Uvéites. Antoine BRÉZIN.

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Plan de la présentation

Transcription:

Uvéites Antoine BRÉZIN antoine.brezin@cch.aphp.fr

Étiologie des uvéites Étiologies inconnues 25% Étiologies systémiques présumées 25% Étiologies oculaires isolées 25% Étiologies systémiques prouvées 25%

Uvéite Origine infectieuse Origine inflammatoire Systémique Oculaire seule Systémique Oculaire seule Pseudo-uvéite

Démarche diagnostique raisonnée Atteinte concomitante bilatérale Atteinte bilatérale à bascule Atteinte unilatérale chronique Atteinte unilatérale récidivante

Recherche de l étiologie Check-list systématique Examens selon : - Manifestations extraoculaires - Sémiologie ophtalmologique - Intensité de l uvéite

Exemples d uvéites ne nécessitant PAS d examens complémentaires pour leur diagnostic Cyclite hétérochromique de Fuchs Epithéliopathie en plaques Maladie de Behçet Choroïdite serpigineuse

Cyclite hétérochromique de Fuchs Hyalite de bas grade Synéchie PRD stellaires PRD répartis de haut en bas Contraste entre nombre de PRD et le Tyndall et le flare de bas grade

Choroïdite serpigineuse

+ 6 mois

Uvéites antérieures aiguës UN examen complémentaire, avant autres investigations HLA B27 Positif Négatif

Traitement des uvéites aiguës Succès Échec

Segmentite herpétique Diagnostic clinique : - unilatéralité - atrophie irienne - évolution par poussées - antécédents d herpès labial ou cornéen - hypertonie

+ Maladie de Behçet

Uvéite granulomateuse Diagnostic simple ou complexe!

Uvéites susceptibles d avoir une présentation antérieure granulomateuse

Choroïdite multifocale périphérique ou «taches de bougies» Sarcoïdose

Uvéite intermédiaire Faible taux d élucidation diagnostique

UN examen complémentaire, avant autres investigations HLA A29 Positif Négatif

12/2004 11/2005

2004 2010

5/10 Forme pseudo rétinite pigmentaire

+ 18 mois

+ 1 mois

Maladie des griffes du chat

Monsieur L., 45 ans, baisse d acuité visuelle du côté droit (1/10 e ) dans un contexte d éruption papuleuse généralisée avec fébricule et asthénie.

Après traitement

Monsieur B., 30 ans, consulte pour une baisse d acuité visuelle sévère unilatérale installée en quelques jours à 1/10 e.

Nécrose rétinienne aiguë (ARN) Suspicion clinique Traitement en urgence & PCA pour PCR à la recherche ADN HSV1-2 & VZV

Régression du front de nécrose à J15

Toxoplasmose

Azithromycine Pyrimethamine corticoïdes en bolus, puis per os 2007 AV 1.0 07/2010 Monsieur K. 51 ans 10/2010 AV < 0.1

Toxocarose Faire le diagnostic! Réussir le traitement!

Uvéite? Syndrome paranéoplasique? ou Pseudouvéite? Melanoma Associated Retinopathy (M.A.R.)

C.A.R. (Cancer Associated Retinopathy)

83 ans - Panuvéite bilatérale.

Lymphome intra-oculaire

Acutisation d une leucémie myéloïde chronique

Uvéites : quand il ne faut pas traiter Traitement notoirement inefficace ou/et Évolution spontanée favorable ou/et Rapport [effets secondaires / bénéfices] défavorable ou/et Masquage de la cause ou/et Stade «dépassé» ou/et Maladie rare, données insuffisantes

Quand ne pas traiter (1)? Entités pour lesquelles aucun traitement n a fait la preuve de son efficacité : Ex. cyclite hétérochromique de Fuchs Entités d évolution spontanée généralement favorable Ex. épithéliopathie en plaques

Epithéliopathie en plaques AV 1/20 AV 4/10

AV 10/10 AV 10/10

Quand ne pas traiter (2)? Rapport effets secondaires/bénéfice attendu susceptible d être défavorable Ex. Uvéite intermédiaire idiopathique de l enfant ou de l adolescent : cas avec opacités vitréennes responsables de myodésopsies, mais conservation de l acuité visuelle et absence d œdème maculaire. Ex. Choriorétinopathie de type birdshot : cas avec taches caractéristiques de la maladie, mais sans œdème maculaire ou vascularites actives.

Analyse maculaire et uvéites postérieures Atrophique Oedème maculaire Normale

Quand ne pas traiter (3)? Dégâts structuraux rendant irréversibles les déficits fonctionnels Ex. Phase terminale «burned-out» ou «pseudorétinopathie pigmentaire» d une choriorétinopathie de type birdshot ou d une choroïdite serpigineuse.

Ne pas traiter par une corticothérapie une complication «structurelle»

Décision thérapeutique Effets secondaires du traitement Bénéfices thérapeutiques Réfléchir avant d agir!

Succès Échec La réflexion ne doit pas faire retarder le traitement Prévention des synéchies : traiter précocément et intensément!

Type de traitement selon le site de l inflammation Uvéite antérieure : traitement topique Uvéites intermédiaires et postérieures : traitement systémique, intra- ou périoculaire

Pas de traitement Traitement intra- ou périoculaire Traitement par voie générale dans certains cas Traitement par voie générale indispensable Exemples : Exemples : Exemples : Exemples : Fuchs EEP Uvéite intermédiaire idiopathique du sujet jeune sans OM Uvéite antérieure compliquée par contiguïté d OM Uvéite intermédiaire idiopathique du sujet jeune avec OM Birdshot Sarcoïdose Behçet VKH Ophtalmie sympathique

Uvéites intermédiaires : traitement plutôt péri- ou intraoculaire

Facteurs en faveur d un traitement intra- ou périoculaire: Unilatéralité Idiopathique Phase initiale de traitement Facteurs en faveur d un traitement systémique: Bilatéralité Manifestations extraoculaires Echec ou plus de 2 injections/an Hypertonie

Facteurs de traitement péri-oculaire (injection sousténonienne triamcinolone) ou intraoculaire (Ozurdex ) injection sous ténonienne (triamcinolone) : Sujet jeune, phake, œdème maculaire uvéitique modéré et récent Ozurdex Sujet âgé, pseudophake, œdème maculaire uvéitique sévère

Epargne cortisonée systémique Corticothérapie topique Curative Préventive (long cours) Corticothérapie péri-oculaire Corticothérapie intraoculaire

( Bolus IV methylprednisolone ) ou/et corticothérapie intra ou péri-oculaire en add-on Immunosuppresseur Prednisone 0,5 1 mg/kg/j Uvéites sévères : Schéma thérapeutique «classique»

Dose Traitement immunosuppresseur Prednisone 0,5 1 mg/kg/j Temps Rebond inflammatoire Uvéites sévères : Schéma thérapeutique «de secours»