GÉOGRAPHIE - THEME : HABITER UNE MÉTROPOLE DOSSIER DOCUMENTAIRE GROUPE n FICHE 4.C : HABITER UNE MÉTROPOLE AFRICAINE : 6 ème JOHANNESBURG 1. PAYSAGE À ANALYSER - HABITER Johannesburg Vue aérienne : Quartiers résidentiels (à l'ouest) et le Quartier d affaire (au sud-est) image google earth. Si la capitale administrative de l Afrique du Sud est Pretoria, siège du gouvernement, Johannesburg est la capitale économique disposant du premier aéroport d Afrique australe. Construite à la fin du XIXe siècle sur le plateau du Witwatersrand autour des p r e m i è r e s m i n e s d o r, e l l e e s t aujourd hui le cœur de la province du Gauteng, véritable poumon économique du pays, qui concentre le tiers des emplois nationaux et produit près du quart du PIB sud-africain. Aujourd hui, c est de loin la ville la plus peuplée du pays mais aussi la troisième ville la plus peuplée d'afrique.
2. SANDTON, le nouveau CBD Avec plus de 8 000 entreprises, Sandton est devenu le premier centre financier d'afrique du Sud depuis les années 1990. Ce C.B.D.* accueille la plupart des sièges sociaux (notamment au Carlton Center) autrefois situés à Johannesburg et qui ont fui la criminalité et l'insécurité sévissant au centre-ville. La bourse de Johannesburg, IBM ou encore Hewlett Packard se sont notamment relocalisés à Sandton. d après wikipédia *C.B.D. (Central Business District) : quartier d affaires, c'est-à-dire un lieu où se concentrent les bureaux, les banques, les sièges sociaux* des entreprises, des commerces de luxe et des grands hôtels. Le Carlton Center est aussi un shoppingcentrer, c est-à-dire un centre-commercial qui est aussi un lieu de loisirs (cinéma, sport), de promenade et de rencontre. Intérieur du Carlton Center (Sandton).
3 Le TOWNSHIP de SOWETO À l'origine, banlieue noire constituée de petites maisons alignées dans les années 1950, Soweto connaît un accroissement démographique fulgurant, marqué par la construction de BIDONVILLES, appelés TOWNSHIPS en Afrique du Sud. En 1976, les émeutes de Soweto firent entrer le township dans l'actualité internationale quand le gouvernement rendit obligatoire l'enseignement de la langue des colons néerlandais, l'afrikaans. Durant les années 1980, le township est le symbole de la résistance noire à l'apartheid. Dans les années 1980-90, le même espace était peuplé de 4 millions d habitants. En 2010, Soweto, devenu une municipalité, compte près de 2 millions d'habitants. Aujourd hui 65% des habitants y sont propriétaires d une petite maison en dur. Le township est devenu un lieu de tourisme et même de résidence à la mode, certains quartiers voient de belles villas se construire, ainsi que des centres commerciaux gigantesques aux enseignes de prêt-àporter et de distribution alimentaire les plus courues (Maponya mall). Sources : diverses. Le TOWNSHIP de SOWETO (15 km au sud-ouest de Johannesburg) image google earth.
L APARTHEID (mot afrikaans* dérivé du français, signifiant «séparation, mise à part») est une politique qui sépare les populations selon des critères raciaux, ethniques dans des zones géographiques déterminées (ex. le GHETTO). Ce fut aussi le nom de la politique qui fut en place en Afrique du Sud entre 1948 à 1991 par les descendants des colons européens du XVIIe siècle (néerlandais, allemands et français). Nelson Mandela est le symbole de la fin de cette politique ségrégationniste et raciste. 4. Une métropole marquée par l apartheid? F. de Klerk et Nelson Mandela à Davos en 1992 En géographie, la S É G R É G AT I O N SPATIALE désigne ce processus de division et de séparation au sein d'un espace selon un ou des critère(s) économique, racial, social. 5. Essor des classes moyennes et nouvelles inégalités La population de la métropole reflète à peu près les équilibres démographiques du pays (près de 80% de Noirs, 10% de Blancs et 10% de métis et asiatiques, selon des classifications héritées du régime d apartheid qui sont encore utilisées par l administration contemporaine). La moitié de ses habitants ont moins de 25 ans et 40% sont au chômage. Johannesburg est la ville de tous les contrastes, où des mondes se frôlent et pourtant s ignorent. Le grand township d Alexandra n est qu à 5 kilomètres du centre d a aires luxueux de Sandton. Les rangs de la classe moyenne noire sud-africaine gonfleraient c h a q u e a n n é e d e 1 2 % p o u r représenter environ 4 millions de personnes aujourd hui (sur 53 millions d habitants). Son pouvoir d achat est aujourd hui équivalent à celui de la population blanche. ( ) Depuis 1994, les inégalités au sein de la population noire se sont accrues. Les contrastes socio-spatiaux s accentuent. Une partie de l élite noire, les Black Diamonds, quitte les townships tandis que d autres habitants préfèrent utiliser des services d autres parties de la ville, notamment les écoles. À l inverse, les ménages les plus modestes et ceux de la petite classe moyenne sont logés dans des nouveaux projets pavillonnaires «abordables» en périphérie, toujours plus éloignés du centre-ville et de ses commodités. source : brochure de l exposition Les classes moyennes en Afrique. Sciences sociales et photographie, Musée d Aquitaine ; http:// www.musee-aquitaine-bordeaux.fr/fr/evenement/exposition-les-classes-moyennes-en-afrique, fiche de l exposition de novembre 2014
6. L organisation de la métropole La ville connaît une structure «à l américaine» : un central business district (CBD), puis des banlieues de faible densité qui s étalent jusqu à rejoindre la métropole de Pretoria au Nord et le grand township de Soweto au sud-ouest (son nom vient de SOuth WEstern TOwnship). L empreinte de l effort de séparation des populations commun aux régimes ségrégationnistes demeure. Au sud de la métropole, se trouvent des banlieues ouvrières et des zones industrielles, puis derrière les anciennes «zones tampons», les quartiers d a s s i g n a t i o n r é s i d e n t i e l l e d e s townships créés dans les années 1950 : pour les Coloured (Western Native Township maintenant Westbury, Eldorado Park), pour les Noirs (Klipspruit dès 1905, puis Orlando et Soweto) et pour les Indiens (Lenasia). Au nord, on trouve le «deuxième» centre d affaires de Sandton, construit ex-nihilo dans les années 1979-80 quand le centre-ville de Johannesburg s est peu à peu vidé de sa population blanche européenne fuyant l insécurité croissante. Des milliers de familles, pour beaucoup immigrées des pays africains voisins, à la recherche d un travail, s entassent encore aujourd hui dans les tours délabrées des anciens quartiers huppés du centre (Yeoville, Hillbrow), même si une partie de l inner city est en voie de «réhabilitation» (Braamfontein par exemple). Plus loin vers le nord, s étalent les banlieues associant commerces et résidences huppées : Rosebank, Melrose Arch, Houghton, etc. Les paysages sont proches des banlieues américaines : des pavillons de plain-pied reproduits à l in ni autour de grandes avenues et souvent entourés de hauts murs surplombés de clôtures électriques ou de barbelés. ( ) Les commerces et les services sont concentrés dans des centres commerciaux : les plus modestes sont appelés shopping centres ; les plus grands, shopping malls. A l exception de rares reconstitutions de rues «à l européenne» patrouillées par des gardes de sécurité, Johannesburg ne connaît pas le commerce de rue typique de certains pays d Afrique. ( ) source : brochure de l exposition Les classes moyennes en Afrique. Sciences sociales et photographie, Musée d Aquitaine ; http:// www.musee-aquitaine-bordeaux.fr/fr/evenement/exposition-les-classes-moyennes-en-afrique, fiche de l exposition de novembre 2014
Le centre-ville traditionnel, aujourd hui en partie en partie délabré, est fuit par une partie des élites. 6. Étalement urbain de 1917 à 2014 source : http://storymaps.esri.com/stories/2014/growth-of-cities échelles non précisées. Johannesburg en 1917 Johannesburg en 1938 Johannesburg en 1957 Johannesburg en 1984 Johannesburg en 2014