Prise en charge des patients sous chimiothérapie orale. MikaëlDAOUPHARS, Valentin JORET 4 novembre 2014, Rouen

Documents pareils
Entretiens Pharmaceutiques en Oncologie : Où en sommes nous en 2014, au CHPC

Messagerie Securisee de Sante. Jeudi 23 Avril 2015

La formation comme levier de changement des pratiques

Coordination Ville Hôpital

Suivi ADOM. Claude Boiron Oncologie Médicale

Etat des lieux de l accès aux plateformes de génétique moléculaire

La formation dans tous ses états. Programme et méthode de formation continue sur la

L hôpital dans la société. L expérience du CHU de Paris, l AP HP. Pierre Lombrail, Jean-Yves Fagon

Déclarations européennes de la pharmacie hospitalière

FORMATION CONTINUE RECHERCHE APPLIQUÉE OUTILS PÉDAGOGIQUES. Promouvoir les soins pharmaceutiques

Soutien pour la formation à la recherche translationnelle en cancérologie

MINISTÈRE DU TRAVAIL, DE L EMPLOI ET DE LA SANTÉ MINISTÈRE DES SOLIDARITÉS ET DE LA COHÉSION SOCIALE SANTÉ ETABLISSEMENTS DE SANTÉ.

QUELLES SONT LES OPTIONS DU TRAITEMENT DE LA LMC?

La prise en charge. de votre affection de longue durée

Formation sur la sécurisation du circuit du médicament

Note de synthèse Assurance Maladie. Information des professionnels de santé sur les produits de santé mars 2011

Le guide du bon usage des médicaments

Les soins infirmiers en oncologie : une carrière faite pour vous! Nom de la Présentatrice et section de l'acio

Contexte de la chimiothérapie à domicile

Fédération des Syndicats Pharmaceutiques de France

La Télémédecine dans le cadre de la Plateforme Régionale Santé de Martinique

Charte régionale des Réunions de Concertation Pluridisciplinaire de PACA, Corse et Monaco

Réseau de Santé du Pays des Vals de Saintonge Pôle de santé du Canton d Aulnay de Saintonge MSP Aulnay et Néré PROJET D AULNAY PSP

La prise en charge de votre affection de longue durée

Publication des liens

La dématérialisation des échanges grâce aux messageries sécurisées de santé

La Pharmacie Clinique en Belgique : Pratique et Formation

Introduction au métier d ARC. en recherche clinique

Sécurisation du circuit du médicament dans les Etablissements d hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) sans pharmacie à usage intérieur

La recherche clinique de demain ne se fera pas sans les paramédicaux

Réseau National de Laboratoires * * * * * * * * * *

2È JOURNÉE NATIONALE DE FORMATION DES PHARMACIENS CANCER ET ACCOMPAGNEMENT DU PHARMACIEN : UN PREMIER PAS VERS LA RÉSILIENCE.

La politique pharmaceutique à l hôpital (PPH) : élémentaire pour la dispense globale de soins

Appel à Projets. Constitution de bases clinicobiologiques multicentriques à visée nationale en cancérologie. Action 3.1 et 23.2

ADDITIF AU RAPPORT DE CERTIFICATION V2010 CLINIQUE CHIRURGICALE DU LIBOURNAIS

PLAN NATIONAL D ACTION POUR UNE POLITIQUE DU MEDICAMENT ADAPTEE AUX BESOINS DES PERSONNES AGEES

livret d accueil s ervice d o ncologie vous informer, c est aussi notre rôle

Journées de formation DMP

PRADO, le programme de retour à domicile. Insuffisance cardiaque

LA DOULEUR INDUITE C EST PAS SOIGNANT!

SONDAGE NATIONAL DES MÉDECINS 2014

COMMENT DEVENIR KINÉSITHÉRAPEUTE

Le DMP en Bretagne. Assemblée générale ANIORH. Vendredi 7 Décembre 2012

Maisons de Santé Pluridisciplinaires. Conditions d éligibilité à des soutiens financiers

Schéma Régional d Organisation des Soins VOLET AMBULATOIRE ANNEXE PHARMACIES DIAGNOSTIC DE L OFFRE AMBULATOIRE

Sécurisation du circuit des médicaments et des dispositifs médicaux. Au Centre hospitalier de Valenciennes

3 e symposium international

Simulation en aviation

Cécile Bergeron, B. Sc. inf. Anne Plante, M.Sc. Inf., CSIO, CSIP

MODULE D EXERCICE PROFESSIONNEL NOTION MÉDICO-ÉCONOMIQUE DES DE RADIOLOGIE ET IMAGERIE MÉDICALE. Dr F Lefèvre (1-2), Pr M Claudon (2)

Découvrez L INSTITUT UNIVERSITAIRE DU CANCER DE TOULOUSE

ZOOM ETUDES Les études paramédicales. Auditorium de l Institut Français du Bénin 9 novembre 2013

SADIR assistance, Prestataire de Santé à Domicile (PSAD)

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE. Avis. 23 mai 2007

INAUGURATION LABORATOIRE DE THERAPIE CELLULAIRE 16 FEVRIER 2012 DOSSIER DE PRESSE

Le bilan comparatif des médicaments (BCM): où en sommes-nous?

Référentiel Officine

Bilan de la démarche. de certification V Haute-Normandie

Un projet multi-établissements de territoire en Franche-Comté

Décret n du 19 octobre

FORD C-MAX + FORD GRAND C-MAX CMAX_Main_Cover_2013_V3.indd /08/ :12

La raison d être des systèmes d information

DISTRIBUTION DU TRAITEMENT MEDICAMENTEUX PAR VOIE ORALE PAR L INFIRMIERE : RISQUE DE NON PRISE DU TRAITEMENT MEDICAMENTEUX PAR LE PATIENT

Bienvenue chez votre pharmacien

COMPTE RENDU D ACCREDITATION DE L'HOPITAL ET INSTITUT DE FORMATION EN SOINS INFIRMIERS CROIX-ROUGE FRANÇAISE

Dossier de Presse Mars 2010

Le dispositif d annonce. Information destinée aux patients atteints de cancer. édition actualisée Octobre 2009

Contribution de la Mutualité Française Centre à la Stratégie Nationale de Santé. Tours

MINISTERE DE LA SANTE ET DES SPORTS DIRECTION DE L HOSPITALISATION ET DE L ORGANISATION DES SOINS

NAVELBINE voie orale

Infirmieres libérales

Caisse Nationale de l'assurance Maladie des Travailleurs Salariés Sécurité Sociale

ARRÊTÉ du. relatif au cahier des charges de santé de la maison de santé mentionné à l article L du code de la santé publique.

Les grandes études de télémédecine en France

Masseur Kinésithérapeute

OUVERTURE ET MISE EN PLACE

DÉFINITION ET INSCRIPTION DE LA PRATIQUE AVANCÉE DANS LE PAYSAGE SUISSE DES SOINS INFIRMIERS

Contribution du Syndicat national des pharmaciens praticiens hospitaliers (SNPHPU)

L éducation thérapeutique des patients

Poitou-Charentes. Commission Sécurisation du circuit du médicament Groupe informatisation du circuit

Livret des nouveaux anticoagulants oraux. Ce qu il faut savoir pour bien gérer leur utilisation

EVALUATION DES TECHNOLOGIES DE SANTÉ ANALYSE MÉDICO-ÉCONOMIQUE. Efficacité et efficience des hypolipémiants Une analyse centrée sur les statines

Le Centre Léon Bérard Equité, globalité, qualité, innovation. Juin 2011

Les plateformes de génétique

{ Introduction. Proposition GIHP 05/12/2014

L hôpital de jour ( HDJ ) en Hôpital général Intérêt d une structure polyvalente? Dr O.Ille Centre hospitalier Mantes la Jolie, Yvelines

EXEMPLE DE METHODOLOGIE POUR L ELABORATION D UN PROTOCOLE DOULEUR Marie AUBRY Infirmière référente douleur Hôpital TENON AP-HP Paris XX e SOMMAIRE

Annexe 2 Les expressions du HCAAM sur la coordination des interventions des professionnels autour du patient

Organiser une permanence d accès aux soins de santé PASS

L assurance soins de santé en Belgique : une introduction. Thomas Rousseau 12 juin 2014

REFERENTIEL D AUTO-EVALUATION DES PRATIQUES EN ODONTOLOGIE

Association «La vie entre les mains»

Chaîne de production des médicaments

Prix et qualité des médicaments et de la prescription : les médicaments génériques et biosimilaires et la prescription en DCI

BTS DIÉTÉTIQUE. Dossier d intégration en 1 ère année. Formation sous contrat d association avec l Etat

AUDIT 2009 des UCPC de Lorraine

Ainsi plusieurs dispositions ont été prises pour enrichir les informations disponibles sur les médicaments et dispositifs médicaux :

La biologie médicale en France : présent et avenir. Académie Nationale de Pharmacie Mercredi 4 Février 2015

L ÉDUCATION THÉRAPEUTIQUE DU PATIENT EN 15 QUESTIONS - RÉPONSES

Mise en place du Système de Managagement de la Qualité de la prise charge médicamenteuse pour la pharmacie à usage interne du CRM

Transcription:

Volet Médicament : Prise en charge des patients sous chimiothérapie orale MikaëlDAOUPHARS, Valentin JORET 4 novembre 2014, Rouen

Partage d expérience : un pharmacien d officine Par Valentin JORET, pharmacien adjoint d officine Pharmacie Mordelet, Franqueville St Pierre (76)

Le cadre d exercice Une pharmacie située dans une banlieue résidentielle à 15 km de Rouen : 300 patients/jour Actuellement : environ 5 patients traités par chimiothérapie orale (CO) Suivis en proportion égale au CHU ou au CHB Traitements de CO les plus fréquemment rencontrés: Xeloda, Navelbine, puis Afinitor, Glivec, etc. Une minorité des patients a suivi un programme d éducation thérapeutique appliqué aux chimiothérapies orales 3

Prise en charge du patient : à l instauration Sortie de la structure spécialisée avec ordonnance de CO : le prescripteur a remis une fiche d information dans l immense majorité des cas et expliqué les principaux effets indésirables auxquels le patient est exposé. Reprise des informations avec le patient : Posologie Mode de prise (calendrier et plan de prise éventuel), manipulation des comprimés et gestion des excrétas Effets indésirables potentiels et conduite à tenir : Conseils hygiénodiététiques, se rendre ou appeler la pharmacie pour demander conseil, ou contacter le médecin immédiatement. Réponse aux questions du patient n arrivent souvent que plus tard, au renouvellement Supports: Document déjà remis au patient, fiche patient de l OMéDIT imprimée à l officine 4

Prise en charge du patient : à l instauration : difficultés rencontrées à l officine Chimiothérapies orales : nouvelles thérapeutiques, encore rares à l officine nécessité de former les pharmaciens Médicaments souvent onéreux, pas systématiquement tenus en stock délai d approvisionnement = difficulté supplémentaire pour le patient, à expliquer Médicaments à forte toxicité potentielle: Vigilance +++ sur la posologie (dépendante du poids, de la surface corporelle etc.), et possibilité de contact avec le prescripteur essentielle 5

Prise en charge du patient Rôle clef du pharmacien d officine : discussion avec le patient, à l instauration et aux renouvellements : Concernant la tolérance, les obstacles éventuels à l observance (vérification cohérence nb d unité de prise délivrées/fréquence de renouvellement) Laisser le patient s exprimer pour obtenir des informations sur sa façon de gérer le traitement (parler le moins possible) Rappeler des principaux conseilsde prévention, hygiéno-diététiques et paramédicaux (vernis à ongle protecteurs, bains de bouche au bicarbonate, application de crème hydratante ) Rappeler au patient son rôle «d acteur de son traitement» le patient doit communiquer les coordonnées de son médecin traitant, son pharmacien, son infirmier rappeler l intérêt du carnet de suivi patient à présenter à chaque consultation et dispensation (le patient pourrait en parler au prescripteur s il n a pas reçu de carnet patient) 6

Pistes pour faciliter/améliorer la prise en charge du patient sous CT Orale à l officine Communiquer davantage sur l existence et l intérêt des fiches de bon usage à tous les pharmaciens Améliorer la communication entre la ville et l hôpital: Diffusion / Utilisation des carnets de suivi patient (y compris le carnet de suivi universel de l OMéDIT) Prévenir le pharmacien de la prescription nouvelle d une CO avant la venue du patient à l officine = Délai d approvisionnement, et temps suffisant pour s informer sur le médicament Faciliterla joignabilitédes services spécialisés prescripteurs par téléphone, par les professionnels libéraux et les patients euxmêmes (questions concernant la posologie, les calendriers de prise, survenue d EI) 7

8

Démarche régionale : Réseau Onco-Normand OMEDIT Haute-Normandie Ordres et URPS (Médecins, Pharmaciens, Infirmiers) 9

Présentation, posologie, interactions, principaux effets indésirables avec conseils de prévention et conduite à tenir, rubrique conseils aux patients 2 types : patients et professionnels Validées par des oncologues Répertoire des molécules disponibles 10

Carnet identique quelque soit la molécule Contacts, informations générales, principaux effets indésirables, suivi du traitement par semaine : tableau + page de commentaires Plan d administration reprenant l intégralité des traitements (habituels + chimio) à imprimer et à glisser dans le carnet 12

Déploiement de la messagerie sécurisée MSSanté: 4 établissements régionaux pilotes : CHB, CHU, Clinique du Cèdre, Clinique Pasteur Médecins libéraux (généralistes/spécialistes) : Compte-rendu médical de sortie Pharmaciens d officine Ordonnance de sortie (dont chimiothérapie orale) Projet en cours (OMEDIT/Réseau Onco-normand /URPS) 13

Actions de sensibilisation : Plusieurs soirées dans différents bassins de population régionaux Pharmaciens d officine (+++), infirmières libérales et médecins généralistes Formation médicale continue Médecins généralistes DU Séméiologie et Pharmacothérapeutique Pharmaciens d officine 14

Différente de l information Connaissances et représentations en santé : Compétences d auto-soins et d adaptation Objectifs établis avec le patient Réalisée en groupe ou individuelle Suivi des acquis / non-acquis Cadre réglementaire défini 15

AAP INCa Plan Cancer 3 : Programmes ETP en cancérologie Peu nombreux ETP : actions 2.6 3.3 4.5 7.14 Chimiothérapies orales : actions 2.7 3.1 4.4 5.10 16

Centre Henri Becquerel : Patients sous chimiothérapie orale (2011) Patients allogreffés en hématologie (2011) Programme Après Cancer du sein (2013) CHU Rouen Lymphoedèmeaprès curage ganglionnaire ou RTH (2011) 17

Oncologie & Hématologie Thèmes abordés : Planification du traitement Gestion des effets indésirables Connaissance de la maladie & des examens 100 patients / an Intégration dans le parcours de soins 18

Projet régional retenu (octobre 2014) Collaboration : ARS HN, Réseau Onco-Normand, OMEDIT HN URPS (médecins, IDE, pharmaciens) et Ordre des Pharmaciens Ligue contre le Cancer IREPS Haute-Normandie et IPCEM Centre Henri Becquerel 19

Objectifs : Sensibilisation / Formation des professionnels libéraux et hospitaliers à : Éducation thérapeutique du patient Chimiothérapies orales Déploiement d un programme ETP régional pour les patients traités par chimiothérapie orale ETP initiale (hôpital) ETP de suivi (secteur libéral) 20