septembre 2014 ESSONNE CONJONCTURE La transition énergétique et les entreprises essonniennes La transition énergétique désigne le passage d un système énergétique reposant essentiellement sur l utilisation intensive des énergies fossiles, épuisables et émettrices de gaz à effet de serre (pétrole, charbon, gaz), vers un système donnant plus de place aux énergies renouvelables et à l efficacité énergétique. Elle répond à un triple objectif : lutter contre le changement climatique, assurer la sécurité énergétique des territoires et diminuer la facture énergétique. France : objectifs à l horizon 2050 Le projet de loi relatif à la transition énergétique pour la croissance verte a été soumis au débat parlementaire le 1 er octobre dernier. Le projet renouvelle l objectif d une division par quatre des émissions de gaz à effet de serre entre 1990 et 2050 (le fameux «facteur 4») que la France s était déjà engagée à atteindre. Par ailleurs, il acte la volonté du gouvernement de réduire de 50 % la consommation énergétique finale du pays d ici à 2050 (par rapport à 2012). Pour atteindre ces objectifs, le texte prévoit de faire évoluer le mix énergétique français afin de diminuer la part des énergies fossiles dans la consommation finale d énergie de 30 % et de porter celle des énergies renouvelables à 32 % d ici à 2030. Il propose également des mesures visant à améliorer l efficacité énergétique dans différents secteurs tels que 44 % le bâtiment, les transports et l industrie. 30 % 14 % Chiffres clés France 2013 Production nationale d énergie primaire : 139 Mtep Solde Importateur (*) : 124 Mtep Consommation d énergie primaire (**) : 262 Mtep Consommation finale d énergie (***) : 167 Mtep Taux d indépendance énergétique : 53,1 % (*) Les importations ont atteint 153,4 Mtep et les exportations 29,2 Mtep en 2013 (**) La consommation d énergie primaire inclut à la fois l énergie effectivement consommée et l énergie produite mais perdue lors de la transformation, le transport et la consommation par le secteur de l énergie lui-même. (***) La consommation nationale finale est l énergie effectivement consommée par le consommateur final. 85 % 13 % 2 % Production nationale d énergie primaire électricité primaire (*) pétrole gaz électricité primaire (*) EnRt et déchets (**) pétrole, gaz naturel et charbon 7 % EnRt et déchets (**) 5 % charbon Consommation nationale d énergie primaire (***) (*) Electricité primaire : nucléaire, hydraulique, éolien et photovoltaïque (**) EnRt et déchets : énergies renouvelables thermiques et déchets (***) Corrigée des variations climatiques n 33
Tendances les entreprises Les immatriculations radiations 1 390 créations d entreprises ont été enregistrées au 2 e trimestre 2014, soit une baisse de 11,4 % par rapport au trimestre précédent. Il est toutefois habituel d observer un repli du nombre des immatriculations entre le 1 er et le 2 e trimestre, le début d année étant propice à la création d entreprises. Le niveau des immatriculations est équivalent à celui du 2 e trimestre 2013. Le nombre de radiations a de son côté atteint 1 021 unités au 2 e trimestre 2014, soit le niveau le plus haut observé pour cette même période sur les cinq dernières années. Cette évolution s est traduite par une baisse du solde des immatriculations-radiations par rapport aux 2 es trimestres des années précédentes. Les transferts d entreprises La situation de l Essonne en termes de mouvements d entreprises est restée stable au 2 e trimestre 2014. Les arrivées d entreprises ont reculé pour le second trimestre consécutif (- 18) mais ce repli a été compensé par une baisse équivalente du nombre des départs (- 17). Par conséquent, le solde des arrivées (148) et des départs (190) s est établi à - 42 unités, soit un niveau inférieur à ceux atteints en 2012. Créations et disparitions d entreprises source : Insee Les ouvertures de procédures collectives Le nombre d ouvertures de procédures collectives (ou défaillances) s est établi à 200 au troisième trimestre 2014. C est un chiffre en baisse par rapport aux deux trimestres précédents. Toutefois, le niveau atteint lors de ce 3e trimestre est le plus haut observé pour cette période de l année depuis 6 ans, soit depuis le début de la crise. Sur les trois premiers trimestres de l année, le nombre d ouvertures de procédures collectives s élève à 681, soit un niveau supérieur à ceux des années précédentes, à l exception de 2010 (701 procédures enregistrées de janvier à septembre 2010). Transferts d entreprises source : Tribunal de commerce - Évry Ouvertures de procédures collectives source : Tribunal de commerce - Évry
les ménages Tendances Évolution du taux de chômage source : Insee Le marché du travail Le taux de chômage départemental s est établi à 7,4 % au 1 er trimestre 2014, contre 8,6 % en Île-de-France et 10,5 % en France métropolitaine. Par rapport au trimestre précédent, le taux de chômage de l Essonne a augmenté de 0,1 point, alors qu il est resté stable dans la région et en France. Ainsi, la légère inflexion de la courbe du chômage observée fin 2013 n a pas été confirmée en Essonne. A la fin du mois de juillet 2014, 54 690 personnes sont inscrites comme demandeurs d emploi en catégorie A* en Essonne. C est une baisse de 1,5 % par rapport au mois précédent, qui s explique principalement par le recul du nombre de jeunes (- de 25 ans) inscrits en catégorie A (- 3,1 %). A l échelle de la région, le nombre de personnes inscrites en catégorie A est resté stable sur la même période (- 0,2 %). Sur un an, le nombre de personnes inscrites à Pôle Emploi en catégorie A a toutefois progressé de 6,0 % en Essonne. La part des jeunes sur l ensemble des inscrits est passée de 15,7 % en juillet 2013 à 14,6 % en juillet 2014, tandis que celles des seniors (+ de 50 ans) est passée de 20,8 % à 22,0 %. * Demandeurs d emploi de catégorie A : demandeurs d emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d emploi, sans emploi. Évolution du nombre de demandeurs d emploi cat. A source : Dares, Pôle emploi Les procédures de licenciements collectifs 7 procédures de licenciements collectifs ont été notifiées à la Direccte de l Essonne au 2 e trimestre 2014. C est 11 de moins qu au premier trimestre. Ce chiffre est également inférieur aux niveaux observés à cette période de l année en 2013, 2012, 2011 et 2009. Si ces procédures sont conduites à leur terme, elles se traduiront par la suppression de 269 emplois dans le département. C est le niveau le plus faible observé sur les 6 dernières années pour un second trimestre, soit depuis le début de la crise. Procédures de licenciements collectifs source : Direccte IDF
Vue d ensemble de l activité économique en Île-de-France Mois sous revue : août 2014 Source : banque de France, succursale d Évry Industrie l Les rythmes de production continuent de suivre une tendance légèrement haussière. l Les prévisions, à la baisse, sont affectées principalement par la mauvaise orientation de l industrie automobile. Les autres secteurs s attendent à une légère augmentation. l Le prix des matières premières, comme ceux des produits finis, n évoluent pas. l Les portefeuilles d ordres et les stocks s avèrent, dans l ensemble, considérés comme corrects. l Le taux d utilisation des capacités de production se redresse et approche sa moyenne de longue période. Services marchands l En août, l activité dans les services marchands se conforte avec cependant des évolutions sectorielles divergentes. La progression des volumes d affaires a été plus marquée dans les secteurs du nettoyage, de la réparation automobile et, tout particulièrement, dans le transport routier de marchandises. Les secteurs de la location automobile et du travail temporaire ont souffert, quant à eux, d un repli de leur chiffre d affaires. l Les prix ont globalement peu évolué, avec cependant des baisses tarifaires observées dans les secteurs du transport routier de marchandises et du travail temporaire. Des réductions d effectif ont été relevées dans les secteurs du conseil pour les affaires et la gestion et les agences et conseils en publicité. Le secteur du transport routier de marchandises a procédé à des embauches. l L activité devrait, dans l ensemble, connaître une progression modérée dans les prochains mois. Accès aux résultats de notre dernière enquête : banque-france.fr/economie-et-statistiques/conjoncture-et-croissance/publications-regionales/publications/ile-de-france.html La transition énergétique et les entreprises essonniennes (suite) Où en sont les entreprises essonniennes en matière de transition énergétique? Les entreprises essonniennes sont encore relativement peu engagées dans la transition énergétique. Selon une enquête réalisée par l Agence pour l économie et la CCI Essonne auprès de 400 chefs d entreprises du département au printemps dernier 1, seulement 35 % des entreprises ont déjà réalisé une analyse de leur consommation énergétique. Cette démarche est pourtant dans l intérêt des entreprises : parmi celles ayant réalisé une analyse de leur consommation, 75 % ont déclaré avoir pu améliorer leur gestion de l énergie et réduire leur dépense. (1) Baromètre des affaires n 46 - juin 2014 35 % des entreprises essonniennes ont déjà réalisé une analyse de leur consommation énergétique 75 % d entres elles considèrent que cette analyse a permis d améliorer la gestion de l énergie et de réduire les dépenses 22 % des entreprises sont déjà engagées dans une démarche de transition énergétique (réduction ou optimisation de la consommation énergétique, adoption d un plan de déplacement d entreprise, certification de type ISO 50001, etc.) 15 % des entreprises qui ne se sont pas encore engagées dans une démarche de transition énergétique envisagent de le faire dans le futur Des opportunités pour réduire la facture énergétique de tous La facture énergétique de la France s est élevée à 65,8 milliards d euros en 2013. Cette facture a principalement été impactée par le haut niveau des importations de pétrole (52 milliards d euros) et de gaz (14,2 milliards d euros) tandis que l électricité a enregistré un excédent de 1,8 milliards d euros. L énergie représente également un coût important dans le budget des entreprises. La transition énergétique représente à ce titre une vraie opportunité pour réduire le déficit commercial français et pour améliorer les marges des entreprises. Plusieurs solutions s offrent aux entreprises pour réduire leurs dépenses liées à l énergie. Parmi celles-ci on peut citer : l l optimisation de la consommation d énergie : les entreprises peuvent réduire leur consommation en utilisant des outils de contrôle de la consommation d énergie ou en améliorant l isolation des bâtiments, l la récupération d énergie perdue : il s agit de transformer en énergie ce qui, sur site, était jusqu alors considéré comme un déchet ou un sous-produit : eaux usées, déchets, vapeur, etc. L investissement à réaliser pour récupérer cette énergie est faible (tuyauterie, échangeurs de chaleur) ; l l effacement : l arrêt momentané de chaînes de production ou de certains équipements fonctionnant à l électricité. Une non-consommation coûte moins cher que la mise en route d une centrale thermique de pointe aux moments des pics de consommation. Les industriels acceptant de s effacer momentanément du réseau reçoivent une compensation ; l le recours aux énergies renouvelables : il requiert un investissement initial conséquent mais peut ensuite permettre à l entreprise (ou un groupe d entreprises) d être autonome d un point de vue énergétique voir de revendre une partie de l énergie produite. 2, cours Monseigneur Romero - CS 50135 91004 Evry cedex Ayez le réflexe CCI Informations légales - Mise en page : communication CCI Essonne - Éditeur : CCI Essonne, 2 cours Monseigneur Romero - CS 50135-91004 Évry cedex - Représentant légal : Philippe Lavialle - Directeur de la publication : Bruno Malecamp et Alain Shebath - Rédaction conception : Morgane Diviani-Lorre - Dépôt légal à parution septembre 2014.
Annexe La transition énergétique et les entreprises essonniennes (suite) et pour développer une filière énergie/climat La filière énergie/climat est encore peu développée en Essonne. Elle représente environ 200 entreprises2 intervenant dans différents secteurs tels que la production d énergie mais aussi le conseil en systèmes et logiciels informatiques (objets communicants pour la maison ), l ingénierie, la fabrication de composants (capteurs solaires, etc.). Le département dispose toutefois d importants atouts pour développer une filière énergie/climat, pourvoyeuse d emplois et d innovations. L Essonne abrite en effet un important pôle de recherche spécialisé dans l énergie sur le campus Paris-Saclay (CEA, Synchrotron Soleil, futur centre de recherche d EDF3, Institut Photovoltaïque d Île-de-France4, etc.), ainsi que plusieurs pépinières et pôles de compétitivité comme Génopole, Systematic ou OpticsValley. Le territoire accueille également de nombreuses start-ups et PME innovantes, à l instar d Energisme, Climmod, EReIE, Solems, Zehnder ou Btib et de grands groupes comme Schneider Electric (smart building) ou Honeywell (capteurs GTC / GTB). Dans le domaine des énergies renouvelables, c est la filière de la biomasse5 qui est aujourd hui la plus développée en Essonne. Parmi les principaux acteurs du département figurent la Semardel, Bionerval, Global Bioénergie et Biométhodes. Centre interrégional de traitement des déchets Écosite de Vert-Le-Grand (2) Estimation CCI Essonne (3) Le Centre de recherche et développement d EDF est en cours de construction et devrait accueillir près de 1 400 personnes dès la rentrée 2015. (4) L Institut photovoltaïque d Île-de-France (IPVF) est l un des deux Instituts de transition énergétique de la région mis en place dans le cadre des investissements d avenir. (5) La filière bois soulève également l intérêt de l Arene au niveau régional : la forêt occupe en effet 23 % du territoire francilien. Compostage de déchets verts