Quelques ouvrages - Cordier, F. & Gaonac h, D. (2010). Apprentissage et mémoire. Nathan Université - Nicolas, S. (2003). Mémoire et conscience. Armand Colin - Nicolas, S. (2000). La mémoire humaine. L'Harmattan - Nicolas, S. & Piolino, P. (2010). Anthologie de psychologie cognitive de la mémoire. De Boeck - Schacter, D. (1999). A la recherche de la mémoire. De Boeck
La dissociation mémoire implicite et mémoire explicite
Mémoire explicite et mémoire implicite Graf & Schacter (1985) Mémoire explicite Récupérer consciemment ou/et volontairement une information Tests : rappel libre, indicé, reconnaissance Mémoire implicite Influence d'un expérience préalable Phénomène d'amorçage (priming)
3- Mémoire explicite et mémoire implicite Mémoire implicite Tests : décision lexicale, complètement de mot, etc Effets très vastes dans la vie quotidienne Patients amnésiques Mémoire implicite préservée Forte dégradation de la mémoire explicite Variables expérimentales Profondeur de traitement, attention Intermodalité, modifications perceptives
Introduction - A priori : Mémoire = conscience - En réalité : 2 possibilités de récupération en mémoire Récupération consciente : souvenir Influence du comportement suite à une expérience antérieure sans conscience - Mémoire non consciente : idée très ancienne. Par exemple, Freud et les souvenirs refoulés qui agissent sur le comportement actuel - En psychologie cognitive : provient de l observation des patients amnésiques
Introduction Cas du patient Mickey (Schacter, 1999, p.199-200) «le patient, que j appelle Mickey, avait été victime d un traumatisme crânien grave dans un accident et ne se souvenait quasiment rien de ses expériences récentes. Je m assis en face de lui derrière un bureau et je lui ai dit que j allais essayer de lui apprendre différentes choses. Je lui posais des questions sur des faits obscurs que j avais récupéré en fouillant dans des encyclopédies, tels que «Où fut joué le premier match de base-ball?» (Hoboken) ou «Qui détient le record du monde des poignées de mains?» (Theodore Roosevelt). Quand Mickey ne connaissait pas la bonne réponse, ce qui était le cas la plupart du temps, je la lui donnais. Il était intrigué par ces amusements et pris plaisir à notre jeu.
Introduction Cas du patient Mickey (Schacter, 1999, p.199-200) Après mon départ de la pièce et mon retour vingt minutes plus tard, Mickey ne conservait qu un vague souvenir du fait que je l avais examiné. Il ne se souvenait pas que je lui avais posé différentes questions. Mais quand je lui demandai où le premier match de base-ball avait eu lieu, il me répondit avec assurance «Hoboken», et quand je l interrogeais à propos du record du monde de poignées de mains, il était certain qu il s agissait de Theodore Roosevelt. Il disait généralement qu il n avait aucune idée de la manière dont il avait acquis cette connaissance, - la réponse lui «semblait raisonnable»- il disait même parfois qu il devait tenir ça de sa sœur».
Introduction Inférence de Schacter - Si mémoire «inconsciente» chez les patients amnésiques - Existence de cette mémoire chez les personnes normales Graf & Schacter (1985) : effet inconscient de mémoire : mémoire implicite ( explicite)
I- Caractéristiques et évaluation de la mémoire implicite et explicite - M. implicite : phénomène qui apparaît quand des expériences préalables modifient la performance dans une tâche qui ne requiert pas le rappel conscient des expériences M. explicite : situations dans lesquelles un individu rappelle consciemment et volontairement une information stockée en mémoire Dissociation implicite/explicite : épreuves + que systèmes
I- Caractéristiques de la mémoire implicite et explicite Le modèle structural SPI de Tulving (1995) Mémoire consciente Mémoire non consciente Mémoire épisodique Mémoire de travail Mémoire sémantique Système de représentations perceptives Mémoire procédurale
I- Caractéristiques de la mémoire implicite et explicite Evaluer la mémoire implicite/explicite - Test implicite : les consignes n impliquent pas une recherche volontaire (en général pas non plus un apprentissage volontaire) - Test explicite : les consignes induisent des stratégies intentionnelles et conscientes de recherche du souvenir.
I- Caractéristiques de la mémoire implicite et explicite Evaluer la mémoire implicite Phase d étude Présentation des items cibles (ex : «lapin») + activités annexes (compter le nombre de lettres, faire une phrase, etc) Délai Phase de test Activités basées sur -Les items cibles Identiques (Lap..) Les items cibles différents (Car ) - Des items contrôles (Tab.) Aucune consigne de récupération volontaire
I- Caractéristiques de la mémoire implicite et explicite Evaluer la mémoire implicite - Phénomène d amorçage : facilitation ultérieure du traitement d une information suite à une première confrontation, à l insu de l individu - Effet d amorçage : différence significative entre scores aux items cibles et scores aux items contrôles
I- Caractéristiques de la mémoire implicite et explicite Evaluer la mémoire implicite - Amorçage direct : la présentation préalable d un item facilite son identification ou sa production ultérieurement. - Amorçage indirect : la présentation préalable d un item facilite l identification ultérieure d un item qui lui est associé.
I- Caractéristiques de la mémoire implicite et explicite Fractionnement des mesures implicites de mémoire Selon la nature de l opération impliquée dans la tâche - Tâches d identification : identifier un stimulus présenté dans son intégralité - Tâche de production : produire le stimulus à partir d une partie de cet élément ou d un élément lié.
I- Caractéristiques de la mémoire implicite et explicite Fractionnement des mesures implicites de mémoire Selon la nature des indices fournis au test - Tests d amorçage perceptif : l information proposée donne des indications sur les propriétés physiques ou perceptives de l item cible - Tests d amorçage conceptuel : les indices fournis spécifient certaines des propriétés sémantiques du stimulus.
II- Dissociations expérimentales entre mémoire implicite et explicite Objectif : identifier des variables ayant un effet différent selon le type de tâche (explicite/implicite) - Valider la distinction - Comprendre les mécanismes impliqués
II- Disssociations expérimentales entre mémoire implicite et explicite 1- la profondeur de traitement à l encodage Théorie de la profondeur de traitement (Craik et Lockhart, 1972) Différents niveaux de traitement qui déterminent la facilité de la récupération Mot Traitement superficiel (sensoriel) Processus d'encodage Traitement profond (sémantique) Trace fortement durable Poursuite du processus (élaboration d'images,...) Sortie Trace fragile Sortie Trace plus durable
II- Disssociations expérimentales entre mémoire implicite et explicite Etude de Jacoby et Dallas (1981) - Phase 1 : apprendre des mots familiers en répondant à des questions tâches d orientation du traitement à l encodage - Graphique : le mot contient-il la lettre L? - Phonologique : le mot rime-t-il avec xxxx? - Sémantique : le mot appartient-il à la catégorie xxxx? - Phase 2 : restitution - Reconnaissance : oui/non - Identification perceptive : mots présentés 35 ms
II- Disssociations expérimentales entre mémoire implicite et explicite Etude de Jacoby et Dallas (1981) - Interaction entre le type de traitement à l encodage et le type de tâche lors de la récupération
II- Disssociations expérimentales entre mémoire implicite et explicite Etude de Jacoby et Dallas (1981) - Aucun effet de la profondeur de traitement sur l identification perceptive (mémoire implicite) - Augmentation des performances avec la profondeur de traitement pour la reconnaissance (mémoire explicite)
II- Disssociations expérimentales entre mémoire implicite et explicite L effet production - Slamecka et Graf (1978) - un item produit (abeille ruc ) à l apprentissage est plus facilement restitué qu un mot simplement lu (abeille ruche) 2 e étude de Jacoby et Dallas (1981) - Phase 1 : Production de mots à partir d anagrammes (teroitu - toi---) ou lecture de paires de non mots/mots (teroitu - toiture)
II- Disssociations expérimentales entre mémoire implicite et explicite 2 e étude de Jacoby et Dallas (1981) - Phase 2 : restitution 0,8 0,7 - Reconnaissance - Identification perceptive 0,6 0,5 0,4 0,3 0,2 0,1 0 Lecture Production
II- Disssociations expérimentales entre mémoire implicite et explicite 2 e étude de Jacoby et Dallas (1981) - Les performances au test de reconnaissance sont meilleures lorsque les mots ont été produits - Au contraire, l effet d amorçage est plus conséquent en situation de lecture qu en situation de production
II- Disssociations expérimentales entre mémoire implicite et explicite Etude de Jacoby (1983) - Phase 1 : étudier des antonymes dans 3 conditions tâches d orientation du traitement à l encodage - Contexte : lire le 2 e mot (Chaud-FROID) - Production : produire le 2 e mot (Chaud -????) - Sans contexte : lire le mot (xxxx-froid) - Dans les 3 conditions les participants prononcent le mot cible à voix haute, mais 3 traitements : - SC : aspect perceptif - P : signification - C : mélange des 2
II- Disssociations expérimentales entre mémoire implicite et explicite Etude de Jacoby (1983) - Phase 2 : restitution - Reconnaissance - Identification perceptive
II- Disssociations expérimentales entre mémoire implicite et explicite Etude de Jacoby (1983) 0,35 0,3 0,25 0,2 0,15 0,1 0,05 0 Sans contexte Contexte Production - Configuration inverse pour le taux d amorçage en identification perceptive
II- Disssociations expérimentales entre mémoire implicite et explicite 0,8 0,7 0,6 0,5 0,4 0,3 0,2 0,1 0 Etude de Jacoby (1983) Sans contexte Contexte Production - Les performances au test de reconnaissance sont meilleures lorsque les mots ont été produits et sont aussi meilleures avec contexte que sans
II- Disssociations expérimentales entre mémoire implicite et explicite 2- L attention portée à l encodage Attention divisée : capacité à partager son attention entre plusieurs tâches à réaliser simultanément Situation standard : la double tâche Réaliser une tâche cognitive seule Réaliser cette tâche en même temps qu une autre
II- Disssociations expérimentales entre mémoire implicite et explicite Postulat des ressources attentionnelles limitées Tâche seule Tâche double 80 % Tâche 1 Tâche 1 100 % 20 % Tâche 2
II- Disssociations expérimentales entre mémoire implicite et explicite Etude de Clarys et al. (2000) - Phase 1 : simple lecture d une liste de mots selon 2 conditions Avec charges mentales 1L8H3 Soldat Rappel Apprentissage des charges lecture Rappel des charges Sans charge mentale Blanc Soldat Blanc lecture lecture lecture
II- Disssociations expérimentales entre mémoire implicite et explicite Etude de Clarys et al. (2000) - Phase 2 : Phase de restitution (tests de complètements) trigrammes fragments Sol S d_t Pour les tests implicites, les participants complètent par le 1 er mot qui leur vient à l'esprit Pour les tests explicites, les participants complètent par un mot vu lors de la phase de présentation
II- Disssociations expérimentales entre mémoire implicite et explicite Etude de Clarys et al. (2000) - Implicite Effet d'amorçage 0,2 0,1 0 Sans Avec Sans Avec Fragments Trigrammes la présence des charges attentionnelles réduit l'amorçage pour le complètement de trigrammes, mais pas pour le complètement de fragments
II- Disssociations expérimentales entre mémoire implicite et explicite Etude de Clarys et al. (2000) - Explicite % d'items rappelés 0,6 0,4 0,2 0 Sans Avec Sans Avec Fragments Trigrammes la présence des charges attentionnelles réduit les performances dans les 2 tests explicites de complètements
II- Disssociations expérimentales entre mémoire implicite et explicite 3- L effet du délais de rétention : Tulving, Schacter & Stark (1982) - Phase 1 : lecture apprentissage de 96 mots - Phase 2 : Reconnaissance et complètements de fragments - 1h après la phase 1-7 jours après la phase 1
II- Disssociations expérimentales entre mémoire implicite et explicite Etude de Tulving, Schacter & Stark (1982) - Diminution des performances en reconnaissance - Aucun effet sur le complètement de fragments
II- Disssociations expérimentales entre mémoire implicite et explicite 4- Modification du format de présentation - Effet du changement des caractéristiques perceptives ou physiques des stimuli entre l'étude et le test tels que la modalité (auditive/visuelle), les attributs de surface (casse des lettres, typographie...) ou le format symbolique des stimuli (mots/images), sur l'amorçage perceptif - Mais peu ou pas d effet sur la mémoire explicite et l amorçage conceptuel. - Exemple : Weldon et Roediger (1987)
II- Disssociations expérimentales entre mémoire implicite et explicite Etude de Weldon et Roediger (1987) - Phase 1 : Etude d une liste de mots concrets et de dessins - Phase 2 : Rappel libre ou complètements de fragments - Rappel libre : dessins > mots - Complètement de fragments : mots > dessins
Conclusion - Nombreuses dissociations entre mémoire implicite et explicite - Mémoire explicite repose sur des processus + élaborés et implique davantage de ressources attentionnelles - Mémoire implicite repose plutôt sur des processus de nature perceptive
Mémoire à long terme
Fixation des infos Processus passifs Processus actifs
Fixation des infos: rôle de l organisation des infos Expérience de BOUSFIELD (1953) Exemple de rappel d'un sujet : Pr, Pr, Pr, An, Al, Al, Al, Al, Al,, Pr, Pr, Ve, Ve, Ve, Ve, Pr, Ve, Al Cotation : - 4 Mots isolés, 1 séquence de 2 mots, 1 séquence de 3, 1 séquence de 4, 1 séquence de 5 Résultats : Mots isolés Séquences de 2 mots Séquences de 3 mots Séquences de 4 mots Séquences de 5 mots Séquences de 6 mots Séquences de 7 mots Sujets 810 261 164 85 38 18 5 Hasard 1452 343 87 18 4 1 0
Fixation des infos: les niveaux de traitement Résultats de HYDE et JENKINS (1969) Traitement structural Traitement sémantique Apprentissage incident 39 68 Apprentissage intentionnel 43 69
Fixation des infos: rôle de l imagerie mentale Expérience de PAIVIO et CSAPO (1971) Voir résultats TD
Recherche en MLT Expérience de Clifton (1962) Temps de réaction (ms) 600 G1 (prénoms nouveaux) 500 400 1 2 3 4 5 6 G2 (prénoms connus) Nombre d'items
Recherche en MLT: Rôle des indices Expérience de Tulving et Pearlstone (1966) Nombre de mots rappelés 40 32 24 16 8 12 6 3 24 12 6 48 24 12 Rappel Indicé Rappel Libre Nombre de catégorie 1 12 mots 2 4 1 2 4 1 2 4 Nombre 24 mots 48 mots d'items par catégorie
Chapitre III Les états de conscience associés à la mémoire
Introduction - Evaluer la mémoire : apprentissage d informations rappel ou reconnaissance Processus qualitativement différents - Rappel : processus volontaires et coûteux en attention - Reconnaissance : processus de familiarité à l égard de l information Actuellement : reconnaissance = processus volontaires + processus de familiarité
I- Etats de conscience et mémoire 1- Evolutions théoriques du concept de mémoire épisodique Tulving (1972) : Mémoire épisodique/ Mémoire sémantique - Distinction centrée sur la nature des informations Evènements personnellement vécus Faits généraux Evaluation grâce à des tâches «classiques» de mémoire : rappel libre, rappel indicé, reconnaissance
1- Evolutions théoriques du concept de mémoire épisodique Les tâches classiques de mémoire 1- Phase d apprentissage : Surface Appétit Tempête Citoyen Remède Cheminée Moustache Harmonie Jalousie
1- Evolutions théoriques du concept de mémoire épisodique Les tâches classiques de mémoire 2- Phase de stockage : Délai temporel durant lequel le sujet est occupé à des tâches secondaires - Permet de faire passer les informations en mémoire à long terme - Evite les phénomènes d autorépétition
1- Evolutions théoriques du concept de mémoire épisodique Les tâches classiques de mémoire 3- Phase de récupération : Rappel libre : aucune aide Rappel indicé : Sur Surface Rem Remède Reconnaissance : Appétit Démarche Industrie Moustache
1- Evolutions théoriques du concept de mémoire épisodique Tulving (1983) : Critique de la 1 ère définition et des tâches - Evènements situés dans le temps et dans l espace : quoi, où, quand Tâches classiques : quoi uniquement - Souvenir conscient de l évènement passé («recollective experience») Tâches classiques : supposent que le souvenir est conscient
1- Evolutions théoriques du concept de mémoire épisodique Mémoire épisodique : "Système neurocognitif possédant la capacité de stocker des informations concernant des évènements vécus dans un temps et un espace subjectifs, dont le rappel nécessite une récupération consciente du contexte d encodage" (Wheeler, Stuss et Tulving, 1997).
1- Evolutions théoriques du concept de mémoire épisodique Caractéristiques : Tulving (2002) - Un système à part entière ( tâche) - Orienté spécifiquement vers le passé : revivre des expériences passées - Récent du point de vue phylogénétique - Probablement spécifique à l Homme - Développement tardif du point de vue ontogénétique ( < 4 ans) - Le plus vulnérable aux dysfonctionnements cérébraux
1- Evolutions théoriques du concept de mémoire épisodique Notion de conscience associée à la mémoire (Tulving, 1985) Mémoire épisodique Conscience autonoétique Mémoire sémantique Conscience noétique Mémoire procédurale Conscience anoétique
1- Evolutions théoriques du concept de mémoire épisodique Notion de conscience associée à la mémoire (Tulving, 1985) Conscience autonoétique : «Souvenir d un évènement passé en voyageant mentalement dans le temps afin de le revivre dans son contexte» Mémoire épisodique Conscience noétique : Ex : Mon dernier voyage à Paris «conscience du savoir qui permet d appréhender les connaissances générales sur notre environnement» Mémoire sémantique Ex : Paris, capitale de la France
2- Paradigmes d évaluation de la mémoire épisodique La Procédure de Dissociation des Processus (PDP) Un principe général 2 conditions de reconnaissance : - Inclusion - Exclusion
La PDP Apprentissage de 2 listes d items (liste 1 = cible) Liste 1 Liste 2 Surface Appétit Tempête Province Numéro Prudence Accident Vanité Boulevard Discussion Racine Démarche Citoyen Gendarme Tradition Matinée Remède Cheminée Moustache Harmonie Jalousie Régiment Fantôme Document Besogne Invention Industrie Commerce Programme Office Empereur Habitant Esclave Nuance Liaison Océan
La PDP Apprentissage de 2 listes d items (liste 1 = cible) Inclusion : reconnaître les items des 2 listes présentées Reconnaissance liste 1 = familiarité + récupération contrôlée
La PDP Inclusion Lire les mots et souligner ceux qui ont été présentés quelle que soit la liste d origine PRUDENCE RESTAURANT CHEMINEE ESCLAVE FANTOME TERRASSE GALERIE VANITE RIVIERE LIAISON IRONIE NUANCE PRODUCTION HABITANT SEANCE REGIMENT MATINEE CHEVALIER ORAGE MAGASIN MONUMENT PANTALON INVENTION REMEDE Jaune : cibles (liste 1) ; Blanc : liste 2 ; Vert : distracteurs
La PDP Apprentissage de 2 listes d items (liste 1 = cible) Inclusion : reconnaître les items des 2 listes présentées Exclusion : reconnaître uniquement les items de la liste 2 Reconnaissance liste 1 = familiarité + récupération contrôlée Reconnaissance liste 1 (FA) = familiarité seulement
La PDP Exclusion Lire les mots et souligner uniquement ceux de la seconde liste d apprentissage (mots écrits en blanc) ACCIDENT BESOGNE OCEAN BLESSURE PROGRAMME HARMONIE MERITE SURFACE APPAREIL EMPEREUR APPETIT CITOYEN ETENDUE RACINE ETOFFE MOUSTACHE ABANDON TRIOMPHE OBSTACLE AUTOMNE BOUTIQUE SERVITEUR TRADITION NAVIRE Jaune : cibles (liste 1) ; Blanc : liste 2 ; Vert : distracteurs
La PDP En Inclusion : P (inclusion) = R + F (1 - R) En Exclusion : P (exclusion) = F (1 - R) Part des processus : R = P (inclusion) - P (exclusion) F = P (exclusion) / (1 - R)
Mémoire de source (Glisky et al., 1995) informations qui peuvent être récupérées avec la remémoration du contexte d encodage («où, quand et comment»). Présentation d une liste de mots qui diffèrent par un aspect. Récupération: récupération de l item et du contexte d encodage.
3- Le paradigme Remember/Know (Tulving, 1985 ; Gardiner, 2001) Apprentissage d une liste d items Tâche de reconnaissance Remember (R) Know (K) Guess (G) Conscience autonoétique Conscience noétique Incertitude
3- Le paradigme R/K Reconnaissance avec R/K Souligner les mots appris et préciser l état de conscience : - R : possibilité de revivre mentalement la situation d apprentissage - K : pas de souvenirs précis de la présentation du mot - G : mot qui semble familier, mais pas de certitude Document R Exposition G Médecin Gendarme K Librairie Jalousie R Agrafe Numéro K Langue K Province R Adolescent Tempête K Religion Boulevard G Commerce Chaleur Démarche K Troupe Discussion R Papier Industrie K Merle Office R Classe Blanc : cibles ; Vert : distracteurs
3- Le paradigme R/K Intérêt du paradigme R/K : dissocier les états de conscience à l'intérieur d'une tâche classique Présentation de quelques données expérimentales
4- Dissociation expérimentale des états de conscience Psychologie cognitive : 2 objectifs 1- Dissociation entre états de conscience 2- Processus cognitifs impliqués Ces états de conscience nécessitent-t-ils des ressources attentionnelles? Ces états de conscience sont-ils favorisés par des traitement élaborés à l'encodage? Ces états de conscience sont-ils modulés par les émotions?
4- Dissociation expérimentale des états de conscience Postulat des ressources attentionnelles limitées Tâche seule Tâche double 80 % Tâche 1 Tâche 1 100 % 20 % Tâche 2
4- Dissociation expérimentale des états de conscience Expérience de Craik et al. (1996) Sujets : 24 étudiants Procédure : ❶ Apprentissage d'une liste de 15 mots, puis reconnaissance sur 30 mots : - Attention libre - Attention divisée à l'encodage - Attention divisée à la récupération ❷ Tâche secondaire (encodage ou récupération) Temps de réaction visuel continu
* * * *
4- Dissociation expérimentale des états de conscience Expérience de Craik et al. (1996) 100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0 Attention libre Attention divisée encodage Attention divisée récupération Effet de la division de l attention à l encodage mais pas à la récupération
4- Dissociation expérimentale des états de conscience Expérience de Gardiner et al. (2001) Sujets : 2 groupes de 25 étudiants Procédure : ❶ Apprentissage de 60 images selon 2 conditions : - Attention libre - Attention divisée (détection de séquences de 3 chiffres impairs présentés auditivement) ❷ Epreuve de reconnaissance d images Jugements Remember Jugements Know
4- Dissociation expérimentale des états de conscience Expérience de Gardiner et al. (2001) 0,8 0,7 0,6 0,5 0,4 0,3 0,2 0,1 0 Attention libre Attention divisée Effet de la division de l attention à l encodage sur la reconnaissance : confirme Craik et al. (1996)
4- Dissociation expérimentale des états de conscience Expérience de Gardiner et al. (2001) 0,6 0,5 R K 0,4 0,3 0,2 0,1 0 Attention libre Attention divisée Effet de la division de l attention à l encodage sur R, aucun effet sur K
4- Dissociation expérimentale des états de conscience Expérience de Knott & Dewhurst (2007) Sujets : 24 étudiants Procédure : ❶ Apprentissage de 30 mots présentés sur écran ❷ Epreuve de reconnaissance de mots Jugements Remember Jugements Know ❸ 2 conditions de reconnaissance - Attention libre - Attention divisée : génération aléatoire de nombres
4- Dissociation expérimentale des états de conscience Expérience de Knott & Dewhurst (2007), Exp.1 0,8 0,75 0,7 0,65 0,6 0,55 0,5 0,45 0,4 Attention libre Attention divisée Effet de la division de l attention à la récupération sur la reconnaissance
4- Dissociation expérimentale des états de conscience Expérience de Knott & Dewhurst (2007), Exp.1 0,5 0,45 0,4 0,35 0,3 0,25 0,2 0,15 0,1 0,05 0 Attention libre R K Attention divisée Effet de la division de l attention à la récupération similaire sur R et K.
4- Dissociation expérimentale des états de conscience Expérience de Knott & Dewhurst (2007), Exp. 2 0,6 0,5 R K 0,4 0,3 0,2 0,1 0 Attention libre Attention divisée Effet de la division de l attention à la récupération sur K, aucun effet sur R
4- Dissociation expérimentale des états de conscience Attention et états de conscience en mémoire Conscience autonoétique : ressources attentionnelles à l'encodage Encodage des informations contextuelles Conscience noétique : ressources attentionnelles à la récupération Opérations de vérification de la réponse car pas d'informations contextuelles
4- Dissociation expérimentale des états de conscience Théorie de la profondeur de traitement (Craik et Lockhart, 1972) Différents niveaux de traitement qui déterminent la facilité de la récupération Mot Traitement superficiel (sensoriel) Processus d'encodage Traitement profond (sémantique) Trace fortement durable Poursuite du processus (élaboration d'images,...) Sortie Trace fragile Sortie Trace plus durable
4- Dissociation expérimentale des états de conscience Théorie de la profondeur de traitement (Craik et Lockhart, 1972) + le traitement est profond, + la trace est forte et durable Tâches d'orientation à l'encodage -Traitement orthographique : le mot comporte t-il un "e"? -Traitement phonologique : le mot rime t-il avec volcan? -Traitement sémantique : est-ce que ceci est un oiseau?
4- Dissociation expérimentale des états de conscience Expérience de Hyde et Jenkins (1969) 2 situations d'apprentissage : Incident vs intentionnel Apprentissage incident aussi efficace que apprentissage intentionnel 2 types de traitement : - Dire si le mot contient un "e" ou un "g" - Jugement d'agrément Epreuve de rappel libre
4- Dissociation expérimentale des états de conscience Expérience de Hyde et Jenkins (1969) 70 60 50 Incident Intentionnel 40 30 20 10 0 Traitement structural Traitement sémantique Sémantique > structural Sémantique = stratégies intentionnelles
4- Dissociation expérimentale des états de conscience Expérience de Gregg & Gardiner (1994) Sujets : 30 étudiants Procédure : ❶ Apprentissage de 30 mots selon 2 conditions : - 15 mots : facile à lire? - 15 mots : animal à 4 pattes? ❷ Epreuve de reconnaissance de mots Jugements Remember Jugements Know
4- Dissociation expérimentale des états de conscience Expérience de Gregg & Gardiner (1994) 0,8 0,75 0,7 0,65 0,6 0,55 0,5 0,45 0,4 Traitement structural Traitement sémantique Effet de la profondeur de traitement sur la reconnaissance
4- Dissociation expérimentale des états de conscience Expérience de Gregg & Gardiner (1994) 0,7 0,6 R K 0,5 0,4 0,3 0,2 0,1 0 Traitement structural Traitement sémantique Effet de la profondeur de traitement sur R, mais pas d'effet sur K.
4- Dissociation expérimentale des états de conscience L'effet de référence à soi Rogers et al. (1977) reprennent une procédure de Craik & Tulving (1975) Craik & Tulving (1975) : 3 conditions d'encodage - Structural : le mot est-il en majuscule? - Phonétique : le mot rime-t-il avec lion? - Sémantique : le mot peut-il être inséré dans la phrase " "? Rogers et al. (1977) : 1 condition de plus - Référence à soi : l'adjectif vous correspond-il? - 40 adjectifs présentés, puis rappel libre
4- Dissociation expérimentale des états de conscience L'effet de référence à soi Résultats de Rogers et al. (1977) 3 2,5 2 1,5 1 0,5 0 Strutural Phonétique Sémantique Référence à soi
4- Dissociation expérimentale des états de conscience Expérience de Conway & Dewhurst (1995) Sujets : 36 étudiants répartis en 3 groupes Procédure : ❶ Apprentissage de 40 adjectifs de personnalité : - Sémantique : adjectif positif ou négatif? - Référence à autrui : caractérise John Major? - Référence à soi : me caractérise? ❷ Epreuve de reconnaissance de mots sur 80 adjectifs Jugements Remember Jugements Know
4- Dissociation expérimentale des états de conscience Expérience de Conway & Dewhurst (1995) 1 0,9 0,8 0,7 0,6 0,5 0,4 Sémantique John Major Référence à soi John Major < Sémantique = Référence à soi
4- Dissociation expérimentale des états de conscience Expérience de Conway & Dewhurst (1995) 0,7 0,6 0,5 R K 0,4 0,3 0,2 0,1 0 Sémantique John Major Référence à soi R : Référence à soi > Sémantique = John Major K : Référence à soi < Sémantique = John Major
4 -Dissociation expérimentale des états de conscience Profondeur de traitement et états de conscience en mémoire Conscience autonoétique : traitements élaborés à l'encodage et association au soi Facilite la reviviscence Conscience noétique : ne dépend pas de l'élaboration de traitement à l'encodage Diminution éventuelle liée à la hausse de R
4- Dissociation expérimentale des états de conscience La connotation émotionnelle Secteur en développement Spontanément : événements émotionnels = + de souvenirs Mémorisation d'une information connotée meilleure : effet d'amélioration émotionnelle Exemple : Kensinger & Corkin (2003)
4- Dissociation expérimentale des états de conscience Expérience de Kensinger & Corkin (2003) 5 4 3 2 1 0 Positives Neutres Négatives Négatives = Positives > Neutres
4- Dissociation expérimentale des états de conscience Expérience de Ochsner (2000) Sujets : 16 étudiants, non informés Procédure : ❶ Encodage de 72 images (IAPS) : - 24 Positives - 24 neutres - 24 négatives ❷ Epreuve de reconnaissance sur 144 images, 2 semaines après Jugements Remember Jugements Know
4- Dissociation expérimentale des états de conscience L'IAPS
4- Dissociation expérimentale des états de conscience Expérience de Ochsner (2000) 0,8 0,7 0,6 0,5 Positives Neutres Négatives Négatives > Positives = Neutres
4- Dissociation expérimentale des états de conscience Expérience de Ochsner (2000) 0,6 0,5 R K 0,4 0,3 0,2 0,1 0 Positives Neutres Négatives R : Négatives > Positives = Neutres K : Négatives < Positives = Neutres
4- Dissociation expérimentale des états de conscience Synthèse des manipulations expérimentales Variable Mesure classique R K Attention encodage Attention récupération Profondeur de traitement Référence à soi Valence émotionnelle
4- Dissociation expérimentale des états de conscience Synthèse des manipulations expérimentales Dissociation fonctionnelle entre les 2 états de conscience 1- Action sur R sans effet sur K : division attention à l'encodage et profondeur de traitement 2- Action sur K sans effet sur R : division de l'attention à la récupération 3- Action inverse sur R et K : référence à soi et valence émotionnelle
4- Dissociation expérimentale des états de conscience Synthèse des manipulations expérimentales Mécanismes cognitifs impliqués 1- Conscience autonoétique : traitement plus élaborés et attention à l'encodage. Evénement émotionnel intégré au soi. 2- Conscience noétique : attention à la récupération pour vérification.
Conclusion Relations conscience mémoire : - Mémoire implicite/explicite - Conscience autonoétique/noétique Mécanismes communs?
Conclusion Paradigme R/K : permet de mettre en évidence des effets non observés avec les mesures classiques Distinction conscience autonoétique/noétique : facilite la compréhension de certaines évolutions ou de certaines pathologies