Synthèse Panel 1 «Énergie électrique» Diversification des sources d énergie et sécurité énergétique 1 - Contexte : Besoins d investissement et mise à niveau des infrastructures en Afrique : 3200 USD milliards à horizon 20 ans (2035) Réalité fortement différenciée selon les pays : pays d'afrique du Nord 99%, autres pays africains entre 15 et 17% et disparités entre urbain et rural : plus de 600 millions d'africains n ont pas accès à l'électricité. Ce niveau est en augmentation en raison de la dynamique démographique qui dépasse l'effort énergétique des pays africains. Atouts importants : matières premières, eau, solaire etc. l Afrique devrait jouer un rôle de premier plan dans le monde pour le développement des énergies renouvelables. 2 - Expériences : Secteur Public : ONEE (Maroc) - croissance de la production 7 % par an sur les 15 dernières années ; - croissance prévisionnelle des besoins 6 % par an pour les prochaines années ; - répartition : fossiles 5300 MW (charbon, pétrole, gaz quasi totalement importés) et renouvelables 2500 MW (production locale) ; - diversification du schéma contractuel (PPP, loi 13-09 etc.) ; répartition ONE 60 %, privé 40 % (Masen, Nareva, auto-production etc.) ; - stratégie de Mix énergétique : développement de la filière gazière et développement de l interconnexion. ENEO (Cameroun) - mix énergétique : sources de production et de distribution (qualité et capacité) ; - production limitée à 5 % du potentiel ; - 70 % de la production hydroélectrique ; - défis : risque de rareté future de l eau, installation de lignes de H.T. dans de petits villages de quelques dizaines d habitants - projets : éolien, Solaire, barrages + projets hybrides thermiques/hydrauliques + projets de petites stations hydrauliques (<15 MW) destinées aux petits villages. Secteur Privé : NAREVA (privé, environnement et énergie, Maroc) - portefeuille 2000 MW, enveloppe 3 USD milliards ; - acticités : cycle de gestion de l eau, énergie fossile et renouvelable ; - 2 cadres réglementaires : - PPP avec l ONEE (partenariat GDF Suez et MITSUI) ; - clients industriels (production sans garanties d achat). - logique de diversification et de mutualisation des risques, gestion active des incertitudes : - diversification des risques et réduction des coûts : présence géographique, risque contractuel, mix énergétique (ex gaz + renouvelable) ; - horizon d investissement très long terme (20 à 30 ans) ; - retour sur investissement long terme (10 à 15 ans).
Ciprel (Côte d Ivoire) - 20 ans d existence, 660 USD Millions ; - pré-requis à l investissement : - secteur électrique viable ; - engagement mutuel entre États, investisseurs et opérateurs ; - environnement juridique fiable. - comment Ciprel a gagné la confiance des investisseurs : - première phase : démontrer sa capacité a être opérationnel et prise de participation des bailleurs de fonds (BAD, Proparco, AFD, BOAD) ; - deuxième phase : obtention de financement bancaire sur base de 15 ans d expérience et de cash-flows stables. Partenariats de type PPP : MASEN : - objectifs : valorisation de l énergie solaire, développement de la filière industrielle, approche développement durable ; - démarche intégrée : production, compétences, orientation marché, R&D. FENELEC : - développement du secteur privé marocain grâce au programme d électrification rurale PERG (passage de 18% à 99% sur une dizaine d années) ; - conjugaison d efforts entre donneur d ordre (ONEE) d un côté et banques et entreprises de l autre. 3 - BAD Accompagnement des acteurs et des États africains dans le financement des grands projets d infrastructure (Maroc : 1,2 milliards d Euros de financement). Critères d éligibilité au financement : - approche BAD de développement du secteur énergétique : projets viables sur le plan économique, social et environnemental avec une rentabilité et des coûts finaux raisonnables pour les usagers, décollement industriel de l État. 4 - Recommandations : Inscrire les stratégies nationales individuelles dans le cadre global du marché international (offre, besoins, changements structurels etc.) en vue d une réponse commune dans un marché global. Nécessité de coordination de ces stratégies via : - la mise en place de synergies régionales ; - la convergence réglementaire ; - la possibilité de coexistence et de synergies entre différents hubs en Afriques. Défi de dimensionnement et d entretien de l énergie électrique : chaque maillon de la chaîne de valeurs doit être viable, avoir un schéma directeur intégré, un Business Plan bien évalué, coordination efficace à chaque maillon de la production. Opportunité pour le Maroc de faire levier sur ses compétences acquises grâce au programme d électrification rurale (100000 personnes employées dans le secteur) pour développer ses activités à l étranger (co-développement, coproduction, co-localisation) à l instar de ce qui a déjà été fait en 2014 à Ouagadougou, Libreville et Brazzaville Ambitionner de passer à l étape «Energie version 2.0» notamment en termes d énergies renouvelables
Synthèse Panel 2 «Agro-industrie» Valorisation des ressources agricoles et sécurité alimentaire 1 - Contexte : 800 millions de personnes ont des difficultés à se nourrir dans le monde d aujourd hui (2/3 sont africains). 800 millions ha de terres arables non exploitées. Il faudra doubler la production agricole mondiale afin de nourrir 10 milliard de personnes d ici la fin du 21 ème siècle. La moitié de la croissance à venir au niveau de la population mondiale sera africaine. Difficulté de mettre en place des stratégies agricoles dans un contexte volatile et instable, à la fois au niveau du marché international et du climat. 2 - Expériences : Secteur Public : Plan Maroc Vert (Maroc) - Accélérer la modernisation du secteur agricole avec une approche nouvelle et des objectifs chiffrés : mobilisation de 10 MAD milliards /an à horizon 2020-2 piliers : - pilier 1 : agriculture moderne, investisseurs privés ; - pilier 2 : agriculture solidaire dans les zones difficiles avec une forte implication de l État. - Un plan Maroc Vert par région (16 régions). - Chantiers structurants : foncier, eau, marchés, professions. - Valorisation des ressources naturelles. - 6 grands bassins de productions prévus dans le plan : agropoles, périmètres destinés aux investisseurs (ex. Meknès et Berkane). - Défi de mise à niveau technique des petites exploitations contourné par la stratégie de l agrégation. - Mise en place d un fonds de développement agricole pour la construction d unités de valorisation. FFNG (Gabon) - Choix stratégique depuis novembre 2009 de ne plus exporter le bois non transformé - Processus de développement durable des forêts accompagnées de mesures fiscales d incitation à l aménagement des terres - Implantation de zones économiques spéciales pour 2 ème et 3 ème transformation de bois Secteur Privé : OLAM (Gabon) - 28 pays en Afrique, 34 sociétés implantées, 25000 ha de plantations - Production, transformation et commerce - Financement : 180 USD millions pour les petits producteurs - +19000 personnes employées en Afrique - Business Model : cibler des produits pour l objectif d autosuffisance (car impossible de l atteindre pour tous), développement durable, environnemental et social
SIFCA (Côte d Ivoire) - 50 ans d existence, capitaux ivoiriens en majorité, 6 pays de présence et 50000 employés - Activités : huile de palme, caoutchouc, sucre - Business Model : plantation pérenne, partenariat gagnant-gagnant avec la population locale, prix alignés sur le marché mondial, adaptation à la réglementation du pays en termes de foncier (achat, concession négociée avec l État etc.) - Objectifs à terme: valorisation des produits (ex. produits de latex et pneus à partir de caoutchouc) avec le défi de la concurrence mondiale => nécessité de fiscalité adaptée 3 - Recommandations : L autosuffisance alimentaire en Afrique doit être centrale et stratégique pour l ensemble des pays, vue sa dimension économique, sociale et sécuritaire. Le développement agricole est le meilleur moyen de freiner l exode rural. Nécessité de gérer les divergences d horizon entre le temps agricole (long terme) et celui des marchés (court terme). S inspirer de la politique agricole commune : stratégie mise en place en Europe dans les années 50 visant l autosuffisance alimentaire. Adresser les défis relatifs aux titres fonciers et à la réglementation de la location de terrains afin de faciliter l accès au financement du secteur. Mettre en place une fiscalité incitative à la transformation locale de produits bruts par des acteurs locaux ou attirer des multinationales à transformer localement. Transformer localement pour des produits finis adaptés aux habitudes alimentaires locales en substitution aux produits finis importés et chers. Innover pour des méthodes d irrigation plus efficaces et un financement commun des moyens d acheminement de l eau (ex. pays exploitant l eau du fleuve Niger). Intégrer les petits producteurs dans le processus et la stratégie nationale agricole. Les États devront faire de grands aménagements afin d accueillir de grands projets agricoles.
Synthèse Panel 3 «Infrastructures» enjeux, mode de partenariats et de financements 1 - Contexte : Régions enclavées, pays mal reliés entre elles, équipements peu développés entrainant un manque à gagner en terme de productivité. Déficit considérable d infrastructure dans des secteurs vitaux tels que l énergie, les transports, l eau, l assainissement et les TIC. 40%, c est le coût de perte de productivité liée à ce déficit selon la banque mondiale qui estime que le manque d infrastructures efficientes coute 2 points de croissance par an à chaque pays africain avec les impacts négatifs que l on sait sur la compétitivité, la croissance, l emploi et les flux des investissements directs étrangers vers le continent. Les chiffres suivants illustrent l étendu des besoins : - 40% de la population n ont pas accès à l eau potable ; - 50% de la population n ont pas accès à l assainissement ; - 70% de la population n a pas accès à l électricité. Les investissements en infrastructure constituent effet un moteur important dans la croissance économique et de l emploi cependant ils ne représentent que 3% du PIB africain soit la moitié des pourcentages observés dans les pays émergents. Selon la Banque Mondiale, le besoin global annuel d investissement en infrastructures en Afrique est de 93 Milliards de dollars alors que le continent ne parvient à mobiliser que 43 Milliards de dollars. Il lui manque donc 50 Milliards de dollars de ressources supplémentaires. Lacunes dans la gouvernance et les processus d exécution des projets (notamment pour les projets collectifs). Recommandations S engager dans des investissements prioritaires en mettant en œuvre des politiques efficientes pour drainer de bons mouvements de capitaux. Accélérer la mise à niveau de la gouvernance notamment celle des projets d infrastructures, qui peuvent de ce fait être des investissements profitables pour les détenteurs de capitaux et les bailleurs de fonds internationaux et leur assurer une viabilité et une soutenabilité à terme. Donner l importance qui lui revient à l étape de préparation des projets : moyens réglementaires et humains, modes de financement etc. et appel à l expertise internationale dans le domaine (notamment multilatérale). Prévoir des cadres institutionnel et juridique propices au développement des partenariats public-privé. Harmoniser l environnement juridique, fiscal et d affaires à l échelle des régions en vue de faciliter les transferts de capitaux transfrontaliers et donc d améliorer l accès au financement. Œuvrer pour une convergence des cadres légaux et réglementaires (notamment banques centrales, marchés des capitaux, accès aux véhicules d investissement et actifs Africains ). S approprier les projets de développement de places financières régionales qui coordonne efficacement entre les différentes places nationales. Il en est de même pour les hubs logistiques (maritimes et autres ). Créer des plateformes logistiques dans les sous-régions (avec des réseaux de transport fiables et sécurisés).
Pour les hubs existants (ex Tanger Med), créer des synergies avec des ports africains et des zones de liaison entre les hubs. S inspirer d expériences innovantes et réussies en matière de financement et les adapter aux besoins de l Afrique. Développer des projets communs d infrastructure à même d accélérer l intégration régionale et la coopération Sud-Sud. Coordonner à l échelle régionale pour prioriser efficacement les projets d investissements en infrastructure de chaque pays. Œuvrer à créer des groupes panafricains de taille mondiale à même de mener des grands projets dans la région. Transformation financière de l Afrique : - faire appel à l épargne Africaine (produit 300 USD milliards) ; - faire appel aux réserves de change des pays Africains (500 USD milliards) ; - marge de manœuvre importante au niveau de l endettement public (35% du PIB en moyenne en Afrique) ; - assouplir les règles prudentielles au niveau des secteurs bancaires nationaux.