l édito N otre métier d'éleveurs laitiers (bovins et caprins) sera toujours passionnant et attrayant vu le nombre de sujets traités (production de lait, sanitaire, environnement, territoire...). Mais pour que nos filières vivent et se renouvellent nous devons répondre aux personnes désirant s installer. La volonté de chaque éleveur de transmettre son atelier et ses terres déterminera le nombre des futurs éleveurs laitiers. Ensuite le projet de vie (rémunération, temps de travail) des futurs installés détermine le mode d'installation (individuelle ou associative), et ainsi calibre leur atelier. Pour réussir les transmissions et installations la synergie de tous les organismes (laiteries, chambres d'agriculture, région, département, interprofession, fournisseurs d'aliments...) se préoccupant du sujet semble indispensable. Nous essayons de le faire dans le plan capr1. Bien sur le prix du lait et les besoins de volume seront déterminants pour l'avenir des producteurs de lait de vaches et chèvres mais quel beau métier. François BONNET Président de la FRESYCA Membre du BRILAC Vivre du lait Bassin laitier Charentes-Poitou Bulletin des éleveurs bovins et caprins N 4 Juin 2009 Transmettre son exploitation Le plan CAPR 1 La région Poitou-Charentes compte 1300 exploitations caprines, soit approximativement 2600 emplois. Les entreprises de transformation du bassin laitier totalisent 3000 emplois (lait de vaches et de chèvres). Les structures des exploitations caprine sont en mutation : taille des exploitations en évolutions significatives, sous formes associative ou salariale. Les livraisons stagnent en Poitou-Charentes et les marchés du fromage de chèvre marquent le pas, tout en restant orientés positivement. Du lait spot est toujours disponible hors de nos frontières et vient combler ce déficit. 36% des éleveurs ont plus de 50 ans et doivent impérativement être remplacés. Il est indispensable que la région et les pouvoirs publics concernés (DDAF, SAFER ) se mobilisent afin d éviter le démantèlement des surfaces indispensables à l installation des jeunes en élevage caprins au profit d agrandissements démesurés. Face à ces constats, la filière a souhaité s organiser pour accompagner la démarche d installation et de transmission en élevages caprins sur le Poitou-Charentes. C est le plan CAPR 1. Le plan d actions CAPR 1 est réparti en 5 grands axes : Communiquer auprès des cédants et candidats, en utilisant des centres et sources d informations ainsi qu en organisant des rencontres collectives. Aider, pour développer l attractivité de la production caprine. Recenser et mettre en place des aides encourageant l installation en production caprine (aides laiteries, collectivités, état, SAFER, banques, etc ), favoriser l accès foncier. Promouvoir la production caprine en favorisant les orientations collectives de la filière en faveur de la transmission et de l installation. Rencontrer et sensibiliser les prescripteurs et acteurs des territoires afin de favoriser les échanges. Rassembler les informations techniques et /ou de recherche et développement. 1 Faire vivre un observatoire régional annuel cédants et candidats. Démarrage du plan CAPR 1 Suite à son lancement au salon Caprinov 2008, j ai rencontré l ensemble des laiteries de Poitou- Charentes. Nous avons élaboré un observatoire cédants-candidats en croisant leurs informations à celles des répertoires départementaux à l installation. Actuellement nous sommes en train de rencontrer un premier groupe d une cinquantaine d agriculteurs de plus de cinquante ans n ayant engagé aucune démarche. Les visites s effectuent à deux (technicien de laiterie et conseiller du réseau ADA- SEA) et ont pour objectif de proposer un accompagnement personnalisé dans la démarche de transmission de leur outil. Dans un futur proche je vais entre autre chercher à rencontrer les nombreux autres acteurs de la filière (centre de gestion, banques, SAFER, collectivités, Contrôles Laitiers, Chambre d Agriculture etc ) afin de créer des ponts et de favoriser les échanges. Cette action est animée, au niveau régional, par un conseiller ODA- SEA dans le cadre d un partenariat entre le CRLPA et le BRILAC : Christophe AUBIN ODASEA Ce bulletin est réalisé grâce à la collaboration des organismes de la filière laitière Charentes-Poitou
pour les caprins TRANSMETTRE : UN Dynamique d exploitations caprines : 3 étapes majeures 1. faire évoluer son exploitation 2. s installer 3. transmettre Je ne me voyais pas seul avec deux employés après le départ de mes parents. Le degré d implication dans les prises de décisions et d organisation d un associé n est pas le même que celui d un salarié. La trajectoire des exploitations agricoles est le fruit d'un cheminement personnel et professionnel qui s'opère sur toute une carrière. Si l'installation marque l'entrée dans le monde agricole, les agrandissements, les associations, l'embauche de main d oeuvre salariée, le changement de système ou encore la transmission sont autant de périodes clefs d'une vie d'exploitant. Le dossier "dynamique d'exploitations caprines : s'installer, faire évoluer son exploitation, transmettre..." aborde ces questions en les illustrant à travers des témoignages d éleveurs très divers et en apportant des recommandations pratiques. Damien BOUCHET et Sylvain COULOT Gaec des feuillages, la Popinière, Blanzay (86) Sans négliger les aspects économiques, l intégration du nouvel associé et la réussite du projet commun dépendent de la compatibilité des attentes personnelles de chaque associé. Les éleveurs raisonnent souvent à l inverse. Des conflits peuvent naître, une phase préparatoire conduite avec une tierce personne permettra de recueillir les attentes personnelles des futurs associés. Il s agira de vérifier comment chacun se retrouve dans le projet collectif. caprins 1 Trouver un nouvel équilibre quand la main d oeuvre diminue Embaucher un salarié L embauche d un salarié est avant tout réalisée pour réduire la charge de travail, avec parfois en perspective la recherche d un nouvel associé. Pour pérenniser les emplois et stabiliser le salarié, il est important de créer un temps plein, seul ou avec d autres agriculteurs. La diversité entre les systèmes de production est un atout pour trouver une complémentarité des activités du salarié sur l année. Après l échec du projet d association, j avais plusieurs choix, soit je mécanisais, soit j embauchais. La mécanisation, je ne suis pas partisan, cela ne résout pas tout. Je voulais de la sécurité, avoir des contacts, l embauche était l idéal. La majorité des éleveurs employeurs de main d oeuvre l affirment : embaucher un salarié impose une rigueur de travail et un effort de planification.au final, cet effort de planification permet de gagner en efficacité. Il faut expliquer ce que l on fait et pourquoi, il faut planifier et se fixer des objectifs ensemble. S associer avec un voisin S il est bien réfléchi, le regroupement de deux élevages laitiers permet de maintenir les conditions initiales de travail. Dans les exploitations spécialisées, la principale difficulté réside surtout dans la capacité à trouver une organisation qui permette à chaque associé de bien vivre son métier (partage des responsabilités et des tâches ). Dans les exploitations diversifiées, il est surtout important de trouver une organisation permettant le remplacement pendant le week-end et les vacances. Nous souhaitions l un et l autre plus de souplesse dans notre emploi du temps, quand l un de nous deux doit s absenter une journée, que ce soit prévu ou non, ça ne pose pas de problème Il est important de définir un projet commun avant de s engager. La réussite d une association ne s improvise pas. Quand le regroupement d exploitations s effectue à l occasion du départ d une partie de la main d oeuvre, la dimension par travailleur augmente. Il faut alors veiller à maintenir l efficacité économique pour préserver, voire améliorer l EBE. Toutefois, le revenu disponible de la nouvelle structure est avant tout lié à la masse d investissements réalisés pour regrouper les deux structures. Remplacer l associé qui part Lors du départ d un associé, son remplacement par un nouvel installé est la solution la plus logique. Ce choix permet de maintenir la main d oeuvre disponible et la cohérence de l outil en place en terme de système et d investissements. Philippe MASSE et Christophe BOURBON Gaec le Mel Elie, Messé (79) (suite p 5)
ENJEU POUR LE TERRITOIRE, LA FILIERE Présentation de solutions innovantes de transmission par le Réseau bovins lait de Poitou-Charentes pour les bovins L agrandissement des exploitations laitières françaises implique des montants de reprise de plus en plus élevés. Cette situation est encore plus prégnante en Poitou-Charentes où les structures ont des dimensions très importantes. LA TRANSMISSION CLASSIQUE Ce qui impacte le plus le revenu d un jeune qui s installe, c est avant tout le montant de la reprise. Dans les différentes situations étudiées, une réévaluation de la reprise de 100 000 se traduit par 700 à 1000 de revenu mensuel en moins pour le jeune. D autres risques sont à prendre en compte lors d une installation. L arrivée d un repreneur sans expérience entraîne souvent une baisse passagère de technicité et d efficacité économique. De plus, il faut désormais tenir compte des fortes fluctuations des marchés. Les conditions actuelles ne facilitent pas l installation en élevage laitier. Dans le cas d une conjoncture changeante, qui doit supporter le risque lié à une reprise d exploitation? Est-ce le jeune entièrement (c est le cas aujourd hui)? Est-ce que le cédant doit prendre une partie du risque à sa charge? Comment sécuriser l installation pour permettre au jeune d avoir un revenu correct dès la première année d installation? La formule GAEC est-elle adaptée à tous les projets d installation en structure collective? Ne faut-il pas repenser le schéma du rachat du capital à chaque génération, puisqu il pénalise fortement le revenu du jeune? PROPOSITIONS DE SOLUTIONS INNOVANTES Pour ces simulations, nous nous sommes appuyés sur un cas concret où trois associés d un GAEC (un million de litres de quota et 240 ha de SAU) partent en retraite en même temps (cas le plus problématique pour la transmission). Trois formules innovantes ont été testées : - installation progressive, - capital détenu par des non-exploitants, - création de réserves impartageables 1. Installation progressive : Deux associés s installent en société et embauchent un salarié qui a un projet d installation, mais pas les moyens financiers d y parvenir. Outre une prime technique liée à la maîtrise de la qualité du lait et du coût de concentré qui lui permet d obtenir un salaire d environ 150 % du SMIC, le salarié a une prime d intéressement au résultat qui est capitalisée dans l exploitation. Elle est calculée sur la base du revenu dégagé par l exploitation. Après prélèvement de la rémunération du travail des associés (20 000 chacun), de leur capital (4%) et de l autofinancement des investissements (20%), le reste est partagé en trois, une part revenant au salarié. En conjoncture moyenne*, le salarié capitalise environ 4 160 par an, soit un apport de 37 449 après 9 années de salariat. Les associés perçoivent beaucoup plus que le salarié : pendant que ce dernier reçoit 1 de participation au résultat, chaque associé reçoit 3 (rémunération du capital + part du résultat). * Conjoncture moyenne : alternance d une conjoncture favorable (2007-2008 pour le lait et 2007 pour les cultures) et d une conjoncture défavorable (2005 pour le lait et 75% de 2007 pour les cultures). 2.Apports de capitaux extérieurs : Deux associés s installent en société (EARL, SCEA ou SARL), embauchent un salarié qui n a pas vocation à s installer. Un tiers du capital détenu par les trois associés sortants n est pas repris par les nouveaux associés. Les anciens associés, ou d autres apporteurs de capitaux, détiennent cette part. La rémunération du capital est réalisée avec le solde de disponible après prélèvement des associés pour leur travail (20 000 chacun) et autofinancement des investissements. En conjoncture moyenne, la rémunération du capital est de 5 % par an (de +11% à - 2% selon la conjoncture). Grâce aux capitaux extérieurs, le revenu disponible est beaucoup plus stable et le risque est partagé avec d autres personnes (cédants par exemple). En revanche, cette formule n est peut-être pas très attractive pour les apporteurs de capitaux qui peuvent perdre de l argent les mauvaises années. Ne faut-il pas imaginer une solution où la rémunération du capital serait constante (possible uniquement en SCEA et SARL), quel que soit le résultat de l année?
3. SCAEC, SCOP et création de réserves impartageables : Comme pour toute coopérative, ce genre de structure a des réserves impartageables (liquidités et/ou matériels) dont la vocation est de rester propriété de la structure. L avantage des réserves impartageables, c est qu il n y a plus de rachat du capital à chaque génération. Après paiement des salaires (130% du SMIC avec charges sociales payées par la SCAEC) et autofinancement des investissements (5 500 dans l étude), la répartition du résultat est divisée en trois parts : - 1/3 pour les salariés (associés ou non) - 1/3 pour les associés (salariés et autres apporteurs de capital) - 1/3 pour les réserves impartageables Dans le cas étudié, une SCAEC est créée entre trois associés salariés, une collectivité locale et une laiterie apportant du capital. Afin de réduire le capital à reprendre, les bâtiments restent propriété des cédants et sont loués 24 000. Ainsi, chaque jeune apporte 20 000, la laiterie et la collectivité locale apportant 59 000. Le revenu des trois jeunes en conjoncture moyenne est de 24 600 et au bout de 9 ans, la réserve impartageable s élève à 113 000. La rémunération du capital est de 3 %. Dans cette situation, la transmission ne pose pas de problème car avec très peu de capital (20 000 ou moins), il est possible de devenir salarié coopérateur. En revanche, la création de la structure est plus délicate. La constitution d une réserve impartageable représente un changement majeur de raisonnement. La capitalisation est collective, elle consolide l entreprise mais elle ne peut être source de revenu différé pour les associés, ce qui rend difficile la création d un telle structure pour la première génération. C est pourquoi dans un schéma de ce type, des apporteurs de capitaux extérieurs ayant intérêt à ce que l exploitation perdure en production laitière (collectivités, laiteries, ) pourraient avoir un vrai rôle à jouer. Ces propositions ne prétendent pas répondre à toutes les questions posées par la transmission classique, mais elles ouvrent le débat et montrent qu il existe d autres horizons à explorer. Ensuite, à chacun d imaginer les solutions adaptées à ce qu il recherche. Dossier réalisé par Arnaud MOUILLET Conseiller Réseau Bovins lait Chambre d Agriculture de la Vienne Dossier issu de l étude du Réseau Bovins Lait Poitou-Charentes : La transmission des exploitations bovins lait de Poitou-Charentes, étude de solutions innovantes LA REPRISE DE L EXPLOITATION PATERNELLE Témoignage Olivier SOURIAU EARL DE LA SALLE 60 VL, 490 000 L de quota 90 ha 1 salarié En 2000, j ai remplacé le salarié de mon père. Je me suis installé, en 2003 à sa retraite, avec un salarié dès le départ. La structure est faite pour travailler à deux, sinon on est vite débordé et mon objectif est d avoir du temps pour faire autre chose. Des associés non exploitants, une solution qui s est vite imposée La reprise de la totalité de l exploitation semblait difficile pour dégager un revenu correct et je pensais qu un associé arriverait rapidement sur l exploitation. C était donc dommage que j achète toutes les parts pour les revendre ensuite à un associé. J ai donc racheté les 50,1% des parts de mon père et mes parents se sont partagés les parts restantes. Pour ne pas léser mes frères et soeurs, les parts ont été réévaluées au moment de mon installation. Il a été également décidé de ne pas les réévaluer le jour de leur rachat. Ceci permet de ne pas tenir compte de l augmentation de valeur que j ai pu apporter à l exploitation. Cela a sécurisé mon installation. La reprise a été moins élevée : 87 000, le foncier étant en fermage. Quant à mes parents, ils n avaient pas besoin du capital. Le laisser sur l exploitation ou le placer ailleurs, sachant que ça m aidait, le choix allait de soi. Des règles de fonctionnement imposées par le statut social Ma rémunération est décidée en assemblée générale de l EARL. Elle est de 125% du SMIC et n a pas été modifiée depuis mon installation. Ensuite le résultat est partagé suivant le pourcentage de parts sociales détenues (le statut d EARL impose cela). C est là le principal point noir. Le montant distribué aux associés les bonnes années peut être très important : 20 000 pour l exercice clôturant en septembre 2008, soit 23 % de rendement pour le capital détenu par mes parents. Avec ce mécanisme, on perd un peu de souplesse dans la gestion d une exploitation, surtout quand les cours sont très fluctuants. En revanche, avec une rémunération fixe du capital, on s affranchirait de ce type d inconvénient. Cela rassurerait aussi le cédant qui dans ce cas est plus sûr de son placement. Sinon, il peut y avoir des rémunérations négatives en cas de mauvais résultats. Dans mon cas, le fait d être en famille a simplifié des choses. C est plus simple pour le cédant de faire confiance au jeune s il est de sa famille. Malgré tout, des avantages importants Un tel montage diminue le niveau d investissement et l installation s en trouve sécurisée. La situation n est pas irréversible et les parts peuvent être rachetées si besoin. Cela me paraît aussi plus sécurisant : les parts de société sont moins faciles à vendre à des tiers que des terres ou un bâtiment. Enfin, l autre avantage non négligeable est que ce type de montage diminue les montants de MSA. Et pour l avenir? Il y a plusieurs possibilités, mais ça ne m inquiète pas car les modalités de rachat ont été clarifiées dès le départ. Si un associé arrive, il achètera les parts de mes parents et je lui cèderai 0,1 % pour que nous soyons à 50/50. Sinon, je peux également racheter une partie plus ou moins importante des parts. Mais il faudra certainement changer de forme juridique dans ce cas afin de pouvoir évoluer vers une rémunération fixe des capitaux détenus par des nonexploitants.
ENJEU POUR LE TERRITOIRE, LA FILIERE pour les caprins... Suite... Dynamique d exploitations caprines : s installer, faire évoluer son exploitation, transmettre... 2 S installer : seul ou à plusieurs, reprendre ou créer. La reprise d une exploitation apparaît souvent plus sécurisante. Le nouvel installé peut bénéficier de l expérience du cédant. Mais pour mettre toutes les chances de son côté, il faut bien analyser l exploitation, s assurer de sa bonne santé financière, économique, technique et sanitaire. Sur les exploitations visitées, un seul exploitant avait chiffré son projet et savait exactement dans quelles conditions allait se dérouler sa succession. Cet état de fait a été déterminant dans notre décision finale. Nous savions où nous allions, documents comptables et techniques à l appui. S installer en structure sociétaire, c est moins risqué sur le plan financier, le jeune installé peut bénéficier de l expérience de l associé en place. S installer seul me paraissait difficile. L ambiance, l organisation, c est tout un ensemble qui m a attiré sur cette exploitation. La réussite du projet dépendra beaucoup de l entente entre associés, il faudra bien définir les objectifs, les priorités de chacun, la répartition des tâches "Pour que le GAEC fonctionne bien, les décisions doivent être prises ensemble : une bonne entente au sein du GAEC, ce sont des discussions sur chaque problème ou difficulté rencontrés". Le Réseau caprins Animation départementale Harmony BOUTIN - CA 16 Sébastien BESSONNET - CA 17 Angélique ROUE - CA 79 Céline SAINT-JEAN - CA 86 Carole DAVID - CA 35 Manon GILLIER - CA 49 Virginie TARDIF - BOVICAP Conseils Bernard POUPIN - CL 85 Frantz JENOT - FRESYCA Coordination Régionale Nicole BOSSIS Institut de l Elevage La création d entreprise nécessite de la trésorerie en attendant que le troupeau atteigne son rythme de croisière. L'étude prévisionnelle d'installation permet de dimensionner le projet en fonction des objectifs préalablement définis. Pour construire un prévisionnel réaliste, il faut avoir une vision claire des atouts et contraintes de son exploitation et de son environnement, mobiliser les références techniques et économiques locales. C'est le projet qui doit guider les investissements et non l'inverse. 3 Transmettre La transmission est un enjeu majeur pour la filière caprine. La capacité à renouveler les générations d'éleveurs laitiers et fromagers fermiers aura des conséquences sur le maintien de la diversité de cette filière, l approvisionnement des outils de transformation, mais aussi sur l organisation collective de la production. J aurais pu vendre mes 11ha de terres, et les bâtiments. Nous étions prêts à quitter la maison, mais je n aurais pas aimé voir les bâtiments vides, et mon idée première était quand même d installer un jeune La transmission doit s envisager comme un nouveau projet. Le cédant envisagera la transmission d autant plus positivement qu il pourra entrevoir de nouvelles activités, un nouveau projet personnel. Joël DUGUE, Guillaume et Aurélie Brulain (79) La transmission ne se réduit pas forcément à une vente. On peut envisager d autres stratégies, présentant des conséquences fiscales et sociales intéressantes. On peut louer son matériel et ses bâtiments, on peut envisager de transmettre dans la continuité en créant un GAEC, et pourquoi pas embaucher un salarié avec intéressement et capitalisation d une partie du salaire avant installation, on peut imaginer transmettre de façon progressive, garder des parts financières en créant une SCEA Le gros point fort de cette reprise, c est la façon dont l exploitation nous a été cédée. Nous reprenons aujourd hui, un cheptel et un peu de matériel. Pour tout le reste, c est de la location La transmission du savoir-faire est aussi un élément incontournable que le parrainnage facilite. Il est valorisant pour le cédant et formateur pour le repreneur. Le document réalisé par les techniciens caprins des Chambres d Agriculture de Poitou-Charentes d Ille et Vilaine et les techniciens des Contrôles laitiers du Maine et Loire et de la Vendée est disponible en format papier auprès de votre technicien ou en format PDF sur le site de l institut de l élevage, techniques caprines : http://www.inst-elevage.asso.fr N hésitez pas à échanger sur ce sujet avec vos techniciens habituels ou les interlocuteurs en charge de ces dossiers (Chambre d Agriculture, ADASEA...)
Echo filière Plan bâtiments : bilan des aides apportées aux éleveurs Depuis 2007, en Poitou-Charentes, ce sont 300 projets bâtiments de plus de 15 000 euros d'investissement qui ont été aidés dans les productions bovins-lait et caprins. Les aides attribuées par l'etat, la Région et l'europe se répartissent comme suit (source DRAAF Poitou-Charentes) : Filière bovins lait... 200 dossiers, 4 215 000 d'aides publiques. Filière caprine... 100 dossiers, 1 236 000 d'aides publiques. Autres filières (bovins-viande, ovins)... 504 dossiers, 10 549 000 d'aides publiques. Des aides complémentaires peuvent être apportées par les Conseils Généraux. Le dispositif PMBE se poursuit. Renseignements et dossiers auprès de la DDAF - DDEA de votre département. bovins caprins Point des adhésions chartes en Charentes-Poitou (Poitou-Charentes + Vendée) V i v r e d u l a i t euros / tonne 4400 3900 3400 2900 2400 1900 Cotations Cotations Beurre Beurre - Poudre - Poudre Cours Beurre Cours Poudre0% consommation humaine 1400 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 /T Charte des Bonnes Pratiques : 2722 (lait et mixte) Blé tendre rendu Rouen AOC : 810 Source ONILAIT /T Code Mutuel des Bonnes Pratiques : 635 Baromètre : Prix moyen payé au producteur en Poitou-Charentes 2007 2008 2009 1 er trimestre 291 389 304 2 ème trimestre 253 314 3 ème trimestre 305 346 4 ème trimestre 367 323 Année entière 302 344 2007 2008 2009 1 er trimestre 545 610 627 2 ème trimestre 469 544 3 ème trimestre 521 592 4 ème trimestre 654 711 Année entière 530 601 Le prix du lait est calculé par le SCEES après enquête mensuelle des laiteries. C est un prix du lait moyen payé au producteur, toutes primes comprises et toutes qualités confondues. Attention, il ne prend pas en compte les compléments de prix. Les données 2008-2009 sont provisoires. Collecte du lait de chèvre (source FranceAgriMer) Cumul en milliers de litres Poitou- Charentes Pays de la Loire France 2007 2008 Soja 48%, Brésil, pellet départ Montoir Avec le soutien financier de FranceAgriMer, du CRIEL Charentes-Poitou et du BRILAC 2009 (évolution 08-09) Janv - mars 56 519 55 862 56 266 (+ 0,7 %) Janv - déc 234 197 233 214 Janv - mars 14 458 14 664 15 352 (+ 4,7 %) Janv - déc 69 405 72 019 Janv - mars 103 274 102 281 103 439 (+ 1,1 %) Janv - déc 438 869 440 738 Document réalisé par le Service Communication de la Chambre d Agriculture de la Charente-Maritime - Coordination Christophe MAUGER CA 17 - Crédits photos : CA 17 Document imprimé par Imprimerie Rochelaise - Le Nouvel R avec encres végétales sur papier PEFC/10-31-1240