OBJECTIFS... 1. A. Sélection des zones d intervention... 2 B. Sélection des populations bénéficiaires... 2 JUSTIFICATIONS... 6



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Transcription:

SOMMAIRE OBJECTIFS... 1 1 Objectif général du projet (global et spécifique) et résultats attendus... 1 2 But de l activité & Résultats escomptés... 1 3 Sélection des populations bénéficiaires... 2 A. Sélection des zones d intervention... 2 B. Sélection des populations bénéficiaires... 2 JUSTIFICATIONS... 6 1 Contexte... 6 2 Pertinence et efficience de cette activité... 6 MÉTHODOLOGIE... 8 1 Méthodologie de mise en œuvre... 8 A. Diagnostic des vulnérabilités... 8 B. Recensement de la population... 8 C. Analyse des marchés et sélection des vendeurs... 9 D. Sensibilisation... 10 E. Protocole d accord... 14 F. Le marché... 15 G. Gestion des coupons... 22 H. Paiement des vendeurs, écoles et centres de santé... 22 I. Monitoring... 23 J. Communication... 24 2 Calendrier de mise en œuvre... 24 3 Répartition des tâches... 25 SPÉCIFICATIONS & EXPLICATIONS DES CHOIX TECHNIQUES... 26 1 Jetons et coupons... 26 2 Site pendant le marché :... 26 LEÇONS RETENUES / RECOMMANDATIONS... 27 1 Principales recommandations... 27 A. Diagnostic... 27 B. Intervention... 27 C. Post intervention... 28 2 Aurait-il été possible de faire une activité plus pertinente et/ou efficiente?... 28 TABLE DES ANNEXES ET PIECES JOINTES... 29 ACRONYMES... 30

OBJECTIFS 1 Objectif général du projet (global et spécifique) et résultats attendus L objectif du programme ARCC (Alternative Responses for Communities in Crisis), financé par UNICEF, est double : Améliorer les conditions de vie et renforcer les capacités de résilience des ménages, par l assistance en NFI et en articles permettant le renforcement ou le développement d activités génératrices de revenus (AGR) Contribuer à la relance économique de la zone d intervention par la participation des acteurs économiques locaux. 2 But de l activité & résultats escomptés Le but de l organisation d un marché ouvert est de garantir aux populations bénéficiaires, le temps de l intervention, l accès à un marché dans lequel ils auront la possibilité d acheter des NFI et articles AGR de leur choix dans une trentaine de boutiques sélectionnées. Chaque ménage bénéficie de coupons monétaires (ou vouchers) qui leurs sont distribués. Ces derniers constitueront l unique monnaie d échange. Le processus du marché ouvert est le suivant : ONG Distribution de vouchers Populations Bénéficiaires Comptabilisation et récupération des vouchers Vendeurs Achat contre vouchers Paiement en agent 1

3 Sélection des populations bénéficiaires Cette activité cible des ménages vulnérables à l accès aux NFI. A. Sélection des zones d intervention Les zones ciblées ont été sélectionnées selon les critères suivants : Zones ayant été impactées par un mouvement de population (déplacement et/ou accueil) et n ayant pas reçu d assistance en NFI depuis plus de 12 mois ; La population de ces zones est retournée depuis plus 18 mois et a pu recouvrer une partie de ses moyens de subsistances ; La population ciblée n est pas à même de s approvisionner en NFI ; La sécurité est stable ; L hypothèse d un nouveau déplacement est nulle ; Les marchés fonctionnent et les principaux articles NFI sont disponibles. B. Sélection des populations bénéficiaires Contrairement aux programmes de distribution ou de foire aux NFI classiques, deux types de critères de ciblage des populations bénéficiaires ont été employés ici. Le premier consiste à déterminer le niveau de vulnérabilité des ménages en fonction de l absence de NFI prioritaires au sein du ménage ; et le second, à évaluer la capacité des ménages à s en procurer, en prenant en compte le niveau de capital qu il s est constitué. Dans la mesure où les NFI ne sont pas une priorité d achat pour les ménages en République Démocratique du Congo, un ciblage, centré uniquement sur l absence de ces articles au sein des ménages, n est pas pertinent. Il est nécessaire de le compléter par un ou plusieurs critères socioéconomiques. 2

Score card NFI Le principal critère de ciblage utilisé est le Score Card NFI. Cet outil, développé par UNICEF, nous renseigne sur la présence, ou non, d articles NFI au sein des ménages. Six items sont pris en compte dans ce calcul, à savoir : couverture/drap, matelas/nattes/lit, houe, habit complet, récipient pour l eau et casserole. L enquêteur demande au ménage le nombre de personne composant le ménage et la quantité / qualité des articles présents au sein du ménage. Un ratio est calculé pour chacun de ses articles, dont certains sont pondérés par le nombre de personne composant le ménage afin de calculer la pression sur ces articles (couverture/drap, matelas/natte/lit et récipient d eau). Plus le ratio global est faible, plus la cote (de 0 à 5) est élevée, donc plus la situation des ménages est précaire. Nous connaissons ainsi la cote pour chaque article, chaque ménage et l ensemble des ménages enquêtés. La matrice de vulnérabilité ci-dessous, nous présente les seuils de vulnérabilité. Un ménage sera considéré comme «vulnérable» dès lors qu il obtiendra un score card supérieur à 3. Le seuil minimum de ciblage fixé par l UNICEF est de l ordre de 3,5. Système de Scoring vulnérabilité UNICEF (Score Card NFI) Non urgent Urgent Crise 1 2 3 4 5 < 1 1.0-1.9 2.0-2.9 3.0-3.9 4.0-5.0 Voir dans le dossier attaché «PJ 1 - Analyse Scorecard NFI.xls» «PJ 2 - Memo Scorecard NFI.pdf» 3

Critères socio-économiques Le ciblage des populations bénéficiaires a nécessité une analyse approfondie des niveaux de pauvreté, basée sur l Approche Economique des Ménages (cf. note de page 1 p. 8). Cette méthodologie de diagnostic a trois volets principaux : Un zonage des moyens d existence Dans le cas présent, les équipes ont considéré que la zone était homogène. L expérience a cependant démontré que malgré une forte représentativité des activités agricoles, il existait une diversité des moyens d existence. (Pour plus de détail se référer ci-dessous à la partie «Leçons retenues / Recommandations») La typologie des classes de richesses des zones sélectionnées Cet exercice, réalisé en focus group, consiste à réunir un ensemble d informations sur les modes de subsistances des différentes classes de richesses (sources de revenus, superficie des terres cultivées, principales cultures et leur utilisation, accès aux intrants agricoles, type d élevage pratiqué, nombre de têtes de bétail, principales dépenses etc.) et sur l état de la sécurité alimentaire (nombre de repas par jour, diversité alimentaire). Par ailleurs, il est important d identifier les interactions ou l inter-dépendance qui existent entre chacune des classes. Par exemple, la catégorie des «pauvres» se fournit en semences chez les «moyens» moyennant un travail agricole journalier. Cela peut être dû être précédé d un zonage des modes de subsistance. Banderole de sensibilisation, marché de Bule 4

Cet exercice est participatif. C est la population elle-même qui caractérise les classes de richesses. C est pourquoi il faut tendre à avoir un groupe le plus hétérogène possible, qu il soit représentatif de la communauté dans son ensemble que ce soit en terme de richesse ou de sexe. A la fin du focus group, les caractéristiques les plus déterminantes pour la distinction des classes de richesse sont déterminées avec la communauté. Ce sont ces caractéristiques qui permettront de distinguer les ménages pauvres, moyens et riches lors de l enquête ménage. Par exemple, dans la zone du projet, un ménage est considéré comme «pauvre» s il n a comme petit bétail que deux poules et que son régime alimentaire en période normale se compose uniquement de foufou et de feuilles de manioc. Un ménage «moyen» aura quant à lui 5 poules, 3 chèvres et une diète plus diversifiée avec du poisson par exemple. Etc. L identification des principaux chocs Cet exercice consiste à identifier les principaux chocs auxquels font face la population dans son ensemble, les classes de richesses les plus impactées par ce(s) choc(s) et les stratégies de résiliences mises en place. Les caractéristiques permettant de distinguer les ménages «pauvres» des «moyens» et des «riches» sont considérées comme des critères de ciblage des ménages vulnérables à l accès aux NFI. Le seuil de ces critères pour le ciblage correspond à la catégorie des ménages «pauvres». L ensemble des critères de sélections ont été les suivants : Critères de sélection Seuil Score NFI 3,5 SCA 28 Superficie du champ Petit bétail Nombre de repas par jour 2 Critères exclusifs < 2,16 ha Poule 10 Chèvre 5 Porc 3 Seuil Moto 1 Vélo 2 Voir dans le dossier attaché «PJ 3 - Analyse des vulnérabilités.pdf» 5

JUSTIFICATIONS 1 Contexte L organisation d un marché ouvert aux NFI et articles AGR est pertinente dans un contexte de post-crise ou de vulnérabilité chronique, dès lors que les populations ont un besoin important en articles NFI et qu il existe des freins à la diversification des revenus (en termes d accès). Les prérequis sont les suivants : Marchés fonctionnant sans entrave ; La disponibilité des articles localement en quantité et en qualité (sans risque d inflation) Accès sécurisé des populations au marché. La Province Orientale et plus particulièrement le district de l Ituri, ont été le théâtre de violents combats entre différents groupes rebelles et l armée régulière, dont les conséquences sont encore visibles aujourd hui. Au-delà des violences physiques et sexuelles, des pillages systématiques et la destruction totale ou quasi-totale des infrastructures (écoles, centre de santé etc.) ont durablement marqué cette zone. Les populations civiles en ont été les premières victimes, contraintes de se déplacer vers des zones plus sures. Des déplacements sont encore observés dans certains territoires de l Ituri. Cependant, en général, la situation humanitaire se caractérise par un mouvement de retour de ces populations déplacées depuis l année 2004. Le territoire de Djugu, où s est déroulée l intervention, est représentatif de cette situation. Les séquelles de la guerre constituent encore un blocage pour la reprise d initiative des populations à l amélioration de leurs conditions sociales et économiques. 2 Pertinence et efficience de cette activité Cette activité se présente comme étant une alternative aux distributions directes et à l organisation de foires fermées. Une brève description des avantages et inconvénients opérationnels sont présentés dans le tableau page suivante. 6

Avantages et inconvénients de l activité Par rapport à/aux l activité(s) Distribution directe Foire Marché Distribution directe Avantages Les populations bénéficiaire choisissent les articles qu ils estiment prioritaires (dignité) Relance économique locale (participation des vendeurs locaux) Foire Avantages Processus de mise en œuvre rapide Permet d assister un grand nombre de ménage sur un temps court Inconvénients Standardisation des kits pouvant ne pas répondre aux besoins réels des populations Gestion d un stock important de kits, risque de rupture dans la chaîne d approvisionnement Difficultés d acheminement des Kits NFI dans les zones enclavées (coûts logistique importants) Peut saper le fonctionnement des marchés si les articles distribués sont disponibles localement Risque sécuritaire lors du transport et du stockage des kits sur le terrain Inconvénients Processus de mise en œuvre long Ne permet pas d assister un grand nombre de ménages sur un temps court Marché ouvert Avantages Meilleure gestion quotidienne des coupons Inconvénients Temps d achat court (3h) Insécurité des stocks des vendeurs Avantages Temps d achat de plusieurs jours (achat plus réfléchi, meilleure négociation des prix, contrôle de la qualité) Connaissance du marché et des vendeurs (proximité et confiance) Diminution des frais de transports pour les vendeurs, ainsi que des risques de pertes (intempéries) et de vol (sécurité) Possibilité de réapprovisionnement, en cas de rupture, plus simple Stimule les populations non bénéficiaires (clients ordinaires) à l achat d articles AGR (impact indirect) Inconvénients Cf. les avantages de la foire (impossible de faire le contrôle coupons distribués aux populations bénéficiaires/coupons des vendeurs de manière quotidienne) Tableau récapitulatif des avantages et inconvénients opérationnels de différentes activités 7

MÉTHODOLOGIE 1 Méthodologie de mise en œuvre A. Diagnostic des vulnérabilités Le diagnostic se décline en deux phases 1 : Réalisation de focus group avec les communautés (approche économique des ménages) ; Enquêtes ménages. Il est important de réaliser les focus group en amont du recensement afin d avoir suffisamment de temps pour intégrer des questions spécifiques à la zone dans les enquêtes ménages. B. Recensement de la population Un recensement porte à porte est réalisé par l équipe. Cette dernière est accompagnée de journaliers enquêteurs. En fonction du niveau scolaire de la population de la zone d intervention, les journaliers seront recrutés sur place ou à Bunia (base de l ONG). Dans les deux cas, une formation aux outils d enquêtes est nécessaire au préalable. Ne pas oublier de l intégrer dans le chronogramme d activité. Celle-ci peut s avérer plus longue que prévue! Attention à bien faire signer les contrats des journaliers avant le début de la formation pour ne pas avoir de mauvaises surprises! Voir dans le dossier attaché «PJ 4 - Enquête Ménage.pdf» ¹ Diagnostic réalisé notamment d après les méthodologies suivantes: i) The Practitioners Guide to the Household Economy Approach - February, 2008 - Save the Children and FEG Consulting ii) Evaluation de la Sécurité Alimentaire et des Moyens d Existence - Guide pratique pour le terrain - Décembre 2009 - ACF iii) Guide technique de l analyse approfondie de la sécurité alimentaire et de la vulnérabilité (Guidelines for Comprehensive Food Security and Vulnerability Analysis, CFSVA), Service de l analyse de la sécurité alimentaire du PAM, janvier 2009 iv) Vulnerability Follow-Up, Methodology, Consultance de Josselin Gauny pour SOLIDARITÉS INTERNATIONAL - Janvier 2011 v) Guidance note: tools and methods to assess and monitor vulnerabilities in Darfur, Consultance de Johan Pasquet pour SOLIDARITÉS INTERNATIONAL, Janvier 2009 8

C. Analyse des marchés et sélection des vendeurs Une analyse des marchés locaux est importante à réaliser pour mieux appréhender les risques d impacts négatifs de l activité sur l économie locale. Son objectif est multiple : Point de vue des populations bénéficiaires Analyser la répartition spatiale de tous les marchés de la zone d intervention, qu ils soient principaux ou secondaire ; Connaître la fréquentation des marchés par les ménages (achat et vente), ainsi que les jours de marchés ; Le type d articles vendus ; Quels sont les marchés que les ménages préfèrent pour leurs achats (en fonction du prix, de la diversité et de la quantité des articles vendus, de la distance à parcourir et des violations de droits) et la vente de leurs produits agricoles et artisanaux. Point de vue des vendeurs Le nombre et les caractéristiques des vendeurs (détaillant, grossiste, vendeur de NFI, de vivres etc.) Le nombre de vendeurs présents sur les marchés et leur provenance ; Quels sont les marchés d approvisionnement des vendeurs ; Quelle est la durée des stocks des vendeurs en distinguant les petits vendeurs, les détaillants, les grossistes ; La saisonnalité des ventes ; Le coût du transport pour les approvisionnements, les violations de droits sur les routes ; Le coût d adhésion au regroupement de commerçants FEC (Fédération des Entrepreneurs du Congo). Des focus group sont réalisés avec les représentants et les adhérents des différentes FEC. Voir dans le dossier attaché «PJ 5 - Enquête Vendeur.pdf» «PJ 6 - FG Vendeur.pdf» «PJ 7 - Suivi prix.xlsx» 9

Sélection des vendeurs Les critères de sélection des vendeurs ont été les suivants : Etre membre de la FEC 2 ; Etre vendeur d articles NFI ; Avoir la capacité de couvrir toute la période de marché ouvert en articles NFI et AGR ; Respecter les règlements du protocole d accord ; Les commerçants des centres commerciaux voisins pouvaient également y participer s ils s y installaient pendant la période du marché ouvert en louant une boutique auprès de la FEC de Bule (20 USD par semaine). Au total, 30 vendeurs ont été sélectionnés au sein des FEC de Bule (26) et de Dhendro (4). D. Sensibilisation En plus de l organisation de focus group avec les autorités administratives, leaders locaux et vendeurs, il a été développé de nouvelles techniques afin de sensibiliser les communautés bénéficiaires et non bénéficiaires à l approche du marché ouvert. Ces techniques de sensibilisation ont été les suivantes: Des sketchs sur les thématiques suivantes : la mutualisation des coupons et l importance des articles AGR. Des personnes des communautés ont participé à ces sketchs, comme acteurs ; Chansons de sensibilisation en langue locale sur les thèmes de la scolarisation des enfants et le lavage des mains. Les équipes de l ONG ont informé l ensemble des localités bénéficiaires du déroulement du projet et ont sensibilisé les populations sur certains enjeux (lavage des mains, scolarisation, utilisation de moustiquaires). 10 2 Ce critère a été «imposé» par le président de la FEC de Bule

Information / Sensibilisation des communautés L approche marché ouvert Le programme de l intervention a été présenté à la communauté et son fonctionnement expliqué, notamment : Le ciblage partiel; La validité des jetons et des coupons ; L échange des jetons contre des coupons ; L utilisation des coupons et la devise utilisée ; Les articles disponibles à la vente ; La mutualisation des coupons ; La négociation des prix ; Les bons scolaires et les bons de soins ; Le rôle des différentes équipes de l ONG lors du marché (les agents distributeur, les agents sensibilisateur et les agents de Relais d Information et d Appui) ; Les points de contrôle de l équipe de l ONG sur les prix, les risques de fraudes des vendeurs, l accompagnement des populations bénéficiaires dans leurs achats, le suivi de la situation sécuritaire et le Do No Harm ; Les principes humanitaires sur lesquels se basent le projet. Le lavage de mains Le lavage de main consiste à faire comprendre à la communauté que c est une mesure de prévention contre certaines maladies hydriques. Les 5 moments importants du lavage des mains : Avant de manger ; Après être allé aux toilettes ; Avant de préparer la nourriture ; Avant d allaiter le bébé ; Après avoir enlevé la couche de bébé. L équipe de sensibilisation a également présenté à la communauté les diverses techniques de lavage des mains : avec de l eau, du savon et de la cendre. 11

La scolarisation des enfants La communauté a été sensibilisée à l importance de la scolarisation de leurs enfants. Ils ont, par ailleurs, été informés que les parents bénéficiaires auront la possibilité d utiliser une partie de leurs coupons distribués pour payer les frais scolaires de leurs enfants en 5 ème et 6 ème classe de l école primaire. Les autres classes étant dorénavant gratuites. Utilisation systématique de moustiquaire imprégnée d insecticide Une démonstration du montage et de l utilisation d une moustiquaire a été présentée à la communauté. Tout en leur expliquant que son usage est une mesure préventive contre le paludisme. Animation du marché, Bule 12

Sensibilisation des vendeurs Les vendeurs ont été informés des articles NFI et AGR devant être présents sur le marché. Et a contrario, ceux qui sont interdits à la vente (vivres etc.). Ils ont ainsi dû respecter le protocole d accord au risque d être exclus de l intervention (prix abusifs, rupture de stock, vente d articles interdits). Il leur a été conseillé d être accompagnés d un assistant vendeur pour le suivi des stocks des articles et les ventes. Une banderole a été donnée à chacun des vendeurs pour que les populations bénéficiaires puissent rapidement identifier les boutiques sélectionnées. Sur cette banderole est mentionnée : le numéro de la boutique et les logos de l ONG et du bailleur de fond (dans notre cas, il s agissait de l UNICEF). Sensibilisation des vendeurs à l'utilisation des coupons monétaires, Bule Contrairement à l organisation de foires, où les vendeurs sélectionnés sont tous regroupés sur un même site et à proximité, ici, les boutiques des vendeurs peuvent être éloignées les unes des autres. Plus le marché est important et grand, plus les boutiques seront éloignées. Dès lors, les boutiques se situant aux extrémités peuvent pâtir de cet éloignement car les populations bénéficiaires peuvent ne pas les apercevoir. Pour pallier à ce problème d éloignement, il a été conseillé aux vendeurs de développer des techniques d «appât». 30 vendeurs dont 28 hommes et 2 femmes ont ainsi été sélectionnés. Un de ces vendeurs n a pas respecté les conditions des articles en vendant aux populations bénéficiaires des téléphones et a été suspendu après deux jours d activités. 13

Sensibilisation des autorités de Bule et du directeur du marché Les membres de la FEC et le chef du marché ont été sensibilisés sur l entretien des latrines publiques du marché et sur leur implication dans le suivi quotidien de la sécurité des populations bénéficiaires au marché et particulièrement sur le chemin du retour. E. Protocole d accord Un protocole d accord a été signé par les trois parties prenantes au marché : les chefs des groupements bénéficiaires, les vendeurs ou leur représentant et le responsable du projet de l ONG. Ce protocole expose les points suivants : Les règles du marché ouvert ; La liste des produits interdits à la vente ; La liste des vendeurs sélectionnés ; La localisation et les dates du marché ouvert ; Les responsabilités de chaque partie prenante ; Les clauses de rupture du protocole. Voir dans le dossier attaché «PJ 8 - Protocole Accord.pdf» 14

F. Le marché La population où a lieu l intervention (c est-à-dire la zone de marché) peut ne pas être bénéficiaire de l assistance de l ONG 3. Afin de minimiser les risques de tensions inter-communautaires et de favoriser le «do no harm», il est recommandé d effectuer des réunions d information et sensibilisation auprès des autorités locales. Le soutien de celles-ci est primordial pour le bon déroulement du marché ouvert. Durée de l intervention La caractéristique de la mise en place d un marché ouvert est que les populations bénéficiaires n ont pas d ordre de passage. Chacun a le libre choix de venir le jour qui lui semble le plus adéquat pour récupérer les 75$ de coupons et effectuer ses achats. Les dépenses des coupons peuvent s étaler sur plusieurs jours, contrairement à la foire fermée, où les populations bénéficiaires n ont qu une journée pour les dépenser. Dans notre cas, le marché a duré 11 jours. 1200 personnes ont pu en bénéficier. Une forte sensibilisation en amont sur la durée de l intervention de l intervention est importante, de manière à réguler le flux des populations bénéficiaires et ne pas avoir la moitié de ceux-ci le premier jour. Il est également conseillé de ne pas débuter l intervention un jour de grand marché traditionnel. 3 Néanmoins, dans tous les cas, les vendeurs de la zone sont, de manière indirecte, bénéficiaires. 15

Distribution des jetons Quelques jours avant le lancement du marché ouvert, les représentants des ménages bénéficiaires reçoivent un jeton. La distribution est organisée directement dans les localités avec leurs chefs respectifs. Les bénéficiaires sont appelés un par un, et nos équipes contre vérifient leur identité avec leur carte d identité ou en leur demandant le nom de leur conjoint le cas échéant. Chaque jeton a un numéro permettant d identifier le ménage bénéficiaire. Il est donc important de rappeler, lors de cette distribution, le caractère personnel du jeton. Il est fréquent que les ménages se l échangent entre eux, rendant plus complexe la distribution des coupons lors de l intervention. Plus cette distribution aura lieu longtemps avant le lancement du marché, plus ce risque sera important. De même, les populations bénéficiaires seraient plus exposés au vol, ou à la perte. Voir dans le dossier attaché «PJ 9 - Jeton.pdf» 16

Agents de Relais d Information et d Appui (RIA) Des agents RIA sont recrutés prioritairement dans les groupements bénéficiaires. Ces agents permettent de faire le relais avec les populations bénéficiaires et les vendeurs quant au déroulement du marché. Leurs activités principales sont : Effectuer les enregistrements des articles des vendeurs, avant et après chaque jour de marché. Cette activité permet de nous renseigner sur les stocks disponibles tant en termes qualitatif que quantitatif, et d avoir un premier aperçu des principaux articles vendus ; Surveiller les prix de vente des vendeurs ; Sensibiliser les populations bénéficiaires sur l achat d articles AGR, les frais de santé et frais scolaires ; Aider les populations bénéficiaires à utiliser leurs coupons ; Interroger les bénéficiaires en fin de journée pour avoir une idée des articles les plus achetés et leurs prix ; Interroger les vendeurs pour avoir leur point de vue sur le déroulement de l intervention ; Relever des plaintes de la part des populations bénéficiaires tout comme des vendeurs. Voir dans le dossier attaché «PJ 10 - FEVV.docx» (adapté du Programme d appui aux foires) «PJ 11 - Enquête satisfaction vendeur.pdf» (adapté du Programme d appui aux foires) «PJ 12 - Enquête satisfaction bénéficiaire.pdf» (adapté du Programme d appui aux foires «PJ 13 - FIFA.xls» 17

Distribution des coupons Aucune liste de passage par groupement ou par localité n a été élaborée. Les populations bénéficiaires ont le choix de venir quand ils le souhaitent sur le site de l ONG pour échanger leur jeton contre 75$ de coupons. Néanmoins, par souci d organisation, le site n est ouvert que le matin et les files d attente ont été divisées par groupement. Les personnes à faible mobilité (femmes enceintes, allaitantes, vieillards, handicapés etc.) passent en priorité. La dernière contre vérification de l identité des bénéficiaires s effectue à ce niveau. Un bureau des contentieux est ouvert tous les jours du marché. Il permet tout d abord aux populations bénéficiaires qui n étaient pas présents lors de la distribution des jetons, de venir le récupérer afin d avoir accès à l assistance. Par ailleurs, l agent s occupant de ce bureau recueille toutes les plaintes des populations bénéficiaires et les mécontentements des non bénéficiaires. Afin de faciliter les achats et le rendu de monnaie, un bureau de change est tenu par un agent de l ONG sur le site de distribution des coupons. Ce bureau est ouvert toute la journée. Les coupures échangées ont une valeur de 0,5$. La situation sécuritaire de la zone d intervention s étant dégradée quelques jours avant le lancement du marché, nous avons décidé que les ménages auraient la possibilité de ne pas récupérer la totalité des 75$ de coupons le même jour. Ceci permettant de réduire les risques DNH sur le chemin du retour, dans le cas où les populations bénéficiaires ne dépenseraient pas la totalité de l enveloppe le même jour. Dans ce cas, le jeton du bénéficiaire n est récupéré par les agents de l ONG que lorsqu il aura eu la totalité de ses coupons. Le jeton étant l unique moyen d accéder aux coupons et à l assistance. Le reste des coupons non récupérés est mis sous enveloppe scellée. Equipe d animation, marché de Bule 18

Le premier jour de l intervention, certains vendeurs ont annoncé aux populations bénéficiaires que leurs coupons n étaient valables qu une journée, garantissant ainsi à ces vendeurs d importantes ventes. Pour remédier à ce problème, la sensibilisation des populations bénéficiaires a été renforcée sur la durée de la validité des coupons des réunions avec les vendeurs ont été organisées. Voir dans le dossier attaché «PJ 14 - coupons.pdf» «PJ 15 - coupons change.pdf» «PJ 16 - plan du marché et du site.jpg» Bénéficiaire suite à ses achats Articles AGR Il est difficile de déterminer ce qu est un article AGR. En effet, de nombreux articles ne seront pas considérés comme tels, à tort. Tout dépend de l utilisation qui en est faite. Par exemple, un cooking set ou une bassine, peuvent être utilisés pour un usage domestique mais également pour développer un petit restaurant. Ainsi, l élaboration d une liste d AGR est laborieux et, au final, cette liste ne pourra être exhaustive. Il est recommandé de faire un état des lieux des activités économiques non agricoles qui étaient mises en place avant la guerre et qui n ont pu être relancées par les ménages. L objectif de cet exercice est de comprendre s il s agit d un problème de disponibilité ou d accès à ces outils et/ou matières premières afin d en informer les vendeurs. Exemple d articles AGR présents sur le marché : moulins à grain, vélos, machine à coudre, kit de menuiserie. 19

Bons scolaires Les écoles primaires agréées par l Etat sont sollicitées à participer au marché ouvert. Les parents pourront ainsi, via leurs coupons, payer les frais scolaires en cours, ceux de la prochaine rentrée scolaire ou honorer leurs dettes. Une cartographie des écoles fréquentées par les enfants doit être réalisée lors du diagnostic. Puisque certaines écoles peuvent ne pas être localisées dans le groupement sélectionné. C est souvent le cas pour les familles habitant à la limite administrative de leur groupement. Compte tenu de la durée du marché ouvert, les directeurs des écoles n ont pas eu de stand au sein du marché. Ce sont les populations bénéficiaires qui se rendent par eux-mêmes dans ces dites Écoles. Bons de soins De la même manière, les populations bénéficiaires ont eu la possibilité de payer les frais de santé passés (dettes) ou futurs en se rendant dans leur centre de santé. Il est possible qu un membre du ménage bénéficiaire soit hospitalisé à l hôpital général. Dans ce cas, et à la demande du bénéficiaire, nous recommandons à l équipe d aller rencontrer les responsables sanitaires en leur expliquant le processus du marché et de rendre possible pour ce bénéficiaire d y payer des frais de santé dans cet établissement. 20

Animation du marché Un animateur de marché est recruté à Bunia. Celui-ci est en charge de diffuser des messages de sensibilisation, soit vocalement soit à travers des chansons 4, particulièrement le matin, où les populations bénéficiaires attendent pour récupérer leurs coupons. Lorsque les premiers bénéficiaires ont effectués leurs achats, ils peuvent être appelés à revenir sur le site pour montrer aux autres bénéficiaires ce qu ils ont pu acheter et à quel prix. C est un espace où les populations bénéficiaires peuvent s exprimer librement. La musique est également importante tout au long de la journée. Elle permet de rendre l intervention plus festive. Des concours de danse peuvent être organisés avec les jeunes de la localité où se passe le marché. Cela permet de les faire «participer» à l intervention, d apaiser tout risque de tensions, dans la mesure où le marché a lieu dans une zone «non bénéficiaire». Ces animations ne doivent pas être négligées. 4 Chanson de sensibilisation au choléra, «Mario» du chanteur congolais Franco qui parle des relations homme-femme etc. 21

G. Gestion des coupons En fin de journée, tous les vendeurs doivent procéder au comptage de leurs coupons. Ils doivent par la suite se présenter au bureau de paie de l ONG pour une contre vérification. Un récapitulatif des recettes journalières est établi en 2 exemplaires, une copie pour le vendeur, l autre pour l ONG. L équipe de l ONG se compose de 2 groupes. Le 1er composé d agents de l ONG, recompte tous les coupons des vendeurs, le 2ème, composé de l assistant RP et du RP, fait une contre vérification et émet l autorisation de paiement. Concernant les écoles et centres de santé, il n est pas nécessaire d aller récupérer de manière journalière les coupons. Cette activité peut être mise en place en milieu de marché, puis tous les deux jours. Cette tâche peut être confiée à l équipe DNH. Cette dernière est chargée de relever les informations sécuritaires tous les jours de marché sur les chemins de retour et dans les groupements. H. Paiement des vendeurs, écoles et centres de santé Le dernier jour du marché, une autorisation de paiement est donnée à chaque vendeur, sur laquelle figure le montant total de leurs recettes. Une copie de celle-ci est transmise à l administrateur de Bunia. De manière générale, les vendeurs ne souhaitent pas percevoir l argent sur le terrain. Pour leur propre sécurité, ils préfèrent se déplacer à la base de l ONG pour être payés. Ainsi, pour faciliter les démarches administratives, un calendrier de passage a été élaboré en collaboration avec le département administratif de l ONG, les vendeurs et le responsable programme. Les vendeurs doivent donc se présenter muni d une pièce d identité. Dans le cas où ils délèguent cette tâche à une tierce personne (un parent, leur assistant vendeur, un autre vendeur sélectionné), une procuration a été établie lors de la signature de l autorisation de paiement, le dernier jour de l intervention. Les procédures administratives requiert généralement de payer par chèque toute facture supérieure à 1000 USD. Cette règle s applique également dans le paiement des vendeurs. Il est donc important d informer les vendeurs au préalable. Le montant total du paiement des vendeurs est une somme très importante. Ainsi, plus on aura ciblé de petits vendeurs, plus le paiement en cash sera important. Le responsable programme a la responsabilité d informer son administrateur quant à la demande de trésorerie. Plus elle est anticipée, moins les vendeurs attendent leur paiement. Dans le cas contraire, la procédure interne peut durer plusieurs semaines, ce qui n est évidemment pas respectueux des vendeurs, dans la mesure où ils ont avancé beaucoup d argent pour s approvisionner. De plus, un retard de paiement peut engendrer des mécontentements et des tensions entre les vendeurs et l ONG, ce qui n est pas souhaitable. 22

Un délai d une semaine entre la fin du marché et le début des paiements des vendeurs est raisonnable. Si le marché a lieu dans une zone très éloignée de la base de l ONG (2 jours et plus de voyage), il peut être préférable de ne pas effectuer le paiement à Bunia, d autant plus si les conditions sécuritaires sur les routes ne sont pas optimales. Dans ce cas, un transfert d argent pourra être effectué auprès d une banque ou Coopec (Coopérative d Epargne et de Crédit) locale, s il en existe. Il est important de se poser cette question dès le diagnostic et d évaluer les possibilités de transfert d argent dans la zone d intervention. Concernant les Ecoles et les Centre de Santé, le paiement ne peut se faire que sur le terrain, le dernier jour de l intervention. En effet, les montants ne dépassant que très rarement 100 USD, il n est pas pertinent que leurs directeurs se déplacent à Bunia. En effet, le coût du transport allerretour correspond parfois au montant du paiement. I. Monitoring Quatre semaines après la fin de l intervention minimum, une équipe de monitoring effectue une évaluation qualitative et quantitative de l intervention sur les populations bénéficiaires, les non bénéficiaires et les vendeurs. L enquête quantitative ne concerne que les populations bénéficiaires. Elle permet de faire un update du niveau de niveau de vulnérabilité en NFI. (Cf. partie sur le scoring NFI) et de savoir ce que les ménages ont acheté sur le marché Des enquêtes et focus group sur la qualité de l intervention ont été organisés avec : les populations bénéficiaires, les populations «non bénéficiaires», les vendeurs. Voir dans le dossier attaché «PJ 17 - Enquête monitoring bénéficiaire.pdf» (adapté du Programme d appui aux foires «PJ 18 - Enquête monitoring FIFA.xls» (adapté du Programme d appui aux foires «PJ 19 - Enquête monitoring vendeur.pdf» (adapté du Programme d appui aux foires «PJ 20 - Focus group bénéficiaire.pdf» (adapté du Programme d appui aux foires «PJ 21 - Focus group vendeur.pdf» (adapté du Programme d appui aux foires 23

J. Communication Des interviews vidéo ont été réalisées pendant le marché. Elles concernant principalement les populations bénéficiaires et les vendeurs ayant achetés/vendus des articles AGR. Elles pourront être utilisées pour sensibiliser les communautés et les vendeurs à cette «approche marché» lors de prochains programmes. 2 Calendrier de mise en œuvre Voir dans le dossier attaché «PJ 22 - chronogramme activité et données à recueillir.xlsx» «PJ 23 - calendrier saisonnier.pdf» 24

3 Répartition des tâches Répartition des taches en termes de ressources humaines Poste Responsable Programme Assistant Responsable Programme Agent Do No Harm Agent Evaluation/distribution Journaliers enquêteurs Journalier RIA Agent Monitoring Agent Data Base Administrateur Fonctions Formation et management des équipes Elaboration des critères de vulnérabilité et ciblage des populations bénéficiaires Contre vérification des coupons, édition des autorisations de paiement Supervision des équipes opérationnelles Contact avec les autorités administratives et militaires, vendeurs et présidents FEC Contre vérification des coupons, édition des autorisations de paiement Organisation des Focus Group diagnostic Contact avec les autorités administratives et militaires Récolter des informations sécuritaires auprès des autorités et de la population Analyse des risques DNH, prévention, négociation En charge du diagnostic et de la mise en œuvre du marché Contact avec les autorités locales (chefs de groupement, chefs de localités), les vendeurs et président des FEC Distribution des jetons et des coupons Formation et management des journaliers Recomptage des coupons Réalisation des enquêtes ménages (diagnostic et monitoring) Réalisation des enquêtes En charge du monitoring, de la formation et du management des journaliers enquêteur Traiter et analyser les données du diagnostic, de l intervention et du monitoring Archivage des enquêtes et des données informatisées Paiement des vendeurs 25

SPÉCIFICATIONS & EXPLICATIONS DES CHOIX TECHNIQUES 1 Jetons et coupons Les jetons et coupons sont imprimés sur des feuilles cartonnées et prédécoupées pour la planche de coupons. Afin de réduire les risques de fraude et de contrefaçon, un hologramme a été mis sur chaque jeton. Cet hologramme provient d un fournisseur français. Quant aux coupons, ils ont tous été estampillés d un bas-relief de l ONG. Le cachet sec ayant permis cela a été acheté à Kinshasa. Prévoir des journaliers pour les estampillés. Ne pas oublier les coupons de change! Cachet sec Timbre à sec ou pince à gaufrage 2 Site pendant le marché : Le site nous a été prêté par la FEC de la localité où s est déroulé le marché. Il n a pas besoin d être aussi grand que lors des distributions ou des foires, puisque les ménages ne font juste passer, pour prendre leurs coupons. Le site doit se situer à proximité du marché. Voir dans le dossier attaché «PJ 16 - Plan du marché et du site.jpg» 26

LEÇONS RETENUES & RECOMMANDATIONS 1 Principales recommandations 5 A. Diagnostic Organiser les focus group plusieurs semaines avant les enquêtes ménages pour intégrer les spécificités locales dans les questions ; Faire un état des lieux des AGR mises en place avant la crise et évaluer si leur non reconduction est due à un problème d accès ou de disponibilité des outils et/ou matières premières ; Ne pas minimiser l importance d autres activités, au-delà des activités agricoles, concernant la constitution du revenu des ménages, particulièrement le petit commerce. Réaliser un focus group «classement de richesse» (Rich/Middle/Poor) propre à ces activités et dégager les interconnexions entre chaque groupe livelihood. B. Intervention Le comptage des coupons à chaque fin de journée de marché est très long et laborieux. Les erreurs sont fréquentes. De nouvelles technologies ont été utilisées par de nombreuses ONG afin de réduire la lourdeur de cette tâche comme par exemple la distribution de téléphones portables avec un crédit ou des coupons à codes-barres. La littérature sur ce sujet est très riche (http://www.cashlearning.org/ ). Il est important de faire un devis avant le dimensionnement du programme afin d intégrer ces coûts d équipements supplémentaires. Les coupons à code-barres nécessitent d acheter plusieurs appareils lisant ces codes-barres, cela va de soi! Les enquêtes de suivi des stocks des vendeurs ne seront réalisées qu auprès d un échantillon de vendeurs représentatif, et ce qu une fois par jour. Ce suivi mobilise en effet un grand nombre de journaliers et est une activité très longue (suivi quotidien des stocks de tous les vendeurs sélectionnés avant et après le marché) ; Installer un stand «Ecole et Centre de Santé» sur le site Celui-ci serait tenu par une personne de l équipe de l ONG En effet, les bons scolaires et bons de soins n ont pas connu de franc succès. Nous pouvons supposer que cela est dû au fait que les ménages dépensaient tous leurs coupons sur le marché en oubliant de se rendre dans leurs écoles et leurs centre de santé, situés dans une localité différente de l intervention. Nous pouvons cependant noter, que les ménages s étant procurés des AGR, ont déclaré attendre les retombées économiques de leur activités pour payer ces frais là ; 5 Un rapport d évaluation est également disponible : Transfert monétaire dans une zone de retour durable en République Démocratique du Congo : étude d'impact d'un projet pilote de Solidarités International en Ituri - Johan Pasquet pour Solidarités International - Mai 2012 27

Elargir le champs des NFI et AGR aux besoins alimentaires de première nécessité que la population ne produit pas comme le sel, le sucre et l huile ; C. Post intervention Préconiser une formation pour le renforcement des capacités des bénéficiaires ayant achetés des AGR et notamment pour ceux qui vont les réaliser pour la première fois; 2 Aurait-il été possible de faire une activité plus pertinente et/ou efficiente? Certains bénéficiaires ont acheté des articles qu ils ont revendu sur leurs marchés locaux (savons, habits) afin d avoir des liquidités rapidement. Cet argent leur a permis de se procurer des articles qui n étaient pas présents sur le marché comme des vivres, des semences ou encore du petit bétail. Dans ce cas, il aurait été plus efficient qu ils soient bénéficiaires d un programme de cash direct, limitant ainsi les transactions. 28

TABLE DES ANNEXES & PIÈCES JOINTES PJ 1 - Analyse Scorecard NFI PJ 2 - Memo Scorecard NFI PJ 3 - Analyse des Vulnérabilités PJ 4 - Enquête ménage PJ 5 - Enquête Vendeur PJ 6 - FG Vendeur PJ 7 - Suivi prix PJ 8 - Protocole Accord PJ 9 - Jeton PJ 10 - FEVV PJ 11 - Enquête satisfaction vendeur PJ 12 - Enquête satisfaction bénéficiaire PJ 13 - FIFA PJ 14 - Coupons PJ 15 - Coupons Change PJ 16 - Plan du marché et du site PJ 17 - Enquête monitoring bénéficiaires PJ 18 - Enquête monitoring FIFA PJ 19 - Enquête monitoring vendeur PJ 20 - Focus group bénéficiaire PJ 21 - Focus group vendeur PJ 22 - Chronogramme activité et données à recueillir PJ 23 - Calendrier saisonnier 29

ACRONYMES ARCC Alternative Responses for Communities in Crisis AGR Activités Génératrices de Revenus Coopec Coopérative d Epargne et de Crédit DNH Do No Harm / Ne pas nuire FEC Fédération des Entrepreneurs du Congo ONG Organisation Non Gouvernementale NFI Non Food Items / Biens non alimentaire RP Responsable Programme UNICEF United Nations Children s Fund / Fonds des Nations unies pour l'enfance Crédit photos C. Brunet Solidarités International Marché de Bule (RDC) 30

50 rue Klock, 92 110 Clichy France + 33 (0)1 80 21 05 05 www.solidarites.org Contacts Département Technique (Siège-Paris) : technicaldepartment@solidarites.org Représentant Pays à Kinshasa : representant.pays@solidarites-rdc.org 32