Programme de prévention des conduites à risques et addictives par l approche expérientielle École collège OPPELIA Centre Horizon de l Aisne Isabelle SEDANO, Directrice Maggy JUMEAUX, Coordinatrice des Actions de Prévention Juin 2016
Un projet porté par les associations : IPT Centre Horizon de l Aisne Association pour la Recherche et la Promotion des Approches Expérientielles Santé des ENfants Santé des Adolescents dans la Somme Et mis en œuvre au sein de l Education Nationale
Un peu d histoire A partir des années 2000, en France (Ile de la Réunion puis France Métropolitaine) : rencontres d intervenants français et québécois, partage d expériences sur le champ de la prévention Formation d intervenants français à la «gestion expérientielle» puis travail d adaptation de programmes (école et collège) en version française : région de Grenoble, Lyon puis en Picardie (Aisne et Somme) Mise en place dans l Aisne à partir de 2005 de formations à la mise en place de programmes puis diffusion dans la Somme : communication autour de la notion d approches expérientielles en prévention
Au début 3 programmes «GymSAT» de l école maternelle au CM2, adapté d un programme québécois : à partir de 2010, dans le département de la Somme Exercices ludiques, mises en situation et échanges/réflexion avec les enfants : plusieurs temps (courts) chaque année d école «A vos marques, Prêt, Santé!» en CM1 et CM2, à partir de 2009, créé par le Centre Horizon de l Aisne, sous l impulsion d un médecin généraliste sur une communauté de communes et relayée par l Inspection Académique dans l Aisne 3 séances de 2 heures sur le développement des compétences psychosociales «ICCAR» (Intervenir au Collège sur les Conduites Addictives et à Risques), adapté d un programme québécois : de la 6 ème à la 3 ème, à partir de 2008, dans les départements de l Aisne et de la Somme 3 séances de 2h en 6 ème, 1 séance de 2h en 5 ème, 1 séance de 2h en 3 ème
Suite à une Recherche évaluation menée en 2012 (C. Rousseau, Rectorat d Amiens) Suivi évaluation par l IREPS de Picardie en 2012/2013 Constat de l intérêt d articuler les programmes entre eux : Naissance de PRIMAVERA
Prérequis pour PRIMAVERA Inscrire le programme dans la continuité sur plusieurs années, en particulier le lien écolecollège Travailler sur un territoire donné, en formant les acteurs de proximité (rôle de relais avec l utilisation d un langage commun) Coordonner les actions dans le temps
Caractéristiques essentielles de PRIMAVERA Il se déroule sur quatre années, CM1, CM2, 6 ème et 5 ème, et nécessite donc une continuité de l intervention entre établissements du primaire et au moins un du secondaire sur une même zone géographique. Il s appuie sur un socle commun pédagogique et théorique qui constitue un cadre devant être appliqué sur tous les sites, mais selon des modalités et des outils pouvant être adaptés par les équipes.
Ce socle commun se décline en cinq lignes directrices :
1- Se fonder sur le cadre de référence de la promotion de la santé La charte d Ottawa (OMS, 1986) Le développement des compétences psychosociales (OMS, 1993) se connaître soi-même, éprouver de l empathie, savoir se faire comprendre, pouvoir entrer en relation avec les autres, avoir une pensée critique, une pensée créative, savoir résoudre des problèmes, savoir prendre des décisions, savoir gérer son stress, savoir gérer ses émotions.
2- Adopter l approche expérientielle de la prévention des addictions il ne suffit pas d être informé sur les risques d un comportement pour le modifier, il faut d abord comprendre le sens de ce comportement. Les comportements de consommations de substances psychoactives (ou de déclenchement de sensations immédiates) traduisent avant tout une recherche de bien-être et d adaptation à son milieu de vie. La prévention «primaire» des addictions vise à aider l enfant et l adolescent à réfléchir et à mieux gérer ses expériences de vie et à mieux maîtriser sa propre recherche de satisfaction et de plaisir.
Exercice.
L approche expérientielle invite ainsi les personnes à réfléchir sur : leurs modes de vie, ce qu ils consomment, et ce qui les pousse ou les freine à consommer, les conséquences négatives et positives de cette consommation, leur pouvoir d agir pour trouver des satisfactions et du bien-être individuel et collectif, en tenant compte des limites physiologiques et psychosociales qui caractérisent chaque individu.
C est à partir de sa propre expérience ainsi que des expériences partagées au sein du groupe que chaque individu prend conscience des sources de satisfaction lui permettant de jouir de sa vie, d en éviter les écueils tout en restant libre de faire ses propres choix. L approche expérientielle a ainsi pour objectif, en particulier en prévention, de fournir à la personne des outils permettant d aider à «lire» son propre vécu, dans son environnement, et d être ainsi son propre expert. Les ateliers en groupe sont précisément conçus pour apporter une dimension d expérience éducative de nature à mieux éclairer chacun.
3- Développer une méthode pédagogique participative Rendre le public acteur lui permet de s impliquer plus naturellement dans le cadre des échanges, et ainsi de mieux se connaître et de mieux intégrer les notions clés du programme. De l expérience individuelle à une expérience collective, vécue ensemble.
Utilisation d outils d animation qui devront nécessairement répondre à 4 types d exigences : 1/ Un jeu attractif Stimuler l intérêt est un atout pour que les élèves soient dans une attitude favorable. «donner envie de jouer» 2/ Un jeu d expérimentation qui suscite la réflexion A partir des émotions, des sentiments, une expérience de groupe, commune, dont on va pouvoir parler ensemble, en «tirer les leçons», c est-à-dire, d élaborer par l échange une réflexion à partir du vécu collectif.
3/ Un jeu de coopération Coopérer pendant le jeu permet de mieux utiliser les leviers que constitue le groupe classe et sa dynamique positive. S entraider pour réussir 4/ Un jeu qui apporte du plaisir Par le jeu, ressentir du bien être et de la satisfaction, faire l expérience du plaisir par le jeu.
4- L intégration de l environnement et de la communauté éducative au programme Les établissements scolaires, l environnement des établissements, la communauté éducative sont tous impliqués. Certaines règles et modes d organisation sont nécessaires : le projet doit être coordonné Pour les académies concernées, le projet se développe avec l impulsion locale des Recteurs, des Inspecteurs Pédagogiques Régionaux de vie scolaire, des infirmières conseillères techniques Le projet doit être inclus dans le cadre de la formation continue des académies concernées et décliné dans une programmation de formation d'initiative locale sous l'égide de CESC (Comité d'éducation à la Santé et à la Citoyenneté) inter-degré (premier et second degré).
Les parents d'élèves sont invités à participer aux formations et animations. Des partenaires financiers (Agences Régionales de Santé, MILDECA, ) sont sollicités afin de prévoir le financement des formations nécessaires à ce projet ainsi que son suivi sur les 4 ans. Un comité local de pilotage, animé par les acteurs locaux de l EN et les responsables des associations des acteurs de prévention, est mis en place sur chaque site.
5- Un engagement sur la durée Le projet dure quatre ans. Suivant les préconisations de l INPES et de la Société Française de Santé Publique (interventions validées fondées sur des données probantes) le programme Primavera compte un minimum de 23 heures par an d activités : réunions, formations, mise en place des séances en classe, évaluation
Programme PRIMAVERA en PRIMAIRE Moi et les autres Le zappeur d émotions Je suis unique Ce qui est bon pour moi Les assoiffés Au galop Protège ta vie Les jeux sont faits
Programme PRIMAVERA au COLLEGE Faisons connaissance Tous différents mais tous pareils Les prises de risques et les risques du plaisir Sous influence, au quotidien Le Kancéton
Exercice
Implantation actuelle de PRIMAVERA Picardie : départements de la Somme et de l Aisne Paris : 20 ème arrondissement Et bientôt.
RECHERCHE 2016-2018 ÉVALUATION DES EFFETS DU PROGRAMME PRIMAVERA SUR LES CONSOMMATIONS D ALCOOL ET DE TABAC AU COLLÈGE
Equipes impliquées dans le projet de recherche : INSERM : Henri-Jean AUBIN, Professeur de médecine, chef de l équipe de recherche OFDT : François BECK, Directeur OPPELIA : Alain Morel, Directeur général
Modalités Lieu : établissements scolaires de Picardie, écoles et collèges de rattachement/urbain et rural Public : jeunes de 10 à 13 ans (classe de CM2 à 5 ème ) Etude auprès de 40 classes : 20 classes «témoin» 20 classes bénéficiant du programme sur les 3 ans
Questionnaire Pour chaque classe : T0 : rentrée 2016 T1 : juin 2017 T2 : juin 2018 T3 : juin 2019
Rapport d étude Publication en novembre 2019 : comparaison classes «témoin» et classes ayant bénéficié du programme
Merci! Contact : www.oppelia.fr 03 23 05 78 46 IPT : 01 30 33 06 96 www.arpae.org