GASTRITES CHRONIQUES

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Transcription:

CHUC Service d hépato-gastro-entérologie GASTRITES CHRONIQUES Dr Belghazi 2013/2014

INTRODUCTION: Affection fréquente 30-50%. Regroupe: des affections diverses dans leur circonstance de survenue, leurs causes et leurs évolution. Clinique : peu ou pas symptomatique Diagnostic = endoscopie + histologie*** Hélicobacter pylori (HP): rôle pathogène++ État précancéreux: surveillance++

SIGNIFICATION DU MOT GASTRITE Pour le malade: douleur épigastrique Pour l endoscopiste: anomalie de la muqueuse superficielle Pour l histologiste: maladie inflammatoire de la muqueuse La définition est histologique+++

DEFINITION Etat inflammatoire chronique de la muqueuse gastrique: Infiltrat inflammatoire persistant Prédominance lymphoplasmocytaire +/- altération de cinétique et de la différenciation cellulaire

ASPECTS GÉNÉRAUX DE LA GASTRITE CHRONIQUE: APPROCHE DIGNOSTIC 1/ Aspect clinique 2/ Aspect endoscopique 3/ Aspect histologique

1/ ASPECT CLINIQUE: souvent asymptomatique, découvert à l occasion d endoscopie gastrique et de biopsie systématique. Syndrome dyspeptique: ensemble des douleurs type ulcéreuses ou atypiques, et sensations d inconfort gastrique (satiété précoce, éructation..) Tableau clinique particulier: carence en vit B12. Tableau de gastropathie exsudative.

2/ ASPECT ENDOSCOPIQUE: Intérêt est double: Diagnostique: - aspect endoscopique - biopsies+++ Pronostique: surveillance des états précancéreux Faible corrélation entre endoscopie et histologie

Muqueuse gastrique normale Fundus Corps gastrique Antre

2/ ASPECT ENDOSCOPIQUE: Aspect d atrophie gastrique: Plissements fundiques raréfiés Bonne visibilité du réseau vx s/muqueux =aspect de Fond d oeil Aspect de gastrite varioliforme: Surélévations ombiliqués érodés au centre

2/ ASPECT ENDOSCOPIQUE: Aspect de gastropathie à gros plis: gros plis congestifs Aspect de gastrite nodulaire: Oedeme, congestion, érosion

3/ASPECT HISTOLOGIQUE: Lésions élémentaires: 1/inflammation: infiltrat inflammatoire lymphoplasmocytaire, la présence de PNN= activité. 2/Atrophie glandulaire 3/Métaplasie intestinale, dysplasie Lésions caractéristiques: - Granulome - Follicules lymphoides - Éosinophilie - Bande collagéne s/ épithéliale - Hyper lymphocytose intra épithéliale

CLASSIFICATIONS Classification de WYAT et DIXON: (Topographie; étiologie; entité spécifiques) Gastrite type A: auto-immune Gastrite type B: liée a HP Gastrite type C: chimique: AINS; biliaires Entités spécifiques: lymphocytaires; eosonophile ;granulomatoses

GASTRITES: CLASSIFICATIONS Class SYDNEY SYSTEM +++: Deux partie : endoscopie ;histologie Topographie; étiologie; morphologie Conditions de prélèvement +++

CLASS SYDNEY SYSTEM(II) Endoscopie: Topographie: Gastrite Antrale Gastrite fundique Pan gastrite a prédominance Antrale ou fundique Description des lésions ++ Oedème ;érythème;érosions;exsudat; Hypertrophie des plis;aspect nodulaire Visibilité des vaisseaux;points hémorragiques

CLASS SYDNEY SYSTEM(II) Topographie: Morphologie: Histologie Catégories: aigue; chroniques; spéciales Grades : légère; modérée; sévère ( inflammation; activité; HP;atrophie;métaplasie) Étiologie: causes évidentes associations pathogéniques HP +++

SYDNEY SYSTEM (III): Protocole de prélèvement 5 biopsies: 2 antrales ( 3 cm du pylore, 1 PC, 1 GC ) 2 corps gastrique (1 PC, 1 GC) 1 angle de la PC

CLASSIFICATION ADAPTÉS +++ ÉTIOPATHIOGENIQUES Gastrite 1- Gastrite chronique liée à HP: a- Gastrite atrophique multifocale. b- Gastrite chronique à prédominance antrale. 2- Gastrite chronique non liée à HP : a- Sans lésion spécifique : - Gastrite atrophique fundique. b- Avec lésion spécifique : - granulomateuse -Lymphocytaire. - Eosinophile - collagène.

Gastrites chroniques liées à HP a- Gastrite chronique à prédominance antrale. b-gastrite atrophique multifocale.

PAN GASTRITE À PRÉDOMINANCE ANTRALE Gastrite hyper sécrétoire/gastrite antrale diffuse adulte jeune Atteinte diffuse de l antre ± fundus Pas d évolution vers l atrophie ni vers la MI ou Dysplasie Spécifiquement associée a l ulcère duodénal HP quasi constant. Principale conséquence: développement du lymphome type malt

PAN GASTRITE À PRÉDOMINANCE ANTRALE Antral (type B) gastritis

GASTRITE CHRONIQUE MULTIFOCALE Gastrite chronique liée a l environnement Définit par la présence d une atrophie gastrique souvent associée a une métaplasie et un infiltrat inflammatoire mononuclée particulier par sa topographie et son évolution dans le temps. Les lésions sont maximales au niveau de l angle de la petite courbure. L atrophie souvent associé a une métaplasie intestinale Risque d ulcère gastrique et surtout d ADK

GASTRITES CHRONIQUES A HP: 2 types: gastrite chronique non atrophique prédominant dans l antre ou gastrite hypersécrétoire risque ulcère duodénal ou lymphome gastrique ( MALT). gastrite atrophique multifocale risque ulcère gastrique ou adénocarcinome gastrique. TTT: éradication d HP/ trithérapie.

GASTRITE À H.PYLORI : ASPECT ENDOSCOPIQUE DE GASTRITE NODULAIRE ANTRALE

Gastrites chroniques non liées à HP a- Sans lésion spécifique : - Gastrite atrophique fundique. b- Avec lésion spécifique : - granulomateuse. - Lymphocytaire.

GASTRITE CHRONIQUE ATROPHIQUE AUTO-IMMUNE Rare; nord de l Europe et pays scandinaves Caractérisée par: Atteinte diffuse du corps avec respect relatif de l antre Fréquence des phénomènes immunologiques: AC anti-cellule pariétale et AC anti-fi + Maladies autoimmunes associées Carence en facteur intrinsèque Prédisposition génétique certaine avec TAD; prédominance incomplète Risque de dysplasie et D ADK gastrique: 10 % (20 ans): surveillance

Gastrite auto-immune Conséquences physiopathologiques Atrophie fundique Achlorohydrie Diminution de la sécrétion du FI Malabsorption de la vitamine B12 Hypergastrinémie II aire Anémie pernicieuse: Biermer Mégaloblastique (15 à 20 %)

Gastrite auto-immune Conséquences anatomopathologiques Atrophie fundique Métaplasie intestinale Hyperplasie CG Dysplasie Lésion précancéreuse Adénocarcinome Prolifération des cellules ECL Tumeurs NE (2 à 10 %)

Gastrite auto-immune Clinique Anémie pernicieuse: maladie de Biermer Clinique: SCM: Syndrome cordonal postérieur Trouble sensibilité profonde Paresthésies Syndrome pyramidal -Déficit moteur des M< -Signe de Babinski Hématologie: Biologie Anémie macrocytaire± leucopénie et/ou thrombopénie Vit B 12 sérique basse MO: Mégaloblastes Immunologie : AACP: 90% AAFI

MALADIE DE BIERMER

Gastrite auto-immune Traitement et surveillance Tableau d anémie pernicieuse Signes neurologiques (-) 100 γ IM 3 X / sem 3 à 4 semaines Signes neurologiques (+) 100 γ IM 3 X / sem Plusieurs mois Puis Vit B12 1000 γ /mois IM à vie Surveillance : Endoscopie + biopsies

FORMES RARES: Gastrite lymphocytaire: 1-5% = infiltrat lymphocytaire dense / épithélium de surface et cryptes; souvent associée à maladie cœliaque non traitée. Ethiopatogénie inconnue, HP inconstant. Aspect endoscopique = gastrite varioliforme( plus typique). Gastrites granulomateuses: granulomes / chorion: Tuberculose, maladie de Crohn, Syphilis, sarcoïdose, fongiques, corps étranger, HP!!

Gastrite varioliforme lymphocytaire

Autres gastrites spécifiques Gastrites éosinophile: Rare; au cours de la gastroentérite à éosinophile (Grêle) Infiltration diffuse de la couche profonde muqueuse et de la sous muqueuse/pne Terrain d allergie: 50 à 70% Enfants Endoscopie : Atteinte gastrique rarement isolée; prédominance antrale et aspect de plis épaissis Gastrite collagène: Très peu de cas ont été décrits Bande de collagène anormale en sous épithéliale de la muqueuse gastrique Signification et cause inconnue

CONCLUSION: Gastrites = groupe d affections. Rôle HP*** Clinique: souvent asymptomatique, pas de symptôme spécifique Diagnostic = proposé/ endoscopie; confirmé/ histologie. Gastrite chronique atrophique = état précancéreux surveillance histoendoscopique régulière surtout si dysplasie.