FONDS GALERIE ARNAUD REVUE CIMAISE 1 Zone d identification 1.2 Intitulé/Analyse : Fonds Galerie Arnaud Revue Cimaise 1.3 Dates extrêmes : 1949-1987 1.4 Niveau de description : fonds 1.5 Importance matérielle : Actuellement, le fonds est conditionné comme suit : - Archives écrites : 8 boîtes - Archives photographiques : 12 boîtes 2 Zone du contexte 2.1 Nom du producteur : Galerie Arnaud 2.2 Histoire administrative/notice biographique : La galerie Arnaud L histoire de la galerie Arnaud se construit autour de la rencontre de Jean-Robert Arnaud et John Franklin Koenig. Né à Seattle, ce dernier participe à la guerre au sein de l armée américaine pendant trois ans avant de pouvoir bénéficier de la G.I. Bill (bourse pour les G.I.), qui lui permet de venir poursuivre ses études à Paris à partir de 1948. Deux ans plus tôt, J.R. Arnaud arrive d Alger à Paris pour entreprendre des études de droit. Grâce à l aide financière de son père, il s était acheté une librairie dans une rue peu passante du 6 ème arrondissement de Paris, la rue du Regard. Etudiant en littérature, Koenig devient un de ses clients fidèles et les deux hommes, partageant nombre de points communs, se rapprochent. En 1950, J.R. Arnaud vend sa librairie et, avec Koenig, investit dans un lieu mieux situé au 34 rue du Four. Ils s installent dans cet ancien débit de boisson en juin 1950. La librairie possède en sous-sol une ancienne cave à charbon. Ils la repeignent en blanc et en font un lieu d exposition pour l art moderne. N ayant que peu de moyens, ils mettent en place, dans un premier temps, un système de location d espace pour les jeunes artistes désireux d exposer. J.R. Arnaud et Koenig partent du constat qu il y a peu de places sur la scène artistique parisienne pour les jeunes artistes, et moins encore pour l abstraction lyrique. Soucieux de s opposer à l académisme parisien où trône l abstraction géométrique, défendue par la galerie Denise René et la revue «Art d aujourd hui», la galerie Arnaud débute comme défenseur de l avant-garde abstraite. La première exposition est celle de 1
l Américain Jack Youngman, qui se tient du 12 au 25 avril 1951. Suivent trois expositions en moins de trois mois, dont celle d Ellsworth Kelly du 26 avril au 9 mai 1951. Comme toutes les jeunes galeries, la galerie Arnaud multiplie les expositions de courte durée afin de se faire connaître par une actualité toujours vive et d occuper la scène artistique parisienne. 26 expositions se tiennent pendant l année 1951, 34 en 1952 et 31 en 1953. Installée à partir de 1962, au 212, boulevard Saint-Germain dans un nouvel espace conçu par André Wogenscky, la galerie Arnaud expose les œuvres de Martin Barré, Jean Dewasne, Jean Deyrolle, César Domela, Pierre Fichet, James Guitet, Edgar Pillet, Marta Pan, John Franklin Koenig. Avec la collaboration des critiques Michel Ragon, Roger Van Gindertael et Herta Wescher, J.R. Arnaud organise régulièrement à partir de 1952, une exposition intitulée «Divergences», qui tente de faire le point sur les différentes tendances de l art contemporain en rassemblant pour chaque session une trentaine d artistes autour d un critique. La galerie poursuit ses activités jusqu à sa fermeture en 1978. La revue Cimaise En parallèle et corrélativement à ses activités artistiques, la galerie Arnaud possède une activité éditoriale avec la publication de la revue Cimaise à partir de 1952. Cette revue est à l initiative de plusieurs personnes qui gravitent alors autour de J.R. Arnaud et Koenig. En novembre 1952, Robert Lapoujade présente à la galerie Arnaud une exposition, intitulée «L enfer et la mine», construite en réponse à celle de Fougeron, tenant du réalisme socialiste, qui s est tenue en janvier de la même année à la galerie Bernheim-Jeune. R. Lapoujade convainc alors J.R. Arnaud et Koenig de lui permettre de publier un texte pour appuyer le propos de son exposition. Le premier bulletin d information de la galerie Arnaud est ainsi édité en novembre 1952 et porte déjà le titre de Cimaise. Organe de la galerie, il comporte cinq pages consacrées à son actualité. Le premier numéro s ouvre avec un texte de J.R. Arnaud, «Autour de la galerie Arnaud», qui justifie la parution de ce nouveau bulletin à cause de la désinformation autour de l art abstrait : «Las de ce silence, et à l instigation de quelques amis (dont Robert Lapoujade) nous décidâmes alors de fonder, à la galerie Arnaud [ ] un bulletin d informations, consacré essentiellement aux activités de la galerie, intitulé Cimaise 1.» Publié de manière irrégulière dans les premiers mois, le bulletin devient une véritable revue dès l année suivante et, porte pour titre : Cimaise revue de l art actuel. Le premier numéro paraît en juillet 1953. Cimaise est le fruit d une collaboration entre plusieurs personnes partageant le même intérêt pour l avant-garde abstraite et la même envie de contrer l académisme parisien. En 1953, Jean Robert Arnaud en est le directeur, Koenig prend la charge du secrétariat général, Roger Van Gindertael est nommé rédacteur en chef et le comité de rédaction comprend pour membres Michel Ragon, Julien Alvard, Claude-Hélène Sibert et Herta Wescher. Entre 1953 et 1963, de nombreux changements interviennent dans l équipe, marquée par l arrivée de Pierre Restany en 1956. Et en novembre-décembre 1963, la revue voit la dissolution de son comité de rédaction. 2.3 Historique de la conservation : 1 Jean Robert Arnaud, «Comme un visage», dans Cimaise, n 100/101, janvier-avril 1971, p. 59-61. 2
Pas d informations. 2.4 Modalité d entrée : Le fonds de la galerie Arnaud s est constitué par le biais de deux donations successives. La première concerne 5 boîtes à archives et 9 boîtes de photographies, données par Jean-Robert Arnaud en 1986. Elle porte les numéros d inventaire : 8728 à 8758. La seconde vient la compléter et est donnée en 1996 et porte les numéros d inventaire : 10319-10320. 3 Zone du contenu et de la structure : 3.1 Présentation du contenu 2 : Le fonds de la galerie Arnaud tire sa particularité du fait de l activité éditoriale de la galerie. Editrice de la revue Cimaise à partir de 1952, cette activité se retrouve évidemment dans le fonds qui se découpe ainsi en deux parties. Les documents conservés permettent ainsi de suivre l activité de la galerie de 1949 à 1987 : les expositions organisées et les artistes représentés, ainsi que l évolution de la revue Cimaise ; ensemble auquel s ajoutent des documents datant de 1949, époque de la première galerie de Jean Robert Arnaud. Mais ce fonds n est que partiel, principalement concentré sur les documents ayant trait à la vie artistique de la galerie (qui elle-même n est pas exhaustive), à laquelle il manque la partie administrative (livres de compte, factures, inventaires, etc.). Les archives écrites sont principalement composées de correspondances et de pressbook. Les dossiers de correspondance concernent tant la vie de la galerie que celle de la revue : documents administratifs relatifs à l organisation d exposition, dans et hors de la galerie Arnaud, courriers avec les artistes ou les clients, documents administratifs divers de moindre importance (CV, cartes de visite, etc.) ; courriers des lecteurs, documents administratifs concernant les abonnements, correspondance avec les auteurs de la revue, copie de textes publiés, etc. S ajoutent à cela quatre livres d or qui permettent d appréhender la réception critique et le succès de quelques expositions de la galerie Arnaud. La documentation sur les activités de la galerie, tant artistique qu éditoriale, est complétée par cinq press-book (dont un consacré à la revue) et diverses coupures de presse, accompagnés de cartons d invitation aux expositions organisées par la galerie. Les archives photographiques sont constituées de 12 boîtes de photographies (tirages NB ou négatifs). Les dix premières rassemblent des reproductions d œuvres d artistes exposés à la galerie. La onzième boîte regroupe des vues d accrochage d expositions diverses, dans d autres lieux que la galerie Arnaud. Enfin, la dernière boîte renferme des documents photographiques divers sur différents événements touchant le théâtre, le cinéma, la danse, la sculpture (portraits d artistes, reportages photographiques d événements, reproductions d œuvres, etc.). 2 Pour la liste exhaustive des documents conservés dans le fonds, se reporter à l inventaire papier. 3
3.2 Evaluation, tris et éliminations, sort final : Aucune élimination n a été faite. Fonds clos. 3.3 Accroissements : 3.4 Mode de classement : La partie des archives écrites a été laissée dans l état, sans classement autre que celui d origine. Les documents sont classés par support et type : correspondance, livres d or, press-book et coupures de presse. Les reproductions photographiques d œuvres sont classées par nom d artiste, donc par ordre alphabétique, dans les dix premières boîtes. Les deux dernières boîtes sont classées par thématique. 4 Zone des conditions d accès et d utilisation : 4.1 Conditions d accès : Concernant le premier don de 1986, le dossier administratif précise : «Aucun contrat d utilisation (photo). Non communicable». 4.2 Conditions de reproduction : Le fonds est reproductible sous réserve de l autorisation expresse des ayant-droits et selon les conditions de reproduction fixées par la Bibliothèque Kandinsky. 4.3 Langue et écriture des documents : Français, anglais, allemand, espagnol. 4.4 Caractéristiques matérielles et contraintes techniques : Certains press-books sont très fragiles. 4.5 Instrument de recherche : 5 Zone des sources complémentaires : 5.3 Sources complémentaires : Dossier documentaire : AP GAL ARNA. 4
La Bibliothèque Kandinsky possède deux catalogues d exposition édités par la galerie Arnaud : - Six peintres de Montréal : Beaulieu, Dumouchel, Jacque, Letendre, Maltais, Tonnancour : Galerie Arnaud, Paris, 22 octobre-14 novembre 1964 [1964 PARI 46 ; 1964 PARI 72] ; - Martin Barré et la poétique de l'espace, Michel Ragon [IN-8 9160 ; IN-8 3424 ; RLPF 9143 ; RLPF 5790]. Elle possède également plusieurs numéros de la revue Cimaise, de diverses provenances : les numéros 1 (novembre 1952) à 5 (juillet 1953) [RP 678.-Relié en 1 volume ; RP 680 ; Fonds Destribats P 576] ; divers numéros [P 525 ; P 1080 A ; Fonds Malraux P 1465 ; Fonds Galerie J. Fournier P 37 ; P 1081 A ; Fonds Destribats P 576 ; Fonds Kandinsky P 168 ; Fonds Jean Prouvé P 56]. Enfin, on peut trouver des documents concernant la galerie dans le Fonds Julien Alvard. 5.4 Bibliographie : Deux mémoires ont été rédigés sur la revue Cimaise : - «Cimaise (1952-1963)», rédigé par Harry Bellet (Université de Paris I) en 1986 [TH 80] ; - «Cimaise 1952-1963 : une revue dans une période de transition : du monopole parisien à la suprématie new-yorkaise», rédigé par Corine Girieud (Université de Paris I) en 2001 [TH 213]. Une thèse sur les galeries parisiennes, mentionnant la galerie Colette Allendy, a été publiée : Julie Verlaine, Les galeries d art contemporain à Paris. Une histoire culturelle du marché de l art, 1944-1970, Paris, Publications de la Sorbonne, 2012 [IN-8 26009]. 6 Zone des notes : 7 Zone du contrôle de la description : 7.1 Notes de l archiviste / Traitement : Le fonds a été coté, estampillé et catalogué dans ALOES, logiciel de bibliothèque / format Unimarc en 2000. Les archives photographiques ont été reconditionnées. Un inventaire papier des photographies a été réalisé et se trouve dans le dossier administratif. 7.2 Règles ou conventions : Cet instrument de recherche à été élaboré conformément aux recommandations de l ICA, selon la norme générale et internationale de description archivistique ISAD(G). 7.3 Date(s) de la description : Emeline Jaret, Février 2013. 5