RSE, environnement et développement durable!

Documents pareils
Le FMI conclut les consultations de 2008 au titre de l article IV avec le Maroc

Chapitre 1 Quelles sont les sources de la croissance?

Eco-Fiche BILAN DE L ANNEE 2012 QUELLES PERSPECTIVES POUR 2013? 1

SITUATION FINANCIÈRE DE L ASSURANCE CHÔMAGE

ANNEXE VII EFFETS MACROECONOMIQUES DE LA REFORME PIECE JOINTE N 2 SIMULATIONS REALISEES A PARTIR DU MODELE MACROECONOMETRIQUE MESANGE

DEVOIR N 1 économie générale

Régime des Entreprises Totalement Exportatrices (Articles 10 à 20)

Qu est-ce que la croissance économique? Quels sont ses moteurs?

Les politiques de réduction du coût salarial en Belgique

Table des matières. Le long terme Partie II. Introduction Liste des figures... Liste des tableaux...

CHAPITRE VI - LES SOLDES COMPTABLES ET LES INDICATEURS DE REVENU

PARTENARIAT ENTRE LE SYSTEME DES NATIONS UNIES ET LE SENEGAL POUR UN DEVELOPPEMENT INDUSTRIEL INCLUSIF ET DURABLE

[ les éco_fiches ] Situation en France :

RISK INDEX 2014 SUISSE

DANS QUELLE MESURE LA CROISSANCE ECONOMIQUE PERMET-ELLE LE DEVELOPPEMENT?

Les durées d emprunts s allongent pour les plus jeunes

Indicateurs de développement durable et SNDD

Investissements et R & D

Nouvellesperspectives politiqueset économiques en Europe

Institut National de la Statistique - Annuaire Statistique du Cameroun Chapitre 26 : LE CAMEROUN DANS LA ZONE CEMAC

POL Introduction à l'économie politique des relations internationales Travaux pratiques (un des trois TP au choix à faire en équipe)

Chapitre 3. La répartition

Journée technique ARRA Gestion quantitative de la ressource en eau

Vivre mieux au Québec? Mesurer et comparer le bien-être à l échelle internationale

Études. Des effets de la réglementation des produits d épargne sur le comportement de placement des ménages

Inégalités de salaires et de revenus, la stabilité dans l hétérogénéité

GUIDE PRATIQUE déplacements professionnels temporaires en France et à l étranger

Présenté par Michel Sapin, Ministre des finances et des comptes publics. Christian Eckert, Secrétaire d État chargé du budget

ELEMENTS DE COMPTABILITE NATIONALE

LSM2 : un modèle avec secteur bancaire pour le Luxembourg

POINTS DE REPÈRE SUR LA FÉVRIER 2015 PRODUCTIVITÉ EN FRANCE

Le modèle de croissance marocain : opportunités et vulnérabilités

FINANCEMENT DES RISQUES PROFESSIONNELS. CHU de la TIMONE UE «ORGANISATION DE LA SECURITE SOCIALE»

Le 4 ème trimestre 2014 et les tendances récentes

RETOUR SUR LA RÉFORME DES ALLOCATIONS D INSERTION

POURQUOI LE GABON A-T-IL BESOIN DE STATISTIQUES FIABLES?

Revue des grandes tendances macroéconomiques pour le secteur de l'assurance au Québec en 2013

Réunions publiques janvier Présentation du Débat d Orientation Budgétaire

Du produit intérieur brut (PIB) au revenu national (2010)

Compétitivité internationale des industries françaises des filières animales

4 CHIFFRES À RETENIR

Le présent chapitre porte sur l endettement des

Nomination et renouvellement de MCF et PR associé à temps plein

Amundi Immobilier. Le marché de l immobilier en France 4 e trimestre Tendances. Le contexte macroéconomique

Observatoire Crédit Logement / CSA du Financement des Marchés Résidentiels Tableau de bord trimestriel 2 ème Trimestre 2014

Analyse et exploitation des données du rapport. du PNUD sur le développement humain

Plateforme d informations climatiques au Niger Présentation de l opportunité

CA Oblig Immo (Janv. 2014)

L équilibre Ressources Emplois de biens et services schématisé par une balance

Revenu national avant impôts: (100%) Revenu disponible: (74%) Revenu après impôts: (51%)

Document de recherche n 1 (GP, EF)

Epreuve de Sciences économiques et sociales

De quoi dépendent les taux de change? Si déficit dans les échanges extérieurs M>X demande de devises étrangères contre la monnaie nationale > offre

Les finances de la sécurité sociale

Comité Directeur Confédéral Intervention économique. 16 mars 2011

L Equilibre Macroéconomique en Economie Ouverte

Electricité - Plomberie

Thème 2 : Le rôle du «secteur informel» dans l intégration régionale

L assurance française : le bilan de l année 2012

La protection sociale en France

Perspectives de l industrie suisse Pierres et Terres

Politiques monétaire et fiscale Cours de M2R Printemps 2006

La valeur présente (ou actuelle) d une annuité, si elle est constante, est donc aussi calculable par cette fonction : VA = A [(1-1/(1+k) T )/k]

- Articles dans des Revues à comité de lecture (classées AERES) / Articles in refeered reviews

CAMPAGNE ANNUELLE DES EPARGNES ACQUISES

Burkina Faso Profil pays EPT 2014

Annexe - Balance des paiements et équilibre macro-économique

LE TABLEAU DE BORD DE SUIVI DE L ACTIVITE

NOTE D INFORMATION. L Assemblée Nationale a adopté en décembre 2013 la loi de finances pour 2014 et la loi de finances rectificative pour 2013.

RAPPORT PRÉPARATOIRE AU DÉBAT D ORIENTATION DES FINANCES PUBLIQUES

Le creusement des inégalités touche plus particulièrement les jeunes et les pauvres

ATELIER : Comment expliquer l instabilité de la croissance économique?

DORVAL FLEXIBLE MONDE

Trébeurden Synthèse financière

LES NOUVEAUX INDICATEURS STATISTIQUES DU FMI

Note commune N 3 / 2014

Point d actualité. Conseil Economique, Social & Environnemental Régional. Séance plénière 2 février 2015

FONDATION COMMUNAUTAIRE D OTTAWA POLITIQUE

Perspectives économiques régionales Afrique subsaharienne. FMI Département Afrique Mai 2010

Tests de sensibilité des projections aux hypothèses démographiques et économiques : variantes de chômage et de solde migratoire

AUDIT FINANCIER ET FISCAL DE LA COMMUNE COMMUNE DE SAINT-JULIEN EN GENEVOIS

TD de Macroéconomie Université d Aix-Marseille 2 Licence 2 EM Enseignant: Benjamin KEDDAD

Des dividendes élevés, synonymes d une forte croissance des bénéfices futurs

LES AUTO-ENTREPRENEURS EN 2013 : LEUR NOMBRE CONTINUE DE PROGRESSER MAIS LEUR CHIFFRE D AFFAIRES MOYEN DIMINUE

Comparaison des enjeux énergétiques de la France et de l Allemagne

Info Finance. et Prévoyance. En 2013 aussi, les clients profitent d une rémunération globale attractive!

Dares Analyses. Emploi, chômage, population active : bilan de l année 2012

Annexe 1. Stratégie de gestion de la dette Objectif

Exposé 1: Les aspects théoriques des relations monétaires internationales

La politique monétaire après la crise financière mondiale : Nouveaux enjeux

Direction des Études et Synthèses Économiques Département des Comptes Nationaux Division des Comptes Trimestriels

INSTITUT DE LA STATISTIQUE DU QUÉBEC ÉCONOMIE. Comptes économiques des revenus et dépenses du Québec

Chapitre 4 Comment s opère le financement de l économie mondiale?

La politique économique doit privilégier le cap du moyen terme

Chapitre 6. Le calcul du PIB, de l inflation et de la croissance économique. Objectifs d apprentissage. Objectifs d apprentissage (suite)

CROISSANCE ET SANTÉ DES ENTREPRISES ACCOMPAGNÉES EN CAPITAL-TRANSMISSION EN 2012

Royaume du Maroc. Direction des Etudes et des Prévisions Financières

Transcription:

RSE, environnement et développement durable! Master 2 AEI D. Glaymann, UPEC La production est «l activité exercée sous le contrôle et la responsabilité d une unité institutionnelle (entreprise, administration ou association) qui combine des ressources en main-d œuvre, capital et biens (objets physiques) et services (immatériels) pour fabriquer des biens ou fournir des services, et le résultat de cette activité» (Insee). Produire des biens et des services engendre des impacts sur l environnement naturel : prélèvements de ressources, rejets de produits polluants, essor de la consommation. L activité des entreprises pose donc la question des objectifs et des effets de la croissance économique. Master 1 AIPT Un accroissement durable de la dimension d'une unité économique réalisé dans des changements de structures. L unité de référence quand on parle de croissance économique est la production.

La croissance est l augmentation poursuivie en longue période de la production qui implique des changements de structures économiques. L expansion est l accroissement temporaire et réversible de la production lié aux mouvements courts de la conjoncture. La dépression est une période courte de diminution de la production (taux de croissance négatif). On parle de récession à partir de 2 trimestres consécutif de recul de la production. La crise est un moment où la conjoncture passe de l expansion vers la récession. La reprise est le moment qui succède à la dépression quand le taux de croissance redevient positif. Au niveau microéconomique : Pour éviter les doubles comptes. Valeur ajoutée = production - CI Au niveau macroéconomique : Produit INTÉRIEUR Brut Par les agents RÉSIDENTS PIB = Σ VA + TVA + Droits de douane nets de subvention PNB = PIB revenus versés au RDM (reste du monde) + revenus reçus du RDM Produit NATIONAL Brut La variation dans le temps de la valeur ajoutée (au niveau d une entreprise ou d un secteur) du PIB ou du PNB (au niveau d une économie nationale) indique à court terme s il y a expansion, stagnation ou récession. On mesure ainsi le rythme de croissance sur la durée. Chaque année, la VA, le PIB (ou le PNB) sont évalués aux prix courants. L évolution du PIB en UM courantes indique le rythme de la croissance nominale ou en valeur. Pour tenir compte des effets de prix, il faut comparer des PIB successifs à prix constants, on calcule ainsi en UM constantes le rythme de la croissance réelle ou en volume. Pour passer de la croissance nominale à la croissance réelle, il faut «déflater». Sachant que valeur = volume x prix, on en déduit que volume = valeur : prix.

2010 2011 PIB à prix courants 1932,8 1996,6 Indice des prix 100 101,8 Données de l Insee Taux de croissance nominale Taux de croissance réelle Volume évolution par rapport à l'année précédente en % 28 Valeur en valeur 24 en volume 20 16 12 8 4 0 Inflation -4 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010 Source : Insee, comptes nationaux - base 2010. Source : INSEE, 2015 Combinaison des facteurs de production = Capital technique * travail Capital circulant * Capital fixe * travail Matières premières et biens intermédiaires Machines, bâtiments, technologie Main-d œuvre salariée et indépendante

La production mesure le résultat de la combinaison des facteurs. La productivité mesure l efficacité des facteurs de production. Productivité globale des facteurs = Travail + Capital Productivité apparente du capital = Capital mis en œuvre Productivité horaire du travail = Quantité d heures de travail Productivité «par tête» = Nombre de salariés Les facteurs directs - Le travail - Le capital technique - Les ressources naturelles - La combinaison des facteurs Les facteurs indirects - Le progrès technique - La formation - Le rôle de l État - Les structures de production - L insertion dans le CI - Le système de valeurs Les effets directs - Emplois et revenus - Consommation accrue - Consommation diversifiée - Hausse des ressources en stock Les effets indirects - Réduction des ressources - Transferts de richesses - Risques pour la santé au travail - Pollutions (atmosphériques et autres) - Transformations structurelles

Les productions «hors champ» Les évolutions qualitatives Les destructions de capital fixe Les externalités La croissance ne mesure ni la richesse, ni le bien-être, ni le progrès. «L essence du phénomène est qu une personne A, en même temps qu elle fournit à une autre personne B un service déterminé pour lequel elle reçoit un paiement, procure par là même des avantages ou des inconvénients d une nature telle qu un paiement ne puisse être imposé à ceux qui en bénéficient, ni une compensation prélevée au profit de ceux qui en souffrent». A. Pigou, L économie du bien-être, 1920 Externalités positives et négatives. La RSE et les externalités. PNB par habitant (USA) Bien-être économique net par habitant (USA) D après les travaux de W. Nordhaus et J. Tobin Source : P. Samuelson, L économique, Armand Colin, 1982

Croissance : augmentation poursuivie en longue période des grandeurs économiques significatives et dont la poursuite implique fondamentalement des changements de structures économiques. Développement : ensemble de transformations dans les structures mentales et institutionnelles qui permet et accompagne la croissance et sa prolongation dans la durée. Progrès : signification finaliste qui donne un sens à la naissance, à la poursuite et à la propagation du développement. Approche ancienne développée par Walt Rostow dans les années 1960. SOCIÉTÉ DE CONSOMMATION DE MASSE La croissance s accompagne d une amélioration des conditions de vie. État-providence et démocratie MARCHE VERS LA MATURITÉ Croissance soutenue Diffusion de nouvelles techniques, naissance de nouvelles productions DÉCOLLAGE (TAKE OFF) La croissance devient la fonction normale de l économie PHASE DE TRANSITION Croissance modérée SOCIÉTÉ TRADITIONNELLE Croissance faible essentiellement agricole Fin XVII è XVIII è Fin XVIII è Milieu XIX è Milieu XX è Le développement vu comme un processus découlant mécaniquement de la croissance PNB/HAB selon le modèle des vieux pays industriels occidentaux. Le développement durable devant répondre aux besoins actuels sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. Agendas 21 Le développement humain visant à permettre d élargir l éventail des possibilités offertes aux êtres humains. IDH

1972 Rapport Meadows au Club de Rome Sommet ONU de Stockholm 1987 Rapport Brundtland présenté à l ONU 1992 Sommet de la Terre à Rio 1997 Assemblée générale de l ONU Rio + 5 Protocole de Kyoto 2002 Sommet de la Terre II à Johannesburg 2012 Conférence des Nations Unies sur le développement durable Rio + 20 Longévité Espérance de vie à la naissance Accès au savoir Taux d alphabétisation des adultes Taux de scolarisation des enfants Niveau de vie Revenu par habitant (PPA) Longévité Accès au savoir IPH 1 : % d habitants ayant une espérance de vie < à 40 ans IPH 2 : % d habitants ayant une espérance de vie <à 60 ans IPH 1 : taux d analphabétisme IPH 2 : taux d illettrisme Niveau de vie Exclusion IPH 1 : % de population sans accès à l eau potable et aux soins, % d enfants de < de 5 ans en insuffisance pondérale IPH 2 : % de population sous le seuil de pauvreté IPH 2 : % de chômeurs de longue durée

Faut-il laisser faire les entreprises et le marché en espérant que leur activité provoque des externalités positives en limitant les externalités négatives ou faut-il agir pour provoquer les premières et éviter les secondes? La RSE peut-elle être un substitut efficace à l intervention publique (réglementation, incitation, sanctions) ou ne peut-elle être au mieux qu un complément? La RSE peut-elle contribuer à faire de l activité des entreprises un moteur de développement durable? Et de développement humain?