INSTITUT DES SCIENCES DU SPORT ET DE L UNIVERSITE DE LAUSANNE (ISSUL) HMB - EM : synthèse des notions de base Chapitres Contenus Pages 1. Habileté mouvement et sens 2 2. Description anatomique du mouvement 3 9 3. Posture position de base 10-11 4. Les composants du mouvement 12 13 5. Formation du mouvement et composants 14-18 6. Analyse musicale 19 7. Souplesse 20-25 8. Les muscles du ventre 26-27 9. Les facteurs d apprentissage 28 10. Relation entre anticipation et réaction 29 11. Algorythme de prise de décision (Hoffman) 30 12. Les étapes de l apprentissage moteur (Fitts & Posner) 31-32 13. Résumé de «Apprentissage moteur et performance» 33-42 (Richard A. Schmidt) P. Meylan / 2013
2. Description anatomique du mouvement par A. Manolova 24 Avril 2012
2. Position anatomique de référence Plans et axes de référence Pour décrire une position ou un mouvement, il est nécessaire de pouvoir expliquer quelle est la situation du sujet par rapport à l'observateur (i.e., comment l'observateur voit le sujet : de face, de dos, de 3/4, latéralement, etc.) et de quelle manière le sujet effectue son mouvement (e.g., le sujet effectue une rotation mais est-ce d'avant en arrière, de droite à gauche?). Pour répondre à ces interrogations, nous allons nous servir des plans et des axes de référence qui sont définis par rapport à la position standard anatomique humaine, position dite de Paul Poirier Cette position anatomique se décrit de la manière suivante () : Le sujet est en position debout, face à l'observateur. Le regard est droit, à l'horizontale, tourné vers l avant, perpendiculaire au grand axe du corps. Les bras sont sur les cotés, étendus le long du corps. Les paumes des mains sont tournées vers l avant, c'est à-dire en supination. Les pieds sont serrés et parallèles. Leurs pointes sont légèrement écartées.
Les plans À partir de la position anatomique de référence, on décrit trois plans imaginaires en 2 dimensions qui passent par le centre de gravité du corps humain et qui sont perpendiculaires les uns par rapport aux autres. On distingue le plan sagittal, le plan frontal et le plan transversal. Le plan sagittal C'est un plan vertical qui passe par la ligne médiane du corps et le divise en deux parties symétriques, droite et gauche. C est dans ce plan que des activités telles que la marche, la course à pied et le saut en longueur par exemple sont le plus souvent étudiées. Le plan frontal C'est un plan vertical perpendiculaire au plan sagittal qui divise le corps en deux parties symétriques, antérieure (ventrale) et postérieure (dorsale). C est dans ce plan que les mouvements de déhanchement au cours de la marche et de la course à pied, ou la torsion des chevilles sont étudiés. Le plan transversal C'est un plan horizontal, parallèle au sol, qui divise le corps en deux parties symétriques, supérieure (du côté de la tête) et inférieure (du côté des pieds). C est dans ce plan que les torsions des épaules par rapport aux hanches seront observées.
Les axes L'axe antéro-postérieur Il passe horizontalement d'arrière en avant et est formé par l'intersection des plans sagittaux et transversaux. Il est perpendiculaire au plan frontal. Lorsqu'une gymnaste effectue une roue, son corps tourne autour de cet axe. L'axe transversal Il passe horizontalement de gauche à droite et est formé par l intersection des plans frontaux et transversaux. Il est perpendiculaire au plan sagittal. Lors d'une roulade ou d'un salto, le corps tourne autour de cet axe. L'axe longitudinal Il passe verticalement de haut en bas et est formé par l'intersection des plans sagittaux et frontaux. Il est perpendiculaire au plan transversal. En danse classique, lors d'une pirouette, le corps tourne autour de cet axe.
Orientation dans l'espace Les plans et les axes représentent la structure globale de l'analyse descriptive d'une position ou d'un mouvement. Néanmoins, il convient d'utiliser des termes qui permettent d'être encore plus précis pour décrire selon quel point de vue nous observons un corps, mobile ou non. Antérieur vs. Postérieur Si vous regardez le corps humain dans le plan sagittal, le plan frontal ou l'axe longitudinal divise le corps en deux parties. Antérieur correspond à la partie avant du corps. Par exemple, le nez se situe sur la face antérieure de la tête et les pectoraux sont sur la face antérieure du corps humain. Si vous regardez le corps humain dans le plan sagittal, le plan frontal ou l'axe longitudinal divise le corps en deux parties. Postérieur correspond à la partie arrière du corps. Par exemple, les omoplates et les fesses se situent sur la face postérieure du corps humain. Dorsal désigne aussi la face arrière de la main et la face supérieure du pied.
Médial vs. Latéral Lorsque vous observez le plan frontal, ce qui est médial est proche de l'axe longitudinal du corps humain. Par exemple, dans le plan frontal, les yeux sont plus médians que les oreilles. Lorsque vous observez le plan frontal, ce qui est latéral est éloigné de l'axe longitudinal du corps humain. Par exemple, les oreilles sont latérales par rapport aux yeux. Inférieur vs. Supérieur Le corps humain est divisé en deux parties par le plan transversal, la partie supérieure correspond à la partie haute, c'est-à-dire la portion la plus éloignée des pieds en position debout. Par exemple, la poitrine est supérieure à l'abdomen. Le corps humain est divisé en deux parties par le plan transversal, la partie inférieure correspond à la partie basse, c'est-àdire la portion la plus éloignée de la tête en position debout. Par exemple, les jambes sont inférieures aux cuisses. Proximal vs. Distal Le terme proximal désigne ce qui est proche du point d attache au corps. Par exemple, le coude est dit proximal par rapport au poignet. En effet, le coude est plus proche de l'articulation de l'épaule (i.e., le point d'attache au corps) que ne l'est le poignet. A l'inverse, distal désigne ce qui est éloigné du point d attache au corps). Par exemple, la cheville est dit distale par rapport au genou. En effet, la cheville se trouve plus près de l'extrémité du membre inférieur que le genou. Superficiel vs. Profond Cela correspond aux structures proches de la surface du corps. Par exemple, la peau est superficielle par rapport aux muscles. Cela correspond aux structures éloignées de la surface. Par exemple, les os sont profonds par rapport à la peau. Vous entendrez également parler des muscles profonds, comme les muscles érecteurs du rachis, par exemple.
Question 1 : Sur quelle image présentée ci-dessous, pouvez-vous observer un athlète dans le plan sagittal? Question 2 : Dans quel plan observez-vous cette image? plan sagittal plan frontal plan transversal Question 3 : Autour de quel axe, ce plongeur effectue-t-il une rotation? axe longitudinal axe antero-postérieur axe transversal
3. Posture - Position de base Le mouvement peut être considéré comme le passage d une posture à une autre. Lisibilité du mouvement : plus le mouvement est «lisible» plus il est facile à analyser. Le corps a pour devise «le minimum d effort pour un maximum d efficacité», deux critères de la définition de l habileté motrice. Automatisation pour une augmentation de l efficacité. La Posture neutre a 3 fonctions : 1. S opposer à la gravité (disponibilité à l imprévu) 2. Assurer l équilibre du corps quand une force extérieure s ajoute au poids (réflexe) 3. Coordonner le maintien de l équilibre avec l exécution d un mouvement (volontaire) La posture neutre est transformée par la tension musculaire et les tissus conjonctifs. Réaction psychique et physique. Pour faire face à ses fonctions, le corps (avec ses structures osseuses, faciales et musculaires) a un système antigravitaire de repoussement et de feedback venant du système proprioceptif et coordinatif (agonistes, antagonistes). Les muscles globaux s occupent principalement du mouvement des articulations. Les muscles locaux servent plutôt au placement des articulations.
Les muscles dits de mouvement sont généralement phasiques. Il existe des muscles mixtes (ex : m. deltoïde). Les muscles volontaires phasiques ont tendance à devenir longs et mous. Les muscles toniques deviennent plutôt courts et tendus. Lien entre le sol et la tête : appuis au sol, diaphragmes régularisation tonique. La coordination des chaînes musculaires du corps est influencée par la respiration. Il y a danger pour le corps (risque de blessures) si on effectue des mouvements en l absence d un engagement du système tonique. Une harmonisation tonique permet une ouverture optimum des potentialités du mouvement.. Qualité du mouvement : Le plus proche de l état neutre, qualité esthétique, efficacité, lisibilité, précision, santé. Augmentation de l automatisation = diminution de la force, énergie et concentration. Le mouvement influence jusqu au niveau chimique la formation de la matière (osseuse et/ou conjonctive). Références : Apprentissage moteur et performance, éditions Vigot Paris 1993 Séminaire ASEP 2011, Macolin, exposé de M. Favre «Quelques aspects et concepts théoriques mouvement et sport» www.franklin-methode.ch www.pilates.com Le corps et l énergie, Eric Franklin, Gremese Italie Fiches Baspo/Emssm J+S Manuel du moniteur Agrès, Artistique et Trampoline Positions de base http://www.fbl-klein-vogelbach.org/de/
4. Les composants du mouvement Le corps est un instrument, il émet un discours, il communique et est expressif. 1. Le corps 2. Le temps 3. L énergie 4. L espace 5. Les interactions, ou relations entre personnes 1. Le corps : Lorsque l on parle du mouvement, le corps est englobé d office. On peut le diviser en 3 sous-catégories Les mouvements de mobilisation des segments (flexion, extension, rotation, circumduction, translation) Les actions locomotrices ou non (marcher, courir, sauter, galoper, gambader, ramper), (sauter, tourner, s élever, s abaisser, faire des poses, trembler, faire des pas) La gravité du corps (notion d équilibre, déséquilibre) 2. Le temps : Dans la notion de temps la pause ou le silence sont inclus. Structure métrique. Elle peut se rapporter au temps interne d une personne (ex : rythme respiratoire, voix) ou externe (ex : musique) La pulsation = battement régulier, continu, uniforme Le tempo = vitesse de déroulement des pulsations, nombres par minute L accent = permet de reconnaître la mesure La mesure = regroupe un certain nombre de pulsations à partir d un accent principal revenant régulièrement. Le rythme = ensemble de pulsations, accents et mesures. C est ce qui détermine la durée des notes les unes par rapport aux autres La phrase = groupe de mesures et de pulsations formant un thème rythmique ou mélodique homogène qui aspire à se répéter. Structure non métrique Notion liée à la durée (vite, lent, accéléré, décéléré).
3. L énergie : Le mouvement prend forme dans l espace, se déroule dans le temps et implique toujours une certaine énergie. La modulation de l énergie peut concerner l aspect quantitatif ou qualitatif. On peut parler aussi de «couleur» du mouvement, ou qualité. Ici interviennent les notions de poids, temps et écoulement, espace, contraction, relâchement. L énergie nous permet entre autres «d interpréter» un mouvement (soudain, maintenu, léger, fort, libre, contrôlé, direct et indirect). 4. L espace : L espace est une notion géométrique qui prend ici une signification grâce au corps et aux mouvements. Espace propre ou intérieur L espace intérieur du corps, ou perception (perceptions visuelles, auditives, tactiles, sensations kinesthésiques, de circulation d énergie, de respiration, de régulation du tonus musculaire) Espace proche (horizontal, sagittal, frontal) Espace de déplacement (longueur, largeur, 2 médianes, 2 diagonales). a) Les directions sont identifiées en prenant le centre du corps comme point de référence b) Les orientations sont identifiées par rapport à un point d observation extérieur c) Les niveaux sont identifiés en prenant la position du centre de gravité de la personne (haut = suspension, élévation sur avant pied ; moyen = debout ; bas = plié, à genoux, assis talon, 4 pattes, etc.) d) Les tracés correspondent aux trajets que décrit le mouvement dans l espace e) Les dimensions sont les amplitudes du mouvement. Espace scénique (espace entre les interprètes, position acteur spectateur). 5. Les interactions Références : L étirement dans l entraînement du danseur, entre idéal et efficacité. Nicole Topin, DEA, université Paris 8, juin 2000 Introduction au langage musical à l usage des danseurs. Jacqueline Robinson, Fédération Française de danse ACEC Paris Basic principales of classical ballet. Russian Ballet Technique Agrippina Vaganova, Dover publications,k INC. New York Füsse, die Stützen der Leistung. Themensammlung. Run athletics Forum. www.swiss-athletics. 2006 Les composantes du mouvement en danse. Annick Rochefort. www.ufrstaps.univ-fcomte.ch Education artistique en danse, Les dominantes de la danse. www.sasked.gov.sk.ca/docs/francais/artistique/inter/danse Basic principles of classical ballet, Russian Ballet Technique Agrippina Vaganova Dover Publications, Inc. New York
5. Formation du mouvement et familles de mouvements (son propre corps) Les modes de déplacement La marche, la course, les pas sont des modes de déplacement dans la partie d équilibre disputée entre les jambes, le bassin et la cage thoracique. La marche La marche est un mode de déplacement occasionnant und transfert continu du poids du corps d une jambe sur l autre, und pied restant toujours en contact avec le sol. Les pas Les pas sont des variations et des combinaisons complexes de la marche dans les déplacements en avant, de côté, en arrière, en tournant. Quelques exemples: pas de valse, pas croisé, pas de trois, pas changé, pas chassé. La course La course est und mode de déplacement occasionnant und transfert continu du poids du corps d une jambe sur l autre, le corps restant à chaque pas un instant en suspension. Mouvement de ressort C est un mouvement ascendant et descendant élatique déclenché par des mouvements de flexion et d extension dans les articulations du pied, du genou et de la hanche; le contact au sol est toujours garanti. Sautillement Le sautillement se caractérise par und appel énergique des pieds au sol; faible amplitude de mouvement au niveau des extrémités; petite phase de vol avec brève absence de contact au sol.
Les sauts Les sauts sont une perte de contact avec le sol: une activité du corps, action locomotrice ou non. Le saut se caractérise par un appel explosif des pieds au sol ainsi que d une phase de vol élevée. Variations possible des sauts selon : a) Le temps, le temps d impulsion, de suspension, de réception b) L espace, la hauteur, la direction c) Le corps, - genre d appui à l impulsion (élan) 1 - le nombre d appuis à l impulsion ou à la réception 2 - autre, (mains, dos, ventre, etc.) - avec ou sans aide (matériel ou personne) d) La variété des tours ou du mouvement lors de la suspension e) L énergie Possibilités du nombre de pieds à l impulsion et à la réception : 2 : 2 soubresaut/ (saut droit/ saut écart/ ) 2 : 1 sissonne avec variantes / 1 : 2 assemblé 1 : 1 jeté et jeté battu/ (saut de course/ saut enjambé,) et temps levé Mouvement Mesure, métrique Tempo Marche 2/4, 2/8, 4/4, 6/8, ¾ 90-120 Course 4/4, 4/8, 12/8 164 192 Balancement, cercle ¾, 3/8, 6/8 60 Mt. de ressort 2/4, 6/8 60 Sautillement 2/4, 6/8, 4/4 128 Etirement, Musculation 4/4, 6/8, 12/8 60
Oscillations Balancements Cercles - Mouvements conduits Le balancement est une succession ininterrompue de mouvements ascendants et descendants déclenchés par l effet de la pesanteur et par le propre pieds des membres. Les mouvements conduits se caractérisent par une vitesse constante lors d une tension musculaire à peu près égale. Il y a par contre une accélération lorsque le mouvement consiste en un saut ou la propulsion d un objet. La durée naturelle d un balancement varie d un individu à l autre, dépend de la taille, du poids et de l âge. Il convient d en tenir compte lorsque l on impose une cadence unique à un groupe hétérogène; l allure imposée peut être naturelle pour certains et contraignante pour d autres. Ondes Toutes les articulation impliquées dans des mouvement d ondes sont successivement fléchies et tendues, toutes les transitions s effectuant de manière fluide. Le mouvement se termine, en règle générale, dans sa position initiale. Les mouvements d ondes peuvent impliquer certaines parties du corps uniquement ou représenter une onde qui parcourt l ensemble du corps et des segments. Exemples: Débutants: Avancés: - dans un bras depuis la main vers l épaule et retour - debout sur les jambes, en commençant par les pieds - en position couchée, commencer par les pieds et finir par la tête - debout, commencer par les pieds et finir avec les bras tendus à la verticale Chevronnés: - combinaison de mouvements d ondes. Eléments d équilibre Le corps reste dans une certaine position d équilibre sur une surface d appui restreinte. Nos muscles ne cessent de compenser pour que nous puissions tenir cette position. Même à l arrêt, notre musculature de maintien est constamment sollicitée. Partant, un élément d équilibre n est pas une position figée, mais une position vivante. Commentaires: Plus la surface d appui est grande, plus la stabilité est facile et élevée. Plus le centre de gravité est éloigné de la surface d appui, plus la stabilité est difficile. Une perte d équilibre exige une correction par les membres (bras jambes) afin de maintenir le centre de gravité au-dessus du/des points d appui.
Rotations / Pirouettes Les rotations sont des mouvements circulaires exécutés autour de l axe longitudinal du corps. Elles peuvent être exécutées sur place avec un point d appui unique ou avec un déplacement en avant, arrière, de côté ou oblique avec changements d appuis. Exemples: Débutants: Avancés: Chevronnés: Roulés - rotation assise sur les fesses - rotation sur les deux pieds, à plat - rotation sur les deux pieds, en relevé - rotation sur un pied en relevé - changement de position de la jambe libre - modification de la tenue du corps - combinaisons de différentes positions de la jambe libre et de tenues du corps. Les roulés sont des mouvement de rotation autour de l axe longitudinal ou transversal, le corps restant en contact avec le sol. Le roulé peut avoir un effet décontractant lorsqu il est exécuté lentement et avec une force minimale. Lorsqu il est exécuté plus rapidement, il prend la forme d un exercice de force - vitesse et de coordination. Autres mouvements fondamentaux Il existe encore bien d autres formes, comme celles qui consistent à utiliser des supports (objet ou partenaire) tels que tirer, pousser, porter, etc. Références : le chapitre 5 est un condensé de sources variées, la principale étant: Formation et composition du mouvement / OFSPO (Office Fédéral du Sport Macolin) / N de commande 30.291.520 f
Référence: Formation et composition du mouvement / OFSPO (Office Fédéral du Sport Macolin) / p22
6. Analyse musicale Exemple d analyse musicale, Roxanne, de Police 1978 www.tagg.org/students/ailleurs/fannyroxanneanalyse.htm Département de musique et musicologie. Atelier de pop music. Année universitaire 2006-2007. Fanny Bulanda. Philippine Vilain. Master II.
7. Souplesse Est correcte toute attitude où le squelette annule l action de la pesanteur. M. Feldenkrais Il y a deux grandes directions lorsque l on aborde l éducation du mouvement : a) la réhabilitation ou b) l amélioration de la performance. Je n aborderai que le second côté. L aisance corporelle est liée à un sentiment de connaissance et de maîtrise de soi. Pour vivre cette aisance il faut que la congruence articulaire soit optimale. C est-à-dire que les muscles de sous-couche (1) proche et tenant les articulations aient un placement idéal par rapport à l anatomie et aux chaînes musculaires du dit individu. L individu a donc besoin de force et de souplesse afin qu il puisse bouger de façon la plus économique possible (Co activation des agonistes et des antagonistes, utilisation de la respiration, utilisation de la gravité terrestre). «Le mouvement ou la posture va toujours dans le sens de l harmonie corporelle» mais «un dérangement de la structure du corps cause une perturbation fonctionnelle du système vasculaire et nerveux affaiblissant le processus de nutrition et d élimination de l organisme. La résistance corporelle s en trouve affaiblie» M. Freres et M.B Mairlot, Maîtres et clés de la posture, Frison-Roche, Paris, 2002, p. 72. L entraînement cherche le résultat le plus exacte et précis possible avec le moindre effort possible. Economie et efficacité. Nous avons besoin de stimuli afin de nous développer : proprioceptifs, auditifs, etc. Nos muscles de 3eme couche répondent à nos inductions proprioceptives et mentales. Ils sont aussi très sensibles aux rythmes. Plus la musculature superficielle est détendue, plus les muscles profonds peuvent effectuer leur travail. Un corps musclé et non souple ne donne pas autant une impression de force qu un corps souple et musclé. «L efficacité rejoint alors la grâce et la beauté» «Un mouvement harmonieux s exprime dans les trois plans de l espace. Il ne peut être réalisé par l action d un muscle isolé. Il est la traduction d une synergie fasciale. Le système musculo-squelettal est donc sous la dépendance du système fascial» M. Freres et M.B. Mairlot, Maîtres et clés de la posture, Frison-Roche, Paris2002, p. 31. et p. 56 «Un mouvement délibéré se fait bien quand le contrôle volontaire et la réaction automatique du corps par rapport à la pesanteur ne se contrarient pas mais agissent, au contraire, conjointement et coopèrent pour l exécution d un acte, de manière telle que celui-ci ait l air dirigé par un centre unique». M. Feldenkrais, La Conscience du corps, Verviers, Marabout Service, 1982, p. 125
Durant le siècle passé, beaucoup de recherche sur la posture ont été faites. Des techniques comme Gerda Alexander, ou les méthodes Mézière, Feldenkrais, M. Alexander, la musculation naturelle de M. Freres, le Rolfing, la table Penchenat, le Pilates ou même l ostéopathie (liste non exhaustive) ont été développées et ont beaucoup apporté à notre compréhension du mouvement. Toutes ont été mises au point afin de soigner ou corriger quelque chose dans notre corps. De nos jours notre entraînement physique privilégie la musculature périphérique et ne tient pas toujours compte de l alignement physiologique articulaire et des chaînes musculaires. Chacun de nos entraînements sportifs tend à dévier de cet état idéal, car souvent ces derniers sont ciblés par rapport à des besoins techniques spécifiques. Afin de garder cet équilibre «idéal», nous avons besoin de pouvoir reconnaître et/ou connaître une posture neutre ou dite de base. «La souplesse n est pas un don propre à quelques individus privilégiés, mais elle est naturelle pour le corps humain en bonne santé» F. Mézière, Originalité de la méthode Mézière, Paris Maloine 1984, p.15 «La vocation de la musculature profonde est l adaptation et l ajustement du tonus postural. Lorsque la musculature superficielle travaille constamment, elle se raccourcit, empêchant ainsi le fonctionnement normal de la musculature profonde. Elle joue ce rôle à sa place et perd son propre rôle d extenseur du corps. Elle constitue alors un frein à l allongement lors du mouvement antagoniste» M. Freres et M.B Mairlot, Maîtres et clés de la posture, Frison-Roche, Paris 2002, p. 34. Nous devons aussi être conscients que notre schéma corporel ne correspond pas toujours à notre image du corps. Chaque action musculaire localisée a une répercussion instantanée sur la chaîne musculaire (1) correspondante, donc induit toute sorte de mécanismes compensatoires. G. Stuyf dénombre 5 chaînes. Chaque chaîne travaille en synergie. Ces chaînes nous permettent d être en équilibre postural et répondent à l attraction terrestre. Le regard horizontal nous permet d adapter notre centre de gravité et de résister à l attraction terrestre. Parallèlement aux chaînes musculaires invoquées ci-dessus, les fascias (2) ont un rôle eux aussi très important : «Le fascia corporel est comme un fourreau lamellaire de tissu conjonctif légèrement mobile, continu de la tête aux pieds. Entre ces lamelles parallèles se trouvent des poches qui contiennent les structures viscérales et somatiques du corps humain» J. Upledger, Thérapie cranio-sacrée, Paris, I.P.C.O. 1983, p.8.
«Le fascia tend à ériger le corps par l intermédiaire des chaînes musculaires antigravitationnelles. Les muscles sont des éléments en série dont la continuité est assurée grâce à l unité anatomique et fonctionnelle des fascias». M. Freres et M.B Mairlot, «Maîtres et clés de la posture»,paris, Frison-Roche, 2002, p. 56 Ces dix dernières années, les recherches concernant les fascias se sont étendues. En anatomie autant qu en physiologie des découvertes très intéressantes ont été faites ou sont en cours (3). Par exemple on sait actuellement que certain fascias ont une capacité de contraction propre grâce à des fibres de type blanches qu ils contiennent et ils sont sous l influence du système nerveux autonome. Les terminaisons nerveuses qu ils contiennent ont un effet direct sur notre système végétatif. (Dr. R. Schleip, Uni. Ulm D) ---------------------------- G. Struyf, Les chaînes musculaires articulaires, Bruxelles, Guyot,1987, p.24 P. Germain, Economie du geste, fascias et mouvement, France, Chiron, 1989 S. Scott, Anatomie des fascias, Université Bristol UK, présentation non publiée 2012 «La capacité de flexibilité d une articulation (ROM, Rang of Motion) est composée de : 47% par les ligaments et corps articulaires 41% par les fascias 10% par les tendons 2% par la peau» (S. Borg-Olivier et B. Machliss, «Applied Anatomy & Physiology of Yoga», Yoga Synergy 1995-2011, p. 34) Prenons aussi en considération Wolffs Law The form of a bone being given, bone elements will place or displace themselves in the direction of the functional stress, and will increase or decrease their mass to reflect the amount of the functional stress. (1892) «Lors de l extension d un muscle, il y a conjointement tension ou compression sur un ou des nerfs, ce qui provoque généralement une réaction à cette action musculaire : Réflexe myotatique (inhibition) Innervation réciproque Réflexe myotatique inverse (après 15 )» (S. Borg-Olivier et B. Machliss Applied Anatomy & Physiology of Yoga, Yoga Synergy 1995-2011, p.54)
La flexibilité d une personne dépend donc des tissus conjonctifs de la personne. On va donc agir sur les fascias tout en créant un soutien musculaire autour de l articulation. L activité combinée des agonistes et des antagonistes (Co-activation) a un effet direct et bénéfique sur l articulation et son complexe musculaire. Cette complexité facilite l activation des muscles adjacents et la maîtrise des réflexes ainsi que la gestion volontaire de l activation musculaire. Les parties faibles sont ainsi protégées. (Voir PNF (Proprioceptiv Neuromusculair Facilities)). Il est nécessaire de stabiliser ce qui est trop flexible afin de mobiliser ce qui est raide, et inversement. «On peut donc dire qu un stretching efficace travaille la force et la flexibilité grâce à: Etablir un positionnement correct (tuning) Une utilisation neuromusculaire adéquate Utilisation de la co-activation musculaire Créer un environnement physiologique approprié grâce à la maîtrise de la respiration et à une nourriture adéquate» (S. Borg-Olivier et B. Machliss Applied Anatomy & Physiology of Yoga, Yoga Synergy 1995-2011, p.54)
Quelques définitions : L amplitude d une articulation chez l Homme est définie par la limite des structures dont elle dépend : fascias au sens large (avec ligaments, capsule articulaire, tendons), muscles, os, nerfs. Il y a «dysbalance» musculaire, si les antagonistes sont raccourcis et ne permettent pas à l articulation de revenir à sa position anatomique neutre, ou si les agonistes n ont pas la force de faire fonctionner l articulation dans toute son amplitude. Il y a laxité si les muscles n ont pas la force ou la capacité de contraction nécessaire pour soutenir l articulation et que la charge est subie par les autres structures. Un assouplissement a pour but d augmenter l amplitude d un mouvement si possible de façon définitive et de permettre un placement articulaire optimal afin d améliorer son rendement, sa qualité, sa vitesse d exécution. Les étirements sont généralement destinés à rétablir l équilibre anatomique et à garder une organisation saine du corps. Il existe plusieurs formes, par exemple stretching). Souplesse. Souple : qu on peut plier et replier facilement sans détériorer ni casser (définition du Petit Robert). La souplesse peut être générale ou spécifique. Souplesse passive : quand il y a une intervention, une force externe pour augmenter l allongement. Souplesse active : quand c est la force musculaire propre qui produit l allongement. Ils peuvent être réalisés en dynamique (vitesse d exécution élevée, mesure la résistance à l allongement = raideur ou en statique (position extrême, mesure l amplitude du mouvement). Pour développer la souplesse active il faut une force agoniste, une souplesse antagoniste, une perception correcte de la position, et une bonne coordination du geste (apprentissage moteur). Il est important de choisir à quel moment, sous quelle forme et quelle technique on veut utiliser pour assouplir. Il faut aussi l adapter à chaque personne, sinon les résultats peuvent être contreproductifs. Avec les assouplissements on cherche à : Augmenter l amplitude d un mouvement. Influencer les qualités et capacités morphologiques et mécaniques de la musculature et des structures autour d une articulation Influencer la longueur et la tension des récepteurs Influencer les ressources physiologiques Réduire de façon temporaire les tensions musculaires Augmenter à long terme les capacités des tissus et leur tolérance à l étirement
Nous avons 3 types de muscles : Type 1, stabilisateurs locaux. Ils anticipent le mouvement, sont très proprioceptifs et sont composés principalement de fibres lentes. Ils cherchent à maintenir l axe optimal de l articulation. Type 2, stabilisateurs globaux. Ce sont les muscles anti-gravités, dit de posture. Ils traversent généralement une articulation et dépendent de la direction du mouvement. Ils sont aussi très proprioceptifs. Type 3, mobilisateurs globaux. Ce sont des muscles qui se trouvent loin des articulations, en traversent plusieurs et qui ont des fonctions multiples. Ils sont peu proprioceptifs. Ils travaillent ou sont au repos (on off system) en fonction de la volonté de produire un mouvement, un déplacement. Il faut partir du principe, lors d étirements ou d assouplissement, que si un endroit est rigide ou raide, un autre sera mis plus à contribution. Et inversement si un endroit est laxe, un autre devra augmenter sa stabilisation afin de contrebalancer. Aspect neurophysiologique : Les récepteurs sensoriels dans les complexes muscles-tendons et fascia sont sensibles à la longueur, à la vitesse de changement de longueur et à la tension. Ces récepteurs sont capables de provoquer des réactions réflexes. Leur efficacité se modifie avec la température et ils sont contrôlés par les centres nerveux supérieurs. Références et bibliographie : www.volodalen.com/25etirements/etirements1.htm Barre astié, grammaire des corps, par Alain Astié. Diffusion Studios Alain Astié 27, Quai Saint Antoine 69002 Lyon, FR, mars 1990 Dynamic Alignment though imagery, Eric Franklin, Human Kinetics, 1996 Points gâchettes et chaînes fonctionnelles musculaires en ostéopathie et en thérapie manuelle. P. Richter et E. Hebgen. Maloine, Paris 2010 Le corps et l énergie, Eric Franklin, Gremese, Petite Bibliothèque des arts, Rome 2010