Evaluation de l état nutritionnel Dénutrition. V Rigalleau UE Nutrition 2014

Documents pareils
Tableau récapitulatif : composition nutritionnelle de la spiruline

Utilisation des substrats énergétiques

L obésité et le diabète de type 2 en France : un défi pour la prochaine décennie. DANIEL RIGAUD CHU de Dijon

Chapitre II La régulation de la glycémie

Composition corporelle

Le VIH et votre cœur

Activité 38 : Découvrir comment certains déchets issus de fonctionnement des organes sont éliminés de l organisme

«Peut-on jeûner sans risque pour la santé?»

Besoins Nutritionnel. Besoins. ANC / Besoin. 3 niveaux : Faculté de Médecine Montpellier-Nîmes

Les Jeudis de l'europe

L équilibre alimentaire.

Insulinothérapie et diabète de type 1

DENUTRITION : UN RISQUE MAJEUR EN INSTITUTION. Un exemple de prise en charge réussie sur 2009 au sein d un EHPAD de 63 lits

GUIDE D INFORMATIONS A LA PREVENTION DE L INSUFFISANCE RENALE

DIABETE ET SPORT. Dominique HUET Hopital Saint Joseph PARIS

Le traitement en effet est, au début, une épreuve pour tout le monde : la malade d abord, les parents ensuite et même les thérapeutes.

L eau dans le corps. Fig. 6 L eau dans le corps. Cerveau 85 % Dents 10 % Cœur 77 % Poumons 80 % Foie 73 % Reins 80 % Peau 71 % Muscles 73 %

I - CLASSIFICATION DU DIABETE SUCRE

LE PSORIASIS ET SES CO-MORBIDITES PARTICULIEREMENT LE DIABETE

En savoir plus sur le diabète

epm > nutrition Formation & Conseil

Le soin diététique réalisé par un diététicien en établissement de santé

Quoi manger et boire avant, pendant et après l activité physique

Maternité et activités sportives

Titre : «CYCLISME ET DIABETE DE TYPE 1» Auteur(s) : Docteur Karim BELAID. Catégorie : Médecine du Sport - Diaporama, 20 vues.

epm > nutrition Formation & Conseil

Professeur Diane GODIN-RIBUOT

REPOUSSER LES LIMITES DE LA CHIRURGIE BARIATRIQUE DANS LES OBESITES MASSIVES AVEC COMORBIDITES

HVC CHRONIQUE MOYENS THERAPEUTIQUES ET BILAN PRE-THERAPEUTIQUE CHAKIB MARRAKCHI.

Surpoids et obésité de l adulte : prise en charge médicale de premier recours

Ac#vité Physique et Diabète

Tâche : Comparer l étiquette de produits alimentaires afin de connaître leur valeur nutritive.

La gestion des hypoglycémies au cours du sport : insuline ou diététique?

Logiciels d éducation à la Nutrition et à l activité physique

PROGRAMME AMBASSADEURS LAIT S GO SPORT

L APS ET LE DIABETE. Le diabète se caractérise par un taux de glucose ( sucre ) trop élevé dans le sang : c est l hyperglycémie.

Le traitement pharmacologique du diabète de type 2 : que devez-vous savoir?

Protéines. Pour des Canadiens actifs. De quelle quantité avez-vous besoin?

Le VIH et votre foie

Le VIH et votre apparence physique

BASES DE L ENTRAINEMENT PHYSIQUE EN PLONGEE

lire les Étiquettes et trouver les sucres cachés

Sport et alpha ANNEXES

DEFICIENCES METABOLIQUES ET ACTIVITES PHYSIQUES ADAPTEES. OBESITE DIABETE I et II (M. AMATO)

Cordarone et Thyroïde par François Boustani

AGREGATION DE BIOCHIMIE GENIE BIOLOGIQUE

Le diabète de type 1 UNSPF. Ségolène Gurnot

Le Régime Alimentaire. LR Health & Beauty Systems

Intérêt diagnostic du dosage de la CRP et de la leucocyte-estérase dans le liquide articulaire d une prothèse de genou infectée

LE GRAND LIVRE Du. Pr Jean-Jacques Altman Dr Roxane Ducloux Dr Laurence Lévy-Dutel. Prévenir les complications. et surveiller la maladie

Table des matières Introduction Chapitre*1*:*De*la*matière*sérieuse Chapitre*2*:*Clair*comme*de*l eau*de*roche

MARS rapport d analyse. étude de la situation nutritionnelle des enfants vus par Médecins du Monde à Mayotte

GRENADE / GARONNE 30 janvier Centrale de Restauration MARTEL Maryse LAFFONT, Diététicienne

Qui sont-ils? Pedro. Tamacha. 9 En quantité, Tamacha mange suffisamment, mais son alimentation n est pas satisfaisante en qualité.

L information nutritionnelle sur les étiquettes des aliments

CLINIMIX AVIS DE LA COMMISSION DE LA TRANSPARENCE

ÉVALUATION DE LA PERSONNE ATTEINTE D HYPERTENSION ARTÉRIELLE

Traitements topiques. Utiliser conformément aux instructions figurant sur l emballage. Aident à éliminer les squames. Soulagent les démangeaisons.

Compléments ments alimentaires Les règles du jeu - SCL / Strasbourg-Illkirch 14 octobre 2011

Allégations relatives à la teneur nutritive

Carlo Diederich Directeur Santé&Spa. Tél / c.diederich@mondorf.lu

Bilan Diététique et Nutritionnel

Développement d une application pilote

Ordonnance collective

Bienvenue aux Soins Intensifs Pédiatriques

Orientation diagnostique devant une éosinophilie 1

Cas clinique 2. Florence JOLY, Caen François IBORRA, Montpellier

La prise en charge de l AVC ischémique à l urgence

SANTÉ. E-BOOK équilibre. stop. cholesterol diabete hypertension. Réduire le cholestérol, l hypertension et le diabète SANS MEDICAMENT!

Un diabète de type 2. Vers un programme Sport Santé pour les personnes vivant avec. Atelier animé par :

Apport hydrique et boissons

L ensilage de maïs en Ardenne? D un point de vue alimentaire. Isabelle Dufrasne Ferme expérimentale Service de Nutrition FMV Université de Liège

LA QUESTION DE LA PRISE DE POIDS CHEZ LE FUMEUR EN SEVRAGE TABAGIQUE

Soins Inrmiers aux brûlés

Préparation Physique CPLM Gabriel Currat 1/7

CONCOURS DE L INTERNAT EN PHARMACIE

INSULINOTHERAPIE FONCTIONNELLE

ACTUALITES THERAPEUTIQUES DANS LE DIABETE DE TYPE 2. Docteur R.POTIER

TECHNIQUES D AVENIR LASER DOPPLER IMAGING LASER DOPPLER IMAGING LASER DOPPLER IMAGING

«Cette action contribue au PNNS». À CHÂTEAU THIERRY

Programme de réhabilitation respiratoire

ANNEXE IIIB NOTICE : INFORMATION DE L UTILISATEUR

La chirurgie bariatrique est actuellement reconnue comme une procédure

Gastric Bypass, Mini-Gastric Bypass et Sleeve Gastrectomy

Activité physique et diabète de type 2

Pathologie VIH. Service maladies infectieuses Archet 1. Françoise ALEXIS, infirmière Monique BORGHI, infirmière 15 octobre 2013

Les tests thyroïdiens

HTA et grossesse. Dr M. Saidi-Oliver chef de clinique-assistant CHU de Nice

INFORMATION À DESTINATION DES PROFESSIONNELS DE SANTÉ LE DON DU VIVANT

INTERET PRATIQUE DU MDRD AU CHU DE RENNES

Livret d accompagnement destiné aux professionnels de santé

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE AVIS. 19 octobre 2011

GUIDE COMPLET SUR LES PROTÉINES COMMENT SÉLECTIONNER VOS PROTÉINES ET QUAND LES CONSOMMER. v3.0

Infiltrats pulmonaires chez l immunodéprimé. Stanislas FAGUER DESC Réanimation médicale septembre 2009

Suivi ADOM. Claude Boiron Oncologie Médicale

TRAUMATISME CRANIEN DE L ENFANT : conduite à tenir?

Enfant et nutrition. Guide à l usage des professionnels

A-ESSE s.p.a. FICHE DE SÉCURITÉ

NOTICE: INFORMATION DE L UTILISATEUR. Immukine 100 microgrammes/0,5 ml solution injectable (Interféron gamma-1b recombinant humain)

Transcription:

Evaluation de l état nutritionnel Dénutrition V Rigalleau UE Nutrition 2014

Plan Evaluer l état nutritionnel Besoins / Apports Poids normal Composition corporelle Amaigrissement, Dénutrition

Pourquoi évaluer l état nutritionnel? Toute pathologie importante ou prolongée l altère. Mauvais état nutritionnel= mauvais pronostic Par ses conséquences propres Car il reflète la gravité de la pathologie sous-jacente Améliorer l état nutritionnel Est ± possible Est ± «coûteux» Peut améliorer le pronostic Intervenir précocément est + rentable

Evaluer l état nutritionnel 1 Quels sont les besoins? 2 Quels sont les apports? Et y a-t il des pertes anormales? 3 Analyser la composition corporelle 4 Se faire une idée globale Clinique ± avec des index

Protéines: Quels sont les besoins? 0,6 min, 0,8 séc, 0,83 g/kg/j recommandé Agression: 1,2-1,5 Energie: DER: 30 ± 3 Cal/kgMM/j Harris-Bénédict, calorimétrie X 1,5 si activité moyenne, ou agression 50% sous forme de glucides Vitamines, OE: Carence non obligatoire si dénutrition Mais expression ++ à la renutrition: Vitamine B1 Phosphore

Quels sont les apports? Apports Ne pas négliger des apports nuls! Voir les plateaux-repas Enquête alimentaire: nécessaire, imprécise Soi-même Par une diététicienne Pertes pathologiques Protéines Urinaires Cutanées, digestives Glucose: Glycosurie Graisses: stéatorrhée

Poids normal Lorentz: = (T (cm) -100) - (T-150)/4 (H) ou 2(F) BMI (IMC, Quetelet): Pds (kg)/t 2 (m) Nl: 18,5-25 Hors ces limites, l espérance de vie baisse

Modèles de composition corporelle (1) Anatomique: Biochimique: Muscle 40% T adipeux 20% Peau 7% Foie, Cœur: 2% N masse protéique C lipides K + intracell Na + extracell

Modèles de composition corporelle (2) Compartiments MCA =protéines, besoin énergétique Eau extra-cell = plasma, L Interstitiels M minérale osseuse M grasse M Maigre= MCA + EEC M non grasse=mm + MMO

Modèles de composition corporelle (3) Masse maigre Masse maigre (80%): Dépend de : Sexe (+ si H), Âge (-4%/10ans après 20 ans), taille Consomme de l énergie (30±3 Cal/kgMM/j) Hydratée (73%) Mais variabililité ++ en pathologie (oedèmes) Densité 1,1 Perdre 50% de sa masse maigre n est pas compatible avec la vie

Modèles de composition corporelle (4) Masse grasse Masse grasse: Densité 0,9 Non hydratée Nle 15% Homme/ 25% Femme Perdre 50% de sa masse grasse est compatible avec la vie: MG 5% du poids minimal de survie En cas d obésité: 2/3 du poids pris est de la masse grasse Sa répartition a une valeur pronostic

Marqueurs de dénutrition Anthropométrie (1) Poids et Taille: ± mesurables BMI = P/T 2, proportionnel à la masse grasse Mais aussi corrélé à la masse maigre Faussé si hyperhydratation <18,5, puis classification en grades Maigreur constitutionnelle: 16<BMI<18,5 Pas de gène fonctionnelle, force musculaire conservée Règles + si femme Perte de poids, si >10% ou rapide

Marqueurs de dénutrition (2) Plis, circonférences Plis pour M grasse Tric,Bic, Supra-il, sous scap En mm, avec compas de Harpenden Opérateur dépendant 4plis + équation de Durnin --> masse grasse Circ. Brac. pour M Maigre En cm CMB=CB-(πPCT) SMB=CMB2/4π Superposable à TDM Bien corrélé à CréatU

Marqueurs de dénutrition : méthodes physiques Impédancemétrie: Les T hydratés conduisent mieux l électricité --> mesure M Maigre à basse fréquence, les mb cellulaires ne sont pas traversées --> mesure VEC VEC>VIC = dénutrition (?) Absorptiométrie (DEXA): L atténuation des RX par l os et la graisse est --> mesure MOs, MG, MM Densitométrie Mesure de densité par immersion D = M/V; D MG =0,9; D MNG =1,1 Equation de Siri: % M G = (4.95/D)-4.5 (X100)

Hydrodensitométrie: équation de SIRI D = M/V; D MG =0,9; D MNG =1,1 M=M G +M NG =0.9 V G + 1.1 (V-V G ) =1.1V-0.2 V G V G =5.5V-5M M G =4.95V-4.5M % M G = M G /M= (4.95/D)-4.5

Marqueurs de dénutrition :méthodes chimiques Dosages urinaires pour les masses musculaires Créatininurie: Issue du catabolisme de la créatine musculaire 1g créatu = 21,8 kg muscle M maigre (kg) = 29 X créatu (g) + 7,4 3-CH3Histidinurie: Issue du catabolisme myofibrillaire--> marqueur de catabolisme musculaire Difficultés: Recueil urinaire complet Régime sans viande

Marqueurs de dénutrition :méthodes chimiques Dosages sériques de protéines «nutritionnelles» hépatique diminuée si carence en AAs --> marqueurs de dénutrition protéique Baisse rapide si 1/2vie brève (préalb, RBP) Valeur Ptic plus sûre si 1/2 vie longue (Alb, transferrine) Causes d erreur: IHC Synd inflammatoire (redirection de la Ptéique) Pertes (PtU, entéropathies, brulures) Ins rénale

Protéines nutritionnelles 1/2 vie concentration Albumine 20j 42±3 g/l Transferrine 8j 3±1 g/l Préalbumine 2j 300±50 mg/l RBP 12H 60±10 mg/l IGF1 3H

Evaluer l état nutritionnel Quelle méthode utiliser? En clinique: Poids Enquête alimentaire Pt Nutritionnelles ± anthropométrie, index associant plusieurs marqueurs En recherche: Anthropométrie Dosages urinaires DEXA Impédancemétrie?

Amaigrissement Définition: perte de poids >5% en 6 mois >10% en 1 an Origines: 50% organiques Mal digestives Mal endocrino-métaboliques Infections, cancers, mal inflammatoires 30% psychiatriques Dépression, anxiété Anorexie mentale 20%: difficiles...

Dénutrition Définition: déficit en nutriment (++ énergie, protéines) produisant un changement mesurable des fonctions ou de la composition corporelle, et associé à une aggravation du pronostic des maladies.

Dénutrition - PNNS 2010 Perte de poids >10% (à 4 mois) IMC 18,5 Albuminémie <30g/L Préalbuminémie <110 mg/l NB: seuils plus élevés chez la personne âgée, avec utilisation possible du MNA

Dénutrition personne âgée HAS 2007 Perte de poids >10% en 6 mois (ou 5% en 1 mois) IMC 21 Albuminémie <35g/L Mini Nutritional Assessment global <17

Dénutrition et hospitalisation Fq: 30-50% P. âgées institutionnalisées Services de gériatrie Surmortalité X2 à X5 Souvent, baisse du poids à la sortie Cercle vicieux: Dénutrition --> déficit immunitaire--> pathologie Pathologie = aggression --> dénutrition

Les réserves de l organisme Protéines: 4 kg de protéines musculaires «mobilisables» Utilisables pour la néoglucogénèse Mais perte musculaire = perte fonctionnelle --> tendance à l épargne Glucides: Glycogène: 100g au foie, 300g au muscle Lipides: 12 kg (ou +) au tissu adipeux

État post-prandial Le jeûne Oxydation glucidique, baisse de la lipolyse Stockage des nutriments État post-absorptif (12H jeûne) Oxydation lipidique Maintien de la glycémie par glycogénolyse Jeûne 3 jours: NGGénèse À partir des Ac aminés (excrétion d urée) Maintenant l apport G cérébral (150 g/j) Jeûne prolongé (2-3 mois): épargne protéique Cétogénèse --> substrat cérébral de remplacement Baisse de l excrétion d urée Décès par complication (reprise du catabolisme protéique)

Une forme particulière: dénutrition protéique + grave Causes: Baisse d apport protéique (consommation exclusive de céréales, tubercules) Malabsorption, parasitoses Baisse de synthèse des Pt hépatiques Hypoalbuminémie (oedèmes, ascite) Stéatose hépatique ( TG sans apob)

L agression favorise la dénutrition Agression: infectieuse, inflammatoire, cancer, trauma Médiation par TNFa, IL, cortisol --> réponse métabolique opposée au jeûne: Catabolisme protéique, DE augmentée redirection pour Pt inflammatoires, multiplication de cell immunitaires + anorexie --> dénutrition rapide

La dénutrition favorise l infection Lymphoc < 1200 mm3 Baisse HSR Lésions des barrières cutanéo-muqueuses Mécanismes effecteurs de l immunité moins efficaces --> infections respiratoires, urinaires, cutanées (et défaut de cicatrisation) ++ si carence protéique

La dénutrition n attend pas 2 mois Grève de la faim (IRA): N=30 Durée 70j, poids - 40% Mortalité: 30% Mais: Sujets jeunes Sans pathologie associée Sans dénutrition initiale Un blessé par balle: décès à J15

g tiel: maigreur constitutionnelle Souvent familiale BMI>16 EG préservé Muscles (masse, force) préservés Cycles + si femme

Circonstances Cancer Maladies intestinales Insuffisances (respiratoire, cardiaque, rénale) Infection à VIH Chirurgie lourde, réanimation Âges extrèmes, précarité, hospitalisation Anorexie mentale

SG: Signes cliniques (1) Amaigrissement (>10% ou rapide) Asthénie, anorexie hypota, bradycardie SF: digestifs Dyspepsie, nausées diarrhée

Signes cliniques (2) SP cutanés Cheveux secs, cassants, bifides Ongles striés, cassants, déformés Peau fine, sèche Retard à la cicatrisation acrosyndrôme Visage décharné, dermite séborrhéique Fonte musculaire (bras, mollets, cuisses) Oedèmes (carence en protéines) Pétéchies,gingivorragies (VitC) Langue rouge dépapillée (folates) Troubles de la marche: neuropathie, synd cérébelleux (VitB)

CAT Individuelle: g précoce (poids, Pt nutritionnelles, indices) Cs diététicienne Compléments oraux 2-3/j En dehors des repas Nutrition artificielle Institutionnelle: La dénutrition est sousestimée, dangereuse, coûteuse, améliorable. CLAN Réunissant acteurs Bureau + antennes Évaluation puis actions