COURS N 32 : ANTIFONGIQUES ET ANTIPARASITAIRES

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Transcription:

UE9 Agents Infectieux Le 24/02/14 de 16h30 à 17h30 Pr S.Bretagne RT : Margaux Pohl RL : Elena Menzhulina COURS N 32 : ANTIFONGIQUES ET ANTIPARASITAIRES (Là encore cours un peu catalogue, à savoir que le prof est passé très rapidement sur ce cours, les traitements de chaque parasitose ont été parfois évoqués parfois non lus. Ce qui me semble important a été mis sur la fiche) 1

Plan : I. Antifongiques 1. Introduction 2. Principales stratégies thérapeutiques - les polyènes - les analogues de pyrimidine - les antifongiques azolés - les echinocandines 3. Conclusion sur l emploi des antifongiques II. Antiparasitaires 1. Rappels introductifs sur les parasites 2. Introduction sur les antiparasitaires 3. Principales stratégies thérapeutiques - action sur la cuticule - action sur le système nerveux - action intracellulaire 4. Conclusion sur l emploi des antiparasitaires 2

I. Antifongiques 1. Introduction L objectif des antifongiques est d agir sur une cible que l on ne retrouve pas chez l Homme (car le problème de toxicité se poserait), une cible qui n est pas commune aux champignons et à l espèce humaine. Le fonctionnement de la membrane, du noyau et du RE étant pratiquement identique a celui de l Homme, agir sur la paroi semble être la meilleure solution (car principale différence entre les champignons et la cellule humaine). 2. Principales stratégies thérapeutiques Les antifongiques ne se sont pas beaucoup renouvelés au fil des années, certains antifongiques mis sur le marché en 1950 sont toujours utilisés. Il existe quatre stratégies thérapeutiques majeures: Principales thérapeutiques Membrane Polyènes (formes lipidiques) Paroi Echinocandines 2000 1950-1990 Synthèse d Ac. nucléiques analogues de pyrimidine 1960 Synthèse des stérols Azoles Allylamines 1980 - les polyènes, développés entre 1950 et 1990 visent la membrane fongique. L exemple historique en est l amphotéricine B. Il s agit d un antifongique découvert en 1957, qui en se liant aux stérols membranaires induit la formation de pores au niveau de la membrane. Ainsi le champignon ne parvenant plus à conserver son homéostasie (fuite via les pores) meurt. 3

Au départ la toxicité chez l homme était colossale (toxicité rénale importante). C est pourquoi dans les années 90 l on a commencé à développer des formes lipidiques (en les incorporant dans des liposomes => les liposomes adhèrent aux champignons et permettent d éviter la dissémination des molécules dans la circulation sanguine). Contrairement a la bactériologie, le champignon a beaucoup de mal à devenir résistant, en effet très peu de résistances ont été décrites malgré plus de 40ans d utilisation. - les analogues de pyrimidines développés dans les années 60 visent la synthèse des acides nucléiques. La flucytosine, 5- FC, entre dans la cellule fongique et se transforme en 5- FU. Elle est administrée par voie per os et IV. A retenir : elle doit toujours être administrée en association, car si elle est donnée seule elle induit très rapidement des résistances. Elle est facilement absorbable et solubilisable, on peut donc réaliser un dosage sérique, dans le but d évaluer la toxicité médullaire. Il existe une grande indication: en association pour le traitement des cryptococcoses neuroméningées. Flucytosine: 5-FC Perméase Membrane fongique Cytosine désaminase UMP pyrophosphorylase 5-FC 5-FU 5-FUMP 5-FUDP 5-FUTP ARN Ribonucléotide réductase 5-FdUMP Thymidilate synthétase ADN - les antifongiques azolés, développés dans les années 80 inhibent une enzyme (CYP51A), ce qui empêche la synthèse des stérols. Le cytochrome CYP51A est de la famille des CYP450 risque de toxicité hépatique Il existe actuellement deux grandes familles d azolés: 4

- la famille de l itraconazole (1993) et du pozaconazole (2008): ils ont des structures très semblables, sont uniquement administrés par voir orale, et sont très peu solubles. Leur absorption est variable d une personne à l autre (variabilités individuelles) d où la nécessité de dosage. - la famille du fluconazole (1990) et du voriconazole 2002), disponibles par voie orale et IV. La famille des antifongiques azolés se caractérise par de nombreuses interactions médicamenteuses dues au CYP450. Le spectre des antifongiques azolés comporte les levures (trifuclan) et les champignons filamenteux (pas d utilisation de triflucan). Trifuclan = flucanozole Le trifluclan a été une véritable révolution lors de sa découverte, il s agissait d une molécule efficace contre les champignons avec une très faible toxicité. Aujourd hui il est en perte de vitesse, car ne fonctionne plus que sur certaines levures. - les echinocandines sont les derniers traitements antifongiques arrivés sur le marché (2000). Elles ont une particularité, car sont synthétisées par d autres champignons (=> antifongiques synthétisés par des champignons). Les echinocandines attaquent la paroi. Elles ont pour cible la glucane- synthase (au niveau de la membrane plasmique) qui permet de synthétiser les beta(1-3)- glucanes (molécules de la paroi fongique). Pour l instant il n y a pas de résistance. Ce sont des grosses molécules qui ne sont pas absorbables, elles n existent donc que par voir IV (contrainte majeure pour les patients). Très peu de toxicité car touchent une enzyme qui n existe pas chez l Homme, donc sont bien tolérées. 3. Conclusion sur l emploi des antifongiques Avant de décider de traiter par antifongique, il faut dans un premier temps tenter d éliminer les FDR à l origine du développement de l infection. Par exemple si l on diagnostique une candidose buccale secondaire aux antibiotiques, la première chose à envisager avant l utilisation des antifongiques, est d arrêter les antibiotiques. Bien souvent cela suffira et l utilisation d antifongique ne sera pas nécessaire. Autre exemple : si le patient est VIH+, la trithérapie permet d augmenter les défenses immunitaires et notamment de réaugmenter le nombre de LT CD4+ circulants, les patients vont donc spontanément contrôler les 5

infections fongiques, et de nouveau les antifongiques ne sont pas nécessaires. II. Antiparasitaires 1. Rappels introductifs sur les parasites Qu est ce qu un parasite? On définit le parasite comme un «organisme vivant dans ou sur un autre organisme à ses dépens pour tout ou partie de ses besoins et habituellement présentant des modifications dues à une certaine adaptation». La notion d évolution est très importante : en effet, le parasite arrive dans une espèce et va s adapter au cours de l évolution, évolution qui tend vers une meilleure tolérance. Par conséquent la plupart des parasites coévoluent avec l Homme. Il y a donc une notion écologique au sens d étude des relations entre organismes et leur environnement. Pour raisonner sur les antiparasitaires il est alors nécessaire d identifier le type de parasite, c est pourquoi l on rappelle brièvement la classification en parasitologie : Parasitologie, classification Les parasites se divisent en deux grands ensembles : les pluricellulaires et les unicellulaires. Les pluricellulaires regroupent les helminthes (=vers) et les arthropodes (qui regroupent eux- mêmes les insectes et les arachnides). Les pluricellulaires sont à l origine d une hyper éosinophilie destiner à lutter contre le parasite pendant la phase de migration tissulaire. 6

Les unicellulaires ont quant à eux des traitements très divers mais n entrainent pas d hyper éosinophilie, les cellules spécialisées pour les détruire sont essentiellement les macrophages et les polynucléaires. «Vers» Les helminthes (=vers) regroupent un nombre d espèce colossal. Avec les grandes familles a mémoriser qui sont : les nématodes (=vers rond) et les plathelminthes (=vers plat). Les nématodes comprennent les ovipares (oxyures, ascaris) et les vivipares (trichine) ; les plathelminthes comprennent les trématodes et les cestodes. 7

Les unicellulaires (=protozoaires) comprennent les sporozoaires, les rhizoflagellés et les ciliés. (Les trypanosomes donnent la maladie du sommeil et la maladie de chaggas). 2. Introduction sur les antiparasitaires Les antiparasitaires sont des substances d origine naturelle ou de synthèse capables de détruire certains parasites ou de limiter leur développement. Ils regroupent des médicaments et des pesticides : anti- helminthiques, anti- protozoaires et insecticides. Les antiparasitaires répondent alors à des critères de choix : - des critères d efficacité : l antiparasitaire doit agir sur le parasite et ses différents stades, aussi bien au stade adulte qu aux stades larvaires. Il doit également agir en fonction de la localisation du parasite : s il se trouve dans la lumière du tube digestif la substance n aura pas besoin d être absorbée dans le tube digestif, en revanche si l on veut atteindre des parasites à localisation intra tissulaires il est nécessaire cette fois- ci d utiliser une substance qui sera absorbée par voie digestive. - des critères de sélectivité : si la substance antiparasitaire est absorbée, il faut un mécanisme d action spécifique au parasite dans le but de limiter les risques de toxicité. Néanmoins un problème principal se pose : l essentiel des voies métaboliques et de l organisation cellulaire entre invertébrés et eucaryotes supérieurs sont identiques. Il existe en effet très peu de différence par rapport aux vertébrés pour la synthèse des protéines et acides nucléiques, ce qui complique la recherche de cibles spécifiques. De plus il est très difficile de faire des recherches in vitro et chez l Homme car le parasite comme vu précédemment, vit aux dépens de l hôte. On est donc obligé de passer par un intermédiaire: un animal (inefficace si le parasite est spécifique à l Homme). 3. Principales stratégies thérapeutiques 8

Anatomie d un vers SYSTEME NERVEUX CUTICULE L anatomie du vers permet de mettre en évidence ce qui est spécifique chez le vers pour pouvoir développer des drogues spécifiques. Deux éléments fonctionnent différemment chez le vers: - la cuticule, structure particulière qui donne la rigidité au parasite et qui permet beaucoup d échanges avec l extérieur. - le système nerveux : fonctionne avec des neuromédiateurs légèrement différents de ceux rencontrés chez l Homme ainsi que des myocytes particuliers. Ceux sont donc les deux cibles les plus spécifiques sur lesquelles les antiparasitaires vont pouvoir agir. Action sur la cuticule: Il existe très peu de composés qui agissent sur la cuticule. Ces composés agissent sur les trématodes et les cestodes y compris aux stades larvaires, cela permet l immobilisation du parasite. Ils peuvent être considérés comme relativement spécifiques au parasite et entrainent donc très peu d effets secondaires (peu toxiques). Action sur le système nerveux : Plusieurs molécules ciblent le système nerveux du vers : on retrouve la famille des anticholinestérasiques (en gros les insecticides) avec: - les organophosphorés qui sont des nématocides et des insecticides. - les arbamates qui sont des insecticides. 9

Et on retrouve également l ivermectine, initialement apparentée aux avermectines (insecticides), qui provient de la médecine vétérinaire. Elle est issue d une bactérie (Streptomyces avermitillis). Cette molécule inhibe la neurotransmission et est relativement peu toxique pour l Homme. Il existe également un dernier type d action : l action intracellulaire des antiparasitaires: Si l on veut toucher le parasite en intracellulaire, les grandes familles antiparasitaires sont les molécules qui inhibent la polymérisation de la tubuline Néanmoins l on retrouve également de la tubuline dans les cellules eucaryotes supérieures, ces molécules ont donc un index thérapeutique généralement assez étroit, avec une toxicité pour l organisme. Il s agit de la famille des benzimidazoles, très utilisée en médecine vétérinaire et dans l agriculture. Le choix de l antiparasitaire est alors fonction du stade et de la localisation du parasite (critères d efficacité). Localisation : Il faut avant tout localiser le parasite: s il est uniquement dans la lumière intestinale, la plupart des molécules citées précédemment pourront être utilisées car elle n auront pas besoin d être absorbées. Ces molécules pourront juste être à l origine d irritations intestinales mais n auront pas un retentissement général. Par contre si les parasites ont une localisation tissulaire, il faudra utiliser un antiparasitaire absorbable. Ainsi si le parasite est intra- intestinal, il y a possibilité d utiliser des médicaments plus toxiques mais non absorbés ; si le parasite est intra- tissulaire on a l obligation d utiliser un antiparasitaire absorbable. 10

Stade : Stades/biologie du parasite Nématodes Intraintestinaux Strict ou stades intestinaux Phases tissulaires Migration Intravasculaires (filarioses lymphatiques) Enkystement Trichine Certaines filaires (onchocercose) Cestodes Intraintestinaux Taenia Stades larvaires Kyste hydatique, Echinococcose alvéolaire Cysticercose Trématodes Phase de migration Nécrose Les nématodes : - L oxyurose: parasitose excessivement fréquente due à un nématode intra- intestinal strict (sans migration tissulaire). L oxyurose peut donc être traitée assez facilement, par des molécules agissant dans le tube digestif pas nécessairement absorbables. Pour le traitement on retrouve donc différentes possibilités: - la famille des benzimidazoles avec le flubendazole et l albendazole. - le palmoate de pyrantel (COMBANTRIN ) qui immobilise les helminthes et favorise leur expulsion du tube digestif. - le palmoate de pyrvinium (POVANYL ) qui détruit les oxyures dans la lumière intestinale (et colore les selles en rouge). - la trichocéphalose: là encore parasitose strictement intra- luminale, le traitement est le même que pour l oxyure. - pour l ascaris lumbricoide, vers le plus prévalent dans le monde en excluant l oxyure, on note un cycle tissulaire relativement compliqué, il peut en effet passer par la circulation générale - > poumon - > trachée - > bascule dans l œsophage et c est une fois qu il arrive dans le tube digestif qu il devient adulte. Quand le vers est adulte dans le tube digestif on applique le même raisonnement que pour l oxyure (même traitement). Par contre durant la phase de migration tissulaire, les médicaments utilisés 11

pour la forme intestinale ne fonctionnent pas et si l on tue les larves sur place => risque de réactions inflammatoires comme des fibroses. Le principe du traitement repose donc dans un premier temps sur l attente pour laisser le vers finir son cycle, puis une fois dans le tube digestif le détruire. Traitement : Flubendazole, albendazole et palmoate de pyrantel - l anguillule s agit d un vers à cycle endogène, il y a donc la possibilité d avoir des cycles qui s éternisent : on peut donc être infecté à vie. On ne peut pas traiter que les formes digestives il faut tout traiter. Traitement : Ivermectine qui sera réellement la seule molécule efficaceet albendazole (cure prolongée => risque toxique important. - le syndrome de larva migrans est du à des parasites comme l ascaris de chien et de chat qui se perdent et se rendent compte qu ils ne sont pas dans le bon organisme. Ils vont finir par mourir. Même raisonnement que tout a l heure il vaut mieux les laisser mourir plutôt que de les traiter au stade larvaire ce qui induirait des réactions inflammatoires dans les organes concernés. Traitement : si on préfère traiter : albendazole ou ivermectine. - trichinella: contamination à partir de viande parasitée. Elle ne passe jamais dans le milieu extérieur, elle va de carnivore en carnivore. Le seul moment où l on peut l atteindre est lorsque les femelles se multiplient et pondent dans le tube digestif. Une fois que les larves se trouvent dans la circulation générale, elles deviendront inaccessibles à tout traitement. D où l intérêt, après un repas infecté, de très rapidement repérer les germes pour traiter rapidement par albendazole. - filariose (grande endémie dans les pays tropicaux): vers qui vivent soit dans le sang, soit sous la peau => vivent à l intérieur de l organisme, et ne vivent pas dans le tube digestif. Traitement : - ivermectine (joue sur le SN et ralentit le parasite) - notezine : médicament qui lyse les filaires : lors de la lyse ils vont libérer une quantité d antigènes considérable et de ce fait les patients pourront être beaucoup plus malade avec le traitement que sans. Donc là encore réfléchir à la prescription de traitement => rapport bénéfice/risque. - cycline : la particularité de certains filaires est d héberger des bactéries, indispensables à leur reproduction. Il existe donc un intérêt potentiel à agir sur les bactéries, on peut donc traiter par un antibiotique => lien entre bactériologie et parasitologie. 12

Les plathelminthes: - Taenia saginata (vers solitaire du bœuf): la taenia est une parasitose due à un vers mobile de 2cm, strictement intra- intestinal (pas de migration tissulaire) donc pas de nécessité d avoir des médicaments absorbés. Traitement: - niclosamide (Trédémine) - praziquentel (Biltricide) => agit sur la cuticule. Problème majeur : les femme enceintes, il est nécessaire d être très prudent, et de façon générale il vaut mieux attendre la fin de la grossesse avant de traiter (si possible). Les stades larvaires des taenias sont plus compliqués, il existe en effet très peu de traitements. Peuvent être à l origine de : - kyste hydatique : constitué d une paroi imperméable, pratiquement aucun médicament ne pourra pénétrer. Le meilleur traitement est la chirurgie, on peut également essayer de traiter médicalement par l albendazole qui est très peu absorbé, on devra donc en donner à hautes doses sur un temps prolongé. Il faudra donc surveiller la toxicité et en particulier la toxicité hépatique. - cysticercose : n existe plus en France car a été éradiqué, on le retrouve beaucoup en Amérique latine. La coupe de cerveau nous montre la gravité de l infection => première cause d épilepsie dans beaucoup de pays. Si il y a un gros kyste unique on peut éventuellement faire de la chirurgie. Très souvent les atteintes sont neurologiques, pour éviter des symptômes de lyse du parasite (quand lyse, des antigènes sont libérés et sont à l origine de réactions inflammatoires )et une aggravation d une crise d épilepsie on donne souvent des corticoïdes de façon combinée à l albendazole pour diminuer les réactions inflammatoires. - la bilharziose : est une parasitose due à un vers appelé le schistosome. Les vers peuvent être sous forme adulte, dans ce cas là il existe un traitement médicamenteux : le praziquentel dont le but est d empêcher la ponte des œufs. Par contre pour les oeufs pondus intatissulaires il n existe aucun traitement et une fibrose s installe. 13

Les antiprotozoaires : Il est difficile de dégager des traitements communs car chaque protozoaire a évolué dans des niches différentes et a donc une biologie qui lui est spécifique. On rencontre les protozoaires strictement intestinaux, les intracellulaires (qui infectent les macrophages, les GR et les cellules épithéliales) et les intravasculaires extracellulaires. - protozoaires intestinaux : pour les amibes : on traite par nitro- imidazolés (métronidazole) en général il faut compléter avec intetrix. pour Gardia intestinalis : on traite par nitro- imidazolés. Pour trichomonas vaginalis et t. intestinalis : on traite par nitro- imidazolés. (Dans le cas de trichomonas vaginalis, il faut penser a traiter les partenaires). - protozoaires intracellulaires: pour la toxoplasmose: en général on ne traite sauf en cas de terrain immunodéprimé on traite avec des traitements assez lourds l adiazine- malocide qui est un sulfamide. pour plasmodium falciparum (cf cours paludisme) : le traitement recommandé est une association atovaquone- proguanil ou artemeter- lumefanthrine en première intention. Par contre pour une espèce autre que le falciparum nous pouvons resté sur la chloroquine. - coccidioses intra- intestinales (cryptosporidies) : on ne traite pas. - leishmaniose : le traitement est excessivement compliqué, il y a des formes cutanées et des formes viscérales. Les formes viscérales en France vont être traitées par un antifongique : liposomes d amphotéricine B. Dans d autres pays moins développés de vieux traitements d une toxicité redoutable (pancréatite, IR) sont utilisés. Les formes cutanées quant à elles sont spontanément résolutives. Donc soit on dit au malade qu on ne traite pas (pas forcément d accord), soit on traite par Glucantime (méglumine antimoniate) en injection locale ou paromomycine (aminoside) topique ou fluconazole per os. Le problème des lésions de leishmaniose est qu elles peuvent laisser des cicatrices, dans ces indications il faut vraiment essayer de traiter. 14

- trypanosoma gambiense (=maladie du sommeil) : peu de drogues sont disponibles (pentamidine depuis 1935; dérivés de l arsenic). 4. Conclusion sur l emploi des antiparasitaires L on s aperçoit donc qu il existe de nombreux mécanismes d actions antiparasitaires, presque tous pouvant également exister chez l hôte => faire attention à la toxicité chez l Homme. Une toxicité qui est variable car fonction de la sélectivité du produit actif et du métabolisme chez l Homme. Le raisonnement sur le choix du traitement antiparasitaire doit être fonction du parasite et de son stade. 15