couple : conduite de la première consultation



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Item 29 - Stérilité du couple : conduite de la première consultation 4 I. DÉFINITION II. CAUSES DE STÉRILITÉ III. BUTS DE LA PREMIÈRE CONSULTATION IV. DÉROULEMENT DE LA PREMIÈRE CONSULTATION POUR STÉRILITÉ DU COUPLE V. BILAN COMPLÉMENTAIRE DE PREMIÈRE INTENTION Objectif pédagogique Argumenter la démarche médicale et les examens complémentaires de première intention nécessaires au diagnostic et à la recherche étiologique. I. DÉFINITION MASSON. La photocopie non autorisée est un délit. II. CAUSES DE STÉRILITÉ Dans notre pays, il est actuellement admis que 15 à 20 % des couples consulteront à un moment donné pour une difficulté à concevoir. Parmi ces couples, 2/3 obtiendront une grossesse alors que l autre tiers ne pourra pas réaliser son projet parental par la médicalisation. Dans l espèce humaine, la fécondabilité, c est-à-dire la probabilité de concevoir à chaque cycle menstruel, est en moyenne de 25 % par cycle à l âge de 20 ans. Elle baisse rapidement avec l âge. On connaît actuellement le pourcentage cumulatif de grossesse à l échelon d une population en fonction du temps d exposition. Ainsi, 10 % des couples qui concevront spontanément attendront 18 mois et à 2 ans, 90 % des couples auront conçu. C est pourquoi la stérilité est définie par l absence de grossesse après 2 ans de rapports sexuels réguliers sans contraception. Cette stérilité est primaire si la patiente n a jamais présenté de grossesse et secondaire dans le cas contraire, même si cette grossesse n a pas abouti à la naissance d un enfant (interruption volontaire de grossesse, fausse couche, grossesse extra-utérine). Elles sont : d origine féminine dans environ 30 % des cas ; d origine masculine dans environ 20 % des cas ; d origine mixte dans environ 40 % des cas. 35

CONNAISSANCES GYNÉCOLOGIE I. ITEMS INSCRITS DANS LES MODULES TRANSVERSAUX La stérilité reste inexpliquée dans un peu moins de 10 % des cas. III. BUTS DE LA PREMIÈRE CONSULTATION Il s agit : de confirmer le diagnostic de stérilité ; de dépister une cause simple (mauvaise connaissance de la période de fécondabilité par exemple) ; de pratiquer un bilan de base qui sera complété selon les premiers résultats et l évolution clinique. IV. DÉROULEMENT DE LA PREMIÈRE CONSULTATION POUR STÉRILITÉ DU COUPLE A. Interrogatoire Il doit être complet et méthodique. L ancienneté de la stérilité est un paramètre pronostique important à relever. 1. Pour le couple Pour la femme et son conjoint, il faut demander : l âge, car la baisse de la fécondité intervient dès 35 ans chez la femme et de façon plus tardive mais néanmoins réelle chez l homme ; la profession : notion d exposition à la chaleur, aux pesticides, etc. ; les antécédents familiaux et notamment l existence de difficultés de conception chez d autres membres de la famille (mais aussi les maladies génétiques qui nécessiteraient un conseil génétique ou des explorations préconceptionnelles) ; les antécédents personnels médicaux à la recherche d une maladie chronique (diabète par exemple) ou d un antécédent de maladie infectieuse traitée (tuberculose ou oreillons par exemple) ; les antécédents chirurgicaux extragénitaux : appendicectomie compliquée ; la fréquence des rapports sexuels, les troubles de la sexualité ; la consommation de tabac, alcool et autres drogues. 2. Chez la femme Il faut rechercher : une notion éventuelle d exposition au diéthylstilbœstrol in utero (risque de DES syndrome) ; les antécédents gynéco-obstétricaux. Ils sont détaillés : âge des premières règles spontanées, longueur du cycle, syndrome prémenstruel, durée des règles, mode de contraception utilisé antérieurement, grossesses 36

ITEM 29 STÉRILITÉ DU COUPLE : CONDUITE DE LA PREMIÈRE CONSULTATION 4 antérieures et leur issue (IVG, fausse couche spontanée, GEU, accouchement), notion d infection génitale basse ou haute (salpingite) ; les examens déjà pratiqués, leurs résultats ; les explorations chirurgicales avec si possible le compte rendu opératoire ; les traitements déjà prescrits, leur tolérance et les résultats ; dès la première consultation il convient de se préoccuper du statut immunitaire vis-à-vis de la rubéole pour envisager, en cas d absence d anticorps protecteurs, une vaccination (avec les précautions d usage). 3. Chez l homme Il faut rechercher : les antécédents andrologiques. Ils sont également détaillés : développement de la puberté, notion de traumatisme testiculaire ou d intervention chirurgicale sur les bourses, antécédents d infections urinaires ou génitales (modalités de diagnostic et traitement) ; la notion d une cure chirurgicale pour hernie inguinale, éventuellement bilatérale qui est relevée (risque de ligature du canal déférent lors du geste si intervention dans l enfance) ; la notion de paternité d une précédente union. Des difficultés éventuelles de conception sont relevées (délai à l obtention, finalement spontanée, d une grossesse ; médicalisation) ; des troubles de la miction doivent entraîner un bilan urologique car, par exemple, une simple sténose de l urètre peut être la cause de la stérilité. B. Examen clinique 1. Chez la femme MASSON. La photocopie non autorisée est un délit. Il faut réaliser un examen gynécologique classique dans de bonnes conditions (vessie vide) avec quelques précisions : examen général (thyroïde, cœur, etc.) ; étude du morphotype (rapport poids-taille, pilosité à la recherche d une hypertrichose ou d un hirsutisme ou à l opposé d une dépilation, caractères sexuels secondaires) ; examen des seins et aires ganglionnaires de drainage (nodules, galactorrhée provoquée uni- ou bilatérale, uni- ou pluricanalaire) ; inspection du périnée, à la recherche d une malformation ; examen au spéculum pour apprécier le vagin, le col et la glaire par rapport à la date des dernières règles (+/ FCV) ; toucher vaginal (taille, mobilité et sensibilité de l utérus, masse latéroutérine). 2. Chez l homme Il faut étudier : le morphotype et la pilosité. Notion de gynécomastie ; les organes génitaux externes en position couchée et debout (taille des testicules, palpation de l épididyme, du déférent, recherche d une varicocèle) ; 37

CONNAISSANCES GYNÉCOLOGIE I. ITEMS INSCRITS DANS LES MODULES TRANSVERSAUX et effectuer (±) un toucher rectal (consistance et sensibilité de la prostate, analyse des vésicules séminales). Au terme de cette première consultation, le diagnostic de stérilité est confirmé ou différé. Certaines causes de non-fécondation sont dépistées comme : des rapports sexuels en dehors de la période de fécondabilité de la femme par méconnaissance de la physiologie. Il suffit alors de réexpliquer à l aide d une courbe ménothermique éventuellement la période optimale pour une grossesse ; l absence de rapports sexuels, dont les causes sont variées. Il faut alors en premier lieu faire le bilan de cette problématique. V. BILAN COMPLÉMENTAIRE DE PREMIÈRE INTENTION (fig.4.1) À l issue de cette première consultation, des éléments permettent parfois une orientation plus spécifique des explorations complémentaires. Lorsqu aucun facteur d orientation n est mis en évidence, un bilan de première intention est proposé. Anamnèse du couple Examen clinique du couple Absence d éléments d orientation Bilan féminin Bilan du couple Bilan masculin Courbe ménothermique Hystérosalpingographie Bilan hormonal de base Test de Hühner Spermogramme Spermocytogramme Fig. 4.1. Démarche diagnostique initiale devant une stérilité du couple. A. Pour apprécier le versant féminin 1. Courbe ménothermique La courbe ménothermique doit être réalisée sur au moins 2 cycles. Pour être interprétable, la température basale doit être prise dans des conditions précises : 38

ITEM 29 STÉRILITÉ DU COUPLE : CONDUITE DE LA PREMIÈRE CONSULTATION 4 toujours avec le même thermomètre, toujours par la même voie (auriculaire, rectale, buccale, axillaire, etc.), le matin au réveil, avant de mettre le pied par terre. Il convient de disposer de feuilles adaptées avec une échelle bien lisible au dixième de degré, entre 36 C et 37 C. Il faut noter sur la feuille la date et le jour du cycle, les prises thérapeutiques, les phénomènes pathologiques intercurrents qui peuvent modifier la température (phénomènes inflammatoires, nuit agitée ). Normalement, pendant les jours qui suivent les règles, la température basale se maintient aux environs de 36,5 C. Puis de façon brutale la température monte : c est le décalage post-ovulatoire. L ovulation est repérée comme étant le point le plus bas avant l ascension de la courbe (nadir). Suit un plateau thermique de 12 à 14 jours lié à la sécrétion de progestérone. Puis la température retombe la veille ou le premier jour des règles (fig. 4.2). date JOUR du cycle 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 9 8 7 6 0 5 4 3 2 1 37 9 8 7 6 5 4 3 2 1 36 9 38 8 Fig. 4.2. Courbe ménothermique normale (O : ovulation). MASSON. La photocopie non autorisée est un délit. En cas de dysovulation, la montée thermique se fait sur plusieurs jours et le plateau thermique est instable, inférieur à 10 jours. Une anovulation se remarque par une absence de décalage thermique. Les 3 critères de normalité sont : une courbe biphasique ; un décalage thermique en moins de 48 heures ; un plateau thermique supérieur à 10 jours. L établissement de cette courbe présente trois intérêts : caractériser les troubles du cycle, fixer certaines explorations dans le cycle et suivre les effets de certains traitements médicaux. 2. Hystérosalpingographie L hystérosalpingographie est indispensable dans le bilan de stérilité. Elle se réalise en première partie de cycle, après les règles et en dehors de tout contexte infectieux. Il convient de vérifier l absence d allergie à l iode sinon une prépara- 39

CONNAISSANCES GYNÉCOLOGIE I. ITEMS INSCRITS DANS LES MODULES TRANSVERSAUX tion spécifique est nécessaire. Dans cette population à haut risque infectieux, de nombreux médecins réalisent cet acte sous couverture antibiotique de principe pour éviter l apparition d une salpingite au décours de la radiographie. Elle permet d apprécier (fig. 4.3, 4.4 et 4.5) : la cavité utérine : malformation, pathologie acquise (synéchie, polype, fibrome, etc.) ; la perméabilité tubaire, c est-à-dire le constat d un brassage péritonéal (visualisation du produit de contraste dans la cavité péritonéale) et non la seule visualisation des trompes. Fig. 4.3. Hystérosalpingographie normale. Fig. 4.4. Malformation de la cavité utérine (utérus cloisonné). Fig. 4.5. Hydrosalpinx G. 3. Bilan hormonal de base En dehors d un signe d appel clinique particulier (hirsutisme, aménorrhée-galactorrhée, etc.), le bilan hormonal comporte l évaluation au 3 e, voire 4 e jour du cycle de FSH, LH et œstradiol plasmatiques. 40

ITEM 29 STÉRILITÉ DU COUPLE : CONDUITE DE LA PREMIÈRE CONSULTATION 4 B. Pour apprécier le versant masculin : un spermogramme et un spermocytogramme Il doit être effectué dans de bonnes conditions : après 3 à 5 jours d abstinence et dans un laboratoire de biologie (tableau 4.I). Une anomalie de la spermatogenèse doit être confirmée sur 2 prélèvements à 3 mois d intervalle, en raison d une part de la grande variabilité des paramètres spermatiques et d autre part du cycle de la spermatogenèse (74 ± 4 jours). Tableau 4.I. Interprétation du spermogramme Paramètres spermatiques Normal Pathologique Volume de l éjaculat > 2 ml Hypo- ou hyperspermie Leucocytes 0 Leucospermie Concentration en spermatozoïdes > 20 millions/ml Oligospermie Azoospermie si absence Mobilité normale à 1 heure > 25 % Asthénospermie % de formes normales > 30 % Tératospermie Une spermoculture complète l examen, à la recherche de germes banaux. La recherche de Chlamydiae trachomatis est plus volontiers effectuée sur les urines, par technique PCR sur le premier jet. C. Pour apprécier le couple : un test de Hühner MASSON. La photocopie non autorisée est un délit. Ce test, aussi appelé test postcoïtal, apprécie le comportement des spermatozoïdes dans les sécrétions génitales féminines. Il est effectué en phase immédiatement préovulatoire, lorsque la glaire est la meilleure possible, après 2 à 3 jours d abstinence et 8 à 12 heures après le rapport sexuel. Il faut préciser à la patiente qu elle ne doit faire aucune toilette vaginale après le rapport. Après mise en place du spéculum, la glaire est prélevée dans l endocol. Les caractéristiques de la glaire et l aspect du col sont appréciés, permettant l établissement du score d Insler. Il doit être noté avec précision et être supérieur à 10/12 : si la glaire est insuffisante ou de mauvaise qualité, on peut tenter une amélioration par l apport exogène d œstrogènes pendant 8 jours en début de cycle. Le nombre et la motilité des spermatozoïdes sont appréciés sur plusieurs champs à l aide d un microscope à contraste de phase. D. Conclusion À l issue de ce premier bilan, l ensemble des examens est satisfaisant et une orientation thérapeutique est proposée. Si une anomalie est détectée, elle peut générer des examens de deuxième intention : échographie pelvienne, cœlioscopie, hystéroscopie, biopsie d endomètre, bilan hormonal dynamique chez 41

CONNAISSANCES GYNÉCOLOGIE I. ITEMS INSCRITS DANS LES MODULES TRANSVERSAUX Points clés la femme, et examens spermiologiques (marqueurs séminaux, anticorps antispermatozoïdes, étude de la réaction acrosomique, etc.), bilan hormonal complémentaire, échographie scrotale et/ou prostatique chez l homme. Quinze à vingt pour cent des couples consultent pour une difficulté à concevoir. La fécondabilité par cycle baisse rapidement avec l âge. Elle est de 25 % par cycle à l âge de 20 ans. Les causes de stérilité sont masculines (20 %), féminines (30 %), mixtes (40 %) ou inexpliquées (10 %). Les données de l interrogatoire permettent souvent d orienter vers un diagnostic étiologique. L examen clinique doit être méthodique et complet chez la femme et chez l homme. Les examens complémentaires d orientation sont sur le versant féminin : la courbe de température, l hystérosalpingographie et les dosages hormonaux (à J3-J4 du cycle). Les examens complémentaires d orientation sont sur le versant masculin : le spermogramme et le spermocytogramme. L interaction glaire-sperme est évaluée par le test de Hühner ou test postcoïtal. 42