de surface Marie-Pierre Hirsch UHEH CHU Amiens 9ème Journée d'automne de l'ahp 19 septembre 2013

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Transcription:

Intérêt des prélèvements de surface Marie-Pierre Hirsch UHEH CHU Amiens 1

Eau Air Surveillance de l environnementl dans les établissements de santé Flore naturellement présente en faible quantité Flore naturelle et apport microbien des occupants et des réservoirs r inertes Surfaces Flore saprophyte (et parfois flore commensale ou pathogène ne ) 2

Pourquoi surveiller la biocontamination des surfaces? Refléter indirectement l aérobiocontaminationl Refléter directement la gestion des surfaces Valider de nouvelles procédures de bionettoyage Sensibiliser les personnels aux bonnes pratiques de bionettoyage (visée e pédagogique) p 3

La biocontamination des surfaces La biocontamination des surfaces dépend : Du bionettoyage qualité,, fréquence Du micro-organisme organisme issu du patient lui-même issu du personnel présent dans l air l (ex : Aspergillus) 4

Quelques exemples Durée e de vie : Enterococcus spp (dont ERG) : 5 jours à 4 mois S. aureus : Plusieurs semaines Clostridium difficile : 5 mois (sporulée)( Acinetobacter spp.. : 3 jours à 5 mois Ps aeruginosa : 5 semaines sur surface sèche 5

Prélèvements de surface : quand? Condition Méthodologie standardisée au possible Norme NF S90-351: Etablissements de santé zones à environnement maîtris trisé exigences relatives à la maîtrise de la contamination aéroporta roportée e 26 mars 2013 (air et surfaces) Prélèvements de surface Souvent associés s aux prélèvements d aird Sauf en dehors des situations épidémiques Situation très s variée e : Compréhension, école de pensée 6

Qu est est-ce qu un un risque? Le risque est défini d comme l exposition souhaitée e ou non, à un danger HAS : La sécurits curité des patients. Des concepts à la pratique. Mars 2012. Toute situation, toute activité peut produire un évènement profitable ou dommageable 7

L identification d un d risque? Deux approches : A priori : le risque est non avéré A posteriori : le risque est avéré 8

L identification du risque a priori Permet de limiter ou d empêcher d la réalisation r du risque, la survenue de l él évènement indésirable ou d en d réduire la gravité ou la fréquence Génération d indicateurs d sentinelles Objectifs : Repérer les processus potentiellement à risque, Identifier au sein de ces processus les étapes dangereuses pour les personnes et les biens, puis, pour chacune d elles, d En réduire l occurrence l (actions de prévention) et la gravité (actions de protection). 9

Mesures préventives Bionettoyage Sensibiliser sur les bonnes applications des procédures Maintenances préventives ventives 10

L identification du risque a posteriori Permet d analyser d les risques, après la survenue d un d évènement indésirable La plupart du temps : la contamination des surfaces inertes n est que le reflet de : l aérobiocontamination ambiante gestion inadaptée e de l environnementl 11

Rôle de la contamination de l environnement dans la chaine épidémiologique des IN Pourrait être évalué selon 4 critères : Degré de contamination des surfaces par le pathogène Temporalité Évaluation des facteurs Hygiène des mains et qualité du bionettoyage Renforcement du bionettoyage réduit le risque d infection pour les patients 12

Mesures correctives Analyse de causes Maintenance curative Renforcer le bionettoyage Mise en place d un d plan d actiond Suivi et évaluation des mesures mises en place 13

14

1 er exemple : Dans un bloc opératoire ratoire 2006 : bloc opératoire CHI d Elbeufd Programme assurance qualité : Prélèvements trimestriels surfaces et eaux Analyses des résultats satisfaisantes sur une période p de 5 ans Question : entre deux interventions? Efficacité du bionettoyage? après s respect du temps de contact 15

Résultats Contamination des surfaces : Table d opd opération (coutures coussins), Sol (joints d insertion d de la table d opd opération) Alcaligenes xylosoxidans Absence de colonisations/infections des patients 16

Investigations Analyse de causes : Sol et table opération un élément commun : Les chiffonnettes Pas d usage d unique Détergent-désinfectant 17

Investigations (suite) et conclusion Chiffonnettes : absence du germe mais très «chargées» (lavage à 40 C) Détergent-désinfectant : ( (A. xylosoxidans) Flacons pulvérisateurs : ( (A. xylosoxidans) Balais réservoirs r : ( (A. xylosoxidans) Centrale de dilution du détergentd tergent-désinfectant : (A. xylosoxidans) 18

Quelques jours plus tard Revue de l usage l des flacons de détergentd tergentdésinfectant Mise en place de chiffonnettes à usage unique pour le bionettoyage Arrêt de l utilisation l de la centrale de dilution Etude globale de toutes les centrales de dilution 19

2 ème exemple : Unité de chirurgie d escarred 2008 (Garches) : Bouffées épidémiques de colonisations à Ac. baumannii MR : 2 en avril, 5 en août, 9 en octobre 16 cas acquis certains, 10 probables Charge en soins élevée e (pansements d escarre) d Contaminations de l environnement l objectivés s par des prélèvements Arrêt des admissions, sécurisation s du circuit bloc, précautions contact renforcées, es, cohorting, bionettoyage complet + peroxyde d hydrogd hydrogène J. Salomon, C. Lawrence, A. Lortat jacob. Acinetobacter baumannii multi résistant (ABMR) : 286 cas, facteurs de risque et gestion. Médecine et maladies infectieuses 2009 20

3 ème exemple : Unité d Hémodialyse 2005 : Henri Mondor Impact de l environnement l sur la transmission du VHC Prélèvements de surfaces inertes des générateurs g de dialyse et de l environnementl 740 prélèvements 82 (11%) positifs avec présence d hémoglobined 6 (7.7%) contiennent de l ARNl ARN-VHC Revue des pratiques. Emmanuelle Girou et al. Determinant roles of Environnement Contamination and Noncompliance with standard Precautions in the risk of hepatitis C virus Transmission in a Hemodialysis Unit. CID 2008 21

4 ème exemple : Utilisation des téléphones t mobiles Juillet 2010 Etude de la contamination des téléphones mobiles des personnels soignants 183 téléphones mobiles prélevés 179 + (97.8%) 17 SARM, 20 E. coli BLSE Téléphone mobile = vecteur de pathogènes potentiels pour le transfert vers les patients C. Ustun et al. Health Care Workers Mobile Phones : a potential cause of Microbial cross contamination between hospital and community. J. Occ. And Env. Hyg. 13/07/2012 22

5 ème exemple : aérobiocontamination d un d bloc opératoire Août 2012 : Traitement d air arrêté pour maintenance Bionettoyage renforcé, Contrôles particulaires conformes Contrôles air et surfaces : S. aureus Traitement d air hors de cause Hypothèse : remise en suspension permanente d une souche de S. aureus à partir d une source environnementale non atteinte par le bionettoyage classique Désinfection au peroxyde d hydrogène Source : vestiaire avec lave sabots et mauvaise aération + tenues humides non utilisées Carole Lemarié, Catherine Ramont, Valérie Brejon, Frédéric Barbut. La contamination environnementale joue-t-elle un rôle dans la transmission des agents infectieux au bloc opératoire? Revue francophone des laboratoires. Juin 2013 23

Conclusion Des prélèvements de surface? Oui, mais Si gestion du risque a priori : Méthodologie adaptée e et appliquée e de manière rigoureuse Plan d éd échantillonnage adapté L interprétation tation des résultats/objectifs r recherchés s et définitions des niveaux de qualité Techniquement, méthodologie m normalisée e si possible, ou au moins standardisée e avec un personnel formé Si gestion du risque a posteriori Réalisation d une d enquête épidémiologique Investigation environnementale réalisr alisée e en parfaite coordination et interaction avec l enquête l épidémiologique Recherche qualitative 24

Merci de votre attention 25