«Accords d entreprises sur la GPEC : réalités et stratégies de mise en œuvre» GREGOR Journée d étude Chaire MAI 19 mars 2012 Chaire MAI - 19 mars 2013-1
Plan de la présentation 1 Champ de la recherche, échantillon et méthodologie 2 Principaux résultats 3 Analyses transverses Chaire MAI - 19 mars 2013-2
1. Champ de la recherche Une exploration selon 2 axes : Etude de l influence réciproque de la GPEC et de la GRH (c'est-à- dire entre les accords de GPEC et les pratiques de GRH), notamment pour discerner, dans les pratiques sociales, celles qui sont mises en œuvre du fait de l accord et les autres, Evaluation de l influence effective des accords de GPEC sur la sécurisation des parcours professionnels. Ce que l on a observé : Un ensemble de méthodes et outils (une instrumentation) mis en œuvre dans le cadre d accords, appliqués aux ressources humaines et à l emploi, visant à favoriser simultanément la compétitivité des entreprises, la sécurité de l emploi et la sécurisation des parcours professionnels. Chaire MAI - 19 mars 2013-3
Composition de l échantillon Chaire MAI - 19 mars 2013-4
Méthodologie Etude de cas multiples, avec comparaisons (recherche des similitudes et des différences) Entretiens individuels semi-directifs et entretiens collectifs (196 personnes rencontrées : DRH, autres directions, représentants du personnel, hiérarchie de proximité, employés) Analyse documentaire (accords, supports de communication, notes internes ) Interprétation par allers-retours entre données et littérature et entre acteurs de terrain et équipe de recherche. Chaire MAI - 19 mars 2013-5
2. Principaux résultats (1/2) Les accords de GPEC servent plus l anticipation et la prévention que la prévision. La GPEC «adéquationniste» n est plus présente que dans les intentions des pouvoirs publics et dans les réflexes des représentants syndicaux. Les accords de GPEC traduisent et outillent un pari en faveur de processus d information et de soutien à l orientation individuelle (multiplication des entretiens). Les accords de GPEC sont utilisés comme vecteur de communication et comme outil d accompagnement du changement. Les accords de GPEC sont souvent un vecteur de légitimation de la fonction RH et de ses pratiques. Chaire MAI - 19 mars 2013-6
Principaux résultats (2/2) Malgré les intentions et les textes des accords, La GPEC n est que très peu articulée aux processus de décision de GRH de l entreprise (formation, recrutement, mobilité et, a fortiori, organisation du travail). La plupart des outils figurant dans les accords sont sous-utilisés, leur finalité est rarement explicitée et leurs effets ne sont guère perceptibles. Les accords de GPEC ne prennent pas en compte le collectif de travail dans son ensemble, mais seulement les emplois en CDI du périmètre employeur défini par le contrat de travail. Les liens entre accords de GPEC et territoires sont très ténus, souvent inexistants, qu il s agisse de cartographie des compétences, d organisation ou de suivi des parcours externes. La loi de 2005 suscitant la négociation, porte le modèle de l hybridation entre sécurisation de l emploi et compétitivité économique. Elle n est pas un argument d une dynamique nouvelle. Chaire MAI - 19 mars 2013-7
3. Analyses transverses : trois regards sur la GPEC Logiques institutionnelles et GPEC Segmentation stratégique des emplois Accords GPEC et politiques de l emploi Chaire MAI - 19 mars 2013-8
Logiques institutionnelles et accords GPEC (1/5) Des résultats cohérents avec la littérature La GPEC comme produit d une confrontation entre logiques institutionnelles au profit de stratégies distinctes Chaire MAI - 19 mars 2013-9
Logiques institutionnelles et accords de GPEC (2/5) Logiques de moyens dans les entreprises de notre échantillon Prédominance de la logique individualisante L exemple de Biopharma Subsistance de la logique objectivante L exemple de Titres service Construction de la transition entre les deux L exemple de Navale Chaire MAI - 19 mars 2013-10
Logiques institutionnelles et accords GPEC (3/5) Une articulation différenciée des logiques de buts Chaire MAI - 19 mars 2013-11
Logiques institutionnelles et accords GPEC (4/5) Une articulation différenciée des logiques de buts Chaire MAI - 19 mars 2013-12
Logiques institutionnelles et accords de GPEC (5/5) Les ressorts de l hybridation L articulation des deux logiques de buts ne découle pas tant de stratégies formelles que de pratiques en situation. L exemple de Motrice Les pratiques de GRH sont catalysées par la loi quand des acteurs internes sont favorables à l orientation qu elle propose, mais ne peuvent être créées ex nihilo par elle. L exemple de Electrodom ou de Biopharma Chaire MAI - 19 mars 2013-13
Modèle adéquationniste, référent des accords Chaire MAI - 19 mars 2013-14
Les accords face à une segmentation stratégique des emplois Chaire MAI - 19 mars 2013-15
Un déplacement de l effort gestionnaire La GPEC comme choix stratégique de gestion; vers un déplacement de la responsabilité de la prévention/sécurisation vers les salariés Chaire MAI - 19 mars 2013-16
Accords GPEC et politiques de l emploi (1/3) Dans un environnement changeant les accords de GPEC peuvent constituer, une ressource Ils accroissent l agilité de l entreprise (ajustement par la qualité, polyvalence, polycompétence, capacité à apprendre, à changer de poste, voire de métier) Ils offrent une méthode d accompagnement du changement, L information sur la stratégie et ses conséquences participent à la mobilisation du personnel et contribuent à renforcer la cohésion interne Chaire MAI - 19 mars 2013-17
Accords GPEC et politiques de l emploi (2/3) Une codétermination à la Française? L accord vaut engagement de l entreprise d éclairer l avenir autant qu il peut l être et d aider à construire des parcours qui pourraient en dernier recours - être externes. Une voie française d association des salariés à la marche de l entreprise (un équivalent fonctionnel faible des systèmes allemand ou suédois) Les accords peuvent s analyser comme une tentative de modernisation d un compromis antérieur (salaire et loyauté / carrière et ancienneté) proposant de nouveaux termes à l échange : engagement des salariés/sécurisation de l emploi. Chaire MAI - 19 mars 2013-18
Accords GPEC et politiques de l emploi (3/3) Des travailleurs inégalement concernés La couverture des populations d entreprises et de salariés concernés a priori par l obligation reste faible «La vertu va à la vertu» : les accords GPEC ont d autant plus d effets que l entreprise était déjà engagée dans cette voie Les salariés précaires ne sont pas concernés par les accords signés par les entreprises au sein desquelles ils travaillent ni par ceux signés par les entreprises qui, éventuellement, les emploient. Les accords visent surtout l employabilité comme qualité des personnes. Chaire MAI - 19 mars 2013-19
Deux pistes de réflexion pour l action Renforcer l intérêt à faire accord. Il existe à ce jour un postulat indiquant un lien entre GPEC/GPRH et amélioration de la compétitivité. Mais, au contraire de la Suède ou de l Allemagne, l absence d accord n est pas pénalisant et la réalisation d un accord ne favorise pas les signataires. Articuler accords d entreprises, parcours et territoires. Il n existe à ce jour ni dialogue territorial autour des accords, ni coordination des acteurs susceptibles d intervenir dans l accompagnement des parcours, ni coordination en situation pour favoriser leurs bons déroulements, ni «outils» inter-entreprises définissant et protégeant le statut de salarié en transition professionnelle. Chaire MAI - 19 mars 2013-20
Merci de votre attention et place à la discussion Chaire MAI - 19 mars 2013-21