Ligament croisé antérieur : Le ligament croisé cranial ou ligament croisé antérieur est un des ligaments se trouvant à l intérieur du genou. Il ne se trouve qu au niveau de la patte arrière. On parle de ligament croisé parce qu à l intérieur du genou il y a 2 ligaments qui se croisent dans des directions opposées pour stabiliser le genou. Parmi ces 2 ligaments c est le ligament croisé antérieur qui est le plus souvent atteint. Il s attache d une part sur le fémur et d autre part au tibia. Son rôle est d empêcher le déplacement du tibia vers l avant par rapport au fémur, l hyperextension du genou et la rotation interne exagérée du tibia. La rupture du ligament croisé antérieur est une des causes les plus fréquentes de boiterie chez le chien. Chez le chat la rupture du ligament est plus rare, elle se rencontre plus souvent lors de traumatismes violents (défenestration) et s accompagne également de ruptures d autres ligaments du genou. Causes de rupture : Cause traumatique : La rotation interne exagérée est une des causes entrainant la rupture du ligament croisé. Typiquement lors d une course, le chien pose la patte sur un d&faut de surface du sol entrainant une torsion de la patte au niveau du genou. Cause dégénérative : lors de surpoids ou de vieillesse, les ligaments se fragilisent et peuvent se rompre plus facilement. Cause hormonale : un excès d hormones naturelles (cortisone venant des glandes surrénales), ou externes (traitement long par de la cortisone) peut aussi fragiliser les ligaments. 1 / 5
Tous les chiens peuvent être touchés mais les chiens de plus de 5 ans et pesant plus de 15 kg sont les plus fréquemment atteints. Les jeunes animaux de moins de 1 an sont exceptionnellement touchés. Les chiens en surpoids sont également fréquemment concernés. Symptômes : Une boiterie d apparition brutale est le plus souvent rencontrée après un effort ou un traumatisme. La boiterie est sans appui c'est-à-dire que le chien ne pose plus ou presque plus la patte arrière. La boiteries initialement très intense finit au bout de quelques jours par diminuer une fois l inflammation du genou résorbée. La boiterie devient alors plus insidieuse. Pendant plusieurs semaines des lésions irréversibles progressent à l intérieur du genou et la boiterie redevient plus importante. Lors de rupture dégénérative la boiterie peut apparaitre de façon plus progressive. Lors de rupture partielle également la boiterie est plus discrète et peut ainsi évoluer longtemps avant d être mise en évidence. Diagnostic : Le diagnostic est essentiellement clinique. Un examen du genou le plus souvent sous tranquillisation ou sous anesthésie permet de mettre en évidence le signe du tiroir (avancée anormale du tibia par rapport au fémur). Ce signe est caractéristique de la rupture du ligament croisé. Des vétérinaires expérimentés en chirurgie ont plus de facilité et d habitude à mettre en évidence ce signe parfois même sans anesthésie. Lors de rupture partielle ce signe est plus difficile à mettre en évidence et il est parfois nécessaire d avoir recours à des examens complémentaires (IRM ou arthroscopie du genou, voire ouverture chirurgicale du genou). 2 / 5
Un épanchement de synovie ou un épaississement de la capsule articulaire peut aussi être détecté mais ces signes ne sont pas spécifiques. Les ligaments ne se voient pas sur une radio. Du coup la radiographie est inutile pour détecter une rupture de ligament croisé mais permet de voire si il y a des lésions d arthrose (usure articulaire) au niveau du genou et donc de préciser le pronostic. Traitement : Un traitement conservateur médical peut dans certaines conditions être mis en place. Il repose sur l utilisation d anti inflammatoires, de chondroprotecteurs, parfois d infiltrations du genou. Ce traitement doit être complété au début par un strapping du genou associé à du repos et par la suite par une ré éducation (musculation de la patte, mouvements, nage ). L efficacité de ce traitement est variable en fonction des animaux et surtout de leur poids. Le traitement chirurgical est le plus souvent conseillé. Il permet d obtenir une récupération plus rapide et permet de limiter la progression de l arthrose. De nombreuses techniques opératoires sont possibles. Il y en a trois qui retiennent notre attention. Technique de Flo / technique Over the Top / TPLO. Toutes les techniques commencent par une exploration du genou, une inspection des ménisques. Les fragments de ligament rompus sont retirés, les ménisques atteints sont retirés partiellement ou totalement. 3 / 5
Technique de FLO : Des prothèses artificielles (Fil de polypropylène, fil de polyester, fil de nylon, ruban de nylon ) sont utilisées pour remplacer le ligament. Elles sont mises en place à l extérieur de l articulation dans le même sens que l ancien ligament. Cette technique convient surtout au animaux légers. La taille du fil ou du ruban peut cependant être adaptée à des animaux un peu plus lourds. Technique Over the top : Une bandelette de tissu interne naturelle est utilisée pour remplacer le ligament. Les techniques de flo et over the top peuvent êtres combinées. Cette technique convient aux animaux un peu plus lourds. Technique TPLO : Cette technique qui convient aux animaux les plus lourds et jeunes est également la technique la plus complexe et la plus couteuse. Le plateau tibial est coupé et refixé à l aide d une plaque de manière à rendre le ligament croisé inutile lors de la marche. 4 / 5
Dans tous les cas l animal reçoit des médicaments contre la douleur, des anti inflammatoires et des antibiotiques. L anesthésie parfois longue doit être réalisée dans de bonnes conditions avec des appareils d anesthésie (oxygène) et un monitoring complet. Une hospitalisation courte est nécessaire 12 à 24 heures.un gros pansement est parfois mis en place sur la patte pendant 10 à 15 jours. Un contrôle de plaie est effectué au bout de 3 à 5 jours. Le repos strict est conseillé sur environ 2 mois. Promenades en laisse courte pour les besoins hygiéniques, pas de saut, pas de course. Un traitement antibiotique, anti inflammatoire, chondroprotecteur et parfois un régime alimentaire est préconisé. Les complications rencontrées vont de l infection à la rupture des prothèses, l arrachement des implants, la progression de l arthrose et sont plus ou moins graves. Le pronostic après opération est variable en fonction des techniques et des situations de départ. Le plus souvent on observe autour de 70 à 80 % de résultats fonctionnels satisfaisants. 5 / 5