L AFMC est reconnaissante de l occasion qui lui est donnée de rencontrer les membres du Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées. Nous désirons partager avec vous certains messages importants découlant du projet multilatéral sur l Avenir de l éducation médicale au Canada. Vous constaterez combien ces messages sont pertinents alors que vous examinerez des moyens de combler l écart entre les compétences en s attaquant aux pénuries de main-d œuvre au sein de professions très en demande. Comme vous le savez, les médecins constituent une portion hautement qualifiée de notre maind œuvre et les soins qu ils prodiguent sont très demandés. Au même moment, nous sommes toujours aux prises avec des pénuries, en particulier au sein des collectivités rurales et des collectivités mal desservies. Il est de plus en plus évident que pour arriver à répondre aux besoins des Canadiens, nous devons assurer un mélange judicieux, une répartition appropriée et un nombre suffisant de médecins. C est exactement ce qui est recommandé dans le volet postdoctoral du projet sur l Avenir de l éducation médicale au Canada (AEMC EMPo). Le bref exposé qui suit montre pourquoi l AFMC estime qu il est extrêmement important de s attaquer aux pénuries de médecins et propose un certain nombre de stratégies précises pour relever ce défi. 1
Projet postdoctoralsur l Avenir de l éducation médicale au Canada (AEMC EMPo) Recommandation 1 Dans le contexte d un système de soins de santé en pleine évolution, le système d EMPodoit continuellement ajuster ses programmes de formation de manière à favoriser un juste équilibre sur le plan de la diversité, de la répartition et du nombre de généralistes et de spécialistes, notamment en ce qui a trait aux clinicienschercheurs, aux enseignants et aux meneurs, afin de répondre aux besoins de la population canadienne et de s acquitter de ses responsabilités envers elle. Travaillant en partenariat avec tous les fournisseurs de soins de santé et les intervenants du domaine, les médecins doivent traiter des divers besoins des particuliers et des collectivités de l ensemble du Canada en matière de santé et de mieux-être. Mesures transformatrices clés : 1. Créer une approche nationale, fondée sur des données solides, afin d établir et de rajuster le nombre et le type de postes de spécialité requis dans le cadre des programmes de résidence canadiens afin de répondre aux besoins sociétaux. 2. Mettre sur pied un plan national pour traiter de la formation et du caractère durable des cliniciens-chercheurs. Projet postdoctoral sur l Avenir de l éducation médicale au Canada (AEMC EMPo) Recommandation 2 Répondre aux besoins divers et en développement des Canadiens en matière de soins de santé nécessite un engagement à la fois individuel et collectif envers la responsabilité sociale. Les programmes d EMPodevraient procurer une expérience d apprentissage et de travail dans divers milieux afin de cultiver la responsabilité sociale chez les résidents et orienter leur choix de pratique future. Mesure transformatrice clé: Offrir à tous les résidents des milieux d apprentissage divers comprenant des milieux d exercice variés et les exposer à une vaste gamme de modèles de prestation de services. Projet postdoctoral sur l Avenir de l éducation médicale au Canada (AEMC EMPo) Recommandation 7 Appuyer les enseignants-cliniciens par le biais de la formation professorale et de la formation professionnelle continue (FPC) et reconnaître la valeur de leur travail. Mesure transformatrice clé: Élaborer une stratégie nationale de FPC qui soit accessible et exhaustive et appuie l ensemble des activités d enseignement clinique, notamment l enseignement, l évaluation et l imitation des rôles CanMEDS et CanMEDS-MF. 2
C est par l entremisede notre système d éducation médicale que l on peut d abord et avant tout atteindre le nombre approprié de médecins.au cours des dernières années, les inscriptions aux programmes d éducation médicale prédoctoraleont atteint des niveaux inégalés. Le présent graphique montre le mouvement de classes d étudiants en médecine beaucoup plus grandes vers des programmes de résidence. Le nombre d entrants dans les programmes de résidence a pratiquement doublé par rapport à la dernière décennie, passant de 1547 en 2000 à 2912 en 2011. 3
En plus d accepter des diplômés de nos propres facultés de médecine, les programmes de résidence constituent un important point d entrée pour les diplômés internationaux en médecine (DIM). Comme le montre la ligne verte, on constate que depuis 2000, il y a eu une augmentation de 461% du nombre de DIM débutant une formation postdoctorale. En 2000, 77 DIM ont débuté une formation postdoctorale au Canada, par opposition à 432 en 2011. Il s agit simplement des chiffres au niveau d entrée. En 2011, 2139 DIM étaient inscrits à tous les niveaux des programmes postdoctoraux au Canada. Ce nombre représente environ 17% des 12467 stagiaires de niveau postdoctoral en 2011. 4
Dansnotre vaste pays peu densément peuplé, les pénuries de main-d œuvre sont plus souvent qu autrement ressenties dans des milieux précis. En outre, les recherches démontrent que des médecins formés dans des secteurs mal desservis sont plus susceptibles d exercer par la suite dans ces secteurs. Reconnaissant cette situation, l AFMC appuie fortement les recommandations 2 et 7 du projet postdoctoral sur l AEMC. La recommandation 2 prône l accroissement des expériences d apprentissage dans divers milieux tandis que la 7 invoque l importance d accorder un soutien amélioré aux enseignants-cliniciens. Ces deux recommandations sont d une importance capitale pour notre mission sociale. L AFMC encourage particulièrement un soutien constant envers les efforts déployés pour former les étudiants en médecine et les résidents dans des secteurs ruraux et éloignés. Nous devons faire preuve d engagement envers les collectivités et développer l infrastructure et les ressources qui permettront d appuyer les étudiants qui suivent une formation médicale à l extérieur des campus traditionnels (souvent au cœur des villes). De la même manière, nous devons recruter, former et appuyer de manière appropriée les enseignants-cliniciens qui exercent dans des collectivités rurales et éloignées. La carte que nous voyons ici montre les lieux actuels de formation médicale au Canada. Nous possédons 18 campus principaux situés dans des villes relativement importantes de l ensemble du pays, de St John s (Terre-Neuve) à Vancouver (Colombie-Britannique). En outre, nous possédons 13 campus satellites situés dans des collectivités telles que Moncton (N.-B.), Windsor (ON) et Prince George (C.-B.). Finalement, nous possédons environ 900 installations d enseignement clinique plus petites, dont plusieurs sont des cabinets de médecins et des cliniques médicales situés dans des collectivités rurales. Ces emplacements d enseignement sont situés dans des collectivités qui, trop fréquemment, ont un besoin urgent de médecins. 5
Outre l objectif visantl atteinte d un nombre approprié de médecins, nous devons également assurer un mélange judicieux d effectifs médicaux. Nous avons besoin du nombre approprié de médecins de famille afin d offrir des soins primaires de première ligne aux Canadiens qui ne peuvent trouver de médecin régulier. Nous avons besoin du nombre approprié d oncologues pour diagnostiquer et traiter les cas de cancer. Nous avons besoin du nombre approprié de chirurgiens pour opérer les patients aux prises avec des cataractes et remplacer les articulations défaillantes. Nous avons besoin du nombre approprié de chercheurs-cliniciens et de chercheurs en sciences fondamentales pour découvrir de nouveaux moyens d augmenter la durée de la vie et d en accroître la qualité. L AFMC encourage fortement les membres du Comité permanent à examiner ces types de besoins et priorités en matière de santé alors qu ils tenteront de trouver des moyens de combler l écart entre les compétences au sein des secteurs très en demande. Il s agit précisément des secteurs qui sont dans le radar des facultés de médecine canadiennes. Pour illustrer encore davantage la question, examinons notre population vieillissante. En 2001, 13 % des Canadiens étaient âgés de 65 ans ou plus. On estime qu en 2036, 1 Canadien sur 4 aura 65 ans ou plus. Ce changement démographique suscitera de nouvelles demandes sur notre système de santé. On peut se demander si le mélange de médecins que nous formons aujourd hui permettra de répondre aux besoins de la population âgée de demain. 6
L augmentationdes inscriptions dans les programmes de résidence pédiatrique est sensiblement similaire à l augmentation globale d inscriptions dans les programmes postdoctoraux. Cependant, la situation diffère en ce qui a trait à la médecine gériatrique et les programmes de soins aux aînés. 7
Les résidents en médecine familiale peuvent commencer à suivre une formation accrue relativement aux soins aux aînés. Les résidents en médecine interne peuvent se sous-spécialiser en médecine gériatrique. Cependant, au cours des dix dernières années, relativement peu de résidents ont saisi la possibilité de suivre une formation en médecine gériatrique et relative aux soins aux aînés. Il est primordial de mettre sur pied un forum multilatéral afin d identifier, de prioriser et de traiter les secteurs au sein desquels la formation des futurs fournisseurs de soins de santé puisse être mieux harmonisée aux besoins de santé futurs. L AFMC aimerait profiter de l occasion pour réitérer son appel relativement à la tenue d un tel forum. Nous proposons qu un centre national de données et d analyse en matière de ressources humaines en santé soit mis sur pied afin de constituer une structure officielle permettant de recueillir et d analyser les jeux de données disparates, de recueillir les données au besoin et d agir à titre de ressource pour les gouvernements, tant fédéral que provinciaux, sur des questions de planification de politiques en matière de ressources humaines en santé. Le centre réunira fournisseurs de soins, patients, gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux, gestionnaires, chercheurs et autres intervenants qui analyseront des données, émettront des recommandations fondées sur des données probantes et parviendront à un consensus sur des prospectives. Comme première étape, l AFMC propose de former un secrétariat relativement à cette initiative et de tenir une série de consultations nationales, régionales et provinciales qui culmineraient en un plan d action précis et concret, comprenant un budget, pour le centre. Le coût prévu est de 600000$ et le projet devrait être complété d ici deux ans. 8
L AFMC aimerait réitérer aux membres du comité les conclusions du récent Rapport du comité permanent de la santé de la chambre des communes intitulé Promouvoir des solutions novatrices pour relever les défis des ressources humaines en santé. Dans ce rapport, la première recommandation suggère de créer un nouvel observatoire national des ressources humaines en santé indépendant dont la composition élargie pourrait promouvoir la recherche et la collecte de données sur les RHS, servir d outil efficace de diffusion des connaissances et définir les principales priorités en matière de recherche. 9