CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL REGIONAL PROJET DE CONTRAT DE SITE ROMORANTIN-LANTHENAY / SALBRIS



Documents pareils
Les réformes se poursuivent en faveur d une économie française plus compétitive et d un appui renforcé aux entreprises à l export

Le Pacte de responsabilité et de solidarité

COMMANDE REF ADMIN-CS-540-CDD

LE PÔLE D EXCELLENCE OUTIL DE STRUCTURATION ET DE PROFESSIONNALISATION DU SECTEUR DU TOURISME EN MARTINIQUE

L environnement juridique et fiscal

APPEL A PROJETS du Conseil Régional de Lorraine «TECHNOLOGIES NUMERIQUES POUR LES NOUVEAUX USAGES DE L IMAGE»

La LOLF, une loi bien pensée mais en voie de détournement?

CHARTE NATIONALE DE COOPÉRATION POUR LE SOUTIEN ET L ACCOMPAGNEMENT DES ENTREPRISES DU SECTEUR AUTOMOBILE ET DE LEURS SALARIÉS

Stratégie locale en faveur du commerce, de l artisanat & des services

Mobilisation en faveur de l emploi des seniors

Note de contexte relative aux propositions de modifications du plan de développement Programme Leader Terres Romanes en Pays Catalan

Le point de vue de l UNSA

Préparation des programmes européens

CONTRAT DE PRESENCE POSTALE TERRITORIALE

Cette synthèse est destinée à faciliter la lecture et. Juillet Avertissement

Renforcer la mobilisation du droit commun

Compte rendu de la journée technique du mardi 23 septembre organisée par ODIT France à la Maison du Tourisme Paris

Le compte administratif 2012 de la Région Alsace. Avis

LEADER... LE PROJET DU PAYS DE SAINT-MALO : UN OBJECTIF FORT : LEADER ACCOMPAGNE : LES 4 THÉMATIQUES : POUR VOUS ACCOMPAGNER

LES FONDS EUROPÉENS EN NORD-PAS DE CALAIS

CAHIER DES CHARGES DE L APPEL A PROJETS REGIONAL «INNOVATION» SESSION PLENIERE DES 19 ET 20 JUIN 2014

«seul le prononcé fait foi»

Ministère de l'emploi, de la cohésion sociale et du logement

17DEPARTEMENT DES VOSGES

Déplacement en corse de. Olivier buquen. délégué interministériel à l intelligence économique

Le projet de loi relatif à l adaptation de la société au vieillissement

DE LA STRATEGIE LEADER. Appel d offres Novembre 2014

«La réforme des retraites en France» Présentation de Gérard Rivière Rencontres de l AFERP1, 18 février 2014, GIE AGIRC-ARRCO

BULLETIN. Officiel. Emploi Travail Formation professionnelle. Cohésion sociale

Investir, Épargner et Produire durablement :

PIERRE MOSCOVICI, MINISTRE DE L ÉCONOMIE ET DES FINANCES, PRÉSENTE SON PLAN POUR LE RENFORCEMENT DE LA TRÉSORERIE DES ENTREPRISES

Contrat de la filière Automobile Le contrat de filière a été présenté par Monsieur Claude CHAM, vice- président du comité stratégique de la filière

Sur la stratégie immobilière de la chambre de commerce et d industrie territoriale de Seine-et- Marne (CCITSM).

Programmes Opérationnels Européens CADRE D INTERVENTION (FONDS FEDER)

Fonds de soutien territorial à l'économie du livre en Alsace page 1/6

La région Nord-Pas-de-Calais

L innovation dans l entreprise numérique

CAHIER DES CHARGES : CERTIFICATION NF X PEPINIERE D ENTREPRISES

CIRCULAIRE N Mesdames et Messieurs les préfets de régions et de départements

Répondre aux nouveaux enjeux de la filière automobile française. Dossier de presse

Attentes liées aux prestations

Mission Provisions Note d analyse de l exécution budgétaire 2014

en quelques mots 1

C O M M U N I Q U E D E P R E S S E

satisfaction client Relation client : satisfaction? fidélisation?

Appel à projets Soutien à la dynamique des Pôles territoriaux de coopération économique (PTCE)

A. Secteur des services aux entreprises

Le projet Chorus a été conçu pour doter. Chorus : résultats et perspectives

La fonction d audit interne garantit la correcte application des procédures en vigueur et la fiabilité des informations remontées par les filiales.

LA LUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS DANS LES CONTRATS DE VILLE DU LANGUEDOC-ROUSSILLON

26 et 27 mai Discours de clôture de la Présidente du Conseil Général

ÉDITORIAL. Chiffres Clés. 29% des emplois. 11% des établissements employeurs de la région

Un Budget 2012 en hausse pour la jeunesse et l emploi. Unique et inédit!

La Caisse des Dépôts acteur du développement économique et de l économie sociale et solidaire

1 - Qu est-ce qu une mission, comment déterminer son contenu et qui va les accomplir?

Participation des employeurs publics au financement de la protection sociale complémentaire. L analyse de la MNT sur le projet de décret

COMMENT OBTENIR DES SUBVENTIONS EUROPEENNES

Programme national «très haut débit»

Plan Local de Développement de l Économie Sociale et Solidaire

COMMISSION PARITAIRE REGIONALE EMPLOI FORMATION D ILE DE FRANCE SEANCE DU 4 FEVRIER Ordre du jour

AVIS DU CESER Séance plénière du 14 novembre 2014

Etude de diagnostic territorial et accompagnement de projets en vue de la revitalisation du site de la base aérienne de Brétigny

CONTRAT DE VILLE DE NOUVELLE GENERATION

contre la pauvreté et pour l inclusion sociale

Questions générales sur le Pacte

PROJET DE LOI DE FINANCES POUR 2012 MISSION «ECONOMIE» COMPTE DE CONCOURS FINANCIERS PRETS ET AVANCES A DES PARTICULIERS OU A DES ORGANISMES PRIVES

Aide au recrutement, à l accueil et à l intégration des nouveaux entrants Professionnalisation et fidélisation d un salarié Tutorat

Pacte de responsabilité : le point sur les négociations Les accords signés, les négociations en cours, les échecs

3 ème année. Cet appel à proposition s inscrit dans la continuité du travail engagé en année 1 et 2.

Programme de formation des bénévoles et salariés de l ESS en Corse 2015

Le plan de lutte contre la crise en Région Pays de la Loire

COMPTE RENDU SOMMAIRE DU CONSEIL MUNICIPAL

Avenir de la Fonction publique «parcours professionnels, carrières, rémunérations»

Le nouveau programme national de renouvellement urbain. CRDSU septembre 2014

PRDFP Le Contrat de Plan Régional de Développement des Formations Professionnelles. cohérence. Concertation. Innovation.

LES CLES D UNE BONNE STRATEGIE A L EXPORT

JURA & TROIS-LACS CONCEPT TOURISTIQUE GLOBAL MASTERPLAN - CONDENSÉ DOCUMENT POUR CONSULTATION DÉCEMBRE 2013

CADev : au service de la compétitivité et de l attractivité régionale. Agence de développement économique de la région Champagne-Ardenne

22M 151M. L action de l Union européenne. 3 fonds. européens. 3 objectifs pour Et l Ile-de-France? FSE : FEADER FEDER FSE

N O R D - P A S D E C A L A I S

PARTENARIAT ENTRE LE SYSTEME DES NATIONS UNIES ET LE SENEGAL POUR UN DEVELOPPEMENT INDUSTRIEL INCLUSIF ET DURABLE

La Région débloque plus de 1,3 million d euros spécifiquement dédiés à des actions anti-crise pour la formation des salariés et des entreprises

CONSEIL AUX PERSONNES CONSEIL AUX ORGANISATIONS

1- Une situation économique et politique dégradée

Rapport d évaluation de la licence professionnelle

Le Conseil Général accompagne le déploiement de la société de l information en Gironde

Contrat d application pour l amélioration de la compétitivité logistique IMPORT-EXPORT

LES PÔLES DE COMPÉTITIVITÉ : FAIRE CONVERGER PERFORMANCE ET DYNAMIQUE TERRITORIALE

Engagement 2014 : une ambition forte et sereine, une croissance organique rentable

Mercredi 27 mai Les agences et opérateurs dans la modernisation de l Etat

Avis sur la 1 ère révision du schéma d'aménagement et de gestion des eaux «Nappes profondes de Gironde»

LES SERVICES A LA PERSONNE EN ARTOIS COMM.

POUR LE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE D EST ENSEMBLE

Comité stratégique de la démarche Alsace 2030 : des ambitions fortes, une vision partagée

B2V lance le Prix Solidarité Autonomie Seniors

Aides régionales aux entreprises GUIDE PRATIQUE

Participation des habitants et contrats de ville Quels enjeux? Quelle mise en oeuvre?

Monsieur le Préfet, j ai porté une grande attention sur le chapitre relatif à la sauvegarde de l emploi et au développement économique.

Transcription:

REGION CENTRE CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL REGIONAL Séance plénière du 17 octobre 2003 PROJET DE CONTRAT DE SITE ROMORANTIN-LANTHENAY / SALBRIS Le Conseil économique et social régional, Vu le code général des collectivités territoriales et notamment ses articles L 4134-1 et suivants ; Vu le décret n 2001-731 du 31 juillet 2001, modifiant le code général des collectivités territoriales et relatif à la composition et au renouvellement des conseils économiques et sociaux régionaux ; Vu le rapport du Président du Conseil régional sur le «Projet de contrat de site Romorantin- Lanthenay/Salbris» ; Vu l avis de la Commission Permanente ; Monsieur René BEYRIE, rapporteur, entendu ; DELIBERE Le CESR a été saisi pour avis par le Président du Conseil régional sur le projet de contrat de site du bassin d emploi de Romorantin. Ce dispositif initié par l Etat et coordonné par le Préfet de Loir-et-Cher, dans une période où l on prône la décentralisation, a pour ambition d identifier et de mettre en œuvre des actions à court et moyen terme pour amplifier les processus de création d emplois et de reconstituer la dynamique économique d un territoire sinistré par la fermeture de l usine Matra de Romorantin. A partir du mandat donné au Préfet de Loir-et-Cher par le Comité Interministériel d Aménagement du Territoire (CIADT) du 26 mai 2003, ce projet a été débattu le 11 juillet dernier avec l ensemble des partenaires concernés et sera soumis à la signature des collectivités locales. Le Conseil Général de Loir-et-Cher a d ores et déjà décidé de ratifier le document. Le Président de l Exécutif régional se propose de le faire sous certaines réserves. 1

LE PERIMETRE CONCERNE Le périmètre du Contrat de Site est centré sur les cantons de Romorantin Nord et Sud, les plus fortement touchés par la crise et s étend au pays de la vallée du Cher et du Romorantinais et à celui de Grande Sologne. Il comprend enfin trois cantons du nord de l Indre (Saint Christophe en Bazelle, Valençay et Vatan). Si le périmètre retenu est présenté comme un espace cohérent en termes d aménagement du territoire et d identité tant économique que culturelle, il ne répond que d une manière partielle à l onde de choc provoquée par la fermeture de Matra Automobile, dont les effets en matière de sous-traitance continuent à se faire sentir bien au-delà des limites de ce territoire. Pour le CESR, cette situation, qui affecte la principale filière économique régionale en termes d emplois, devra être prise en compte dans le futur projet concernant la filière automobile en région Centre. Les difficultés actuelles que rencontre la sous-traitance automobile, mais aussi celles en devenir, compte tenu des profondes mutations économiques et technologiques rencontrées par ce secteur d activité, justifient la mise en place d un plan stratégique d adaptation comparable à l action ARES conduite pour la diversification des industries d armement. UN TERRITOIRE SINISTRE La fermeture de Matra Automobile, annoncée le 5 mars 2003, voit la disparition du premier employeur régional. Au plus fort de la production de l Espace, le constructeur automobile a employé jusqu à 3000 salariés. Début 2001, l usine employait encore 2670 personnes représentant environ un tiers de l emploi industriel de la zone d emploi de Romorantin. La baisse d activité puis la fermeture de Matra Automobile ont également eu des conséquences sur la sous-traitance. On estime à environ 500 le nombre d emplois perdus dans ce secteur dans la zone d emploi. L onde de choc est, par ailleurs, loin d être terminée. C est ainsi que le rachat par le groupe italien Ranger Plast de Matra Venture Composite à Theillay, filiale à 50% de Matra Automobile, va se traduire par une nouvelle suppression de 150 emplois. La fermeture de Matra Automobile intervient sur un territoire déjà fortement fragilisé par la disparition des activités de défense dans la région de Salbris, qui aura ainsi perdu 1600 emplois au cours des 15 dernières années, et par la perte, depuis 1995, de 700 emplois dans les secteurs de la confection et de l agro-alimentaire du nord de l Indre. Ce bassin d emploi se trouve donc confronté à un véritable sinistre. Le très faible taux actuel de reclassement des salariés licenciés aura pour conséquence rapide d aggraver une tendance déjà lourde du chômage, avec pour corollaire l amplification de situations de précarité et d exclusion. De ce point de vue, le CESR regrette que le projet ne prenne pas suffisamment en compte cette dimension sociale. Il déplore, en particulier, l absence de politique forte en faveur des services publics afin d assurer la cohésion sociale de ce territoire. UNE ABSENCE D ANTICIPATION PREJUDICIABLE Les risques pesant sur Matra Automobile (mono-produit et mono-client) et l intention de Renault de mettre fin au contrat de l Espace étaient connus depuis plusieurs années. Le CESR, pour sa part, avait alerté publiquement les pouvoirs publics à l occasion de deux communications présentées les 2 juillet 2001 et 18 octobre 2002, dans lesquelles il déplorait, en particulier, l absence d anticipation et l incapacité des acteurs locaux à «créer une véritable synergie autour de ce dossier». Le projet de contrat de site intervient dans le cadre d une gestion de crise, qui aurait pu être devancée et atténuée par la mise en place d une stratégie de prévention. 2

LE FINANCEMENT Le plan de financement proposé mobilise sur 3 ans 42 millions d euros. Il fait intervenir aux côtés de l Etat qui a décidé de flécher 5,2 millions d euros provenant du Fonds national d aménagement et de développement du territoire (FNADT), les collectivités locales (Région et Département de Loir-et-Cher) à partir de leurs politiques territoriales et sectorielles à hauteur de 17 millions d euros et l entreprise Matra automobile à hauteur de 7 530 000 euros provenant de la convention signée avec l Etat au titre de l article 118 de la Loi de modernisation sociale. Le dispositif pointe la responsabilité de Matra mais désengage celle de Renault, la situant au simple échec commercial de l Avantime. La décision de Renault, dont l Etat est actionnaire, de fabriquer la quatrième génération de l espace dans l une de ses usines à Sandouville et son désengagement dans la commercialisation de l Avantime sont directement à l origine de la fermeture de Matra automobile. La reconnaissance de sa responsabilité aurait permis de dégager des moyens supplémentaires pour la restructuration du territoire. Le CESR a toujours estimé que les grands groupes ont des responsabilités à l égard des territoires qui les ont accueillis et ont contribué à leur prospérité. Il considère donc que les groupes Lagardère et Renault, au-delà du contrat de site de Romorantin, doivent s impliquer dans la restructuration de la filière automobile régionale qu ils ont contribué à fragiliser. Le CESR constate, par ailleurs, que les seuls financements nouveaux reposent sur l enveloppe additionnelle de 4 millions d euros dégagée par l Etat lors du CIADT du 26 mai 2003 et sur la contribution de Matra automobile au titre de ses obligations légales. Le reste du financement est constitué par redéploiement des lignes budgétaires du Contrat de plan Etat-Région et des fonds structurels européens ainsi que de certaines politiques territoriales. En particulier, il reprend des mesures déjà validées lors de précédentes étapes, telles, par exemple le CIADT de juillet 2001 en faveur de Salbris. Pour sa part, la Région envisage de rendre éligible la totalité du territoire de la commune de Romorantin à sa politique du Fonds Sud. Le CESR émet des doutes sur la capacité de ce plan financier à répondre à la forte problématique de ce territoire. Il souligne en particulier la modestie de la contribution de l Etat par rapport à l affichage fait par ce dernier en faveur de la restructuration des territoires en difficulté. Il craint, par ailleurs, que le croisement des financements, qui rend peu lisible le dispositif, nuise à la cohérence du projet. Il regrette, enfin, le manque d anticipation de la crise. La multiplicité des aides liées à l éligibilité du territoire à plusieurs zonages ou dispositifs d intervention permettaient, sans attendre le contrat de site, d engager la plupart des orientations stratégiques ; en effet, la plupart des actions répond à des procédures déjà existantes et finançables. LES ORIENTATIONS STRATEGIQUES Le territoire retenu a donné lieu à un premier diagnostic, qui recense ses atouts et ses faiblesses, de manière à orienter en conséquence les actions stratégiques à conduire pour favoriser sa redynamisation. Le diagnostic ainsi réalisé a permis de dégager quatre grandes orientations stratégiques : 1/ DEVELOPPER LA FORMATION POUR L EMPLOI, avec la mise en place de deux actions prioritaires : la construction d un pacte territorial pour l emploi et la création à Romorantin d une plate-forme de coordination en ressources humaines. 3

Le pacte territorial pour l emploi est un dispositif inscrit dans le DOCUP objectif 2 (mesure 12). Plusieurs territoires ont déposé des dossiers. Ici, également, on aurait pu gagner du temps en engageant plus tôt cette mesure. Pour le CESR, ces deux dispositifs, qui visent à la nécessaire recherche d adéquation emploi/formation ne produiront les effets escomptés qu autant qu ils s inscriront dans une stratégie claire et affichée en matière économique pour le territoire. Comment, en effet, adapter la formation en l absence de stratégie de développement? De ce point de vue, une volonté d anticipation est nécessaire, qui semble faire défaut dans le document. La stratégie doit, en particulier, prendre en compte la nécessité de maintenir un tissu industriel si l on veut pouvoir y adosser des activités de services. En première démarche, la plate-forme s oriente vers un traitement immédiat basé sur le tissu actuel du bassin. On ne peut qu être sceptique sur ses capacités actuelles à répondre à un tel afflux de salariés en recherche d emploi. Pour le CESR les mesures proposées seront longues à produire leurs effets et devront en conséquence être poursuivies au-delà du délai de trois ans. En outre, il est indispensable d'inscrire les actions dans un cadre dynamique et porteur d'espoir pour l'avenir pour éviter tout risque de désappétence scolaire, notamment dans la formation initiale. L offre de formation devra passer, en particulier, par les TIC. Le CESR estime donc que la plate-forme de coordination devra intégrer cette dimension et prévoir l accompagnement de formations à distance en fonction des besoins des bénéficiaires. Enfin, le diagnostic, au-delà de la situation préoccupante de l emploi, pointe la faiblesse du niveau général de formation et de qualification sur ce territoire. 2/ STIMULER L ECONOMIE : il s agit par une mise en réseau de mobiliser l ensemble des outils disponibles pour le soutien au développement des entreprises en s appuyant à la fois sur les entreprises existantes et sur la prospection. Ce volet évoque des axes d intervention et reprend un certain nombre de dispositifs existants. A défaut d une véritable stratégie de développement économique, le CESR craint, là encore, que l alignement des moyens recensés n aboutisse à des actions dispersées. Le réseau de développeurs est une logique de bon sens et d efficacité qui devrait s imposer partout. L appui aux entreprises n est rien de plus que la mobilisation des outils existants. Le CESR insiste pour que la dimension de l innovation, dont on sait qu elle est aujourd hui une des voies de la création d emplois et de richesses, soit davantage prise en compte. Un dispositif de type ARES en faveur des entreprises sous-traitantes de Matra automobile aurait ici toute sa place. La filière «aménagement de magasins» identifiée en tant que SPL à développer répond t-elle à une réelle opportunité de développement en termes de marché et à une volonté forte des acteurs locaux? Pour le CESR, il est important que l accompagnement des créateurs/repreneurs d entreprises s inscrive dans la durée et débouche sur de réelles perspectives d activité. Bien que ce point ait été soulevé lors de l'élaboration du contrat de site, le CESR regrette que le volet agricole n'ait pas été pris en compte dans les dispositions proposées. 4

Enfin, concernant le développement exogène, le CESR regrette une nouvelle fois qu il ait fallu attendre un contexte de crise pour que soit coordonnée l action de l ADELEC et de ROMA autour de moyens existants (l AFII via CENTRECO). Il estime, en outre, qu un tel axe ne saurait produire d effet sans une véritable volonté politique de promotion du territoire. Aussi, souhaite t-il que le projet intègre une stratégie forte de communication visant à valoriser l image de ce territoire affectée par les conséquences de la crise. 3/ RENFORCER L ATTRACTIVITE DU TERRITOIRE Pour le CESR, l effort important consacré à l offre d immobilier d entreprises ne doit pas se traduire par des phénomènes de concurrence sur le territoire. Une véritable stratégie d accueil doit, en outre, être élaborée pour éviter de succomber au mythe des zones d activités facteurs à elles seules d attractivité. La poursuite du désenclavement routier et ferroviaire est déterminant pour le redéploiement de ce territoire et nécessite l engagement, en particulier par l Etat, des opérations structurantes prévues au contrat de plan. Il en va de même pour le volet TIC. Le CESR entend insister sur l urgence de doter le territoire en haut, très haut et moyen débits afin d en renforcer l attractivité dans des délais très brefs. La reprise par le Département de Loir-et-Cher de l option régionale de capillarité permettrait de gagner un temps précieux, sans pour autant remettre en cause la décision de ce dernier de rechercher des voies complémentaires pour faciliter l accès des entreprises au haut et très haut débits. 4/ CONFORTER L ECONOMIE TOURISTIQUE Ce volet présente un dispositif qui apparaît cohérent avec une ambition affichée de valoriser l offre touristique, de mettre en réseau les acteurs et de professionnaliser les opérateurs. Il se heurte toutefois dans sa mise en œuvre à la faiblesse de l enveloppe financière allouée par le CIADT (500 000 euros) pour le développement de l offre d hébergement touristique. De même, le projet de Parc Naturel Régional de Sologne semble pâtir, sur le terrain, d un manque de synergie préjudiciable au développement d une véritable économie du tourisme sur le territoire. Le CESR appelle au réalisme sur les retombées du développement touristique dans la mesure où la région Centre, malgré ses atouts patrimoniaux, reste à une place relativement modeste. Le CESR ne peut que se féliciter que le bassin de Romorantin, compte tenu de sa situation, ait été rendu éligible au dispositif de contrat de site. Il émet, toutefois, des réserves sur la capacité du plan d action proposé à répondre à l intensité de la crise, que ce soit en termes de moyens financiers ou d approche stratégique. Il met en garde, en particulier, contre un risque de dispersion des crédits et insiste pour que ceux-ci soient affectés exclusivement à des actions structurantes en faveur de la formation et du développement économique. Eu égard à la proximité du département du Cher, et plus particulièrement du bassin de Vierzon, Il insiste également pour que les acteurs s'attachent à travailler en cohérence avec le contrat de site de Bourges. 5

L absence d anticipation relevée dans l avis place le bassin d emploi dans une impasse dont il mettra longtemps à sortir. Il s agit maintenant, au travers des perspectives affichées, de redonner rapidement espoir à un territoire en plaçant l homme au cœur des décisions. Une telle situation ne doit plus se reproduire et a déjà conduit le CESR à préconiser l élaboration d une véritable stratégie régionale de veille et d anticipation économiques, notamment par la mise en place d un observatoire régional des risques et des opportunités économiques. Le contrat de site doit également être un préalable à une réflexion stratégique globale en faveur des territoires du sud de la région, trop souvent confrontés à des opérations de redynamisation dispersées et qui posent le problème de la capacité de la région à s adapter aux évolutions. Un des éléments forts de ce dispositif réside, selon le CESR, dans la volonté affichée de mobiliser et de coordonner l action des acteurs du territoire. De ce point de vue, le rôle du chef de projet sera déterminant dans la mise en œuvre et la réussite des projets. Une telle démarche implique une réelle concertation avec l ensemble des acteurs concernés et une réactivité du dispositif à partir d une évaluation continue, tant quantitative que qualitative, des actions conduites. Le CESR réitère donc son souhait d être associé au pilotage de ce contrat de site, contrairement à ce qui a eu lieu pour son élaboration. Xavier BEULIN 6