NOTE DE CONJONCTURE DE L ARTISANAT EN HAUTE-NORMANDIE SOMMAIRE. Décembre 2014 - N 6



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Transcription:

NOTE DE CONJONCTURE DE L ARTISANAT EN HAUTE-NORMANDIE Décembre 2014 - N 6 ENQUETE DU 2 nd SEMESTRE 2014 SOMMAIRE Tendance générale Tendance par département Tendance par grand secteur Focus sur les conjoints Conclusion 2 5 7 10 12 «Quand le bâtiment va tout va!». «Le secteur alimentaire est le dernier secteur touché par la crise ; on ne rogne pas sur l alimentaire!». Les proverbes et les mots tout faits commencent à avoir la vie dure dans un contexte de difficultés économiques persistant. En effet, le bâtiment se porte mal et le secteur alimentaire lui emboîte le pas. Production et services sont également touchés par ce contexte morose. Prenons deux données essentielles pour exemple : Depuis déjà deux semestres, les artisans du bâtiment interrogés par l enquête de conjoncture de l Observatoire régional de l Artisanat font état d une baisse de leur nombre de clients et de leur chiffre d affaire pour plus de 50 % d entre eux. Nous sommes ainsi déjà loin des situations vécues en 2012 voire 2013. La baisse du nombre de clients touche de plus en plus le secteur de l alimentation. 52 % des artisans interrogés voient le nombre de leurs clients diminuer contre 37 % au cours du 1 er semestre 2014 et, jadis, 26 % au cours du 2 nd semestre 2013. Les perspectives d un redressement économique semblent s éloigner et la crise s accentuer. L Artisanat, toujours Première Entreprise de France, est donc en souffrance. Il ne faut pas le nier. Pour autant, l économie de proximité ni ne se rend, ni ne se meure! Elle demeure le «moteur d un nouveau projet de société» comme Pierre Martin le soulignait déjà en 2008 dans son ouvrage traitant de l économie de proximité. L Artisanat offre notamment des services essentiels dans un contexte de vieillissement démographique et, en prenant, le virage de l innovation et de la qualité, et même celui de l excellence, l Artisanat joue son principal va-tout. Le contexte de crise stimule l innovation, la création, le démarchage commercial. Ceux qui s en sortent environ 10 % des artisans déclarent en effet toujours une progression du nombre de clients et une augmentation de chiffre d affaires ont sûrement innové dans leurs pratiques commerciales comme dans leurs productions. Il ne saurait en être autrement. La France vit une période de profondes mutations qui s apparente à une nouvelle révolution économique. L arrivée de l informatique avait laissé place au terme de «3 ème révolution industrielle». Le «tout numérique» laisse supposer une nouvelle ère économique où de nouveaux modes de commercialisation et où le renouvellement de la gamme de produits sont des points essentiels de l avenir de l Artisanat. Le recours aux nouvelles technologies de l information et de la communication (NTIC) est indispensable. D après les résultats du baromètre de la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad), le marché des ventes sur Internet a augmenté de 11 % au 3 ème trimestre 2014. Pour Noël 2014, le montant des ventes sur Internet (novembre et décembre) est estimé à 11,1 milliards d euros (+ 10 % par rapport à 2013). 154 600 sites marchands actifs sont recensés, en augmentation de 17 % en 1 an. L Artisanat pour continuer à jouer son rôle de premier acteur économique doit négocier avec audace ce virage économique et demeurer ancrer dans la qualité et l excellence du savoir-faire. Face à des charges élevées, un positionnement économique différent (qualité et créativité) peut permettre à l Artisanat de perdurer. Oui, il y a toujours de bonnes raisons de choisir l Artisanat, que l on soit client ou que l on soit créateur ou déjà chef d entreprises. Bruno LEFEBVRE Président de la CRMA Haute-Normandie CHIFFRES CLEFS 27 300 entreprises et 28 600 établissements artisanaux 59% en Seine-Maritime et 41% dans l Eure 42% dans le bâtiment, 34% dans les services 12% dans la production, 12% dans l alimentation 14 250 établissements employeurs et 42 400 salariés 5 700 apprentis travaillent dans une entreprise artisanale 6,2 milliards d euros de chiffre d affaires

TENDANCE GENERALE Une entreprise artisanale peut être définie comme une entreprise immatriculée au Répertoire des Métiers exerçant à titre principal ou secondaire une activité artisanale. Selon la loi du 5 juillet 1996 relative au développement et à la promotion de l Artisanat, doivent être immatriculées au répertoire des métiers les personnes physiques et les personnes morales qui n emploient pas plus de 10 salariés et qui exercent à titre principal ou secondaire une activité professionnelle indépendante de production, de transformation, de réparation ou de prestation de services relevant de l Artisanat et figurant sur une liste établie par décret en Conseil d Etat. Sous certaines conditions, les entreprises qui le souhaitent peuvent rester immatriculées au Répertoire des Métiers au-delà du seuil des 10 salariés (on parle de droit de suite). On peut répartir les entreprises artisanales en quatre grands secteurs artisanaux à savoir : le secteur de l Alimentation (boulangerie, pâtisserie, boucherie, charcuterie, traiteurs, chocolaterie, etc.) ; le secteur du Bâtiment (maçonnerie, couverture, peinture, plomberie, électricité, chauffagerie, travaux publics, etc.) ; le secteur de la Production (métiers du bois, mécanique industrielle, modélisme, stylisme, imprimerie, prothésites, etc.) ; le secteur des Services (coiffure, soins et beauté, fleuristes, réparation automobile, taxis, photographie, etc.). Cette 6 ème note de Conjoncture repose sur une méthodologie d enquête électronique auprès des entreprises relevant du secteur de l Artisanat avec pour objectif d observer l évolution de l activité économique, de l emploi, de l investissement et du climat des affaires au cours du 2 nd semestre 2014. Evolution du nombre de clients et lisibilité du carnet de commandes 56% des artisans interrogés remplissent un carnet de commandes dans le cadre de leurs activités. Parmi ces derniers, 81% ont une lisibilité inférieure à 3 mois et seul 19% ont une lisibilité supérieure à 3 mois. La lisibilité du carnet du carnet de commande est plus faible comparativement aux deux semestres précédents. Au cours du 1 er semestre 2014, seul 34% des artisans interrogés avaient une lisibilité du carnet de commande inférieure à 1 mois contre 44% au cours du semestre en cours. Au cours du 2 nd semestre 2014, la moitié des artisans interrogés a vu le nombre de ses clients diminuer et seul 10% ont vu leur clientèle augmenter. La baisse du nombre de clients est particulièrement importante dans les métiers de bouchers, charcutiers (71% des artisans interrogés) et d entretien et réparation automobile (62%). La tendance à la baisse du nombre de clients observée depuis fin 2013 persiste guère et les prévisions pour le 1 er semestre 2015 ne sont pas plus plus optimistes. La baisse du nombre de clients touche de plus en plus fortement le secteur de l Alimentation. 52% des artisans interrogés voient le nombre de leurs clients diminuer contre 37% au cours du 1 er semestre 2014 et 26% au cours du 2 nd semestre 2013. Evolution du chiffre d affaires Globalement, le chiffre d affaires des artisans interrogés diminue. Ils sont 50% à connaître une baisse du chiffres d affaires et seulement 11% à le voir augmenter. Cette tendance est constatée depuis déjà 4 semestres. 2 La tendance à la baisse du chiffre d affaires observée depuis plusieurs semestre risque de se confirmer au début de l année 2015. En effet près de la moitié des artisans interrogés envisage une nouvelle baisse d activité au cours du prochain semestre.

TENDANCE GENERALE Evolution des effectifs salariés et apprentis 15% des artisans interrogés au cours du 2 nd semestre 2014 ont réduit leurs effectifs salariés et/ou apprentis. A l inverse 7% ont embauché du personnel. 33% des artisans interrogés travaillent seuls et ne se sont donc pas prononcés. La boulangerie, pâtisserie est particulièrement affectée, avec une baisse du nombre de salariés et notamment d apprentis concernant 40% des artisans interrogés. Une diminution générale de l emploi salarié et apprenti dans l Artisanat haut-normand est donc observable, ce qui confirme la tendance des 4 semestres précédents. Au cours du 2 nd semestre 2014, seul 15% des artisans interrogés ont investi. Depuis fin 2013, le volume des investissements est relativement faible : environ un quart des artisans investissaient début 2013 contre seulement 15% environ à partir du 2 nd semestre 2013. La baisse de l investissement est très marquée dans le secteur de l Alimentation avec 14% des artisans ayant investi au cours du 2 nd semestre 2014 contre 29% au cours du semestre précédent. Evolution de l investissement A l inverse, dans le secteur de la Production, 22% des artisans ont investi fin 2014 contre seulement 13% en début d année. Le prêt bancaire est le mode de financement privilégié par les artisans au cours du 2 nd semestre 2014. En effet, 45% d entre eux ont choisi le prêt bancaire. La part des artisans choisissant l autofinancement comme mode de financement va probablement augmenter au cours du prochain semestre même si le prêt bancaire reste en tête. Ils sont 32% à déclarer vouloir s autofinancer début 2015 contre 25% actuellement. 44% des artisans ayant investi au cours du 2 nd semestre 2014 ont dépensé plus de 15 000. Cela représente 14 points de plus qu au cours du semestre précédent. Inversement, 35% ont investi moins de 7 500. C est 19 points de moins qu au cours du semestre précédent. Les montants investis ont donc augmenté au cours du 2 nd semestre 2014. Les anticipations pour le 1 er semestre 2015 sont plus pessimistes. Parmi les artisans interrogés envisageant d investir au cours du prochain semestre, 37% souhaitent dépenser plus de 15 000 et 41% souhaitent dépenser moins de 7 500. 3

TENDANCE GENERALE Difficultés de financement Le financement du besoin en fond de roulement est le premier motif de difficulté financière rencontrée par les artisans devant le financement des investissements. Parmi les artisans interrogés au cours du 2 nd semestre 2014, 59% rencontrent des difficultés de trésorerie et 47% connaissent des difficultés pour financer leurs investissements. Au cours du 2 nd semestre 2014, 58% des artisans interrogés jugent leur situation financière préoccupante voire très préoccupante. Le secteur du Bâtiment est le plus touché : 64% des artisans interrogés dans ce secteur estiment que leur situation financière est préoccupante voire très préoccupante. Le niveau de préoccupation des artisans interrogés concernant leur situation financière reste donc élevé et ce depuis fin 2013. Climat des affaires Les artisans interrogés au cours du 2 nd semestre 2014 sont 68% à penser que le climat des affaires s est dégradé voir fortement dégradé. Encore une fois, le secteur de l Alimentation semble le plus touché : la dégradation du climat des affaires concerne 83% des artisans interrogés dans les métiers de bouche. Les perspectives pour le 1 er semestre 2015 semblent elles aussi pessimistes : 64% des artisans interrogés envisagent une détérioration plus ou moins forte du climat des affaires en 2015. 4

TENDANCE PAR DEPARTEMENT Au 31/12/2013, la Seine-Maritime regroupe 17 000 établissements artisanaux, soit 59% et l Eure 11 600 établissements artisanaux, soit 41%. Evolution du nombre de clients La baisse du nombre de clients observée au cours du 2 nd semestre 2014 dans l Artisanat haut-normand est légèrement plus importante dans l Eure qu en Seine-Maritime : la part des artisans qui déclarent subir une baisse de leur clientèle est de 53% dans l Eure contre 45% en Seine-Maritime. En matière d anticipations, les artisans de l Eure sont également plus pessimistes que leurs homologues du département de la Seine-Maritime : 51% des artisans de l Eure envisagent une baisse de leur clientèle début 2015 contre 39% en Seine-Maritime. Evolution du chiffre d affaires Au cours du 2 nd semestre 2014, 54% des artisans de l Eure déclarent subir une baisse du chiffre d affaires contre 44% en Seine-Maritime. La baisse du chiffre d affaires est donc légèrement plus importante dans l Eure qu en Seine-Maritime. Une plus grande stabilité du chiffre d affaires est observable dans le département de la Seine-Maritime comparativement aux deux semestres précédents : 45% des artisans interrogés voient leur chiffre d affaires stagner contre 39% au cours du semestre précédent et 44% voient leur chiffre d affaires diminuer contre 50% au cours du semestre précédent. Les anticipations concernant le chiffres d affaires sont à la baisse pour le 1 er semestre 2015 et ce particulièrement sur le département de l Eure : 54% des artisans eurois interrogés anticipent une baisse du chiffre d affaires au cours du prochain semestre contre 43% en Seine-Maritime. 5

TENDANCE PAR DEPARTEMENT Evolution des effectifs salariés et apprentis La part des artisans qui ont réduit leurs effectifs salariés et/ou apprentis au cours du 2 nd semestre 2014 est proche de 15% dans les deux départements. A l inverse, ils sont seulement 5% à embaucher dans l Eure et 8% à embaucher en Seine-Maritime. Il n y a pas de différence significative en termes d évolution des effectifs salariés et apprentis entre les deux départements. Les anticipations pour le 1 er semestre 2015 sont néanmoins plus pessimistes dans l Eure qu en Seine-Maritime : 21% des artisans interrogés envisagent une baisse de l emploi salarié et/ou apprenti dans l Eure contre 16% en Seine-Maritime. Evolution de l investissement La part des artisans qui investissent est de 16% en Seine-Maritime et de 14% dans l Eure. Il n y a donc pas de différence notable entre les deux territoires. En termes d anticipations, les artisans seinomarins sont un peu plus pessimistes que les artisans eurois. En effet, ils sont 10% à envisager d investir au cours du 1 er semestre 2015 en Seine-Maritime contre 14% dans l Eure. Climat des affaires Le climat des affaires semble s être plus fortement dégradé dans l Eure qu en Seine-Maritime : ils sont 72% à subir une dégradation du climat des affaires au cours du 2 nd semestre 2014 dans l Eure contre 62% en Seine-Maritime. 6 Même constat en termes d anticipations : ils sont 70% à envisager une dégradation du climat des affaires au cours du prochain semestre dans l Eure contre 56% en Seine-Maritime.

TENDANCE PAR GRAND SECTEUR Au 31/12/2013, le secteur de l Alimentation regroupe 12% des établissements artisanaux, le secteur du Bâtiment 42%, le secteur de la Production 12% et le secteur des Services 34%. Evolution du nombre de clients La baisse du nombre de clients constatée dans le secteur de l Alimentation (52% des artisans interrogés) a tendance à s amplifier depuis plusieurs semestres : ils étaient 26% au cours du 2 nd semestre 2013 et 37% au cours du 1 er semestre 2014. A l inverse, la situation tend à s améliorer dans le secteur de la Production (38% des artisans interrogés) : ils étaient 51% au cours du 2 nd semestre 2013 et 43% au cours du 1 er semestre 2014. Les anticipations pour le 1 er semestre 2015 sont plus pessimistes qu en moyenne dans le secteur du Bâtiment : 51% des artisans interrogés envisagent une baisse du nombre de clients au cours du prochain semestre contre 45% en moyenne. Evolution du chiffre d affaires Une baisse de plus en plus importante du chiffre d affaires est observable dans le secteur de l Alimentation : 47% des artisans interrogés au cours du 2 nd semestre 2014 voient leur chiffre d affaires diminuer contre 38% au cours du 1 er semestre. Dans le secteur de la Production la situation est contrastée : 49% des artisans interrogés déclarent rencontrer une baisse du chiffre d affaires alors qu ils ne sont que 38% à subir une baisse de leur clientèle. Les artisans de la Production ont donc probablement baissé leurs prix afin de rester concurrentiel dans un contexte ou la demande de biens et services diminue. Les prévisions pour le 1 er semestre 2015 sont globalement défavorables notamment dans le secteur du Bâtiment (54% des artisans interrogés anticipent une baisse de leur chiffre d affaires contre 49% en moyenne tous secteurs confondus). 7

TENDANCE PAR GRAND SECTEUR Evolution des effectifs salariés et apprentis Une baisse importante des effectifs salariés et/ou apprentis est observable dans le secteur de l Alimentation au cours du 2 nd semestre 2014 (28% des artisans interrogés réduisent leurs effectifs et seulement 5% les augmentent). Ce secteur connaissait pourtant une plus grande stabilité de l emploi au cours des semestres précédents. La baisse du nombre de clients et du chiffre d affaires précédemment constatée dans ce secteur explique en grande partie cette évolution défavorable de l emploi. L apprentissage, très présent dans le secteur de l Alimentation, est particulièrement touché. La tendance à la baisse des effectifs salariés et/ou apprentis observée depuis plusieurs semestres dans le secteur du Bâtiment et des Services persiste : dans ces deux secteurs, la part des artisans qui réduisent leurs effectifs salariés est environ deux fois plus importante que celle des artisans qui recrutent. L apparente stabilité de l emploi dans le secteur des services (84% des artisans interrogés) s explique par la forte proportion d artisans qui travaillent seuls : 41% des artisans interrogés travaillent seuls dans le secteur des services contre 33% en moyenne tous secteurs artisanaux confondus. Le secteur de la Production est marqué par une plus grande stabilité de l emploi salarié et/ou apprenti. Si 13% des artisans interrogés ont réduit leurs effectifs, 9% ont embauché. Comparativement au 1 er semestre 2014, la situation s est légèrement améliorée (seul 3% des artisans interrogés au cours du semestre précédent avaient embauché). Les prévisions pour le 1 er semestre 2015 sont globalement pessimistes. Quel que soit le secteur concerné, seul 1 à 2% des artisans interrogés envisagent de recruter des salariés et/ou des apprentis début 2015. Part des artisans qui envisagent une baisse des effectifs salariés et/ou apprentis par secteur - 2nd semestre 2014 Hors artisans travaillant seuls au cours du 2nd semestre 2014 Alimentation Bâtiment Production Services Total général 21% 33% 37% 22% 28% Parmi les artisans ne travaillant pas seuls au cours du 2 nd semestre 2014, 37% envisagent de réduire leurs effectifs au cours du prochain semestre dans le secteur de la Production et 33% dans le secteur du Bâtiment. La baisse envisagée est moins prononcée dans les secteurs de l Alimentation (21%) et des Services (22%). 8

TENDANCE PAR GRAND SECTEUR Evolution de l investissement La part des artisans interrogés ayant investi au cours du 2 nd semestre 2014 est globalement faible (15%). Pour autant, le secteur de la Production connaît une évolution plus favorable de l investissement. En effet, 22% des artisans ont investi au cours du semestre en cours contre 13% au cours du 1 er semestre 2014 et 9% au cours du 2 nd semestre 2013. A l inverse, l investissement diminue dans le secteur de l Alimentation. La part des artisans qui investissent est en effet passée de 29% au cours du 1 er semestre 2014 à 14% seulement au cours de ce semestre. Climat des affaires La dégradation du climat des affaires observée au cours du 2 nd semestre 2014 dans l Artisanat haut-normand affecte particulièrement le secteur de l Alimentation. Les artisans de l Alimentation sont 84% à estimer que le climat des affaires s est dégradé voire fortement dégrader au cours du 2 nd semestre 2014 alors qu ils étaient 63% au cours du semestre précédent. Le secteur le moins fortement impacté est le secteur de la Production : 60% des artisans interrogés estiment que le climat des affaires s est dégradé voire fortement dégradé dans ce secteur. La situation s est améliorée comparativement aux deux semestres précédents : ils étaient 63% au cours du 1 er semestre 2014 et 83% au cours du 2 nd semestre 2013. 9

FOCUS SUR LES CONJOINTS Le statut du conjoint dans l entreprise est régi par la loi 2005-882 du 2 août 2005 en faveur des petites et moyennes entreprises et par le décret 2006-966 du 1er Août 2006, relatif au conjoint collaborateur. Le conjoint du chef d entreprise artisanale qui exerce de manière régulière une activité professionnelle dans l entreprise doit opter pour l un des trois statuts suivants : conjoint associé ; conjoint salarié ; conjoint collaborateur. Est considéré comme un conjoint collaborateur : «le conjoint marié du chef d une entreprise commerciale, artisanale ou libérale, qui exerce une activité professionnelle régulière dans l entreprise sans percevoir de rémunération et sans avoir la qualité d associé». En application de l article 16 de la loi de modernisation de l économie du 4 août 2008, le bénéfice du statut de conjoint collaborateur, initialement réservé au seul conjoint du chef d entreprise, est désormais étendu au partenaire lié par un PACS. De même, le statut de conjoint collaborateur est désormais ouvert au partenaire pacsé du gérant associé unique d EURL ou du gérant associé majoritaire d une SARL, sous réserve que l effectif de la société n excède pas vingt salariés. Les conjoints qui exercent une activité salariée à l extérieur de l entreprise d une durée au moins égale à la moitié de la durée légale du travail sont présumés ne pas exercer dans l entreprise une activité professionnelle de manière régulière. Parmi les artisans interrogés au cours du 2 nd semestre 2014, 31% travaillent avec leur conjoint dans l entreprise. 19% ont un conjoint qui travaille à temps plein dans l entreprise et 12% ont un conjoint qui travaille à temps partiel ou occasionnellement dans l entreprise. Seul 12% des artisans interrogés n ont pas de conjoints. Parmi les conjoints travaillant dans l entreprise artisanale : 37% ont le statut de conjoint salarié ; 24% ont le statut de conjoint collaborateur ; 19% ont le statut de conjoint associé. 20% des conjoints travaillant dans l entreprise n ont aucun des trois statuts régis par la loi du 2 août 2005. 88% des conjoints travaillant dans l entreprise sont mariés avec le chef d entreprise et 9% vivent en concubinage avec celui-ci. Concernant les conjoints collaborateurs, 95% des sont mariés avec le chef d entreprise et seul 5% sont pacsés. 10

FOCUS SUR LES CONJOINTS Parmi les conjoints travaillant au côté du chef d entreprise, 76% n ont aucune activité indépendante ou salariée à l extérieur et seul 14% travaillent à temps plein en parallèle. Parmi les conjoints collaborateurs, 87% ne travaillent pas à l extérieur de l entreprise. Ne percevant pas de rémunération dans l entreprise artisanale, ils étaient pourtant susceptibles d occuper un emploi en parallèle. Concernant les conjoints associés, 67% n ont aucune activité indépendante ou salariée à l extérieur de l entreprise et 30% travaillent à temps plein en parallèle. Enfin 88% des conjoints salariés ne travaillent pas à l extérieur de l entreprise et seul 3% travaillent à temps plein en parallèle. Les rôles exercés par le conjoint au côté du chef d entreprise artisanale sont principalement des rôles de comptable (58%) et/ou d aide à la gestion (57%). Seul 8% des conjoints exercent le même métier que le chef d entreprise et 8% exercent une autre activité productive. Dans le secteur de l Alimentation, c est le commmerce et marketing qui arrive en tête avec 68% des conjoints suivi de l aide à la gestion (61%) et/ou de la comptabilité (58%). La gestion du personnel a une importance non-négligeable avec 39% des conjoints. La comptabilité est une fonction prépondérante dans le secteur de la Production avec 77% des conjoints. La comptabilité et/ou l aide à la gestion sont les principales fonctions occupées dans le secteur du Bâtiment, celles-ci concernant chacune 61% des conjoints. La gestion du personnel arrive loin derrière et en troisième position avec 11% des conjoints. Les rôles exercés par le conjoint sont plus diversifiés dans le secteur des Services même si la comptabilité (49% des conjoints) et l aide à la gestion (43%) arrivent en première position. FLASH INFO L UPA Haute-Normandie et le CREFOR Haute-Normandie vont publier courant janvier les résultats de leur enquête partenariale auprès des conjoints collaborateurs dans les entreprises artisanales haut-normandes. L étude sera accessible sur le site Internet de l UPA Haute-Normandie et du Crefor Haute-Normandie. Cette étude présente les domaines d intervention des conjoints collaborateurs, leur formation ainsi que leur ressenti sur la fonction occupée. Un volet spécifique permet de développer les compétences et savoir-faire mis en application dans l entreprise qui pourraient être valorisés par l acquisition d une certification, notamment par le biais de la VAE (Validation des Acquis de l Expérience). Nous remercions l ensemble des 400 artisans qui ont accepté de participer à cette enquête ainsi que la Région Haute-Normandie et la Direccte Haute-Normandie pour leur soutien financier. 11

CONCLUSION Tendances du 2 nd semestre 2014 Baisse du nombre de clients (50% des artisans interrogés) notamment dans l Eure (53%) Elle est de plus en plus prononcée dans le secteur de l Alimentation Elle reste à des niveaux élevés dans les secteurs du Bâtiment et des Services Elle tend au contraire à se stabiliser dans le secteur de la Production Lisibilité du carnet de commandes de plus en plus faible Baisse du chiffre d affaires (50% des artisans interrogés) notamment dans l Eure (54%) Données au Elle est de plus en plus prononcée dans le secteur de l Alimentation 31/12/2013 Elle reste à des niveaux élevés dans les secteurs du Bâtiment, de la Production et des Services Baisse des effectifs salariés et apprentis (15% des artisans interrogés ont réduit leurs effectifs et 7% les ont augmentés) Forte détérioration de l emploi dans le secteur de l Alimentation La tendance reste à la baisse dans les secteurs du Bâtiment et des Services L emploi tend à se stabiliser dans le secteur de la Production Peu de projets d investissement (15% des artisans interrogés) mais des montants investis de plus en plus importants Baisse de l investissement dans le secteur de l Alimentation L investissement reste faible dans les secteurs du Bâtiment et des Services Hausse de l investissement dans le secteur de la Production Le prêt bancaire est le mode de financement privilégié par les artisans (45% des artisans interrogés) Les artisans rencontrent des difficultés financières et notamment pour financer leur trésorerie 58% des artisans interrogés jugent leur situation financière plus ou moins préoccupante 59% des artisans interrogés rencontrent des difficultés pour financer leur besoin en fond de roulement Le climat des affaires s est plus ou moins détérioré (68% des artisans interrogés) nottamment dans l Eure (72%) Forte détérioration du climat des affaires dans l Alimentation Le niveau de détérioration reste élevé dans les secteurs du Bâtiment, de la Production et des Services. Prévisions du 1 er semestre 2015 Baisse du nombre de clients (45% des artisans interrogés) Baisse du chiffre d affaires (49% des artisans interrogés) Baisse des effectifs salariés et apprentis (19% des artisans interrogés pensent réduire leurs effectifs et 2% les augmenter) Peu de projets d investissement (12% des artisans interrogés) et une baisse probable des montants investis Moins de prêts bancaires (42% des artisans interrogés) et plus d autofinancement (32% des artisans interrogés) Un climat des affaires qui risque de se détériorer (64% des artisans interrogés) Phovoir NOTE METHODOLOGIQUE Cette 6 ème note de conjoncture a été réalisée à partir d une enquête de l Observatoire régional de l Artisanat menée entre octobre et novembre 2014. Echantillon interrogé : 520 artisans répondants ont exprimé leur analyse de la conjoncture du 2 nd semestre 2014. Immeuble Hastings 27, rue du 74 ème Régiment d Infanterie BP 1153 76 176 Rouen Cedex Directeur de la publication : Bruno Lefebvre Réalisation : Loïc Minouflet lminouflet@crma-haute-normandie.fr Tél : 02 32 18 06 43 www.crma-haute-normandie.fr