Baromètre de la générosite France générosités Cerphi en partenariat avec Faircom et Heoh

Documents pareils
L écart salarial entre les femmes et les hommes en Belgique

Inégalités de salaires et de revenus, la stabilité dans l hétérogénéité

L IMPACT DE LA MUTUALISATION SUR LES RESSOURCES HUMAINES

C H A R T E D E S M A I S O N S D E S E R V I C E S P U B L I C S

LES FRANÇAIS ET LA COMPLEMENTAIRE SANTE

Tests de sensibilité des projections aux hypothèses démographiques et économiques : variantes de chômage et de solde migratoire

Ouverture d'un point de vente L étude de la zone de chalandise.

Comment va la vie en France?

ANNEXE VII EFFETS MACROECONOMIQUES DE LA REFORME PIECE JOINTE N 2 SIMULATIONS REALISEES A PARTIR DU MODELE MACROECONOMETRIQUE MESANGE

C R É D I T A G R I C O L E A S S U R A N C E S. Des attitudes des Européens face aux risques

POUR DIFFUSION AUX AGENTS. CONSEILLER EN HYGIENE ET PROPRETE (h/f) B- TECHNICIEN TERRITORIAL C- AGENT DE MAITRISE C- ADJOINT TECHNIQUE BOBIGNY

Les seniors dans l agglomération nantaise et leurs modes d hébergement

DATE : Levallois, le 4 septembre REFERENCES : Circulaire n 18/2006 DESTINATAIRES. - Associations, congrégations et collectivités religieuses

5 e Baromètre ALMA CG sur l Absentéisme*

C est cette dernière mesure qu il est proposé d explorer.

Projet Pédagogique. - Favoriser la curiosité intellectuelle par le partage des connaissances, des cultures et des échanges.

L'insertion professionnelle des diplômés DNSEP 2003 trois ans après le diplôme

Les crédits nouveaux à l habitat des ménages : les tendances à mi 2014

CHAPITRE 1 : DE LA FONCTION DE DEMANDE DU CONSOMMATEUR À LA DEMANDE DE MARCHÉ

FICHE SIGNALETIQUE. Cœur de Flandre. 1. Profil Territoire. 2 Profil Fiscal

Eco-Fiche BILAN DE L ANNEE 2012 QUELLES PERSPECTIVES POUR 2013? 1

Le plan de lutte contre la crise en Région Pays de la Loire

Transfert Monétaire par téléphone mobile (programme en partenariat avec le PAM et MTN)

FM/BS N Contact Ifop: Frédéric Micheau / Bénédicte Simon Département Opinion et Stratégies d'entreprise

9.11 Les jeux de hasard et d argent

LES FRANÇAIS, L ÉPARGNE & LA RETRAITE

Le marché immobilier de bureaux en Ile-de-France 4 ème trimestre Accelerating success.

Intervenant : Séverin Poutrel, BURGEAP

L OBSERVATOIRE LCL EN VILLE - RÉALISÉ PAR BVA L ÉCONOMIE DU PARTAGE, ZOOM SUR LES JEUNES URBAINS. Juin 2014

Les pôles commerciaux et leurs magasins

Qu est-ce que la Gestion des Ressources Humaines?

Point d actualité. Conseil Economique, Social & Environnemental Régional. Séance plénière 2 février 2015

Bulletin trimestriel de conjoncture n 59

Le financement de l apprentissage informel

Focus sur les politiques publiques de l épargne en France

Ingénierie et action foncière. Janvier 2014

Les dépenses et la dette des ménages

Bac BEP CAP. Certification. Tertiaire. Sanitaire et social alidation. Parti. Parcours. Réussite VAE. Titre professionnel. Diplôme. Durée parco BEP CAP

NOTE DE CONJONCTURE DE L ARTISANAT EN HAUTE-NORMANDIE SOMMAIRE. Décembre N 6

Les enjeux du quotidien

Sociologie des joueurs en ligne

MegaStore Manager ... Simulation de gestion d un hypermarché. Manuel du Participant

Cet article s attache tout d abord

Implantation économique, foncier et immobilier d entreprise

SIMULATION ELECTORALE

CECOP. Centre d études et de connaissances sur l opinion publique. Les Français, leur épargne et leur retraite

Permanences accueil, écoute, orientation, revues de presse, consultations Du lundi au vendredi de 9h à 12h et 13h à 17h30.

FICHE METIER. «Assistant son» Assistant son APPELLATION(S) DU METIER DEFINITION DU METIER

L obtention d un diplôme au Canada : profil, situation sur le marché du travail et endettement des diplômés de la promotion de 2005

Cours VI : VIE POLITIQUE LOCALE, RELATIONS ENTRE SOCIETE CIVILE ET POUVOIR POLITIQUE

1. Instruction des demandes de permis de construire et des demandes de dérogation aux règles constructives

S informer sur. Les obligations

Le commerce de détail en Europe : la diversité des tissus commerciaux

Stratégie et développement du groupe SOGARIS en logistique urbaine pour l agglomération parisienne

Note de présentation générale. Secrétariat général du Conseil d orientation des retraites

Lambotte J.-M. Géographe-Urbaniste. Chercheur au Lepur ULg. Semaine Universitaire Luxembourgeoise de l'environnement - Libramont

La diffusion des résultats statistiques du recensement de la population

Bilan de l an 1 de SOMMAIRE RAPPORT DU COMITÉ AVISEUR DE SOLIDARITÉ JEUNESSE

BAROMETRE DE CONJONCTURE DE L HEBERGEMENT D ENTREPRISES

Développement rural Document d orientation

Consultation publique

Cahier de l OPEQ n 136 Avril OPEQ Chambre Régionale de Commerce et d'industrie Champagne-Ardenne 10 rue de Chastillon BP 537

Le contrat d apprentissage

Le creusement des inégalités touche plus particulièrement les jeunes et les pauvres

La crise n'a pas entamé la générosité des belges

ENQUÊTE SALARIÉS. VIAVOICE Mieux comprendre l opinion pour agir 178 rue de Courcelles Paris + 33 (0)

- Document d analyse - MARS 2012 OBSERVATOIRE DES SERVICES À LA PERSONNE DES CHIFFRES-CLÉS SUR L EMPLOI ET LA FORMATION

Débat participatif. La vie chère. «Les Français n ont pas seulement le sentiment, mais la démonstration, que leur pouvoir d achat baisse»

CONNAISSANCE DE SOI APPRENDRE A AVOIR CONFIANCE EN SOI

Mesure du surendettement en Europe

Les paradoxes des marchés de bureaux et du logement Les prévisions IEIF : l année dangereuse Entre rechute et guérison?

Instructeur du dossier : Adresse : Téléphone :

Résultats de l enquête Sport & Entreprise. mars 2009

les évolutions récentes

FRANCE SUISSE LIECHTENSTEIN INFORMATIONS

MONITEUR-EDUCATEUR ANNEXE I : REFERENTIEL PROFESSIONNEL. Le moniteur-éducateur intervient dans des contextes différents :

P.L.U. Plan Local d'urbanisme PRESCRIPTION D'ISOLEMENT ACOUSTIQUE AU VOISINAGE DES INFRASTRUCTURES TERRESTRES DOCUMENT OPPOSABLE

I. - LES FAITS NÉCESSITANT LA MISE EN ŒUVRE DE LA PROCÉDURE SPÉCIFIQUE D URGENCE A.

La culture financière des Français

Suppression de la taxe professionnelle et création de la Contribution Economique Territoriale (CET)

Crédit hypothécaire : croissance durable

PROTECTION MALADIE LA COMPLÉMENTAIRE CMU

La nouvelle planification de l échantillonnage

Les métiers de la banque et des assurances

Chaire Attractivité et Nouveau Marketing Territorial

Migration: un plus pour la Suisse Relations entre État social et migration: la position de Caritas

ASSEMBLÉE DES COMMUNAUTÉS DE FRANCE

ACOUPHEN ENVIRONNEMENT GROUPEMENT COORDONNE PAR LA COMMUNE DE MONTESSON ETUDE REALISEE POUR LE COMPTE DU : RAPPORT D ETUDE RA A

L emploi des seniors

Fil conducteur du protocole de réalisation

EXPERT FINANCIER POSITIONNEMENT DU POSTE DANS LA STRUCTURE. Poste de rattachement hiérarchique : Chef de service Conseil et Expertise Financière

Etude relative aux rapports des présidents sur les procédures de contrôle interne et de gestion des risques pour l exercice 2011

5 Avril Evolution de la construction neuve dans l espace Rhône Avignon Vaucluse AURAV LES PUBLICATIONS DE L AGENCE

PROGRAMME INTERNATIONAL POUR LE SUIVI DES ACQUIS DES ÉLÈVES QUESTIONS ET RÉPONSES DE L ÉVALUATION PISA 2012 DE LA CULTURE FINANCIÈRE

L'Europe en débats à Villeurbanne

Base de données sociales sur Paris

Satisfaction des stagiaires de BRUXELLES FORMATION Résultats 2013

jçíçêáë~íáçå=éí=ãçäáäáí =W=ÇÉë= ÅçãéçêíÉãÉåíë=éäìë=ê~íáçååÉäë=\==

Transcription:

Baromètre de la générosite France générosités Cerphi en partenariat avec Faircom et Heoh Résultats basés sur les données du Ministère de l Economie et des Finances Données sur les revenus déclarés pour 2011 (Edition du 13 mars 2014) 1er avril 2014 Baromètre de la générosité 1

Le baromètre de la générosité Le Ministère des finances communique sur son site les données globales, sur l ensemble de la France, relatives aux dons déclarés en même temps que les revenus Tous les ans, le Cerphi réussit également à obtenir des données plus précises : la ventilation des dons selon l âge du déclarant, le niveau de revenu déclaré et la région Cette année, les données nationales ont été complétées par une analyse des variations départementales de la générosité Baromètre de la générosité 2

Tendances nationales 1er avril 2014 Baromètre de la générosité 3

En 2011, les dons étaient repartis à la hausse Les données de Bercy pour 2011 apparaissent comme une rupture par rapport aux tendances passées Augmentation du nombre de foyers donateurs : +0.8 % Augmentation du montant total des dons : + 8.6 % Augmentation du don moyen par foyer : + 7.7 % Cette reprise des dons appelle quelques commentaires modérateurs L'augmentation du nombre de foyers peut être un effet d une meilleure information, ou d une plus grande sensibilisation de la population, au sujet des avantages fiscaux liés au don L augmentation des montants est en euros courants : la prise en compte de l inflation (+2.5 %) modère l effet apparent, mais la tendance demeure Les données de Bercy concernent les revenus de 2011 déclarés en 2012 La prise en compte de tendances plus récentes, comme celles des associations, peut conduire à relativiser ces tendances Baromètre de la générosité 4

Augmentation du nombre de foyers donateurs + 0,8 % Baromètre de la générosité 5

Augmentation du montant total des dons + 8,6 % Baromètre de la générosité 6

Augmentation du don moyen par foyer + 7,7 % Baromètre de la générosité 7

Les donateurs appartiennent principalement aux classes moyennes Parmi ceux qui sont imposables, la majorité ont des revenus compris entre 15000 et 60000 euros Parmi ceux qui ne sont pas imposables, les revenus sont plus faibles : le plus souvent compris entre 5000 et 25000 euros Base : revenus de 2011 Baromètre de la générosité 8

La propension à déclarer des dons augmente avec le revenu Parmi ceux qui sont imposables, cette propension augmente rapidement jusqu à 100000 euros de revenus annuels, puis augmente beaucoup plus lentement ensuite Même tendance chez ceux qui ne sont pas imposables, mais le retournement est plus prononcé (net déclin) et se produit à des revenus plus bas, vers 50000 euros Base : revenus de 2011 Baromètre de la générosité 9

Les foyers donateurs sont plus âgés que la moyenne, quel que soit le type de don Parmi les personnes déclarant des dons, les seniors, et notamment les plus de 70 ans, sont surreprésentés Inversement, les jeunes générations, surtout les moins de 30 ans, sont sous-représentés Base : revenus de 2011 Baromètre de la générosité 10

Analyses départementales 1er avril 2014 Baromètre de la générosité 11

Les données fiscales sur le don ne permettent pas d analyser de manière fine les variations du don Les données nationales communiquées par le Ministère des finances ne sont pas suffisantes pour analyser finement les mécanismes du don Cette année, le Cerphi a décidé de mener une étude plus approfondie en s appuyant sur la ventilation des dons par département Après différentes démarches, le Ministère des finances nous a communiqué un fichier donnant le montant des dons déclarés, le nombre de foyers donateurs, le montant des revenus déclarés et le nombre total de foyers pour chaque département et pour chaque commune Les services du ministère ont retiré les communes où un trop petit nombre de foyers ont déclaré des dons : elles présentaient le risque que ces foyers soient identifiés L analyse présentée ici se base sur ces données départementales et les met en relation avec des données exogènes sur les mêmes départements Baromètre de la générosité 12

La méthode retenue : l analyse des données départementales L analyse des faits sociaux repose parfois sur des données agrégées à un niveau organisationnel ou géographique Données sur les établissements scolaires pour les études sur l éducation Données internationales pour les approches comparatistes Données locales, et notamment départementales, visant à mettre en évidence des corrélations Exemple d Hervé Lebras et Emmanuel Todd Seuil, 2013) dans Le mystère français (Le Les corrélations entre indicateurs saisis au niveau départemental sont porteuses de beaucoup d information Elles montrent l action du contexte Elles suggèrent des relations entre variables individuelles, en l absence de mesure directe à ce niveau-là Elles incitent à chercher des causes aux corrélations observées Toutes les données départementales exogènes sont issues de l INSEE Deux données fournies par le ministère des finances ont été étudiées au niveau des départements La proportion de foyers donateurs dans le département Le don moyen déclaré par département Baromètre de la générosité 13

La proportion de foyers donateurs Permet de rendre compte du fait de donner ou non Elle est calculée sur l ensemble des foyers fiscaux du département Variation : Minimum : 7.8 % en Corse-du-Sud Maximum : 20.9 % dans le Haut- Rhin Moyenne des valeurs départementales : 14.1 % Baromètre de la générosité 14

Le montant moyen des dons Permet d étudier les variations du niveau de don Cette moyenne est calculée sur la base des seuls foyers donateurs dans le département Variation : Minimum : 246 euros en Côtesd Armor Maximum : 903 euros à Paris Moyenne des valeurs départementales : 326 euros Baromètre de la générosité 15

La proportion de foyers donateurs et le don moyen sont liés au niveau des départements La corrélation est significative et moyennement élevée (r=0.453) Ces deux indicateurs définissent ensemble la propension d un département à donner Niveau moyen de don par foyer, que celui-ci soit ou non donateur A noter : une forte variation dans les départements les plus donateurs Haut-Rhin : 20% de donateurs, don moyen = 335 euros Paris : 20 % de donateurs, don moyen = 903 euros La relation entre proportion de foyers donateurs et don moyen par foyer suggère qu une troisième variable intervient : le niveau de vie dans le département Le coefficient de corrélation r de Pearson Il s'agit d'un coefficient destiné à mesurer l'intensité et le sens de la relation entre deux séries de données. Il varie de -1 (relation parfaite et négative) à +1 (relation parfaite et positive). Une relation positive indique que les deux séries varient dans le même sens : plus l'une augmente, plus l'autre augmente. Une relation négative indique inversement que les deux séries varient en sens contraire : plus l'une augmente, plus l'autre diminue. Conséquence de ces résultats Il semble important d avoir une réflexion sur le potentiel donateur des départements, et éventuellement de définir des stratégies localisées Baromètre de la générosité 16

Les hypothèses de travail initiales Impact du niveau de vie Le niveau de vie est inégal d'un département à l'autre, et cette variation peut expliquer l'importance relative du don, un niveau de vie plus élevé laissant davantage de possibilité pour accomplir ce type de geste Relation avec la structure sociale Niveau d instruction Un meilleur niveau d'instruction est a priori un facteur favorable pour un don en argent plutôt qu'en nature (vêtements, collectes alimentaires). La déclaration du don repose, en effet, sur le fait de disposer de certaines compétences (aisance à préparer et à remplir la déclaration) et de certaines connaissances (les avantages liés à la déclaration du don) Catégorie sociale Dans le même ordre d idées, les foyers de cadres et de professions intellectuelles supérieures sont plus à même d être informés et intéressés au sujet des possibilités de déclaration des dons Effet citoyen La mobilisation pour une cause, en donnant de l'argent, peut en partie être assimilée à un geste citoyen. La participation électorale, très inégale selon les départements, tend à montrer que l'implication citoyenne varie sensiblement, ce qui pourrait expliquer les variations du don Baromètre de la générosité 17

Le niveau de vie atteint dans le département joue sur la propension au don La propension au don dans un département (pourcentage de foyers donateurs et don moyen par foyer donateur) varie fortement avec le niveau de vie moyen dans ce département Plus le niveau de vie du département est élevé, plus il y a de foyers ayant des ressources suffisantes pour donner à des associations, et plus les dons faits par les foyers pourront être élevés Baromètre de la générosité 18

Conséquences La sensibilité au niveau de vie signifie que les dons peuvent varier avec les fluctuations de celui-ci, c est-à-dire avec la conjoncture économique En période de tension économique (faible croissance, chômage), le potentiel de dons se rétrécit Les efforts pour convaincre les donateurs deviennent plus âpres et plus coûteux, l obtention d un don devient plus difficile Baromètre de la générosité 19

Les dons sont plus fréquents et plus importants quand il y a davantage de catégories moyennes supérieures La propension au don dans un département est d autant plus forte que les classes sociales moyennes supérieures y sont plus présentes Deux indicateurs vont dans le même sens : la proportion de 25-39 diplômés du supérieur et la proportion de cadres dans le département Plus les classes sociales moyennes supérieures sont présentes dans le département et plus les dons sont importants en fréquence et en volume Baromètre de la générosité 20

Conséquences L importance des classes moyennes supérieures dans la propension au don renvoie à la fois à plusieurs idées Elles ont plus de ressources disponibles Elles sont plus à l écoute des messages des associations La communication des associations doit prendre en compte ces caractéristiques Soit pour conforter les cibles moyennes supérieures dans leurs gestes de don Soit, au contraire, pour ne pas trop renforcer ce biais, et continuer à être pertinente pour des catégories moins favorisées Baromètre de la générosité 21

Un mode de vie urbain et en habitat collectif favorise le don La proportion de foyers donateurs et le don moyen dans un département varient avec les modes de vie dans le département L importance de l habitat en maison individuelle joue négativement De même, la part des propriétaires dans le département tend à jouer négativement Le taux d urbanisation joue positivement En résumé, les modes de vie plus collectifs (en immeuble) et plus urbains favorisent le don Baromètre de la générosité 22

Conséquences Plusieurs interprétations apparaissent possibles Des façons de donner différentes dans les zones d habitat dispersé où il y a davantage de maisons individuelles Des mentalités plus individualistes en habitat individuel Des recrutements pour le don de plus en plus tournés vers les habitants des villes (exemple du streetfundraising) La prise en compte des différences de modes de vie a des conséquences directes sur les méthodes de collecte Méthodes décentralisées (comme le courrier) pour les habitats dispersés Ou méthodes concentrées (comme le recrutement dans la rue) pour les grandes villes Baromètre de la générosité 23

La relation du don avec l âge est complexe En moyenne nationale, la structure par âge des foyers donateurs est assez déséquilibrée Les seniors (60 ans et plus) représentent plus de la moitié des donateurs, alors qu ils ne comptent que pour un tiers des foyers Toutefois, cette structure d âge a peu d impact sur la propension au don Les départements avec une forte proportion de seniors ne sont pas forcément ceux où la proportion de donateurs est la plus forte ni ceux où les dons sont les plus élevés Baromètre de la générosité 24

Conséquences Le niveau des dons dans un département est surtout fonction du niveau de vie de ce département Si la stratégie des associations doit bien prendre en compte la population des seniors, il est essentiel de ne pas en faire un critère de ciblage géographique Les seniors donnent d autant mieux qu ils vivent dans un département économiquement dynamique Baromètre de la générosité 25

Les départements où la proportion de donateurs est la plus élevée sont aussi ceux qui ont le plus voté en 2012 Le don varie en fonction de la participation électorale, mais la relation est différente pour les deux indicateurs analysés La part des foyers donateurs varie dans le même sens que la participation électorale (1er tour des présidentielles) : ces deux indicateurs sont des signes de valeurs citoyennes Le montant moyen des dons varie en sens contraire de la participation électorale (1ers tours des deux élections de 2012) Cette relation peut être le reflet indirect de la mobilisation différenciée des catégories sociales Baromètre de la générosité 26

Conséquences Les catégories sociales qui sont les plus déterminantes pour le don, c est-àdire les cadres et professions intellectuelles supérieures, ont pu être moins mobilisées par les élections de 2012 dans la mesure où elles votent un peu moins souvent à gauche que la moyenne Le geste de don est relié à la participation citoyenne aux élections, mais cette relation n est pas univoque et dépend du contexte politique Un ciblage sur les départements participant le plus aux élections aura des effets positifs en termes de nombre de foyers donateurs, mais peut avoir des effets négatifs sur le niveau des dons Baromètre de la générosité 27

A retenir 1er avril 2014 Baromètre de la générosité 28

Les déterminations pour le fait de donner et pour le montant des dons sont différentes La proportion de foyers donateurs Cinq déterminants principaux interviennent Le niveau de vie La participation électorale Le taux d emploi Le mode de vie L emploi dans le tertiaire marchand La prise en compte de ces différents éléments explique 61 % de la variation du pourcentage de donateurs par département (niveau élevé d explication) Le montant moyen des dons Deux déterminants principaux La catégorie sociale La part des 65 ans et plus dans la population La prise en compte de ces différents éléments explique 85 % de la variation du montant moyen des dons par département (niveau très élevé d explication) Conséquence Les stratégies doivent être différenciées selon les objectifs : Trouver de nouveaux donateurs Augmenter le niveau des dons Baromètre de la générosité 29

Les déterminations économiques pèsent fortement sur la proportion de donateurs Le fait de trouver plus ou moins de donateurs dans un département apparaît largement conditionné par le contexte économique local Le niveau de vie Le taux emploi L importance du secteur tertiaire marchand L impact du mode de vie (urbain/rural, en habitat individuel/collectif) sur le don reflète en partie cette dimension économique, sans la recouvrir totalement L activité économique se situe, aujourd hui, davantage dans les grandes agglomérations qui constituent des pôles d attractivité Conséquences La probabilité de trouver des donateurs dans les grands zones d activité économique est plus forte qu ailleurs Les donateurs potentiels résidant dans les aires moins actives et plus éloignées des agglomérations peuvent aussi être touchés et contribuer à la collecte du don, mais en mettant en œuvre des méthodes appropriées, plus décentralisées que la collecte en ville Baromètre de la générosité 30

Les structures sociales semblent déterminantes pour expliquer le niveau des dons Le montant moyen des dons dans un département semble déterminé par la structure sociale du département Importance des catégories sociales favorisées (cadres, diplômés du supérieur) Importance des seniors, ce dernier facteur jouant négativement De même que la proportion de donateurs est reliée au niveau de vie, le montant des dons apparaît ainsi reliée à la hiérarchie sociale, ce qui renvoie à la fois au niveau de ressources et au capital économique au niveau d instruction et au capital culturel à l intégration dans la société et au capital social Conséquence Il est possible que ces résultats reflètent l effet de la déclaration de don au fisc qui est sans doute mieux appréhendée dans les catégories sociales éduquées et ayant de bons revenus Elles sont plus attentives aux mesures fiscales favorables Elles voient davantage comment le geste de don peut leur être utile Leurs ressources, leurs valeurs et leurs intérêts se conjuguent pour favoriser le geste de don Baromètre de la générosité 31