«Souti e n scie ntifiq u e à la surv eilla n c e biolo gi q u e du territoir e»



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«Souti e n scie ntifiq u e à la surv eilla n c e biolo gi q u e du territoir e» - Avril 201 1 - Ministère de l Alimentation, de l Agriculture, de la Pêche, de la Ruralité et de l Aména g e m ent du Territoire D irection gén é r al e de l alim e n t a ti o n Sous- directi o n de la qualit é et de la prot e cti o n des vég éta u x Muséu m National d Histoire Naturelle Dé p a r t e m e n t Ecol o gi e et Gesti o n de la Biodi v e r sité U M R 7204, Con s e r v a t i o n des Esp è c e s, Rest a u r a ti o n et Suivi des Popul a ti o n s Co n v e n ti o n M N H N/ D G A L de 2009 1

2

Rédaction, suivi de l étude Fran ç oi s Chiro n (MNH N, UM R 7204 CE R S P) Ro m a i n Julliar d (MNH N, UM R 7204 CE R S P) Fréd é ri c Vey (MAA P R A T, DG A L) Remerciements Résumé 3

Tabl e des mati èr e s A- Intro d u c t i o n A-1 Obj e ctif gén é r al A-2 Obj e ctifs spécifiq u e s A-3. Définitions A-4 Notion sur la mise en plac e de suivi A-4.1. Observ a t o i r e A-4.2. Particul arit é s B- Indic at e u r s de biodiv e r sité B-1. Critèr e s gén ér a u x pour le choix des indicate u r s B-2. Critèr e s spécifiq u e s B-2.1. Macro- et micr o h a b i t at s B-2.2. Échell e spati al e B-2.3. Foncti o n B-2.4. Critère s de perf or m a n c e B-3. Liste d orga ni s m e s indicate u r s B-4. Zoo m sur les group e s indic at e u r s prop o s é s B-5. Prot o c ol e s B-6. Org a ni s m e s indic at e u r s non reten u s C- Rése a u x d observateu r s pour le suivi dans le cadr e de la SB T C-1. Mét h o d e d ide ntificati o n des princi p a u x résea u x. C-2. Rés ultats enq u ê t e s résea u x C-2.1. Org a ni s m e s identifiés et typol o gi e C-2.2. Eval u ati o n de l infor m a t i o n : critèr e s C-2.3. Résultats de l anal ys e des suivis C-2.4. D onn é e s disp o ni bl e s et don n é e s acce s si bl e s C-2.4.1. A ccessi bilit é aux don n é e s C-2.4.2. Don n é e s relativ e s aux pestici d e s C-2.4.3. Don n é e s relativ e s aux pratiques (autre que pestici d e s) C-2.4.4. Don n é e s sur la biodiv e r sité C-2.5. Co n cl u si o n s 4

D- Qu el type de suivi pour la Surv eill a n c e Biologi q u e du Territoir e? D-1. Idées gén ér al e s sur le disp o sitif D-2. Plan d éch a n t ill o n n a g e D-2.1. Les obs erv a ti o n s D-2.2. E ffort d écha n till o n n a g e D-2.3. Sélecti o n des sites de suivis D-2.3.1. Typ e de culture et bassi n de produ c ti o n D-2.3.2. Sur v eilla n c e à long ter m e : 50 expl oit ati o n s par région D-2.3.3. S uivi spécifiq u e : 25 expl oit ati o n s par région D-2.3.3.1. Structur a ti o n des sites au sein des régions suivi e s D-2.3.3.2. Des sites regr o u p é s en paire s D-2.4. Proc é d u r e d opti mi s a ti o n du choix des sites D-2.4.1. Mise en for m e des don n é e s sous un SI G D-2.4.2. Règl e géo gr a p h i q u e pour le choi x des régions et des sites E- Archit e ct u r e de l obser v a t o i r e et fonctio n n e m e n t E-1. Rôles des rése a u x sélecti o n n é s pour la SB T E-2. Ech ell e de foncti o n n e m e n t F- Anal y s e, inter pr ét a ti o n et capit alisati o n des don n é e s F-1. Mét h o d e s pour le traite m e n t, l anal ys e et l inter pr ét a ti o n des don n é e s. F-1.1. Décrir e l évoluti o n des indic at e u r s F-1.2. Défi nir des seuils de variati o n F-1. 3. Eval u e r les effets des pratiques et des pestici d e s sur la biodi v e r sité F-1. 3.1. Mise en évide n c e des liens de caus e à effets F-1. 3.2. Co- variabl e s à pren d r e en co m p t e dan s les analys e s F-2. Intégrati o n d infor m a t i o n s issue s de différ e nt s suivis G- Con cl u si o n s 5

A- Intro d u c t i o n Histori q u e m e n t, la DG A L a occ u p é une place import a n t e dans un disp o sitif de suivi des effets non intenti o n n e l s (ENI) induits par les pratiques phyt o s a n i t aires, et plus gén é r al e m e n t les pratiques agric ol e s, sur la biodiv er sité non cible. Ce disp o sitif a gén ér al e m e n t pris la for m e d une surv eillanc e impliqu a n t de no m b r e u x acte ur s du mon d e agric ol e et les servic e s région a u x de l agric ult ur e. Cep e n d a n t, il ma n q u e une réflexi o n glob al e sur la confi g u r a ti o n actu ell e à don n e r à cette surv eillanc e et à son maillag e. Il s agit donc de struct u r e r un nou v e a u disp o sitif de surv eillanc e des effets indésir a bl e s des pratiqu e s agricol e s sur la biodi v e r sité en articul ati o n et en co m pl é m e n t a r it é avec les disp o sitif s exist a n t s de suivi de la biodi v e r sité et des pratiques agric ol e s. Cett e tache est égal e m e n t inscrite dans l axe 5 du plan éco p h y t o. La mise en plac e de ces résea u x de surv eillance et de leur gouv e r n a n c e vise à obte nir des référ e n c e s har m o n i s é e s et coor d o n n é e s sur l ense m b l e du territoir e, en zon e s agric ol e s et non agric ol e s, et à centrali s e r ces référ e n c e s dan s une base de don n é e s natio n al e disp o ni bl e pour les opér ate u r s. Les rôles des différ e nt s acte u r s dan s un disp o sitif reste nt à préci s e r : qui app orte les don n é e s? sur la base de quel s prot o c o l e s? qui les valide? qui pilote? qui ani m e et coor d o n n e? Les enjeu x mét h o d o l o g i q u e s et scientifiqu e s d une telle surv eillanc e des ENI des pestici d e s et des pratiques agric ol e s sur l envir o n n e m e n t sont no m b r e u x. Aujourd h ui, l éval u a ti o n des effets non intenti o n n e l s des pestici d e s sur les éco s y s t è m e s se fait ess e nti ell e m e n t dans des con diti o n s contr ôl é e s, ex situ, ava nt leur mise sur le marc h é (AM M) (EC 2002). Cette éval u a ti o n, bien que néc e s s a i r e, ne tient pas co m p t e de la co m pl e xité des écos y s t è m e s, des inter a cti o n s possi bl e s entr e prod uits, et de la diversit é des types de gesti o n des habit ats agricol e s. L éval u a ti o n in situ dans les con ditio n s réelles d applic ati o n s, et apr è s mise sur le marc h é, doit être envis a g é e. Cett e éval u ati o n doit pouv oir être suffisa m m e n t large pour suivr e les effets des pestici d e s dan s leur ens e m b l e et pouv oir éval u e r si possi bl e les effet s de nou v ell e s mol é c ul e s mises sur le marc h é. Un e des caus e s princi p al e s de ce retar d est la difficult é de mettr e en plac e des prot o c o l e s per m e t t a n t de détecter et d éval u e r les effet s des pestici d e s in situ. En effet, déte ct e r une éve nt u ell e relation pestici d e s- biodiv e r sité dép e n d des con c e n t r a ti o n s d applicati o n s d un cockt ail de mol é c u l e s et des résidus transf é r é s dans le sol ou dans l atm o s p h è r e et il est sou v e n t difficile de con n a î t r e de mani è r e précis e l histori q u e d utilisati o n des prod uits phyt o s a n i t ai r e s dan s les parc ell e s agricol e s et dans les zon e s urbai n e s. Par cons é q u e n t, nous man q u o n s de con n ai s s a n c e s sur les usa g e s en pestici d e s et le degr é d exp o siti o n des orga ni s m e s aux mol é c u l e s dans la natur e. D autr e part, les pop ul ati o n s et les co m m u n a u t é s d espè c e s exp o s é e s aux pestici d e s varient suiva n t leur position géo gr a p h i q u e et dans le tem p s. Elles sont égal e m e n t exp o s é e s à un ens e m b l e d autr e s facte ur s envir o n n e m e n t a u x d origin e s natur ell e s et anthr o pi q u e s. Ces multipl e s facte u r s rende n t l analyse des effet s des pestici d e s difficile car nou s ne disp o s o n s que rare m e n t de l ense m b l e des infor m a ti o n s sur l envir o n n e m e n t. Établir les relations de caus alit é entr e l état de la biodiv e r sité et un usa g e en pestici d e s est possi bl e mai s néc e s s ite don c de mettr e en plac e un prot o c ol e de suivi, des rése a u x de collect e, un suivi de l ense m b l e des fact e ur s susc e p t i bl e s d agir sur le dev e nir de la biodi v e r sité tels que la struct ur e et la co m p o s i ti o n du pays a g e, les para m è t r e s physi c o- chi mi q u e s, la gesti o n local e des habit at s et les syst è m e s de cultur e, et cela sur du long ter m e. Ce rapp o r t est le fruit d une étud e me n é e par le M N H N. Cett e étud e a été réalisé e sur la bas e de l expéri e n c e de l unité port a nt sur la mise en plac e de mét h o d o l o g i e de suivi de la biodi v e r sité et sur l éval u a ti o n des relations entre activit és agricol e s, dyn a m i q u e s des pays a g e s et de la biodiv er sité. Elle est surto ut le fruit des no m b r e u s e s inter a cti o n s entr e le M N H N, la DG A L, et un ens e m b l e de part e n aires et acte ur s du mon d e agric ol e (institut s tech ni q u e s, cha m b r e s d agricult ur e, SR A L, coo p é r a ti v e s, firm e s, UIP P, rése a u x d agricult e u r s ), de l envir o n n e m e n t (Cons er v a t o i r e s, Office s, Ass o ci ati o n s ) et de la rech er c h e (INR A, CN R S). A-1. Objectif gén ér al La finalité de cette étude est de four nir des élé m e n t s mét h o d o l o g i q u e s de constr u c ti o n d un rése a u d obs e r v a t i o n (obser v a t oir e) desti n é à mesurer les effets non intenti o n n e l s (ENI) des 6

pratiques agric ol e s et en particuli er des pestici d e s sur la biodi v e r sité «non cible» (archite ct ur e, types et struct ur a ti o n des don n é e s, fonctio n n e m e n t de la surv eillanc e). Cette étud e doit per m e t t r e de précis e r l articul ati o n entre le suivi des ENI et les autr e s initiativ e s de surv eillanc e (exple : épidé m i o- surv eilla n c e) et d observati o n de la biodi v e r sité en milieu agric ol e (exple : O B M A). A-2. Objectif s spécifi q u e s 1-Quel dispositif de recueil des donnée s? a-prop o s e r des indic at e u r s et des proto c ol e s pertinents et réalist e s b-dress e r une typol o gi e des obser v a t e u r s c-prop o s e r des plan s d éch a n t ill o n n a g e per m e t t a n t de tester l effet des pratiqu e s. d-définir les can a u x de trans m i s si o n des don n é e s 2-Quels dispositifs de veille dans le cadre de la post- homologation des produits phytopharm a c eutiques? 3-Quel dispositif de capitalisation, d analyse et de traitement des donnée s? les a-identifier et cara ctéri s e r les can a u x de trans m i s s i o n des don n é e s déjà struct u r é s chez parte n a i r e s pote nti el s. b-prop o s e r un disp o sitif de mise en coh ér e n c e de ces résea u x c-prop o s e r une mét h o d o l o g i e pour le traite m e n t, l analyse et l inter prétati o n des don n é e s au nive a u national et local. 4-Estimer les coûts de mise en œuvre depuis la collecte des données jusqu à la diffusion des résultat s. A-3. Définitions La surv eillanc e biolo gi q u e du territoir e est liée histori q u e m e n t à la gestio n des risque s dus aux «mauvai s e s herb e s», nor m al e m e n t abse n t e s du territoir e (Del os et al. 2007). Elle a ensuite été étend u e à toute s les pest e s (plante s et non plante s), quel q u e soit le type de cultur e. Puis, elle s est intér e s s é e aux effet s pote nti el s de l intro d u c t i o n de plant e s cultivé e s gén éti q u e m e n t modifié e s (introd u c ti o n du mais en 1988, mise en plac e de la «biovi gila n c e»). Aujourd h ui, l objectif de la surv eillanc e biolo gi q u e du territoir e (SBT) est le suivi des effets non intenti o n n e l s (indésir a bl e s, ENI) des pratiqu e s agricol e s sur l envir o n n e m e n t, sous- ente n d u non- cible, en Fran c e. Pour mieu x cern er cet objectif, un certai n no m b r e de ter m e s est défini. Pratiques agricoles : Les pratiques agric ol e s sont envisa g é e s au sens large, que soit sur ou aux abor d s des parc ell e s agric ol e s. Cela conc e r n e égal e m e n t les produits phyt o p h a r m a c e u t i q u e s et pas seule m e n t l itinérair e tech ni q u e glob al (assole m e n t, intrants, rotation ). Environnement : Ce ter m e se réfèr e aux élé m e n t s du pays a g e agric ol e susce p ti bl e s d être exp o s é s aux pestici d e s et aux pratiqu e s. Le pays a g e agricol e est con stit u é d'un ense m b l e de parc ell e s et de corridor s 7

vég ét a u x age n c é s de ma ni è r e varia bl e dans l espa c e et au cours du tem p s, mai s il s'agit aussi d'un esp a c e occu p é par différ e nt e s expl oit ati o n s, et don c différ e nt s syst è m e s de cultur e susc e p t i bl e s d'inter a g i r (Burel & Baudry, 1995). Les pays a g e s agricol e s sont par définition hétér o g è n e s d'un point de vue spatial et tem p o r el. Ils constit u e n t une mos a ï q u e dyn a m i q u e d'élé m e n t s aussi diver s que des parc ell e s cultivée s, des zon e s boisé e s, des haies, des bor d s de cha m p s, des route s, des milieux aqu ati q u e s, etc. La perc e p ti o n des limites spati al e s entr e ces entité s est parfoi s difficile mai s glob al e m e n t on peut distin g u e r : - les "milieu x cha m p s", constit u é s des parc ell e s cultivée s, - les habit at s con n e x e s, constit u é s par les bord ur e s de cha m p s, herb a c é e s ou bois é e s (haies), - les zon e s boisé e s, les écos y s t è m e s aqu ati q u e s, qui bord e n t ou travers e n t les parc ell e s cultivé e s - etc. La questi o n des ENI conc e r n e don c des entités écol o gi q u e s très variée s, ce qui con d uit à une multiplicit é de nive a u x d'inve sti g a ti o n et d'ap pr o c h e s possi bl e s. Da n s cette étude, nous abor d o n s l «envir o n n e m e n t» co m m e celui des orga ni s m e s terrestr e s «faun e et flore». De plus, le plan d éch a n t ill o n n a g e se focalis e ava nt tout sur les cha m p s et les habit at s adjac e n t s con n e x e s. Un des buts du disp o sitif de surv eillanc e sera aussi d app o r t e r des élé m e n t s de répon s e s conc e r n a n t l effet des pestici d e s sur le foncti o n n e m e n t des écos y s t è m e s et sur les servi c e s rend u s par la natur e à la soci ét é à la ca m p a g n e. En l état actu el de notr e con n ai s s a n c e, il n exist e pas de travail d a m pl e u r visant à cara ct é ri s e r l effet des pestici d e s sur la biodi v e r sité fonctio n n e l l e. Effets «non intentionnels» et échelles : Peut être défini co m m e un impa ct d activit é bien cara ct é ri s é, qu il soit bén éfi q u e ou non, im m é d i a t ou à retar d e m e n t (mortalité, pop ul ati o n (effectif, occ urr e n c e )) lequ el est plus ou moi n s imp ort a n t et qui ne corre s p o n d pas à l effet atten d u. Les pestici d e s peu v e n t avoir des effets direct s et indire ct s sur les indivi d u s, les pop ul ati o n s et les co m m u n a u t é s. Du point de vue écol o gi q u e, un effet direct se ma nife st e à l éch ell e de l indivi d u alors qu un effet indire ct s appr é h e n d e dava n t a g e à l échell e de la pop ul ati o n et de la co m m u n a u t é, voire de l écosystè m e. D un point de vue écot o xi c ol o g i q u e, que ce soit à court ou à long ter m e, un cont a m i n a n t a un effet direct lorsqu il imp a c t e direct e m e n t la biolo gi e d une esp è c e que ce soit à l éch ell e d un indivi d u ou d une pop ul ati o n par des manif e s t a ti o n s évid e n t e s de toxicit é reliée à ce cont a m i n a n t. En revanc h e, lorsq u e le cont a m i n a n t agit seco n d a i r e m e n t en affect a n t le foncti o n n e m e n t d un indivi d u ou d une pop ul ati o n (e.g. disp o ni bilit é de la ress o u r c e alim e n t a i r e), son effet est qualifié d indir e ct. Un suivi des indivi d u s, des pop ul ati o n s, et des co m m u n a u t é s per m e t donc de tenir co m p t e de l ense m b l e des effets direct s et indirects, définis d un point écol o gi q u e et toxic ol o gi q u e, induits par les pratiques et les pestici d e s. A-4. Notion sur la mise en plac e de suivi Le disp o sitif nation al que la DG A L sou h aite mettr e en plac e s app a r e n t e à un suivi de la biodiv er sité en lien ave c certai n e s pratiqu e s agricol e s, dont l usa g e de pestici d e s. Ce travail revient à mettr e en plac e un obser v a t oire, dont nou s prés e n t o n s ici les notio n s, et la philoso p h i e gén ér al e. Ce suivi a cep e n d a n t ses spécificit é s. A-4.1. Observ a t o i r e Da n s les trava u x dont nou s nou s inspir o n s (Pass o u a n t et al., 2007), un observ a t oire pour l actio n collecti v e est vu co m m e un disp o sitif socio- tech ni q u e organi s é auto u r d un syst è m e d infor m a t i o n (ense m b l e struct u r é de don n é e s, de proc é d u r e s de traite m e n t,...), ciblé sur des enje u x et destin é à servir cette actio n collectiv e qui se veut évol utiv e. La repr é s e n t a t i o n prop o s é e pour la 8

conc e p ti o n d un obs er v a t o i r e est celle d une spiral e (Passo u a n t et al., 2007), co m p o r t a n t plusi e u r s étap e s (Figure 1). Figur e 1 : Elabor a ti o n d un observ a t o i r e : u ne dé m a r c h e en 3 tem p s (d après Pass o u a n t et al., 2007) Les étap e s succ e s s i v e s sont 1) l expr e s si o n des besoi n s, 2) la for m ali s ati o n des différ e nt e s co m p o s a n t e s de l obser v a t oire en ter m e d infor m a t i o n, d org a ni s a ti o n et d institutio n n a l i s a ti o n, et 3) la mise en œ u vr e de l observ a t oire («implé m e n t a t i o n») par le dével o p p e m e n t du syst è m e d infor m a t i o n, l acqui sitio n des don n é e s, la gestio n con crète de l obser v a t o i r e, l utilisati o n du disp o sitif par les acte u r s pour constr uir e de la con n ai s s a n c e, une action collecti v e et la mo difier pour l ada pt e r. L étu d e prés e n t é e constit u e donc les deu x pre m i è r e s étape s de la mise en plac e du disp o sitif d observati o n à sav oir l expr e s si o n des besoi n s (analyse et identificati o n) et le déb ut de la for m ali s ati o n. Un e fois en plac e, les trois piliers fond a m e n t a u x d un obs erv a t o i r e sont : le proto c ol e + le plan d éch a n t ill o n n a g e + le(s) rése a u(x) d observateu r s (figure 2). 9

Figur e 2 : Sché m a d org a ni s a t i o n d un obs er v a t oire : sour c e s et vocati o n s (d après Preu d H o m m e, 2010). Un obs er v a t oire doit se cont e n t e r d expli q u e r les faits, san s juge m e n t (neutr alité ). Il doit seul e m e n t four nir des élé m e n t s néce s s a i r e s pour l inter prétati o n mais non porter lui-mê m e de juge m e n t. Il per m e t une con st at a ti o n. Co m m e pour tous les suivis prop o s é s par le M N H N (e.g. progra m m e Vigie- Nat ure), les obser v a t i o n s repose n t sur 4 princi p e s : - des prot o c ol e s stand a r d i s é s qui per m e t t e n t la co m p a r a i s o n des caractéri sti q u e s des co m m u n a u t é s dan s l'esp a c e et dan s le tem p s (phén ol o gi e, abo n d a n c e s des esp è c e s avec un effort nor m a lisé d'obs e r v a t i o n). - De no m b r e u x sites pour l évalu ati o n de l imp a c t de facte u r s variabl e s dan s l esp a c e. - Des répétitions cha q u e ann é e pour l éval u a ti o n de l impact de fact e ur s varia bl e s dans le tem p s (variations clim ati q u e s, pratiqu e s hu m ai n e s ) - Des suivis multi- esp è c e s ou multi- grou p e s pour l identificati o n des méc a ni s m e s impliqués, par co m p a r a i s o n des esp è c e s selo n leurs caractéri sti q u e s écol o gi q u e s et évol utiv e s. A-4.2. Particul arit é s -Tout co m m e Ferc h a u d (2006), nous avo n s choi si de consi d é r e r qu un disp o sitif de suivi national des ENI pourr ait être un disp o sitif constit u é de suivis plus loca u x. Notr e hyp oth è s e est que, pour cha q u e action local e de suivi répo n d a n t à des buts d éval u a ti o n, de rech er c h e, ou d aide à la décisi o n, il exist e un disp o sitif socio- techni q u e per m e t t a n t l acqui sitio n de don n é e s. Les don n é e s issue s de ces rése a u x pourr ai e n t être mut u ali s é e s à un éch el o n sup éri e u r régional et nation al pour répon d r e aux objectif s du suivi des effets des pratiqu e s agricol e s. En retour, cette mobilisati o n per m e t t r ait aussi d aider les actio n s local e s en four ni s s a n t des référ e nti el s. C est pour q u o i notre objectif est d anal y s e r les co m p o s a n t e s de certai n e s actio n s et résea u x cou vra n t des éch ell e s multipl e s (locales, région al e s, nation al e s) et leurs étape s parc o u r u e s, en les éval u a n t co m m e des sou s- observ a t oires en cours de dév el o p p e m e n t pou v a n t partici p e r au suivi des ENI. 10

-D apr è s la classificati o n des différ e nt s type s d obs e r v a t o i r e s faite par Mign o n n e a u (2006), le disp o sitif de suivi pour la Sur v eilla n c e Biologi q u e du Territoir e (SBT) s app a r e n t e à un obs erv a t o i r e de la biodiv er sité en lien ave c les pratiqu e s agricol e s, dont le but central est d infor m e r les politiqu e s (type 6). Une partic ul a rit é de ce suivi, à la différ e n c e des obs er v a t o i r e s con n u s de biodiv e r sité tels que le ST O C (Suivi Te m p o r e l des Oise a u x Co m m u n s du M N H N), est le bes oi n de don n é e s de natur e agricol e et sur les pays a g e s (en plus de la biodi v e r sité!). Une des questi o n s qui se pose don c est l existe n c e de rése a u x et de don n é e s de cette natur e, à la fois agricol e et de biodi v e r sité, sur lesq u el s le disp o sitif de suivi des ENI pourr ait s app u y e r. Il s agit don c d identifier les résea u x exist a n t s prod u c t e u r s de ces don n é e s, et les man q u e s si bes oi n. Un point import a n t sera d éval u e r s il est possi bl e de croiser des don n é e s issu e s de rése a u x différ e n t s en raison de la natur e et de la qualit é variabl e des infor m a t i o n s four ni e s par ces résea u x (couvert ur e spati al e, type de proto c ol e, indic at e u r s) et de leur pertinence par rapp o r t aux objectifs de la SB T. -De la mê m e faço n, plusi e u r s types d obs e r v a t e u r s, déjà identifiés co m m e tels ou par enc or e, serai e nt mobilisabl e s pour le suivi de la biodiv e r sité dans le cont e x t e agric ol e : les agric ult e u r s, les natur ali st e s am at e u r s, des prof e s si o n n e l s char g é s de ces obser v a ti o n s sur une partie de leur tem p s de travail. Il app a r a î t astuci e u x sur le plan opér ati o n n e l d org a ni s e r un disp o sitif en s app u y a n t sur ces différ e n t e s caté g o r i e s d obs e r v a t e u r s (sous obs erv a t o i r e s), en mett a n t en valeur leur spécificité et leur co m pl é m e n t a r it é. C est pour q u o i, nous nous prop o s o n s d éval u e r les rôles que pourr ai e n t jouer ces différ e n t s obs erv a t e u r s pour le suivi des ENI sur la base d étud e s exist a nt e s ou de la propr e exp éri e n c e du M N H N dan s la mobilis ati o n de rése a u x et les suivis mis en plac e dan s le cadr e de la post- ho m o l o g a t i o n. -Une constat ati o n de l étud e du M N H N sur les indicate u r s (Preud H o m m e, 2009) était aussi le man q u e d indicat e u r s d état de la biodiv er sité. En revanc h e, il exist e plusi e u r s indicate u r s de pressi o n décrivant les pratiqu e s agricol e s et l usa g e en pestici d e s (OTP A, 2007). No u s sou h ait o n s don c voir co m m e n t il est possi bl e de juxta p o s e r des indicate u r s pour lesq u el s il exist e des don n é e s, et des rése a u x, et des indicate u r s pour lesq u el s il faut mettr e en place le disp o sitif de collect e adé q u a t. Pour la biodiv e r sité ordinair e particuli ère m e n t, il exist e peu de don n é e s stand a r d i s é e s à l échell e natio n al e. C est sur cette co m p o s a n t e que nou s avo n s insist é e pour la définition d indicat e u r s et de proto c ol e s. 1 1

B- Indic at e u r s de biodiv e r sité Ra p p e l : Un disp o sitif de suivi = indicate u r(s) + prot o c o l e(s) + plan d écha n tillo n n a g e + rése a u(x) d obs e r v a t e u r s Les indic at e u r s agri- envir o n n e m e n t a u x don n e n t un état des lieux de l état et des processus écol o gi q u e s en lien avec les activité s agric ol e s. Une des const at ati o n s de plusi e u r s étude s est le man q u e d indicat e u r s d état et d outil d éval u a ti o n de la biodi v e r sité dan s les agro- écosy s t è m e s. De plus, par mi les indic at e u r s d état, la plup art porte nt sur la biodi v e r sité do m e s ti q u e et le pays a g e (Jean n e r e t et al. 2006, Preu d H o m m e, 2009). La biodi v e r sité sauv a g e ordinair e (faune et flore) est rare m e n t prise en co m p t e, mai s ces indicate u r s ont tout e de mê m e tend a n c e à se dév el o p p e r au travers d observatoire particip atif tel Vigie- Nat ur e. Les indicate u r s de pres si o n sont eux en revan c h e plus no m b r e u x (Guilla u m i n et al., 2007). Pour les raiso n s citée s plus haut, notr e étude se focalise sur la biodi v e r sité sau v a g e. La biodiv er sité (contracti o n de diversit é biolo gi q u e) est gén é r al e m e n t divisé e en trois grand e s unités : la diver sit é gén éti q u e, la diversit é des orga ni s m e s (cible de notre étud e) et la diversit é des écos y s t è m e s. A partir des résult ats de la littérat ur e, et de nos exp éri e n c e s de suivis et de mobilisati o n de rése a u x, nous sou h aito n s propo s e r un jeu d indicate u r s de la relation biodiv er sitépestici d e s. Le choix des indicate u r s dép e n d de plusi e u r s critèr e s gén ér a u x et spécifi q u e s à l étude. Ce sont par exe m p l e leur robust e s s e (mesur e de l imp a c t des pestici d e s ou d une pratique sur la biodiv er sité), leur facilité de mise en œ u v r e sur le terrai n par des obs er v a t e u r s, et leur co m p r é h e n s i o n par un large public. Pour un mê m e taxon, il n est pas possi bl e d étudi er tous les nive a u x biologi q u e s simulta n é m e n t. Le choi x des indicate u r s et des prot o c ol e s reflèt e nt notre choi x de se focaliser sur le suivi des, esp è c e s et des co m m u n a u t é s car ces deux nive a u x sont con n u s pour être affect é s par les activit és hu m ai n e s, dont l utilisatio n de pestici d e s (Bright et al., 2008), nota m m e n t à trav ers la réducti o n des ress o u r c e s alim e n t a i r e s en plante s et en invert é b r é s. En co m p l é m e n t, d autr e s indic at e u r s pourr o n t être dével o p p é s pour une éval u a ti o n des effet s eco- toxic ol o gi q u e s sur les organi s m e s (nivea u de l indivi d u). No u s prése n t o n s ici un choix d indicate u r s direct s qui rensei g n e sur l état de la biodiv e r sité en s intére s s a n t aux différ e nt e s unité s du viva nt et en se focalisa n t sur le suivi de certai n s taxo n s (plante s, oise a u x, insectes ). A partir de ces indic at e u r s, d autr e s indic e s peuv e n t être calcul é s pour mieu x caractéri s e r les co m m u n a u t é s d espè c e s (richess e spécifiq u e, indic e s de diver sit é, indic e s de similarit é Jaccar d, indic e spé ci ali s ati o n des co m m u n a u t é s Preu d H o m m e, 2009). B-1. Critèr e s gén ér a u x pour le choix des indicate u r s D un e mani è r e gén ér al e, le choix des indic at e u r s est dicté par une liste reco n n u e de critèr e s princi p a u x (Jeann e r e t et al. 2006) répert ori é s dans le tablea u suiva n t. 1. La taxo n o m i e est bien con n u e et stabl e 2. La biolo gi e et la foncti o n dan s les éco s y s t è m e s sont bien co m p r i s e s 3. Les taxo n s sup éri e u r s (familles, ordr e s) occ u p e n t un large spectr e d habit ats et de positions géo g r a p h i q u e s 4. Cha q u e esp è c e occu p e un habit at étroit 5. Les pop ul ati o n s sont faciles à surv eiller 6. L indicat e u r clef choi si reflèt e la réacti o n d autr e s orga ni s m e s 7. Un large éch a n tillon n a g e au hasard per m e t de mes u r e r toute la variati o n dan s la distributi o n des esp è c e s 12

8. La répo n s e aux cha n g e m e n t s est rapide, sen si bl e, prévisi bl e et analys a b l e 9. L ide ntificati o n est facile 10. La diver sit é taxo n o m i q u e et écol o gi q u e est élevé e Tabl e a u 1 : Critèr e s gén ér a u x pour le choix d indicat e u r s de biodi v e r sité (d après Jea n n e r e t et al. 1996). Ces critèr e s sont gén ér a u x et sero nt ada pt é s aux objectif s de la SB T pour faire le choix des indic at e u r s. B-2. Critèr e s spécifiq u e s Da n s le cadr e de la SB T, les indicate u r s sero nt choisis par mi des group e s d espè c e s sen si bl e s aux pratiques agric ol e s et aux pestici d e s en partic uli er. Il est import a n t que les orga ni s m e s indic at e u r s soie nt large m e n t distribu é s dan s les pays a g e s cultivés. Les critèr e s spé cifi q u e s reten u s pour le choix des indic at e u r s dans le cadr e de cette étude sont de trois ordr e s : -Critèr e s liés aux co m p a r ti m e n t s physi q u e s de l activité agricol e : macro- et micr o h a b i t at s, et éch ell e s spatial e s doive n t être le plus large m e n t possi bl e occu p é s par la sélecti o n d indicat e u r s. -Critèr e lié à la fonctio n dan s l agr o- éco s y s t è m e : la sélecti o n doit repr é s e n t e r le plus de foncti o n s possi bl e. -Critèr e s de perf or m a n c e (sensi bilité, mise en œ u v r e et coût du suivi, inter prétati o n des résult ats). La sim pli cit é de mise en œ u vr e du suivi doit per m e t t r e le dépl oi e m e n t de l indic at e u r aupr è s de no m b r e u x obs erv a t e u r s et de sur de larges éch ell e s spatial e et tem p o r ell e. L utilisati o n de critèr e s spécifiq u e s per m e t de repr é s e n t e r l impact sur les différ e nt e s nich e s conc e r n é e s par l activit é agricol e et de prendr e en co m p t e les asp e ct s foncti o n n e l s de la biodiv e r sité. B-2.1. Macro- et micr o h a b i t at s Pour don n e r la distributi o n des indic at e u r s dans les princi p a u x ense m b l e s «agr o- écol o gi q u e s», on a regr o u p é les agr o- écos y s t è m e s franç ai s exp o s é s à l utilisatio n de pestici d e s en trois gran d e s caté g o r i e s : les milieu x de prairies, les gran d e s cultur e s (céréal e s, colza, mai s ) et les culture s spéci al e s (mar a î c h a g e et fleur s, viticult ur e, fruits et autre s culture s per m a n e n t e s). A ces trois caté g o ri e s doive n t être ajout é s les habit at s se mi- natur el s, partielle m e n t expl oit é s (entre autr e s les surfac e s de co m p e n s a t i o n écol o gi q u e). L esp a c e consi d é r é est limité à la surfa c e agric ol e utile (SAU). Ce déco u p a g e simplifie le déco u p a g e «agro- écol o gi q u e» du territoir e natio n al aux caté g o ri e s techni c o- éco n o m i q u e s des expl oit ati o n s (OTE X, 9 grou p e s). A l échell e d une parc ell e, il sera possi bl e de définir plusi e u r s ens e m b l e s corr e s p o n d a n t à des milieux écol o gi q u e s différ e nt s. L a bios p h è r e peut être divisé e en trois milieu x: le milieu hyp o g é (sol), le milieu épigé (au-dess u s du sol) et le milieu aqu ati q u e. Cha q u e milieu peut être divisé en plusi e u r s strat e s: milieu hyp o g é : on asso ci er a dans notr e thé m a t i q u e le milieu hu m i c ol e et le milieu end o g é; milieu épigé : on disting u e r a la litière, les strat e s her b a c é e s, arbusti v e s et arbor e s c e n t e s; milieu aqu ati q u e : sens u strict o, il n est pas traité dans notr e thé m a ti q u e étant don n é qu il exist e déjà des résea u x de surv eillance de la qualité des eau x de surfac e et prof o n d e s à différ e n t e s éch ell e s régional e s (e.g. PI R E N Seine, Blan c h o u d et al. 2007), et natio n al e, de mê m e que sur le dev e nir des orga ni s m e s aqu ati q u e s face aux pollua n t s (SPE A R, Bek et o v et al. 2009). 13

B-2.2. Échell e spati al e Quell e s éch ell e s prendr e en co m p t e pour éval u e r la biodi v e r sité en milieu agricol e? Le nive a u d éch ell e dép e n d du nive a u biologi q u e suivi (individ u s, esp è c e s, co m m u n a u t é), des (groupe s) esp è c e s, et des obs er v a t e u r s que l on con si d è r e. Sim pl e m e n t du point de vue biolo gi q u e, les esp è c e s ont une éch ell e spatial e de foncti o n n e m e n t qui varie entre elles. Cette éch ell e est souv e n t décrit e au travers du do m ai n e vital : il est le reflet des exige n c e s spatial e s des orga ni s m e s et de l esp a c e physi q u e dan s lequ el cha q u e indivi d u peut trouv e r les con ditio n s néc e s s a i r e s à sa vie. La notion de do m a i n e vital peut être gén é r ali s é e à l esp è c e ; on parler a alors d habit at préfére n ti el de l esp è c e. Ainsi, on disting u e gén ér al e m e n t trois nive a u x d échell e s mini m a l e s pou v a n t être prises en co m p t e pour décrir e la biodi v e r sité dans les pays a g e s agric ol e s : La statio n = quel q u e s cm 2 à quel q u e s m 2 Le milieu co m pl e x e = quel q u e s cm 2 à quel q u e s ha Le pays a g e = quel q u e s ha à quel q u e s km 2. Re pl a c é e dan s le cadr e d un suivi en milieu agric ol e, ces trois nive a u x corr e s p o n d e n t à l échell e d une bor d u r e de parc ell e, de la parc ell e elle mê m e, et de l expl oit ati o n. La prise en co m p t e de ces éch ell e s dans le suivi est indis p e n s a b l e pour une anal y s e de la relation biodiv e r sité- pratiques agric ol e s. Dans les anal y s e s, les éch ell e s de nive a u x sup éri e u r s tels que la Petite Régi o n Agricol e (PRA) et la région ad m i nistr ati v e sont égal e m e n t pertine n t e s à pren d r e en co m p t e pour éval u e r les effets plus glob a u x de l agricult ur e. Si plusi e u r s parc ell e s et plusi e u r s taxons sont suivis, il est possi bl e de don n e r une appr é ci a ti o n glob al e à l échell e de l exploit ati o n. De mê m e l agr é g a ti o n des infor m a ti o n s issue s de plusi e u r s expl oit ati o n s peut don n e r des infor m a t i o n s à l échell e des PR A et des régions si celles- là sont suffisa m m e n t no m b r e u s e s et repr é s e n t a ti v e de ces esp a c e s géo gr a p h i q u e s. B-2.3. Foncti o n Le choix des indicate u r s biologi q u e s dép e n d r a du rôle joué par une esp è c e dan s le fonctio n n e m e n t des agr o- éco s y s t è m e s. Les enje u x sont import a n t s ; par exe m p l e l évoluti o n de la diversit é foncti o n n e ll e peut modifier les services rend u s par la nature à l agric ult ur e, et a des cons é q u e n c e s éco n o m i q u e s import a n t e s à l échell e de l expl oit ati o n. Il est con n u que plusi e u r s grou p e s d esp è c e s ass ure n t des foncti o n s telle que la dégr a d a t i o n, le transf e rt de la matière orga ni q u e et la struct u r ati o n du sol par la faun e du sol (vers de terre, cara b e s ), la pollinisati o n par les abeilles, bour d o n s, diptèr e s, papillo n s e t les plant e s auxillair e s des cultur e s. Le mai nti e n de ces group e s d epèc e s a un effet direct sur la qualit é agro n o m i q u e des sols (processus de déc o m p o s i ti o n, de transf e rt de matière et de struct u r ati o n du sol, Bouc h é, 1974), le bon dév el o p p e m e n t des esp è c e s cultivé e s, et leur rend e m e n t. Ces fonctio n s peu v e n t aussi s appré h e n d e r au travers de la plac e des orga ni s m e s dan s la chaî n e trop hi q u e. Le nive a u trophi q u e repr é s e n t e la position à laqu ell e un orga ni s m e se trouv e dan s la chaî n e alim e n t aire. Il est imp ort a n t d avoir des indic at e u r s de biodi v e r sité actifs à différ e nt s nive a u x de la chaî n e alim e n t a i r e, car le nive a u trop hi q u e déter m i n e une part import a n t e de la fonctio n dans l agr o- écos y s t è m e. B-2.4. Critère s de perf or m a n c e * sen si bilité : l indic at e u r est influe n c é par les activité s agricol e s, dont l usa g e en pestici d e s, à l échell e de l exploit ati o n. * m esur a bilit é : l indicateur est mes u r a b l e sur la base d une mét h o d e de mes u r e ou d esti m a t i o n con n u e. Sur la bas e des don n é e s des expl oit ati o n s, les infor m a ti o n s pertin e n t e s sur les activité s agric ol e s sont disp o ni bl e s pour l orga ni s m e. * inter prétati o n : les effets des activit és agricol e s sur l indicate u r doiv e nt pou v oir être mis en valeur et inter prétés. 14

* investiss e m e n t : l investi s s e m e n t néce s s a i r e à l obser v a t i o n et/ou à la capt ur e dan s le terrai n de l orga ni s m e peut être esti m é : - 1 (bas) : esp è c e s direct e m e n t et facile m e n t obser v a b l e s et identifiabl e s sur le terrai n, peu d inve sti s s e m e n t en tem p s, en mat éri el de terrai n, et en for m ati o n néce s s a i r e à la collect e de l infor m a t i o n. - 2 (moye n) : esp è c e s ou group e s d espè c e s partielle m e n t identifiabl e s sur le terrai n, coût financi er et tem p o r e l, bes oi n de for m a ti o n, inve sti s s e m e n t en labor at oi r e néce s s a i r e. - 3 (élevé) : esp è c e s ou grou p e s d esp è c e s non identifiabl e s sur le terrai n, néc e s s it a n t l utilisati o n de pièg e s et/ou un travail d identific ati o n en labor at oi r e, coût finan ci e r et tem p o r e l, bes oi n de for m a ti o n. B-3. Liste d orga ni s m e s indicate u r s Le tablea u 2 prése n t e une liste d indicat e u r s, leur distrib uti o n dans les différ e nt s co m p a r ti m e n t s physi q u e s conc e r n é s par les activit és agricol e s, leur fonctio n dans l agr o- écos y s t è m e et leur respe c t aux critèr e s. Nou s précis o n s qu il s agit d un aper ç u gén é r al et que les infor m a ti o n s don n é e s ne corr e s p o n d e n t pas toujours à toute s les esp è c e s d un taxo n don n é. D autr e part, Il est évid e n t que la biodi v e r sité sauv a g e en milieu agricol e ne se résu m e pas à cette liste. Seul s les taxo n s les plus «repr é s e n t a tifs» et pou v a n t faire l objet d obs e r v a t i o n s par les profe s si o n n e l s du mon d e agric ol e sont prése n t é s ici. Il exist e égal e m e n t toute une caté g o r i e qui ne ress ort pas particuli ère m e n t dans cette liste, celle des insectes ravag e u r s de cultur e s. De no m b r e u s e s rech er c h e s sont men é e s sur cette probl é m a t i q u e. Le choix des indicate u r s d état est dép e n d a n t des objectifs de la SB T. Pour la méth o d e prése n t é e, le choix des indic at e u r s a été con d uit à l aide de la grille de critèr e s tenant co m p t e des objectifs de l étude, co m m e les liens des orga ni s m e s ave c les activit és agricol e s et les usa g e s en pestici d e s. Une synt h è s e est prés e n t é dan s le tableau 3 (issu de Mur at et et Chir o n 201 1) et dan s le tablea u 4 (issu de Pre u d H o m m e 2009), para gr a p h e B-4, leur prés e n c e et leur significati o n dans les pays a g e s cultivés, etc., et de critèr e s plus gén ér a u x tels que leurs distributi o n s et habit ats, ainsi que leurs place s dans la chaî n e alim e n t a i r e. Les indic at e u r s doive n t per m e t t r e de mesurer les effets des activit és agricol e s à l éch ell e de la parc ell e et de l expl oit ati o n, et à des éch ell e s sup éri e u r e s par une agré g a ti o n des don n é e s. La biodi v e r sité dan s les pays a g e s agric ol e s est en gran d e partie influe n c é e par des fact e ur s loca u x (par ex. le mode d expl oitati o n), et pays a g e r s (par ex. la qua ntit é d habit ats se mi- natur el s). Auc u n indicate u r ne peut rem plir parf ait e m e n t tous les critèr e s. En travaillant avec un grou p e indic at e u r s, on aug m e n t e les possi bilités de rem plir tout ou partie des con diti o n s. Les indicate u r s choi si s doive n t se co m pl ét e r et repr é s e n t e r le plus large spe ctr e possi bl e de nive a u x d org a ni s a ti o n biolo gi q u e, d éch ell e s spati al e s et tem p o r e ll e s, nota m m e n t dan s l utilisatio n de l habit at et des ress o u r c e s en nourrit ur e. Le choix des indicate u r s tient aussi co m p t e des critèr e s d efficacit é. Pour cela, notre sélecti o n se bas e sur une esti m a ti o n des coût s liés aux suivis de cha q u e grou p e d espè c e s. L éval u ati o n est issue d une étude sur les jeux d indicat e u r s per m e t t a n t de mie u x suivr e la biodi v e r sité en lien avec l évoluti o n de l agricult ur e (Preud H o m m e 2009). Ces coût s intègr e n t les coût s finan ci e r s (matériel s, vac ati o n s), le tem p s dédi é au recueil des don n é e s et à l identificati o n des esp è c e s, et le bes oi n de for m a ti o n. Ces coût s sont étroite m e n t asso ci é s aux types de proto c ol e s dével o p p é s pour le suivi de ces indicate u r s. En gén é r al, les prot o c o l e s sont peu contrai g n a n t s et peu chro n o p h a g e s, simpl e et ada pt é s aux co m p é t e n c e s des obs erv a t e u r s, exp ert s ou non exp erts. Les prot o c o l e s sont prés e n t é s en ann e x e 1. Ils repr e n n e n t en gran d e partie les prot o c ol e s de Vigie- Nat ur e (http://ww w 2. m n h n. fr/vigie- natur e/ ). Il est à noter que pour certai n s group e s, plusi e u r s prot o c ol e s de suivi exist e n t (plante s, cara b e s). Ces proto c ol e s varie nt dans le nive a u de déter m i n a ti o n des esp è c e s. Une déter m i n a ti o n plus précis e impliqu e un coût tem p o r e l et finan ci er plus élev é, d où une valeur d investi s s e m e n t plus 15

élev é e. Pour d autr e s grou p e s, l incertit u d e sur la valeur d investi s s e m e n t reflèt e l évol uti o n proch ai n e des mét h o d e s de déter m i n a t i o n des esp è c e s, bient ôt plus sim pl e pour les cha u v e s- souris et les ortho p t è r e s. Ces incertit u d e s sont indiqué e s dan s le tableau 2. Les grou p e s d indicat e u r s app arti e n n e n t pour la plup a rt à la faune para- agric ol e, c-a-d à la biodiv er sité sauv a g e foncti o n n e ll e qui joue un rôle déter m i n a n t dans le fonctio n n e m e n t de l agroécos y s t è m e. Il s agit par exe m p l e des esp è c e s auxiliair e s (plantes, cara b e s, vers de terre, abeille s, chiro pt è r e s) et des esp è c e s rava g e u s e s (mollus q u e s, petits ma m m i f è r e s). Ce sont aussi des grou p e s co m p o s a n t la biodi v e r sité sauv a g e spo nta n é e joua nt un rôle moi n s import a n t dans le foncti o n n e m e n t de l agr o- éco s y s t è m e (biodi v e r sité extr a- agricol e). Les group e s d org a ni s m e s indic at e u r s reten u s sont : la flore herbacée (flore prairiale, plantes messicoles, adventives), les oiseaux, les carabes, les mollusques (limaces, escargots), les mammifères, les papillons diurnes, les abeilles (sauvage s), les bourdons et les vers de terre. D autr e s indicate u r s (ortho pt èr e s et cha u v e s- souris) sont aussi intér e s s a n t s mais néc e s s ite un équi p e m e n t de suivi plus coût e u x, ou du tem p s pour la déter m i n a t i o n des esp è c e s (araign é e s). Un e discu s si o n des proto c ol e s cibla nt ces group e s, et des type s d obs e r v a t e u r s, est prop o s é e dans le par a g r a p h e B-5. 16

Indic at e u r s Flor e herb a c é e 1 Oise a u x Cha u v e s souris ma m m i f è r e s Am p hi bi e n s Mollus q u e s 2 Araig n é e s Car a b e s Orth o p t è r e s 3 Vers de terre Bour d o n s Hy m é n o p t è r e s 4 Papillons Macr o- et micr o- habit ats caté g o r i e d'agr o- écos y s t. Prairie s x x x x x x x x x x x x x Gr a n d e s cultur e s x x x (x) x x x x x x Autr e s cultur e s x x x x (x) x x x x x x x x Ha bit ats se mi- nat ur els x x x x x x x x x x x x x Milieu hyp o g é x x x épigé Litièr e x x x x x x x x x x Strat e her b a c é e x x x x x x x x x x Strat e arbustiv e et arbr e s x x x (x) x x (x) x x x Ech ell e (biologi q u e) Point de suivi x x x x Parc ell e x x x x x x (x) x x x x x Expl oit ati o n- pays a g e x x x x x x x x Foncti o n Nive a u trophi q u e Pro d u c t e u r prim air e x Détritiv or e x x Her bi v o r e x x x x x x x x Pré d a t e u r x x x x (x) x x (x) Par a sit o ï d e Autr e s Critèr e s 5 sensi bilit é 1 1 1? 1 1?? 1 1?? 1? 1? 1 1? mes u r a b ilit é 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 inter pr ét ation 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 2 1 1 inve stis s e m e n t 1,3 2 2,3 2 2 1 3 1,3 2,3 1 2 1,3 1 Table a u 2: Liste de grou p e s indic ate u r s de l effet des pratiq u e s agric ol e s dont les pesticid e s avec me n ti o n de leur pertin e n c e qua n t aux critère s ma c r o- et micr o h a b i t a t, éch ell e spatial e, foncti o n et critèr e s d effica cit é (voir para g r a p h e s préc é d e n t s pour les explicati o n s détaillé e s). 1 Haie s, bos q u e t s, arbre s isolés, y co m p r i s flore me s si c o l e ; 2 esc ar g o t s et lima c e s; 3 criquets saut er e ll e s; 4 abeille s solitaire s et bour d o n s ; 5 noté sur une éch ell e de 1à 3, cf texte. «?» Signifie inco n n u ou peu de résultat dans la littératur e. 17

B-4. Zoo m sur les group e s indic at e u r s prop o s é s Le but de ce para gr a p h e est de don n e r un aper ç u des liens qu entr eti e n n e n t les organi s m e s indic at e u r s ave c les pays a g e s cultivé s, les pratiques agric ol e s et les pestici d e s, et cela en fonctio n de l échell e spati al e. Cett e partie synt h é ti s e des résult ats d une revu e bibliogr a p h i q u e sur les effets des pestici d e s sur la biodiv er sité à des éch ell e s esp è c e s et co m m u n a u t é s (Murat et et Chiro n 201 1) 18

Tabl e a u 3 : Tabl e a u réca pit ul atif des résultats obs e r v é s dans la littérature pour différ e n t s grou p e s taxo n o m i q u e s (d après Mur at e t et Chir o n 201 1). Le table a u 4 co m p l è t e certain s de ces résult ats. 19

évalu a ti o n service rend u amé n a g e m e n t favora b l e cha n g e m e n t de pratiq u e taxon qualité du sol qualité de l'air prote cti o n des cultur e s fertilit é du sol pollinisati o n alim e n t a ti o n du bétail pollinis at e u r s X X X X X X (X) (X) papillo n s X X X X X X X (X) (X) carab e s X X X X X X orth o p t è r e s? X X X X X? araig n é e s X X X X X X?? lom b ri c s X X?? X X X plant e s des prairie s X (X) X X X X liche n s X X X oise a u x X X X X X cha u v e s- souris X X X X X plant ati o n d'un e haie créatio n d'une band e enherbée jach èr e fleurie jach èr e faun e sauv a g e rédu cti o n des pesticid e s dimin u ti o n du travail du sol date s et fréq u e n c e s de fauch e inten sit é de pâtur a g e couv e r t per m a n e n t (X ) (X ) Table a u 4 : quels taxo n s se m b l e n t les plus pertin e n t s pour éval u e r certai n s para m è t r e s? (d aprè s Preu d H o m m e 2009). 20

B-5. Prot o c ol e s Da n s le cadr e de la SB T co m m e pour tout suivi, la qualit é des résult at s dép e n d du prot o c o l e et de son resp e c t. Il faut donc un prot o c o l e ada pt é à la probl é m a t i q u e, aux obs erv a t e u r s, le plus simpl e possi bl e, relativ e m e n t peu contrai g n a n t et peu chro n o p h a g e. Enfin co m m e de no m b r e u x obs erv a t e u r s peu v e n t être impliqu é s, il faut con str uir e un proto c ol e qui limite les effets observ a t e u r s. No u s prése n t o n s les proto c ol e s per m e t t a n t de suivr e les indic at e u r s définis précé d e m m e n t (Anne x e 1). La plup art des prot o c o l e s se bas e sur les proto c ol e s de Vigie- Nat ure (http://ww w 2. m n h n. fr/vigie- natur e/ ) et ont été ada pt é s au cont e xt e agricol e. Cert ai n s sont issus d autr e s rése a u x et institut s de recherche (UM R Eco Bi o de Re n n e s, LP O, Arvalis, AL A R M, Prairies fleuri es, FC B N). Enfin, quel q u e s- uns sont spécifi q u e s à cette étude et prop o s é s sur la base de nos exp é ri e n c e s de suivis post- ho m ol o g a t i o n et de Biovi gila n c e. Quatr e prot o c o l e s ont d ores et déjà été dépl o y é s sur près de 100 expl oit ati o n s en 2010 et 300 en 201 1 en Fran c e dans le cadr e de la mise en plac e de l Obser v a t oire de la Biodi v e r sité en Milieu Agricol e (Preud H o m m e 2010, sous la directi o n de la DG P A A T - M A A P R A T). Cert ai n s prot o c o l e s ont été modifi é s suite à une pha s e de test en 2010 aupr è s d agricult e u r s volo nt air e s. Ils sont mai nt e n a n t (presq u e tous) validés. Les retours de la part des obs erv a t e u r s ont per mi s de con n a î t r e leur faisa bilit é (coût tem p o r el et financi er, ada pt ati o n au milieu agric ol e ) (pour le détail des coût s financi er s, tem p o r el s, de cha q u e prot o c ol e, voir Pre u d H o m m e, 2009, pour la faisabilit é par les obser v a t e u r s, voir Preu d H o m m e, 2010). Cett e exp éri e n c e per m e t aussi d avoir un référ e nti el pour ces indic at e u r s. Le tablea u 5 détaille les coût s, les bes oi n s en matéri el, les type s d observateu r s et les éch ell e s (issus de Preu d H o m m e, 2009). Les résult at s de l étud e de faisa bilité ne sont pas prése n t é s dan s ce rapport mai s dan s Preu d H o m m e (2010). Il est import a n t de noter que les prot o c o l e s 1 à 5 sont à porté e de non- spéci ali st e s, c est- à- dire qu auc u n e con n ai s s a n c e antéri e u r e n est atten d u e. Les fiches de terrai n don n e r o n t tout e s les infor m a t i o n s néc e s s a i r e s aux relev é s natur alist e s. (Le prot o c ol e 5 : qua dr a t s bota ni q u e s peut égal e m e n t être réalisé en identifiant les plant e s jusq u à l esp è c e, par des spéci alist e s (agent s SR A L) ou les agric ulte u r s, qui, pour la plup art, ont des con n ai s s a n c e s non néglig e a b l e s en bota ni q u e). Les prot o c o l e s 6 à 12 néce s site n t soit une for m ati o n (points d éco ut e noct ur n e s), soit des con n ai s s a n c e s natur ali st e s plus ou moi n s appr of o n d i e s. Pour certai n s co m m e les pièg e s Bar b e r ou assiett e s de coule u r, il est possi bl e à des pers o n n e s non- spéci alist e s de faire les éch a n tillo n n a g e s et d envo y e r les inse ct e s récolt é s à des exp e rt s en institutio n de rech er c h e ou ass o ci ati o n natur alist e. Un part e n a ri at devr a peut- être avoir été établi au préal a bl e. Des don n é e s qua ntit ati v e s sont de m a n d é e s sur les feuilles de terrai n, soit le dén o m b r e m e n t des indivi d u s obser v é s. Elles per m e t t e n t des suivis d abo n d a n c e, plus infor m a tifs que la seul e menti o n de prése n c e/a b s e n c e. B-6. Org a ni s m e s indic at e u r s non reten u s No u s avo n s écart é d autr e s organi s m e s des indic at e u r s, ess e nti ell e m e n t par ma n q u e d infor m a t i o n sur le lien ave c la pratique agric ol e et de prot o c o l e s ada pt é s à ces group e s (mouss e s, reptiles, four m i s, colé o p t è r e s autr e s que cara b e s, odo n a t e s, colle m b o l e s, diptèr e s, hé mi pt è r e s ). 21

Tabl e a u 5 : Fich e synt h é ti q u e des proto c ol e s pour les 13 indicate u r s sélecti o n n é s (d aprè s Preu d H o m m e 2009). Re m a r q u e s : la sourc e M N H N fait le plus sou v e n t référe n c e au progra m m e Vigie- Natur e (www 2. m n h n.fr/vigie- natur e/). Pour la biodiv e r s ité para- agric ol e, le sign e (+) signifie auxiliaire et ( ) rava g e u r. Da n s les cas e s «éch ell e d inter p r é t a ti o n», le signe (+) signifie la pos si bilité de déclin e r les résultats aux éch elle s sup érie u r e s. BE = band e enherbée, ST O C = Suivi Te m p o r e l des Ois e a u x Co m m u n s, SH O C = Suivi Hivern a l des Oise a u x Co m m u n s. 22

Tabl e a u 5 : Fich e synt h é ti q u e des proto c o l e s pour les 13 indic ate u r s sélecti o n n é s (d aprè s Preu d H o m m e 2009). 23

Table a u 5 : Fich e synth é ti q u e des proto c o l e s pour les 13 indic at e u r s séle ctio n n é s (d après Pre u d H o m m e 2009). 24