaissent un vif recul. Pour les mises en chantier, le Nord-Pas-de-Calais et l Ile-de-France affichent encore des hausses marquées. Une très large majorité du reste du territoire connaît en revanche un net repli. Pour mémoire, les évolutions en PACA doivent être lues avec une grande prudence, suite aux progressions très atypiques relevées en 2011 et 2012. Comme prévu, la crise économique qui frappe la France et, plus largement, la zone euro, pèse donc lourdement sur l évolution du marché du logement. En témoigne la spectaculaire chute de la production nouvelle de crédits immobiliers à destination des ménages (voir graphique 3), soit -29,1% pour le neuf (1) en 2012! Graphique 3 : production de crédits immobiliers accordés aux ménages corrigée des prix (Indice en niveaux annuels glissants) Source : Crédit Logement/CSA, Observatoire du financement des marchés résidentiels (OFMR). En lien avec cette observation, l inquiétude reste vive quant à l activité dans la promotion immobilière (voir graphique 4). (1) Et -25,3% pour l ancien comme pour le marché des travaux, soit -26,2% pour l ensemble des nouveaux crédits immobiliers aux ménages. 4/19

Graphique 4 : activité dans la promotion immobilière 42 000 (nombre de logements) 37 000 32 000 27 000 22 000 17 000 12 000 19891990199 1992199319941995199619971998199920002001200 2003200420052006200720082009201020112012 Mises en Vente Ventes Source : CGDD/SOeS, ECLN. En effet, le net décrochage des ventes dès le premier trimestre 2012 s est confirmé, puis traduit en un brutal repli des mises en vente fin 2012. Ainsi, en glissement annuel sur un trimestre à fin 2012, ventes et mises en vente reculent respectivement de 28,0% et 34,3% selon les statistiques officielles (voir tableau 2). Tableau 2 : évolutions dans la promotion immobilière En glissement annuel Maisons Appartements Ensemble Sur 1 trimestre (4t-2012 / 4t-2011) Mises en vente -31,5% -34,7% -34,3% Ventes -27,3% -28,1% -28,0% Sur 4 trimestres (2012 / 2011) Mises en vente -5,4% -12,0% -11,4% Ventes -18,2% -17,9% -17,9% Source : FFB d après CGDD/SOeS, Enquête sur la commercialisation des logements neufs (ECLN). Ces évolutions de fin d année ont permis de contenir l évolution des stocks, dont le délai d écoulement s est replié au quatrième trimestre (cf. graphique 5). 5/19

20 Graphique 5 : délai d écoulement de l encours de logements chez les promoteurs 18 16 14 12 10 8 6 4 (En mois de vente) 1990199119921993199419951996199719981999200020012002200320042005200620072008 2009 2010 2011 2012 Source : CGDD/SOeS, ECLN. Observé Moyenne 1985-2012 De plus, l analyse de ce même stock selon l état d avancement de l ouvrage montre que le stock «papier» (la Vefa), après avoir été le principal facteur de croissance du niveau global, explique largement l inflexion récente, alors qu on n observe guère de mouvement sur le stock achevé (voir graphique 6). Le risque porté par la promotion reste donc mesuré, ce qui est indéniablement une bonne nouvelle ; mais cela se fait au prix d un recul des projets, ce qui est une moins bonne nouvelle en termes de perspectives de mises en chantier. Graphique 6 : stock de logements chez les promoteurs par état d avancement de l opération 70 000 60 000 50 000 54 760 40 000 30 000 30 940 20 000 10 000 4 229 0 200120020032004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 Source : CGDD/SOeS, ECLN. Achevés En cours de construction En projet 6/19

Par ailleurs, l enquête de l Insee auprès des promoteurs indique que le recul des mises en chantier de logements devrait se poursuivre (cf. graphique 7), principalement d ailleurs du fait du repli de l accession à la propriété à des fins d occupation personnelle. (Soldes d'opinion, en %) Graphique 7 : perspectives de mises en chantier de logements chez les promoteurs 30 20 10 0-10 -20-30 -40-50 -60-70 199 1992199319941995199619971998199920002001200 200320042005200620072008200920102011201 2013 Perspectives globales de mises en chantier Perspectives de mises en chantier de logements destinées à la vente Perspectives de mises en chantier de logements destinées à la location Source : Insee, Enquête trimestrielle de conjoncture dans la promotion immobilière. Quant au secteur locatif social, les dernières données disponibles remontent à novembre 2012. Depuis le début 2012, près de 70.000 agréments hors Anru et hors DOM avaient été signés, soit 56,8% de l objectif annuel (cf. graphique 9). Sauf énorme surprise quant aux données de décembre 2012, la construction locative sociale devrait donc poursuivre dans les prochaines années le repli amorcé en 2012, malgré l abaissement à 5% du taux de TVA réduit applicable à ce segment à compter du 1 er ier 2014. Graphique 9 : les agréments dans le locatif social (France entière) 140 000 120 000 100 000 2008 2009 2010 2011 2012 80 000 60 000 40 000 20 000 0 février mars il mai juin let aout septembre obre novembre décembre Source : FFB d après MEDDE/DGALN, Infocentres Sisal. 7/19

L ensemble des observations sur le logement neuf confirme donc qu une véritable rupture dans le volume d activité des entreprises de bâtiment se fera sentir en 2013. I.2- Non-résidentiel neuf : un repli qui semble se confirmer Rappel : la réforme de la surface des permis de construire (passage de la SHON à la surface plancher) intervenue au 1 er mars 2012, a généré des ruptures de séries à compter de juin 2012. Ces données n étant pas comparables avec celles des mois et années précédents (le ministère évoque un écart compris entre 5% et 15% pour un même bâtiment selon l approche retenue), les chiffres de construction de bâtiments nonrésidentiels ne sont plus publiés depuis cette date par le MEDDE 2. A défaut d informations précises, nous estimons la tendance actuelle en majorant les données en surface de plancher de 5%, soit un peu plus que ce qui s observe pour le logement (4,7%). Il ressort de nos estimations que, hors bâtiments agricoles et d hébergement, en rythme annuel sur la base des données de ier et février, 2013 se solderait par environ : 31,7 millions de m² autorisés (-6,6% sur un an) ; 21,3 millions de m² commencés (-2,0% par rapport à 2012). On retombe donc à des niveaux proches de ceux de 2010 (cf. graphique 10). Toutefois, à la différence du logement, en matière de mises en chantier, de tels volumes s inscrivent très en deçà de la moyenne de long terme, à proximité du plus bas historique de 1997 (19,2 millions de m² commencés). De plus, les indicateurs d opinion présagent mal de l avenir (voir graphique 2). Rythme annuel, en millions de m² 43 38 33 28 23 Graphique 10 : évolution sur long terme du non-résidentiel neuf (En milliers de m², y compris construction sur existant, France entière) 18 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2m 2013 Autorisations Mises en chantier Source : FFB d après MEDDE/CGDD/SOeS, Sit@del2. Malheureusement, la méthode de projection que nous avons retenue ne permet pas de descendre au niveau des segments de marché ou de détailler les mouvements par zones géographiques, faute de données suffisamment fiables. Pour le non-résidentiel comme pour le logement, une inquiétude majeure naît de la contraction du marché du crédit. (2) En ce qui concerne le secteur résidentiel, les données que nous suivons étant recensées en nombre de logements, elles ne sont pas affectées par la réforme de la surface des permis. 8/19

Cela reste vrai en ce qui concerne les collectivités locales, avec un besoin structurel de financement de l investissement non satisfait de 5 à 10 milliards d euros, dans l attente de la mise en place effective de «La Banque postale-collectivités locales». Il n est, par ailleurs, pas exclu que l annonce de la scission en trois textes du projet de loi de réforme des collectivités locales et du report des débats à ce sujet crée de l attentisme dans les territoires en ce qui concerne l investissement. La contraction du marché du crédit vaut aussi pour le non-résidentiel privé. Certes, l encours de prêts à des fins d investissement reste bien orienté (+1,9% à fin février 2013 par rapport à fin février 2012, voir graphique 11). Toutefois, compte tenu de la durée d amortissement de tels prêts, l encours reste très fortement lié au passé. On note en revanche que l inflexion est nette pour les crédits de trésorerie depuis la mi-2012 (elle atteint -6,4% en glissement annuel sur un mois à fin février 2013), même si le crédit nonaffecté résiste encore (+1,1%). Graphique 11 : encours de crédit des sociétés non-financières auprès des établissements de crédit français 25% 20% 15% 10% 5% 0% -5% -10% -15% -20% -25% j a j o j a j o j a j o j a j o j a j o j a j o j a j o j a j o j a j o j a j o j a j o j a j o j a j o j a j o j a j o j a j o j a j o j a j o j a j o j a j o 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 Source : FFB d après Banque de France. Investissement Trésorerie Non affecté D ailleurs, l enquête d opinion de l Insee réalisée fin obre 2012 sur les intentions d investir en 2013 dans l industrie révèle que la dépense prévisionnelle globale s inscrit en recul de 1% par rapport à 2012 (cf. graphique 12), mais aussi que les investissements associés visent avant tout à renouveler des équipements (machines, chaînes de production, ), plus qu à accroître la capacité de production (qui concernerait seulement 14% des montants programmés). 9/19

Graphique 12 : évolutions prévue et constatée des investissements en valeur pour l'année N dans l industrie (En %) 20 15 10 5 0-5 -10-15 -20-25 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 En obre N-1 En ier N En il N En let N En obre N Constaté en il N+1 Source : INSEE, Enquête sur les investissements dans l'industrie. En synthèse, pour le non-résidentiel comme pour le logement, les effets de la forte contraction des permis et des mises en chantier commencent d ores et déjà à se faire sentir pour les entreprises de bâtiment. I.3- Amélioration-entretien : recul engagé Compte tenu d une hausse des prix estimée à 1,6% sur l ensemble de l année (source : IPEA du MEDDE), l évolution de l activité en volume sur le segment de l améliorationentretien ressort à -0,6% en 2012 (voir graphique 13 et annexe C pour la déclinaison par grande région). Glissement annuel sur un trimestre 12% 10% 8% 6% 4% 2% 0% -2% -4% -6% Graphique 13 : évolution de l activité en amélioration-entretien 199519961997199819992000200120022003200420052006200720082009201020112012 En valeur En volume Source : FFB d après Club de l amélioration de l habitat (CAH), Baromètre de l amélioration-entretien. 10/19

Quant à l avenir, les données d opinions affichent une accentuation de la tendance sur le début 2013, toutes tailles d entreprises confondues (cf. graphique 14). Une telle évolution semble malheureusement logique, compte tenu du fort repli du marché de l acquisition dans l ancien en 2012. En effet, ces opérations sont bien souvent accompagnées, immédiatement ou dans les années qui suivent, de lourds travaux de rénovation. Un rebond devrait toutefois intervenir sur la seconde partie de 2013, du fait des anticipations liées à la hausse de la TVA réduite prévue au 1 er ier 2014 pour les marchés de l amélioration-entretien. Graphique 14 : opinions des chefs d entreprise sur l activité prévue en améliorationentretien 60 40 20 (Soldes d'opinions, en %) 0-20 -40-60 -80 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 Artisans - logement Artisans - non-résidentiel Plus de 10 salariés Source : FFB d après Insee, enquêtes de conjoncture dans le bâtiment. Le recul des mises en chantier dans le neuf et la baisse amorcée de l activité en amélioration-entretien conduisent inévitablement à un effritement des carnets de commandes, notamment chez les artisans (voir graphique 15). 11/19

(En mois de CA) 8,6 7,6 6,6 5,6 4,6 3,6 2,6 Graphique 15 : évolution des carnets de commandes dans le bâtiment 20002001200220032004200520062007200820092010201120122013 Plus de 10 salariés - TCE Plus de 10 salariés - GO Artisans Sources : Insee (plus de 10 salariés TCE = touts corps d état, GO = gros-œuvre ) et FFB (artisans). II. Emploi : la baisse est enclenchée L évolution de l emploi constitue un deuxième signe d alerte quant à l avenir. Ainsi, selon les chiffres semi-définitifs de Pôle Emploi (cf. tableau 4), le recul des effectifs salariés s est accéléré tout au long de 2012. En moyenne sur l année, les entreprises de bâtiment ont perdu de l ordre de 8.100 postes pérennes (soit -0,7%). Effectifs (CVS, en milliers) Tableau 4 : l emploi total dans le bâtiment (France entière) 2011 2012 Effectifs salariés 1.180 1.177 1.172 1.171 1.173 1.169 1.166 1.160 Intérim (ETP) 89 87 87 89 86 85 81 83 Ensemble 1.269 1.264 1.259 1.260 1.259 1.254 1.247 1.243 Source : FFB d après Pôle Emploi/Dares. En termes de postes intérimaires en équivalent-emplois à temps plein (ETP), selon Pôle Emploi là encore, la perte atteint environ 4.400 unités (-5,0%) en moyenne annuelle au sein des entreprises de bâtiment. Au global, en sommant effectifs salariés et postes d intérim ETP (cf. graphique 16), l évolution nette de l emploi s établirait donc à environ -12.500 postes en 2012, soit -1,0%. 12/19

Graphique 16 : évolution des effectifs totaux dans le bâtiment 1 300 1 250 1 200 1 150 1 100 1 050 1 000 950 900 110 105 100 95 90 85 80 75 70 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 Salariés Source : FFB d après Pôle Emploi/DARES. Intérimaires (ETP) Nous manquons malheureusement de données récentes pour compléter le tableau par l évolution du temps de travail. Les statistiques FFB sur les onze premiers mois de 2012 font toutefois état d un recul de 0,7% par rapport aux mêmes mois de 2011, ce qui accentue d autant la tendance baissière relevée pour les effectifs. Quant à l avenir, les données sur l activité tout autant que les perspectives exprimées par les chefs d entreprise interrogés par l Insee (voir graphique 17) laissent craindre une accélération de la dégradation de l emploi dans le secteur. Graphique 17 : évolutions prévues des effectifs salariés dans le bâtiment 40 30 20 (Soldes d'opinion, en%) 10 0-10 -20-30 -40-50 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 Plus de 10 salariés Artisans Source : FFB d après Insee, enquêtes de conjoncture dans le bâtiment. 13/19

III. Des entreprises de plus en plus fragiles III.1- La démographie des entreprises s avère moins dynamique En glissement annuel sur deux mois à fin février 2013 (voir graphique 18), les créations dans la construction ressortent en baisse de 6,2% selon l Insee. Le mouvement d ensemble s avère d autant plus remarquable qu il masque un fort recul des immatriculations d auto-entrepreneurs (-25,9%) et un rebond des créations hors ce statut (+15,0%). Il faut toutefois attendre confirmation de telles évolutions dans les prochains mois pour en déduire une réelle inflexion. Graphique 18 : créations et défaillances d entreprises dans la construction (France entière) 11 100 1 600 9 700 1 400 8 300 1 200 6 900 1 000 5 500 800 4 100 600 2 700 400 1 300 200 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 Source : Insee (créations) et Banque de France (défaillances). Quant aux défaillances, l année 2012 s est soldée par une faible hausse (+1,2%), portée notamment par une vive accélération en décembre 2012 (+31,5% par rapport à décembre 2011). Il est donc difficile d en déduire la tendance à l œuvre même si l on peut craindre un mouvement haussier. III.2- Des trésoreries à la peine Défaillances Créations Créations hors auto-entrepreneurs L érosion des trésoreries reste malheureusement d actualité depuis la fin 2011, quelle que soit la taille d entreprise (voir graphique 19). 14/19

Graphique 19 : évolution de la trésorerie dans le bâtiment 20 (Soldes d'opinion, en %) 10 0-10 -20-30 -40 199 1992199319941995199619971998199920002001200 2003200420052006200720082009201020112012 Plus de 10 salariés Artisans Source : Insee. Bien évidemment, l allongement des délais de règlement clients pèse lourdement dans ce constat (cf. graphique 20). D autant que les entreprises du bâtiment sont strictement soumises aux délais de paiement fournisseurs définis par la Loi de modernisation de l économie (LME) depuis le 1 er ier 2012, date de fin des accords dérogatoires. Graphique 20 : évolution des délais de paiement clients dans le bâtiment (Soldes d'opinion en %) 60 55 50 45 40 35 30 25 20 15 Plus de 10 salariés - Commande publique Plus de 10 salariés - Commande privée Artisans 10 19931994199519961997199819992000200120022003200420052006200720082009201020112012 Source : Insee. III.3- Et des inquiétudes qui se renforcent sur les prix bâtiment L inflexion observée en matière de prix bâtiment depuis la crise de la dette souveraine de l été 2011 n a cessé de se confirmer. C est ce dont témoigne, par exemple, l enquête auprès des chefs d entreprise de plus de dix salariés de l Insee (cf. graphique 21). Qui plus est, le recul semble rapide et profond. Compte tenu de la fragilité des entreprises 15/19

évoquée précédemment, il s agit évidemment d une source d inquiétude forte quant à la pérennité d un certain nombre d entreprises du secteur. 70 Graphique 21 : évolution des perspectives de prix dans le bâtiment. (Entreprises de plus de 10 salariés, France métropolitaine) 50 30 10-10 -30-50 -70 1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 (Soldes d'opinion, en %) 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 Ensemble Gros œuvre Source : Insee. 16/19

Annexe A : les évolutions détaillées dans la construction neuve selon Sit@del2 Graphique A.1 : le marché du logement neuf (Y compris construction sur existant, France entière) 59 000 54 000 (Nombre de logements) 49 000 44 000 39 000 34 000 29 000 24 000 19 000 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 Autorisations Mises-en-chantier Source : FFB, d après MEDDE//CGDD/SOeS Sit@del2. Tableau A.1 : évolutions sur le marché du logement neuf (En nombre de logements, y compris construction sur existant, France entière) En glissement annuel Individuel Collectif Ensemble Sur 1 mois (fév. 2013 / fév. 2012) Autorisations 17,9% -15,6% 2,1% Mises en chantier -18,3% -4,7% -12,1% Sur 2 mois (jan. 2013 fév. 2013) / (jan. 2012 fév. 2012) Autorisations 16,6% -16,8% 1,1% Mises en chantier -20,4% -13,3% -16,8% Sur 3 mois (déc. 2012 fév. 2013) / (déc. 2011 fév. 2012) Autorisations 5,5% -31,1% -13,2% Mises en chantier -23,8% -19,9% -21,6% Sur 6 mois (sept. 2012 fév. 2013) / (sept. 2011 fév. 2012) Autorisations -0,9% -21,4% -11,7% Mises en chantier -18,7% -24,5% -21,9% Sur 12 mois (mars 2012 fév. 2013) / (mars 2011 fév. 2012) Autorisations -6,6% -7,5% -7,0% Mises en chantier -16,6% -20,1% -18,3% Source : FFB, d après MEDDE/CGDD/SOeS Sit@del2. 17/19

Annexe B : les évolutions régionalisées dans la construction neuve selon Sit@del2 Graphique B.1 : évolution des autorisations de logements neufs à fin février 2013 (Y compris construction sur existant) Glissement annuel sur 12 mois en % (France = -7,0 / DROM = -23,3) -5,2 à 19,3 (5) -7,8 à -5,2 (5) -14,9 à -7,8 (6) -18,8 à -14,9 (6) -18,2-3,1-16,6 19,3-18,7-18,8-17 -2-5,2-17,3 28 17,1 Graphique B.2 : évolution des mises en chantier de logements neufs à fin février 2013 (Y compris construction sur existant) Glissement annuel sur 12 mois en % (France = -18,3 / DROM = -45,0) -13,3 à 7 (5) -15,2 à -13,3 (5) -21,6 à -15,2 (6) -36,1 à -21,6 (6) 7-7,9-13,3 3,5-29,9-27,1-11,3-22,3-30,4-36,1 70,5-34,4 41,7 18/19

Annexe C : les évolutions régionalisées des plans de charge dans l améliorationentretien d après le Baromètre de l amélioration-entretien Graphique C.1 : évolution de l amélioration-entretien du logement T4 2012 Soldes d'opinions en % (France = -23) -19 à -17 (4) -20 à -19 (5) -25 à -20 (6) -30 à -25 (7) -30-17 -19-29 -29 Graphique C.2 : évolution de l amélioration-entretien du non-résidentiel T4 2012 Soldes d'opinions en % (France = -15) -12 à -11 (8) -14 à -12 (1) -15 à -14 (4) -20 à -15 (9) -12-11 -18-20 -20 19/19