Produits de Contraste Iodés Bases Théoriques. Olivier CLEMENT



Documents pareils
Dossier d information sur les bêtabloquants

Tronc Artériel Commun

LASER DOPPLER. Cependant elle n est pas encore utilisée en routine mais reste du domaine de la recherche et de l évaluation.

prise en charge médicale dans une unité de soins

Les rayons X. Olivier Ernst

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la scintigraphie osseuse et le TEP-SCAN

La pompe cardiaque, le débit cardiaque et son contrôle

Quel apport de l imagerie dans les traitements anti-angiogéniques?

Le compte rendu de scanner et d IRM du cœur. DIU Imagerie CV 2007

Votre guide des définitions des maladies graves de l Assurance maladies graves express

La prise en charge de l AVC ischémique à l urgence

Comment évaluer. la fonction contractile?

Chapitre 7: Dynamique des fluides

Le traitement du paludisme d importation de l enfant est une urgence

THEME 2 : CORPS HUMAIN ET SANTE : L EXERCICE PHYSIQUE

Mesure du débit et volume sanguins. Cause des décès au Canada

Les bases physiques de l'imagerie radiologique

Cas clinique n 1. Y-a-t-il plusieurs diagnostics possibles? Son HTA a t elle favorisé ce problème?

Simulation d'un examen anthropomorphique en imagerie TEMP à l iode 131 par simulation Monte Carlo GATE

Les anticoagulants. PM Garcia Sam Hamati. sofomec 2008

1 La scintigraphie myocardique au Persantin ou Mibi Persantin

MIEUX COMPRENDRE CE QU EST UN ACCIDENT VASCULAIRE CÉRÉBRAL AVC

En considérant que l effet anticoagulant du dabigatran débute dans les 2 heures suivant la prise du médicament :

L eau dans le corps. Fig. 6 L eau dans le corps. Cerveau 85 % Dents 10 % Cœur 77 % Poumons 80 % Foie 73 % Reins 80 % Peau 71 % Muscles 73 %

Prise en charge de l embolie pulmonaire

Activité 38 : Découvrir comment certains déchets issus de fonctionnement des organes sont éliminés de l organisme

Le traitement de l'insuffisance cardiaque chez le chien

Nouveaux anticoagulants oraux (NOAC)

UN PATIENT QUI REVIENT DE LOIN. Abdelmalek AZZOUZ GRCI 29/11/2012 Service de Cardiologie A2 CHU Mustapha. Alger Centre. Algérie

J. Goupil (1), A. Fohlen (1), V. Le Pennec (1), O. Lepage (2), M. Hamon (2), M. Hamon-Kérautret (1)

L ACCÈS VEINEUX DE COURTE DURÉE CHEZ L ENFANT ET LE NOUVEAU-NÉ

Item 182 : Accidents des anticoagulants

ACTUALITES THERAPEUTIQUES. Dr Sophie PITTION (CHU Nancy) Metz, le 2 Juin 2012

prise en charge paramédicale dans une unité de soins

Cordarone et Thyroïde par François Boustani

ARBRE DÉCISIONNEL INTERACTIF

Le GRAND CONSEIL de la République et canton de Genève décrète ce qui suit :

Chambres à cathéter implantables

Se préparer à une angiographie artérielle

Hémostase et Endocardite Surveillance des anticoagulants. Docteur Christine BOITEUX

Résonance magnétique (IRM)

admission directe du patient en UNV ou en USINV

4. Conditionnement et conservation de l échantillon

Pathologie VIH. Service maladies infectieuses Archet 1. Françoise ALEXIS, infirmière Monique BORGHI, infirmière 15 octobre 2013

TECHNIQUES: Principes de la chromatographie

IRM du Cancer du Rectum

INTERET PRATIQUE DU MDRD AU CHU DE RENNES

INSUFFISANCE CARDIAQUE DROITE Dr Dassier HEGP

INSUFFISANCE CARDIAQUE «AU FIL DES ANNEES»

admission aux urgences

IRM hépatique: ce que le manipulateur doit savoir

Bases physiques de l imagerie en

Les nouveaux traitements de fond de la SEP

E03 - Héparines non fractionnées (HNF)

Bienvenue aux Soins Intensifs Pédiatriques

La prise en charge de votre artérite des membres inférieurs

Résultat du traitement de la varicocèle chez l'adolescent par l'association coils-sclérosants.

CLINIMIX AVIS DE LA COMMISSION DE LA TRANSPARENCE

CODEX ŒNOLOGIQUE INTERNATIONAL. SUCRE DE RAISIN (MOUTS DE RAISIN CONCENTRES RECTIFIES) (Oeno 47/2000, Oeno 419A-2011, Oeno 419B-2012)

chronique La maladie rénale Un risque pour bon nombre de vos patients Document destiné aux professionnels de santé

Le VIH et votre cœur

Faut-il encore modifier nos pratiques en 2013?

Suivi Biologique des Nouveaux Anticoagulants

Programme de prise en charge et de suivi en anticoagulothérapie

Colette Franssen Département d Anesthésie Réanimation CHU Sart Tilman LIEGE

Les nouveaux anticoagulants oraux, FA et AVC. Docteur Thalie TRAISSAC Hôpital Saint André CAPCV 15 février 2014

Fibrillation atriale chez le sujet âgé

Peut-on reconnaître une tumeur de bas-grade en imagerie conventionnelle? S. Foscolo, L. Taillandier, E. Schmitt, A.S. Rivierre, S. Bracard, CHU NANCY

NEPHROGRAMME ISOTOPIQUE EXPLORATION DE L HYPERTENSION RENO-VASCULAIRE

Liquides oraux : et suspensions. Préparations liquides pour usage oral. Solutions

Interactions des rayonnements avec la matière

S o m m a i r e 1. Sémiologie 2. Thérapeutique

Carnet de suivi Lithium

E04a - Héparines de bas poids moléculaire

Information pour les patients dialysés qui prennent du chlorhydrate de sévélamer (RENAGEL)

Avis 23 avril BARITEKAL 20 mg/ml, solution injectable Boîte de 10 ampoules de 5 ml (CIP : ) Laboratoire NORDIC PHARMA

Après chirurgie bariatrique, quel type de tissu adipeux est perdu? Dr Emilie Montastier Hôpital Larrey, Toulouse

Surveillance biologique d'un traitement par Héparine de Bas Poids Moléculaire (HBPM)

TRAUMATISME CRANIEN DE L ENFANT : conduite à tenir?

Plan. Introduction. Les Nouveaux Anticoagulants Oraux et le sujet âgé. Audit de prescription au Centre Hospitalier Geriatrique du Mont d Or

RELPAX. hydrobromure d élétriptan

PRISE EN CHARGE DES PRE ECLAMPSIES. Jérôme KOUTSOULIS. IADE DAR CHU Kremlin-Bicêtre. 94 Gérard CORSIA. PH DAR CHU Pitié-Salpétrière.

Réparation de la communication interauriculaire (CIA) Informations destinées aux patients

Farzin Beygui Institut de Cardiologie CHU Pitié-Salpêtrière Paris, France. Probability of cardiovascular events. Mortalité CV

LES CONTUSIONS DU REIN

27 ème JOURNEE SPORT ET MEDECINE Dr Roukos ABI KHALIL Digne Les Bains 23 novembre 2013

L APS ET LE DIABETE. Le diabète se caractérise par un taux de glucose ( sucre ) trop élevé dans le sang : c est l hyperglycémie.

Le Test d effort. A partir d un certain âge il est conseillé de faire un test tous les 3 ou quatre ans.

GUIDE D INFORMATIONS A LA PREVENTION DE L INSUFFISANCE RENALE

LE POINT TOX. N 7 - Juillet Bulletin du réseau de toxicovigilance de La Réunion L ÉVOLUTION TEMPORELLE DU NOMBRE D INTOXICATIONS

AMINES BIOGENIQUES. Dopamine/Noradrénaline/Adrénaline (CATECHOLAMINES) Sérotonine/Histamine/Dopamine

Ischémie myocardique silencieuse (IMS) et Diabète.

1- Parmi les affirmations suivantes, quelles sont les réponses vraies :

LA TUBERCULOSE Docteur ALAIN BERAUD

Les atouts et faiblesses des caméras TEP dédiées, TEP corps entier, TEP-CT, TEMP pour la quantification

Marchés des groupes à affinités

Chapitre 6 : Formes galéniques administrées par voies parentérales. Professeur Denis WOUESSI DJEWE

EXEMPLE DE METHODOLOGIE POUR L ELABORATION D UN PROTOCOLE DOULEUR Marie AUBRY Infirmière référente douleur Hôpital TENON AP-HP Paris XX e SOMMAIRE

Transcription:

Produits de Contraste Iodés Bases Théoriques Olivier CLEMENT 1

HISTORIQUE 1895 Roentgen découvre RX 1896 première angio aux sels de mercure 1928 Uroselectan 1940 diatrizoate 1969 premier non ionique

Classification Produits de Contraste en Rx

Mode d Action Absorption de Rayons X Effet photoélectrique (pas diffusé ni Compton) Dépends du numéro atomique Z 53 pour l iode 56 pour le barium 64 pour Gd Discontinuité d atténuation à 33 kev pour l iode (60 kv environ) < 33 kev couche L > 33 kev couche K

ABSORPTION 50 kev pour tube à 100 kv

SCANNER SPECTRAL

Agents de contraste en Rayons x Principe physique Atténuation des Rx : nombre atomique Z élevé Relation linéaire - atténuation - concentration UH concentration

ATTENUATION Proportionnelle à la quantité d iode 1 mm d épaisseur de solution à 300 mgi/ml 3 mm d une artère à 100 mgi/ml 100 mm d urine concentrée à 3 mgi/ml >300mm dilué à < 1 mgi/ml

1ère 2ème GENERATIONS K= Rapport I/molécule COO - Na + Na+ I- I I K = 0,5 K = 1

3ème GENERATION COO - Na + Monomère ionique I I K = 1,5 diatrizoate Radioselectan* ioxitalamate Telebrix* I

5ème GENERATION R COO - Na + I I I I R CONH-CH2-COHN ROH I I K = 3 ioxaglate Hexabrix* Dimère ionique LOCM (low-osmolality Contrast Media)

OH I R OH 6ème GENERATION HO OH R I I R OH OH K = 3 Iobitridol Xenetix Iohexol Omnipaque Iopentol Ivepaque Iopamidol Iopamiron Iopromide Ultravist Ioversol Optiray Iomeprol Iomeron Monomère NON IONIQUE LOCM (low-osmolality Contrast Media)

7ème GENERATION HO OH R HO OH R I I I I OH R OH I R OH I R OH OH K = 6 iodixanol (Visipaque ) Dimère non-ionique (iso-osmolar Contrast Media)

Osmolalité mosm/kg 350mg I/ml Monomère Dimère Ionique 2100 Hexabrix 320 = 600 Non ionique 800-900 Visipaque 300

ADDITIFS CaNa2-EDTA (stabilisateur) Tampons (Tris) Préservateurs

Propriétés Physico Chimiques SOLUBILITE Conc max possible (> 300, 350, 370, 400 mgi/ml) VISCOSITE Vitesse d injection OSMOLALITE Douleur, altérations endothéliales, arachnoidite, hypervolémie LIPOPHILIE (passage membranaire, toxicité) CHARGE électrique

Cinétique Voie IV Conc Distribution Elimination Temps

Demi-Vies Produit T1/2 Référence Diatrizoate 101 Nagel Iohexol 121 Olsson Iopamidol 128 McKinstry Ioxaglate 92 Bourin Iopromide 120 Morris Iodixanol 131 Svaland

Agents de contraste iodés Pharmacocinétique Phase vasculaire (intra-artériel, intra-veineux) Diffusion interstitielle Elimination rénale (95 à 99 %)

ELIMINATION RENALE ++++ HEPATIQUE

Agents de contraste iodés Pharmacocinétique Cerveau : barrière hémato-encéphalique Reste de l'organisme volume sanguin régional perméabilité capillaire diffusion interstitielle

PHASES VASCULAIRES Nécessité d un injecteur automatique Hauts débits ( 1 à 4 ml/ sec) Quantité d iode Synchronisation avec acquisition

PRE VD VD - AP Détection : Séquence IRM dynamique 2D FSPGR VG +250 sec +500 sec

SCANNER PRINCIPES ET FORMATION DE L IMAGE Types de contraste : produit non ionique, faible osmolatité, réduction fréquence et sévérité de la réaction allergique 3 premiers paramètres liés à l équation, Q = VT injecteur automatique, Q : débit d injection V : volume injecté, T : durée d injection,

TDM multidétecteurs : Débit, Concentration 300, 350, 400 Raccourcissement du temps, pic de rehaussement Dose totale d iode 100 ml d un produit à 300 mgi/ml > 30 G D IODE 200 ml d un produit à 400 mgi/ml > 80 G D IODE

Détection quantification temporelle l aorte, du tronc porte, du foie

Fonction: l unité micro-circulatoire Perfusion tissulaire Volume sanguin régional Perméabilité capillaire Diffusion interstitielle Captation tissulaire

Agents de contraste iodés Pharmacocinétique Voie intra-artérielle Artériographie Voie intra-veineuse Angiographie par voie intra-veineuse Phlébographie Scanner phase artérielle phase parenchymateuse Urographie intra-veineuse Voie locale Arthrographie Fistulographie Hystérographie...

NEURO Rupture de Barrière Hémato-Encéphalique Attendre 5 min Pas d imagerie dynamique

PdC IODES Effets cardio-vasculaires Effets neurologiques Effets thyroïdiens Enfant, lactation Patient âgé

Effets secondaires : Mouvements d'eau OAP Chaleur Douleur

Effets cardio-vasculaires Dépendent de la modalité d administration (IA, IV) PdC (ionique, non ionique, osmolalité) Temps de contact avec le lit vasculaire Situation clinique

Effets cardio-vasculaires Effets centraux cardiaques Effets périphériques Rhéologie

EFFETS CENTRAUX Effet Chronotrope (-), Diminution de la conduction Effets ECG transitoires (extra systoles) Effet Inotrope (-), sauf pour non ioniques Dim TA, norm 1 min, rebond 3 min Débit coronaire : dim puis augmentation Moindres avec PBO

EFFETS PERIPHERIQUES Mouvements d eau Vol appel eau=(osm PCI/Osm Sang) x Vol PCI - Vol PCI Hyper volémie> vasodilatation périphérique Chaleur Douleur OAP

Effets secondaires : Mouvements d'eau osm Pci V appel eau (ml) = ( osm sang x Vol Pci ml ) - Vol Pci injecté ml Vol = ( 2000 x 150) - 150 = 850 ml 300

Effets Rhéologiques Modifications de GR Effet anti agrégant plaquettaire: avec les ioniques Effet anticoagulant plus marqué avec les ioniques (inhibition de la polymérisation de la fibrine) Intérêt de l Hexabrix en angiographie

Agents de contraste Barytés voie orale oesophage, TOGD, grêle scanner (moins concentré) voie rectale lavement baryté toxicité péritonéale

PdC HYDROSOLUBLES Rationnelle Baryte toxique pour le péritoine Hydrosolubles quand suspicion de perforation digestive Signifie PDC iodé dilué Pas forcément Télébrix gastro ou Gastrografine!!

PdC HYDROSOLUBLES SCANNER Lavement PDC 5-8 % PDC 50 % CONVENTIONNEL Perforation œsophage PDC 5-8 % Gastrografine ou T gastro Fausse route, fistule bronchique Baryte diluée ou PDC dilué Baryte Fistule médiastinale PDC 5-8 % PDC hydrosoluble

Indications Ioniques CI en intra thécal Non ioniques n ont pas tous l indication > LIRE RCP +++, VIDAL, LABO