-la glande surrénale gauche est pré-rénale, et se trouve devant le pôle supérieur du rein; la surrénale gauche n'est donc pas sus-rénale

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Transcription:

Homme de 77 ans. Bilan d une volumineuse masse révélée lors d'une échographie pour douleurs abdominales et lombalgies.sont les éléments sémiologiques importants à retenir pour orienter le diagnostic J. Mbapte Wamba IHN la première phase du diagnostic consiste à préciser le siège exact des anomalies observées intra ou rétropéritonéal, en se fondant sur des éléments précis et non son intuition

on peut affirmer que la masse est rétropéritonéale car elle provoque un déplacement vers l'avant de structures que l'on sait être de siège rétro péritonéal ; par exemple les gros vaisseaux : aorte abdominale sous rénale et veine cave inférieure. Le second temps de l'analyse consiste à chercher l'organe à partir duquel s'est développé la masse. Classiquement il faut chercher s'il existe un ou plusieurs organes manquants. Si cela est le cas, ceux où ces organes seront considérés comme point de départ présumé de la lésion. Dans le cas présent, les deux glandes surrénales ne sont plus visibles. La masse tissulaire s'étend bien au-delà des loges surrénaliennes mais est en continuité avec leur siège présumé en se rappelant que : -la glande surrénale droite est sus-rénale et rétro-cave tandis que -la glande surrénale gauche est pré-rénale, et se trouve devant le pôle supérieur du rein; la surrénale gauche n'est donc pas sus-rénale Ces rapports anatomiques sont retrouvés au niveau des masses rétropéritonéale ; en particulier du côté gauche, la masse tissulaire est très nettement pré-rénale et se situe en avant du rein gauche

enfin, sur la morphologie des 2 masses, on peut reconnaître un certain nombre de caractères macroscopiques :.l'homogénéité de la densité des lésions malgré la taille importante.le faible rehaussement après injection de produit contraste et l'absence totale de néoangiogénèse anarchique de type tumoral au sein des lésions.le caractère peu agressif vis-à-vis des vaisseaux qui sont étirés mais non envahis.l'infiltration du compartiment pararénal postérieur et du psoas du côté droit et, de ce même côté, l" extension en continuité aux espaces para-rénaux antérieur et postérieur en regard de l'étage sus-méso colique de l'abdomen

les reformations frontales et sagittales sont impératives pour donner une idée précise de l'extension en hauteur des lésions qu'il est très difficile d'évaluer avec justesse en se servant uniquement des coupes axiales. la lecture immédiate simultanée en quatre plans doit être une impérieuse nécessité et non une sorte de post-traitement réalisé à la demande et avec un retard plus ou moins important. Cette pratique justifie la réalisation d'acquisitions en coupes les plus minces possible (0,5 ou 0, 625 mm) permettant, sous réserve d'interpolations correctes, de réaliser des reformations de même niveau de qualité que les coupes axiales en XY la ponction biopsie scanoguidée est possible et souhaitable après que l'on ait éliminé la possibilité d'un sarcome. Elle a confirmé le diagnostic de lymphome malin non Hodgkinien, avec une atteinte macroscopique évidente des loges surrénaliennes

Grandes cellules lymphocytaires tumorales à cytoplasme abondant, pâle, clair ou légèrement acidophile ou basophile avec de grands noyaux vésiculaires nucléolés, chromatine fine CD 3 + (marqueur membranaire T)

LMNH surrénaliens environ 25% des patients avec LMNH présentent une atteinte surrénalienne au cours de leur maladie. Les lymphomes surrénaliens primitifs sont, au contraire, extrêmement rares et représentent 1% de tous les LMNH et 3% des lymphomes extra ganglionnaires. La plupart sont bilatéraux ils atteignent préférentiellement l'homme d' âge moyen : âge médian 65 ans le caractère primitif du LMNH surrénalien est difficile à établir et repose sur les critères suivants :.atteinte histologiques surrénalienne sans atteinte ganglionnaire,.absence de leucémie, Femme de 70 ans, Lymphome primitif surrénalien gauche.pas d'apparition, dans les six mois qui suivent la découverte de l'atteinte surrénalienne, d'autres localisations viscérales

-des atteintes surrénaliennes bilatérales sont observées dans :. 75 % des lymphomes primitifs de la surrénale. 30 à 50 % des métastases. 15 % des adénomes. 10 % des phéochromocytomes -la symptomatologie liée aux lymphome malin primitif de la surrénale n'a pas de spécificité et se limite à des signes généraux de type B : fièvre, sueurs nocturnes, amaigrissement. -l'imagerie montre une/des masse(s) de tailles variables,, peu symptomatiques. On observe un englobement vasculaire sans signe d'envahissement pariétal. Les contours sont le plus souvent nets et réguliers La nécrose tumorale est rare mais possible. Les organes de voisinage (rein fois, rate) peuvent être atteints par contiguïté. Dans l'ensemble, la discordance entre la taille des lésions souvent importante et leur retentissement clinique modérée témoigne d'un processus tumoral d'évolution lente

Homme de 45 ans, VIH, Insuffisance surrénalienne aiguë Lymphome surrénalien bilatéral F. Mignon et al. Lymphome rénal et surrénalien Feuillets de Radiologie Vol 41, N 3 - juin 2001 p. 223 Femme de 58 ans, Lymphome surrénalien bilatéral avec envahissement hépatique, refoulant la rate

Femme de 58 ans, Lymphome surrénalien gauche secondaire avec adénopathies du pédicule hépatique et de l'espace infra médiastinal postérieur. Lymphome surrénalien gauche primitif.

Homme de 77 ans, Lymphome surrénalien primitif bilatéral.

messages à retenir -devant toute masse viscérale, surtout s'il existe une discordance entre la taille de la lésion et son retentissement clinique modeste, évoquer la possibilité d'une atteinte lymphomateuse primitive (c'est-à-dire sans atteinte ganglionnaire associée) de l'organe aux dépens duquel la masse s'est développée. -les perspectives thérapeutiques étant nettement meilleures dans les lymphomes que dans les tumeurs primitives ou métastatiques des viscères profonds, il faudra donc impérativement obtenir une histologie dans ces circonstances. -Les lymphomes primitifs des glandes surrénales n'échappent pas à cette règle et il faut savoir évoquer le diagnostic lorsqu'une masse généralement volumineuse de contour régulier de densité homogène, d'une ou des 2 surrénales est découverte en dehors de tout contexte néoplasique (en particulier carcinome bronchique ou des voies aérodigestives supérieures, mélanome, sein,mais aussi cancer digestif etc.) -sur le plan sémiologique, les masses lymphomateuses refoulent et étirent généralement les vaisseaux qui les traversent mais sans les comprimer ni a fortiori les envahir -parmi les principaux diagnostics différentiels, il faudra penser au ganglioneurome, généralement chez de jeunes adultes et au plasmocytome extra osseux surrénalien qui ne pourront être identifié que par la biopsie guidée par l'imagerie.