Référentiel de bonnes pratiques soignantes sur le respect de l intimité et dignité du patient



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Version Date Nature de la modification 1 26/07/2012 Création Sommaire 1. DOCUMENTS SOURCES... 2 2. PREAMBULE... 2 3. OBJECTIFS DU REFERENTIEL... 2 4. L INTIMITE... 3 4.1 Définition de l intimité... 3 4.1.1 Nous vous proposons quelques questions... 3 4.1.2 Exemple de définitions... 3 4.2 Différentes sphères d intimités... 4 5. MODE OPERATOIRE SUR L UTILISATION DS ELEMENTS SIGNALETIQUES... 5 6. AMENAGEMENTS ET SPECIFICITES DU TRAVAIL DE NUIT... 6 7. CONCLUSIONS... 6 Nom Fonction Rédigé par M. COURNILLOUX Pour le Groupe de Travail : Soins Palliatifs de l ICO René Gauducheau IDE 4 ème CC Validé par Dr BARBAROT Médecin Oncologue 6 Soins palliatifs M. BOURREL Directeur des soins de l ICO René Gauducheau Vérifié par Mme LE LANN Chef du service qualité et gestion des risques Approuvé par Pr BATAILLE Directeur Général de l ICO SUPPRRG001 Version 1 Date d application : 01/10/2012 Page 1 sur 6

1. DOCUMENTS SOURCES Référentiel de bonnes pratiques soignantes > Résumé annexé à la circulaire n DHOS/E1/DGS/SD1B/SD1C/SD4A/2006/90 du 2 mars 2006 relative aux droits des personnes hospitalisées et comportant une charte de la personne hospitalisée, principe général n 8, > Charte de bientraitance de l ICO René GAUDUCHEAU, article 4, > Module Soins réalisé en interne à l ICO René GAUDUCHEAU pour le personnel des services de Médecine en 2009 et 2010, thématique «Intimité et rythme de vie», > Compte-rendu des réunions de travail sur l intimité du patient. 2. PREAMBULE La création de ce référentiel de bonnes pratiques soignantes est une initiative du groupe Soins Palliatifs du Centre. Suite aux réflexions menées en équipe lors du Module Soins «Intimité et rythme de vie», le groupe a souhaité créer un outil permettant une réflexion sur la notion d intimité dans nos prises en charge. Un des objectifs est sa présentation et sa diffusion à l ensemble des services d hospitalisation et services médico-techniques, dans le but d améliorer la conception de l intimité du patient, et ce, tout au long de son parcours de soins. 3. OBJECTIFS DU REFERENTIEL > Mettre à disposition cet outil pour inviter chaque professionnel à se questionner sur la place qu il accorde à l intimité du patient dans l établissement ; > Améliorer les pratiques professionnelles, en restant sensibilisé à la notion d intimité tout au long du parcours de soins du patient ; > Fournir aux professionnels des services d hospitalisation le mode opératoire sur l utilisation des éléments signalétiques «PATIENT» et «SOIGNANT». SUPPRRG001 Version 1 Date d application : 01/10/2012 Page 2 sur 6

4. L INTIMITE 4.1 Définition de l intimité 4.1.1 Nous vous proposons quelques questions > Quelle est ma définition de l INTIMITE? > L intimité se limite-elle uniquement à la sphère uro-génitale? > Pour moi y-a-t-il des soins plus intimes que d autres? > Est-ce que pour moi, chaque personne à une représentation différente de l intimité? > Est-ce que je suis sensible à ce qui est sensible pour l autre? > Est-ce que, pour moi, la chambre du patient est un espace privé? > Comment je me positionne quand je rentre dans la chambre du patient? Suis-je disponible? Est-ce que je touche aux effets personnels du patient? (ex : tablette, magazines) > Est-ce que je demande au patient la permission de rentrer dans la salle de bain? > Suis-je attentif à l impact des dérangements (téléphone, chercher un collègue)? > Suis-je plus vigilant dans la prise en charge du patient dans une chambre à deux lits? (ex : montauban, vomissements, effets personnels, entretien sur l histoire personnelle, moment d émotions, etc.) 4.1.2 Exemple de définitions Définir l intimité commence par interroger la conception du patient et non se limiter à sa propre conception. Chaque soignant a une représentation de l intimité pour lui, et pour l autre. Nous vous invitons à vous interroger sur la conception de l intimité du patient et à la prendre en compte, même si elle est différente de la vôtre. L intimité dépend également de la qualité d un cadre accueillant, c est un caractère de confiance réciproque, qui favorise la relation, elle désigne tout ce qui est d ordre privé, réservé à soi ou dans une relation spéciale. «Ce voile au delà duquel on ne regarde pas» SUPPRRG001 Version 1 Date d application : 01/10/2012 Page 3 sur 6

4.2 Différentes sphères d intimités Il nous a paru pertinent de détailler les différentes sphères d intimité pour une meilleure analyse des pratiques soignantes. > A la porte de la chambre : Avoir en mémoire que nous entrons dans un espace mis à la disposition du patient > A l entrée dans la chambre : > Dans la chambre : Tenons-nous compte de la signalétique choisie au préalable avec le patient et son entourage? Concevons-nous la chambre du patient comme un endroit privé et en ce sens respectable? Y-a-t-il déjà une présence ou une signalétique évoquant la réalisation d un soin en cours? Est-il pertinent de déranger? Ma demande peut-elle être reportée? De quelle manière j entre dans la chambre? Est-ce que je frappe? Est-ce que j attends la réponse? Sommes-nous attentif à avoir une position soignante non intrusive? Notre intervention peut-elle être différée si celle-ci nous paraît dérangeante pour le patient et/ou le professionnel présent? Pensons-nous aux jeux de portes? (exemple : celle de la salle de bains peut bloquer toute vue du couloir sur le patient en soin) Pensons-nous à définir avec le patient un endroit réservé au matériel nécessaire aux soins, y compris dans la salle de bains? Respectons-nous des espaces réservés aux patients (exemple : la table de nuit, la table, l adaptable )? Demandons-nous l autorisation au patient pour s asseoir sur son lit, toucher à des effets personnels? Est-il évoqué avec le patient la possibilité de décorer sa chambre avec des effets personnels? SUPPRRG001 Version 1 Date d application : 01/10/2012 Page 4 sur 6

> En soins : Pensons-nous à ne découvrir que la partie du corps nécessaire au soin? Combien de personnes sont indispensables pour la réalisation du soin? L accord du patient a-t-il été recherché au préalable pour la présence d étudiants paramédicaux et médicaux? La porte de la chambre est-elle fermée? Le rideau est-il tiré dans les chambres doubles? La présence des proches est-elle autorisée par la personne soignée? 5. MODE OPERATOIRE SUR L UTILISATION DS ELEMENTS SIGNALETIQUES Pour concrétiser notre réflexion, des éléments signalétiques ont étés mis en place dans chaque service d hospitalisation. > Signalétiques «PATIENT» : Deux signalétiques ont été créées : «Frappez et entrez» et «Ne pas déranger», de formes rectangulaires et apposées sur la porte. Les soignants présentent ces outils au patient en début d hospitalisation, pour ainsi définir avec lui ses préférences en termes d interventions dans sa chambre. Cette information est notifiée dans la macro-cible d entrée et peut être modifiée à tout moment de l hospitalisation. Des temps de réflexion sont prévus pour accompagner les soignants dans la présentation et mise à disposition de ces signalétiques. «Frappez et entrez» : permet d entrer dans la chambre sans même attendre l accord verbal du patient. Cette signalétique est à utiliser pour les personnes étant dans l incapacité de communiquer verbalement, en agonie «Ne pas déranger» : est réservé pour des moments personnels, de tranquillité, avec son entourage, respectant l organisation du service (soins programmés, appel du patient ). Cette signalétique peut être apposée sur la porte par le soignant après concertation avec le patient. Pour les cas particulier (refus de soin, dépression), un temps de réflexion sera l occasion d échanger sur les attitudes possibles. SUPPRRG001 Version 1 Date d application : 01/10/2012 Page 5 sur 6

> Signalétiques «SOIGNANT» : Ces trois signalétiques sont sous la forme de drapeaux aimantés, à apposer sur la partie métallique de la porte de la chambre pour une meilleure visibilité. Elles permettent de respecter le temps de la rencontre entre l intervenant et le patient. «Entretien médical en cours» : permet aux soignants en charge du secteur, de visualiser dans quelle chambre est le médecin soit pour participer à l entretien, soit pour respecter ce temps médical, afin d éviter les dérangements occasionnés, «Soins en cours» : est utilisée par le personnel paramédical pour différents soins portant sur l intimité du patient (hygiène, confort, massage, pansement, pose de sonde, soins de bouche ).Elle précise le caractère intime du soin réalisé, «Entretien en cours» : est utilisée pour les para-médicaux, les psychologues, assistantes sociales et bénévoles, afin de favoriser ce moment d échange avec le patient. Ces signalétiques sont à la disposition des équipes dans les chariots de soin (rangements sur les côtés). 6. AMENAGEMENTS ET SPECIFICITES DU TRAVAIL DE NUIT Durant le tour de 22 heures, le soignant conviendra des modalités d interventions avec le patient dans sa chambre. L équipe ajustera la fréquence de son passage en fonction de l état de santé du patient (surveillances, agitation, situation aiguë ). 7. CONCLUSIONS Comme stipulé dans le préambule, ce référentiel est un premier outil pour une analyse de pratiques soignantes. Il sera amené à évoluer avec le temps. Il permet à chaque professionnel de santé de s interroger sur ses pratiques tout en accordant une place importante au respect de l intimité et de la dignité du patient. C est un document de sensibilisation qui va permet de s approprier progressivement la démarche, le tout dans une dynamique d échange entre équipes. Dans un second temps, le souhait est de transmettre et partager cette réflexion avec l ensemble des professionnels de l établissement. SUPPRRG001 Version 1 Date d application : 01/10/2012 Page 6 sur 6