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Etude sur l ampleur de l avortement au Burundi Réalisée par : D. Mpinganzima, Dr J.C. Nkurunziza & A. Bizoza Bujumbura, Mars. 2013

PLAN DE LA PRESENTATION I. objectifs de l étude II. Méthodologie III. Résultats de l étude IV. Conclusion et recommandations opérationnelles

I. Objectifs de l étude 1.1. Objectif Général Contribuer à la réduction des avortements à risque et les décès maternels liés aux avortements clandestins chez les jeunes filles et les femmes en âge de procréer

I. Objectifs de l étude (suite) 1.2. Objectifs spécifiques Faire le diagnostic sur l ampleur des avortements à risque, Evaluer les services de soins post avortements offerts par l ABUBEF, Proposer des stratégies de sensibilisation des communautés, des prestataires et des décideurs politiques sur l ampleur des avortements, sur la prévention et sur la prise en charge des avortements à risque.

II. Méthodologie Type d étude: Une étude transversale à visée analytique et descriptive Mode d investigation: 3 types d investigation selon une approche de triangulation des données Une recherche documentaire abordant diverses thématiques pertinentes pour l étude enquête qualitative faisant appel à la technique d entretien individuel et d entretien de groupes focalisés (informateurs-clés) Une enquête quantitative à l aide d un questionnaire

II. Méthodologie (2) Population cible: femmes âgées de 15 à 49 ans et des hommes âgés de 18 à 64 ans pour l étude CAP, les femmes ayant consulté dans la période du 1er janvier 2007 au 31 décembre 2011 pour l étude quantitative 3.Traitement des données: saisie par logiciel CS PRO, traitement et analyse des données: SPSS,18. Tests utilisé: χ² (chi²) et P valeur: 0,05

II. Méthodologie (2) Tirage de l échantillon : sondage aréolaire, stratifié à deux degrés: 1er degré ont été tirées les zones de dénombrement (ZD), puis les ménage remplissant les critères (femmes/ filles de 15-49 ans et hommes de 18-64 ans)

Taux de recrutement :

III. Déroulement de l étude 1. Elaboration du protocole 2. Validation du protocole de recherche : le comité de pilotage et le comité d éthique, 3. Sélection et la formation des enquêteurs, 4. Pré-enquête, 5. Collecte des données quantitatives et qualitatives, 6. Encodage et la codification des questionnaires, 7. Saisie, l analyse et le traitement des données, 8. Triangulation des données quantitatives et des données qualitatives 9. Production et consolidation du rapport provisoire 10. Rapport définitif

III. RESULTATS DE L ETUDE 1. Revue documentaire 2. Caractéristiques sociodémographiques et comportement sexuel et santé de la reproduction 3. Connaissance et attitudes en matière d avortement 4. Pratique de l avortement provoqué 5. Conséquences des avortements et soins post avortement 6. Ampleur de l avortement dans les hôpitaux et cliniques 7. Conséquences de l avortement 8. Avortement et soins post avortement dans le système de santé

4.1. La Revue documentaire: Elle a porté sur: Les Documents et directives de l OMS Les documents du projet (Renforcement de l accès à des soins de qualité liés à l avortement et de prévention des grossesses non désirées chez les femmes et filles vulnérables) Les documents d orientation du MSPLS: PNS, PNDS II Les Documents de politique et stratégique de la santé de la reproduction Le Rapport définitif d évaluation des Besoins en matière de Soins Obstétricaux et Néonatals d Urgence au Burundi La loi N 1/05 du 22 avril 2009 portant révision du code pénal Burundais Publications scientifiques

4.2. Caractéristiques sociodémo, comportement sexuel et SR Le niveau d instruction des répondants est en général primaire. La majorité des filles (67,4%) ont eu leurs premiers rapports sexuels entre 16 et 20 ans (28, 6 % ont eu des grossesses non désirées au cours de leur vie) et 16-25 ans pour les garçons (74,4%). Sources d information sur les méthodes contraceptives sont constituées par les amis/ camarades (48,8 % pour les femmes et 43, 9 %) pour les hommes suivi par la radio (42, 2 % pour les hommes et 25, 7 % pour les femmes) et les prestataires des CdS et hôpitaux (44, 4 % pour les femmes et 24, 3 % pour les hommes) L âge médian de la première grossesse est de 18 ans pour les filles contre 20 ans pour les garçons (auteur 1 e grossesse)

4.3.Connaissance et attitudes en matière d avortement 72, 8 % des femmes et 79 % des hommes ont déjà entendu parler des méthodes abortives, Les méthodes connues sont variées et incluent l utilisation de produits chimiques, d objets perçants, de plantes et d autres techniques médicales, 50, 1 % des répondantes femmes et 33, 2 % d hommes connaissent le statut légal de l avortement, L attitude des enquêtés est fortement opposée à l avortement car ils sont à 97, 3 % pour les femmes et 99, 5 % à penser que l on ne devrait pas pouvoir avorter légalement en toutes circonstances. Les circonstances approuvées par ceux qui épousent la possibilité d avorter (2, 7 % pour les femmes et 0, 5 % chez les hommes) sont la possibilité d avorter en cas de viol (49, 15 %).

4.4. Pratique de l avortement provoqué Variables qui influencent la pratique de l'avortement: s agit des facteurs socioculturels (religion et milieu de résidence), socio-économiques (profession et niveau d instruction) sociodémographiques (statut matrimonial) et institutionnel (la notion d avoir entendu parler des méthodes abortives) Les avortements ont eu lieu pour la plupart des fois à domicile (50 %), dans le secteur de santé privé (25 %) ou dans un établissement de santé public (25 %). Les raisons qui ont motivé le recours à l avortement: crainte de l expulsion de l école (75 %) et crainte de la condamnation sociale d'une grossesse prénuptiale (25 %) Le coût de l avortement varie entre 15.000 FBU et 100.000 FBU

4.5. Conséquences des avortements et soins post avortement Parmi les filles/femmes ayant fait recours à l avortement provoqué, 32% (7 sur 23) ont eu des complications post abortum: 42,8% douleurs pelviennes chroniques et 42,8% complications hémorragiques, 56,5 % des femmes et 48,6% des hommes sont informées sur l existence d une structure qui offre des soins post avortement La majorité des interviewés conseillerais à une fille/femme ayant une complication post avortement de consulter une formation sanitaire publique ( 8,7 %), la référence vers l ABUBEF vient en troisième position ( 8, 3 %) après les formations sanitaires privées Sources d information sur les soins post avortement : les prestataires des CdS et Hôpitaux, suivis des amis ou camarades, l ABUBEF venant en 3 e position

4.6. Ampleur de l avortement dans les hôpitaux et cliniques La survenue des cas d avortement est de 6,3%, les avortements provoqués étant de 9,3% de tous les avortements relevés durant la période de l étude. L âge médian est de 27 ans, la gestité moyenne de 3 enfants avec une parité moyenne avoisinant 2 Les déterminants significatifs reliés à l avortement provoqué sont : Le statut matrimonial (les divorcées 77% des cas et les célibataires 52% ), La profession (les élèves et les étudiantes 60%, les domestiques 40%), La tranche d âge la plus touchée est celle de 15-20 ans, terme: le premier trimestre est le plus fréquemment retrouvé Les complications hémorragiques dominent les complications post abortives avec 66,1% Evolution favorable dans 99% ( mesures de réanimation, ttt ATB, curage)

4.7. Conséquences de l avortement Métrorragie/saignement/ Hémorragie 66,1% Douleurs chroniques 22,4% Infections 11, 8% Rétention placentaire ou matériel trophoblastique 11,3% La majorité des interrogées (78% chez les femmes et 79% hommes) affirment avoir entendu parler d un décès suite à un avortement

4.8. Avortement et soins post avortement dans le système de santé Le PNSR tient compte de l avortement/complications post avortements à travers trois axes stratégiques : Prévention des grossesses non désirées, Renforcement de l éducation sexuelle des jeunes et Renforcement des capacités des structures et des prestataires de soins dans la prise en charge des avortements Le staff des DS interviewé n a pas la même appréhension du phénomène en fonction de son expérience clinique antérieure. Dans les CdS: personnel qualifié et formé insuffisant, manque de matériel et produits pharmaceutiques nécessaires.

4.8. Avortement et soins post avortement dans le système de santé (2) Les Hôpitaux de première référence (hôpitaux de district): médecin non formés en SONUC, manque d anesthésiste, insuffisance du matériel et produit de prise en charge (anesthésique, Oxygène, poche de sang). La majorité des CdS privés n ont pas de services de maternité Les cliniques privées n offrent pas systématiquement services de planification familiale (méthodes contraceptives)

4.8.1. Avortement et soins post avortement dans les Cliniques ABUBEF

a) Plateau Technique Pour les cliniques de l ABUBEF, il n est pas facile de les classer puisqu elles ne remplissent ni le PMA ni le PCA. Ainsi, les cliniques visitées ont été assimilées au CDS et dans ce cas 100% de ces cliniques n ont pas de services de maternité, d hébergement ni de petite chirurgie. Les prestataires de l ABUBEF interviewés - savent diagnostiquer (dans 86% des cas) un avortement ou les complications post abortives, - sont au courant des techniques (86%) des produits médicamenteux de prise en charge (71%). Absence de la maternité (100%) combinée au manque de matériel nécessaire (pour 57% des cliniques ABUBEF) handicapent les soins post avortement

b) Qualité perçue par les demandeurs des services de l ABUBEF Qualité des soins post avortement de l ABUBEF Pourcentage chez les femmes (n=310) Pourcentage chez les Hommes (n=95) Médiocre 1,3 - Moyenne 9,3 34,7 Plus ou moins bonne 17,0 13,7 Excellente 36,2 35,8 Ne sait pas 35,9 15,8 Total 100,0 100,0 Plus d un tiers (36%) des femmes :aucune idée Environ 35% des hommes jugent la qualité des soins post avortement moyenne et 16 n ont aucune idée.

c) Qualité perçue par les prestataires de l ABUBEF Les prestataires des cliniques de l ABUBEF qui affirment ne pas être satisfait de la qualité de l offre des soins post avortement dans 57% des cas CONSTAT: Selon les rapports statistiques de l ABUBEF de 2007 au premier trimestre 2012 a montré que sur un total de 33692 CPN3 les cas de complications prises en charge ne sont que de 111 soit un ratio de 0,33 ; Faiblesse opérationnelle et technique des cliniques de l ABUBEF

V. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 5.1.CONCLUSION L étude a confirmé la précocité des rapports sexuels (âge médian au premier rapport sexuel est de 18 ans alors qu il est de 20 ans dans l enquête EDS). Le taux d utilisation des méthodes contraceptives est aussi faible (48, 1 %) bien qu il soit supérieur à celui trouvé dans l enquête EDS 2010 (13 %). L étude a révélé que l'avortement est une réalité et surtout il est clandestin chez les jeunes filles ayant eu des grossesses non désirées alors que certaines formations de la pyramide sanitaire ne sont pas suffisamment outillé pour prendre en charge les complications post avortement. Notre étude a montré une relation significative de l avortement provoqué avec le niveau d instruction, la profession, le statut matrimonial, la province et la notion d avoir entendu parler des méthodes abortives (Seuil de signification : P-valeur <0,05)

5.2.RECOMMANDATIONS (1) Les recommandations sont adressées à tous les intervenants en SR et plus particulières à l ABUBEF, au PNSR au DS et aux masses médias. A l ABUBEF : Soigner et améliorer sa communication en ce qui concerne la promotion de ses services avec un trait particulier sur les soins post avortement offerts notamment par les réseaux public et communautaire. Redoubler les efforts dans l éducation pour la promotion de la santé en général, les soins post abortum en particulier Cibler les jeunes (pairs éducateurs) et le relais communautaire pour porter loin la sensibilisation de la communauté

5.2.RECOMMANDATIONS (2) A l ABUBEF (fin) : Organiser des sessions de mise à niveau des prestataires dans la prévention, le diagnostic et la prise en charge des cas d avortement et des complications y relatives Equiper ses cliniques en matériel et en produit pharmaceutiques nécessaires pour la prise en charge de l avortement et des complications post abortives fournir un numéro vert où les femmes peuvent appeler en tout temps pour parler directement à une personne de confidence afin d obtenir des informations pour un suivi post-avortement.

5.2.RECOMMANDATIONS (3) Elles sont aussi adressées: Au PNSR A l endroit des Districts Sanitaires Aux masses medias Au législateur

5.3.RECOMMANDATIONS OPERATIONNELLES Domaines d Actions Prioritaires DAP 1 : Engagement et Politique(Organiser les acteurs de la santé de la reproduction et lancer un débat avec les législateurs pour informer sur l ampleur des avortements clandestins pour une politique durable de soutien ) DAP 2 : Renforcement du plateau de l ABUBEF (pour les services de maternité) DAP 3 : Prévention :Prévenir les grossesses non désirées et les nouveaux cas d avortements à risque par l amélioration de la sexualité responsable et la promotion du port préservatif DAP 4 : Promouvoir l accès aux soins et services post avortements DAP 5 : Coordination et Suivi évaluation