SMV ASLOCA Association Suisse des Locataires ASI Associazione Svizzera Inquilini Schweizerischer Mieterinnen- und Mieterverband Communiqué de presse Berne, le 7 mars 2014 Indice des loyers Où vont donc les gains tirés du taux hypothécaire? Durant les cinq dernières années, la baisse du taux pour les hypothèques a permis d économiser 12 milliards de francs, constate l Association suisse des locataires (ASLOCA). Les bailleurs, qui ont ainsi réduit leurs frais en capitaux, en profitent massivement. Les locataires n en bénéficient guère privés de baisses de loyers qui se comptent en milliards. L indice des loyers, publiés aujourd hui, révèle une image saisissante : bien que le taux de référence ait diminué en septembre dernier, les loyers repartent à la hausse (février 2014 : +0,2% sur trois mois, +1,4% en 1 an). Depuis 2009, le taux hypothécaire s est réduit à six reprises, tandis que les loyers continuaient de grimper dans le même temps. Car les relocations sont l occasion de fortes hausses, et les diminutions du taux de référence ne sont pas reportées sur les loyers seuls 20% des locataires obtiennent une réduction. Les propriétaires immobiliers profitent depuis 2008 de la descente des taux, d une moyenne de 3.45 à 2.02% aujourd hui. Dans un volume d hypothèques de 870 milliards de francs, cela constitue une économie annuelle de pas moins de 12 milliards. De ce montant, cinq milliards devraient revenir aux locataires en 2014. Chaque baisse du taux de référence induit en effet un potentiel de réduction d un milliard de francs environ, sur un total de quelque 35 milliards de loyers nets versés en Suisse à l année. Les loyers évoluent cependant dans la direction inverse: un appartement moyen coûte aujourd hui 50 francs par mois de plus qu en 2009, alors qu il devrait être presque 200 francs moins cher, en vertu du droit du bail. L Association suisse des locataires ASLOCA appelle les bailleurs à assumer leurs responsabilités sociales et professionnelles et à ne pas conserver plus longtemps les économies qui résultent du taux et capitalisées sur le dos des locataires. Parallèlement, elle exige du Conseil fédéral des mesures efficaces, pour endiguer les hausses excessives de loyers lors de relocations. Renseignements complémentaires : Marina Carobbio, présidente, 079 214 61 78 Carlo Sommaruga, vice-président, 079 221 36 05 Balthasar Glättli, vice-président, 076 334 33 66 Pierre Zwahlen, secrétaire général adjoint, 079 615 44 33 Postfach Telefon 031 301 90 50 3000 Bern 23 generalsekretariat@smv-asloca-asi.ch
Annexe Chiffres et statistiques sur la redistribution des dépenses d habitation Depuis 2009, les taux ont diminué fortement tout comme les frais de capitaux des bailleurs. Les locataires n ont reçu qu une petite part des réductions seulement et cette part est engloutie par les hausses massives de loyers lors de relocations d appartements ou après des travaux d assainissement. Evolution du renchérissement et du montant des loyers Les prix n ont plus augmenté depuis 2008, l inflation restant quasi nulle. Les loyers ont en revanche pris l ascenseur et sont 9% plus élevés aujourd hui. Augmentations bien plus élevées que les baisses Quand le taux de référence diminue d un quart de pour-cent, 20% des ménages locataires reçoivent en moyenne une réduction de loyer. Ces baisses sont contrebalancées par des
augmentations aux changements de locataires ou après des rénovations. Ces hausses sont certes moins fréquentes en nombres mais bien plus fortes en volume. Les loyers évoluent dans la mauvaise direction En 2009, un appartement coûtait en moyenne à peu près 1 270 francs par mois. Si son prix avait suivi les baisses du taux de référence, conformément au droit du bail, l appartement serait loué 1 030 francs (ligne rouge) aujourd hui. A la vérité et dans les faits, on loue ce logement 1'320 francs (ligne bleue) en moyenne en 2014. Taux d intérêts: 12 milliards de moins à payer par an
Les taux d intérêts sont descendus continuellement depuis 2008. Si on payait alors 3,45% d intérêt sur une hypothèque, on verse aujourd hui 2,06% seulement. Sur un volume actuel de 870 milliards de francs d hypothèques, cela représente une économie totale de 12 milliards d intérêts par an. Les locataires devraient logiquement en bénéficier aussi. Rétribution massive Le droit du bail prévoit une réduction de 2,9% des loyers, quand le taux de référence diminue d un quart de pour-cent. Cela correspond à un milliard de francs environ pour l ensemble des logements loués. Cinq baisses successives auraient dû porter à conséquence en 2013, la sixième en septembre 2013 exerçant son effet en 2014. Malgré des milliards économisés par les propriétaires, les locataires continuent à verser davantage pour se loger. Les baisses connaissent d étranges différences
La statistique de la ville de Zurich indique clairement que les coopératives d habitation (en bleu) et la commune particulièrement (en rouge) reportent les baisses du taux hypothécaire en grande partie. Les bailleurs privés (en vert) respectent en revanche dans une moindre mesure les prescriptions du droit du bail pour réduire les loyers en proportion des baisses du taux.