COMPTE-RENDU DE REUNION ACE CEE du 5 mars 2010



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Transcription:

COMPTE-RENDU DE REUNION ACE CEE du 5 mars 2010 «La sortie de crise : Evolutions récentes de la conjoncture et du comportement des entreprises.» Intervenant : - Jean-Luc AUBANEL, Directeur départemental de la Banque de France à Evry. La réunion débute à 8 h 45 1. Présentation de chaque participant Annie MARIE, trésorière de l association, rappelle à l assemblée que les formulaires d inscription sont à sa disposition et fait un rappel à cotisation. 2. Les jeunes de Vitacité-La Mission Locale recherchent : 1 CDI: poste d Ingénieur 1 CDI : secrétariat 1 CDI : responsable de projet dans le domaine du développement durable 3. Intervention de Jean-Luc Aubanel Son parcours : Homme de terrain, Monsieur Aubanel est entré à la Banque de France en 1974. De formation Essec, il a travaillé à la Banque Centrale en qualité d Analyste Financier, spécialiste des crédits à l exportation, puis en tant que Cadre dans différentes succursales. La Banque de France est un bon pôle d observation pour savoir comment évolue la conjoncture, comment fonctionne le tissu économique et comment se comporte les agents économiques. Les 35 années passées à la Banque de France au contact des entreprises lui confèrent une bonne vision de notre économie. Son analyse : 1 Evolution récente de la conjoncture internationale, nationale et régionale 2 Evolution du comportement des entreprises La conjoncture n est pas mauvaise en France. La situation s améliore progressivement. La sortie de crise sera longue et difficile mais les fondamentaux de notre économie, à très court terme, ne sont pas mauvais (meilleurs qu en Europe et au Japon). 1/8

La sortie de crise : - un sujet d actualité avec le plan de revitalisation industrielle que l état met en œuvre - un sujet au cœur de la problématique, crucial pour la vie de notre pays, pour notre futur. Le comportement des entreprises doit adopter une démarche à moyen terme et long terme. Le questionnement de structure est important à l heure actuelle. Il concerne le modèle de l économie française. Il concerne également le modèle de l entreprise française. Que faire pour sauver notre système économique français? Le pouvoir politique s est saisi de ces questionnements et propose des mesures concrètes qui devraient aboutir à long terme. Aucun pays n a réussi à sauver et développer ses entreprises sans être derrière ces développements. Avec une politique volontariste, on devrait arriver à des résultats positifs rapidement. La problématique de l évolution récente de la conjoncture est abordée par M. Aubanel par la macro économie pour démontrer que l on est dans une sortie de crise à court terme. Un pays est en crise lorsque son PIB diminue. Selon le point de vue des économistes, la croissance de notre PIB au cours des 3 derniers trimestres 2009 montrent que nous ne sommes plus en récession en France : + 0,3 % + 0,2 % + 0,6 % En 2009, le PIB a été réduit en moyenne de 2,2 %. Cette baisse est comparable à celle observée : en Allemagne - 4,9 %, dans l UE- 4,1 %, aux USA- 2,4 %, au Japon- 5,1 %. L Allemagne a retrouvé une croissance de son PIB (socle puissant et riche). Ce pays est notre premier partenaire commercial et un grand modèle pour nous de ce que l on peut faire si nous souhaitons redevenir une grande puissance industrielle. Malgré deux trimestres en positif, les USA ne sont pas tout a fait sortis de la crise. Leur 2ème trimestre 2009 était négatif ( 0,2 %). L Europe ne compte que deux trimestres en positif également. La production industrielle (hors BTP) a enregistré une baisse en 2009 de : 12 % France, 17 % en Allemagne, 14 % en Europe, 11 % aux USA, 22 % au Japon. Ces baisses dues aux effets de la crise, se retrouvent et sont constatées dans le chiffre d affaires des entreprises (de 10 à 20 %). Les ventes au détail, qui caractérisent la consommation des ménages, ont connu une variation annuelle égale à 0 %. La consommation des ménages a joué le rôle d un amortisseur extraordinaire pour les méfaits de la crise. Les ventes au détail ont baissé de : - 1,2 % en Allemagne, - 1,8 % en UE, - 4,5 % aux USA, - 2 % au Japon. 2/8

La reprise de la croissance des ventes au détail est ressentie depuis octobre en France Globalement, si l on s en tient aux statistiques Eurostat, la consommation n a pas connu une chute drastique en France. Secteurs plus ou moins touchés que d autres : L emploi L emploi est le secteur le plus touché. Le taux de chômage est monté en France, en 2009, à 9,4 % alors qu il n était que de 7,9 % en 2008 et de 8,3 % en 2007. Cette montée du taux du chômage sur une année ne parait pas trop importante puisqu elle ne représente que 1,5 à 2 points par rapport aux meilleurs années. Au cours de la même année, le taux de chômage était de : 7,5 % en Allemagne, 8,9 % en UE, 9,3 % aux USA, 5,2 % au Japon. Sur le long terme nous ne sommes absolument pas certains de pouvoir retrouver ces emplois. Pour faire face à la crise, les entreprises ont procédé à une diminution de leurs charges de personnel fin 2008. Elles n ont pas renouvelé leurs intérimaires, ni leur CDD, et ont demandé des autorisations de mise en place de plan social à la DDTE. Les entreprises se sont recroquevillées sur leur noyau dur de personnel permanent. Au deuxième trimestre 2009, on n était pas vraiment sorti de ce schéma. On ne peut pas savoir si les entreprises vont recruter mais il semble inévitable qu elles seront bien obligées de remplacer certains départs à la retraite et d embaucher des techniciens spécialisés dans des domaines très pointus. Le problème se pose pour des services comme les services généraux et les techniciens moins spécialisés. Cependant cela pourrait leur poser des problèmes de structure à moyen et à long terme. Les prix à la consommation L un des effets de la crise est que les prix à la consommation ont plutôt été en baisse qu en augmentation. L offre ciblée n a pas été aussi importante que la demande. La demande a baissé brutalement, mais rien à voir avec ce qui s est passé en 1929. Les prix à la consommation, en France, ont augmenté de + 0,1 % en 2009 + 2,8 % en 2008 + 1,5 % en 2007 En Allemagne + 0,3 % (hausse + forte) Aux USA - baisse de 0,3 % Au Japon baisse de 1,3 % Le panier de la ménagère est certainement différent aujourd hui. Les prix de la production industrielle La baisse des prix de la production industrielle (hors BTP) a été de 6,4 %. 3/8

Cette baisse est énorme. Elle traduit un effort des industriels qui ont du consentir cette baisse pour continuer à vendre. Dans l absolu, cette situation est grave puisqu elle engendre une baisse de la marge chez les industriels qui collectivement est de 6,4 %. Elle se retrouve dans les comptes d exploitation. Cette baisse était de 4 %en Allemagne et de 5,1 % dans la zone Euro. La compétitivité économique française s est améliorée par rapport à ses partenaires européens et elle s améliore depuis quelques années. Les coûts salariaux du secteur manufacturier ont continués de baisser. La filière industrielle française est capable de faire des efforts de productivité depuis des années. Les industriels français sont parmi les premiers à moderniser leurs équipements et se sont dotés d équipements ultras modernes récupérés sur les excès de charges de personnel. L industrie française est parmi la plus moderne au monde. Il n est pas absurde de dire que l on peut relocaliser en France. Depuis plusieurs années, la balance des paiements est en déficit à cause du problème des produits manufacturiers et de l agriculture. La balance des paiements est la résultante de l état de santé de notre économie. L exportation des capitaux est énorme à l étranger. On pourrait se demander «quel est le niveau critique d investissements à l étranger au-delà duquel ce sont les investissements en France qui en pâtissent? La balance des transactions courantes était négative en 2005 de 40,6 Milliard d euros contre 44 milliards d euros en 2008. La France ne s est pas effondrée, le creux a été plus fort chez les allemands. Problème clé : Quelles exportations faire? - Biens - Services - Capitaux - Produits agricoles Le cœur du problème est là. La France ne peut pas se permettre de faire comme les USA (gros déficit de la balance des paiements). Les USA peuvent se permettre de combler leur déficit en émettant des dollars à l échelle de la planète. Taux de change de l Euro Un Euro fort = protection contre l éventuelle hausse de coût des importations facturées dans d autres devises (matières premières, composants divers, produits manufacturés, etc ). L euro a joué un rôle protecteur pendant la crise. Si nous n avions pas eu une monnaie aussi forte, les pertes subies auraient été plus fortes. 4/8

Quel est le bon taux de cours, de change de l euro et par apport au dollar? La France exporte plus de 60 % en Zone Euro et 40 % sur les autres zones. Le dollar évolue de façon tout à fait erratique. Travailler au niveau des taux Un taux bas devrait ne pas attirer les devises étrangères en France, ce qui serait plutôt favorable à une baisse de l euro. Si on procède à une augmentation des taux, l Euro devrait augmenter également et il faudrait que le dollar fasse la même chose. Le système de mondialisation et de globalisation du change à l échelle planétaire est fluctuant. On ne peut pas faire de politique de change sur l Euro à l heure actuelle. Si l Euro est fort, l Union Européenne inspirera confiance aux détenteurs de cette monnaie à l étranger et l Industrie sera puissante en Europe. Nous n avons pas rencontré de graves mouvements sociaux pendant la crise. Tous les observateurs extérieurs sont très rassurés de voir que l on a su gérer cette crise compte tenu des circonstances difficiles. La masse monétaire M3 a baissé de 0,2 % en 2009. Contribution de la France : - 4,3 %. Ceci traduit le fait que l économie est en récession mais nous avions moins besoin de monnaie pour faire fonctionner l économie. La baisse des prêts dans le secteur privé La demande n est pas au rendez-vous et l offre non plus. En 2009, le volume des crédits au secteur privé a baissé de 0,1 % dans la zone Euro et de 0,4 % en France. Les encours de crédit sont stables ou ont tendance à baisser. Ils sont dus à un phénomène conjoncturel qui ne devrait pas perdurer. La banque centrale a énormément apporté aux banquiers. Les entreprises ont subi une baisse d activité en 2009. Elles ont donc des besoins moindres et leur demande de crédit est en baisse. Nos avons constaté une augmentation sensible des défaillances d entreprises : dépôts de bilans tout au long de l année 2009. Cette augmentation concerne essentiellement les artisans et les commerçants et moins les grandes entreprises. En France plusieurs milliers de PME ont été frappées. A court terme les évolutions ne sont pas favorables mais pas catastrophiques. Le fait que la crise n a pas duré longtemps a été un amortisseur important. Observation de la conjoncture au niveau National et Régional Enquête de conjoncture de la Banque de France : 5/8

A - Synthèse nationale et synthèses régionales Depuis octobre 2009 on constate une évolution positive. Les carnets de commande se sont étoffés même s ils ne sont pas revenus au même niveau. Ce phénomène est observé depuis 4 mois bien que la situation ne soit pas encore revenue aux chiffres d affaires de fin 2008. Les stocks : Ils étaient tombés bien bas, sont Aujourd hui en reconstitution. Capacité de production : Avant la crise : 85 à 90 % Pendant la crise 60 % Aujourd hui elle remonte doucement, environ 70 % Prévision : hausse de l activité attendue dans les prochains mois. Elle aurait été mieux s il n y avait pas eu les intempéries, qui ont malheureusement ralenti le démarrage. Investissements : L année écoulée a été une mauvaise année devant les incertitudes. Les sous-traitants ont été les premiers affectés. Les investissements ont été mis en sommeil. Depuis le mois de septembre on sent que les investissements reprennent. L entreprise doit s adapter au monde d après la crise. Les structures financières subissent le contre coup. La conjoncture s améliore lentement mais sûrement. Elle marque la relance de l activité. Evolutions récentes Observation de la vie des entreprises. Les grandes entreprises, dans l ensemble, sortent plus vite de la crise que les petites. Nous comptons, en France, quelques fleurons de l industrie mondiale. Les grandes entreprises internationales ne tiennent pas de propos catastrophiques même avec leurs problèmes spécifiques : «où localiser leur activité?» La question centrale de ces grandes entreprises est de savoir si elles sont capables de conserver leurs états-majors, leurs centres administratifs, leurs centres de recherche et tout ou partie de leur production en France. Retenir les grandes entreprises cela a un coût. La collectivité aura-t-elle envie de faire des sacrifices pour conserver ses grandes entreprises? De leur côté, les PME se spécialisent de plus en plus. Elles investissent dans des produits innovants, des séries de pièces incontournables. Ces entreprises, qui ont le plus souffert, dépendent souvent des grandes entreprises (les équipementiers par exemple). 6/8

Les dirigeants des PME ont mis en oeuvre une politique de gestion pour réduire leurs coûts. Beaucoup de devis sont établis mais peu de commandes sont concrétisées. Tout le monde travaille dans l urgence, la souplesse s est accrue, et les travaux sont difficiles à mettre en œuvre. Plus l entreprise est ancienne plus elle a été touchée. Les fonds propres sont de bon niveau même si la trésorerie est faible les entreprises peuvent évoluer avec le soutien des banquiers. Le problème du capital risque : si le risque est mesuré, l aide des banquiers s effectuera. Recherche à long terme d un modèle économique redynamisé. Il faut réfléchir sur le futur modèle de PME en France. Leur taille gagnerait à grossir, par exemple à la faveur de transmissions ou de LBO. Faut-il promouvoir le modèle des ETI? Ou bien faciliter la constitution de petits groupes composés de quelques PME s entraidant? Les entreprises qui s accroissent doivent trouver des pistes de réflexion. Le plan du gouvernement qui comporte 23 mesures, devrait permettre un redéploiement du secteur industriel du pays : Fiscalité Innovation : crédit d impôt pour la recherche de l aménagement du territoire. Les industries devraient coopérer entre elles. En ce qui concerne le problème de relocalisation, on assiste à un retour sur le sol national de quelques entreprises qui avaient choisi de délocaliser à l étranger. Par exemple, Decathlon et une entreprise de meubles en Picardie qui reviennent en France parce que le savoir-faire y est meilleur et que les produits fabriqués y sont de meilleure qualité. Notre pays a de gros atouts en matière industrielle. Il ne faut pas complexer. Quand on observe le déclenchement de la crise économique et financière aux USA, il faut prendre en considération, certes les fragilités des pratiques financières des banques américaines, mais aussi les graves difficultés du tissu économique dans certains bassins d emplois dont l industrie vieillissante était rudement concurrencée par les importations en provenance des pays émergeants. Les pertes d emplois ont provoqué le développement du nombre de débiteurs insolvables pour les crédits immobiliers hypothécaires. D où la crise du marché immobilier et la crise des subprimes chez les banquiers prêteurs de crédits immobiliers. Les problèmes de l économie réelle ont provoqué l éclatement de la bulle immobilière et de la bulle financière. Ensuite, la crise financière s est auto-entretenue et a provoqué des problèmes dans l économie réelle. La crise économique et la crise financière sont imbriquées. La crise financière a certes provoqué de gros dégâts économiques. Mais pour éviter les problèmes financiers, il faut aussi que le tissu économique soit solide pour que l économie des pays industrialisés puisse fonctionner harmonieusement. Nous vous communiquons le lien informatique qui vous permettra de consulter gratuitement la revue mensuelle de conjoncture de la Banque de France Tendance Îlede-France : http://www.banque-france.fr/fr/statistiques/economie/economieconjoncture/tendances_regionales/idfr.htm 7/8

La prochaine réunion aura lieu le 2 avril 2010 au Mercure de Massy sur le thème : «Financement du capital d'amorçage au travers de la holding Finance et Technologie». 8/8