Soirée de formation en Oncogériatrie PRISE EN CHARGE DU CANCER DE L OVAIRE CHEZ LA FEMME AGEE NIORT LE 28 JUIN 2016
Soirée de formation en Oncogériatrie TRAITEMENT ONCOLOGIQUE Claire Jamet Oncologue médicale (La Rochelle) Niort le 28 juin 2016
Introduction Cancer de l ovaire : plus de 4000 nouveaux cas par an en France Environ 42% des patientes ont plus de 70 ans Il s agit souvent de stades plus avancés, en raison d un certain sous diagnostic, d une prise en charge plus tardive Sur le plan thérapeutique : excès d abstention de chirurgie, monothérapies plus fréquentes, plus de réduction de dose donc une tendance au sous traitement Age : facteur pronostic péjoratif indépendant pour la survie Niort le 28 juin 2016
Introduction (suite) La patiente âgée ayant un cancer de l ovaire : une population très hétérogène Peu d essais cliniques dédiés avec souvent des effectifs faibles, ou non randomisés Peu présentes dans les essais de thérapies innovantes Lorsqu il y a des patientes âgées, souvent pas de notion de leur évaluation gériatrique, absence de prise en compte des comorbidités. Problème des évaluations en sous groupe Niort le 28 juin 2016
Recommandations St Paul de Vence 2012 On considère comme patientes âgées les femmes de+ de 70 ans Dépistage gériatrique par G8 recommandé Evaluation gériatrique si G8 14 Deux études ont montré l intérêt des outils de dépistages pour l identification des patientes à risques gériatriques Repetto L. et al. J Clin Oncol 2002;20:494-502. Extermann M et al. Crit Rev Oncol Hematol 2004;49:69-75 L évaluation gériatrique si suivie d action correctrice a un impact positif sur l autonomie fonctionnelle McCorkle R et al. J Am Geriatr Soc 2000;48:1707-13 Facteurs de vulnérabilité physiologique : comorbidités, âge > à 80 ans, dénutrition, autonomie, troubles psycho cognitifs, environnement socio économique Niort le 28 juin 2016
Recommandations St Paul de Vence 2012 (suite) L objectif de la prise en charge des femmes âgées est d adapter la séquence thérapeutique chirurgie/chimiothérapie en évitant le sur-traitement mais aussi le sous-traitement La chimiothérapie première pour les stades avancés Diminue la lourdeur du geste opératoire Augmente les chances de résécabilité R0 Diminue la morbi-mortalité périopératoire et les toxicités chimio induites (Mc Lean 2010) La chimiothérapie première constitue une bonne alternative pour obtenir la résécabilité maximale lors de la chirurgie d intervalle Niort le 28 juin 2016
Chimiothérapie de première ligne Données d analyse en sous groupe, quelques études spécifiques mais de faibles effectifs Toxicités : assez similaires aux autres groupes de patientes, souvent plus d hématotoxicité et de neurotoxicité, meilleure tolérance digestive Efficacité identique Mais souvent plus de réduction de doses et de décalages de traitement Plus de monothérapie et d abstention Niort le 28 juin 2016
Chimiothérapie de première ligne (suite) Les essais spécifiques femmes âgées : FAG 1, 2 et 3 FAG 1 (Freyer 2005) : 83 patientes de plus de 70 ans, ovaire stade III et IV 6 cycles de Carboplatine AUC 5 Endoxan 600 J1 J28 Probabilité de recevoir 6 cycles 72 % FAG 2 : 72 patientes de 75 ans et plus 6 cycles de Carboplatine AUC 5 et Paclitaxel 175 mg/m2 Probabilité de recevoir les 6 cycles 68% Toxicité hémato et neuro++ Analyse poolée : facteurs prédictifs de mauvais pronostic => âge, dépression, lymphopénie, stade FIGO et Paclitaxel Niort le 28 juin 2016
Chimiothérapie de première ligne (suite) FAG 3 étude prospective phase 2 (Freyer G, J Clin Oncol 2012) Détermination d un score de vulnérabilité gériatrique (GVS) 111 patientes > 70 ans recevant CARBO AUC 5 : 6 cycles Âge médian 78 ans dont 41 % > 80 ans, 43% OMS2, 27 % > 3 comorbidités, 69% > 4 co-médicaments 74% ont reçu les 6 cycles, toxicité gérable En fonction des facteurs pronostic (albumine, lymphopénie, échelles ADL et IADL ) => détermination du GVS Si 3 : Impact sur la survie (11,5 mois vs 21,7 mois) Faisabilité du traitement moins bonne (65% vs 82%) Toxicité majorée (53% vs 29%) Niort le 28 juin 2016
Chimiothérapie de première ligne (suite) Autres études : Mito 5 phase II multicentrique (Pignata 2008) Carbo AUC 2 et Paclitaxel 60mg/m2 J1J8J15 J28 26 patientes âge médian 77 ans 65% de réalisation du schéma complet, SG 32 mois GOG 273 étude comparant Carbo seul à Carbo TXL 135 Au choix de l investigateur Objectif : utilisation de ADL pour prédire la faisabilité de 4 cycles de chimio objectif non atteint
Recommandations St Paul de Vence 2012 En théorie chimiothérapie faisable dans une population sélectionnée (analyse en sous groupe) Plus de toxicité hémato mais même qualité de vie et meilleure tolérance digestive Faisabilité du carbo endoxan, carbo AUC5 paclitaxel, carbo AUC 5, carbo AUC 2 + Taxol 60 mg/m2 (options thérapeutiques possibles)
Recommandations St Paul de Vence 2012 Place du Bevacizumab Pas d études spécifiques femme âgée ICON 7 et GOG 218 : pas de limite d'âge et pas de différence d activité selon l'âge Nécessaire évaluation des comorbidités et des facteurs de risques associés (cardiovasculaires, HTA, anastomose digestive ) Essai Octavia : sous groupe patiente âgée (+ de 65 ans), pas de toxicité supplémentaire
Chimiothérapie de la rechute Pas d attitude standardisée, même attitude que la femme jeune selon EG et le souhait de la patiente La décision de chimiothérapie dépend surtout de l intervalle libre sans platine : Platine sensible : privilégier carboplatine caelyx plutôt que carbo taxol (résultats essai Calypso) Rechute précoce : pas de données spécifiques (sous groupe étude Aurelia?) Toujours privilégier l accompagnement et les soins de support
Chimiothérapie de la rechute (suite) Rechute platine sensible Essai Calypso : sous groupe de patientes > 70 ans (16%) même efficacité mais meilleure tolérance notamment neuro du bras expérimental Essai Oceans (Carbo GMZ +/- Beva) : 35% de patientes > 65 ans : bénéfice en PFS identique aux autres groupes, pas de notion de toxicité majorée
Conclusions La chimiothérapie de la femme âgée est faisable avec des protocoles adaptés et surtout une prise en charge des variables gériatriques dés le départ Manque d études randomisées et d effectifs suffisants pour déterminer les meilleurs protocoles Le choix doit toujours se faire avec la patiente (acceptabilité du traitement) en tenant compte des comorbidités
MERCI POUR VOTRE ATTENTION!