Observatoire Régional de la Formation et de l Emploi (ORFE) La famille professionnelle Electriciens du bâtiment Caractéristiques Tendances 1982-1999
Directeur de la publication : Jean-Claude GAPIN-FREHEL, Délégué général du GIP ALFA CENTRE Conception, méthodologie : Marie-Béatrice ROCHARD, directrice de l O.R.F.E. Ce cahier a été réalisé par : Janique CLERC et Jean-Philippe FOUQUET, Université François Rabelais - Tours Marion HILLAU, chargée d'études O.R.F.E Bases de données, cartographie, maquettage : Claude CHOUILLET, chargée de mission Mise en ligne le : Avril 2005 Dernière mise à jour le : Avril 2005 2
Présentation de la famille professionnelle des électriciens du bâtiment Avec 4 304 personnes en emploi en 1999, les électriciens du bâtiment représentent 0,5 % de l emploi régional (proportion identique au niveau national) et 12,2 % du domaine «électricité électronique». Effectifs des familles professionnelles en 1999 Familles Professionnelles du domaine «électricité électronique» Effectifs Part dans l emploi total en région Part dans l emploi total en France BC6 électriciens du bâtiment 4 304 0,5 0,5 CC0 ouvriers non qualifiés 4 718 0,5 0,3 CC1 ouvriers qualifiés 5 736 0,6 0,4 CC2 techniciens, agents de maîtrise 4 513 0,5 0,5 GC1 ouvriers qualifiés de la maintenance 4 490 0,5 0,4 GC3 techniciens, agents de maîtrise de la maintenance 11 412 1,2 1,1 Domaine Electricité - électronique 35 173 3,7 3,3 Une sur - représentation régionale des artisans Les électriciens du bâtiment se composent en région de 28,2 % d artisans (contre seulement 23,8 % en France) et de 71,8 % d électriciens qualifiés. Les artisans électriciens du bâtiment réalisent ou réparent les installations électriques dans les bâtiments. Les électriciens qualifiés du bâtiment implantent dans un bâtiment les fils, câbles et installations électriques permettant d y distribuer l électricité, établissent, entretiennent et éventuellement réparent les raccordements permettant le fonctionnement d appareils et d équipements à alimentation électrique. Les personnels concernés ne travaillent pas sur un site industriel et respectent généralement un schéma détaillé déterminé par l architecte ou le maître d œuvre ou par un métreur, un chef d équipe ou un technicien qualifié. 1 1 Définitions issues des fiches INSEE, Nomenclatures, définitions, méthodes, site internet. Des emplois à la logique sectorielle singulière Répartition des emplois par secteurs d activité en 1999 (%) NES 36 Région France Construction 81,8 % 78,6 % Administration publique 4,7 % 4,1 % Services opérationnels 4,1 % 4,9 % Éducation 1,8 % 1,8 % Autres secteurs 7,6 % 10,6 % Effectifs 4304 105448 Les électriciens du bâtiment font partie des six familles professionnelles du domaine «électricité électronique». Ils sont étudiés dans un cahier spécifique car, employés à 81,8 % dans le secteur Construction, ils s inscrivent davantage dans les problématiques de ce secteur que dans celles des Industries des composants électriques et électroniques et Industrie des équipements électriques et électroniques (ce qui est le cas des autres familles professionnelles du domaine). Les électriciens du bâtiment sont plus fortement employés par le secteur Construction en région qu en France (78,6 %), ainsi que par l Administration publique (4,7 % contre 4,1 %). Le secteur Services opérationnels, troisième secteur employeur, concentre une part moins élevée d électriciens du bâtiment en région qu en France. Il stigmatise tout de même les offres d emplois des entreprises spécialisées en sous-traitance d activités annexes au bâtiment. Très fortement soumises aux contraintes du marché, elles répondent au besoin de normalisation des installations qui requiert l utilisation de produits certifiés (tableaux et armoires). Le recours à la sous-traitance permet aussi une plus grande flexibilité quant aux fluctuations des charges et temps de chantiers. Alors que la plupart des secteurs d activité connaissent une baisse des effectifs des électriciens du bâtiment entre 1990 et 1999, celui de la construction reste créateur de ce type d emplois avec un taux de croissance de plus 1,8 % en moyenne par an. Cela traduit une volonté des entreprises de recentrer leurs activités sur leur métier d origine et d externaliser les autres pratiques. 3
Évolution des emplois dans les secteurs d'activités entre 1990 et 1999 Administration publique Activités immobilières Commerce de détail Services opérationnels Transports Industries agricoles et alimentaires Industries des produits minéraux Eau, gaz, électricité Education Construction -136-116 -106 Une diminution constante des effectifs -76-60 -55-44 -36 30-200 -100 0 100 200 300 400 500 600 Entre 1982 et 1999, les effectifs des électriciens du bâtiment baissent de près de 30 %, comme au niveau national. Le poids de la FAP dans l emploi régional ne cesse de décroître : de 0,66 % en 1982, il passe à 0,45 % en 1999. Ce sont les électriciens qualifiés qui connaissent proportionnellement la baisse la plus importante d effectifs. Une majorité de contrats à durée indéterminée (CDI) Les électriciens du bâtiment sont employés en majorité en CDI (54,3 %). Cette proportion est toutefois assez faible comparativement à la moyenne de l emploi régional (57,9 %). Les hommes (54,4 %) sont proportionnellement plus en CDI que les femmes (41,5 %). 528 70,0 60,0 50,0 40,0 30,0 20,0 10,0 0,0 Répartition des emplois par type de contrat en 1999 (%) 57,9 54,3 17,1 16,0 11,7 7,0 1,6 4,02,4 4,4 6,9 1,1 0,6 0,4 5,6 4,9 1,9 0,6 0,5 1,0 Apprentis Electriciens du bâtiment Stagiaires Une part élevée de non salariés Tous domaines CDD Fonction publique CDI Employeurs Aide familiale La forte part d artisans composant la famille professionnelle (28,2 %) explique la proportion élevée d indépendants (16,0 % contre 5,6 % en moyenne dans l emploi régional) et d employeurs (11,7 % contre 4,9 %). De même, les aides familiales, souvent femmes d artisans (9,8 % des femmes contre 0,4 % des hommes), sont sur représentées par rapport à la moyenne de l emploi régional. Un important recours à l intérim 4 % des électriciens du bâtiment sont employés en intérim (contre 2,4 % en moyenne dans l emploi régional). Ce recours est particulièrement fréquent dans les métiers du bâtiment qui répondent à une logique de chantier. Ainsi, parallèlement à un ensemble de salariés employés en contrat à durée indéterminée, les entreprises emploient régulièrement des intérimaires pour répondre aux contraintes de temps des chantiers. 97,7 % des électriciens du bâtiment travaillent à temps complet. Cette proportion est supérieure à celle des emplois tous domaines confondus en région Centre ( 83,9 %). 4
67,3 % des électriciens du bâtiment sont titulaires d un CAP/BEP 80,0 70,0 Niveau de diplôm e des électriciens du bâtim ent 1999 (% ) 67,3 80 Évolution du niveau de diplôme des électriciens du bâtiment de 1982 à 1999 (%) 60,0 50,0 40,0 30,0 20,0 10,0 0,0 23,4 31,4 T itulaires au plus d'un BEPC 34,6 7,0 13,9 Electriciens du bâtiment Tous domaines confondus 2,0 10,9 CAP-BEP BAC-BP BAC + 2 Diplômes supérieurs à BAC+2 0,3 9,1 70 60 50 40 30 20 10 0 42,4 29,0 23,4 52,2 64,1 67,3 4,6 6,0 7,0 0,5 0,9 2,0 0,3 0,1 Titulaires au plus d'un BEPC CAP/BEP BAC/BP BAC + 2 Diplômes supérieurs à BAC +2 1982 1990 1999 0,3 Sur l ensemble des électriciens du bâtiment occupant un emploi en région Centre, 67,3 % déclarent être titulaires d un CAP - BEP, contre 34,6 % en moyenne dans l emploi régional. Les électriciens du bâtiment ont un fort niveau de qualification ouvrière. Presque un quart de la population des électriciens du bâtiment est titulaire au plus d un BEPC contre 31,4 % des emplois tous domaines confondus. Comme dans l ensemble des métiers du bâtiment, la formation professionnelle la plus adéquate est une formation technique qui conduit au CAP - BEP ou au baccalauréat professionnel pour les plus diplômés. Augmentation des titulaires du CAP BEP Entre 1982 et 1999, le nombre de titulaires d un CAP BEP a augmenté. En effet, de 52,2 % en 1982, les titulaires de ce diplôme passent à 67,3 %. Dans le même temps, les titulaires au plus d un BEPC diminuent (42,4 % de la FAP en 1982, ils sont 23,4 % en 1999), en partie du fait des suppressions d emplois. On observe ainsi une élévation de la formation ouvrière. Les qualités requises à l exercice du métier d électricien du bâtiment dans les référentiels du diplôme du CAP sont l intérêt et l adaptation aux nouvelles techniques, l attrait pour le travail manuel et une habileté manuelle, l aptitude à travailler en équipe, l aptitude pour le calcul, une bonne représentation spatiale, une résistance physique. Les nouvelles technologies dans le domaine de l électricité impliquent une élévation du niveau de diplôme. On observe d ailleurs, même si elle reste faible, une augmentation du nombre de bacheliers. Alors que les bacheliers représentaient 4,6 % des électriciens du bâtiment en 1982, ils en représentent 7 % en 1999. Le brevet professionnel atteste une haute qualification dans l exercice du métier. L objectif du BP Installation en équipements électriques est de former des électriciens capables d ouvrir un chantier, d en assurer l exécution, le suivi, le contrôle et de le clôturer. 5
25,0% 20,0% 15,0% 10,0% Une répartition des emplois correspondant à celle de l emploi régional 5,0% 0,0% Tours Répartition des emplois d'électriciens du bâtiment par zone d'emploi en 1999 Chartres Blois Bourges M on targis Chateauroux Dreux Gien Chinon Arg enton Les zones d emploi préfectures concentrent 63 % des emplois des électriciens du bâtiment. Globalement, ils sont répartis de la même manière que l emploi total au niveau infra régional. Seule la zone de Tours connaît une légère sur représentation de ce type d emploi dans l emploi local. A l inverse, les électriciens du bâtiment sont sous représentés dans les zones d Orléans et Châteauroux. Une famille professionnelle à 99 % masculine Electriciens du bâtiment T ous domaines Saint Amand Amboise Aubigny Ch ateaud un Pith iviers Romoren tin Loches Vierzo n Isooudun Nogent Suppressions d emplois Outre la diminution des recrutements, des suppressions d emplois ont eu lieu à toutes les tranches d âges. Ainsi, la pyramide des âges de 1999 est plus étroite que celle de 1990. Renouvellement mal assuré 2 La pyramide des âges permet d observer, malgré les suppressions d emplois, un vieillissement des personnes occupant ces postes. Les taux de croissance annuels moyens des plus de 40 ans entre 1990 et 1999 sont de 1,6 % par an. Cette profession risque de rencontrer un problème de transfert des compétences lié aux difficultés de recrutement. 60 ans et + 55-59 ans 50-54 ans 45-49 ans 40-44 ans 35-39 ans 30-34 ans 25-29 ans 20-24 ans 15-19 ans -1000-900 -800-700 -600-500 -400-300 -200-100 0 100 hommes 99 femmes 99 femmes 90 hommes 90 En région comme en France, la famille professionnelle des électriciens du bâtiment est majoritairement composée d hommes (99 %). Forte diminution des recrutements Entre 1990 et 1999, les recrutements de jeunes sur ces emplois ont fortement diminué. En 1999, seulement 16,8 % d entre eux ont entre 20 et 29 ans contre 18 % en moyenne dans l emploi régional. 2 Le renouvellement est d autant plus problématique que ces emplois sont principalement concentrés dans le secteur de la construction, secteur qui depuis 1999 enregistre à nouveau des hausses d emplois. 6
Taux de croissance annuel moyen Implantation des emplois de la FAP "Electriciens du bâtiment" 1982/1990 1990/1999 E 4,5 % 0 % > E -2-2 % > E -4,5 4,5 % > E 2 % 2%>E 0% E < -4,5 DREUX DREUX Poids de la Fap "Electricité du bâtiment" dans la zone Tx 0,7 % 0,7 % > Tx 0,4 % Tx < 0,4 % DREUX CHARTRES CHARTRES CHARTRES NOGENT NOGENT NOGENT CHATEAUDUN PITHIVIERS CHATEAUDUN PITHIVIERS CHATEAUDUN PITHIVIERS VENDOME ORLEANS MONTARGIS VENDOME ORLEANS MONTARGIS VENDOME ORLEANS MONTARGIS TOURS AMBOISE BLOIS ROMORANTIN AUBIGNY GIEN TOURS AMBOISE BLOIS ROMORANTIN AUBIGNY GIEN TOURS AMBOISE BLOIS ROMORANTIN GIEN AUBIGNY CHINON LOCHES VIERZON ISSOUDUN BOURGES CHINON LOCHES VIERZON BOURGES CHINON LOCHES VIERZON BOURGES CHATEAUROUX ISSOUDUN CHATEAUROUX ISSOUDUN CHATEAUROUX ST-AMAND ST-AMAND ST-AMAND ARGENTON LA CHATRE ARGENTON LA CHATRE ARGENTON LA CHATRE 1982 1990 1999 Une baisse constante des effectifs De 1982 à 1999, les effectifs des électriciens du bâtiment n ont cessé de baisser, puisqu ils sont passés de 5 972 à 4 304. 12 zones d emplois sur 23 ont connu des baisses d effectifs durant les deux périodes intercensitaires. Seule la zone d emploi d Amboise fait exception. En 1999, les électriciens du bâtiment représentent entre 0,4 % et 0,7 % de l emploi local des zones d emploi, à l exception de 4 zones. A Nogent, Pithiviers, Romorantin et Châteauroux, ils ont un poids dans l emploi local inférieur à 0,4 %. 7
Bibliographie indicative ESTRADE M.-A. & N. Missègue, 2000, Se mettre à son compte et rester indépendant, des logiques différentes pour les artisans et les indépendants des services, Economie et statistique, n 337-338. LAUFER J., 1996, «Les carrières féminines à EDF-GDF : regards d hier, 1985», in MEYNAUD H.-Y., (sous la direction), 1996, Les sciences sociales et l entreprise, cinquante ans de recherches à edf, Paris, La Découverte, coll. Textes à l appui. LAUFER J., 1996, «Les carrières féminines à EDF-GDF : regards d aujourd hui, 1996», in MEYNAUD H.-Y., (sous la direction), 1996, Les sciences sociales et l entreprise, cinquante ans de recherches à edf, Paris, La Découverte, coll. Textes à l appui. MAUCHAMP N. & TIXIER P.-E, (sous la direction), 2000, EDF- GDF, une entreprise publique en mutation, Paris, La Découverte, coll. Recherches. MISSEGUE N., 2000, «Le temps de travail des indépendants», INSEE PREMIERE, n 695. POINAT F., 1997, Le BTP en 1996, INSEE PREMIERE, n 536 8